🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-05
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
LSA, Casino confirme des négociations "exploratoires" avec Teract, 01/02/2023+Les Échos, Casino relance le match de la reconfiguration de la grande distribution française, 02/02/2023
LSA, Toujust, les supermarchés qui associent les fournisseurs à leur capital, 01/02/2023
Time, Impossible Foods CEO Peter McGuinness Has Beef With How the Media Portrays Plant-Based Meat, 29/01/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
La Tribune, La Belle-Îloise, cette entreprise qui préfère rogner sur ses marges que de couper dans ses effectifs, 04/02/2023
Une belle initiative à mettre en avant. Chez La Belle-Îloise, comme chez beaucoup d’autres entreprises, “la facture gaz de 2023 a quintuplé, celle de l'électricité a triplé”. Mais plutôt que procéder à des licenciements, la PDG Caroline Hilliet Le Branchu a choisi de rogner ses marges. Elle explique ainsi qu’elle “n'envisage ni de réduction de postes ni de passer les gens au travail de nuit, parce que La Belle-Îloise travaille du poisson frais”. Ainsi, pour pérenniser son entreprise “l'option est de baisser notre marge et de poursuivre nos investissements”.
La Belle-Îloise fabrique et commercialise ses conserves, hors du circuit de distribution. Elle réalise un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros dont 20% via le e-commerce. Elle travaille chaque année quelque 850 tonnes de sardines, 700 tonnes de thon blanc germon et 500 tonnes de maquereaux.
La PDG s’est fixée 3 priorités :
le recrutement et la mécanisation des procédés de production (emboîtage en ligne), afin de parvenir à produire 1 200 tonnes de sardines. Ce sont donc 1,5 million d'euros qui vont être investis dans de nouvelles lignes de production. Elle précise que “l'idée est de mécaniser certaines tâches qui n'apportent pas de valeur ajoutée”.
un objectif de réduction de 15% de sa facture sur son site de Quiberon et son entrepôt de Saint-Avé grâce au photovoltaïque. Elle met aussi en place des systèmes pour récupérer les eaux usées de l'usine (objectif de 60% à 80% de recyclage) et réintégrer l'eau de refroidissement des autoclaves dans le circuit de nettoyage.
des investissements dans le digital, la relation-client, ainsi que dans la diversification de son offre de produits frais, autour de l'algue.
Les Échos, Dosette, filtre ou instantané : quel café pollue le moins la planète ?, 29/01/2023
Alors que 2 milliards de tasses de café sont consommées chaque jour dans le monde, une étude canadienne s’est penchée sur l’empreinte carbone des différentes manières de préparer le café.
Et avouons tout de même que c’est surprise, l’étude montre par exemple que la consommation de café en capsules est parfois plus écoresponsable que d'autres méthodes de préparation.
D'après les calculs des chercheurs, les émissions de gaz à effet de serre liées à la préparation d'une tasse de café dans une cafetière à filtre peuvent être environ une fois et demie supérieures à celles produites par une machine à dosettes. En effet, le café filtre nécessite plus de grains de café et également plus d'électricité pour faire chauffer l'eau avant de maintenir la boisson à une température élevée.
Par ailleurs, l'étude souligne que le défi essentiel lorsque l’on fait un café chez soi est de ne gaspiller ni eau ni café. Or, d'après eux, les capsules sont conçues dans cet objectif.
In fine, c’est le café instantané (si sa préparation est bien respectée) qui est la façon la plus écoresponsable d'en consommer (mais pas la meilleur au goût évidemment…). En effet, le café instantané requiert peu de matière première. De plus aucun déchet n'est généré et l'eau chauffée dans une bouilloire consomme moins d'énergie qu'une cafetière traditionnelle.
Evidemment, quel que soit le type de consommation, il n’est pas possible de contrôler la quantité d'émissions que l'étape de production a générée. Or, comme le précise Luciano Rodrigues Viana, coauteur de l'étude, “la phase agricole est la plus polluante et la production des grains représentent 40 à 80 % des émissions”.
LSA, Casino confirme des négociations "exploratoires" avec Teract, 01/02/2023+Les Échos, Casino relance le match de la reconfiguration de la grande distribution française, 02/02/2023
Suite à des rumeurs en milieu de semaine, le groupe Casino a confirmé dans un communiqué avoir engagé avec Teract “des discussions exploratoires qui pourraient mener au rapprochement des activités de distribution des deux groupes en France”. Le communiqué précise toutefois que “ces discussions sont préliminaires et pourraient ne pas aboutir”.
Dans les faits, Casino et Teract évoquent une fusion qui donnerait la majorité à Casino de l'activité distribution, et la création à côté d'une entité contrôlée cette fois par les actionnaires de Teract, qui aurait en charge “l'approvisionnement en produits agricoles, locaux et circuit court”. D’après Les Echos, Teract et Casino sont “assez complémentaires sur le plan de la géographie, des formats et des activités” et par conséquent “les questions de concurrence semblent a priori abordables”.
Selon Oddo, “l'opération pourrait permettre de valoriser les activités de distribution de Casino en France”.
LSA, Toujust, les supermarchés qui associent les fournisseurs à leur capital, 01/02/2023
Voilà une nouvelle chaîne de supermarchés qui a de l’ambition et qui dont le fonctionnement est assez intéressant sur le papier.
L’enseigne Toujust tire son originalité de son statut. Il s’agit en fait d’une coopérative dans laquelle les fournisseurs des magasins ont pris du capital. À ce jour, il y a environ une centaine de fournisseurs qui ont adhéré. L’article précise qu’ils sont tous de petite taille, à l’image de la Maison Serrault, qui confectionne des charcuteries dans le Sud-Ouest ou de la Brasserie lilloise dans le Nord. Au niveau du montage financier, ceux qui ont signé participent à hauteur de 25 % au capital de l'entreprise (Tazita Coop Food) sous forme de coopérative. La logistique sera quant à assurée depuis Lyon, via une plate-forme dont l'exploitant (RT Logistique) est également entré au capital.
Grâce à ce modèle qui limite le nombre d’intermédiaires par rapport à un supermarché classique, Toujust affirme pouvoir vendre ses produits moins cher tout en rémunérant mieux les producteurs. Ainsi, selon l’enseigne, le steak haché est vendu 2 € moins cher le kilo qu’une MDD d'un autre distributeur, soit 9,90 €/kg, pour “une viande française, abattue et découpée en France”. Sur ces 9,90 €, le producteur touche 6,90 €.
Les magasins Toujust ont une surface de 999 m2 (sous le seuil au delà duquel il faut une autorisation) et comptent environ 7000 références dont 80 % en alimentaire. Le premier magasin ouvrira le 1er mars dans une zone commerciale d'Alès. Une dizaine d’autres ouvertures dans d'autres agglomérations de taille moyenne suivront. L'objectif est d'arriver à 40 avant fin 2023 et 70 d'ici à un an. Le tout pour un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros.
Télérama, Tendance : pourquoi le vin sans alcool ne fait plus voir rouge, 29/01/2023
Alors que la bière sans alcool a conquis 20% du marché de la bière, le vin sans alcool semble avoir de la peine à trouver son public et ne pèse que 0,5 % de la production. De plus, on ne peut pas parler de vin sans alcool car juridiquement il s’agit en fait d’une boisson sans alcool à base de vin.
Selon Émilie Daret, œnologue, “l’alcool joue plusieurs rôles dans notre perception organoleptique du vin. Il adoucit l’acidité, apporte de la rondeur, de l’onctuosité et ce côté parfois “chaud”. Si on l’enlève, on perd toutes ces composantes”. Elle explique ainsi que “les quelques vins sans alcool que j’ai pu déguster ont une acidité et une amertume plus exacerbées, sans parler d’un déséquilibre de structure évident. Ils sont parfois “aromatisés”, nous éloignant encore plus de l’identité gustative traditionnelle”.
Dominique Laporte, sommelier et meilleur ouvrier de France, développe depuis 2015 un vin à 0 % d’alcool sous la marque Le Petit Béret avec pour objectif de “s’approcher au plus près des sensations gustatives d’un bon pinard”. Plutôt que d’agir sur la température pour désalcooliser le vin, il a choisi de travailler en amont en contrôlant la fermentation des grains. Il explique ainsi “notre contrainte n’est plus l’alcool, mais le sucre. On le limite en le compensant en goût avec des macérations de pépins, de peaux… nous avons notre petite recette secrète”. Il reconnaît que chez les vins sans alcool, “le rouge est souvent déceptif, il est vite trop amer ou trop tannique”. Par contre, “les pétillants séduisent plus vite, la bulle est un artifice intéressant qui ajoute de la longueur en bouche”. Son entreprise écoule deux millions de bouteilles par an et exporte dans 43 pays. Dominique Laporte explique par exemple que “les pays musulmans sont très intéressés”, d’autant qu’ils ont “des chefs qui utilisent le vin sans alcool dans leur cuisine, pour préparer un bœuf bourguignon par exemple”.
Le Figaro, Nutella, Nocciolata... À la Chandeleur, les ventes de pâte à tartiner s'envolent, 02/02/2023
C’est un véritable plébiscite. En effet, selon une étude de YouGov plus de 80% des Français déclarent vouloir en consommer à l'occasion de la Chandeleur.
Et qui dit crêpe dit bien évidemment pâte à tartiner. La Chandeleur est une aubaine pour les fabricants. Ainsi, les marques interrogées par le Figaro observent toutes une augmentation de la consommation à cette période, de l'ordre de 25% selon les statistiques de l'institut Nielsen.
Pour Rigoni di Asiago, le fabricant de Nocciolata, c'est le moment où la marque réalise son plus haut pic de ventes. Idem chez Ferrero qui déclare avoir vendu 9.6 millions de pots de Nutella lors de la Chandeleur en 2021.
Sur ce marché qui pèse environ 500 millions d’euros, une dizaine d'acteurs sont en concurrence. Mais Nutella reste, malgré les critiques sur l'huile de palme, le poids lourd avec 67.7% de part du marché en 2020 selon Iri, devant Rigoni (7%). Les marques de distributeur pèsent environ 12.4% du marché.
France 3, Voici pourquoi les créateurs de la Pairdry, boisson alcoolisée et sucrée à base de mirabelle, ont dû arrêter leur aventure, 01/02/2023
Les fondateurs de Pairdry, une marque de boisson alcoolisée à base de mirabelle, ont annoncé le 24 janvier 2023 la fin de leur aventure. Selon eux, leur entreprise est confrontée à des changements de la législation fiscale qui remettent en question tout leur business model.
La boisson a été imaginée en 2019, créée en 2020, et commercialisée en 2021. Elle est légèrement alcoolisée (6°). Or c’est là que le bat blesse pour Pairdry car “à partir du moment où vous produisez de l'alcool et que vous le vendez en France, vous êtes soumis à accise douanière”. Celle-ci s’applique même s'il s'agit d'une entreprise française qui ne vend pas à l'étranger. Jusqu’ici rien de nouveau. Sauf que la législation prévoyait à l'époque différents niveaux de taxation selon la catégorisation des différents produits alcoolisés (bière, cidre, vins…). Or comme l’explique l’un des fondateurs, “notre objectif était d'être sur le marché de la bière et du cidre”. Pairdry a donc été classée dans la catégorie “autres produits fermentés”. Les quelques centimes de taxe par bouteille n’ont pas posé problème à l’entreprise. Sauf que 6 mois plus tard, Pairdry a été transférée à une autre catégorie fiscale, toujours dans les autres produits fermentés mais en plus de cela on lui a imposé la “taxe des pré-mix”. Comme l’explique le fondateur, “comme on n'est pas du vin, de la bière, du cidre, les autorités ont considéré qu'on faisait du prémix”. Or depuis quelques années “tous les spiritueux distillés qui sont mélangés avec du soft” sont taxés afin de “prévenir l'alcoolémie chez les jeunes”.
Or, le procédé de production de Pairdry consiste à séparer le jus de mirabelle en deux. Ensuite, il s’agit de “faire infuser la première partie dans une cuve” et “faire macérer le deuxième jus dans une autre cuve, pour jouer le rôle d'exhausteur de goût”. Ensuite il faut rassembler les deux jus et refaire macérer en cuve. De son côté, l'État considère que Pairdry a mélangé un alcool avec un soft alors qu’il s’agit du même jus. Après plusieurs mois de discussion l’Etat a campé sur ses positions et, comme le conclut le cofondateur, “on avait un produit naturel, mais ce niveau de taxes tue ce genre de produits”.
Food Navigator, Developing plant-based dairy with melon seed milk: ‘Fermentation generates cheese-like aromas’, 24/01/2023
Voici un nouvel ingrédient pour fabriquer des alternatives végétales au lait, j’ai nommé le pépin de melon.
C’est la startup espagnole Väcka, spécialisée dans les alternatives végétales au fromage, utilise du lait de pépins de melon. Ana Luz Sanz, cofondatrice et directrice générale de Väcka, explique que “le lait de pépins de melon est une boisson qui est un mélange d’eau et de pépins de melon moulus, qui est ensuite filtré pour éliminer les résidus”. Ainsi, “cela donne une boisson semblable à du lait avec des valeurs nutritionnelles étonnantes et quelques notes laitières, que nous avons fait fermenter pour générer des arômes semblables à ceux du fromage”.
Ana Luz Sanz explique qu’en voulant faire une "utilisation complète" des citrouilles comme ingrédient principal de son produit Pumpkin Chxddar, elle a commencé à explorer la fonctionnalité des graines de citrouille et a poursuivi avec des tests sur d'autres produits "déchets" du flux secondaire. Ainsi, “les pépins de melon ont donné les meilleurs résultats en termes de couleur et de fonctionnalité”.
Fast Company, Meet the VIP of the burgeoning $25 billion cultivated meat market, 29/01/2023
Un article consacré à Eric Schulze, le vice-président des affaires scientifiques et réglementaires mondiales chez Upside Foods. Ce dernier a réussi à faire d’Upside Foods, la première startup dont le poulet cultivé en laboratoire a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA).
Selon l’article, cette approbation réglementaire “n'est pas seulement un coup d'éclat pour Upside et Schulze, mais aussi une énorme victoire pour toute l'industrie naissante qui s'efforce de produire de la viande en dehors d'un animal”. Ce coup d’éclat s’explique probablement par le fait que Schulze a débuté sa carrière à la FDA. Il y a travaillé sur les nouveaux aliments et médicaments.
En arrivant chez Memphis Meats (devenu plus tard Upside Foods), Schulze savait qu'il allait s’occuper du développement cellulaire de la startup (il faut des cellules pour faire pousser de la viande dans un laboratoire), mais il a offert bien plus. Il a ainsi expliquer à la fondatrice Uma Valeti qu’elle allait avoir besoin de “quelqu'un qui peut gérer les affaires gouvernementales” et qu’elle allait “devoir [faire] passer le message”.
A cette époque, Valeti savait que l'approbation réglementaire pourrait être “un long chemin de 2, 5, voire 10 ans”. Il a fallu quatre ans à Schulze et à l'équipe d'Upside pour obtenir la lettre “sans questions” de la FDA, qui signifie que la FDA est d'accord avec l’affirmation d'Upside que son poulet est sûr pour la consommation humaine.
L’histoire retiendra donc que c'est Upside qui a été le premier acteur de la viande in-vitro à obtenir ce sésame aux États-Unis.
Fast Company, Oatly’s climate-footprint counts are a sign that carbon labels are going mainstream. Do they work?, 31/01/2023
La marque de laits végétaux Oatly a annoncé il y a quelques jours qu'elle avait ajouté des étiquettes d'empreinte climatique sur les emballages de certains de ses produits. Il s’agit selon l’article d’une première pour une grande marque alimentaire aux Etats-Unis.
Ainsi, quatre de ses “Oatgurts” portent désormais un label destiné à aider les consommateurs à “comparer l'impact climatique de différents produits directement dans l'allée de leur supermarché”. Oatly prévoit d'ajouter ce label à 12 autres produits d'ici 2025. En attendant, les impacts climatiques des 16 produits peuvent être consultés en ligne. Ils vont de 0,6 kilogramme (pour le lait d'avoine nature) à 1,9 kilogramme (pour les Oatgurts aux fraises et aux fruits mélangés).
D’après l’article, si cette démarche est pionnière pour une entreprise alimentaire en Amérique, elle pourrait agacer une partie des acheteurs qui, selon les sondages, pensent que ces marques d’alternatives végétales sont trop “branchées”. Ainsi, l'ajout d'une étiquette bien visible évoquant des kilogrammes de CO2 sur un emballage qui contient déjà des étiquettes portant les mentions "Non GMO Project verified", "Certified vegan", "Certified gluten free" et "Glyphosate residue free" expose Oatly à des réactions hostiles aux questions environnementales, sociales et de gouvernance, bien que la clientèle de la marque soit probablement moins rebutée par la mention de l'empreinte climatique sur les emballages.
Modern Farmer, Grain Farming Goes Indoors, 06/01/2023
Les fermes verticales ont réussi à produire des légumes frais, des herbes aromatiques, des tomates et des fraises mais jusqu’à présent les céréales n’étaient pas cultivées en indoor. Cette situation semble sur le point de changer, mais non sans un certain nombre de difficultés.
La startup allemande Infarm, a annoncé en novembre dernier avoir réalisé sa premier récolte de blé indoor. Evidemment, dans le contexte actuel, pouvoir cultiver des céréales à une échelle commerciale pourrait avoir d'énormes avantages pour la sécurité alimentaire mondiale. Toutefois, passer d’une production de fruits et légumes indoor à une production de céréales indoor reste compliqué à mettre en oeuvre.
Tout d'abord, comme les céréales ont des cycles de croissance plus longs, il est plus difficile de justifier leur culture à l'intérieur, où elles occupent un espace précieux. Les cultures généralement réalisées en intérieur, comme la laitue et les tomates, ont des cycles de croissance plus rapides et peuvent être cultivées avec des rendements élevées au mètre carré. Ainsi, là où l'agriculture traditionnelle peut produire environ 2 kg de laitue par mètre carré, ce sont environ 73 kg qui peuvent être produits sur le même espace dans une ferme verticale.
Toutefois, selon le porte parole d’Infarm, les premiers essais du blé cultivé en intérieur ont été extrêmement encourageants. Il précise que “à l'échelle, cela équivaut à 117 tonnes par hectare par an, soit 26 fois plus que les rendements moyens de l'agriculture en plein champ”.
Cependant, le coût actuel de l'énergie rend la culture de céréales en intérieur particulièrement risquée. Mais, comme l’explique le consultant Frederick Smith, “vous remplacez le risque lié au champ par un risque lié au coût”. Ainsi, “avoir le contrôle de variables telles que l'eau et la température élimine beaucoup de risques potentiels”
Time, Impossible Foods CEO Peter McGuinness Has Beef With How the Media Portrays Plant-Based Meat, 29/01/2023
Une interview de Peter McGuinness, PDG d'Impossible Foods, suite à l’article au vitriol publié dans Bloomberg il y a quelques jours (et que nous évoquions la semaine dernière).
Il explique par exemple qu’il y a “beaucoup de mythes et d'idées fausses” sur le secteur des alternatives végétales à la viande. Il poursuit en mettant en avant le fait que c’est “une catégorie qui est en première vitesse”, qu’elle n’a “même pas encore été créée” mais que “les gens essaient de dire que qu’elle est déjà morte, ou que c'est une mode”.
Il insiste également sur le fait qu’Impossible Foods n’est “pas une entreprise végétarienne” et n’est pas non plus “une entreprise végétalienne” car “90% des gens qui mangent notre viande végétale, mangent de la viande animale”.
Il remet également en cause les statistiques sur les ventes d’alternatives végétales à la viande, arguant que “la catégorie de la viande d'origine végétale” n’est pas précisément définie. Selon lui, les produits d’Impossible Foods n’entrent pas “dans la catégorie définie par Nielsen avec les hamburgers végétariens et les hamburgers aux champignons”. Il précise ainsi “nous n'avons aucun problème avec eux, mais ce n'est pas ce que nous essayons de faire. Nous voulons remplacer l'analogue animal (…) Et ce faisant, nous voulons que les gens aient une expérience similaire à celle de la viande animale, mais avec 33 % de moins de graisses saturées et aucun cholestérol”.
Il affirme être remonté contre ceux qui affirment que “la catégorie est morte”. En effet, il explique qu’Impossible Foods a un taux de sensibilisation de 17%, ce qui signifie que “83% du pays n'a jamais entendu parler de nous”. Par ailleurs, son taux de pénétration est de 5% donc “95% du pays ne nous a pas encore essayé”. Ainsi, comme il l’affirme, “lorsque le taux de pénétration des ménages est faible, il faut rendre les produits plus disponibles, plus accessibles, plus faciles à aborder”. Il en déduit du coup que “la catégorie a fait un très mauvais travail d'explication et de marketing”.
New York Times, The Gin Boom Trying to Change India, One Distillery at a Time, 28/01/2023
Si le monde entier est connaît un boom des spiritueux artisanaux, mais l'épanouissement du gin dans la région de Goa en Inde est une vraie révolution car cela remet en question “l'attitude conservatrice de l'Inde vis-à-vis de l'alcool” ainsi que “la bureaucratie souvent paralysante du pays”.
L’article pose donc plusieurs questions : “La fierté nationale peut-elle être tirée d'une bouteille ?”, “L'innovation dans le domaine des spiritueux peut-elle changer la façon dont l'Inde se perçoit et dont le monde perçoit l'Inde?”.
L’Inde compte une dizaine de sociétés de spiritueux qui ont soudainement vu le jour. A l’image de Nao Spirits et de son gin Hapusa (le mot sanskrit pour genièvre). Comme l’explique l’article, “lorsque Nao Spirits a produit pour la première fois un petit lot de gin de Goa en 2017, en s'associant à un embouteilleur local pour obtenir un permis d'État, personne ne semblait avoir fait le lien entre l'Inde, berceau du commerce des épices pendant des siècles, et le gin”.
Or tout cela le développement du gin se fait dans “un pays qui n'a jamais vraiment eu une forte culture de l'alcool”. D’ailleurs, comme le relate l’article, “la Constitution indienne de 1948 demandait aux États de travailler à l'interdiction des boissons enivrantes et des drogues”. D’ailleurs certaines régions comme le Gujarat interdisent actuellement la vente et la consommation d'alcool. D'autres régions ont essayé la prohibition puis y ont renoncé. Toutefois, dans la majeure partie de l'Inde, “même boire un cocktail à la maison est encore tellement tabou que les petites bouteilles constituent la majorité des ventes d'alcool”.
What I Know, How Thrive Market Reached $400 Million in Sales While Making Online Grocery Shopping More Sustainable
Pour changer je vous propose un épisode de podcast tout en anglais sur un site de e-commerce alimentaire qui cartonne aux Etats-Unis : Thrive Market
Thrive Market a été lancé en 2014 à Los Angeles. Les cofondateurs ont mis au point un modèle qui leur permettrait de financer les stocks à l'avance et d'apporter de la valeur à leurs clients : un plan d'adhésion de type Costco. Aujourd'hui, pour une cotisation annuelle de 60 dollars, 1,2 million de membres reçoivent des produits d'épicerie, de nettoyage et de beauté biologiques expédiés de manière durable par Thrive Market.
Contrairement au défilement apparemment infini des articles d'Amazon, l'inventaire de Thrive Market n’offre qu'une gamme limitée de produits biologiques et durables à des prix compétitifs. Pour gagner la confiance des consommateurs, il a fallu mettre en œuvre une politique d'expédition sans transport aérien et obtenir la certification True Zero Waste de Green Business Certification Inc. (GBCI).
Jusqu'à présent, le modèle semble fonctionner. En 2020, Thrive Market est devenu le plus grand épicier en ligne des États-Unis à être certifié B Corp, et en 2021, l'entreprise a généré plus de 400 millions de dollars de revenus annuels. Thrive Market prévoit également d'être neutre en plastique d'ici la fin de 2023 et neutre en carbone d'ici 2025.
Suite à la publication de l’annonce de Shake Up Factory la semaine dernière, Nour Akbaraly, fondateur de Les Nouveaux Affineurs, m’a contacté car son entreprise propose un stage de 6 mois pour un poste de business developper.
Pour en savoir plus cela se passe ici.
PS : à ce train là je vais finir par faire une rubrique de petites annonces payantes sur Eat’s Business ;)
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey