đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-27
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eatâs Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Cette semaine jâai dĂ©cidĂ© dâinnover. Cela fait plusieurs fois que certains dâentre vous me disent que le podcast Eatâs Business leur manque. Comme mon ancien compĂšre Daniel est dĂ©sormais bien occupĂ© par son poste de CEO et que je suis toujours bien pris par mon poste de CEO de moi-mĂȘme, jâai dĂ©cidĂ© de faire appel Ă une amie : la technologie. Je vous propose donc un Ă©pisode entiĂšrement gĂ©nĂ©rĂ© par lâIA de NotebookLM qui reprend les diffĂ©rents articles prĂ©sents dans la newsletter de la semaine sous forme de conversation. Pour ceux qui ne connaissent pas ce procĂ©dĂ© je vous laisse dĂ©couvrir le rendu, câest assez bluffant.
Si ce format complĂ©mentaire vous plaĂźt, nâhĂ©sitez pas Ă me le dire et je ferai en sorte de publier les deux en mĂȘme temps et dâamĂ©liorer le rendu audio pour les prochaines fois.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Figaro, «On nâa pas envie de mettre ce prix pour ressortir déçu» : comment les Français ont dĂ©sertĂ© les restaurants, 26/09/2025
Les Ăchos, Agriculture : pour faire face Ă la concurrence mondiale, les coopĂ©ratives dans une course Ă la taille, 22/09/2025
Wall Street Journal, The Extravagant (and Loud) Candies Adults Canât Stop Eating in 2025, 26/09/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, «On nâa pas envie de mettre ce prix pour ressortir déçu» : comment les Français ont dĂ©sertĂ© les restaurants, 26/09/2025
La frĂ©quentation des restaurants traditionnels en France est en net recul, frappĂ©e par un cocktail de facteurs Ă©conomiques et culturels. Ă lâinflation, au tĂ©lĂ©travail et Ă la transformation des modes de vie sâajoute une dĂ©fiance croissante des consommateurs vis-Ă -vis de lâexpĂ©rience proposĂ©e. Beaucoup dĂ©noncent une dĂ©connexion entre le prix payĂ© et la qualitĂ© du service ou des plats reçus. Certains estiment quâils mangeraient mieux, pour moins cher, chez eux. Des plats tiĂšdes, des produits industriels, un service impersonnel : autant dâĂ©lĂ©ments qui nourrissent la frustration des clients.
Sur les rĂ©seaux sociaux, la fronde sâorganise : tĂ©moignages indignĂ©s, additions dĂ©taillĂ©es, critiques sur la hausse des prix se multiplient. La perception dâun abus tarifaire devient un sujet sensible. Le vin cristallise les critiques : revendu jusquâĂ 3 Ă 6 fois son prix dâachat, il est vu comme un symbole dâun rapport qualitĂ©-prix dĂ©sĂ©quilibrĂ©. RĂ©sultat : de nombreux consommateurs dĂ©sertent les restaurants moyenne gamme, quâils estiment surfacturĂ©s et peu authentiques.
Face Ă cette dĂ©saffection, dâautres modes de consommation prennent le relais. Les fast-foods, plus accessibles, connaissent une hausse de frĂ©quentation. Les chaĂźnes traditionnelles Ă petits prix (comme les Bouillons Ă Paris) sont pleines, alors que les Ă©tablissements classiques peinent Ă remplir leurs salles. La livraison de repas sâest installĂ©e durablement, poursuivant son essor post-Covid. PrĂšs dâun quart des Français y ont recours rĂ©guliĂšrement. Les box repas comme Hello Fresh ou Quitoque sĂ©duisent ceux qui veulent bien manger Ă domicile, Ă moindre coĂ»t.
Le secteur des épiceries fines progresse aussi. Des produits de qualité, autrefois réservés aux restaurants, sont désormais disponibles en grande distribution. Les clients préfÚrent parfois un plat cuisiné premium ou des produits frais en boutique spécialisée à un repas moyen au restaurant.
Ce recentrage domestique se traduit aussi par des comportements dâaustĂ©ritĂ© : plats partagĂ©s, suppression des desserts ou de lâalcool au restaurant. Les chiffres confirment la tendance : jusquâĂ 25 fermetures de restaurants par jour, et une baisse globale de frĂ©quentation de 20 Ă 30 %.
Pour les professionnels, lâenjeu est clair : retrouver lâĂ©quilibre entre prix, qualitĂ© et expĂ©rience client. Faute dâadaptation, le « milieu de gamme » pourrait disparaĂźtre, au profit dâune restauration soit trĂšs haut de gamme, soit trĂšs standardisĂ©e.
Le Monde, Gaufres, donuts, cookies : en ville ou dans les centres commerciaux, lâheure de gloire du fast-food sucrĂ©, 23/09/2025
Le fast-food sucrĂ© connaĂźt une vĂ©ritable explosion en France, marquĂ©e par la prolifĂ©ration dâenseignes spĂ©cialisĂ©es dans les cookies, donuts, gaufres et autres gourmandises amĂ©ricanisĂ©es. Des enseignes telles que Puffy, Dreams Donuts ou encore Krispy Kreme se multiplient dans les centres-villes, les gares et les centres commerciaux. En 2024, ce segment a enregistrĂ© une croissance de 13 %, bien supĂ©rieure Ă celle de la fast-food en gĂ©nĂ©ral (5 %), selon la revue France Snacking. Cette dynamique est alimentĂ©e par un contexte post-inflation oĂč le besoin de rĂ©confort et la recherche de petits plaisirs accessibles priment sur les prĂ©occupations de santĂ©. Le paradoxe est saisissant : alors que prĂšs dâun Français sur deux est en surpoids et que lâobĂ©sitĂ© progresse, notamment chez les jeunes, les produits trĂšs sucrĂ©s et gras attirent toujours plus.
Ce succĂšs repose sur des modĂšles Ă©conomiques efficaces : fabrication simple, faibles coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres et marges Ă©levĂ©es, Ă quoi sâajoute une rentabilitĂ© renforcĂ©e par la vente de boissons chaudes. Les coffee-shops jouent un rĂŽle clĂ©, combinant cookies et lattes dans des dĂ©cors travaillĂ©s. La cible principale reste la gĂ©nĂ©ration Z, avide dâexpĂ©riences visuelles et partageables sur les rĂ©seaux sociaux. Dreams Donuts, par exemple, conçoit ses produits pour leur esthĂ©tique Instagram, avec des toppings spectaculaires (Kinder, Schtroumpfs, SpĂ©culoos). Les stratĂ©gies marketing sâappuient fortement sur les influenceurs, les opĂ©rations virales et le bouche-Ă -oreille digital.
Mais cette course au sucrĂ© nâest pas sans limites. Plusieurs enseignes ferment dĂ©jĂ des points de vente. Si lâinvestissement initial reste modeste, la concurrence est rude et le marchĂ© pourrait atteindre un point de saturation. Les ouvertures en franchise se poursuivent Ă un rythme soutenu, mais la pĂ©rennitĂ© repose sur la capacitĂ© Ă fidĂ©liser une clientĂšle changeante. Le modĂšle, bien que trĂšs rentable, interroge aussi sur la transformation des centres urbains oĂč ces enseignes remplacent des commerces traditionnels affaiblis. Le dĂ©veloppement rapide, la simplicitĂ© dâinstallation (pas besoin de hotte ou de cuisson grasse) et la portĂ©e symbolique du âgoĂ»ter dâadulteâ en font un phĂ©nomĂšne sociĂ©tal autant quâĂ©conomique.
Les Ăchos, Agriculture : pour faire face Ă la concurrence mondiale, les coopĂ©ratives dans une course Ă la taille, 22/09/2025
Le projet de fusion entre Agrial et Terrena sâinscrit dans un mouvement plus global de concentration du secteur coopĂ©ratif agricole français. Face Ă une compĂ©tition internationale accrue et Ă la pression exercĂ©e par la grande distribution, les coopĂ©ratives multiplient les alliances pour gagner en taille critique. Le futur ensemble, issu de la fusion annoncĂ©e, afficherait un chiffre dâaffaires de prĂšs de 13 milliards dâeuros et regrouperait 35 000 salariĂ©s, se positionnant comme un acteur majeur dans des filiĂšres variĂ©es : lait, viande, volaille, cĂ©rĂ©ales ou encore salades prĂȘtes Ă lâemploi.
Cette dynamique de consolidation touche aussi dâautres acteurs : Terres du Sud et Vivadour dans le Sud-Ouest, ou encore Euralis et MaĂŻsadour, qui ont relancĂ© un projet de fusion globale de leurs activitĂ©s. Objectif : rĂ©aliser des Ă©conomies dâĂ©chelle pour affronter les gĂ©ants europĂ©ens du secteur. Lâexemple dâArla Foods, coopĂ©rative danoise en voie de fusion avec un partenaire allemand, est significatif : son chiffre dâaffaires atteindrait 15 milliards dâeuros, soit trois fois plus que Sodiaal.
Les coopĂ©ratives doivent aussi composer avec lâĂ©volution des canaux de nĂ©gociation, aujourdâhui dominĂ©s par les centrales dâachat europĂ©ennes. Ces derniĂšres imposent des baisses de prix rĂ©guliĂšres, ce qui suscite un fort mĂ©contentement chez les agriculteurs coopĂ©rateurs. Pour conserver leur rentabilitĂ©, les coopĂ©ratives doivent investir massivement : selon Dominique ChargĂ©, prĂ©sident de la CoopĂ©ration agricole, un plan dâinvestissements de 10 milliards dâeuros est prĂ©vu sur trois ans, notamment pour moderniser les outils industriels et accompagner la transition agroĂ©cologique.
Les effets du changement climatique poussent aussi les structures Ă se rĂ©organiser. Des petites coopĂ©ratives viticoles du Tarn se sont regroupĂ©es aprĂšs une chute de production due au mildiou. De plus, la baisse du nombre dâagriculteurs accentue la nĂ©cessitĂ© de sĂ©curiser les approvisionnements. Moins dâĂ©leveurs, câest moins de lait, de fromage, de viande. Enfin, la gouvernance reste un enjeu crucial : les fusions peuvent entraĂźner des tensions internes, comme lâavait montrĂ© la crise de gouvernance chez Tereos en 2021. Le dĂ©fi est donc double : rester compĂ©titif tout en prĂ©servant lâĂąme coopĂ©rative.
Le Monde, Fusion géante en vue dans les coopératives agricoles françaises, 22/09/2025
Lâarticle revient sur la fusion mentionnĂ©e dans lâarticle prĂ©cĂ©dent. Câest, en effet, une transformation majeure qui se profile dans le paysage agricole français avec ce projet de fusion entre deux coopĂ©ratives rĂ©gionales de premier plan : Agrial (Normandie) et Terrena (Pays de la Loire). Cette opĂ©ration, si elle est validĂ©e par les adhĂ©rents et lâAutoritĂ© de la concurrence, donnerait naissance Ă un acteur coopĂ©ratif de premier plan, pesant plus de 12 milliards dâeuros de chiffre dâaffaires et regroupant prĂšs de 30 000 salariĂ©s. Elle marquerait une Ă©tape importante dans la rĂ©organisation du secteur agroalimentaire coopĂ©ratif, confrontĂ© Ă des dĂ©fis Ă©conomiques, environnementaux et concurrentiels sans prĂ©cĂ©dent.
Agrial, nĂ©e en 2000, sâest imposĂ©e dans des domaines variĂ©s (salades, lait, cidre) et sâest dĂ©ployĂ©e Ă lâinternational via des acquisitions comme celle de Manzana, fabricant californien de jus et compotes. En 2024, elle affichait 7,1 milliards dâeuros de chiffre dâaffaires. Terrena, plus âmodesteâ (5,6 milliards), est trĂšs prĂ©sente sur les viandes, les oeufs, les cĂ©rĂ©ales, et dĂ©tient une part dans LaĂŻta (Paysan Breton, Mamie Nova). Leur fusion permettrait une mutualisation des compĂ©tences, une meilleure maĂźtrise des filiĂšres et un renforcement de leur position sur les marchĂ©s europĂ©ens et internationaux.
Ce rapprochement sâinscrit dans une vague plus large de consolidation, comme en tĂ©moignent les discussions entre Euralis et MaĂŻsadour dans le Sud-Ouest. Ces fusions visent Ă offrir aux coopĂ©ratives les moyens dâinvestir dans la modernisation, de sâadapter au changement climatique et de rĂ©pondre aux nouvelles attentes sociĂ©tales. Pour les producteurs, il sâagit aussi de mieux valoriser leur production dans un contexte oĂč la pression des distributeurs sâintensifie.
La dĂ©cision finale reviendra aux adhĂ©rents et aux salariĂ©s des deux coopĂ©ratives, Ă travers une sĂ©rie de votes et de consultations prĂ©vues courant 2026. Lâobjectif est de finaliser la fusion dâici dĂ©but 2027. LâopĂ©ration pourrait servir de modĂšle Ă dâautres regroupements dans un secteur en pleine mutation, dĂ©sireux de peser plus lourd sur la scĂšne europĂ©enne tout en conservant son ancrage territorial et coopĂ©ratif.
Les Ăchos, Les lĂ©gumes sans pesticides peinent Ă sĂ©duire les consommateurs, 25/09/2025
Face Ă la pression sociĂ©tale croissante pour rĂ©duire lâusage des pesticides, une voie intermĂ©diaire entre agriculture conventionnelle et bio gagne du terrain : le label « zĂ©ro rĂ©sidu de pesticides » (ZRP). PortĂ©e notamment par le collectif Nouveaux Champs depuis 2018, cette certification ambitionne de proposer une alternative crĂ©dible, plus accessible que le bio, tout en rĂ©duisant significativement lâusage des produits phytosanitaires. En sept ans, 35 entreprises reprĂ©sentant environ 400 agriculteurs ont rejoint la dĂ©marche, et 28 espĂšces de lĂ©gumes et fruits sont dĂ©sormais labellisĂ©es ZRP, dont les tomates, les carottes, les pommes ou les abricots.
Le cahier des charges impose un seuil maximal de 0,01 milligramme de rĂ©sidus par kilo Ă la sortie des champs, sans pour autant interdire les traitements phytosanitaires durant la culture. Ce compromis permet une meilleure maĂźtrise des risques pour les producteurs, qui peuvent vendre leurs rĂ©coltes en filiĂšre conventionnelle en cas de non-conformitĂ©. En moyenne, lâusage de pesticides est rĂ©duit de moitiĂ©, bien que cette performance varie en fonction des alĂ©as climatiques. La certification repose sur des analyses strictes menĂ©es par des laboratoires indĂ©pendants Ă chaque Ă©tape, jusquâaux stations de conditionnement.
Si le ZRP reste marginal dans les rayons (moins de 1 % du marchĂ©), il reprĂ©sente une part significative du chiffre dâaffaires de certaines entreprises, jusquâĂ 15 % chez Paysans de Rougeline. Les distributeurs y voient une offre plus abordable que le bio, surtout depuis que lâinflation a freinĂ© lâĂ©lan des consommateurs vers les produits certifiĂ©s AB. Pour les producteurs, câest un moyen de se diffĂ©rencier, malgrĂ© une rentabilitĂ© encore incertaine en raison des faibles volumes et des coĂ»ts dâanalyses.
Certaines coopĂ©ratives vont plus loin encore. Prince de Bretagne a supprimĂ© tout traitement sur ses tomates, qui sont dĂ©sormais Ă 100 % en sans pesticides (SP). Avec ses partenaires Saveol et Solarenn, ce sont 200 000 tonnes produites annuellement par 176 producteurs. Pourtant, le paradoxe demeure : certains lĂ©gumes comme le potimarron ou le chou-fleur cultivĂ©s sans pesticides ne trouvent pas preneurs, faute de valorisation en magasin. Sans affichage clair ni demande explicite du consommateur, lâeffort agricole reste invisible, poussant certains producteurs Ă abandonner la dĂ©marche.
MalgrĂ© ces obstacles, le sans pesticides stimule la recherche agronomique. Prince de Bretagne a rĂ©cemment dĂ©veloppĂ© une variĂ©tĂ© dâĂ©chalote SP rĂ©sistante au mildiou, avec 170 tonnes dĂ©jĂ commercialisĂ©es. Le responsable de la coopĂ©rative insiste : cette voie offre une solution pragmatique pour transformer les pratiques sans basculer totalement vers le bio. Elle permet de sĂ©curiser les rĂ©coltes tout en rĂ©pondant Ă une exigence croissante de durabilitĂ©. Ă condition toutefois que le marchĂ© suive, par la pĂ©dagogie et une meilleure mise en avant en rayon.
Les Ăchos, « Il y a un vrai risque de casse » : le rapport qui alerte sur la faiblesse des marges de lâindustrie laitiĂšre, 25/09/2025
Une Ă©tude inĂ©dite de la Banque de France, commandĂ©e par la FĂ©dĂ©ration nationale de lâindustrie laitiĂšre (FNIL), met en lumiĂšre lâextrĂȘme fragilitĂ© Ă©conomique du secteur laitier privĂ© en France. Le rapport, qui analyse les comptes de 149 entreprises (dont Lactalis, Savencia, Danone ou Bel), rĂ©vĂšle que leur taux de marge net moyen a chutĂ© Ă 1,1 % en 2024, contre 1,8 % en 2020. Un seuil jugĂ© critique, plaçant ces entreprises « Ă la limite de la ligne de flottaison » et exposĂ©es au moindre choc Ă©conomique, gĂ©opolitique ou dâapprovisionnement.
Pris en Ă©tau entre les producteurs, qui rĂ©clament des hausses de prix pour compenser lâexplosion des coĂ»ts de production, et la grande distribution, engagĂ©e dans une nouvelle guerre des prix, les industriels alertent : « On est Ă la merci de la moindre crise », avertit François-Xavier Huard, directeur gĂ©nĂ©ral de la FNIL. Alors que le prix du lait payĂ© aux Ă©leveurs est passĂ© de 340,50 âŹ/1000L en 2020 Ă 467,10 ⏠en juin 2025, les industriels dĂ©noncent lâincapacitĂ© Ă rĂ©percuter ces hausses, en dĂ©pit des mĂ©canismes prĂ©vus par la loi Egalim.
La pression de la grande distribution sâintensifie, notamment via la constitution de centrales dâachat europĂ©ennes (Carrefour, SystĂšme U et partenaires allemands), qui amplifient les logiques de baisse des prix et contournent partiellement la lĂ©gislation française. Dâici 2027, 100 % des produits de grande consommation devraient ĂȘtre nĂ©gociĂ©s via ces plateformes, rĂ©duisant la marge de manĆuvre des industriels français.
En parallĂšle, la dĂ©pendance Ă lâexportation fragilise Ă©galement le secteur : 75 % des entreprises adhĂ©rentes de la FNIL exportent, et pour 10 % dâentre elles, lâinternational reprĂ©sente plus de 40 % du chiffre dâaffaires. Or, les tensions gĂ©opolitiques, les barriĂšres douaniĂšres et la concurrence mondiale compliquent les dĂ©bouchĂ©s extĂ©rieurs.
Sur le partage de la valeur, lâĂ©tude rĂ©fute certaines critiques : 64 % de la valeur ajoutĂ©e des industriels laitiers est allouĂ©e Ă la rĂ©munĂ©ration des salariĂ©s (contre 59 % dans le reste de lâagroalimentaire), et seulement 14 % aux actionnaires (contre 18 % ailleurs), illustrant une gestion resserrĂ©e.
Enfin, le secteur doit continuer dâinvestir dans la modernisation de ses outils de production pour rester compĂ©titif et rĂ©pondre aux attentes de durabilitĂ© et dâĂ©volution des modes de consommation. Mais pour la FNIL, maintenir cette dynamique sous la pression actuelle devient de plus en plus difficile. Le message est clair : sans meilleure reconnaissance de la rĂ©alitĂ© Ă©conomique du secteur, la filiĂšre court un « vrai risque de casse ».
La Tribune, Les vins de Bordeaux au bord de la catastrophe économique, 24/09/2025
Le vignoble bordelais traverse une crise dâune gravitĂ© inĂ©dite, marquĂ©e par une surproduction chronique, une trĂ©sorerie exsangue et un effondrement des prix. En dĂ©pit dâun millĂ©sime 2025 de qualitĂ©, les viticulteurs bordelais peinent Ă vendre leur production, et ce Ă des tarifs trĂšs infĂ©rieurs aux coĂ»ts de revient. La crise, qui couve depuis plusieurs annĂ©es, a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par la chute des exportations vers la Chine et les Ătats-Unis, la baisse continue de la consommation de vin rouge, ainsi que le dysfonctionnement du systĂšme des ventes en primeurs.
La situation est critique : de nombreuses exploitations, y compris des domaines rĂ©putĂ©s, se retrouvent en procĂ©dure collective ou en redressement judiciaire. Un milliard dâeuros de trĂ©sorerie a disparu du circuit en deux ans, selon le collectif Viti33. Les chais, les entrepĂŽts des nĂ©gociants et mĂȘme les rayons des grandes surfaces sont saturĂ©s de vin invendu, et les prix de vente chutent dangereusement. Des tonneaux de Bordeaux se nĂ©gocient aujourdâhui Ă 700 ou 800 euros, pour un coĂ»t de production de 1 500 euros minimum.
Cette spirale dĂ©flationniste alimente un climat de dĂ©sespoir. Les producteurs bradent, arrachent les vignes, ou partent Ă la retraite en espĂ©rant Ă©couler les stocks. Les crus classĂ©s, eux-mĂȘmes, peinent Ă Ă©couler leurs seconds vins. Ă cela sâajoute le paradoxe du millĂ©sime 2025 : dâexcellente qualitĂ© mais Ă faible rendement, ce qui renchĂ©rit mĂ©caniquement les coĂ»ts de production par litre, aggravant encore la situation Ă©conomique.
Le CrĂ©dit Agricole, premier partenaire bancaire du secteur, fait face Ă un taux de dĂ©faut trĂšs Ă©levĂ©, sans pour autant Ă©voquer de risque systĂ©mique. Les nĂ©gociants, pour lâinstant, tiennent bon, mais les bilans 2025 sâannoncent alarmants. La crise menace plus de 5 000 exploitations et jusquâĂ 50 000 emplois directs et indirects en Gironde. Elle entraĂźne une recomposition du paysage viticole, dĂ©jĂ marquĂ©e par lâarrachage de 18 000 hectares, et potentiellement 15 000 Ă 30 000 hectares supplĂ©mentaires.
Ce que dĂ©noncent les acteurs locaux, câest le silence des pouvoirs publics et lâabsence de plan dâenvergure pour gĂ©rer ce qui sâapparente Ă un effondrement programmĂ©. La viticulture bordelaise vit, selon plusieurs experts, la pire crise depuis un demi-siĂšcle.
Le Monde, ValĂ©rie de Sutter, lâesprit libre du sans-alcool, 24/09/2025
ValĂ©rie de Sutter, fondatrice de la marque JNPR, incarne une rĂ©volution discrĂšte mais puissante : celle des spiritueux sans alcool. Ancienne communicante politique, elle se reconvertit en 2019 alors quâelle sâinstalle Ă Milan. InspirĂ©e par les « functional drinks » new-yorkais et déçue par lâoffre existante en boissons sans alcool, elle dĂ©cide de crĂ©er une alternative raffinĂ©e, sans sucre ni alcool, avec un profil de dĂ©gustation digne des meilleurs cocktails.
Avec lâaide du bartender italien Flavio Angiolillo et une distillerie corrĂ©zienne spĂ©cialisĂ©e dans le gin, elle met au point JNPR no 1, puis dâautres rĂ©fĂ©rences aux arĂŽmes plus marquĂ©s comme JNPR no 2 (gingembre) ou JNPR no 3 (verveine). Elle dĂ©veloppe Ă©galement une gamme de spiritueux inspirĂ©s du bitter, du vermouth ou du rhum, toujours Ă 0 % dâalcool. Lâambition est claire : offrir une vĂ©ritable alternative au plaisir de lâapĂ©ritif, sans compromis sur le goĂ»t ou lâexpĂ©rience sensorielle.
Le succĂšs est rapide. DĂšs la premiĂšre annĂ©e, elle rĂ©alise 200 000 euros de chiffre dâaffaires via une vente exclusivement en ligne. En 2024, la marque vend 150 000 bouteilles, dont 90 % en France et 55 % sur son propre site. Son slogan « Sans sucre, sans alcool, rĂ©inventons lâapĂ©ritif » trouve un Ă©cho dans une sociĂ©tĂ© en quĂȘte de sobriĂ©tĂ©, de mieux-vivre et de cohĂ©rence alimentaire.
ValĂ©rie de Sutter ne se positionne pas comme une militante de lâabstinence, mais comme une entrepreneuse convaincue quâon peut rĂ©inventer les codes de la convivialitĂ© sans passer par lâalcool. En janvier 2025, elle publie un ouvrage de recettes de cocktails sans alcool, renforçant son statut dâexperte dans ce nouveau segment. LâarrivĂ©e de RĂ©my Cointreau au capital de JNPR en juillet 2025, via son fonds corporate, valide dĂ©finitivement la crĂ©dibilitĂ© de son projet Ă lâĂ©chelle internationale.
Avec une stratĂ©gie tournĂ©e vers lâexport et une vision claire du marchĂ©, ValĂ©rie de Sutter souhaite dĂ©sormais faire de JNPR un leader europĂ©en, voire mondial. Elle croit au potentiel Ă©norme de ce marchĂ© encore Ă©mergent, Ă condition de maintenir un haut niveau dâexigence en matiĂšre de goĂ»t et dâimage. Un pari audacieux qui sâinscrit dans une mutation plus large des comportements de consommation.
Le Monde, Au restaurant, lâhorizon grisant du sans-alcool, 21/09/2025
Face Ă la baisse continue de la consommation dâalcool en France, notamment lors des repas, les restaurants, y compris gastronomiques, Ă©largissent leur offre de boissons sans alcool. Sommeliers, chefs et mixologues collaborent dĂ©sormais pour crĂ©er des accords mets-boissons aussi subtils quâavec le vin. Cette tendance sâimpose comme une rĂ©ponse aux nouvelles attentes dâune clientĂšle plus soucieuse de sa santĂ©, de son mode de vie ou de convictions personnelles, tout en restant attachĂ©e au plaisir gustatif.
Ă LâĂcrin, le restaurant Ă©toilĂ© de lâHĂŽtel de Crillon, plus de 30 % des clients choisissent dĂ©sormais une option sans alcool pour accompagner leur dĂźner. Xavier Thuizat, chef sommelier, y voit lâoccasion de crĂ©er de nouvelles expĂ©riences gustatives et Ă©motionnelles, tout en gĂ©nĂ©rant un chiffre dâaffaires additionnel. ThĂ© dâexception, cafĂ© de spĂ©cialitĂ©, infusions aux Ă©pices, dĂ©coctions vĂ©gĂ©tales, jus fermentĂ©s ou encore cocktails sans alcool font dĂ©sormais partie de lâarsenal du sommelier moderne.
Des chefs de renom comme David Toutain ou Anne-Sophie Pic vont plus loin en intĂ©grant des boissons créées sur mesure dans leur menu. Leurs boissons sans alcool fonctionnent comme une extension de lâassiette, reprenant les arĂŽmes, les textures et les associations de saveurs. Chez Toutain, par exemple, une eau de courgette fermentĂ©e peut ĂȘtre associĂ©e Ă un plat de lĂ©gumes du mĂȘme registre, offrant une continuitĂ© sensorielle.
La crĂ©ativitĂ© est Ă©galement portĂ©e par une nouvelle gĂ©nĂ©ration de professionnels, Ă lâimage de BenoĂźt dâOnofrio, autoproclamĂ© âsobrelierâ, ou de Victor Delpierre, mixologue spĂ©cialisĂ© dans les â120â, des boissons Ă base de raisin qui imitent lâexpĂ©rience du vin sans passer par la fermentation. Ces experts dĂ©veloppent des recettes Ă la fois complexes et cohĂ©rentes avec les cuisines des grands restaurants.
Cette dynamique transforme la sommellerie : elle nâest plus seulement lâaffaire du vin, mais devient une discipline transversale oĂč se croisent mixologie, gastronomie et crĂ©ation liquide. Elle soulĂšve Ă©galement des enjeux pĂ©dagogiques, car les Ă©coles hĂŽteliĂšres tardent encore Ă intĂ©grer cette approche dans leurs formations.
En somme, la montĂ©e du sans-alcool en restauration haut de gamme traduit une transformation profonde de la culture gastronomique, oĂč le plaisir et la responsabilitĂ© ne sont plus antagonistes, mais complĂ©mentaires.
Le Monde, Le kombucha sort de sa bulle, 20/09/2025
Longtemps cantonnĂ© aux rayons bio et aux marchĂ©s confidentiels, le kombucha connaĂźt en France un tournant dĂ©cisif. Cette boisson fermentĂ©e Ă base de thĂ© sucrĂ©, enrichie de levures et de bactĂ©ries, sĂ©duit dĂ©sormais une clientĂšle plus large, urbaine, jeune et soucieuse de son bien-ĂȘtre. BoostĂ© par la tendance du âbetter-for-youâ et du âlow & no alcoholâ, le kombucha entre dans une phase dâindustrialisation maĂźtrisĂ©e, sans renier son image artisanale.
La filiĂšre se structure rapidement. Des marques comme Jubiles, Karma ou Lökki dĂ©veloppent leurs capacitĂ©s de production tout en cherchant Ă rester fidĂšles Ă lâesprit originel du produit : vivant, non pasteurisĂ©, peu sucrĂ© et naturellement pĂ©tillant. Les entrepreneurs du secteur insistent sur la nĂ©cessitĂ© dâun Ă©quilibre entre standardisation et respect des cycles biologiques. La fermentation doit rester contrĂŽlĂ©e, mais naturelle, et les levures indigĂšnes doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©es.
Les grandes surfaces et les cafĂ©s-restaurants sâouvrent progressivement Ă ces boissons alternatives. En parallĂšle, les brasseurs traditionnels, touchĂ©s par la baisse de la consommation de biĂšre et dâalcool, commencent Ă sây intĂ©resser. Certaines microbrasseries diversifient ainsi leur activitĂ© en intĂ©grant le kombucha dans leur gamme de produits. Des chefs lâintĂšgrent aussi dans leurs menus comme boisson dâaccompagnement.
Mais le marchĂ© reste fragile. La durĂ©e de vie limitĂ©e du kombucha non pasteurisĂ©, les contraintes logistiques de la chaĂźne du froid et la mĂ©connaissance du grand public freinent encore son adoption Ă grande Ă©chelle. Les prix, souvent Ă©levĂ©s (jusquâĂ 3 Ă 5 euros la bouteille), constituent Ă©galement un frein, surtout en pĂ©riode dâinflation.
MalgrĂ© cela, les perspectives sont prometteuses. Le kombucha sâinscrit dans une mouvance de fond qui dĂ©passe la simple tendance. Il correspond Ă une Ă©volution des comportements : consommer moins, mieux, de maniĂšre plus responsable. Son profil santĂ©, son originalitĂ© aromatique et son image naturelle en font un concurrent sĂ©rieux aux sodas classiques, aux eaux aromatisĂ©es industrielles, voire aux biĂšres sans alcool.
Les acteurs du secteur misent sur lâĂ©ducation des consommateurs, la dĂ©mocratisation du produit et une meilleure comprĂ©hension des bienfaits du microbiote pour ancrer durablement le kombucha dans les habitudes. Un dĂ©fi de taille, mais qui pourrait, Ă terme, faire de cette boisson vivante une rĂ©fĂ©rence de la consommation responsable.
Inc, This Founder Turned Cooking Dinner for His Customers Into a Multimillion-Dollar Business, 22/09/2025
Jon Urbana, fondateur de Kow Steaks, une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans le bĆuf Wagyu amĂ©ricain en vente directe aux consommateurs (DTC), a su transformer une simple initiative marketing en un modĂšle Ă©conomique Ă part entiĂšre. FondĂ©e en 2017 Ă Omaha, dans le Nebraska, Kow Steaks proposait des piĂšces de viande haut de gamme, avec des prix allant de 30 Ă plus de 1 600 dollars. Si la marque avait su fidĂ©liser une clientĂšle passionnĂ©e, la croissance stagnait aprĂšs trois ans dâactivitĂ©, avec une hausse annuelle des ventes limitĂ©e Ă 5-10 %.
Face Ă cette impasse, Jon Urbana a lancĂ© en 2020 une stratĂ©gie inĂ©dite : se rendre chez ses meilleurs clients pour leur cuisiner lui-mĂȘme les steaks Kow, gratuitement, Ă condition quâils achĂštent la viande. ArmĂ© dâun billet dâavion, dâune glaciĂšre Yeti et de ses meilleures piĂšces, il leur offrait une expĂ©rience steakhouse « cowboy » directement Ă domicile. Lâobjectif Ă©tait clair : sĂ©duire leurs invitĂ©s et ainsi Ă©tendre sa base de clientĂšle. Ces dĂźners privĂ©s, perçus comme une dĂ©pense marketing, ont rapidement suscitĂ© un engouement croissant.
Devant le succĂšs de ces Ă©vĂ©nements, Urbana a dĂ©cidĂ© de les facturer. Ă sa grande surprise, la transition vers une offre payante nâa suscitĂ© aucune opposition. Ce pivot stratĂ©gique a donnĂ© naissance Ă une division Ă©vĂ©nementielle dĂ©diĂ©e, aujourdâhui dotĂ©e de six employĂ©s internes et dâun rĂ©seau de prestataires locaux. Kow Steaks organise dĂ©sormais des Ă©vĂ©nements allant de dĂźners intimes Ă des rĂ©ceptions de grande envergure (jusquâĂ 5 000 personnes), avec des tarifs oscillant entre 10 000 et 15 000 dollars par Ă©vĂ©nement.
En quelques annĂ©es, cette nouvelle activitĂ© sâest imposĂ©e comme un pilier de la croissance de lâentreprise, avec une progression de 500 % dâune annĂ©e sur lâautre. Parmi les clients figurent des entreprises prestigieuses telles que Chevron, American Express, la NFL (Super Bowl), la PGA Tour, ainsi que des cĂ©lĂ©britĂ©s comme le chanteur country Blake Shelton.
Pour Jon Urbana, cette stratĂ©gie a permis non seulement de contourner la dĂ©pendance aux ventes DTC, mais aussi de valoriser lâexcellence de ses produits par lâexpĂ©rience directe. « Quand des gens habituĂ©s aux meilleurs restaurants du monde sâarrĂȘtent de parler pour savourer votre viande, vous savez que vous tenez quelque chose », confie-t-il. Lâhistoire de Kow Steaks illustre ainsi comment lâincarnation du produit par son fondateur peut devenir un moteur puissant de diffĂ©renciation et de croissance.
IFT, Can Food Really Heal?, 03/09/2025
Le concept de « Food as Medicine » (ou « Food is Medicine ») connaĂźt un regain dâintĂ©rĂȘt majeur, soutenu par des Ă©tudes cliniques rĂ©centes et des initiatives politiques ambitieuses. LâidĂ©e, loin dâĂȘtre nouvelle, puise ses racines dans les traditions mĂ©dicales anciennes, de la GrĂšce antique Ă lâAyurveda. Elle repose sur une conviction simple : une alimentation adaptĂ©e peut non seulement prĂ©venir certaines maladies, mais aussi en attĂ©nuer les symptĂŽmes, voire les traiter. Cette approche a rĂ©cemment Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e dans la stratĂ©gie nationale sur la faim, la nutrition et la santĂ© lancĂ©e par lâadministration Biden-Harris en 2022, visant Ă promouvoir un accĂšs Ă©largi aux fruits et lĂ©gumes frais.
Les preuves scientifiques en faveur de cette approche sâaccumulent : des Ă©tudes montrent quâune alimentation Ă©quilibrĂ©e peut amĂ©liorer la santĂ© mĂ©tabolique, cardiovasculaire, voire mentale. Des essais comme SMILES ont mis en lumiĂšre lâeffet bĂ©nĂ©fique dâun rĂ©gime alimentaire adaptĂ© sur la dĂ©pression. Toutefois, les rĂ©sultats restent hĂ©tĂ©rogĂšnes selon les pathologies et les populations. Certaines Ă©tudes nâont pas obtenu dâamĂ©lioration significative, par exemple dans la gestion du diabĂšte de type 2, ce qui soulĂšve la nĂ©cessitĂ© de recherches plus ciblĂ©es pour identifier les interventions alimentaires les plus efficaces, en fonction des profils individuels (gĂ©nĂ©tique, microbiote, etc.).
Sur le terrain, plusieurs initiatives locales Ă©mergent, comme les âprescriptions de fruits et lĂ©gumesâ, soutenues dans certains Ătats via des dĂ©rogations Medicaid. Ces programmes, menĂ©s par des associations comme DC Greens ou en partenariat avec des distributeurs comme Kroger ou H-E-B, visent Ă intĂ©grer lâalimentation dans le parcours de soins. Toutefois, ces dispositifs restent souvent Ă lâĂ©tat de projet pilote, freinĂ©s par des incertitudes politiques, le manque de financements stables et des coupes budgĂ©taires affectant Medicaid ou la recherche publique.
Face Ă ces dĂ©fis, les acteurs de la chaĂźne alimentaire sont appelĂ©s Ă jouer un rĂŽle plus actif. Le secteur agroalimentaire est invitĂ© Ă dĂ©velopper des produits plus nutritifs, Ă moindre coĂ»t, et Ă collaborer Ă©troitement avec les professionnels de santĂ©. Lâindustrie dispose dâun levier puissant pour influencer lâaccĂšs Ă une alimentation saine et contribuer Ă lâĂ©volution des politiques publiques. Pour Tambra Raye Stevenson, fondatrice de Women Advancing Nutrition, Dietetics, and Agriculture, lâavenir repose sur une approche transversale, mĂȘlant santĂ© publique, justice alimentaire, Ă©ducation nutritionnelle et durabilitĂ©.
Le mouvement Food as Medicine nâest plus une tendance mais un changement systĂ©mique en cours, soutenu par une demande croissante des consommateurs pour des solutions de santĂ© intĂ©grant lâalimentation comme pilier central. Pour rĂ©ussir, il doit cependant sortir du cadre expĂ©rimental et sâinstitutionnaliser, en sâappuyant sur des politiques volontaristes et des partenariats public-privĂ© solides.
New York Times, Sushi Is Bigger Than Ever in America. Thereâs One Main Reason., 22/09/2025
Autrefois perçu comme un produit rare et exotique aux Ătats-Unis, le sushi est devenu une composante incontournable du paysage alimentaire amĂ©ricain. Ce phĂ©nomĂšne de dĂ©mocratisation sâest accĂ©lĂ©rĂ© depuis la pandĂ©mie , pĂ©riode durant laquelle les consommateurs, lassĂ©s de la cuisine maison et du fast-food classique, ont intĂ©grĂ© le sushi comme une alternative pratique, perçue comme saine et qualitative.
DâaprĂšs le National Fisheries Institute, les ventes de sushi ont bondi de 50 % chez Kroger, le plus grand distributeur amĂ©ricain, atteignant dĂ©sormais un million de rouleaux vendus par jour. Chez Blue Ribbon Sushi, la vente Ă emporter reprĂ©sente aujourdâhui 30 % de lâactivitĂ©, contre 6 % avant la pandĂ©mie. Cette Ă©volution touche tous les segments : des restaurants gastronomiques aux stations-service, en passant par les supermarchĂ©s, les campus universitaires et mĂȘme les parcs dâattractions.
Le sushi vendu en grande surface â surnommĂ© âretail sushiâ ou âdeli sushiâ â est dĂ©sormais lâun des segments les plus dynamiques du marchĂ©. En 2024, il pesait 2,8 milliards de dollars (+7 % par rapport Ă 2023), avec une croissance portĂ©e par quelques grandes entreprises (Bento, Fuji Foods, AFC) qui industrialisent la production. Les produits sont souvent Ă base de poisson cuit ou de poisson cru dĂ©congelĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© congelĂ© Ă -40 °C, garantissant sĂ©curitĂ© sanitaire et conservation.
La montĂ©e en gamme est aussi perceptible : des chaĂźnes comme Sugarfish investissent dans des solutions de packaging haut de gamme qui conservent lâĂ©quilibre subtil entre riz tiĂšde et poisson froid, dĂ©fi logistique majeur pour respecter les standards des chefs traditionnels.
Le succĂšs du sushi repose sur plusieurs facteurs : son profil santĂ© (riche en protĂ©ines, sans gluten ni produits laitiers, peu transformĂ©), sa praticitĂ© et son attractivitĂ© auprĂšs de toutes les catĂ©gories dĂ©mographiques. Selon Circana, il sâagit dâun « produit licorne » du grab-and-go, apprĂ©ciĂ© des jeunes, des seniors, des urbains comme des suburbains.
Sur les campus comme Ă lâuniversitĂ© du Massachusetts Amherst, la consommation progresse de 30 % par an. Des chefs comme Alexander Ong rapportent que les Ă©tudiants en mangent du matin au soir, confirmant que le sushi sâest imposĂ© comme une collation quotidienne.
Cependant, cette popularitĂ© pose aussi question. Des voix sâinquiĂštent de la durabilitĂ© des poissons utilisĂ©s (quâils soient dâĂ©levage ou sauvages) et de lâamĂ©ricanisation croissante du sushi, incarnĂ©e par lâexplosion des rolls fusion aux ingrĂ©dients Ă©loignĂ©s de la tradition japonaise. Chez Kamehachi, le plus vieux bar Ă sushi de Chicago, la propriĂ©taire dĂ©plore une perte dâauthenticitĂ©.
MalgrĂ© ces rĂ©serves, la tendance semble irrĂ©versible : aux Ătats-Unis, le sushi est passĂ© en une gĂ©nĂ©ration du statut de curiositĂ© gastronomique Ă celui de produit de grande consommation.
Eater, The Life and Death of the American Foodie, 24/09/2025
Lâarticle explore avec acuitĂ© lâĂ©volution du terme « foodie » aux Ătats-Unis, de sa naissance exaltĂ©e dans les annĂ©es 2000 Ă sa dĂ©suĂ©tude actuelle. Ă travers une analyse mĂȘlant souvenirs personnels, histoire culinaire, culture populaire et transformations numĂ©riques, lâautrice retrace comment le goĂ»t pour la nourriture est passĂ© dâune pratique Ă©litiste Ă un Ă©lĂ©ment structurant de la culture de masse.
Dans les annĂ©es 2000, ĂȘtre « foodie » signifiait cultiver une curiositĂ© gourmande assumĂ©e : chercher lâauthenticitĂ©, connaĂźtre les chefs, voyager pour un plat, et surtout partager ses dĂ©couvertes sur des blogs ou forums comme Chowhound. La quĂȘte culinaire Ă©tait alors un signe de distinction culturelle, mais aussi un nouveau langage commun, alimentĂ© par la tĂ©lĂ©vision (Food Network, Top Chef, No Reservations) et Internet. La gastronomie sâest ainsi muĂ©e en âfandomâ : une passion communautaire, nourrie par le savoir, les Ă©motions et le partage.
Cette dĂ©mocratisation a eu ses effets bĂ©nĂ©fiques : elle a fait Ă©merger des cuisines souvent marginalisĂ©es, valorisĂ© les restaurants familiaux, et encouragĂ© des gĂ©nĂ©rations entiĂšres Ă cuisiner ou explorer les cultures par lâassiette. Mais elle a aussi montrĂ© ses limites : idĂ©alisation dâune « authenticitĂ© » figĂ©e, appropriation culturelle, glorification toxique de chefs masculins « rock stars », et inĂ©galitĂ©s de reprĂ©sentation dans les mĂ©dias gastronomiques.
Aujourdâhui, le terme « foodie » est ringardisĂ©, assimilĂ© Ă une caricature : celle dâun amateur suffisant, obsĂ©dĂ© par la nouveautĂ© et coupĂ© de lâexpĂ©rience collective. Le film The Menu incarne cette critique, en prĂ©sentant un personnage dont la prĂ©tention culinaire lâisole et lâhumilie. Ă lâĂšre des influenceurs et des superlatifs viraux, lâexpĂ©rience gastronomique est souvent rĂ©duite Ă une course Ă lâimage ou Ă lâalgorithme.
Et pourtant, lâesprit du foodie nâa pas disparu. Il sâest fondu dans le tissu culturel amĂ©ricain. Savoir ce quâest un poke, un al pastor ou un beurre blanc fait dĂ©sormais partie du langage courant. Des sĂ©ries comme The Bear, des blockbusters comme Ratatouille ou des tendances comme les âtomato girlsâ tĂ©moignent dâune sociĂ©tĂ© oĂč la nourriture reste centrale, mĂȘme sans mot pour la dĂ©signer.
Jaya Saxena conclut avec une pointe de nostalgie : si tout le monde est dĂ©sormais un foodie sans le dire, cela ne doit pas faire oublier lâimportance du travail de terrain â se dĂ©placer, goĂ»ter, comprendre, raconter. Car la gastronomie reste un vecteur dâĂ©motion, de culture et de lien. Et mĂȘme si le mot est mort, lâĂ©lan, lui, perdure.
Wall Street Journal, Smartphone App or Pen and Paper? Two Gen Zers Debate the Best Way to Meal-Plan, 12/09/2025
Cet article propose un dĂ©bat lĂ©ger mais rĂ©vĂ©lateur entre deux jeunes professionnelles de la gĂ©nĂ©ration Z autour de leur maniĂšre de planifier leurs repas hebdomadaires. Nora Knoepflmacher, Ă©ditrice adjointe, mise sur la technologie avec lâapplication Umami, tandis quâAmanda Lauro, Ă©ditrice photo, privilĂ©gie une approche plus traditionnelle avec un carnet de planification papier.
Lâapplication Umami, disponible gratuitement sur iOS et Android, permet Ă Nora dâimporter facilement des recettes repĂ©rĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux comme TikTok ou Instagram. Elle peut ensuite les planifier sur un calendrier intĂ©grĂ©, gĂ©nĂ©rer automatiquement une liste de courses et mĂȘme ajuster les portions. Pour elle, cette organisation numĂ©rique lui permet non seulement de mieux structurer ses repas, mais aussi de gagner du temps et de limiter le gaspillage. Elle apprĂ©cie notamment de pouvoir cuisiner en suivant les Ă©tapes directement depuis lâapplication, qui centralise tous les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires : image, vidĂ©o, liste dâingrĂ©dients, Ă©tapes de la recette et mĂȘme minuteur intĂ©grĂ©.
De son cĂŽtĂ©, Amanda Lauro dĂ©fend le plaisir dâun retour Ă lâanalogique. Avec son carnet Papier Meal Planner, elle note ses menus semaine par semaine, avec des sections pour chaque repas de la journĂ©e et une colonne dĂ©diĂ©e aux courses. Pour elle, Ă©crire Ă la main est une activitĂ© apaisante, un moment de dĂ©connexion. Elle apprĂ©cie aussi la lisibilitĂ© globale quâoffre une page de carnet, oĂč elle visualise toute une semaine dâun coup. Amanda puise ses recettes dans les rĂ©seaux sociaux mais aussi, et surtout, dans des livres de cuisine papier, quâelle considĂšre comme un moyen de se reconnecter Ă une forme de rituel culinaire.
Leurs prĂ©fĂ©rences reflĂštent une tension gĂ©nĂ©rationnelle bien connue mais ici rĂ©interprĂ©tĂ©e : loin de rejeter les outils numĂ©riques, Amanda choisit simplement de rĂ©server la cuisine comme un espace dĂ©connectĂ©. De son cĂŽtĂ©, Nora incarne une forme dâhybridation moderne, oĂč la technologie facilite lâaccĂšs Ă la cuisine sans lâaseptiser. Toutes deux soulignent lâimportance de la prĂ©paration des repas dans leur quotidien de jeunes actives, notamment pour des raisons de budget et de santĂ©.
Wall Street Journal, The Extravagant (and Loud) Candies Adults Canât Stop Eating in 2025, 26/09/2025
LâannĂ©e 2025 voit lâessor inattendu dâune nouvelle tendance gourmande : les bonbons extravagants, bruyants et trĂšs prisĂ©s par les adultes. Contrairement aux confiseries traditionnelles destinĂ©es aux enfants, ces sucreries contemporaines sont conçues pour sĂ©duire un public adulte avide dâexpĂ©riences sensorielles audacieuses. Croquants, moelleux, intensĂ©ment parfumĂ©s et colorĂ©s, ces bonbons ne passent pas inaperçus â ni visuellement, ni auditivement.
Le phĂ©nomĂšne est amplifiĂ© par les rĂ©seaux sociaux, en particulier TikTok, oĂč des crĂ©ateurs comme @jazzy.tingles accumulent des millions de vues avec des vidĂ©os de dĂ©gustation de bonbons atypiques : cristaux comestibles, bonbons lyophilisĂ©s au goĂ»t acidulĂ©, jellies croustillantes... Ces vidĂ©os, souvent classĂ©es dans la catĂ©gorie ASMR/mukbang, jouent sur les textures sonores du croquant ou du masticable, crĂ©ant une nouvelle forme de consommation ostentatoire du sucre.
Cette tendance a Ă©galement donnĂ© naissance Ă une vague de boutiques haut de gamme aux Ătats-Unis â comme BonBon (New York), Candycopia (Chicago), Lil Sweet Treat (cĂŽte Est), KĂ€ndi (Los Angeles), ou Scandy Candy (Miami). Contrairement Ă Dylanâs Candy Bar, qui sâadresse aux enfants, ces enseignes ciblent les adultes dĂ©sireux de composer leur propre assortiment premium pour moins de 10 dollars. Parmi les marques les plus prisĂ©es figure BUBS, entreprise suĂ©doise rendue cĂ©lĂšbre sur TikTok en 2024, connue pour ses bonbons bicolores et mousseux comme le Lemon Raspberry Skull.
Lâengouement pour ces confiseries rĂ©sulte en partie dâun retour nostalgique pour les snacks dâenfance des Millennials, combinĂ© Ă une envie de « ressentir quelque chose » chez les Gen Z, souvent attirĂ©s par les sensations extrĂȘmes (aciditĂ©, Ă©pices, textures intenses). Cette tendance va Ă lâencontre des dĂ©cennies de culpabilisation autour du sucre. Aujourdâhui, les adultes sâapproprient pleinement ce plaisir gustatif sans culpabilitĂ©.
Certaines figures de la culture alimentaire comme Abi Balingit et Frankie Gaw expriment leur attachement Ă des bonbons dâenfance comme les White Rabbit, Botan Rice Candy ou Percy Pigs, autant pour leurs textures que pour leur esthĂ©tique ou leur charge Ă©motionnelle. Le fondateur de BonBon, Leo Schaltz, Ă©voque quant Ă lui le concept suĂ©dois de « lördagsgodis » : une tradition familiale de dĂ©gustation de bonbons le samedi, dĂ©sormais revisitĂ©e Ă travers des boutiques modernes.
Finalement, dans un monde post-pandĂ©mique oĂč le stress est omniprĂ©sent, le bonbon devient un refuge. Il incarne Ă la fois un retour Ă lâenfance, une forme de rĂ©confort, et une expĂ©rience sociale et sensorielle moderne. Bruyants, acidulĂ©s, esthĂ©tiques, ces bonbons de luxe remplissent un double rĂŽle : combler une envie sucrĂ©e et affirmer une identitĂ© culturelle et gĂ©nĂ©rationnelle. Plus quâune simple gourmandise, le bonbon devient un phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ© en 2025.
New Climate, Food and Agriculture Sector Deep Dive : Assessing The Transparency, Integrity and Progress of Corporate Climate Strategies, June 2025
LâĂ©tude analyse la transparence, lâintĂ©gritĂ© et la progression des stratĂ©gies climat de 5 grandes entreprises du secteur agroalimentaire (Danone, JBS, Mars, NestlĂ©, PepsiCo). Elle sâappuie sur un cadre dâĂ©valuation sectoriel pour identifier les bonnes pratiques, dĂ©terminer les insuffisances et guider les amĂ©liorations nĂ©cessaires du secteur en matiĂšre de dĂ©carbonation. Le rapport Ă©tudie la pertinence des objectifs de rĂ©duction dâĂ©missions, la clartĂ© des engagements et les leviers de transition critiques pour transformer le secteur Ă court et long terme.
5 points clés à retenir :
RĂŽle critique des transitions structurelles : Les mesures les plus impactantes pour la rĂ©duction durable des Ă©missions dans lâagroalimentaire sont : lâaugmentation de la part des protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, lâarrĂȘt de la dĂ©forestation, la rĂ©duction de lâutilisation de fertilisants chimiques et la lutte contre les pertes/gaspillages alimentaires. Ces leviers exigent une mise en place urgente et systĂ©mique pour transformer le secteur sur le long terme.
Faiblesse et ambiguĂŻtĂ© des objectifs climatiques : Les objectifs affichĂ©s par les entreprises sont souvent invalidĂ©s ou fragilisĂ©s par leur dĂ©pendance Ă des « absorptions » de carbone (land-based CDR) dont la quantification et la durabilitĂ© sont mal dĂ©finies. LâagrĂ©gation de ces absorptions avec les rĂ©ductions rĂ©elles fausse la rĂ©alitĂ© des progrĂšs et dĂ©tourne lâattention de mesures structurantes comme la rĂ©duction du mĂ©thane.
IntĂ©gritĂ© insuffisante des stratĂ©gies : La plupart des entreprises du panel prĂ©sentent une intĂ©gritĂ© faible Ă trĂšs faible sur lâensemble des dimensions analysĂ©es (objectifs, actions pour les transitions-clĂ©s, transparence des reportingâŠ). LâintĂ©gritĂ© des trajectoires de rĂ©duction est jugĂ©e faible dĂšs que le rĂŽle des absorptions nâest pas explicitement sĂ©parĂ© des rĂ©ductions.
Manque dâengagement sur les leviers principaux : Peu dâentreprises prennent des engagements forts sur lâaccĂ©lĂ©ration de la transition vers les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales et sur la rĂ©duction de lâutilisation de fertilisants. La rĂ©duction des Ă©missions de mĂ©thane demeure une ambition marginale, tandis que la couverture des objectifs anti-dĂ©forestation reste partielle et peu dĂ©taillĂ©e.
Recommandations pour rehausser lâintĂ©gritĂ© : Les standards sectoriels (notamment la Science Based Targets initiative â SBTi â FLAG Guidance) devraient imposer des objectifs sĂ©parĂ©s pour rĂ©duction et absorption, clarifier la part des objectifs pouvant ĂȘtre atteinte par chaque modalitĂ©, et rĂ©clamer des objectifs spĂ©cifiques pour le mĂ©thane et le protoxyde dâazote. Les entreprises doivent ĂȘtre encouragĂ©es Ă prioriser les actions structurelles sur les Ă©missions et ne pas sâappuyer excessivement sur les absorptions.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey