đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-31
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eatâs Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la version audio :
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
LibĂ©ration, «Câest la premiĂšre annĂ©e quâune rĂ©colte digne de ce nom a lieu» : la Provence sâentiche de la pistache, 18/10/2025
Les Ăchos, Pata Negra, jambon Bellota : la rĂ©pression des fraudes frappe un grand coup, 23/10/2025
The Guardian, The return of âTescopolyâ? How Britainâs biggest retailer dominates everyday life, 19/10/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LibĂ©ration, «Câest la premiĂšre annĂ©e quâune rĂ©colte digne de ce nom a lieu» : la Provence sâentiche de la pistache, 18/10/2025
Dans un paysage agricole provençal en pleine mutation, la pistache sâimpose comme une nouvelle promesse verte. Longtemps cantonnĂ©e aux vergers iraniens, turcs ou californiens, cette noix prĂ©cieuse trouve dĂ©sormais sa place dans le Sud de la France, oĂč des producteurs misent sur elle pour rĂ©inventer leurs cultures face au dĂ©rĂšglement climatique et Ă la rarĂ©faction de lâeau. LibĂ©ration retrace cette reconquĂȘte agricole avec le tĂ©moignage de plusieurs pionniers, notamment dans le Vaucluse, le Var ou les Bouches-du-RhĂŽne, qui voient dans le pistachier un arbre dâavenir, sobre en eau et adaptĂ© Ă la chaleur.
Lâarticle souligne lâintĂ©rĂȘt croissant pour cette culture : soutenue par des programmes de recherche de lâINRAE et des chambres dâagriculture, la filiĂšre sâorganise peu Ă peu. Le pistachier, bien que lent Ă produire (il faut huit Ă dix ans avant une rĂ©colte significative), offre des perspectives Ă©conomiques attractives : le kilo de pistaches françaises pourrait se vendre deux Ă trois fois plus cher que celui importĂ©, grĂące Ă un positionnement haut de gamme et Ă la demande de circuits courts.
Les chefs et artisans locaux sâen emparent Ă©galement. Dans les pĂątisseries, les glaces ou la charcuterie fine, la pistache de Provence devient un argument de terroir et de diffĂ©renciation. Lâarticle cite notamment des initiatives culinaires Ă Marseille et Aix-en-Provence, oĂč la pistache locale est valorisĂ©e dans des desserts ou des crĂšmes glacĂ©es artisanales.
Mais lâenthousiasme nâocculte pas les difficultĂ©s : le coĂ»t de plantation Ă©levĂ©, les incertitudes climatiques et le manque de rĂ©fĂ©rences techniques freinent encore la structuration dâune vĂ©ritable filiĂšre. Les producteurs rĂ©clament un accompagnement public, notamment pour sĂ©curiser la production et mieux valoriser la transformation locale.
Libération, 65,90 euros la chaise bébé : quand les Grands Buffets de Narbonne assument leur politique «no-kid», 23/10/2025
Lâarticle se penche sur la dĂ©cision controversĂ©e des Grands Buffets de Narbonne, Ă©tablissement emblĂ©matique du Sud de la France, dâimposer un tarif de 65,90 euros pour la chaise bĂ©bĂ©, soit le mĂȘme prix quâun menu adulte. Une mesure qui a suscitĂ© un vif dĂ©bat, entre accusation de discrimination envers les familles et dĂ©fense dâun modĂšle gastronomique assumĂ©.
Le restaurant, connu pour ses buffets Ă volontĂ© spectaculaires et son positionnement haut de gamme, justifie cette politique par un argument simple : chaque place occupĂ©e, mĂȘme par un enfant, reprĂ©sente un coĂ»t Ă©quivalent pour le service, la logistique et lâexpĂ©rience client. Selon son directeur, Louis Privat, lâobjectif nâest pas dâexclure les familles, mais de prĂ©server la qualitĂ© de lâexpĂ©rience pour tous les convives, dans un contexte de forte demande et de taux de remplissage record.
Lâarticle souligne que cette dĂ©cision sâinscrit dans une tendance plus large du monde de la restauration : celle dâune reconquĂȘte dâun public adulte et hĂ©doniste, Ă rebours du âtout publicâ des dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes. Les Grands Buffets, visitĂ©s chaque annĂ©e par plus de 400 000 clients, revendiquent une atmosphĂšre calme, propice Ă la dĂ©gustation et Ă la convivialitĂ© adulte.
Mais la mesure ne fait pas lâunanimitĂ©. Sur les rĂ©seaux sociaux, de nombreux internautes dĂ©noncent une âpolitique anti-enfantsâ et une conception Ă©litiste de la gastronomie. Certains voient dans ce tarif un signal dâexclusion sociale, voire une rupture avec lâesprit populaire du buffet français. Dâautres, au contraire, saluent la cohĂ©rence du choix et le courage dâun restaurateur qui refuse le nivellement par le bas.
Lâarticle sâinterroge plus largement sur la place des enfants dans la restauration gastronomique. Faut-il adapter les restaurants Ă toutes les clientĂšles, ou prĂ©server des espaces de tranquillitĂ© et dâexigence ? Entre libertĂ© dâentreprendre et dĂ©bats de sociĂ©tĂ©, les Grands Buffets catalysent ainsi une rĂ©flexion sur les frontiĂšres du âvivre ensembleâ Ă table.
Les Ăchos, Pata Negra, jambon Bellota : la rĂ©pression des fraudes frappe un grand coup, 23/10/2025
Un article consacrĂ© Ă la vaste opĂ©ration menĂ©e par la DGCCRF contre les fraudes touchant le marchĂ© trĂšs lucratif du jambon ibĂ©rique haut de gamme, notamment les appellations âPata Negraâ et âBellotaâ. Ces dĂ©nominations prestigieuses, censĂ©es garantir un produit issu de porcs ibĂ©riques Ă©levĂ©s en libertĂ© et nourris aux glands, sont devenues lâobjet dâabus massifs en Europe, y compris en France.
LâenquĂȘte de la DGCCRF, menĂ©e sur plusieurs mois dans des points de vente, restaurants et plateformes en ligne, a rĂ©vĂ©lĂ© des tromperies frĂ©quentes sur lâorigine, la qualitĂ© et lâĂ©tiquetage des produits. Certains jambons prĂ©sentĂ©s comme â100 % ibĂ©riques Bellotaâ provenaient en rĂ©alitĂ© dâanimaux croisĂ©s ou nourris aux cĂ©rĂ©ales. Dâautres importateurs mĂ©langeaient des jambons espagnols de qualitĂ© infĂ©rieure avec des produits français ou portugais, avant de les revendre sous des appellations premium.
Lâarticle explique que ces dĂ©rives rĂ©sultent de la complexitĂ© du systĂšme de classification espagnol, combinĂ©e Ă la fascination des consommateurs pour les produits dâexception. Le âPata Negraâ, dont le prix peut dĂ©passer 300 euros le kilo, est devenu un symbole de luxe culinaire, mais aussi une niche propice aux fraudes. La DGCCRF a ainsi dressĂ© une vingtaine de procĂšs-verbaux et recommande un renforcement de la coopĂ©ration franco-espagnole pour mieux encadrer le marchĂ©.
Lâarticle met aussi en avant les enjeux Ă©conomiques et culturels du secteur : les vĂ©ritables producteurs espagnols, notamment en EstrĂ©madure et en Andalousie, dĂ©noncent depuis des annĂ©es une concurrence dĂ©loyale qui mine la crĂ©dibilitĂ© de la filiĂšre. Les restaurateurs français, eux, se disent souvent victimes, trompĂ©s par des importateurs peu scrupuleux.
Enfin, lâarticle souligne lâimportance dâune traçabilitĂ© rigoureuse et de labels clairs pour protĂ©ger la confiance du consommateur. Cette opĂ©ration marque un tournant dans la lutte contre les fraudes alimentaires, dans un contexte oĂč les produits premium â vins, fromages, charcuteries â sont de plus en plus ciblĂ©s.
Les Ăchos, Dâici Ă dix ans, le nombre de fermes en France devrait diminuer de 30 %, 22/10/2025
Lâarticle dresse un constat sans appel : la France pourrait perdre prĂšs dâun tiers de ses exploitations agricoles dâici 2035. Ce chiffre, issu dâune Ă©tude du ministĂšre de lâAgriculture, traduit une transformation profonde du monde paysan, entre vieillissement des exploitants, manque de repreneurs et concentration accĂ©lĂ©rĂ©e des structures.
Aujourdâhui, la France compte environ 390 000 fermes actives. Dâici dix ans, elles pourraient nâĂȘtre plus que 270 000, selon les projections officielles. Le renouvellement des gĂ©nĂ©rations sâavĂšre critique : la moitiĂ© des agriculteurs actuels partiront Ă la retraite dâici 2035, mais seul un sur deux sera remplacĂ©. Le phĂ©nomĂšne touche particuliĂšrement les petites exploitations familiales, incapables de rivaliser avec la montĂ©e des fermes de grande taille, souvent sociĂ©tarisĂ©es et mieux armĂ©es financiĂšrement.
Lâarticle explique que cette âagriculture Ă deux vitessesâ redessine le paysage rural. Dâun cĂŽtĂ©, de grandes exploitations mĂ©canisĂ©es, orientĂ©es vers les marchĂ©s mondiaux et lâagriculture de prĂ©cision ; de lâautre, une multitude de petites fermes en difficultĂ©, tournĂ©es vers le bio, le circuit court ou la polyculture, mais fragilisĂ©es par le manque de moyens. La baisse du nombre de fermes ne signifie pas une baisse de production globale, mais plutĂŽt une concentration du foncier et une Ă©volution du modĂšle Ă©conomique agricole.
Lâarticle met aussi en lumiĂšre les tensions sociales et territoriales que cette mutation engendre. Moins dâagriculteurs, câest aussi moins de vie dans les campagnes : disparition des Ă©coles, rarĂ©faction des commerces, perte de savoir-faire. La question du foncier agricole devient centrale, avec la crainte que des investisseurs extĂ©rieurs â parfois Ă©trangers â sâapproprient des terres au dĂ©triment des jeunes installĂ©s.
Le gouvernement, conscient du risque, annonce vouloir renforcer les aides Ă lâinstallation et simplifier lâaccĂšs au foncier. Mais lâarticle souligne que ces mesures restent timides face Ă lâampleur du dĂ©fi. Les syndicats agricoles, de la FNSEA Ă la ConfĂ©dĂ©ration paysanne, appellent Ă une refondation du modĂšle, axĂ©e sur la valeur ajoutĂ©e, la transition Ă©cologique et la revalorisation du mĂ©tier.
Le Figaro, Nina Métayer, Cédric Grolet: les pùtissiers stars craquent pour le chocolat, 23/10/2025
Un article qui explore la nouvelle passion des chefs pĂątissiers pour la chocolaterie artisanale, un mouvement qui bouleverse lâunivers de la haute gastronomie sucrĂ©e. AprĂšs avoir brillĂ© dans les palaces ou ouvert leurs propres boutiques, de nombreux pĂątissiers renommĂ©s â tels que CĂ©dric Grolet, Pierre HermĂ©, Yann Couvreur ou Nicolas Cloiseau â se lancent dans la fabrication du chocolat de la fĂšve Ă la tablette (âbean-to-barâ). Ce virage traduit une volontĂ© de reprendre le contrĂŽle sur un produit devenu un symbole de puretĂ©, dâorigine et dâidentitĂ© gustative.
Lâarticle souligne que cette tendance ne relĂšve pas du simple effet de mode. Les chefs cherchent Ă exprimer leur crĂ©ativitĂ© Ă travers la maĂźtrise complĂšte de la chaĂźne de production, de la sĂ©lection des fĂšves Ă la torrĂ©faction, en passant par lâassemblage et le tempĂ©rage. Dans un contexte oĂč la pĂątisserie se professionnalise et se mĂ©diatise, la chocolaterie devient un terrain dâexpression plus intime, presque militant, contre la standardisation du goĂ»t.
Lâarticle met en avant le succĂšs du concept âbean-to-barâ, apparu dâabord aux Ătats-Unis avant de sĂ©duire la France. Ces chocolatiers dâun nouveau genre valorisent la traçabilitĂ©, les cacaos dâorigine unique et les relations directes avec les planteurs. Certains, comme Patrick Roger ou Jacques Genin, dĂ©fendent mĂȘme une approche quasi artistique, transformant leurs ateliers en laboratoires de crĂ©ation.
Mais derriĂšre cet engouement se cachent aussi des enjeux Ă©conomiques et techniques. Fabriquer son propre chocolat nĂ©cessite un investissement lourd : machines spĂ©cifiques, savoir-faire pointu, approvisionnement durable. Le Figaro note que ce modĂšle reste rĂ©servĂ© Ă une Ă©lite de chefs capables de sâappuyer sur une clientĂšle exigeante et prĂȘte Ă payer le prix fort. En revanche, il redonne Ă la profession un souffle dâauthenticitĂ© et un discours fort sur la transparence et la durabilitĂ©.
Lâarticle Ă©voque aussi la montĂ©e des ateliers pĂ©dagogiques et des dĂ©gustations de terroirs de cacao, qui sĂ©duisent un public en quĂȘte de sens et dâorigine. Le chocolat devient alors non seulement un produit de plaisir, mais un vecteur de rĂ©cit gastronomique, au mĂȘme titre que le vin ou le cafĂ©.
LSA, Transition alimentaire : Bel franchit une Ă©tape clĂ© dans la valorisation dâun modĂšle laitier plus durable, 21/10/2025
Lâarticle analyse la stratĂ©gie du groupe Bel â connu pour ses marques emblĂ©matiques comme La Vache qui rit, Babybel, Kiri ou Boursin â dans sa quĂȘte dâun modĂšle laitier plus durable. Lâentreprise franchit en effet une nouvelle Ă©tape de sa transition agroalimentaire, en valorisant auprĂšs de ses consommateurs et partenaires un lait issu dâĂ©levages engagĂ©s dans la durabilitĂ© environnementale, le bien-ĂȘtre animal et la juste rĂ©munĂ©ration des Ă©leveurs.
Le groupe, qui collecte plus de 900 millions de litres de lait par an en France, veut faire de la durabilitĂ© un levier de compĂ©titivitĂ© et de diffĂ©renciation. Lâarticle explique que Bel a signĂ© des accords de partenariat avec plusieurs coopĂ©ratives laitiĂšres pour garantir un prix plancher rĂ©munĂ©rateur aux producteurs, tout en les accompagnant dans des pratiques plus vertueuses : rĂ©duction des intrants chimiques, alimentation locale du bĂ©tail, baisse de lâempreinte carbone, et gestion optimisĂ©e des prairies.
Cette dĂ©marche sâinscrit dans la stratĂ©gie âFor All. For Goodâ, lancĂ©e par Bel dĂšs 2019, qui vise Ă rendre accessible une alimentation saine et responsable Ă tous. LSA souligne que le groupe adopte une approche systĂ©mique : non seulement sur le produit fini, mais aussi sur la chaĂźne dâapprovisionnement, en intĂ©grant des critĂšres sociaux et environnementaux mesurables. Bel dĂ©veloppe ainsi un indice de durabilitĂ© du lait, fondĂ© sur des indicateurs vĂ©rifiĂ©s par des organismes indĂ©pendants, pour assurer transparence et crĂ©dibilitĂ© auprĂšs du grand public.
Lâarticle met Ă©galement en avant la dimension communication et image de marque de cette Ă©volution. Dans un contexte oĂč les consommateurs exigent davantage de transparence et de cohĂ©rence, Bel mise sur la pĂ©dagogie et la proximitĂ© : campagnes de communication sur lâorigine du lait, portraits dâĂ©leveurs partenaires, ou encore intĂ©gration de QR codes sur les emballages pour suivre la traçabilitĂ©.
Cependant, lâarticle note que le dĂ©fi reste de taille. Les marges du secteur laitier sont Ă©troites, et la transition Ă©cologique suppose des investissements considĂ©rables. Bel, en acteur majeur, entend entraĂźner toute la filiĂšre dans ce mouvement, mais la rĂ©ussite dĂ©pendra de la capacitĂ© Ă concilier rentabilitĂ© et responsabilitĂ©.
Modern Retail, Frozen food is having a moment as consumers seek value and convenience, 21/10/2025
Lâarticle met en lumiĂšre la renaissance du surgelĂ© aux Ătats-Unis et dans plusieurs marchĂ©s occidentaux. Longtemps perçu comme un segment dĂ©modĂ©, synonyme de produits industriels et peu qualitatifs, le rayon des aliments surgelĂ©s connaĂźt aujourdâhui une croissance spectaculaire, portĂ©e par des consommateurs en quĂȘte de praticitĂ©, dâĂ©conomie et de durabilitĂ©.
Selon lâarticle, lâinflation alimentaire a profondĂ©ment modifiĂ© les habitudes dâachat. Face Ă la hausse du coĂ»t des produits frais, de nombreux mĂ©nages se tournent vers le surgelĂ©, qui permet de rĂ©duire le gaspillage et de conserver plus longtemps les aliments sans compromettre la qualitĂ© nutritionnelle. Les marques historiques comme Birds Eye, Green Giant ou Amyâs Kitchen en profitent, mais le phĂ©nomĂšne est surtout tirĂ© par de nouvelles entreprises disruptivesproposant des plats premium et sains : lĂ©gumes bio surgelĂ©s, repas vĂ©gĂ©tariens prĂȘts en cinq minutes, ou desserts sans additifs.
Lâarticle observe que la catĂ©gorie bĂ©nĂ©ficie aussi dâune amĂ©lioration technologique majeure : la surgĂ©lation flash, les emballages Ă©coconçus et les chaĂźnes du froid optimisĂ©es permettent dĂ©sormais de prĂ©server textures et saveurs. Cette Ă©volution technique accompagne une transformation dâimage : le surgelĂ© nâest plus un pis-aller, mais un choix rationnel et moderne.
Les grands distributeurs sâadaptent rapidement. Des enseignes comme Trader Joeâs, Whole Foods ou Target Ă©largissent leurs gammes surgelĂ©es, tandis que des start-up comme Daily Harvest ou Thistle proposent des abonnements livrant des repas congelĂ©s Ă base dâingrĂ©dients naturels. La communication se concentre sur le gain de temps, la rĂ©duction du gaspillage et la flexibilitĂ© alimentaire.
Lâarticle souligne Ă©galement que la catĂ©gorie rĂ©pond aux nouveaux rythmes de vie : travail hybride, repas rapides Ă domicile, recherche dâĂ©quilibre entre nutrition, praticitĂ© et prix. Le surgelĂ© sĂ©duit particuliĂšrement les jeunes adultes urbains et les familles pressĂ©es.
The Guardian, The return of âTescopolyâ? How Britainâs biggest retailer dominates everyday life, 19/10/2025
Lâarticle sâinterroge sur le retour en force de Tesco, le gĂ©ant britannique de la distribution, et sur la maniĂšre dont lâenseigne exerce Ă nouveau une influence Ă©crasante sur la vie quotidienne des Britanniques. AprĂšs une pĂ©riode de recul face Ă la montĂ©e des distributeurs discount (Aldi, Lidl) et aux plateformes en ligne (Amazon Fresh), Tesco semble avoir retrouvĂ© sa position dominante, au point que certains parlent dâun âTescopolyâ, en rĂ©fĂ©rence au terme inventĂ© dans les annĂ©es 2000 pour dĂ©noncer sa toute-puissance.
Lâarticle explique que cette domination sâappuie sur une stratĂ©gie de reconquĂȘte mĂ©thodique, fondĂ©e sur la fidĂ©lisation, la compĂ©titivitĂ© prix et lâintĂ©gration numĂ©rique. Le programme de fidĂ©litĂ© Clubcard est au cĆur du dispositif : il permet Ă Tesco de proposer des rĂ©ductions ciblĂ©es, de collecter dâimmenses volumes de donnĂ©es sur les comportements dâachat et de renforcer sa relation client. Cette approche de la data retail transforme lâenseigne en acteur quasi monopolistique de la consommation quotidienne.
Lâarticle dĂ©crit aussi la capacitĂ© de Tesco Ă sâadapter aux Ă©volutions Ă©conomiques. Dans un contexte dâinflation Ă©levĂ©e et de crise du pouvoir dâachat, lâentreprise a rĂ©ussi Ă maintenir une image de valeur sĂ»re, combinant prix attractifs, diversitĂ© de lâoffre et service omnicanal (livraison, click & collect, applications mobiles). Tesco a Ă©galement renforcĂ© sa prĂ©sence dans les quartiers populaires et les zones rurales, tandis que dâautres chaĂźnes rĂ©duisaient la voilure.
Mais cette rĂ©ussite suscite des inquiĂ©tudes structurelles. Les petits commerces, les producteurs locaux et certains concurrents dĂ©noncent une concentration excessive du marchĂ©. Selon des associations de consommateurs et des syndicats agricoles, Tesco exerce une pression considĂ©rable sur les fournisseurs, tirant les prix vers le bas et fragilisant les filiĂšres alimentaires britanniques. Certains observateurs comparent sa puissance Ă celle dâAmazon, capable dâinfluencer non seulement les pratiques commerciales, mais aussi les habitudes culturelles et alimentaires du pays.
Lâarticle Ă©voque Ă©galement la dimension sociologique du âTescopolyâ : au Royaume-Uni, faire ses courses chez Tesco est devenu un rĂ©flexe, presque une norme culturelle. Lâentreprise vend de tout, du pain Ă lâĂ©nergie, en passant par les assurances et les abonnements numĂ©riques.
Financial Times, Early peanut exposure found to cut food allergy risks, 20/10/2025
Lâarticle prĂ©sente les rĂ©sultats dâune Ă©tude scientifique majeure dĂ©montrant que lâexposition prĂ©coce aux arachides chez les jeunes enfants rĂ©duit fortement le risque dâallergies alimentaires. Cette dĂ©couverte pourrait transformer les recommandations de santĂ© publique en matiĂšre de nutrition infantile, dans un contexte oĂč les allergies alimentaires â notamment Ă lâarachide â ne cessent dâaugmenter dans les pays occidentaux.
Lâarticle sâappuie sur les travaux dâune Ă©quipe britannique du Kingâs College London, menĂ©s auprĂšs de plusieurs milliers dâenfants suivis sur plus de dix ans. Les chercheurs ont constatĂ© que les nourrissons ayant Ă©tĂ© exposĂ©s Ă de petites quantitĂ©s de protĂ©ines dâarachide entre 4 et 6 mois prĂ©sentaient un risque dâallergie divisĂ© par trois Ă lâĂąge de dix ans, comparĂ© Ă ceux dont lâalimentation avait exclu cet aliment par prĂ©caution.
Cette approche, baptisĂ©e âearly introductionâ, renverse des dĂ©cennies de recommandations mĂ©dicales fondĂ©es sur lâĂ©vitement. Pendant longtemps, les parents ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă retarder lâintroduction des aliments allergĂšnes, pensant protĂ©ger leurs enfants. Or, lâĂ©tude montre que câest lâabsence dâexposition qui favorise la sensibilisation excessive du systĂšme immunitaire, conduisant Ă des rĂ©actions allergiques plus tard.
Lâarticle souligne que ces conclusions font Ă©cho Ă une Ă©volution plus large de la science de la nutrition : les premiĂšres annĂ©es de la vie seraient dĂ©cisives pour lâĂ©quilibre immunitaire, et une diversitĂ© alimentaire prĂ©coce pourrait contribuer Ă prĂ©venir dâautres troubles (asthme, eczĂ©ma, intolĂ©rances). Certains pĂ©diatres comparent cette dĂ©marche Ă une âvaccination alimentaireâ.
Lâarticle Ă©voque aussi les implications Ă©conomiques et sociĂ©tales. Les allergies reprĂ©sentent un coĂ»t croissant pour les systĂšmes de santĂ©, mais aussi un fardeau psychologique pour les familles. Le marchĂ© des produits âsans arachideâ et âsans allergĂšnesâ pourrait ĂȘtre amenĂ© Ă Ă©voluer si les recommandations officielles changent. Le Royaume-Uni, les Ătats-Unis et lâAustralie envisagent dĂ©jĂ dâactualiser leurs directives nutritionnelles pour les nourrissons.
Washington Post, Everything is protein, but protein isnât everything. Hereâs what to know., 23/10/2025
Lâarticle analyse la âfiĂšvre des protĂ©inesâ qui sâest emparĂ©e du monde de lâalimentation, entre tendances marketing et vĂ©ritables besoins nutritionnels. Des boissons Ă©nergĂ©tiques aux snacks âhealthyâ, des barres de cĂ©rĂ©ales aux plats prĂ©parĂ©s, tout semble aujourdâhui enrichi en protĂ©ines. Mais lâarticle met en garde contre une simplification excessive : tout nâest pas protĂ©ine, et la protĂ©ine nâest pas tout.
Lâauteur explique que la consommation de protĂ©ines a explosĂ©, portĂ©e par la popularitĂ© des rĂ©gimes hyperprotĂ©inĂ©s, du fitness et de la culture âperformanceâ. Pourtant, pour la majoritĂ© des consommateurs occidentaux, les apports journaliers sont dĂ©jĂ suffisants, voire supĂ©rieurs aux besoins recommandĂ©s. LâexcĂšs de protĂ©ines, notamment animales, peut mĂȘme avoir des effets nĂ©gatifs sur la santĂ© : surcharge rĂ©nale, dĂ©sĂ©quilibre nutritionnel, et surconsommation de graisses saturĂ©es.
Lâarticle dĂ©taille aussi la mutation du marchĂ© alimentaire, oĂč les marques rivalisent pour apposer la mention âhigh proteinâ sur leurs emballages. Cette stratĂ©gie sĂ©duit les consommateurs en quĂȘte de âsatiĂ©tĂ©â et de âmuscle healthâ, mais elle repose souvent sur des allĂ©gations floues. De nombreuses rĂ©fĂ©rences âprotĂ©inĂ©esâ contiennent en rĂ©alitĂ© des additifs, des sucres ajoutĂ©s ou des protĂ©ines de faible valeur biologique.
Les experts citĂ©s insistent sur la nĂ©cessitĂ© de distinguer les sources de protĂ©ines. Les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales (pois, soja, lentilles, quinoa) gagnent du terrain face aux protĂ©ines animales (viande, Ćufs, produits laitiers), plus Ă©mettrices de COâ. Les innovations alimentaires â burgers vĂ©gĂ©taux, poudres de protĂ©ines de pois, ou alternatives Ă base dâalgues â traduisent une volontĂ© dâallier santĂ©, Ă©thique et durabilitĂ©. Cependant, le risque est de tomber dans un âprotĂ©inismeâ marketing qui masque la complexitĂ© dâune alimentation Ă©quilibrĂ©e.
Lâarticle conclut sur un appel Ă la modĂ©ration et Ă la diversitĂ© alimentaire. Les protĂ©ines sont essentielles, mais elles ne doivent pas Ă©clipser les autres nutriments : fibres, acides gras essentiels, vitamines et minĂ©raux. Une alimentation Ă©quilibrĂ©e repose sur la complĂ©mentaritĂ©, non sur la surenchĂšre.
Forbes, Why Slovenia May Be Europeâs Most Underrated Wine Country, 23/10/2025
Lâarticle explore la montĂ©e en puissance du vin slovĂšne sur la scĂšne internationale, longtemps restĂ© mĂ©connu face aux mastodontes europĂ©ens que sont la France, lâItalie ou lâEspagne. Si le pays sâest dâabord fait connaĂźtre par ses vins ânaturelsâ et ses cĂ©pages autochtones, souvent marginaux et expĂ©rimentaux, une nouvelle gĂ©nĂ©ration de vignerons ambitionne dĂ©sormais de hisser la SlovĂ©nie au rang des grandes rĂ©gions viticoles classiques. Symbole de cette Ă©volution : âAnaâ, un Chardonnay dâexception signĂ© par le vigneron Peter Gönc, prĂ©sentĂ© comme le vin capable de redĂ©finir lâidentitĂ© Ćnologique du pays.
Issu dâune lignĂ©e de vignerons de quatriĂšme gĂ©nĂ©ration, Gönc sâest fait connaĂźtre pour son style audacieux et ses Ă©tiquettes irrĂ©vĂ©rencieuses, notamment sur le marchĂ© amĂ©ricain. Mais avec Ana, il change de registre : son objectif nâest plus de surprendre, mais de prouver que la SlovĂ©nie peut produire un grand vin de terroir, digne de rivaliser avec les Bourgognes les plus rĂ©putĂ©s. InspirĂ© lors dâun voyage en IsraĂ«l â oĂč un vin local dâexcellence lâa convaincu du potentiel des rĂ©gions sous-estimĂ©es â, Gönc a consacrĂ© deux ans Ă concevoir ce Chardonnay : sĂ©lection rigoureuse des barriques, travail mĂ©ticuleux en cave et production limitĂ©e Ă 2 000 bouteilles.
DĂ©crit comme Ă©lĂ©gant, prĂ©cis et structurĂ©, Ana a sĂ©duit les critiques. Selon lâimportateur amĂ©ricain JP Bourgeois, le vin pourrait passer pour un Meursault lors dâune dĂ©gustation Ă lâaveugle, tant sa qualitĂ© et son Ă©quilibre rappellent les grands crus de Bourgogne. Cette comparaison nâest pas anodine : sur un marchĂ© saturĂ© de Chardonnays, Ana cherche Ă sâimposer comme un vin de collection, positionnĂ© Ă environ 60 dollars â un prix compĂ©titif pour le segment premium. Les premiĂšres allocations amĂ©ricaines sont dĂ©jĂ convoitĂ©es par les restaurants gastronomiques et les cavistes spĂ©cialisĂ©s.
Au-delĂ du vin lui-mĂȘme, Ana incarne une ambition collective : celle dâun pays viticole en quĂȘte de reconnaissance. Depuis son indĂ©pendance en 1991, la SlovĂ©nie a gagnĂ© en libertĂ© crĂ©ative, mais manquait de repĂšres âclassiquesâ pour affirmer son prestige. Des figures comme Gönc veulent combler ce vide en alliant innovation et tradition. Comme il lâexplique lui-mĂȘme, âAna nâa pas besoin de choisir entre modernitĂ© et authenticitĂ© â elle parle Ă la fois du monde et de sa terre dâorigine.â
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey














