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Olivier Frey
Oct 23, 2022
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Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente. 

Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont : 

  • LibĂ©ration, Transition culinaire. Agriculture et alimentation : comment mangera-t-on en 2050 ?, 21/10/2022 + LibĂ©ration, Interview «Un tiers des Français ne sont pas engagĂ©s dans la transition alimentaire alors qu’ils en auraient les moyens», 21/10/2022

  • L’Usine Nouvelle, Pourquoi la consommation de viande ne baisse pas vraiment en France, malgrĂ© les apparences, 14/10/2022

  • Modern Farmer, Could Edible Cactus Be the Next Big Specialty Crop?, 17/10/2022

Bonne lecture et bonne semaine Ă  toutes et Ă  tous!

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :


LibĂ©ration, Transition culinaire. Agriculture et alimentation : comment mangera-t-on en 2050 ?, 21/10/2022 + LibĂ©ration, Interview «Un tiers des Français ne sont pas engagĂ©s dans la transition alimentaire alors qu’ils en auraient les moyens», 21/10/2022

LibĂ©ration a consacrĂ© un dossier au futur de l’alimentation. Celui-ci fait suite Ă  la sortie d’une Ă©tude prospective sur notre systĂšme alimentaire et son empreinte Ă©nergĂ©tique et carbone par le Cired et le CNRS dans laquelle des chercheurs ont Ă©laborĂ© plusieurs scĂ©narios sur l'alimentation pour atteindre la neutralitĂ© carbone.

Comme l’explique le 1er article, “un quart de l'empreinte carbone des mĂ©nages est liĂ© Ă  leur alimentation. Pourtant, la transformation de nos rĂ©gimes peine Ă  s'amorcer”. Ainsi, selon SantĂ© publique France, nos comportements ont peu Ă©voluĂ© depuis 2006.

L’article s'interroge donc sur ce que sera l'alimentation du futur.

L'Ademe a Ă©tabli plusieurs scĂ©narios permettant d'atteindre la neutralitĂ© carbone Ă  l'horizon 2050 et s'est notamment penchĂ©e sur le volet alimentation. 3 leviers ont Ă©tĂ© mis en avant : 1) “jouer sur les rĂ©gimes alimentaires, en allant vers des rĂ©gimes plus sains et plus vertueux pour l'environnement pour ĂȘtre gagnant-gagnant sur les enjeux de santĂ© et d'environnement. On joue Ă  la fois sur les quantitĂ©s consommĂ©es et la rĂ©partition des apports des produits vĂ©gĂ©taux et animaux”. 2) aller vers des productions agricoles Ă  plus bas intrants, “bio, agroĂ©cologiques et plus ancrĂ©es dans les territoires, en faisant Ă©galement Ă©voluer la transformation”. 3) “diviser par deux les pertes et gaspillages”. 

L’étude du Cired et du CNRS dĂ©taille plus prĂ©cisĂ©ment cinq visions de l'alimentation permettant d'atteindre en France la neutralitĂ© carbone d'ici Ă  2050. Premier enseignement de cette Ă©tude : “aucun des scĂ©narios ne parvient Ă  la neutralitĂ© carbone sans puits de carbone biologiques ou la capture et sĂ©questration du carbone dans le sol”. Dans les deux scĂ©narios les plus sobres, intitulĂ©s “GĂ©nĂ©ration frugale” et “CoopĂ©rations territoriales”, la consommation de viande et de produits laitiers est drastiquement rĂ©duite. Dans les scĂ©narios “Technologies vertes” et “Pari rĂ©parateur”, les Français surconsomment toujours autant.

Dans le 2Ăš article, l'ingĂ©nieur agronome et sociologue Eric Birlouez explique qu’il y a une difficultĂ©, Ă  savoir que l'urgence climatique nous dĂ©montre que l'on n'a pas de temps Ă  perdre et qu’en mĂȘme temps, l'agriculture est sur du temps long. Il affirme par ailleurs que pour une partie de la population, pourtant convaincue de la nĂ©cessité de la transition alimentaire, le prix plus Ă©levĂ© des aliments vertueux est un frein. Ces derniers ont “un vouloir d'achat, mais n'ont pas le pouvoir d'achat”. Enfin il explique qu’un tiers des Français ne sont pas engagĂ©s dans la transition alimentaire “alors qu'ils en auraient les moyens financiers”.

Les Échos, Pourquoi la grande distribution amĂ©ricaine se concentre, 21/10/2022

VoilĂ  une nouvelle opĂ©ration de concentration dans la grande distribution amĂ©ricaine. En effet, Kroger et Albertsons, deux chaĂźnes assez peu connues en France, mais qui sont parmi les plus importantes aux Etats-Unis, ont annoncĂ© au dĂ©but du mois qu’elles envisageaient de fusionner.

Kroger est la premiĂšre chaĂźne de supermarchĂ©s du pays en termes de revenus et numĂ©ro 2 de l’épicerie derriĂšre le gĂ©ant Walmart avec 11 % de parts de marchĂ© (contre 22% pour Walmart). Albertsons est numĂ©ro 4 avec 5 %. 

Avec cette fusion, le nouveau groupe aura “prĂšs de 5.000 magasins, 4.000 pharmacies, 710.000 employĂ©s, avec des ventes combinĂ©es de plus de 200 milliards de dollars”. Mais c’est Ă©galement au niveau du e-commerce alimentaire que cette fusion aurait du sens. Selon l’article, cette fusion “pourrait par exemple aider Ă  rentabiliser l'investissement de Kroger dans des entrepĂŽts automatisĂ©s”. Par ailleurs, “avec 85 millions de foyers fidĂ©lisĂ©s, le nouvel ensemble disposerait Ă©galement d'une base de donnĂ©es encore plus riche pour cibler finement les meilleures implantations commerciales, ou garnir adĂ©quatement ses rayons”. Dans le scĂ©nario le plus futuriste, cuisiner chez soi devient une occasion festive, rĂ©servĂ©e Ă  «quelques repas exceptionnels dans l'annĂ©e».

Challenges, La shrinkflation envahit les rayons, 20/10/2022 (non disponible en ligne pour le moment)

Un article consacrĂ© Ă  la shrinkflation (contraction de « shrink » (rĂ©trĂ©cir en anglais) et d'« inflation »), une technique qui est de plus en plus utilisĂ©e par les industriels de l’agroalimentaire et qui consiste Ă  rĂ©duire la taille d'un produit ou Ă  baisser la quantitĂ© Ă  l'intĂ©rieur de l'emballage en maintenant le mĂȘme prix. Evidemment cette mĂ©thode n’est pas nouvelle (et nous avions d’ailleurs dĂ©jĂ  abordĂ© le sujet il y a presque un an) mais, comme le prĂ©cise bien l’article, “elle risque de se gĂ©nĂ©raliser” dans le contexte actuel de flambĂ©e des prix des matiĂšres premiĂšres, des emballages, du transport ou encore de l'Ă©nergie. En effet, elle a un effet psychologique sur les consommateurs car “la suppression de quelques grammes permet de ne pas affoler les consommateurs et prĂ©server ses ventes”. 

L’article pointe Ă©galement le fait que certains industriels en profitent pour gonfler le prix au kilo de leur produits “parfois bien au-delĂ  du niveau de l'inflation”, ce que “seuls les consommateurs trĂšs avisĂ©s remarqueront”.

Foodwatch a d’ailleurs publiĂ© les rĂ©sultats d’une Ă©tude sur la shrinkflation le mois dernier. Ainsi, selon l’ONG, le sirop de grenadine de Teisseire a perdu 20 % de volume depuis 2019, alors que son prix de vente au litre a bondi de plus de 37 %. L'eau gazeuse Salvetat (Danone), qui rĂ©duit la taille de ses bouteilles de 8 % pour un prix au litre en hausse de 15 %. L’article prĂ©cise que “la couverture mĂ©diatique autour de l'enquĂȘte de Foodwatch a fait remonter plus d'une centaine de cas supplĂ©mentaires”.

Comme l’affirme SĂ©bastien Loctin, “la shrinkflation (n’est pas) une tromperie”. D’aprĂšs lui elle pose tout de mĂȘme “la question du manque de transparence vis-Ă -vis des consommateurs”. Mais ces derniers rĂ©agissent. Pour preuve : sur TikTok les vidĂ©os avec le hashtag #shrinkflation cumulent plus de 268 millions de vues. 

Le Parisien, Pourquoi le litre de lait atteindra bientît la barre symbolique d’un euro, 20/10/2022

Le groupe Lactalis (connu pour ses marques Lactel, PrĂ©sident ou encore Galbani) vient de conclure un accord « historique » avec les Ă©leveurs qui lui fournissent du lait (qui reprĂ©sentent environ 20% du total des Ă©leveurs français). A 490 euros les 1 000 litres, cela reprĂ©sente une hausse de 32 % par rapport Ă  l'an dernier Ă  la mĂȘme pĂ©riode.

Naturellement le groupe souhaite dĂ©sormais rĂ©percuter cette hausse auprĂšs de la grande distribution et a entamĂ© un troisiĂšme round de nĂ©gociations pour cette annĂ©e. Selon Christophe PiednoĂ«l, le directeur de la communication de Lactalis, “il faudrait parvenir Ă  une hausse des produits en rayons de 15 % l'an prochain”.

En consĂ©quence, d’aprĂšs François-Xavier Huard, le directeur gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration nationale des industries laitiĂšres, pour un litre de lait “on avoisine dĂ©sormais les 0,90 euro, et nous pourrions dĂ©passer la barre des 1 euro trĂšs bientĂŽt”. 

NĂ©o Restauration, Pazzi, le robot pizzaĂŻolo, c’est fini, 20/12/2022

Nous en avions parlé il y a quelques mois et certains spécialistes voient les robots comme le futur de la restauration. Il semblerait que cela ne soit pas encore tout à fait le cas en France, ou tout du moins pas avec des entreprises françaises.

Pazzi vient en effet d’ĂȘtre placĂ©e en liquidation judiciaire. Ses deux restaurants ont Ă©tĂ© fermĂ©s et ses 35 collaborateurs licenciĂ©s. La startup avait Ă©tĂ© lancĂ©e en 2013 et Ă©tait une des pionniĂšres dans la robotisation des cuisines de fast-food. Pazzi avait rĂ©alisĂ© 2 levĂ©es de fonds pour un total de 13 millions d’euros mais d’aprĂšs l’article la startup “a peinĂ© Ă  trouver les fonds nĂ©cessaires Ă  son dĂ©veloppement pour entrer dans sa phase de commercialisation” et ce malgrĂ© le fait que Pazzi a enregistrĂ© “jusqu’à 3 000 demandes d’ouvertures de franchise Ă  l’international”.

Pour Philippe Goldman, le CEO de Pazzi, “l’écosystĂšme en France est immature”.

Le Monde, L’agriculture chinoise au dĂ©fi du rĂ©chauffement climatique, 17/10/2022

Le 16 octobre, Xi Jinping a dĂ©clarĂ© lors du 20e congrĂšs du Parti communiste chinois “Il est nĂ©cessaire d’accĂ©lĂ©rer la transformation de notre pays en une puissance agricole  (
).  Nous consoliderons sur tous les plans la base de la sĂ©curitĂ© alimentaire (
)  de sorte que la Chine puisse assurer au peuple son “bol de riz quotidien” . 

La Chine vient Ă©galement de vivre un Ă©tĂ© trĂšs sec, avec une canicule et des rĂ©serves d’eau au plus bas. L’article explique d’ailleurs que “le rĂ©chauffement climatique aura des effets encore plus dĂ©vastateurs qu’anticipĂ©, notamment sur l’agriculture”. L’historien du climat Maximiliano Herrera prĂ©cise en outre “il n’y a rien dans l’histoire climatique mondiale qui soit comparable Ă  cette vague de sĂ©cheresse et de chaleur qui frappe la Chine cette annĂ©e”.

En Chine, l’obsession du pouvoir est donc “d’éviter toute crise alimentaire”. En effet, comme le prĂ©cise Zhang Hongzhou, professeur Ă  la Rajaratnam School of International Studies (RSIS) de Singapour, “le souci principal concerne le riz, alimentation de base, notamment dans le sud du pays”.

Pour assurer sa sĂ©curitĂ© alimentaire la Chine a de plus en plus recours aux importations, notamment pour les cĂ©rĂ©ales. Ainsi, selon l’article, depuis 2019, les importations de cĂ©rĂ©ales “se sont envolĂ©es, passant de 17 millions de tonnes avant le Covid-19 Ă  65 millions de tonnes en 2021”. La Chine est tout simplement devenue “le premier acheteur de cĂ©rĂ©ales au monde, en accaparant 25 % des marchĂ©s mondiaux”.

L’Usine Nouvelle, Pourquoi la consommation de viande ne baisse pas vraiment en France, malgrĂ© les apparences, 14/10/2022

Si la multiplication des propositions vĂ©gĂ©tariennes et des sondages qui assurent que les Français veulent passer progressivement au flexitarisme “laissent Ă  penser que la consommation de viande recule en France”, la rĂ©alitĂ© est toute autre.

D'aprĂšs les donnĂ©es d'Agreste, la consommation de viande est repartie Ă  la hausse dans l'Hexagone en 2021 et chaque Français en a mangĂ© en moyenne 85,1 kilos. Comme l’explique l’article, il s’agit d’une “progression de 0,7% sur un an, certes gonflĂ©e par le point bas observĂ© au moment du Covid-19 en 2020, mais qui replace le pays sur une trajectoire de consommation proche de l'avant-crise”.

Lucile Rogissart et Claudine Foucherot, chercheuses Ă  l'Institut de l'Ă©conomie pour le climat (I4CE) affirment ainsi dans un billet d’analyse “s'il y a bien eu une baisse de la consommation moyenne par habitant Ă  partir de 1990, celle-ci a Ă©tĂ© finalement assez faible (-11 % en 23 ans) et la tendance des derniĂšres annĂ©es est plutĂŽt Ă  une stabilisation, voire Ă  une augmentation”. Elles se demandent par ailleurs “comment expliquer le dĂ©calage entre l'intuition d'une baisse de notre consommation de viande et les chiffres observĂ©s?”. Elles Ă©mettent 2 hypothĂšses :

  • une consommation accrue de « viandes "cachĂ©es" » : « La consommation de viande "entiĂšre" (piĂšces de boucherie, volailles entiĂšres, morceaux surgelĂ©s, etc.) s'Ă©rode en effet depuis plusieurs dĂ©cennies, mais la restauration hors domicile de viande (les fameux burgers notamment) augmente, tout comme la consommation de plats prĂ©parĂ©s et de produits transformĂ©s contenant de la viande (pizzas, sandwiches, cordons bleus, nuggets...). »

  • « Si la consommation de viande augmente, on se consomme plus exactement les mĂȘmes viandes qu'auparavant: la consommation de boeuf (...) est de plus en plus remplacĂ©e par la consommation de volaille ».


Modern Farmer, Could Edible Cactus Be the Next Big Specialty Crop?, 17/10/2022

Un article intĂ©ressant sur le cactus, et plus spĂ©cifiquement celui qui produit des figues de Barbarie. Aux Etats-Unis, certains agriculteurs ont commencĂ© Ă  l’utiliser comme clĂŽture pour animaux et ont dĂ©veloppĂ© en parallĂšle le commerce des figues de Barbarie.

C’est le cas par exemple de Wild Hope Farm, dont les figues de barbarie ont fait des adeptes, qu'il s'agisse de brasseurs locaux ou d'habituĂ©s des marchĂ©s de producteurs, a vendu pour environ 15 000 $ de fruits. Wild Hope Farm vend Ă©galement les cactus pour l'alimentation et comme plantes en pot. Peanut Belk, responsable des opĂ©rations commerciales de Wild Hope Farm explique ainsi “non seulement (ces cactus) produisent des fleurs qui attirent les pollinisateurs, mais aussi des fruits que nous pouvons rĂ©colter et vendre Ă  diffĂ©rents brasseurs et vendeurs de cocktails. C'est une culture que nous n'avons pas Ă  entretenir et qui pourtant peut rapporter beaucoup d'argent”

L’article rappelle que le cactus est un aliment de base populaire au Mexique, oĂč il est traitĂ© comme un lĂ©gume, utilisĂ© dans les salades, les salsas, sautĂ© avec des Ɠufs ou mĂȘme pour faire une alternative aux frites. Le cactus a par ailleurs Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© par les Nations unies comme aliment du futur. De plus, il rĂ©siste Ă  la sĂ©cheresse, peut amĂ©liorer la santĂ© des sols et, comme il arrive Ă  maturitĂ© tous les six mois, peut ĂȘtre rĂ©coltĂ© plus rapidement que de nombreuses autres cultures.

Certaine startups comme Nemi Snacks ou Tia Lupita ont d’ailleurs lancĂ© des snacks et des tortillas chips Ă  base de cactus.

Fast Company, Why brands like McDonald’s and Pepsi are creating their own songs for TikTok, 21/10/2022

Un article intéressant sur la maniÚre dont les marques cherchent à se faire une place sur TikTok.

Comme l’explique l’article, “TikTok est profondĂ©ment enracinĂ© dans la musique : il est nĂ© d'une application centrĂ©e sur la musique ; nombre de ses vidĂ©os virales impliquent une danse, une synchronisation labiale ou un riff sur une chanson particuliĂšre Ă  laquelle tout le monde rĂ©agit”. TikTok a d’ailleurs fait le succĂšs de "As It Was" de Harry Styles et a remis au goĂ»t du jour de vieilles chansons comme "Dreams" de Fleetwood Mac.

Les marques veulent donc Ă  leur tour se lancer dans l’aventure. Toutefois c’est un peu plus compliquĂ© car, comme l’a soulignĂ© ModernRetail, les chansons qui deviennent virales sur la plateforme sont rĂ©utilisĂ©es dans des millions de vidĂ©os d'utilisateurs. Toutefois, les marques ne peuvent bien souvent pas faire irruption directement dans ces tendances en raison des restrictions de licences commerciales. En rĂ©sumĂ©, les marques sont limitĂ©es Ă  la musique libre de droits, Ă  moins qu'elles n'obtiennent une licence des artistes pour utiliser les chansons dans le contenu sponsorisĂ©.

Certaines marques ont donc commandé leurs propres hits TikTok-friendly. Pepsi, par exemple, a récemment recruté Chlöe Bailey pour une reprise de la chanson phare des années 1980, "Footloose", afin de promouvoir une gamme de boissons inspirées des "soda shops". McDonald's a fait appel au rappeur et à la star de TikTok TisaKorean pour concevoir une ode clubby à l'obtention du Sprite chez McDo. Pizza Hut a engagé Jon Moss, un musicien de Détroit populaire sur la plateforme, pour créer une chanson, littéralement intitulée "Pizza Hut Anthem", vantant les mérites de la pizza de style Détroit proposée par la chaßne.

Financial Times, Climate change and rising costs prompt focus on seasonality, 20/10/2022

Si l’on se positionne au niveau mondial la notion de saisonnalitĂ© est Ă©videmment compliquĂ©e car une moitiĂ© de la planĂšte est en hiver alors que l’autre est en Ă©tĂ©.

Toutefois, comme l’explique l’article, “grĂące au commerce mondial et Ă  la concurrence fĂ©roce entre les entreprises alimentaires, les pays riches ont troquĂ© la saisonnalitĂ© contre les kilomĂštres alimentaires”. Ainsi, “un consommateur europĂ©en peut croquer des pommes de Nouvelle-ZĂ©lande ou des haricots verts du Kenya alors que les cultures locales sont encore loin d'arriver Ă  maturitĂ©â€. Des militants et ONG mettent en garde depuis des annĂ©es contre les coĂ»ts environnementaux qui en rĂ©sultent.

Plus récemment, la pandémie et la guerre en Ukraine ont remis la lumiÚre sur les besoins de réduire les distances parcourues par les aliments, alors que les prix grimpent en flÚche.

Certaines entreprises de la restauration collective ou de la grande distribution ont par exemple annoncĂ© qu’elles ne proposeraient dĂ©sormais plus de produits importĂ©s par avion.

Le restaurateur anglais Martin Williams explique de son cĂŽtĂ© que “en tant que nation, nous devrions consciemment cesser de nous attendre Ă  voir des fraises et des avocats sur nos menus 365 jours par an”. Selon lui , “la restauration Ă©thique est l'avenir et cela signifie une prise en compte des dĂ©cisions d'un restaurant d'acheter localement, de maniĂšre saisonniĂšre et durable”.

Financial Times, Investors push food companies to go greener, 20/10/2022

Soucieux de l'empreinte carbone de leurs portefeuilles, de plus en plus d’investisseurs institutionnels, et en particulier ceux qui appliquent des stratĂ©gies ESG (environnement, social et gouvernance) accordent de plus en plus d'attention aux effets nĂ©gatifs de la production alimentaire et Ă  ses risques pour la planĂšte, ainsi qu'aux rendements financiers Ă  long terme.

Comme l’explique Bas RĂŒter, responsable mondial de la transition du systĂšme alimentaire chez Rabobank, “aprĂšs le secteur de l'Ă©nergie, le secteur de l'alimentation et de l'agriculture est le deuxiĂšme secteur contribuant le plus au changement climatique - les investisseurs en sont conscients”. D’ailleurs, les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre ne sont pas le seul impact nĂ©gatif du secteur : de la perte de biodiversitĂ© Ă  la pollution de l'eau et Ă  la dĂ©forestation, la production alimentaire donne aux investisseurs de nombreuses raisons de s'inquiĂ©ter.

L'activisme de ces investisseurs incite les entreprises à agir. Par exemple, Green Century Capital Management a soumis une proposition d'actionnaire demandant à ConAgra de cesser de s'approvisionner en ingrédients provenant de terres déboisées ou dégradées d'ici 2025. Autre exemple : le fonds Legal & General Investment Management s'est désinvesti de China Mengniu Dairy parce qu'elle n'avait pas de politique de déforestation et ne divulguait pas les émissions de carbone du scope 3 (les émissions qui concernent les clients et la chaßne d'approvisionnement).

Compte tenu de la lourde empreinte sociale et environnementale des entreprises alimentaires, l’autre option pour ces investisseurs institutionnels est de dĂ©sinvestir. Mais, comme le prĂ©cise bien Bas RĂŒter "le monde ne peut pas vivre sans nourriture. Je ne vois pas et ne m'attends pas Ă  voir un dĂ©sinvestissement massif dans l'alimentation et l'agriculture”.

The Guardian, ‘Fishless fish’: the next big trend in the seafood industry, 22/10/2022

Alors que l’on parle beaucoup des alternatives Ă  la viande, il y a Ă©galement un certain nombre de startups qui s’attaquent aux alternatives aux produits de la mer, que ce soit sous forme de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales ou alors cultivĂ©es in-vitro.

Pour le moment ces alternatives ne sont encore qu’une goutte d’eau sur le marchĂ© des produits de la mer. Les alternatives aux produits de la mer Ă  base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales ne reprĂ©sentent par exemple que 0,1 % des ventes de produits de la mer aux États-Unis.

Toutefois, les investisseurs en capital-risque s'intĂ©ressent sĂ©rieusement aux alternative aux produits de la mer cultivĂ©es in-vitro. La startup amĂ©ricaine BlueNalu a levĂ© 84,6 millions de dollars depuis sa crĂ©ation en 2018. Sa consoeur amĂ©ricaine Wildtype, qui propose des produits de la mer cultivĂ©s in vitro, a de son cĂŽtĂ© levĂ© 100 millions de dollars auprĂšs d’investisseurs tels que Leonardo DiCaprio, Bezos Expeditions et FootPrint Coalition de Robert Downey Jr.

Ces entrepreneurs affirment que les produits de la mer cultivĂ©s in-vitro sont une solution aux nombreux problĂšmes environnementaux de l'industrie des produits de la mer, notamment la surpĂȘche, les risques sanitaires liĂ©s au mercure et aux microplastiques, et le manque de traçabilitĂ©.

MĂȘme les sceptiques de la culture cellulaire s'accordent Ă  dire que les fruits de mer cultivĂ©s in-vitro ont un Ă©norme potentiel commercial, mais ils affirment que ce sera toujours un produit cher, mĂȘme si les coĂ»ts baissent avec le temps. Ils font Ă©galement remarquer que des espĂšces comme le saumon et le thon ne sont pas particuliĂšrement menacĂ©es dans le monde.


Cette semaine j’ai eu l’opportunitĂ© de me balader au Sial et voici donc quelques produits que j’ai dĂ©couvert et testĂ© lĂ -bas.

Commençons par des produits français :

  • Petit coup de coeur pour les produits de chez Truitelle, qui a d’ailleurs gagnĂ© le Grand Prix Sial Innovation 2022 dans la catĂ©gorie Viandes et poissons. J’ai pu goĂ»ter les Petites truites de montagne Ă  l’huile de colza et wasabi et je dois dire que c’était vraiment trĂšs fin et que le format est pratique pour l’apĂ©ro.

  • Autre dĂ©couverte, avec TooGood Kids qui rĂ©invente la barbe Ă  papa en rĂ©duisant de 90% le sucre grĂące Ă  l’utilise de fibres de chicorĂ©e. Le goĂ»t y est et on retourne directement en enfance.

  • Dans les boissons j’ai bien aimĂ© Ă©galement la maniĂšre dont Bubble It s’attaque Ă  l’eau gazeuse. Ici pas besoin de bouteille en plastique ou de machine Ă  cartouche. Il suffit de diluer 2 petits sachets de poudre dans un litre d’eau du robinet que vous aurez prĂ©alablement versĂ©e dans une carafe.

  • Pour les fans de Gimber, sachez qu’il existe une alternative made in France avec Shogga.

  • Autre innovation intĂ©ressante, car trĂšs Ă©conomie circulaire, les farines de Maltivor produite Ă  base de drĂȘches de brasserie.

  • CĂŽtĂ© boisson, j’ai bien aimĂ© cette version Ă  la chĂątaigne du cidre de chez La Chouette

  • Enfin, j’ai testĂ© la premiĂšre eau au collagĂšne d’origine française, j’ai nommĂ© Humble +

Evidemment j’ai testĂ© plusieurs alternatives Ă  la viande. Selon moi il y en avait trop et il y avait clairement des diffĂ©rences au niveau de la qualitĂ© des produits, entre des startups qui venaient de se lancer et d’autres qui avaient dĂ©jĂ  levĂ© plusieurs centaines de millions de dollars. Un produit m’a tout de mĂȘme bluffĂ© parmi cette multitude d’ersatz Ă  la viande : celui de Redefine Meat.

Autres innovations intéressantes débusquées chez nos amis étrangers :

  • L’entreprise anglaise Potts’ qui propose toute une gamme de sauces (curry, tomate
) dans un packaging auquel nous ne sommes pas habituĂ©s pour ce type de produit : la canette.

  • La maniĂšre dont Kokojoo utilise des dĂ©chets issus de la culture de cacao pour en faire des boissons rafraĂźchissantes

  • Je n’ai pas goĂ»tĂ© leurs huiles d’olive mais j’ai trouvĂ© les packaging de Levantes Farm vraiment sympas

  • Les barres de chez Kriket rĂ©alisĂ©es Ă  partir de farine d’insectes et de noix

  • Enfin, j’ai trouvĂ© que le positionnement de l’huile de homard de chez Canadian Lobster Oil Ă©tait intĂ©ressant.


Bouffons, Episode #195 - Picard : une success story ?

Élue "enseigne prĂ©fĂ©rĂ©e des Français" en 2021, l'entreprise Picard est aujourd'hui leader sur le segment du surgelĂ©. Comment cette sociĂ©tĂ© française nĂ©e dans les annĂ©es 70 s'est-elle frayĂ©e une place dans le paysage alimentaire français ?

Depuis quelques annĂ©es, l'entreprise a dĂ©ployĂ© de nombreuses techniques marketing pour Ă©gayer ses magasins, rĂ©pondre aux attentes des consommateurs en matiĂšre d'Ă©cologie et s'adapter aux diffĂ©rents types de clientĂšles. Cette diversitĂ© de clients, Picard la doit Ă  la versatilitĂ© de son offre faite de plats prĂ©parĂ©s mais aussi de produits bruts pensĂ©s pour celles et ceux qui aiment cuisiner eux-mĂȘmes.

Agencement des magasins, parcours client imposé, temps forts dans l'année, recherche et développement de nouveautés : en quoi Picard est-il un cas d'école pour analyser ce que l'industrie agroalimentaire met en place pour nous faire passer à la caisse ? Qu'est-ce que le succÚs de Picard dit de nos maniÚres de consommer ?

Dans cet Ă©pisode, Émilie Laystary tend le micro Ă  la journaliste de chez LSA Camille Harel, l'influenceuse food Aveline alias Hunter Gourmet, Delphine Alazard-Courtier, directrice marketing chez Picard et l'experte en consommation Pascale HĂ©bel.


C’est tout pour aujourd’hui.

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O. Frey

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