🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-36
>Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Parisien, A Paris, Carrefour expérimente les courses sans caisse ni contraintes, 24/11/2021
The Economist, Obese children will outnumber the underweight for the first time, 08/11/2021
CityAM, Revealed: Amazon to open 260 supermarkets across UK as it plots to take on Tesco and Sainsbury’s directly, 17/11/2021
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Malgré la loi, l’explosion des emballages de la restauration à emporter persiste, 17/11/2021
Avec la crise sanitaire, les commandes de repas à emporter se sont envolées et en 2021 la tendance est toujours aussi forte. Entre les barquettes en plastique, en aluminium ou en carton, les canettes, les petites bouteilles, les couverts et les serviettes, tout cela engendre de nombreux déchets.
Promulguée en février 2020, la loi antigaspillage pour une économie circulaire a cherché à juguler ces problèmes de déchets. Elle a notamment pour objectif de « sortir du plastique jetable » et prévoit la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. D’ores et déjà, les pailles en plastique et les boîtes en polystyrène expansé sont interdites depuis le 1er janvier. Par ailleurs, depuis juillet, les restaurateurs sont dans l’obligation de servir les clients qui viennent avec leurs propres contenants pour la nourriture.
Toutefois, une étude de No Plastic In My Sea montre que pour le moment nous sommes loin des objectifs escomptés. L’ONG a interrogé une quarantaine de chaînes de restauration à emporter et a visité une centaine de restaurants. Résultats de l’enquête :
70 % des établissements refusent les contenants réutilisables pour la nourriture. Principales raisons évoquées par les enseignes : pour des questions d’hygiène, le fait que les produits sont déjà emballés et enfin les employés qui ignorent la loi.
60 % des établissements refusent que les clients amènent leurs contenants pour leur boisson. Les raisons sont les mêmes que pour la nourriture.
Le Figaro, La pomme française résiste aux pépins climatiques, 18/11/2021
Alors qu’on craignait, à juste titre, une mauvaise année pour les pommes à cause des épisodes de gel tardif du mois d’avril, c’est plutôt une bonne nouvelle qui vient d’être annoncée. En effet, la récolte finale en France devrait en effet atteindre 1,36 million de tonnes contre 1,4 million en 2020. Seul bémol : les pommes sont de plus petit calibre.
Certes 2020 n’était pas une grande année et, comme le précise l’article, cette récolte 2021 est en retrait de 10% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Néanmoins, la filière pomme s’en sort beaucoup mieux que la filière poire, dont les volumes sont en recul de près de 60% cette année, avec seulement 50 000 tonnes récoltées. Comme l’explique très bien l’article, cette bonne récolte est aussi le fruit des efforts investis par les 5000 pomiculteurs français pour se protéger des aléas climatiques (filets anti-grêle, micro-aspersion contre le gel, station météo…).
L’article rappelle également que la filière pomme pèse environ 700 millions d’euros de chiffre d’affaires et que la pomme représente 18% des fruits achetés en France.
Le Figaro, Formats moins remplis, nouvelles recettes... l’industrie alimentaire s’adapte, 17/11/2021
Dans le jargon on nomme cela “shrinkflation”, une contraction du mot anglais “shrink” (réduire) et d’inflation. Il s’agit en fait de la technique utilisée par plusieurs industriels de l’agroalimentaire pour discrètement limiter l’impact de la flambée des coûts (matières premières, emballages, transport) sans avoir à trop relever les prix. Un exemple donné dans l’article : il y a quelques années Toblerone a décidé de supprimer un triangle de ses barres chocolatées.
D’ailleurs Alan Jope, PDG d’Unilever, résume très bien ce stratagème : “l’exemple classique est un remplissage moins important d’un contenant pour le même prix ou un emballage beaucoup plus gros, mais à un prix plus élevé”.
Toutefois, comme l’explique bien l’article, la shrinkflation ne consiste pas toujours à réduire les formats des produits. Pour les industriels, cela passe également par un changement de recette et de composition des produits pour utiliser des ingrédients moins chers.
Bref, vous l’aurez compris, il s’agit d’un sujet tabou dans le monde de l’agroalimentaire.
La Tribune, Changement climatique : le plan de survie révolutionnaire des vins français, 08/11/2021
Le journal La Tribune a consacré début novembre un dossier très complet à la révolution que lance la filière viti-vinicole tricolore pour relever le défi du changement climatique. Ce sont ainsi pas moins d’une vingtaine d’articles qui ont été consacrés à cette thématique avec des focus dans les différentes régions viticoles françaises.
Comme l’explique l’article d’introduction du dossier, “qui n'a pas constaté la hausse continue du degré d'alcool des vins ces trente dernières années ? Qui n'a pas vu les dégâts sur l'agriculture provoqués par des aléas climatiques à répétition ?”. Plusieurs questions se posent donc suite à ces constats. Et parmi elles, une question centrale : “en boirons-nous toujours en 2050 ?”. Et si oui, “seront-ils devenus si rares qu'il faudra batailler pour les dénicher et payer des fortunes pour les déguster ?”. Par ailleurs, les vins seront-ils les mêmes qu'aujourd'hui, originaires des mêmes régions viticoles avec les mêmes cépages et les mêmes typicités qui font leur réputation ? Ou bien faudra-t-il planter des vignes dans des zones au climat plus clément et utiliser des cépages plus résistants venant de Grèce, du Portugal, d'Espagne ou de Bulgarie, voire issus d'un croisement entre deux variétés, comme la recherche le permet aujourd'hui ?
Le Télégramme, Le torréfacteur breton Lobodis devient une entreprise à mission, 19/11/2021
Fondée en Bretagne en 1988, l'entreprise Lobodis est devenu une entreprise à mission depuis mi-novembre. Comme l’explique le directeur général Frédéric Lerebour, “plus qu'un statut, cette forme juridique engage l'entreprise pour l'avenir”.
Lobodis était déjà engagé dans une démarche de commerce équitable et s'approvisionne chez des petits producteurs de café dans 14 pays du monde (Bolivie, Guatemala, Mexique, Éthiopie, Congo, Sumatra…). Ainsi, chaque année, l’entreprise importe 1000 tonnes de grains de cafés bruts et fabrique 900 tonnes de café torréfié.
Par ailleurs, on apprend que Lobodis a réalisé un chiffre d'affaires de 11 millions d'euros cette année et emploie 34 salariés. L’entreprise travaille également en faveur de l'inclusion et collabore depuis 23 ans avec l'association Notre avenir qui emploie des personnes en situation de handicap dans son Esat de Bain-de-Bretagne.
Les Échos, Maison Thiriet capitalise sur l'engouement pour les surgelés, 23/11/2021
Focus sur une enseigne en pleine forme malgré son vieil âge (elle est née dans les Vosges en 1902). Le chiffre d’affaires de Thiriet a en effet progressé de 30% en 2020, pour atteindre 800 millions d'euros. Certes, la crise sanitaire et les confinements ont eu un effet non négligeable. Mais la tendance à la hausse se poursuit cette année et l’enseigne table sur une hausse de 4 à 5 % de ses ventes.
Comme l’explique l’article, Thiriet se différencie de son concurrent Picard grâce à un modèle qui est historiquement très omnicanal. Thiriet propose en effet la livraison à domicile dans toute la France depuis un certain nombre d’années. Ainsi, comme le précise l’article avant l’ère Internet les commandes se faisaient par téléphone. L’enseigne propose également du « click and collect » depuis 2009. Au global, entre 10 à 12 % du chiffre d'affaires est réalisé grâce aux ventes en ligne, ce qui représente une proportion bien supérieure à celle de Picard.
Autre stratégie sur laquelle s’appuie Thiriet : en plus de ses 190 magasins, entièrement en propre, l’enseigne a mis en place des partenariats avec des enseignes de la grande distribution et propose ainsi des « shop in shop » dans certains super et hypermarchés de Système U.
Enfin, Thiriet a déployé le concept « Food Place », qui regroupe, autour de son enseigne, une dizaine d'autres commerces de bouche, du poissonnier au fromager ou boulanger, à la manière d’une halle.
Le Parisien, A Paris, Carrefour expérimente les courses sans caisse ni contraintes, 24/11/2021
C’est une supérette du futur qui s’ouvre cette semaine à Paris. Carrefour propose en effet son tout nouveau concept, Carrefour Flash. Il s’agit d’un magasin d’une surface de 50m2 et qui propose 900 références.
Mais surtout, c’est un véritable concentré de technologie et en quelque sorte une réponse de Carrefour au concept Amazon Go. Jugez plutôt : grâce à ses 60 caméras disposées au plafond et qui décortiquent chacun de vos mouvements mais également grâce à 2000 capteurs qui permettent de peser à 10g près, l’enseigne promet qu’il faudra “10 secondes pour faire ses courses et 10 secondes pour payer”. Carrefour affirme même faire mieux qu’Amazon car le client n’a même pas à faire scanner un code par une borne pour entrer dans le magasin.
Concernant le paiement, pas besoin de scanner quoi que ce soit. Comme l’explique l’article, le client doit simplement se positionner devant une tablette tactile qui affiche “directement à l’écran la liste des articles et l’addition finale, avec une fiabilité de 96%”.
The Economist, Obese children will outnumber the underweight for the first time, 08/11/2021
Avec la crise sanitaire que nous vivons, même les mesures les plus courtes et les moins restrictives ont laissé des cicatrices dans la vie des enfants, avec des conséquences qui deviendront de plus en plus évidentes en 2022.
L’une des conséquences est l'augmentation de l'obésité infantile, qui s'est accélérée dans de nombreux pays pendant la pandémie, les enfants restant assis plus longtemps à la maison, souvent devant un écran.
Ainsi, une étude mondiale publiée en 2017 dans The Lancet prévoyait que si les tendances observées à l'époque se poursuivaient, d'ici 2022, l'obésité chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans dépasserait pour la première fois la part de ceux qui souffrent d'insuffisance pondérale. Cette prédiction semble désormais certaine de se réaliser. En effet, comme le met en avant l’article, les mauvaises habitudes alimentaires acquises dans la petite enfance ainsi qu’un faible niveau d'activité physique ont tendance à persister à l'adolescence et à l'âge adulte. Evidemment, pour les millions de jeunes enfants bloqués à la maison pendant la pandémie ces habitudes cruciales ont changé de manière négative.
Par ailleurs, comme l’explique l’article, nous avons souvent tendance à croire que les enfants en surpoids ne se trouvent que dans les pays riches et que les enfants malnutris ne se trouvent que dans les pays pauvres. Or la réalité est tout autre car 27 % des enfants de moins de cinq ans en surpoids dans le monde vivent en Afrique et 48 % en Asie.
Agfunder News, JBS to acquire cultivated meat company in $100m investment, 18/11/2021
C’est un rachat qui a fait parler dans le monde de la viande. En effet, le leader mondial du secteur, le brésilien JBS, vient d’annoncer une prise de participation majoritaire dans la startup espagnole BioTech Foods, qui est spécialiste de la viande in-vitro.
Cela représente un investissement de 100 millions de dollars pour JBS. Sur ce total, 41 millions de dollars seront consacrés à la construction d'une usine de fabrication en Espagne qui pourrait produire jusqu'à 1 000 tonnes de viande cultivée par an, selon le journal financier brésilien Valor. Une partie du capital sera également utilisée pour construire au Brésil un centre de R&D axé sur la viande in-vitro.
CityAM, Revealed: Amazon to open 260 supermarkets across UK as it plots to take on Tesco and Sainsbury’s directly, 17/11/2021
Amazon vient d’élaborer son plan pour prendre d'assaut le secteur de la grande distribution au Royaume-Uni. Le groupe prévoit en effet d'ouvrir des centaines d'épiceries sans caisse dans tout le pays au cours des trois prochaines années. Dans le détail, ce sont 260 supermarchés détenus et gérés par Amazon qui seront lancés avant la fin de 2024. Il y en aura 60 en 2022, 100 par an en 2023 et 100 de plus l'année suivante. Tous ces supermarchés Amazon seront sans caisse.
Amazon souhaiterait ainsi "rattraper" Tesco et Sainsbury's, les deux chaînes leaders Outre-Manche. D’après un rapport de Edge Retail Insight, Amazon devrait dépasser Tesco au cours des quatre prochaines années, avec des ventes qui devraient atteindre plus de 77 milliards de livres sterling d'ici 2025. Le groupe deviendrait ainsi le premier acteur de la distribution au Royaume-Uni. L'an dernier, le chiffre d'affaires d'Amazon UK s'élevait à 36,3 milliards de livres, tandis que celui de Tesco était de 64 milliards de livres.
De plus, selon un rapport interne, Amazon chercherait également à ouvrir un certain nombre de supermarchés en Allemagne, en Espagne et en Italie l'année prochaine.
New York Times, The Godmother of ‘Plant-Based’ Living, 20/11/2021
Un article consacré à Frances Moore Lappé, l'auteur de "Diet for a Small Planet", un ouvrage publié en 1971 qui s’est vendu à plus de trois millions d'exemplaires et qui est, selon l’article, à l’origine du mouvement végétarien.
Dans cet ouvrage, elle affirmait déjà que les Américains mangent trop de viande, en particulier de bœuf, et que les repas centrés sur la viande constituent un énorme gaspillage de ressources. Comme l’explique l’article, à l'époque, le végétarisme était une façon étrange, sinon hérétique, de se nourrir car le centre de l'assiette du dîner américain était réservé à une grosse côtelette de porc ou à un steak. Passer au végétarisme était également un défi logistique à cette époque. C’est ce que raconte par exemple Mollie Katzen, qui a lu "Diet" alors qu'elle avait 20 ans. Ainsi, comme elle l’affirme, “il n'y avait aucune herbe fraîche nulle part” et “les gens ne coupaient pas les oignons. Ils utilisaient juste de la poudre d'oignon”. De plus, “vous ne pouviez même pas trouver une bouteille d'huile d'olive, il n’y avait que de l'huile de cuisson Wesson”.
Time, The Best Inventions 2021, A Novel Noodle, 10/11/2021
Parmi les inventions de l’année selon le magazine Time, les Cascatelli.
L’article raconte ainsi qu’aucune forme de pâtes n’était assez bonne pour Dan Pashman, un obsédé de la gastronomie qui est également animateur du podcast Sporkful. Il juge les pâtes selon 3 critères : la facilité avec laquelle la sauce adhère, la facilité avec laquelle on peut les prendre et les garder sur une fourchette et la satisfaction avec laquelle on peut les manger à la fourchette. Mais selon lui, “la plupart des formes de pâtes existantes ne sont bonnes que dans un ou deux domaines”. Il a donc entrepris de créer la forme de pâtes parfaite. Trois ans et plusieurs prototypes plus tard, il a finalement dévoilé les Cascatelli.
Plant-based foods in Europe: What do consumers want?
Cette enquête paneuropéenne réalisée par ProVeg International, en partenariat avec Innova Market Insights, l'Université de Copenhague et l'Université de Gand, dans le cadre du projet Smart Protein, examine en détail les attitudes des consommateurs à l'égard des aliments à base de protéines végétales. Plus de 7 500 personnes dans 10 pays européens (Autriche, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Espagne et Royaume-Uni) ont été interrogées sur leur attitude à l'égard de la consommation d'aliments à base de protéines végétales, leur confiance dans ces produits, leurs habitudes de consommation actuelles, les facteurs clés de leurs choix alimentaires et divers autres sujets pertinents dans le domaine des protéines alternatives.
Parmi les principaux résultats : alors que 7 % des personnes interrogées suivent un régime entièrement végétal, près de la moitié des personnes interrogées (46 %) ont déjà réduit leur consommation de viande et 40 % envisagent de le faire à l'avenir, tandis que 30 % ont l'intention de réduire leur consommation de produits laitiers. Par ailleurs, 30 % des personnes interrogées s'identifient comme flexitariens. Parmi elles, 73 % ont déjà réduit leur consommation de viande de manière substantielle.
Le rapport détaillé est disponible ici.
Une technique un peu atypique pour manger des spaghettis…
Un graphique parlant sur la taille du stock de fromage aux Etats-Unis
Pour en savoir un peu plus sur la culture des oignons allez lire ce thread sur Twitter
Les amateurs de Saint Nectaire auront été prévenus
Food Karma #17 | Edouard Bergeon – Réalisateur | Le lien de la terre à l’assiette
Sur le Champ | Episode final avec Edouard Bergeon
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O. Frey