đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2023-05
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
LSA, Casino confirme des nĂ©gociations "exploratoires" avec Teract, 01/02/2023+Les Ăchos, Casino relance le match de la reconfiguration de la grande distribution française, 02/02/2023
LSA, Toujust, les supermarchés qui associent les fournisseurs à leur capital, 01/02/2023
Time, Impossible Foods CEO Peter McGuinness Has Beef With How the Media Portrays Plant-Based Meat, 29/01/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
La Tribune, La Belle-Ăloise, cette entreprise qui prĂ©fĂšre rogner sur ses marges que de couper dans ses effectifs, 04/02/2023
Une belle initiative Ă mettre en avant. Chez La Belle-Ăloise, comme chez beaucoup dâautres entreprises, âla facture gaz de 2023 a quintuplĂ©, celle de l'Ă©lectricitĂ© a triplĂ©â. Mais plutĂŽt que procĂ©der Ă des licenciements, la PDG Caroline Hilliet Le Branchu a choisi de rogner ses marges. Elle explique ainsi quâelle ân'envisage ni de rĂ©duction de postes ni de passer les gens au travail de nuit, parce que La Belle-Ăloise travaille du poisson fraisâ. Ainsi, pour pĂ©renniser son entreprise âl'option est de baisser notre marge et de poursuivre nos investissementsâ.Â
La Belle-Ăloise fabrique et commercialise ses conserves, hors du circuit de distribution. Elle rĂ©alise un chiffre dâaffaires de 60 millions dâeuros dont 20% via le e-commerce. Elle travaille chaque annĂ©e quelque 850 tonnes de sardines, 700 tonnes de thon blanc germon et 500 tonnes de maquereaux.
La PDG sâest fixĂ©e 3 prioritĂ©s :
le recrutement et la mĂ©canisation des procĂ©dĂ©s de production (emboĂźtage en ligne), afin de parvenir Ă produire 1 200 tonnes de sardines. Ce sont donc 1,5 million d'euros qui vont ĂȘtre investis dans de nouvelles lignes de production. Elle prĂ©cise que âl'idĂ©e est de mĂ©caniser certaines tĂąches qui n'apportent pas de valeur ajoutĂ©eâ.
un objectif de réduction de 15% de sa facture sur son site de Quiberon et son entrepÎt de Saint-Avé grùce au photovoltaïque. Elle met aussi en place des systÚmes pour récupérer les eaux usées de l'usine (objectif de 60% à 80% de recyclage) et réintégrer l'eau de refroidissement des autoclaves dans le circuit de nettoyage.
des investissements dans le digital, la relation-client, ainsi que dans la diversification de son offre de produits frais, autour de l'algue.
Les Ăchos, Dosette, filtre ou instantané : quel cafĂ© pollue le moins la planĂšte ?, 29/01/2023
Alors que 2 milliards de tasses de café sont consommĂ©es chaque jour dans le monde, une Ă©tude canadienne sâest penchĂ©e sur lâempreinte carbone des diffĂ©rentes maniĂšres de prĂ©parer le cafĂ©.
Et avouons tout de mĂȘme que câest surprise, lâĂ©tude montre par exemple que la consommation de café en capsules est parfois plus Ă©coresponsable que d'autres mĂ©thodes de prĂ©paration.
D'aprĂšs les calculs des chercheurs, les Ă©missions de gaz Ă effet de serre liĂ©es Ă Â la prĂ©paration d'une tasse de cafĂ© dans une cafetiĂšre Ă Â filtre peuvent ĂȘtre environ une fois et demie supĂ©rieures Ă celles produites par une machine Ă dosettes. En effet, le café filtre nĂ©cessite plus de grains de café et Ă©galement plus d'Ă©lectricitĂ© pour faire chauffer l'eau avant de maintenir la boisson Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e.Â
Par ailleurs, l'Ă©tude souligne que le dĂ©fi essentiel lorsque lâon fait un cafĂ© chez soi est de ne gaspiller ni eau ni cafĂ©. Or, d'aprĂšs eux, les capsules sont conçues dans cet objectif.Â
In fine, câest le café instantané (si sa prĂ©paration est bien respectĂ©e) qui est la façon la plus Ă©coresponsable d'en consommer (mais pas la meilleur au goĂ»t Ă©videmmentâŠ). En effet, le cafĂ© instantanĂ© requiert peu de matiĂšre premiĂšre. De plus aucun dĂ©chet n'est gĂ©nĂ©rĂ© et l'eau chauffĂ©e dans une bouilloire consomme moins d'Ă©nergie qu'une cafetiĂšre traditionnelle.
Evidemment, quel que soit le type de consommation, il nâest pas possible de contrĂŽler la quantitĂ© d'Ă©missions que l'Ă©tape de production a gĂ©nĂ©rĂ©e. Or, comme le prĂ©cise Luciano Rodrigues Viana, coauteur de l'Ă©tude, âla phase agricole est la plus polluante et la production des grains reprĂ©sentent 40 Ă 80 % des Ă©missionsâ.
LSA, Casino confirme des nĂ©gociations "exploratoires" avec Teract, 01/02/2023+Les Ăchos, Casino relance le match de la reconfiguration de la grande distribution française, 02/02/2023
Suite Ă des rumeurs en milieu de semaine, le groupe Casino a confirmĂ© dans un communiqué avoir engagé avec Teract âdes discussions exploratoires qui pourraient mener au rapprochement des activitĂ©s de distribution des deux groupes en Franceâ. Le communiquĂ© prĂ©cise toutefois que âces discussions sont prĂ©liminaires et pourraient ne pas aboutirâ.Â
Dans les faits, Casino et Teract Ă©voquent une fusion qui donnerait la majoritĂ© Ă Â Casino de l'activité distribution, et la crĂ©ation Ă cĂŽtĂ© d'une entitĂ© contrĂŽlĂ©e cette fois par les actionnaires de Teract, qui aurait en charge âl'approvisionnement en produits agricoles, locaux et circuit courtâ. DâaprĂšs Les Echos, Teract et Casino sont âassez complĂ©mentaires sur le plan de la gĂ©ographie, des formats et des activitĂ©sâ et par consĂ©quent âles questions de concurrence semblent a priori abordablesâ. Â
Selon Oddo, âl'opĂ©ration pourrait permettre de valoriser les activitĂ©s de distribution de Casino en Franceâ.
LSA, Toujust, les supermarchés qui associent les fournisseurs à leur capital, 01/02/2023
VoilĂ une nouvelle chaĂźne de supermarchĂ©s qui a de lâambition et qui dont le fonctionnement est assez intĂ©ressant sur le papier.
Lâenseigne Toujust tire son originalitĂ© de son statut. Il sâagit en fait dâune coopĂ©rative dans laquelle les fournisseurs des magasins ont pris du capital. Ă ce jour, il y a environ une centaine de fournisseurs qui ont adhĂ©rĂ©. Lâarticle prĂ©cise quâils sont tous de petite taille, Ă lâimage de la Maison Serrault, qui confectionne des charcuteries dans le Sud-Ouest ou de la Brasserie lilloise dans le Nord. Au niveau du montage financier, ceux qui ont signĂ© participent à hauteur de 25 % au capital de l'entreprise (Tazita Coop Food) sous forme de coopĂ©rative. La logistique sera quant Ă assurĂ©e depuis Lyon, via une plate-forme dont l'exploitant (RT Logistique) est Ă©galement entrĂ© au capital.Â
GrĂące Ă ce modĂšle qui limite le nombre dâintermĂ©diaires par rapport Ă un supermarchĂ© classique, Toujust affirme pouvoir vendre ses produits moins cher tout en rĂ©munĂ©rant mieux les producteurs. Ainsi, selon lâenseigne, le steak hachĂ© est vendu 2 ⏠moins cher le kilo quâune MDD d'un autre distributeur, soit 9,90 âŹ/kg, pour âune viande française, abattue et dĂ©coupĂ©e en Franceâ. Sur ces 9,90 âŹ, le producteur touche 6,90 âŹ.
Les magasins Toujust ont une surface de 999 m2 (sous le seuil au delĂ duquel il faut une autorisation) et comptent environ 7000 rĂ©fĂ©rences dont 80 % en alimentaire. Le premier magasin ouvrira le 1er mars dans une zone commerciale d'AlĂšs. Une dizaine dâautres ouvertures dans d'autres agglomĂ©rations de taille moyenne suivront. L'objectif est d'arriver à  40 avant fin 2023 et 70 d'ici à  un an. Le tout pour un chiffre dâaffaires de 100 millions dâeuros.
Télérama, Tendance : pourquoi le vin sans alcool ne fait plus voir rouge, 29/01/2023
Alors que la biĂšre sans alcool a conquis 20% du marchĂ© de la biĂšre, le vin sans alcool semble avoir de la peine Ă trouver son public et ne pĂšse que 0,5 % de la production. De plus, on ne peut pas parler de vin sans alcool car juridiquement il sâagit en fait dâune boisson sans alcool Ă base de vin.
Selon Ămilie Daret, Ćnologue, âlâalcool joue plusieurs rĂŽles dans notre perception organoleptique du vin. Il adoucit lâaciditĂ©, apporte de la rondeur, de lâonctuositĂ© et ce cĂŽtĂ© parfois âchaudâ. Si on lâenlĂšve, on perd toutes ces composantesâ. Elle explique ainsi que âles quelques vins sans alcool que jâai pu dĂ©guster ont une aciditĂ© et une amertume plus exacerbĂ©es, sans parler dâun dĂ©sĂ©quilibre de structure Ă©vident. Ils sont parfois âaromatisĂ©sâ, nous Ă©loignant encore plus de lâidentitĂ© gustative traditionnelleâ.
Dominique Laporte, sommelier et meilleur ouvrier de France, dĂ©veloppe depuis 2015 un vin Ă 0 % dâalcool sous la marque Le Petit BĂ©ret avec pour objectif de âsâapprocher au plus prĂšs des sensations gustatives dâun bon pinardâ. PlutĂŽt que dâagir sur la tempĂ©rature pour dĂ©salcooliser le vin, il a choisi de travailler en amont en contrĂŽlant la fermentation des grains. Il explique ainsi ânotre contrainte nâest plus lâalcool, mais le sucre. On le limite en le compensant en goĂ»t avec des macĂ©rations de pĂ©pins, de peaux⊠nous avons notre petite recette secrĂšteâ. Il reconnaĂźt que chez les vins sans alcool, âle rouge est souvent dĂ©ceptif, il est vite trop amer ou trop tanniqueâ. Par contre, âles pĂ©tillants sĂ©duisent plus vite, la bulle est un artifice intĂ©ressant qui ajoute de la longueur en boucheâ. Son entreprise Ă©coule deux millions de bouteilles par an et exporte dans 43 pays. Dominique Laporte explique par exemple que âles pays musulmans sont trĂšs intĂ©ressĂ©sâ, dâautant quâils ont âdes chefs qui utilisent le vin sans alcool dans leur cuisine, pour prĂ©parer un bĆuf bourguignon par exempleâ.
Le Figaro, Nutella, Nocciolata... Ă la Chandeleur, les ventes de pĂąte Ă tartiner s'envolent, 02/02/2023
Câest un vĂ©ritable plĂ©biscite. En effet, selon une Ă©tude de YouGov plus de 80% des Français dĂ©clarent vouloir en consommer à  l'occasion de la Chandeleur.
Et qui dit crĂȘpe dit bien Ă©videmment pĂąte Ă tartiner. La Chandeleur est une aubaine pour les fabricants. Ainsi, les marques interrogĂ©es par le Figaro observent toutes une augmentation de la consommation à  cette pĂ©riode, de l'ordre de 25% selon les statistiques de l'institut Nielsen.
Pour Rigoni di Asiago, le fabricant de Nocciolata, c'est le moment oĂč la marque rĂ©alise son plus haut pic de ventes. Idem chez Ferrero qui dĂ©clare avoir vendu 9.6 millions de pots de Nutella lors de la Chandeleur en 2021.Â
Sur ce marchĂ© qui pĂšse environ 500 millions dâeuros, une dizaine d'acteurs sont en concurrence. Mais Nutella reste, malgrĂ© les critiques sur l'huile de palme, le poids lourd avec 67.7% de part du marchĂ© en 2020 selon Iri, devant Rigoni (7%). Les marques de distributeur pĂšsent environ 12.4% du marchĂ©.
France 3, Voici pourquoi les crĂ©ateurs de la Pairdry, boisson alcoolisĂ©e et sucrĂ©e Ă base de mirabelle, ont dĂ» arrĂȘter leur aventure, 01/02/2023
Les fondateurs de Pairdry, une marque de boisson alcoolisée à base de mirabelle, ont annoncé le 24 janvier 2023 la fin de leur aventure. Selon eux, leur entreprise est confrontée à des changements de la législation fiscale qui remettent en question tout leur business model.
La boisson a Ă©tĂ© imaginĂ©e en 2019, créée en 2020, et commercialisĂ©e en 2021. Elle est lĂ©gĂšrement alcoolisĂ©e (6°). Or câest lĂ que le bat blesse pour Pairdry car âĂ partir du moment oĂč vous produisez de l'alcool et que vous le vendez en France, vous ĂȘtes soumis Ă accise douaniĂšreâ. Celle-ci sâapplique mĂȘme s'il s'agit d'une entreprise française qui ne vend pas Ă l'Ă©tranger. Jusquâici rien de nouveau. Sauf que la lĂ©gislation prĂ©voyait Ă l'Ă©poque diffĂ©rents niveaux de taxation selon la catĂ©gorisation des diffĂ©rents produits alcoolisĂ©s (biĂšre, cidre, vinsâŠ). Or comme lâexplique lâun des fondateurs, ânotre objectif Ă©tait d'ĂȘtre sur le marchĂ© de la biĂšre et du cidreâ. Pairdry a donc Ă©tĂ© classĂ©e dans la catĂ©gorie âautres produits fermentĂ©sâ. Les quelques centimes de taxe par bouteille nâont pas posĂ© problĂšme Ă lâentreprise. Sauf que 6 mois plus tard, Pairdry a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă une autre catĂ©gorie fiscale, toujours dans les autres produits fermentĂ©s mais en plus de cela on lui a imposĂ© la âtaxe des prĂ©-mixâ. Comme lâexplique le fondateur, âcomme on n'est pas du vin, de la biĂšre, du cidre, les autoritĂ©s ont considĂ©rĂ© qu'on faisait du prĂ©mixâ. Or depuis quelques annĂ©es âtous les spiritueux distillĂ©s qui sont mĂ©langĂ©s avec du softâ sont taxĂ©s afin de âprĂ©venir l'alcoolĂ©mie chez les jeunesâ.
Or, le procĂ©dĂ© de production de Pairdry consiste Ă sĂ©parer le jus de mirabelle en deux. Ensuite, il sâagit de âfaire infuser la premiĂšre partie dans une cuveâ et âfaire macĂ©rer le deuxiĂšme jus dans une autre cuve, pour jouer le rĂŽle d'exhausteur de goĂ»tâ. Ensuite il faut rassembler les deux jus et refaire macĂ©rer en cuve. De son cĂŽtĂ©, l'Ătat considĂšre que Pairdry a mĂ©langĂ© un alcool avec un soft alors quâil sâagit du mĂȘme jus. AprĂšs plusieurs mois de discussion lâEtat a campĂ© sur ses positions et, comme le conclut le cofondateur, âon avait un produit naturel, mais ce niveau de taxes tue ce genre de produitsâ.
Food Navigator, Developing plant-based dairy with melon seed milk: âFermentation generates cheese-like aromasâ, 24/01/2023
Voici un nouvel ingrĂ©dient pour fabriquer des alternatives vĂ©gĂ©tales au lait, jâai nommĂ© le pĂ©pin de melon.
Câest la startup espagnole VĂ€cka, spĂ©cialisĂ©e dans les alternatives vĂ©gĂ©tales au fromage, utilise du lait de pĂ©pins de melon. Ana Luz Sanz, cofondatrice et directrice gĂ©nĂ©rale de VĂ€cka, explique que âle lait de pĂ©pins de melon est une boisson qui est un mĂ©lange dâeau et de pĂ©pins de melon moulus, qui est ensuite filtrĂ© pour Ă©liminer les rĂ©sidusâ. Ainsi, âcela donne une boisson semblable Ă du lait avec des valeurs nutritionnelles Ă©tonnantes et quelques notes laitiĂšres, que nous avons fait fermenter pour gĂ©nĂ©rer des arĂŽmes semblables Ă ceux du fromageâ.
Ana Luz Sanz explique quâen voulant faire une "utilisation complĂšte" des citrouilles comme ingrĂ©dient principal de son produit Pumpkin Chxddar, elle a commencĂ© Ă explorer la fonctionnalitĂ© des graines de citrouille et a poursuivi avec des tests sur d'autres produits "dĂ©chets" du flux secondaire. Ainsi, âles pĂ©pins de melon ont donnĂ© les meilleurs rĂ©sultats en termes de couleur et de fonctionnalitĂ©â.
Fast Company, Meet the VIP of the burgeoning $25 billion cultivated meat market, 29/01/2023
Un article consacrĂ© Ă Eric Schulze, le vice-prĂ©sident des affaires scientifiques et rĂ©glementaires mondiales chez Upside Foods. Ce dernier a rĂ©ussi Ă faire dâUpside Foods, la premiĂšre startup dont le poulet cultivĂ© en laboratoire a Ă©tĂ© approuvĂ© par la Food and Drug Administration (FDA).
Selon lâarticle, cette approbation rĂ©glementaire ân'est pas seulement un coup d'Ă©clat pour Upside et Schulze, mais aussi une Ă©norme victoire pour toute l'industrie naissante qui s'efforce de produire de la viande en dehors d'un animalâ. Ce coup dâĂ©clat sâexplique probablement par le fait que Schulze a dĂ©butĂ© sa carriĂšre Ă la FDA. Il y a travaillĂ© sur les nouveaux aliments et mĂ©dicaments.
En arrivant chez Memphis Meats (devenu plus tard Upside Foods), Schulze savait qu'il allait sâoccuper du dĂ©veloppement cellulaire de la startup (il faut des cellules pour faire pousser de la viande dans un laboratoire), mais il a offert bien plus. Il a ainsi expliquer Ă la fondatrice Uma Valeti quâelle allait avoir besoin de âquelqu'un qui peut gĂ©rer les affaires gouvernementalesâ et quâelle allait âdevoir [faire] passer le messageâ.
A cette Ă©poque, Valeti savait que l'approbation rĂ©glementaire pourrait ĂȘtre âun long chemin de 2, 5, voire 10 ansâ. Il a fallu quatre ans Ă Schulze et Ă l'Ă©quipe d'Upside pour obtenir la lettre âsans questionsâ de la FDA, qui signifie que la FDA est d'accord avec lâaffirmation d'Upside que son poulet est sĂ»r pour la consommation humaine.
Lâhistoire retiendra donc que c'est Upside qui a Ă©tĂ© le premier acteur de la viande in-vitro Ă obtenir ce sĂ©same aux Ătats-Unis.
Fast Company, Oatlyâs climate-footprint counts are a sign that carbon labels are going mainstream. Do they work?, 31/01/2023
La marque de laits vĂ©gĂ©taux Oatly a annoncĂ© il y a quelques jours qu'elle avait ajoutĂ© des Ă©tiquettes d'empreinte climatique sur les emballages de certains de ses produits. Il sâagit selon lâarticle dâune premiĂšre pour une grande marque alimentaire aux Etats-Unis.
Ainsi, quatre de ses âOatgurtsâ portent dĂ©sormais un label destinĂ© Ă aider les consommateurs Ă âcomparer l'impact climatique de diffĂ©rents produits directement dans l'allĂ©e de leur supermarchĂ©â. Oatly prĂ©voit d'ajouter ce label Ă 12 autres produits d'ici 2025. En attendant, les impacts climatiques des 16 produits peuvent ĂȘtre consultĂ©s en ligne. Ils vont de 0,6 kilogramme (pour le lait d'avoine nature) Ă 1,9 kilogramme (pour les Oatgurts aux fraises et aux fruits mĂ©langĂ©s).
DâaprĂšs lâarticle, si cette dĂ©marche est pionniĂšre pour une entreprise alimentaire en AmĂ©rique, elle pourrait agacer une partie des acheteurs qui, selon les sondages, pensent que ces marques dâalternatives vĂ©gĂ©tales sont trop âbranchĂ©esâ. Ainsi, l'ajout d'une Ă©tiquette bien visible Ă©voquant des kilogrammes de CO2 sur un emballage qui contient dĂ©jĂ des Ă©tiquettes portant les mentions "Non GMO Project verified", "Certified vegan", "Certified gluten free" et "Glyphosate residue free" expose Oatly Ă des rĂ©actions hostiles aux questions environnementales, sociales et de gouvernance, bien que la clientĂšle de la marque soit probablement moins rebutĂ©e par la mention de l'empreinte climatique sur les emballages.
Modern Farmer, Grain Farming Goes Indoors, 06/01/2023
Les fermes verticales ont rĂ©ussi Ă produire des lĂ©gumes frais, des herbes aromatiques, des tomates et des fraises mais jusquâĂ prĂ©sent les cĂ©rĂ©ales nâĂ©taient pas cultivĂ©es en indoor. Cette situation semble sur le point de changer, mais non sans un certain nombre de difficultĂ©s.
La startup allemande Infarm, a annoncĂ© en novembre dernier avoir rĂ©alisĂ© sa premier rĂ©colte de blĂ© indoor. Evidemment, dans le contexte actuel, pouvoir cultiver des cĂ©rĂ©ales Ă une Ă©chelle commerciale pourrait avoir d'Ă©normes avantages pour la sĂ©curitĂ© alimentaire mondiale. Toutefois, passer dâune production de fruits et lĂ©gumes indoor Ă une production de cĂ©rĂ©ales indoor reste compliquĂ© Ă mettre en oeuvre.
Tout d'abord, comme les cĂ©rĂ©ales ont des cycles de croissance plus longs, il est plus difficile de justifier leur culture Ă l'intĂ©rieur, oĂč elles occupent un espace prĂ©cieux. Les cultures gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©es en intĂ©rieur, comme la laitue et les tomates, ont des cycles de croissance plus rapides et peuvent ĂȘtre cultivĂ©es avec des rendements Ă©levĂ©es au mĂštre carrĂ©. Ainsi, lĂ oĂč l'agriculture traditionnelle peut produire environ 2 kg de laitue par mĂštre carrĂ©, ce sont environ 73 kg qui peuvent ĂȘtre produits sur le mĂȘme espace dans une ferme verticale.
Toutefois, selon le porte parole dâInfarm, les premiers essais du blĂ© cultivĂ© en intĂ©rieur ont Ă©tĂ© extrĂȘmement encourageants. Il prĂ©cise que âĂ l'Ă©chelle, cela Ă©quivaut Ă 117 tonnes par hectare par an, soit 26 fois plus que les rendements moyens de l'agriculture en plein champâ.
Cependant, le coĂ»t actuel de l'Ă©nergie rend la culture de cĂ©rĂ©ales en intĂ©rieur particuliĂšrement risquĂ©e. Mais, comme lâexplique le consultant Frederick Smith, âvous remplacez le risque liĂ© au champ par un risque liĂ© au coĂ»tâ. Ainsi, âavoir le contrĂŽle de variables telles que l'eau et la tempĂ©rature Ă©limine beaucoup de risques potentielsâ
Time, Impossible Foods CEO Peter McGuinness Has Beef With How the Media Portrays Plant-Based Meat, 29/01/2023
Une interview de Peter McGuinness, PDG d'Impossible Foods, suite Ă lâarticle au vitriol publiĂ© dans Bloomberg il y a quelques jours (et que nous Ă©voquions la semaine derniĂšre).
Il explique par exemple quâil y a âbeaucoup de mythes et d'idĂ©es faussesâ sur le secteur des alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande. Il poursuit en mettant en avant le fait que câest âune catĂ©gorie qui est en premiĂšre vitesseâ, quâelle nâa âmĂȘme pas encore Ă©tĂ© crééeâ mais que âles gens essaient de dire que quâelle est dĂ©jĂ morte, ou que c'est une modeâ.
Il insiste Ă©galement sur le fait quâImpossible Foods nâest âpas une entreprise vĂ©gĂ©tarienneâ et nâest pas non plus âune entreprise vĂ©gĂ©talienneâ car â90% des gens qui mangent notre viande vĂ©gĂ©tale, mangent de la viande animaleâ.
Il remet Ă©galement en cause les statistiques sur les ventes dâalternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande, arguant que âla catĂ©gorie de la viande d'origine vĂ©gĂ©taleâ nâest pas prĂ©cisĂ©ment dĂ©finie. Selon lui, les produits dâImpossible Foods nâentrent pas âdans la catĂ©gorie dĂ©finie par Nielsen avec les hamburgers vĂ©gĂ©tariens et les hamburgers aux champignonsâ. Il prĂ©cise ainsi ânous n'avons aucun problĂšme avec eux, mais ce n'est pas ce que nous essayons de faire. Nous voulons remplacer l'analogue animal (âŠ) Et ce faisant, nous voulons que les gens aient une expĂ©rience similaire Ă celle de la viande animale, mais avec 33 % de moins de graisses saturĂ©es et aucun cholestĂ©rolâ.
Il affirme ĂȘtre remontĂ© contre ceux qui affirment que âla catĂ©gorie est morteâ. En effet, il explique quâImpossible Foods a un taux de sensibilisation de 17%, ce qui signifie que â83% du pays n'a jamais entendu parler de nousâ. Par ailleurs, son taux de pĂ©nĂ©tration est de 5% donc â95% du pays ne nous a pas encore essayĂ©â. Ainsi, comme il lâaffirme, âlorsque le taux de pĂ©nĂ©tration des mĂ©nages est faible, il faut rendre les produits plus disponibles, plus accessibles, plus faciles Ă aborderâ. Il en dĂ©duit du coup que âla catĂ©gorie a fait un trĂšs mauvais travail d'explication et de marketingâ.
New York Times, The Gin Boom Trying to Change India, One Distillery at a Time, 28/01/2023
Si le monde entier est connaĂźt un boom des spiritueux artisanaux, mais l'Ă©panouissement du gin dans la rĂ©gion de Goa en Inde est une vraie rĂ©volution car cela remet en question âl'attitude conservatrice de l'Inde vis-Ă -vis de l'alcoolâ ainsi que âla bureaucratie souvent paralysante du paysâ.
Lâarticle pose donc plusieurs questions : âLa fiertĂ© nationale peut-elle ĂȘtre tirĂ©e d'une bouteille ?â, âL'innovation dans le domaine des spiritueux peut-elle changer la façon dont l'Inde se perçoit et dont le monde perçoit l'Inde?â.
LâInde compte une dizaine de sociĂ©tĂ©s de spiritueux qui ont soudainement vu le jour. A lâimage de Nao Spirits et de son gin Hapusa (le mot sanskrit pour geniĂšvre). Comme lâexplique lâarticle, âlorsque Nao Spirits a produit pour la premiĂšre fois un petit lot de gin de Goa en 2017, en s'associant Ă un embouteilleur local pour obtenir un permis d'Ătat, personne ne semblait avoir fait le lien entre l'Inde, berceau du commerce des Ă©pices pendant des siĂšcles, et le ginâ.
Or tout cela le dĂ©veloppement du gin se fait dans âun pays qui n'a jamais vraiment eu une forte culture de l'alcoolâ. Dâailleurs, comme le relate lâarticle, âla Constitution indienne de 1948 demandait aux Ătats de travailler Ă l'interdiction des boissons enivrantes et des droguesâ. Dâailleurs certaines rĂ©gions comme le Gujarat interdisent actuellement la vente et la consommation d'alcool. D'autres rĂ©gions ont essayĂ© la prohibition puis y ont renoncĂ©. Toutefois, dans la majeure partie de l'Inde, âmĂȘme boire un cocktail Ă la maison est encore tellement tabou que les petites bouteilles constituent la majoritĂ© des ventes d'alcoolâ.
What I Know, How Thrive Market Reached $400 Million in Sales While Making Online Grocery Shopping More Sustainable
Pour changer je vous propose un épisode de podcast tout en anglais sur un site de e-commerce alimentaire qui cartonne aux Etats-Unis : Thrive Market
Thrive Market a été lancé en 2014 à Los Angeles. Les cofondateurs ont mis au point un modÚle qui leur permettrait de financer les stocks à l'avance et d'apporter de la valeur à leurs clients : un plan d'adhésion de type Costco. Aujourd'hui, pour une cotisation annuelle de 60 dollars, 1,2 million de membres reçoivent des produits d'épicerie, de nettoyage et de beauté biologiques expédiés de maniÚre durable par Thrive Market.
Contrairement au dĂ©filement apparemment infini des articles d'Amazon, l'inventaire de Thrive Market nâoffre qu'une gamme limitĂ©e de produits biologiques et durables Ă des prix compĂ©titifs. Pour gagner la confiance des consommateurs, il a fallu mettre en Ćuvre une politique d'expĂ©dition sans transport aĂ©rien et obtenir la certification True Zero Waste de Green Business Certification Inc. (GBCI).
Jusqu'Ă prĂ©sent, le modĂšle semble fonctionner. En 2020, Thrive Market est devenu le plus grand Ă©picier en ligne des Ătats-Unis Ă ĂȘtre certifiĂ© B Corp, et en 2021, l'entreprise a gĂ©nĂ©rĂ© plus de 400 millions de dollars de revenus annuels. Thrive Market prĂ©voit Ă©galement d'ĂȘtre neutre en plastique d'ici la fin de 2023 et neutre en carbone d'ici 2025.
Suite Ă la publication de lâannonce de Shake Up Factory la semaine derniĂšre, Nour Akbaraly, fondateur de Les Nouveaux Affineurs, mâa contactĂ© car son entreprise propose un stage de 6 mois pour un poste de business developper.
Pour en savoir plus cela se passe ici.
PS : Ă ce train lĂ je vais finir par faire une rubrique de petites annonces payantes sur Eatâs Business ;)
Câest tout pour aujourdâhui.
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Et si vous voulez vous pouvez mĂȘme me payer un cafĂ© ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey