đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2022-18
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
LSA, Too Good To Go présente son projet éducatif, 13/05/2022
LâUsine Nouvelle, Bataille dâinfluence autour du Nutri-Score, 10/05/2022 + UFC Que Choisir, Le Nutri-Score, meilleure illustration de la qualitĂ© nutritionnelle de notre patrimoine culinaire !, 10/05/2022
The Guardian, Big meat is gobbling up fake meat companies, 10/05/2022
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LSA, Too Good To Go présente son projet éducatif, 13/05/2022
Voilà une initiative intéressante en termes de lutte contre le gaspillage alimentaire.
L'appli Too Good To Go, qui a déjà permis de sauver 37 millions de paniers depuis son lancement en 2015, vient en effet de présenter un dispositif éducatif, à destination des élÚves des écoles primaires. Baptisé « Mon école anti-gaspi », ce dispositif vise à sensibiliser les plus jeunes aux enjeux liés à la lutte contre le gaspillage alimentaire et les aider à acquérir, au plus vite, les bons réflexes en la matiÚre.
Ce dispositif a été testé pendant huit mois auprÚs de neuf écoles primaires et prÚs de 600 élÚves. Elaboré en collaboration avec des professionnels de l'éducation, il se présente sous la forme d'un kit avec des fiches pédagogiques et des jeux de société.
Comme lâexplique Lucie Basch, co-fondatrice de Too Good To Go, « aprĂšs dix-huit mois de travail, c'est avec une immense fiertĂ© que nous lançons le programme "Mon Ă©cole anti-gaspi". Nous sommes aussi trĂšs heureux des retours positifs des Ă©coles pilotes qui plĂ©biscitent le cĂŽtĂ© clĂ©-en-main du programme. Depuis le lancement de la phase pilote en octobre 2021, plus de 640 Ă©coles nous ont contactĂ©s pour participer au projet. Cela dĂ©montre un vrai besoin de parler du sujet dans les Ă©coles. »
Vous ĂȘtes enseignant(e) et souhaitez inscrire votre Ă©cole? Ca se passe ici.
Les Ăchos, Crise alimentaire : vague d'inquiĂ©tude aprĂšs l'embargo indien sur les exportations de blĂ©, 15/05/2022 + La Tribune, Blé : l'interdiction des exportations indiennes fait exploser les prix, 16/05/2022
Alors quâil y a quelques semaines encore lâInde, qui est le 2Ăš producteur mondial de blĂ© aprĂšs la Chine, faisait figure de solutions alternatives aux blĂ©s ukrainiens et russes pour les pays qui dĂ©pendent des importations de blĂ©, le pays vient de connaĂźtre une vague de chaleur extrĂȘme et anticipe une rĂ©colte moins abondante que prĂ©vu.
En consĂ©quence, le gouvernement indien a dĂ©cidĂ© dâinterdire les exportations de blĂ© afin dâassurer la sĂ©curité alimentaire de sa population et dâapaiser les tensions inflationnistes.
Avant cette vague de chaleur, lâInde, qui nâest pas un pays historiquement exportateur, espĂ©rait profiter de la hausse des cours et de la moindre disponibilitĂ© des blĂ©s ukrainiens et russes sur les marchĂ©s mondiaux pour exporter 7 Ă 10 millions de tonnes.
Les ministres de l'Agriculture du G7 rĂ©unis samedi dernier ont critiquĂ© cette dĂ©cision. Le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Ăzdemir a ainsi dĂ©clarĂ© âsi tout le monde commence Ă imposer de telles restrictions Ă l'exportation ou mĂȘme Ă fermer les marchĂ©s, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi Ă l'Inde et Ă ses agriculteursâ.
Conséquence immédiate de cette décision indienne : le prix du blé a atteint des records à 435 euros la tonne en début de semaine.
LâUsine Nouvelle, Bataille dâinfluence autour du Nutri-Score, 10/05/2022 + UFC Que Choisir, Le Nutri-Score, meilleure illustration de la qualitĂ© nutritionnelle de notre patrimoine culinaire !, 10/05/2022
Alors que les autoritĂ©s europĂ©ennes ont prĂ©vu dâimposer en face avant des produits alimentaires un Ă©tiquetage nutritionnel dont le format devra ĂȘtre dĂ©fini dâici fin 2022, la rĂ©cente publication dâun avis scientifique de l'Agence europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (EFSA) relance le dĂ©bat sur le Nutriscore.
Dans son avis sur « la classification des aliments sur la base de leur composition nutritionnelle Ă des fins spĂ©cifiques », lâEFSA donne âquelques lignes directricesâ qui âpourraient laisser entendre que le Nutri-Score n'a pas la faveur des expertsâ.
Ainsi, l'organisation professionnelle italienne Federalimentare donne son interprĂ©tation de cet avis. Selon elle, l'EFSA indique que dâaprĂšs cet avis, compte tenu du cahier des charges applicable aux appellations protĂ©gĂ©es, ces aliments peuvent Ă©coper d'un « D » ou d'un « E » sans possibilitĂ© de modifier la recette ou la proportion des ingrĂ©dients.
De son cĂŽtĂ©, Que Choisir a rĂ©alisĂ© une enquĂȘte intĂ©ressante sur le Nutriscore. Dans un contexte oĂč âcertains industriels sâactivent pour tenter de dĂ©crĂ©dibiliser le Nutri-Scoreâ et âprĂ©tendent que son calcul serait erronĂ© car il donnerait systĂ©matiquement de mauvaises notes aux produits traditionnelsâ, lâassociation a Ă©tudiĂ© un Ă©chantillon de 588 rĂ©fĂ©rences de produits, reprĂ©sentant 310 aliments rĂ©gionaux.
Les rĂ©sultats montrent quâune trĂšs large majoritĂ© des produits relevĂ©s (62 %) ont un Nutri-Score A, B et C : 121 aliments sont classĂ©s A et B et 7 huiles dâolives sont classĂ©es C. Ainsi, âles aliments traditionnels de Nutri-Score D ou E reprĂ©sentent en rĂ©alitĂ© Ă peine plus dâun tiers de notre Ă©chantillonâ mais selon Que Choisir âil est ici inexact de dire que ces produits notĂ©s E et D sont stigmatisĂ©s par le Nutri-Scoreâ car âces notes D et E, rarement affichĂ©es sur les produits qui les obtiennent, ne visent en aucun cas Ă les dĂ©nigrer, ni Ă en interdire leur consommation, mais signifie seulement quâil est recommandĂ© de les consommer en quantitĂ©s modĂ©rĂ©es et Ă des frĂ©quences raisonnablesâ.
Le Monde, Des graines de chia Ă la raclette, le ras le bowl, 15/05/2022
Vous aussi vous avez lâimpression quâon dĂ©cline dĂ©sormais de nombreux plats sous forme de bol? Et bien vous nâĂȘtes pas seul(e)!
Dans le marketing culinaire âle bol est devenu un Ă©lĂ©ment de vaisselle qui peut rapporter grosâ. AffublĂ© de son patronyme amĂ©ricain, âle bowl se mĂ©tamorphose soudain en un rĂ©cipient capable de transformer n'importe quel plat en or, n'importe quel concept de restauration rapide en un business florissantâ.
Sur les applications de livraison de repas à  domicile, les bowls ont mĂȘme leur propre catĂ©gorie, Ă lâimage des kebabs, des pizzas ou des sushis. Dâailleurs, selon un rapport publiĂ© en 2021 par Deliveroo, le poke bowl reprĂ©sente carrĂ©ment 40 % des commandes passĂ©es sur la plate-forme à  l'heure du dĂ©jeuner.
Sur Instagram, le hashtag #bowl compte plus de 4 millions dâoccurences.
Dans un article publiĂ© en 2018 sur Quartz Charles Spence, un professeur de psychologie expĂ©rimentale, expliquait que « quand on se retrouve face à  un plat, notre cerveau tente de prĂ©dire son goĂ»t et la maniĂšre dont il va nous satisfaire. (âŠ) A la vue et au toucher d'un bol, le cerveau renverra davantage le signal d'un plat copieux et rĂ©confortant. A proportions Ă©gales, le poids que l'on ressent dans la main donne l'impression que la quantité de nourriture est plus grande que si elle avait Ă©tĂ© servie dans une assiette â de la mĂȘme façon, on trouvera les parfums et les arĂŽmes plus intenses. »
Le bol renverrait Ă©galement selon lâarticle âĂ Â une certaine idĂ©e de l'enfance et à  ce souvenir rĂ©confortant du bol de chocolat chaud que l'on enserre entre ses doigts au petit dĂ©jeunerâ. Par ailleurs, il y a un cĂŽtĂ© âhealthyâ qui est rattachĂ© aux bowls depuis la recette du « buddha bowl » qui a Ă©tĂ© popularisĂ© par lâamĂ©ricaine Martha Stewart.
Les Ăchos, La justice s'empare de l'affaire Buitoni et l'Etat crĂ©e une « police » de la sĂ©curitĂ© alimentaire, 13/05/2022
Le parquet de Paris vient dâouvrir une information judiciaire Ă lâencontre de Buitoni pour âhomicide involontaire Ă Â l'Ă©gard d'une personne, blessures involontaires Ă Â l'Ă©gard de 14 personnes, tromperie sur une marchandise entraĂźnant un danger pour la santé de l'homme ou de l'animal, exposition ou vente de produit alimentaire servant Ă Â l'alimentation falsifiĂ© ou corrompu et nuisible Ă Â la santĂ©, mise sur le marchĂ© d'un produit dangereux pour la santĂ© et mise en danger d'autruiâ.
DâaprĂšs SantĂ© publique France, 56 cas confirmĂ©s d'intoxication Ă Â la bactĂ©rie E. coli en lien avec la consommation de pizzas surgelĂ©es de la marque Buitoni ont Ă©tĂ© recensĂ©s Ă ce jour et deux enfants sont dĂ©cĂ©dĂ©s.
A la suite des scandales sanitaires récent, la DGCCRF a annoncé la création l'an prochain d'une « police unique » en charge des contrÎles de sécurité alimentaire. Effective au 1er janvier 2023, elle sera pilotée par le ministÚre de l'Agriculture et sera composée de 60 agents de la DGCCRF qui iront rejoindre la Direction générale de l'alimentation (DGAL). Ils auront pour mission d'améliorer l'efficacité des contrÎles, et de clarifier les compétences de la DGCCRF et de la DGAL.
Challenges, DerriÚre la pénurie de lait pour bébé aux Etats-Unis, l'absence de concurrence, 13/05/2022
Aux Etats-Unis, une pĂ©nurie de lait infantile est en cours et est amenĂ©e Ă durer. Lâarticle en explique les raisons.
Si elle a Ă©tĂ© causĂ©e Ă lâorigine par âdes problĂšmes sur la chaĂźne d'approvisionnement et un manque de main d'oeuvre en raison de la pandĂ©mieâ, la fermeture dâune usine de lâun des leaders du secteur, Abbott, aprĂšs un rappel de produits soupçonnĂ©s d'avoir provoquĂ© la mort de deux bĂ©bĂ©s lâa aggravĂ©e depuis fĂ©vrier.
Ecommerce Mag, Quick commerce : le français Cajoo racheté par son concurrent allemand Flink, 17/05/2022 + LSA, Flink rachÚte Cajoo, Carrefour devient son partenaire commercial exclusif, 16/05/2022
La concentration sâintensifie encore un peu plus dans le Q-commerce en France. AprĂšs le rachat de Frichti par Gorillas en mars dernier, câest cette fois-ci la startup allemande Flink qui vient dâannoncer le rachat de Cajoo, le pionnier du quick commerce en France. Le montant de la transaction est estimĂ© entre 90 et 100 millions dâeuros.
Flink a Ă©tĂ© lancĂ©e dĂ©but 2021 et sâest dĂ©veloppĂ©e rapidement suite Ă plusieurs levĂ©es de fonds. Avec la reprise de Cajoo Flink desservira la rĂ©gion parisienne et 8 autres grandes villes avec 30 hubs et sera en mesure de servir atteignant 6 millions de clients. La marque Cajoo disparaĂźtra au deuxiĂšme trimestre 2022.
Avec ce rachat, Flink aura Ă©galement accĂšs Ă la centrale d'achat de Carrefour. Carrefour, qui Ă©tait actionnaire de Cajoo et qui devient par la mĂȘme occasion son partenaire commercial exclusif dans l'Hexagone. Carrefour a dâailleurs investi au capital de la start-up allemande. Elodie Perthuisot, directrice exĂ©cutive e-commerce, data et transformation digitale du groupe Carrefour a affirmĂ© âmoins d'un an aprĂšs avoir uni nos forces avec Cajoo, nous sommes en mesure de prendre part Ă la consolidation du marchĂ© et de nouer un partenariat stratĂ©gique prĂ©cieux avec Flinkâ.
Le nouvel ensemble formĂ© par Cajoo et Flink dĂ©tient dĂ©sormais la premiĂšre place du marchĂ© hexagonal. Mais comme le conclut LSA, âcette opĂ©ration signe Ă©galement l'arrĂȘt de mort des entreprises hexagonales de quick commerceâ. Il reste encore toutefois Bam Courses, la filiale de la Belle Vie ;)
Financial Times, Grocery delivery app Instacart submits confidential filing to go public, 12/05/2022
Le spécialiste américaine de la livraison de courses alimentaires Instacart a déclaré avoir soumis son dossier confidentiel pour entrer en bourse.
La société n'a pas voulu confirmer si elle prévoyait une introduction en bourse, comme c'est le cas habituellement, ou une cotation directe, dans laquelle aucun nouvel argent n'est levé et seules les actions existantes sont mises sur le marché.
En mars dernier, Instacart avait réduit son évaluation interne de 39 milliards de dollars à 24 milliards de dollars, ajoutant qu'elle avait confiance dans son activité mais qu'elle n'était pas "immunisée contre les turbulences du marché qui ont touché les principales entreprises technologiques".
L'introduction en bourse dâInstacart est attendue depuis longtemps. NĂ©anmoins, le marchĂ© de l'Ă©picerie en ligne a montrĂ© des signes de lĂ©ger recul, les consommateurs Ă©tant dĂ©sormais plus Ă l'aise pour retourner dans les magasins. Selon Brick Meets Click, les ventes d'Ă©picerie en ligne aux Ătats-Unis ont totalisĂ© 8,1 milliards de dollars en avril, soit une baisse de 3,8 % par rapport au mĂȘme mois de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. La livraison de produits alimentaires reprĂ©sentait prĂšs d'un tiers de ce montant total, avec une baisse des ventes de 6 % en glissement annuel.
Fidji Simo, la DG dâInstacart cherche Ă positionner lâentreprise comme un partenaire des acteurs existants du secteur de l'Ă©picerie plutĂŽt que comme un concurrent. Instacart s'est par exemple engagĂ© Ă ne jamais dĂ©tenir son propre stock, contrairement Ă ses rivaux. La sociĂ©tĂ© est partenaire de 70 000 magasins et d'une gamme de dĂ©taillants qui reprĂ©sentent 80 % du secteur de l'Ă©picerie aux Ătats-Unis. Dans un billet de blog publiĂ© la semaine derniĂšre, Fidji Simo Ă©crivait âchez Instacart, nous pensons que l'avenir de l'Ă©picerie appartient Ă ceux qui l'ont inventĂ©e - pas aux goliaths de la technologie ou aux nouveaux venus qui tentent de faire disparaĂźtre les Ă©piciersâ.
The Guardian, Big meat is gobbling up fake meat companies, 10/05/2022
Un article intĂ©ressant sur la maniĂšre dont les multinationales ont peu Ă peu pris le contrĂŽle du marchĂ© des alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande. Il sâappuie sur deux rapports rĂ©cents, lâun publiĂ© ce mois-ci par lâONG Food & Water Watch et un autre publiĂ© en mars par IPES-Food, une coalition d'experts en systĂšmes alimentaires.
Ainsi, des gĂ©ants de la viande comme JBS et Cargill ont investi massivement dans les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales et les viandes cultivĂ©es en laboratoire ces derniĂšres annĂ©es. Cargill a investi dans la sociĂ©tĂ© de viande cultivĂ©e en laboratoire Aleph Farms et en crĂ©ant ses propres protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Tyson Foods vend des alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande sous sa marque Raised & Rooted, a investi dans plusieurs entreprises dâalternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande et de viande cultivĂ©e en laboratoire. Mais dâautres multinationales de lâagroalimentaire se sont Ă©galement lancĂ© sur ce crĂ©neau. A lâimage de Kellogg's, qui possĂšde la marque MorningStar Farms et contrĂŽle dĂ©jĂ prĂšs de 46% du marchĂ© aux Etats-Unis. La concentration y est dâailleurs importante puisque quatre entreprises seulement reprĂ©sentent plus des trois quarts des ventes dâalternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande.
Le marché des alternatives à la viande devrait connaßtre une croissance rapide, passant de 4,2 milliards de dollars de ventes en 2020 à 28 milliards de dollars en 2025, selon IPES-Food. Selon le rapport, une grande partie de cette croissance proviendra de l'industrie des alternatives végétales mais plusieurs conglomérats ont également investi des centaines de millions de dollars pour développer la viande cultivée en laboratoire.
Selon Food & Water Watch, les rĂ©gulateurs fĂ©dĂ©raux amĂ©ricains ne font pas grand-chose pour arrĂȘter la consolidation dans le secteur des alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande. Selon lâONG, cela pourrait finir par ressembler Ă l'industrie du bĆuf, oĂč quatre sociĂ©tĂ©s - JBS, Cargill, Tyson Foods et National Beef Packing - contrĂŽlent 85% de l'industrie amĂ©ricaine.
CNBC, The plant-based food industry is facing a reset as Beyond Meat and Oatly shares suffer, 14/05/2022
Wall Street semble tourner le dos aux entreprises spĂ©cialisĂ©es dans les substituts vĂ©gĂ©taux Ă la viande et au lait. Ainsi, les actions de Beyond Meat et d'Oatly ont perdu plus de la moitiĂ© de leur valeur depuis dĂ©but 2022. Beyond Meat se nĂ©gocie 87 % en dessous de son sommet historique, et Oatly, se nĂ©gocie plus de 80 % en dessous de son prix dâintroduction en bourse il y a environ un an.
Selon les experts du secteur, ces baisses pourraient marquer une rupture inévitable, l'optimisme des investisseurs se heurtant à la réalité.
Les premiers jours de la pandémie ont fait grimper en flÚche la demande de substituts à base de plantes, les consommateurs cuisinant chez eux cherchant de nouvelles options. Les entreprises et les investisseurs ont parié que les consommateurs continueraient à manger des substituts de viande et à boire des substituts de lait.
Le tournant s'est produit en novembre 2021 lorsque Maple Leaf Foods a tiré la sonnette d'alarme en constatant que la croissance de ses produits à base de plantes ralentissait. Moins d'une semaine aprÚs l'avertissement de Maple Leaf, Beyond Meat a déçu les investisseurs avec ses propres résultats médiocres.
Le PDG de Beyond Meat, Ethan Brown, a dĂ©clarĂ© lors dâune confĂ©rence tĂ©lĂ©phonique que les faibles performances de l'entreprise Ă©taient dues Ă quatre facteurs : la faiblesse de la catĂ©gorie globale des produits Ă base de plantes, l'abandon par les consommateurs des alternatives Ă la viande rĂ©frigĂ©rĂ©e au profit des produits surgelĂ©s, l'augmentation des remises et le renforcement de la concurrence.
Bloomberg, Venture Capitalists Are Aiming to Disrupt Fish Farming, 13/05/2022
La pisciculture a augmenté de 527 % entre 1990 et 2018, selon les Nations unies et est sur le point de devenir une partie encore plus importante de la chaßne d'approvisionnement. L'ONU a déclaré dans un rapport de 2020 qu'environ 34 % des stocks de poissons étaient surexploités. Selon la Banque mondiale, ce chiffre est beaucoup plus élevé, à 90 %.
Lâarticle sâintĂ©resse donc Ă une startup qui tente de disrupter la pisciculture. Il sâagit de Forever Oceans, qui mise sur l'innovation avec des cages flottantes dans lesquelles les poissons passent leur vie. La startup Ă©lĂšve les jeunes poissons dans de grands rĂ©servoirs sur la terre ferme, puis les transportent dans des fermes en eau libre pour qu'ils arrivent Ă maturitĂ©. L'entreprise utilise des enclos cylindriques d'environ 50 mĂštres de diamĂštre, faits de mailles pour que l'eau de l'ocĂ©an puisse circuler sans que les poissons ne s'Ă©chappent. Un cĂąble attachĂ© Ă la cage l'ancre au fond de l'ocĂ©an ; des barges Ă la surface pompent la nourriture par des tuyaux jusqu'aux poissons. DâaprĂšs ses fondateurs, Forever Oceans a amĂ©liorĂ© les technologies de base, depuis les enclos spĂ©cialisĂ©s aux capteurs et Ă la robotique, qui sont nĂ©cessaires pour Ă©lever de grandes quantitĂ©s de poisson plus loin dans l'ocĂ©an que les fermes piscicoles traditionnelles. La startup a levĂ© prĂšs de 120 millions de dollars depuis sa crĂ©ation, soit le total le plus Ă©levĂ© dans le domaine de lâaquaculture.
Mais des questions se posent quant Ă savoir si la pisciculture est elle-mĂȘme durable. Forever Oceans affirme que son projet d'implanter les installations dans des eaux plus profondes et plus Ă©loignĂ©es des cĂŽtes est une alternative plus durable Ă l'implantation des fermes dans les eaux cĂŽtiĂšres.
Fast Company, Ben & Jerryâs is cutting the carbon footprint of your ice cream, 10/05/2022
Ben & Jerry's a lancé un programme pilote avec 15 exploitations agricoles, baptisé "Project Mootopia", qui vise à réduire son impact sur le climat. Plus de la moitié de l'empreinte carbone de l'entreprise provient en fait des ingrédients laitiers qu'elle achÚte.
Comme lâexplique Jenna Evans, responsable du dĂ©veloppement durable au niveau mondial pour Ben & Jerry's, ânous n'avions jamais vraiment Ă©tĂ© en mesure d'examiner les Ă©missions des exploitations laitiĂšres de maniĂšre holistiqueâ. L'une des difficultĂ©s Ă©tait qu'il n'existait pas de bonne solution pour traiter le mĂ©thane que les vaches produisent naturellement lorsqu'elles rotent. Mais Blue Ocean Barns travaille avec la marque sur nouveaux complĂ©ments alimentaires qui pourraient faire la diffĂ©rence. En introduisant une certaine quantitĂ© d'algues rouges dans ces complĂ©ments, il est soit disant possible de rĂ©duire de plus de 80 % les Ă©missions dues aux rots des vaches.
Lâentreprise aide Ă©galement les agriculteurs Ă adopter de nouvelles technologies telles que les digesteurs de mĂ©thane, qui utilisent des bactĂ©ries pour transformer le mĂ©thane du fumier et produire Ă la fois des engrais et de l'Ă©lectricitĂ© qui peut ĂȘtre revendue. Si Ben & Jerry's ne paie pas l'installation des nouveaux Ă©quipements, elle paie par contre les agriculteurs pour le service de "destruction du mĂ©thane", c'est-Ă -dire pour le bĂ©nĂ©fice que la marque retire de la rĂ©duction de son empreinte carbone.
Au fur et à mesure de la progression du projet pilote au cours des deux prochaines années, l'entreprise prévoit d'étendre les solutions qui fonctionnent au reste des exploitations de sa chaßne d'approvisionnement.
Financial Times, Food protectionism fuels global inflation and hunger, 10/05/2022
La flambée des prix des denrées alimentaires et, dans certains cas, la menace de troubles sociaux ont entraßné une augmentation du nombre d'exportateurs interdisant les ventes à l'étranger ou mettant en place d'autres restrictions telles que des taxes ou des quotas.
Ces mesures protectionnistes n'ont fait qu'alourdir la facture des importations de denrées alimentaires pour les pays qui dépendent des marchés internationaux pour d'importants produits alimentaires de base, frappant ainsi de plein fouet les populations les plus pauvres.
La guerre en Ukraine a conduit 23 pays à se tourner vers le protectionnisme alimentaire, selon le groupe de réflexion américain International Food Policy Research Institute (IFPRI).
France TV, Graines de sarrasin : pour éviter la pénurie, les agriculteurs encouragés à développer une activité locale, 12/05/2022
Alors quâune pĂ©nurie de blĂ© noir pourrait bien mettre en pĂ©ril les galettes bretonnes, des fabricants de galettes ont lancĂ© un appel aux agriculteurs pour qu'ils sĂšment du sarrasin et doublent leur production.
Pour ceux qui veulent tester ;)
Lâ« artisan quebabiste » fait son apparition
Câest tout pour aujourdâhui.
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O. Frey