đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-37
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
LâUsine Nouvelle, Coca-Cola rĂ©vise Ă la baisse ses objectifs environnementaux, 12/12/2024
Wall Street Journal, On Ozempic? Big Food Makers Have a New Label for You, 12/12/2024
Modern Retail, How using social media to show âthe good, the bad, the uglyâ of building a business helped Mid-Day Squares reach $30M in revenue, 13/12/2024
Il nây aura pas de Eatâs Business pendant les 2 prochaines semaines. On se retrouve en 2025. Bonnes fĂȘtes de fin dâannĂ©e Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Si vous ĂȘtes en retard pour vos cadeaux de NoĂ«l vous pouvez toujours offrir ce super rapport sur les futures tendances dans la food ;)
Rapport disponible Ă la vente ici : www.tendancesfood.com
Libération, Les purées de tomates bio sont-elles plus respectueuses des droits humains ?, 10/12/2024
LâenquĂȘte de la BBC mentionnĂ©e la semaine derniĂšre a jetĂ© une lumiĂšre crue sur les pratiques douteuses entourant certaines purĂ©es de tomates estampillĂ©es « bio » et « made in Italy ». DerriĂšre ces labels rassurants se cacherait une rĂ©alitĂ© troublante : des tomates rĂ©coltĂ©es par des travailleurs forcĂ©s en Chine. Sur les 17 marques testĂ©es par les journalistes britanniques, trois produits biologiques ont Ă©tĂ© pointĂ©s du doigt pour leur origine chinoise dissimulĂ©e sous une Ă©tiquette italienne.
Cette fraude repose sur une mĂ©canique bien rodĂ©e : lorsque des tomates sont transformĂ©es en Italie, mĂȘme si elles sont dâorigine Ă©trangĂšre, le produit peut lĂ©galement arborer lâappellation « made in Italy ». Jean-Baptiste Malet, auteur de LâEmpire de lâor rouge, rappelle que ces pratiques sont dictĂ©es par les impĂ©ratifs du marchĂ© mondial, souvent au dĂ©triment des consommateurs. Bien que les tomates bio soient rarement issues de Chine, leur provenance peut demeurer opaque. Dâautres pays comme la Californie inondent aussi le marchĂ© europĂ©en avec des productions intensives biologiques, soulevant des enjeux environnementaux.
Cette problĂ©matique ne se limite pas aux produits biologiques. Les certifications, censĂ©es garantir la qualitĂ© et lâorigine des aliments, sont parfois falsifiĂ©es. Lâexemple de la marque Giaguaro, citĂ©e dans une enquĂȘte de 2008 sur un laboratoire italien vĂ©reux, illustre les dĂ©rives : des produits contaminĂ©s ou impropres Ă la consommation Ă©taient certifiĂ©s comme conformes. MalgrĂ© les accusations, Giaguaro affirme nâavoir jamais Ă©tĂ© condamnĂ©e.
Plus inquiĂ©tant encore, le label bio reste silencieux sur les droits des travailleurs. Si des normes agronomiques strictes encadrent la certification biologique, aucune obligation nâexiste concernant les conditions de travail des ouvriers agricoles. Des scandales rĂ©pĂ©tĂ©s â en Espagne, en Italie ou ailleurs â rĂ©vĂšlent une exploitation frĂ©quente, mĂȘme dans les filiĂšres bio. Lâagriculture biologique, pourtant perçue comme un modĂšle Ă©thique, nâĂ©chappe pas aux abus structurels du systĂšme agro-industriel globalisĂ©. Comme lâĂ©crivait Jean-Baptiste Malet, de nombreux produits commercialisĂ©s, bio ou non, reposent sur lâexploitation massive de travailleurs. Face Ă ces dĂ©rives, vigilance et transparence restent les maĂźtres-mots pour restaurer la confiance des consommateurs.
France Info, Attiéké, saké et queijo minas : nouvelles denrées alimentaires inscrites au patrimoine de l'Unesco, 09/12/2024
Lors de sa 19e session intergouvernementale, lâUnesco a inscrit trois mets emblĂ©matiques au patrimoine culturel immatĂ©riel de lâhumanitĂ© : lâattiĂ©kĂ© ivoirien, le sakĂ© japonais et le queijo minas brĂ©silien. Ces produits, dĂ©jĂ plĂ©biscitĂ©s hors de leurs frontiĂšres, sâimposent dĂ©sormais comme des symboles culturels et gastronomiques universels.
LâattiĂ©kĂ©, semoule de manioc fermentĂ©e, est un pilier de lâalimentation en CĂŽte dâIvoire. ConsommĂ© quotidiennement et lors de cĂ©rĂ©monies comme les mariages et funĂ©railles, ce plat est profondĂ©ment enracinĂ© dans la vie des communautĂ©s lagunaires du sud du pays. Sa fabrication repose sur un savoir-faire transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. En 2023, lâattiĂ©kĂ© des lagunes a Ă©tĂ© protĂ©gĂ© par une indication gĂ©ographique, empĂȘchant lâutilisation abusive de ce nom pour des produits fabriquĂ©s ailleurs, notamment en Chine.
Le queijo minas, produit phare de lâĂtat de Minas Gerais, est le premier aliment brĂ©silien Ă intĂ©grer cette prestigieuse liste. Ce fromage au lait cru, Ă©laborĂ© par des agriculteurs familiaux dans des petites exploitations rurales, reflĂšte des techniques traditionnelles hĂ©ritĂ©es de lâĂ©poque coloniale portugaise. Avec plusieurs variĂ©tĂ©s selon les terroirs, ce produit incarne lâidentitĂ© agricole et culturelle dâune rĂ©gion clĂ© du BrĂ©sil. Environ 9 000 producteurs perpĂ©tuent ce savoir-faire artisanal, ancrĂ© dans un paysage vallonnĂ© oĂč agriculture et traditions cohabitent.
Symbole de la culture et de la religion japonaises, le sakĂ© a Ă©galement Ă©tĂ© reconnu pour ses techniques de brassage ancestrales, notamment lâutilisation du koji, une moisissure essentielle au processus de fermentation. Si sa consommation diminue au Japon, lâexportation connaĂźt un essor impressionnant, avec une popularitĂ© croissante en Chine, aux Ătats-Unis et mĂȘme en Europe. Plus quâune simple boisson, le sakĂ© accompagne les moments clĂ©s de la vie japonaise et tĂ©moigne dâun art millĂ©naire.
La Tribune, La barbe Ă papa sans sucre : le pari de la start-up La fabrique Ă nuage, 13/12/2024
Face Ă une demande croissante pour des alternatives saines dans lâindustrie de la confiserie, la start-up bisontine La Fabrique Ă Nuage connaĂźt une ascension fulgurante grĂące Ă une innovation unique : une barbe Ă papa sans sucre. Avec un Nutriscore A et des ingrĂ©dients naturels comme les fibres de chicorĂ©e et des Ă©dulcorants naturels, ce produit ambitionne de redĂ©finir les standards de la confiserie traditionnelle.
NĂ©e dâune collaboration avec des ingĂ©nieurs agroalimentaires dâAgrosup Dijon, cette barbe Ă papa a demandĂ© six mois de recherche et dĂ©veloppement. Charlotte Lanoix, membre de lâĂ©quipe Ă lâorigine de cette recette, souligne les dĂ©fis rencontrĂ©s : prĂ©server la texture filante et emblĂ©matique de la barbe Ă papa tout en Ă©liminant le sucre. Les fibres de chicorĂ©e ont Ă©tĂ© essentielles pour recrĂ©er cette texture, mais leur usage devait respecter des doses journaliĂšres recommandĂ©es pour Ă©viter des problĂšmes digestifs. Quant aux Ă©dulcorants naturels, leur sĂ©lection rigoureuse visait Ă garantir un goĂ»t authentique sans controverse. Le pari est rĂ©ussi : selon les tests consommateurs, la barbe Ă papa sans sucre offre une expĂ©rience gustative comparable Ă celle de la version classique.
Initialement centrĂ©e sur des prestations Ă©vĂ©nementielles haut de gamme pour des entreprises comme Porsche, Deezer ou HermĂšs, La Fabrique Ă Nuage a rapidement pivotĂ© face aux attentes de ses clients en matiĂšre de responsabilitĂ© sociĂ©tale (RSE). LâidĂ©e de dĂ©velopper une alternative sans sucre est ainsi devenue une Ă©vidence. En 2024, la start-up franchit un cap en lançant ses sachets de barbe Ă papa en grande distribution. Disponibles chez Carrefour, Auchan et Franprix, ainsi quâau Royaume-Uni et en Belgique, ces produits innovants rencontrent un succĂšs rapide. « Nous avons mĂȘme entamĂ© des discussions avec Walmart et McDonaldâs », confie le cofondateur Florian Baud. Pour rĂ©pondre Ă cette demande croissante, la transition vers une production industrielle est prĂ©vue en 2025, tout en maintenant une partie de la fabrication au sein dâun ESAT (Ătablissement ou Service dâAide par le Travail).
Fort de ce succĂšs, la start-up se diversifie. Elle vient dâacquĂ©rir une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans une autre confiserie iconique, avec lâambition de proposer une gamme Ă©largie de produits⊠toujours sans sucre. Avec un chiffre dâaffaires projetĂ© Ă 7 millions dâeuros dâici cinq ans et une stratĂ©gie alliant innovation, durabilitĂ© et expansion internationale, La Fabrique Ă Nuage sâimpose comme un acteur incontournable de la confiserie « responsable ». Ce modĂšle dĂ©montre que plaisir et santĂ© peuvent coexister, ouvrant la voie Ă une nouvelle gĂ©nĂ©ration de gourmandises plus saines et respectueuses de lâenvironnement.
LâUsine Nouvelle, Coca-Cola rĂ©vise Ă la baisse ses objectifs environnementaux, 12/12/2024
AprĂšs Unilever, Colgate-Palmolive ou encore PepsiCo, Coca-Cola rejoint la liste des gĂ©ants accusĂ©s de rĂ©duire leurs engagements environnementaux. Lors dâune annonce rĂ©cente, lâentreprise a ajustĂ© Ă la baisse ses objectifs en matiĂšre dâintĂ©gration de matĂ©riaux recyclĂ©s, de collecte dâemballages et de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES), suscitant lâindignation des ONG, qui dĂ©noncent une nouvelle dĂ©monstration de greenwashing.
Alors que Coca-Cola visait initialement un taux de 50 % de matĂ©riaux recyclĂ©s dans ses emballages dâici 2030, cette ambition est dĂ©sormais revue Ă 35-40 %, tous matĂ©riaux confondus, avec seulement 30-35 % pour le plastique. En 2023, le gĂ©ant affichait un taux de 27 % de matĂ©riaux recyclĂ©s, bien en deçà de ses prĂ©cĂ©dentes promesses. Lâobjectif de collecte est Ă©galement rĂ©visĂ© : au lieu de rĂ©cupĂ©rer une bouteille ou canette pour chaque contenant vendu dâici 2030, lâentreprise vise dĂ©sormais 70-75 % de collecte annuelle, invoquant des dĂ©fis liĂ©s aux infrastructures et aux rĂ©glementations locales.
Le rĂ©emploi, prĂ©sentĂ© comme une solution clĂ© pour rĂ©duire les dĂ©chets, semble relĂ©guĂ© Ă des intentions vagues. Alors que Coca-Cola ambitionnait de commercialiser 25 % de ses boissons dans des emballages rĂ©utilisables dâici 2030, cet objectif a disparu au profit dâune dĂ©claration dâintention dâinvestir dans des solutions lĂ oĂč les infrastructures existent. En 2023, seulement 14 % des volumes Ă©taient vendus dans des contenants consignĂ©s ou rĂ©utilisables.
CĂŽtĂ© empreinte carbone, Coca-Cola accuse un retard significatif. En 2023, lâentreprise a rĂ©duit ses Ă©missions de GES de seulement 8 %, loin de lâobjectif initial de 25 % fixĂ© pour 2030 (par rapport Ă 2015). Le groupe se recentre dĂ©sormais sur une trajectoire compatible avec une hausse de tempĂ©rature de 1,5 °C dâici 2035, mais cette promesse exclut plusieurs filiales rĂ©cemment acquises, comme Innocent ou Fairlife.
MalgrĂ© des promesses de transparence et dâĂ©valuation annuelle, les organisations environnementales comme Break Free From Plastic dĂ©noncent un discours vide dâactions concrĂštes, qualifiant cette rĂ©vision de « masterclass de greenwashing ». Lâaction en justice intentĂ©e par France Nature Environnement contre Coca-Cola pour greenwashing, suite Ă lâutilisation de bouteilles en plastique Ă usage unique lors des Jeux olympiques de Paris 2024, souligne lâampleur du dĂ©fi pour restaurer la crĂ©dibilitĂ© du groupe.
Les Ăchos, Les coopĂ©ratives agricoles pĂšsent de plus en plus lourd dans l'industrie agroalimentaire, 11/12/2024
Les coopĂ©ratives agricoles continuent de sâimposer comme des poids lourds dans lâindustrie agroalimentaire française. En 2023, elles ont atteint 45 % du chiffre dâaffaires total du secteur, contre 40 % en 2020, et pourraient franchir la barre symbolique des 50 % dĂšs 2025, selon le Haut Conseil de la coopĂ©ration agricole (HCCA). Cette progression spectaculaire, qui sâappuie sur un chiffre dâaffaires de 118 milliards dâeuros en 2023, sera au centre des discussions lors du CongrĂšs de la coopĂ©ration agricole Ă Paris les 17 et 18 dĂ©cembre.
Lâexpansion des coopĂ©ratives sâexplique par lâinflation, mais surtout par des opĂ©rations de croissance externe dâenvergure. Lâexemple le plus marquant est lâacquisition du groupe Soufflet par InVivo, qui a doublĂ© de taille et atteint 10 milliards dâeuros. InVivo a Ă©galement renforcĂ© sa position mondiale en rachetant le malteur australien United Malt, devenant leader mondial du secteur.
Dâautres coopĂ©ratives suivent cette dynamique : Sodiaal a intĂ©grĂ© les activitĂ©s canadiennes de Yoplait, accĂ©lĂ©rant son internationalisation, tandis que Terrena a acquis Tipiak et pris une participation dans PamprâĆuf, augmentant significativement son chiffre dâaffaires. Pour Dominique ChargĂ©, prĂ©sident de la CoopĂ©ration agricole, ces acquisitions rĂ©pondent Ă une double motivation : une volontĂ© de mobilisation territoriale et une quĂȘte de crĂ©ation de valeur. Toutefois, il souligne que ces mouvements traduisent parfois un dĂ©sengagement dâacteurs privĂ©s, qui rĂ©duisent leur prĂ©sence en France.
MalgrĂ© leur croissance, les coopĂ©ratives restent vulnĂ©rables face aux dĂ©fis climatiques et structurels. La rĂ©colte de blĂ© en 2023 a enregistrĂ© une chute historique de 10 millions de tonnes, entraĂźnant une baisse de 300 millions dâeuros sur lâactivitĂ© de stockage. Les coopĂ©ratives viti-vinicoles, particuliĂšrement affectĂ©es par la sĂ©cheresse et lâhumiditĂ©, sont confrontĂ©es Ă des restructurations massives. Par ailleurs, les crises sanitaires, comme la maladie hĂ©morragique Ă©pizootique (MHE) ou la fiĂšvre catarrhale ovine (FCO), pĂšsent sur les exportations et les marges.
Un autre problĂšme majeur rĂ©side dans la gouvernance. La difficultĂ© Ă trouver des jeunes agriculteurs prĂȘts Ă sâinvestir dans des mandats dâadministrateurs met en pĂ©ril le fonctionnement dĂ©cisionnel des coopĂ©ratives. Les nouvelles gĂ©nĂ©rations privilĂ©gient leur vie personnelle et hĂ©sitent Ă accepter des responsabilitĂ©s jugĂ©es trop chronophages. Dominique ChargĂ© appelle Ă une adaptation des modes de gestion pour pallier cette crise.
Les Ăchos, « On ne s'attendait pas Ă un tel succĂšs » : la raclette fait fondre les restaurateurs, 07/12/2024
Plat emblĂ©matique de lâhiver, la raclette sĂ©duit dĂ©sormais bien au-delĂ des repas Ă domicile. De plus en plus prisĂ©e dans les restaurants, elle connaĂźt une popularitĂ© croissante depuis la pandĂ©mie, portĂ©e par sa convivialitĂ© et son statut de comfort food. Chaque Français consomme en moyenne 27 kg de fromage par an, dont 1 kg de raclette, et la demande explose dĂšs novembre, augmentant de 20 %.
Les restaurateurs misent sur le potentiel de la raclette, Ă lâinstar de Sylvain Breton et Mathieu Dacheville, fondateurs des « Fondues de la Raclette » Ă Paris. Depuis 2014, leur concept dâambiance chalet et de produits abordables a conquis les Parisiens. Avec une croissance annuelle de 30 % aprĂšs le Covid, leur enseigne accueille aujourdâhui 50 000 clients par an et refuse jusquâĂ 100 rĂ©servations par jour pendant la haute saison. La marque prĂ©voit une nouvelle ouverture en 2025 et lâextension de son rĂ©seau en France et Ă lâĂ©tranger. Dâautres groupes, comme « Les Bistrots pas parisiens », rĂ©inventent Ă©galement leurs Ă©tablissements. Leur restaurant Splash, transformĂ© en chalet dâhiver baptisĂ© Chez Monix, accueille 300 clients chaque soir dans une ambiance immersive avec tĂ©lĂ©cabines vintage et fausse neige. Ce concept saisonnier permet dâattirer une clientĂšle diffĂ©rente et dâoptimiser les coĂ»ts grĂące Ă des achats en gros. La raclette reste toutefois un plat saisonnier, ce qui oblige les restaurateurs Ă diversifier leur offre. Sylvain Breton et Mathieu Dacheville ont ainsi lancĂ© Yoomy Food Group, intĂ©grant des enseignes non saisonniĂšres comme Pasticcio (cuisine italienne) et Breakfast in America. Avec un chiffre dâaffaires de 7 millions dâeuros, le groupe vise les 10 millions dâici 2027.
La popularitĂ© de la raclette sâĂ©tend Ă tout le pays, mĂȘme dans des rĂ©gions inattendues comme la CĂŽte dâAzur. Ă Nice, le restaurant Tradiswiss attire une clientĂšle locale et touristique grĂące Ă ses spĂ©cialitĂ©s suisses. Lâentreprise propose Ă©galement des concepts clĂ©s en main, transformant hĂŽtels et restaurants en chalets Ă©phĂ©mĂšres avec une dĂ©coration et une offre gastronomique adaptĂ©es. Ces initiatives, comme le food-truck « raclette bowl » installĂ© prĂšs de Nice, montrent que le plat montagnard sĂ©duit mĂȘme sous des latitudes ensoleillĂ©es.
Le succĂšs de la raclette illustre une tendance plus large vers des repas conviviaux et partagĂ©s, plĂ©biscitĂ©s par les consommateurs. En capitalisant sur cette dynamique, les restaurateurs innovent et adaptent leur offre pour rĂ©pondre Ă une demande croissante. Plus quâun simple plat dâhiver, la raclette devient un incontournable de la restauration moderne, sâinscrivant dans un mouvement de dĂ©mocratisation et de diversification.
Les Ăchos, Guillaume Blanloeil met la main Ă la pĂąte, 09/12/2024
Guillaume Blanloeil, prĂ©sident du groupe alimentaire Saint Jean, pourrait sembler un homme de rigueur et de lignes droites, comme celles des avenues de Berlin, sa seconde patrie. Pourtant, cet ingĂ©nieur de formation rĂ©vĂšle un penchant pour les chemins moins balisĂ©s, mĂȘlant ambition industrielle et engagement territorial.
FormĂ© Ă lâInstitut catholique des Arts et MĂ©tiers (ICAM) de Lille, Blanloeil reconnaĂźt que son aptitude pour les mathĂ©matiques et la physique ne le prĂ©destinait pas Ă une carriĂšre dâingĂ©nieur. Pourtant, il a su capitaliser sur ces compĂ©tences lors de ses huit annĂ©es au sein de la filiale allemande du groupe Doux, oĂč il a gravi les Ă©chelons, passant dâingĂ©nieur fabrication Ă directeur de filiale.
Son service militaire Ă lâĂcole des officiers de rĂ©serve de Saumur et Ă Berlin lui a offert une formation prĂ©cieuse en management. « On y apprend Ă expliquer simplement, sans se perdre dans les dĂ©tails », note-t-il. Cette expĂ©rience, combinĂ©e Ă une vision stratĂ©gique, lâa menĂ© Ă intĂ©grer Saint Jean en 2002, devenant le chef dâorchestre dâun groupe qui emploie 520 collaborateurs pour un chiffre dâaffaires de 115 millions dâeuros en 2023.
Ă Romans-sur-IsĂšre, oĂč se situe la maison Saint Jean, Guillaume Blanloeil est reconnu pour son attention au tissu local. Selon Marie-HĂ©lĂšne Thoraval, maire de la ville, il incarne « un homme de parole, au contact facile », engagĂ© dans des initiatives de mĂ©cĂ©nat au profit des jeunes. Ces actions ne sont pas de simples obligations de responsabilitĂ© sociĂ©tale, mais reflĂštent ses convictions personnelles.
Sous sa direction, Saint Jean sâest affirmĂ© comme un acteur clĂ© de lâalimentation française, spĂ©cialisĂ© dans les ravioles, les pĂątes fraĂźches et les quenelles. Alors que les Français consacrent plus de 700 millions dâeuros par an Ă ces produits, Guillaume Blanloeil vise une croissance ambitieuse : atteindre un chiffre dâaffaires de 175 millions dâeuros dâici 2030.
Pour y parvenir, le groupe innove avec des recettes haut de gamme, comme les ravioles aux langoustines, au beaufort AOP ou aux morilles à la crÚme, qui seront présentées au salon SIRHA à Lyon en janvier prochain.
Autrefois centrĂ©e sur les fourneaux, la gastronomie a vu Ă©merger un nouveau rĂŽle clĂ© : celui dâagent de chefs. Ce mĂ©tier, inspirĂ© du modĂšle des agents dâartistes, accompagne les cuisiniers dans la gestion de leur image, leurs collaborations et leur carriĂšre, Ă lâheure oĂč rĂ©seaux sociaux et Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es transforment les chefs en vĂ©ritables icĂŽnes.
La montĂ©e en popularitĂ© des chefs grĂące Ă des Ă©missions comme Top Chef et lâessor des rĂ©seaux sociaux ont ouvert la voie Ă ces intermĂ©diaires. Leur mission : construire lâimage des chefs, gĂ©rer des collaborations lucratives (contrats publicitaires, Ă©ditions de livres, rĂ©sidences) et leur permettre de se concentrer sur leur cuisine. Camille Barthomeuf, cofondatrice de Bureau Classico, explique : « Notre travail est de retranscrire lâunivers des chefs tout en les protĂ©geant des propositions qui pourraient nuire Ă leur image. »
Des agences spĂ©cialisĂ©es, comme celle dâHĂ©lĂšne Luzin, une des pionniĂšres du secteur, ou Food & Talent, nĂ©gocient des contrats allant de 10 000 Ă 200 000 euros pour des collaborations avec des marques, tandis que des figures comme Clotaire Poirier, finaliste de Top Chef, voient leur image sublimĂ©e Ă travers des shootings et une direction artistique soignĂ©e.
Au-delĂ de la gestion de carriĂšre, les agents accompagnent leurs chefs dans des aspects trĂšs personnels. Zac Gannat, chef Ă DĂ©viant, qualifie son agente de « vĂ©ritable auxiliaire de vie ». Elle lâaide Ă structurer ses projets, nĂ©gocier ses contrats et dĂ©velopper son univers culinaire. Pour des personnalitĂ©s engagĂ©es, comme Manon Fleury, cheffe Ă©toilĂ©e et militante, les agents jouent aussi un rĂŽle de soutien dans la mise en valeur de leurs convictions.
Les agents doivent Ă©galement jongler avec les propositions commerciales, parfois lucratives mais risquĂ©es pour lâimage de leurs clients. Les « chefs sandwichs », surnom donnĂ© Ă ceux multipliant les collaborations avec des marques industrielles, sont souvent dĂ©criĂ©s. Ă lâinverse, des agences comme La RelĂšve privilĂ©gient des projets en phase avec les valeurs de leurs clients, refusant des partenariats peu cohĂ©rents, comme des collaborations sur des pĂątĂ©es pour animaux ou des marques de grande distribution.
Si ce métier offre une opportunité unique de travailler avec des figures emblématiques, il reste exigeant, notamment sur le plan financier. Certaines agences peinent encore à générer des revenus suffisants pour leurs équipes, malgré une demande croissante. Toutefois, la profession séduit : les candidatures affluent pour intégrer ces agences, portées par la lumiÚre médiatique qui entoure désormais la gastronomie.
Wall Street Journal, On Ozempic? Big Food Makers Have a New Label for You, 12/12/2024
Le gĂ©ant amĂ©ricain de lâagroalimentaire Conagra Brands a annoncĂ© le lancement dâun nouvel Ă©tiquetage sur ses plats surgelĂ©s Healthy Choice, les qualifiant de « GLP-1 friendly ». Ces produits, riches en protĂ©ines, pauvres en calories et une bonne source de fibres, visent un nouveau segment de consommateurs : les utilisateurs de mĂ©dicaments amaigrissants tels quâOzempic et Wegovy.
Les médicaments GLP-1, populaires pour la perte de poids, incitent les patients à adapter leur régime alimentaire. Pour compenser la perte de masse musculaire et limiter les troubles digestifs, ces derniers recherchent des repas riches en protéines et en fibres. à partir de janvier, 26 produits de la gamme Healthy Choice arboreront ce nouvel étiquetage, bien que leurs recettes restent inchangées. Bob Nolan, vice-président senior de la demande chez Conagra, explique : « Nous voulons offrir un coup de pouce à cette audience croissante et la connecter à notre marque en premier. »
Lâadoption Ă©largie des mĂ©dicaments GLP-1 bouleverse le secteur agroalimentaire. Tandis que certaines entreprises, comme Hershey, observent un lĂ©ger impact nĂ©gatif sur leurs ventes, dâautres y voient une opportunitĂ©. Conagra a notĂ© une hausse de la demande pour des plats individuels surgelĂ©s et des apĂ©ritifs, des options pratiques pour ceux qui contrĂŽlent leurs portions et rĂ©duisent leur consommation de graisses.
Face Ă une baisse des ventes liĂ©e Ă la hausse des prix alimentaires, Conagra mise sur ces nouveaux consommateurs pour relancer ses produits. La marque Healthy Choice, historiquement conçue dans les annĂ©es 1980 pour les personnes ĂągĂ©es souffrant de problĂšmes cardiaques, sâadapte dĂ©sormais Ă un public plus jeune et mieux informĂ© sur les termes tels que « GLP-1 ». Conagra prĂ©voit de promouvoir ses plats avec des campagnes sur les rĂ©seaux sociaux et des partenariats avec des influenceurs. LâĂ©tiquette GLP-1 friendly pourrait sâĂ©tendre Ă dâautres produits de lâentreprise Ă lâavenir, en fonction de la demande.
Conagra a soumis ses concepts dâĂ©tiquetage au DĂ©partement de lâAgriculture des Ătats-Unis (USDA) et obtenu lâapprobation en octobre. Lâentreprise se conforme ainsi aux rĂ©glementations sur les allĂ©gations nutritionnelles et de santĂ©.
The Guardian, Guinness rations supply to British pubs as popularity soars with gen Z, 06/12/2024
Alors que Guinness Ă©tait historiquement populaire auprĂšs des hommes plus ĂągĂ©s et des Ă©quipes de rugby, la cĂ©lĂšbre stout irlandaise vit une vĂ©ritable renaissance. PortĂ©e par lâengouement de la gĂ©nĂ©ration Z et une stratĂ©gie marketing efficace, la marque doit dĂ©sormais rationner ses livraisons aux pubs britanniques, face Ă une demande sans prĂ©cĂ©dent en cette pĂ©riode de fĂȘtes.
Le succĂšs actuel de Guinness repose sur un mĂ©lange de marketing ciblĂ© et dâinfluence culturelle. Des cĂ©lĂ©britĂ©s comme Kim Kardashian, aperçue savourant une pinte dans un pub londonien, ou Olivia Rodrigo, arborant un t-shirt âGuinness is good 4Uâ Ă Dublin, ont propulsĂ© la boisson sous les projecteurs. Sur les rĂ©seaux sociaux, des vidĂ©os virales et des dĂ©fis comme le âtilt testâ (vĂ©rifiant la qualitĂ© de la mousse) renforcent son attrait auprĂšs des jeunes consommateurs. Selon des analystes, alors que le marchĂ© global de la biĂšre est en lĂ©gĂšre baisse, la demande pour la Guinness pression a bondi de 20 % entre juillet et octobre. Ce phĂ©nomĂšne dĂ©passe les frontiĂšres de la cible traditionnelle pour sĂ©duire femmes et jeunes adultes, faisant de Guinness une boisson tendance dans les soirĂ©es et sur Instagram.
Cette explosion de la demande pose problĂšme aux pubs britanniques. Diageo, propriĂ©taire de Guinness, a dĂ» rationner les commandes hebdomadaires, ses brasseries de Dublin fonctionnant dĂ©jĂ Ă pleine capacitĂ©. MalgrĂ© des investissements consĂ©quents, notamment un nouveau site de production de 200 millions dâeuros en Irlande, les pubs voient leurs stocks se rĂ©duire Ă une pĂ©riode clĂ© de lâannĂ©e. Cependant, certains Ă©tablissements comme The Devonshire, un pub de Soho, profitent de cette hype. RenommĂ© pour servir la âmeilleure pinte de Londresâ, il attire des foules grĂące Ă une authentique touche irlandaise, ses barmans venant directement de Dublin. Si les pubs britanniques doivent gĂ©rer cette pĂ©nurie temporaire, les grandes chaĂźnes comme Wetherspoon assurent que leurs stocks sont pleins, et il nây a pas encore lieu de se ruer sur les rayons des supermarchĂ©s. Diageo reste optimiste quant Ă sa capacitĂ© Ă augmenter la production pour rĂ©pondre Ă la demande.
Le phĂ©nomĂšne Guinness illustre la capacitĂ© dâune marque de 265 ans Ă se rĂ©inventer en jouant sur les codes culturels et sociaux des nouvelles gĂ©nĂ©rations. GrĂące Ă une stratĂ©gie qui mĂȘle influenceurs, viralitĂ© et authenticitĂ©, Guinness sâimpose comme un acteur incontournable dans un marchĂ© stagnant. Si le rationnement est un signe des dĂ©fis Ă court terme, câest aussi la preuve dâun succĂšs marketing qui rĂ©invente la consommation de la stout noire iconique.
Forbes, Could This Partnership Yield The Holy Grail Of Sweeteners?, 11/12/2024
Tate & Lyle, leader des Ă©dulcorants, sâassocie Ă BioHarvest Sciences, pionnier des solutions vĂ©gĂ©tales durables, pour crĂ©er la prochaine gĂ©nĂ©ration dâĂ©dulcorants. Cette alliance pourrait enfin offrir aux consommateurs le âSaint Graalâ des Ă©dulcorants, alliant goĂ»t, naturalitĂ© et durabilitĂ©.
Fort de son expertise centenaire, Tate & Lyle sâappuie sur la technologie innovante de BioHarvest, spĂ©cialisĂ©e dans la synthĂšse botanique durable. Cette mĂ©thode permet dâextraire les molĂ©cules les plus puissantes des plantes, tout en respectant lâenvironnement. Abigail Storms, vice-prĂ©sidente senior de Tate & Lyle, explique : « Nous voulons ĂȘtre Ă la pointe de la rĂ©duction du sucre. Ce partenariat reflĂšte notre ambition dâinnover et de rĂ©pondre aux attentes des consommateurs. »
Depuis les dĂ©buts des Ă©dulcorants comme lâaspartame dans les annĂ©es 1980, lâindustrie a progressĂ©, mais les consommateurs continuent de privilĂ©gier le goĂ»t. Selon une Ă©tude de lâInternational Food Information Council (IFIC), lâamertume et le goĂ»t artificiel sont les principaux freins Ă lâadoption des Ă©dulcorants Ă faible ou zĂ©ro calorie (LNCS). GrĂące Ă sa technologie, BioHarvest contrĂŽle le ratio entre les molĂ©cules « douces » et « amĂšres », promettant un goĂ»t plus agrĂ©able, sans arriĂšre-goĂ»t dĂ©sagrĂ©able.
En parallĂšle, les consommateurs recherchent des produits dâorigine vĂ©gĂ©tale et naturels. Selon IFIC, les Ă©dulcorants dĂ©rivĂ©s de plantes comme la stevia sont perçus comme deux fois plus sĂ»rs que les Ă©dulcorants artificiels. BioHarvest propose des solutions non-OGM, en phase avec la demande croissante pour des ingrĂ©dients plus propres et respectueux de lâenvironnement.
La durabilitĂ© est Ă©galement cruciale : 72 % des AmĂ©ricains estiment quâil est urgent dâadopter une alimentation plus durable. La technologie de BioHarvest permet de reproduire les avantages des plantes sans avoir besoin de cultiver des milliers dâhectares, rĂ©duisant ainsi lâusage dâeau et dâengrais, tout en prĂ©servant les ressources naturelles.
Le marchĂ© mondial des Ă©dulcorants non-sucrĂ©s est en forte croissance et pourrait dĂ©passer 408 milliards de dollars dâici 2032. Pourtant, seuls 8 % des produits sucrĂ©s utilisent exclusivement des LNCS, laissant un immense potentiel Ă exploiter. Avec les prĂ©occupations croissantes concernant lâobĂ©sitĂ© et les sucres ajoutĂ©s, les Ă©dulcorants plus sains et durables sont bien positionnĂ©s pour rĂ©pondre Ă cette demande.
Forbes, Allison Ellsworthâs Approach To Creating Culture-Forward Marketing At Poppi, 11/12/2024
Allison Ellsworth, fondatrice et PDG de Poppi, a transformĂ© un besoin personnel en une marque de sodas prĂ©biotiques devenue virale. Avec seulement 5 grammes de sucre et 25 calories par canette, Poppi rĂ©volutionne le soda pour une nouvelle gĂ©nĂ©ration en associant goĂ»t, design, et marketing culturel. Allison Ellsworth sâest distinguĂ©e en construisant une communautĂ© engagĂ©e autour de sa marque, avec des collaborations audacieuses, des pop-ups interactifs, et une approche innovante qui va bien au-delĂ du produit.
Poppi se positionne comme une marque lifestyle, intĂ©grant les aspirations des consommateurs dans son design, ses saveurs, et mĂȘme sa ligne de vĂȘtements. « Nos clients influencent tout ce que nous faisons », explique Allison Ellsworth. Cette approche collaborative a donnĂ© naissance Ă des initiatives comme les collections en Ă©dition limitĂ©e ou les offres exclusives, qui suscitent un engouement instantanĂ©. Par exemple, le lancement de la saveur Cran Fizz a entraĂźnĂ© une rupture de stock en trois jours sur Amazon.
Allison Ellsworth a fait de Poppi une marque incontournable grĂące Ă une stratĂ©gie axĂ©e sur les expĂ©riences culturelles. Lors de la Fashion Week de New York, la marque a organisĂ© Poppi World, un pop-up immersif oĂč Cherry Cola, sa nouvelle saveur, Ă©tait Ă lâhonneur. Avec une scĂ©nographie spectaculaire et la participation de cĂ©lĂ©britĂ©s comme 50 Cent, lâĂ©vĂ©nement a gĂ©nĂ©rĂ© plus de 63 millions dâimpressions sur les rĂ©seaux sociaux et captivĂ© une audience de 218 millions de personnes.
Poppi a Ă©galement misĂ© sur le marketing universitaire, lançant un programme de dĂ©gustation dans 600 campus et recrutant plus de 100 ambassadeurs Ă©tudiants. Ces initiatives ont permis dâatteindre 14 millions dâimpressions via des influenceurs et de renforcer la notoriĂ©tĂ© de la marque auprĂšs dâune clientĂšle jeune et dynamique.
En seulement quatre ans, Allison Ellsworth a positionnĂ© Poppi comme la boisson gazeuse la plus vendue sur Amazon, avec une croissance Ă trois chiffres dâannĂ©e en annĂ©e. Dans une industrie historiquement dominĂ©e par les hommes, elle ouvre la voie pour les femmes entrepreneurs et encourage celles qui aspirent Ă se lancer Ă ĂȘtre authentiques et Ă exploiter le potentiel des rĂ©seaux sociaux.
Pour Allison Ellsworth, lâinnovation et le risque sont les clĂ©s de la croissance. « Nous ne cessons jamais de bousculer les codes. Chaque projet est une opportunitĂ© dâaller plus loin et de surprendre », affirme-t-elle. Son conseil : embrasser les nouvelles tendances, Ă©couter les consommateurs, et sâappuyer sur des plateformes comme TikTok pour tester des idĂ©es.
Modern Retail, How using social media to show âthe good, the bad, the uglyâ of building a business helped Mid-Day Squares reach $30M in revenue, 13/12/2024
Mid-Day Squares, une marque de chocolat basĂ©e Ă MontrĂ©al, a adoptĂ© une approche inĂ©dite pour se dĂ©marquer dans le marchĂ© saturĂ© des barres chocolatĂ©es : utiliser les rĂ©seaux sociaux comme une vitrine honnĂȘte et parfois crue de son parcours entrepreneurial. En six ans, cette stratĂ©gie a permis Ă la marque de gĂ©nĂ©rer 30 millions de dollars de revenus, tout en construisant une communautĂ© fidĂšle de consommateurs et dâinvestisseurs. FondĂ©e en 2018 par Jake Karls, sa sĆur Lezlie et son beau-frĂšre Nick Saltarelli, Mid-Day Squares sâest positionnĂ©e comme une marque transparente, partageant sur les rĂ©seaux sociaux âle bon, le mauvais et le laidâ de la construction dâune entreprise. Des vidĂ©os humoristiques aux coulisses des nĂ©gociations avec des dĂ©taillants comme Costco, le contenu de la marque vise Ă capturer les dĂ©fis et les victoires du quotidien entrepreneurial.
Un exemple marquant est leur sĂ©rie sur les trois annĂ©es de nĂ©gociation avec Costco. En mobilisant leur communautĂ© sur les rĂ©seaux sociaux pour soutenir un prix plus Ă©levĂ©, ils ont non seulement rĂ©ussi Ă entrer dans les magasins, mais ont aussi battu un record de ventes lors de la premiĂšre semaine de lâĂ©vĂ©nement Costco Roadshow. En plus de sĂ©duire les consommateurs, ce contenu a attirĂ© lâattention des investisseurs et dĂ©taillants. Avec une distribution dans 9 000 points de vente en AmĂ©rique du Nord, dont Sprouts, Target et Whole Foods, la marque a vu ses revenus croĂźtre de 40 Ă 50 % chaque annĂ©e. En avril dernier, Mid-Day Squares a atteint la rentabilitĂ© aprĂšs cinq ans dâactivitĂ©.
Les vidĂ©os de la marque, comme un vlog montrant la construction dâune chocolaterie ou des explications sur la hausse des prix du cacao, ont gĂ©nĂ©rĂ© des millions de vues et dâinteractions. Sur LinkedIn, Jake Karls a enregistrĂ© 17 millions de vues en 2023, attirant des investisseurs et levant 17 millions de dollars en capital-risque. Si cette stratĂ©gie a portĂ© ses fruits, elle demande un investissement en Ă©nergie considĂ©rable. âCrĂ©er du contenu personnel nĂ©cessite une volontĂ© constante de se montrer vulnĂ©rable, mĂȘme quand on nâen a pas envieâ, explique Jake Karls. Ce travail implique de filmer des moments clĂ©s, parfois mĂȘme lors de rĂ©unions dâinvestisseurs, pour nourrir le rĂ©cit de la marque.
Les rĂ©sultats ne sont pas immĂ©diats, mais leur impact se mesure sur le long terme. Par exemple, aprĂšs la publication dâune campagne populaire, le trafic sur la page localisateur de magasins du site de la marque augmente, indiquant une conversion de spectateurs en clients.
Mid-Day Squares illustre une tendance croissante dans lâindustrie : des fondateurs qui deviennent les figures de proue de leur marque en misant sur lâauthenticitĂ© et une narration personnelle. Selon Ashish Dalal, PDG de lâagence Sapphire Studio, âce type de contenu offre un avantage concurrentiel important dans un espace oĂč peu de marques osent sâaventurerâ.
Wall Street Journal, Failure of Kroger-Albertsons Merger May Curb Grocersâ Advertising Ambitions, 12/12/2024
Le projet de fusion entre Kroger et Albertsons, deux gĂ©ants de la grande distribution aux Ătats-Unis, a Ă©tĂ© bloquĂ© cette semaine par un juge, Ă la demande de la Federal Trade Commission, pour des raisons antitrust. Ce coup dâarrĂȘt, suivi dâune plainte dâAlbertsons contre Kroger pour non-respect des obligations contractuelles, a des rĂ©percussions majeures sur les ambitions des deux entreprises dans le domaine de la publicitĂ©.
La fusion aurait permis de combiner leurs rĂ©seaux mĂ©dias â Kroger Precision Marketing et Albertsons Media Collective â afin de rivaliser avec Walmart Connect et de se rapprocher dâAmazon, leader incontestĂ© du secteur. Les rĂ©seaux de mĂ©dias de dĂ©tail permettent aux marques de cibler leurs publicitĂ©s en magasin et en ligne grĂące Ă lâutilisation de donnĂ©es.
En lâabsence de fusion, Kroger et Albertsons restent des acteurs isolĂ©s, incapables dâatteindre lâĂ©chelle critique nĂ©cessaire pour concurrencer les gĂ©ants du secteur. Selon eMarketer, Amazon domine avec 76 % des dĂ©penses publicitaires dans les mĂ©dias de dĂ©tail aux Ătats-Unis, suivi par Walmart (8 %), tandis que le reste du marchĂ© se partage entre des acteurs comme Target et Instacart.
Le dĂ©veloppement des rĂ©seaux publicitaires de Kroger et Albertsons est entravĂ© par leur taille respective. Si Kroger continue dâafficher une forte croissance de 20 % pour Kroger Precision Marketing, les analystes estiment que cette progression sera insuffisante pour rĂ©duire lâĂ©cart avec Amazon et Walmart. Rachel Tipograph, PDG de MikMak, souligne que « lâĂ©cart entre les grands acteurs comme Amazon, Walmart et Instacart, et le reste du marchĂ©, ne fait que se creuser ». La fusion aurait Ă©galement facilitĂ© lâattraction de marques non endĂ©miques, telles que les constructeurs automobiles, en simplifiant le processus de vente et en offrant un plus grand volume de donnĂ©es publicitaires. Face Ă ces dĂ©fis, Kroger et Albertsons pourraient se concentrer sur des solutions publicitaires diffĂ©renciĂ©es, comme les Ă©crans numĂ©riques en magasin, qui reprĂ©sentent actuellement moins de 1 % des dĂ©penses publicitaires des dĂ©taillants. Toutefois, leur efficacitĂ© reste difficile Ă mesurer par rapport aux publicitĂ©s en ligne, et leur potentiel de croissance semble limitĂ©.
Lâannulation de la fusion profite principalement Ă Walmart, qui Ă©vite de se retrouver face Ă un concurrent plus puissant combinant les forces de Kroger et Albertsons. Ce statu quo maintient une concurrence fragmentĂ©e dans le secteur publicitaire des grandes surfaces, consolidant la position de Walmart comme deuxiĂšme acteur derriĂšre Amazon.
FAO, Statistical Yearbook, World Food and Agriculture 2024
PrĂšs de 400 pages de tableaux et graphiques sur lâagriculture et lâalimentation dans le monde.
AprĂšs le DubaĂŻ chocolate je vous prĂ©sente la Tokyo bananaâŠ
Vu sur LinkedIn une application concrÚte de la nutrition personnalisée en France chez La Brigade de Véro
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O. Frey