đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2023-01
Bonjour Ă toutes et Ă tous,
Avant toute chose je vous souhaite une belle et heureuse annĂ©e 2023! Quâelle soit remplie dâagapes et de belles dĂ©couvertes gastronomiques.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Le Figaro, Safran, la fiĂšvre de l'or rouge, 30/12/2022
New York Times, How Will We Eat in 2023? Here Are 10 Predictions, 27/12/2022
Atlas Obscura, The Passion (and Fantastical Fashion) of Franceâs Food Brotherhoods, 03/01/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Monument de la gastronomie, le vin sâĂ©clipse peu Ă peu de nos tables, 01/01/2023
Le vin, âmonument de la gastronomie françaiseâ, est dĂ©sormais dĂ©laissĂ© par les jeunes gĂ©nĂ©rations. Chez les moins de 40 ans, la consommation mensuelle de vin est de moins de sept verres par mois selon une Ă©tude de Wine Intelligence. Dâailleurs chez les moins de 35 ans, la biĂšre est dĂ©sormais largement en tĂȘte devant les vins et les effervescents : selon Kantar elle pesait 39 % de leurs achats d'alcool en 2021 contre 27 % pour les vins tranquilles et les petites bulles.
Toutefois la baisse de la consommation de vin ne date pas dâhier car selon l'Office français des drogues et des conduites addictives (OFDT), la consommation annuelle de vin en France a baissé de 70 % depuis 1960, passant de 120 litres par habitant à  moins de 40 litres en 2020.
Mais, alors que jusquâĂ prĂ©sent la filiĂšre avait compensĂ© ces baisses de volumes par une montĂ©e en gamme et une hausse des prix, lâarticle affirme que âcette stratĂ©gie de valorisation montre aujourd'hui ses limites, notamment à  l'heure oĂč l'inflation comprime le pouvoir d'achat des Françaisâ. LâinquiĂ©tude dans la filiĂšre viticole serait telle que âviticulteurs, vignerons ou nĂ©gociants craignent un tsunami : celui de la disparition pure et simple de la boisson totem des Françaisâ.
Lâun des problĂšmes viendrait selon la profession du fait que âles gĂ©nĂ©rations plus ĂągĂ©es ne transmettent plus leurs connaissances sur les terroirs, les millĂ©simes...â. Mais il y a Ă©galement lâĂ©volution mĂȘme de la sociĂ©tĂ© française qui entre en jeu. Ainsi, selon Samuel Montgermont de l'association Vin & SociĂ©tĂ©, âle nombre croissant de familles monoparentales (âŠ) joue clairement en dĂ©faveur d'une boisson qui est un produit de partage par excellenceâ. De la mĂȘme maniĂšre, âla dĂ©ritualisation et la dĂ©structuration des repasâ ne jouent pas en faveur de la consommation de vin.
La filiĂšre tire donc la sonnette dâalarme et explique que âsi rien ne bouge, nos exploitations vont connaĂźtre un plan social massif, avec 100 000 à  150 000 emplois menacĂ©s d'ici à  cinq ans dans une filiĂšre qui en compte 500 000â.
Le Figaro, Safran, la fiĂšvre de l'or rouge, 30/12/2022
Un article consacrĂ© Ă âlâĂ©pice la plus chĂšre au mondeâ.
On y apprend par exemple quâil faut pas moins de 150.000 fleurs pour obtenir un kilo de safran sec. De plus, âl'Ă©mondage, doit s'effectuer dans la foulĂ©e de la cueillette, sous peine de voir les prĂ©cieux filaments s'abĂźmer Ă Â l'air libre et au soleilâ.
La culture du safran connaĂźt un renouveau en France depuis une quinzaine d'annĂ©es âgrĂące Ă des agriculteurs en quĂȘte d'un apport financier supplĂ©mentaire, et aux Ă©lans de nĂ©oruraux intĂ©ressĂ©s par les productions de nicheâ. Ainsi, en France, environ 200 producteurs produisent un peu mois de 100 kilos de safran par an. LâHexagone est toutefois loin des leaders du marchĂ© comme lâIran qui exporte 150 Ă 200 tonnes chaque annĂ©e, ou encore l'Inde, la Turquie, la GrĂšce, le Maroc et l'Espagne.Â
Avec un prix qui oscille entre 30 000 et 45 000 ⏠le kilo les fraudes au safran sont lĂ©gions et, depuis 1993, il existe donc un contrĂŽle qualitĂ©, rĂ©glementĂ© par la norme internationale ISO. Ainsi, chez les Safraniers du Quercy, âon contrĂŽle tous les lots : la couleur, la longueur, la puretĂ© des stigmates, l'odeur et son intensitĂ©. La qualité de l'Ă©mondage et la mĂ©thode de sĂ©chage comptent Ă©galement : un bon taux d'humiditĂ© ne doit pas dĂ©passer 11%â.
Les Ăchos, La crise de croissance des start-up misant sur des indĂ©pendants pour livrer les courses, 04/01/2023Â
Le secteur de la livraison de courses Ă domicile nâest dĂ©cidĂ©ment pas Ă la fĂȘte. AprĂšs les dĂ©boires des startups du quick-commerce en 2022 voici dĂ©sormais ceux des startups spĂ©cialisĂ©es dans la âlivraison collaborativeâ.
Le pionnier du secteur, lâamĂ©ricain Instacart (dont avons dĂ©jĂ parlĂ© ici ou ici) semble Ă son tour en mauvaise posture. Lâentreprise, qui Ă©tait valorisĂ©e prĂšs de 39 milliards de dollars il y a 2 ans et qui visait Ă lâĂ©poque une introduction en bourse, aurait vu sa valorisation divisĂ©e par 4 depuis et nâa Ă ce jour toujours pas rĂ©alisĂ© son introduction en bourse. Elle a de plus licencier prĂšs de 3000 personnes en septembre dernier.
Plus prĂšs de chez nous, lâitalien Everli, qui avait fait une entrĂ©e en fanfare sur le marchĂ© français dĂ©but 2021 vient tout simplement de se retirer du marchĂ© français en dĂ©cembre dernier.
La seule startup qui demeure sur ce crĂ©neau en France est Shopopop. Cette derniĂšre se diffĂ©rencie dâEverli par le fait que âles consommateurs font leur commande sur le site des e-commerçants partenaires de la start-up et les particuliers rĂ©cupĂšrent les commandes prĂ©parĂ©es par les enseignesâ. Johan Ricaud, lâun des co-fondateurs, affirme que Shopopop est leader sur son marchĂ© et quâil nây a pas de âmodĂšle Ă©quivalent en Europe Ă racheterâ. Ainsi, Shopopop ârĂ©alise encore 90 % de son activitĂ© dans l'Hexagoneâ mais cherche Ă âdupliquer son modĂšle Ă l'Ă©tranger en 2023â.Â
Capital, Labels alimentaires : pourquoi certains disparaissent des rayons ?, 02/01/2023
Partant du constat quâun certain nombre de certifications et labels sont payants pour les entreprises qui souhaitent les exploiter sur les emballages, lâarticle sâinterroge sur lâavenir de tous ces labels dans le contexte actuel dâinflation des coĂ»ts.
A titre dâexemple, pour les AOP laitiĂšres, la certification de 51 fromages, crĂšmes et beurres (comtĂ©, roquefort, bleu d'Auvergne...) coĂ»te 2 millions d'euros par an aux producteurs, auxquels ces derniers ont dĂ» ajouter 600 000 euros de dĂ©penses promotionnelles cette annĂ©e. De plus, les coĂ»ts d'audit se chiffrent souvent en millions d'euros, selon la taille des structures et la variĂ©tĂ© de leurs activitĂ©s.
Par ailleurs, il faut Ă©galement investir pour adapter les modes de production. Ainsi, lâarticle met en avant le fait que la certification HVE (haute valeur environnementale) ne coĂ»te sur le papier que 2.500 euros annuels mais quâil faut en fait y ajouter le coĂ»t de certains contrĂŽles (exemple 16.000 euros d'analyses pour contrĂŽler les pesticides).
In fine, âseuls les plus rentables de ces labels rĂ©ussissent Ă se faire une place au soleilâ. Dans un contexte de hausse gĂ©nĂ©ralisĂ©e des coĂ»ts pour les industriels certains labels sont donc vouĂ©s Ă disparaĂźtre comme ce fut le cas par exemple de La Note Globale, âqui avait sans doute placĂ© la barre trop haut en imposant une adhĂ©sion de 50.000 euros par anâ et qui âa Ă©tĂ© discrĂštement enterrĂ© en avril dernierâ.
Les Ăchos, Produits laitiers : Lactalis ne cĂ©dera pas au virage vĂ©gĂ©tal de NestlĂ© ou Danone, 27/12/2022
VoilĂ une stratĂ©gie qui va un peu Ă rebours de celle de ses concurrents. En effet, comme lâexplique lâarticle, âpassionnĂ© par le lait et les produits laitiers, Emmanuel Besnier, (le PDG de Lactalis) (âŠ) croit profondĂ©ment que l'avenir est aux protĂ©ines d'origine animale dans son mĂ©tierâ.Â
La nouvelle feuille de route du groupe Ă horizon 2033 est donc claire : rester un laitier pur, croĂźtre plus vite que le marchĂ© et conserver son rang de numĂ©ro un mondial. Emmanuel Besnier explique ainsi que âles produits laitiers sont des produits trĂšs naturels, trĂšs peu transformĂ©s. Le fromage, c'est du lait et du sel. Ils sont accessibles, savoureux et bons sur le plan nutritionnelâ.
Quid de lâenvironnement dans tout cela? Le groupe a dĂ©cidĂ© d'agir Ă deux niveaux :
il prĂ©voit de trĂšs gros investissements, plus de 100 millions d'euros par an, dans le traitement des rejets des usines et dans leur dĂ©carbonation en dĂ©veloppant l'Ă©nergie photovoltaĂŻque et la biomasse. Les emballages aussi devront Ă©voluer tant en volumes qu'en matĂ©riaux pour gagner leur passeport vert.Â
un travail au niveau des exploitations agricoles âpour amĂ©liorer la conduite des Ă©levages et l'alimentation des animauxâ.
Le Monde, Le jetable dans les fast-foods, câest (presque) fini, 02/01/2023
Depuis le 1er janvier, la vaisselle jetable est thĂ©oriquement interdite dans la restauration rapide pour les repas pris sur place. Comme lâexplique lâarticle, il sâagit dâune âmesure pionniĂšre en Europeâ. Câest Ă©galement âune nouvelle Ă©tape sur le long chemin vers la sortie du plastique Ă usage unique, fixĂ©e Ă lâhorizon 2040 par la loi antigaspillage de 2020, aprĂšs lâinterdiction des pailles ou des couverts jetablesâ.
DâaprĂšs les estimations du ministĂšre de la transition Ă©cologique, cette mesure devrait permettre dâĂ©viter de jeter â20 milliards de couverts, gobelets, assiettes et autres contenants Ă usage unique, soit environ 150 000 tonnes de dĂ©chets par anâ.
NĂ©anmoins, dâaprĂšs lâarticle, de nombreux Ă©tablissements de restauration rapide ne semblaient pas ĂȘtre prĂȘts au 1er janvier. Chez McDo, on assure toutefois que 90 % des restaurants de lâenseigne devaient ĂȘtre prĂȘts au 1er janvier. Le groupe met toutefois en avant des « dĂ©fis opĂ©rationnels et financiers importants ».
Evidemment tout cela ne se met pas en place sans quelques heurts. Par exemple, certains clients sont tentĂ©s de repartir avec lesdits contenants, comme câest le cas des nouveaux cornets de frites en plastique de McDo.
Par ailleurs, selon lâarticle des interrogations demeurent quant Ă lâefficacitĂ© de la mesure car celle-ci ne sâapplique que pour les consommations prises sur place. Or, la vente Ă emporter peut constituer jusquâĂ 70 % du chiffre dâaffaires de certains Ă©tablissements. Ainsi, les emballages Ă usage unique ont donc encore de beaux jours devant eux. Du moins jusquâĂ la prochaine Ă©tape qui devrait ĂȘtre lâinterdiction qui devrait Ă©galement concerner la vente Ă emporterâŠ
New York Times, How Will We Eat in 2023? Here Are 10 Predictions, 27/12/2022
En ce dĂ©but dâannĂ©e il est toujours intĂ©ressant de connaĂźtre les futures tendances dans lâalimentaire. Voici donc un article du New York Times sur le sujet. Cela reste Ă©videmment trĂšs centrĂ© sur les Etats-Unis.
Voici donc les 10 prévisions des experts interrogés :
Saveur de lâannĂ©e : les saveurs marines fraĂźches et vivifiantes ont suscitĂ© un engouement pour les cocktails garnis de pinces de crabe et d'huĂźtres. Les lĂ©gumes de mer, comme le varech, et les crĂ©atures marines, comme l'uni, ont trouvĂ© leur place sur plusieurs listes de tendances.
Le mot de lâannĂ©e : ârĂ©gĂ©nivoreâ. La nouvelle gĂ©nĂ©ration veut des aliments provenant d'entreprises qui s'occupent activement de la planĂšte en pratiquant une agriculture rĂ©duisant les Ă©missions de carbone, en adoptant des politiques plus rigoureuses en matiĂšre de bien-ĂȘtre animal et en traitant Ă©quitablement les personnes qui cultivent et transforment les aliments. Davantage de chefs utiliseront ce que Mintel appelle des "climate hero ingredients", comme le teff, la fĂšve et le lupin.
Snacking de lâannĂ©e : les peaux de poulet. Surfant sur lâengouement pour toutes les formes de poulet frit, les peaux de poulet croustillantes sont la base des nachos dans certains pop-ups ou sont servies en apĂ©ritifs dans de plus en plus de restaurants.
La Japon-adjacence : la cuisine japonaise est la cuisine avec laquelle toutes les autres cuisines ont le plus envie de se mélanger. Les chefs du monde entier fusionnent des ingrédients ou des techniques culinaires japonais avec des aliments qu'ils aiment dans leur environnement.
Le frisson de lâĂ©conomie : l'inflation, les craintes liĂ©es au changement climatique et les prĂ©occupations croissantes concernant le gaspillage et la consommation ostentatoire suscitent un nouvel intĂ©rĂȘt pour la frugalitĂ©.
Le tubercule de lâannĂ©e : l'ubĂ©, une igname violette des Philippines au goĂ»t lĂ©gĂšrement noisette et au parfum de vanille, apparaĂźt sur de nombreuses listes de tendances et dans toutes sortes d'aliments et de boissons.
Lâespace : tout ce qui a un rapport avec l'espace aura une grande importance, car les gens recherchent l'optimisme et l'inspiration qui semblent ĂȘtre en quantitĂ© limitĂ©e sur Terre. Les expĂ©riences de culture d'aliments dans l'espace alimenteront l'intĂ©rĂȘt pour le jardinage vertical et les lĂ©gumes qui peuvent pousser dans des environnements stressĂ©s sur Terre.
Lâalimentation expĂ©rientielle : aprĂšs prĂšs de trois ans d'interactions sociales limitĂ©es et repas Ă la maison, les gens vont rechercher des restaurants qui offrent une interaction, une excitation et un peu de spectacle.
La cuisine ouest-africaine : la cuisine nigĂ©riane, avec ses couches riches et variĂ©es, sera des cuisines montantes aux Ătats-Unis.
Lâambiance de lâannĂ©e : le sens de la communautĂ© n'a jamais Ă©tĂ© aussi fort. Et il n'y a peut-ĂȘtre pas de meilleure indication de la popularitĂ© croissante de la nourriture Ă partager que la croissance continue de la nourriture servie sur une planche commune qui a commencĂ© avec la folie de la charcuterie.
The Guardian, Climate impact labels could help people eat less red meat, 27/12/2022
Selon une étude dont les résultats ont été publiés récemment, un étiquetage de l'impact climatique des aliments tels que la viande rouge est un moyen efficace d'inciter les gens à ne plus choisir des options qui ont un impact négatif sur la planÚte.
Les participants Ă l'Ă©tude, qui s'est appuyĂ©e sur un Ă©chantillon national reprĂ©sentatif d'adultes aux Ătats-Unis, se sont vu prĂ©senter un menu de fast-food et ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă sĂ©lectionner un article qu'ils souhaitaient commander pour le dĂźner. Les participants ont Ă©tĂ© rĂ©partis au hasard pour voir des menus portant l'une des trois Ă©tiquettes suivantes : un code de rĂ©ponse rapide sur tous les articles (groupe tĂ©moin) ; une Ă©tiquette verte Ă faible impact sur le climat sur les articles Ă base de poulet, de poisson ou vĂ©gĂ©tariens (encadrement positif) ; ou une Ă©tiquette rouge Ă fort impact sur le climat sur les articles Ă base de viande rouge (encadrement nĂ©gatif).
Sur le menu Ă faible impact sur le climat on pouvait lire : "Cet article est Ă©cologiquement durable. Il Ă©met peu de gaz Ă effet de serre et contribue peu au changement climatiqueâ. Sur le menu Ă fort impact climatique il Ă©tait Ă©crit : "Cet article n'est pas Ă©cologiquement viable. Ses Ă©missions de gaz Ă effet de serre sont Ă©levĂ©es et il contribue fortement au changement climatique."
Par rapport aux participants du groupe de contrÎle, 23,5 % de plus de participants ont choisi un article de menu durable lorsque les menus affichaient des étiquettes à fort impact sur le climat et 9,9 % de plus de participants ont choisi un article de menu durable lorsque les menus affichaient des étiquettes à faible impact sur le climat.
Les auteurs ont déclaré : "Nous avons constaté que l'étiquetage des produits à base de viande rouge avec des étiquettes rouges à fort impact sur le climat, encadrées négativement, était plus efficace pour augmenter les choix durables que l'étiquetage des produits à base de viande non rouge avec des étiquettes vertes à faible impact sur le climat, encadrées positivement."
Bloomberg, How Changing Diets Leave Us Exposed to War, Extreme Weather and Market Turbulence, 22/12/2022
Un article qui illustre bien la gĂ©opolitique de lâalimentation et les dangers que cause lâuniformisation des rĂ©gimes alimentaires dans le monde.
La combinaison de l'augmentation des revenus, de l'impact de la culture occidentale et de l'agriculture industrielle axĂ©e sur des cultures spĂ©cifiques fait que nous mangeons tous de plus en plus de la mĂȘme maniĂšre. Et cela signifie que nous sommes plus nombreux que jamais Ă dĂ©pendre des importations alimentaires.
Sur les 6 000 espÚces végétales que l'homme a consommées au fil du temps, le monde en mange aujourd'hui principalement neuf, dont trois seulement - le riz, le blé et le maïs - fournissent 50 % de toutes les calories. La consommation de viande et de produits laitiers a explosé, le porc étant la viande la plus consommée.
En 1961, le riz et le manioc Ă©taient les principales sources de calories dans le rĂ©gime indonĂ©sien. En revanche, au Royaume-Uni et aux Ătats-Unis, prĂšs d'un quart des calories provenaient du blĂ©, suivi du porc et des pommes de terre, selon une analyse des donnĂ©es des Nations unies rĂ©alisĂ©e par Bloomberg News.
En 2019, les différences alimentaires entre les pays se sont réduites. La dépendance de l'Indonésie au manioc a chuté à seulement 6 %, tandis que la consommation de blé est passée d'environ zéro à 8 %. Des changements similaires se sont produits dans le monde entier, notamment dans les pays d'Asie et d'Afrique.
Ce que ces changements alimentaires signifient presque universellement, c'est que la plupart des pays sont devenus plus dépendants des importations, la production des principales cultures de base du monde étant contrÎlée par une poignée de pays disposant du climat et de la technologie agricole industrielle pour produire des aliments à grande échelle.
Pendant des dĂ©cennies, cela n'a pas semblĂ© ĂȘtre un problĂšme, car une offre excĂ©dentaire mondiale de cultures clĂ©s signifiait que des aliments bon marchĂ© produits Ă l'Ă©tranger permettaient de soulager la faim et d'offrir un choix Ă des millions de personnes. L'impact de la guerre en Ukraine a totalement chamboulĂ© ces hypothĂšses.
Atlas Obscura, The Passion (and Fantastical Fashion) of Franceâs Food Brotherhoods, 03/01/2023
Un article dĂ©diĂ© Ă une tradition française. Il se demande par exemple âqu'est-ce qui pousse des groupes d'hommes et de femmes en France Ă porter des chapeaux en peluche blanche en forme d'Ă©normes roues de brie ?â.
La France compte des centaines de confrĂ©ries, qui se consacrent au vin, aux liqueurs, aux fruits, aux lĂ©gumes, aux fromages ou aux spĂ©cialitĂ©s culinaires rĂ©gionales. Rejoindre l'un de ces groupes de bĂ©nĂ©voles est un engagement sĂ©rieux. Lorsque les membres prĂȘtent serment, ils font le serment de soutenir leur produit local. Leurs tĂąches solennelles consistent notamment Ă dĂ©filer dans des processions, Ă juger des concours de cuisine et Ă dĂ©cerner des prix au meilleur agriculteur, chef ou restaurant dĂ©fendant la gloire d'un mets particulier. Lâarticle sâintĂ©resse notamment Ă la ConfrĂ©rie du Brie de Meaux ainsi quâĂ La ConfrĂ©rie des Chevaliers du Tougnol.
La plupart des confrĂ©ries ont un noyau dur d'une Ă deux douzaines de membres officiels. NĂ©anmoins, elles peuvent compter des centaines de sympathisants, Ă lâinstar de la Compagnie des Mousquetaires d'Armagnac, qui compte environ 4 500 "mousquetaires" dans le monde.
Lâarticle prĂ©cise que les confrĂ©ries culinaires ne datent pas d'hier et que le Moyen Ăge a vu fleurir des organisations de vignerons, souvent autorisĂ©es par les rois de France. En 1791, pendant la RĂ©volution française, une loi interdit toutes ces confrĂ©ries au nom de la libre entreprise. Elles ne renaĂźtront qu'au milieu du XXe siĂšcle.
Lâarticle fait Ă©galement le constat que si ces groupes Ă©taient Ă l'origine des organisations Ă dominante masculine, beaucoup accueillent aujourd'hui des femmes. La ConfrĂ©rie des Taste-Sanciaux de ChĂątres-sur-Cher va mĂȘme plus loin en n'acceptant que des femmes.
Selon la chercheuse Nathalie Louisgrand, les actions menées par les confréries permettent de sauvegarder le patrimoine gastronomique français. Par exemple, le safran local français a été sauvé de l'oubli par la Confrérie des Chevaliers du safran du Gùtinais.
The Telegraph, The surprising European country that makes twice as many whiskies as Scotland, 01/01/2023
Si l'Allemagne est rĂ©putĂ©e dans le monde entier pour sa biĂšre et son glĂŒwhein, lâarticle nous apprend quâau cours des derniĂšres dĂ©cennies, la distillation de whisky a connu un essor considĂ©rable dans le pays. Câest Ă tel point que l'Allemagne compte aujourd'hui 250 distilleries de whisky, soit plus du double de lâEcosse.
Et si le whisky allemand est un nouveau venu sur la scĂšne mondiale, ses racines traditionnelles et ses pratiques naturellement durables sont prometteuses. De nombreux fabricants de whisky allemands ont adoptĂ© les mĂȘmes mĂ©thodes durables que celles utilisĂ©es pour distiller le schnaps depuis des gĂ©nĂ©rations.
Par exemple, Edelbrennerei Haas, une distillerie familiale de spiritueux fins située à Pretzfeld et qui s'est également mise à fabriquer du whisky, est totalement neutre en carbone.
On apprend également que l'histoire du whisky allemand s'étend jusqu'outre-Atlantique. En effet, la généalogie du bourbon américain comprend une influence allemande.
Lâarticle propose Ă©galement une sĂ©lection de distilleries allemandes Ă visiter.
En Alsace il ne faut pas rigoler avec la flammekueche ;)
Câest tout pour aujourdâhui.
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Et si vous voulez vous pouvez mĂȘme me payer un cafĂ© ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey