đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-18
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Ăchos, Agriculture : aprĂšs le sĂ©vĂšre coup de rabot, la filiĂšre bio sonne le tocsin, 21/05/2025
Les Ăchos, Algorithme, recettes : comment HelloFresh tire son Ă©pingle du jeu en France, 23/05/2025
The Guardian, Climate crisis threatens the banana, the worldâs most popular fruit, research shows, 12/05/2025
Eatâs Business fait le pont la semaine prochaine, on se retrouve dans 2 semaines!
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LâUsine Nouvelle, Agromousquetaires veut se sĂ©parer de huit usines, 1200 salariĂ©s concernĂ©s, 22/05/2025
Lâannonce faite par Agromousquetaires, le pĂŽle industriel du groupement Les Mousquetaires (IntermarchĂ©), rĂ©vĂšle une stratĂ©gie de restructuration industrielle dâampleur. Alors que le groupe avait annoncĂ© au sommet Choose France un investissement de 250 millions dâeuros pour moderniser ses sites, il sâapprĂȘte parallĂšlement Ă cĂ©der 8 de ses 55 usines françaises. Cette dĂ©cision, qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e aux instances reprĂ©sentatives du personnel le 23 mai, concernera 1200 salariĂ©s, soit plus de 10 % des effectifs.
Les usines concernĂ©es sont principalement dĂ©diĂ©es Ă des produits dits transformĂ©s, en particulier dans le pĂŽle mer, en difficultĂ© depuis plusieurs annĂ©es. Il sâagit notamment des sites Capitaine Houat Ă Boulogne-sur-Mer et Lanester, ainsi que de lâusine Capitaine Cook Ă Clohars-CarnoĂ«t spĂ©cialisĂ©e dans le surimi. Dâautres unitĂ©s sont Ă©galement visĂ©es : lâusine de riz et dâĂ©pices Antartic II Ă Charmes-sur-RhĂŽne, celle de jus de fruits Vertumnus (Oise), le site de pain de mie Ă JouĂ©-les-Tours, et deux sites de production de fleurs coupĂ©es Ă RezĂ© et Ponts-de-CĂ©.
Cette annonce fait suite Ă une premiĂšre cession en 2024, celle de lâusine Sveltic Ă Whatâs Cooking, un groupe belge. En deux ans, Agromousquetaires rĂ©duira donc son rĂ©seau industriel de 56 Ă 47 sites, marquant une inflexion stratĂ©gique majeure.
Cette rĂ©organisation illustre la volontĂ© du groupe de recentrer ses activitĂ©s sur des produits bruts et plus rentables, au dĂ©triment de certains segments jugĂ©s moins stratĂ©giques ou trop coĂ»teux. Elle intervient dans un contexte dâambition forte : Agromousquetaires vise un chiffre dâaffaires de 6 milliards dâeuros Ă horizon 2029, contre un peu plus de 4 milliards actuellement. Mais cette montĂ©e en gamme industrielle se fait au prix dâun impact social consĂ©quent, avec des territoires et des salariĂ©s concernĂ©s par des fermetures dâusines qui restent, Ă ce stade, sans repreneur identifiĂ©.
LâUsine Nouvelle, Le gĂ©ant français de la volaille LDC, en route vers les 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, confirme sa stratĂ©gie, 21/05/2025
Le groupe LDC, acteur majeur de la volaille en France et maison-mĂšre de marques comme LouĂ© et Marie, a publiĂ© ses rĂ©sultats financiers 2024/2025 en affichant un chiffre dâaffaires en lĂ©gĂšre hausse, Ă 6,3 milliards dâeuros, et confirme son objectif dâatteindre 7 milliards dĂšs lâexercice suivant, avec un an dâavance sur le calendrier initial.
Cette ambition repose sur une dynamique de croissance externe soutenue : LDC a menĂ© six acquisitions en 2024, dont une en Pologne (acteur de la dinde, 200 M⏠de CA) et une en Allemagne dans le segment des plats prĂ©parĂ©s (77 MâŹ). Ces rachats, partiellement consolidĂ©s sur lâexercice, devraient rapporter 300 millions supplĂ©mentaires. Par ailleurs, lâentreprise attend la finalisation imminente du rachat de Pierre Martinet, ce qui renforcerait sa prĂ©sence au rayon traiteur et ajouterait 200 M⏠de chiffre dâaffaires.
LDC doit nĂ©anmoins faire face Ă une rentabilitĂ© en baisse. LâEBITDA chute Ă 510 MâŹ, la marge opĂ©rationnelle passant de 6 % Ă 5 %, consĂ©quence des efforts tarifaires consentis pour rester compĂ©titif. La croissance organique est Ă la peine (-1,6 % Ă pĂ©rimĂštre constant), en raison dâune baisse de lâactivitĂ© volaille en France (-1,9 %). Pour y remĂ©dier, LDC mise sur une hausse des prix en 2025 (6 Ă 8 % sur la volaille), justifiĂ©e par des besoins dâinvestissements importants dans la filiĂšre (400 nouveaux poulaillers, 3 millions de poules pondeuses).
Le groupe affirme Ă©galement son attachement au dĂ©veloppement international : prĂšs dâun milliard dâeuros de revenus sont dĂ©sormais rĂ©alisĂ©s hors de France, avec une croissance Ă deux chiffres tirĂ©e par la Pologne. Cette diversification gĂ©ographique sâinscrit dans une stratĂ©gie de sĂ©curisation des marchĂ©s et dâadaptation aux Ă©volutions de la consommation.
LSA, Reportage : les secrets de fabrication de Carambar, 21/05/2025
Le cĂ©lĂšbre Carambar, bonbon emblĂ©matique du patrimoine sucrĂ© français, est dĂ©sormais produit Ă Bondues (Nord), depuis la fermeture de lâusine historique de Marcq-en-BarĆul en 2021. Dans ce reportage, LSA dĂ©voile les coulisses de sa fabrication, qui repose toujours sur une recette presque inchangĂ©e depuis 1954, enrichie rĂ©cemment dâinnovations techniques et dâun souci accru de naturalitĂ©.
Le processus dĂ©bute par la fabrication du caramel Ă base de lait, sucre, glucose, eau, cacao et gomme dâacacia â cette derniĂšre remplaçant peu Ă peu la gĂ©latine animale. La cuisson, cruciale pour dĂ©velopper le goĂ»t typique, prĂ©cĂšde un refroidissement rapide de la pĂąte (120°C Ă 40°C) sur cylindre rĂ©frigĂ©rant.
La pĂąte est ensuite roulĂ©e et calibrĂ©e pour former des boudins de 7 cm, avant dâĂȘtre enveloppĂ©e dans un papier cirĂ© imprimĂ© de blagues â une tradition nĂ©e en 1969. Lâemballage est une opĂ©ration dĂ©licate qui doit coller sans ĂȘtre impossible Ă ouvrir. Chaque annĂ©e, 82 000 km de Carambar sont produits.
Les diffĂ©rentes saveurs (25 au total) sont fabriquĂ©es sĂ©parĂ©ment puis assemblĂ©es dans les bons ratios avant mise en sachet. Lâusine a produit prĂšs de 5 000 tonnes en 2024, bien loin des 10 000 tonnes annuelles dâil y a quinze ans. Le groupe Carambar & Co, qui rĂ©alise 450 M⏠de CA, souhaite relancer la marque avec des ambitions Ă lâinternational.
Carambar joue aussi la carte de lâengagement citoyen. Les emballages incluent dĂ©sormais des messages de prĂ©vention rĂ©alisĂ©s avec les sapeurs-pompiers de France, dans le cadre de lâopĂ©ration CarahĂ©ros. Le bonbon se veut porteur dâun hĂ©ritage mais aussi dâun renouveau, entre tradition, innovation et responsabilitĂ©.
Les Ăchos, Algorithme, recettes : comment HelloFresh tire son Ă©pingle du jeu en France, 23/05/2025
Alors que le groupe HelloFresh a vu sa croissance ralentir sur de nombreux marchĂ©s mondiaux aprĂšs la pandĂ©mie, la filiale française affiche une dynamique inverse. Pour ses cinq ans dâexistence en France, lâentreprise se fĂ©licite dâavoir livrĂ© 160 millions de repas et dâavoir vendu 5,4 millions de box en 2024, en hausse de 45 % par rapport Ă 2023.
Avec un positionnement Ă 3,75 ⏠la portion, HelloFresh France a su conquĂ©rir 60 % de part de marchĂ© face Ă des concurrents comme Quitoque (7,74 âŹ) et Les Commis (4,69 âŹ). Lâentreprise mise sur lâinnovation produit (de 15 recettes hebdomadaires Ă 42 en cinq ans) et sur la logistique, avec un centre de distribution Ă Lisses (Essonne) de 23 000 mÂČ. Chaque semaine, 330 000 oignons y transitent, et les viandes utilisĂ©es sont 100 % françaises.
La personnalisation est au cĆur de la stratĂ©gie. Les utilisateurs peuvent doubler les protĂ©ines ou remplacer certains ingrĂ©dients. Ă terme, tous les Ă©lĂ©ments dâune recette pourraient ĂȘtre substituables, favorisant les rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens ou vĂ©gans. Pour optimiser lâexpĂ©rience, un algorithme propose les recettes en fonction des prĂ©fĂ©rences de chaque utilisateur.
Le dĂ©veloppement de services annexes est Ă©galement en cours : un « MarchĂ© HelloFresh » permet dâacheter les produits phares des recettes, et un systĂšme de click & collect est en phase de test. Le « Next Day Delivery » est envisagĂ© pour rĂ©pondre Ă des besoins de derniĂšre minute.
HelloFresh sâappuie sur une Ă©quipe de plus de 1 000 salariĂ©s et cible dĂ©sormais dâautres segments, comme les jeunes retraitĂ©s et les couples actifs. Lâentreprise parie sur la fidĂ©lisation grĂące Ă une offre diffĂ©renciante et Ă une couverture nationale efficace, dans un secteur oĂč la qualitĂ© logistique fait la diffĂ©rence.
Les Ăchos, Agriculture : aprĂšs le sĂ©vĂšre coup de rabot, la filiĂšre bio sonne le tocsin, 21/05/2025
LâAgence Bio, bras armĂ© du dĂ©veloppement de lâagriculture biologique en France, subira une coupe budgĂ©taire drastique de 15 millions dâeuros en 2025. Cette dĂ©cision intervient paradoxalement en pleine cĂ©lĂ©bration des 40 ans du label AB et du lancement de la campagne « Câest bio la France ».
La suppression des 5 M⏠allouĂ©s Ă la communication et la rĂ©duction du fonds Avenir bio de 18 M⏠à 8,6 M⏠sont perçues comme un « sabotage » par les reprĂ©sentants du secteur. Pour Jean Verdier, prĂ©sident de lâAgence Bio, cette coupe de 52 % constitue un « coup dâarrĂȘt Ă 15 ans dâinvestissement structurant ».
Le gouvernement justifie cette dĂ©cision par la fin du plan de relance et la nĂ©cessitĂ© de prioriser les crĂ©dits. Mais les professionnels dĂ©noncent un signal contradictoire avec les objectifs affichĂ©s (18 % de SAU en bio dâici 2027) et une inaction sur la rĂ©affectation des aides europĂ©ennes non utilisĂ©es.
La Fnab dĂ©nonce lâinaction de la ministre Annie Genevard et pointe une incohĂ©rence : 30 M⏠ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s pour la filiĂšre noisette (350 fermes), quand le bio reprĂ©sente 60 000 exploitations. Lâabandon du soutien au bio est perçu comme une rupture grave dans la politique agricole.
Le secteur craint un effondrement de la dynamique engagĂ©e depuis 15 ans. En 2022, la Cour des comptes recommandait de tripler le budget de lâAgence Bio. Aujourdâhui, câest sa survie qui est en jeu. Ce dĂ©sengagement intervient dans un contexte de baisse des conversions et de consommation de produits bio, et renforce le sentiment dâun « recul historique ».
Les Ăchos, Grande distribution : pourquoi la proximitĂ© est un marchĂ© « structurellement porteur », 21/05/2025
Alors que les hypermarchĂ©s peinent Ă attirer les consommateurs, le commerce de proximitĂ© tire son Ă©pingle du jeu avec une croissance de +2,6 % sur un an. Ce segment reprĂ©sente 54 milliards dâeuros, dominĂ© encore par les commerces traditionnels (50 %) et les indĂ©pendants (15 %), mais les grandes enseignes progressent rapidement.
Carrefour exploite dĂ©jĂ plus de 4 000 magasins de proximitĂ© (City, Contact, Montagne) et en ouvre 150 par an. Le nouveau Casino prĂ©voit plusieurs centaines dâouvertures, dont 170 nouveaux Franprix dâici 2029. IntermarchĂ© Express vise un doublement de son parc.
La proximitĂ© rĂ©pond Ă des Ă©volutions sociĂ©tales majeures : tĂ©lĂ©travail, mĂ©nages plus petits, mobilitĂ© rĂ©duite, vieillissement de la population. Si les prix y sont 15 Ă 20 % plus Ă©levĂ©s quâen hypermarchĂ©, ces commerces apportent une rĂ©ponse adaptĂ©e Ă des besoins fragmentĂ©s et rĂ©guliers.
Le potentiel reste fort, surtout en zones pĂ©riurbaines oĂč ces magasins ne reprĂ©sentent que 6 % des sorties de caisse, contre 24,6 % en urbain. La clĂ© du succĂšs rĂ©side dans une offre ajustĂ©e Ă la clientĂšle locale, dans un espace rĂ©duit. LâagilitĂ©, la diversitĂ© et la rapiditĂ© dâexĂ©cution sont donc essentielles.
Les Ăchos, Alimentation : les distributeurs accusĂ©s de promouvoir la malbouffe, 21/05/2025
Une enquĂȘte menĂ©e par sept associations de consommateurs, dont Foodwatch France et la FĂ©dĂ©ration française des diabĂ©tiques, alerte sur la surreprĂ©sentation de produits malsains dans les promotions alimentaires des grandes surfaces. Lâanalyse de 5 000 offres promotionnelles proposĂ©es par Carrefour, Leclerc, Lidl, IntermarchĂ© et SystĂšme U entre fĂ©vrier et mars 2025 rĂ©vĂšle que 66 % des promotions concernent des produits trop gras, sucrĂ©s ou salĂ©s.
Les associations dĂ©noncent une contradiction entre les engagements affichĂ©s par les enseignes en faveur du « bien manger » et leurs pratiques promotionnelles. Seuls 12 % des produits promus sont considĂ©rĂ©s comme sains selon les critĂšres du Programme national nutrition santĂ© (PNNS). Les fruits, lĂ©gumes et lĂ©gumineuses sont largement sous-reprĂ©sentĂ©s, alors quâils sont pourtant insuffisamment consommĂ©s par les Français.
LâĂ©tude pointe Ă©galement le risque de surconsommation liĂ© aux promotions incitant Ă acheter en grande quantitĂ©, notamment sur des produits Ă limiter comme la charcuterie, les plats prĂ©parĂ©s Ă base de viande rouge et les boissons sucrĂ©es. 40 % des promotions visent ces produits Ă forte densitĂ© calorique.
Un autre constat prĂ©occupant rĂ©side dans le dĂ©calage entre lâoffre promotionnelle et les attentes des consommateurs : selon un sondage rĂ©alisĂ© en mars, 88 % des Français souhaitent voir les enseignes mettre en avant des produits sains Ă prix abordables. Ce dĂ©sĂ©quilibre alimente ce que Foodwatch appelle un « marchĂ© Ă deux vitesses », oĂč les produits ultra-transformĂ©s sont bradĂ©s tandis que les produits de qualitĂ© restent chers.
Les associations appellent Ă un changement de cap clair : elles exigent que 50 % des promotions soient consacrĂ©es Ă des produits sains et accessibles. Lâobjectif est de favoriser une alimentation Ă©quilibrĂ©e pour tous, notamment dans un contexte oĂč lâinflation alimentaire pĂšse lourdement sur les foyers modestes.
Ce rapport ravive le dĂ©bat sur la responsabilitĂ© des distributeurs dans les choix alimentaires des consommateurs et interroge leur rĂŽle dans la transition nutritionnelle. Il relance Ă©galement la discussion sur un encadrement rĂ©glementaire des promotions, Ă lâimage de ce qui est dĂ©jĂ en place pour le Nutri-Score ou les encadrements sur la publicitĂ© infantile.
LibĂ©ration, «A Tavola», une enquĂȘte culinaire pour savoir de quoi demain sera frais, 23/05/2025
La metteuse en scĂšne Floriane Facchini lance « A Tavola », un projet pluridisciplinaire mĂȘlant art, science et Ă©cologie autour de lâalimentation de demain. Cette dĂ©marche, initiĂ©e dans le cadre du festival Confit en Provence, mobilise chercheurs, agriculteurs, artistes et Ă©lus pour rĂ©flĂ©chir collectivement aux enjeux alimentaires du futur dans les territoires du LubĂ©ron et des Alpilles, particuliĂšrement touchĂ©s par le changement climatique.
« A Tavola » sâappuie sur des « narrations culinaires », des mises en scĂšne sensibles Ă travers la nourriture pour aborder des sujets complexes tels que la biodiversitĂ©, la pollution ou les transformations agricoles. Par exemple, un cocktail Ă base de plantes locales comme lâortie ou le coquelicot devient le point de dĂ©part dâune discussion sur la Durance et ses enjeux environnementaux.
Lâobjectif est de construire une rĂ©flexion collective et situĂ©e, ancrĂ©e dans les rĂ©alitĂ©s locales, Ă lâinverse des modĂšles agro-industriels dĂ©connectĂ©s des Ă©cosystĂšmes. Le projet sâinscrit dans le programme national Erable et la stratĂ©gie biodiversitĂ© 2030. Il prendra la forme dâune recherche-action sur deux ans, ponctuĂ©e de moments publics (banquets, performances), et culminera en 2027 par un grand banquet conçu avec la cheffe Ă©toilĂ©e Nadia Sammut.
Floriane Facchini dĂ©fend une posture de « redirection Ă©cologique », alternative au discours technocratique sur la transition. Ce concept admet que lâavenir ne viendra pas dâune adaptation marginale du systĂšme agroalimentaire dominant, mais dâun changement profond de nos modes de vie. La ligne est fine entre radicalitĂ© et pragmatisme : ni utopie hors-sol, ni conservatisme.
Lâart devient ici un levier de transformation sociale. En impliquant les citoyens dans des expĂ©riences sensorielles et conviviales, « A Tavola » cherche Ă crĂ©er de nouveaux rĂ©cits et usages, Ă reconnecter les mangeurs Ă leur territoire. Câest aussi une dĂ©marche participative, oĂč les problĂ©matiques agricoles sont Ă©laborĂ©es avec les acteurs concernĂ©s.
LâInformĂ©, Foodtech : en difficultĂ©s financiĂšres, Swap (ex-Umiami) change de patron, 23/05/2025
La start-up Swap, anciennement Umiami, spĂ©cialiste de la viande vĂ©gĂ©tale, traverse une passe difficile. LaurĂ©ate du programme French Tech 120 et forte de plus de 100 millions dâeuros levĂ©s, elle fait face Ă des retards de production et de commercialisation qui ont minĂ© ses rĂ©sultats. Son chiffre dâaffaires en 2024 plafonne Ă 1 million dâeuros, malgrĂ© lâacquisition dâune usine de 14 000 mÂČ en Alsace.
Le cĆur du problĂšme rĂ©side dans les surcoĂ»ts liĂ©s aux tests de production, aux taux de dĂ©chets Ă©levĂ©s, et Ă une montĂ©e en cadence plus lente que prĂ©vu. Swap peine Ă©galement Ă conclure des contrats de vente Ă grande Ă©chelle. Si les retours sur produits sont jugĂ©s positifs, les cycles de vente longs et lâadoption tardive du marchĂ© ont dĂ©gradĂ© les prĂ©visions de croissance.
Face Ă cette situation, des changements de gouvernance sont intervenus. Le cofondateur Tristan Maurel quitte son poste de CEO pour devenir prĂ©sident du conseil dâadministration et responsable du dĂ©veloppement en AmĂ©rique du Nord. HervĂ© Salomon, ex-dirigeant de Mondelez et Kraft Foods, prend les rĂȘnes opĂ©rationnelles.
Swap doit trouver environ 9 millions dâeuros pour finir lâannĂ©e 2025, et prĂšs de 30 millions pour tenir jusquâen 2026. Elle tente de renĂ©gocier ses dettes et de diffĂ©rer leurs Ă©chĂ©ances afin de prĂ©server ses fonds propres. Une levĂ©e de fonds sĂ©rie B est envisagĂ©e, mais risquerait de diluer fortement les actionnaires actuels.
Dans lâimmĂ©diat, lâentreprise poursuit son expansion commerciale. En avril 2025, elle a lancĂ© un filet de poulet vĂ©gĂ©tal en partenariat avec la sociĂ©tĂ© espagnole Heure, distribuĂ© dans 2 000 magasins en France, Espagne et Portugal.
The Guardian, Itâs time to stop the great food heist powered by big business. That means taxation, regulation and healthy school meals, 21/05/2025
Une tribune qui dĂ©nonce la mainmise de quelques grandes entreprises sur le systĂšme alimentaire mondial, qui est qualifiĂ© de « casse organisĂ© ». Initialement conçu pour Ă©viter les famines, le systĂšme actuel est dĂ©sormais accusĂ© de gĂ©nĂ©rer des profits colossaux au dĂ©triment de la santĂ© publique et de la planĂšte. Il serait responsable dâun quart des dĂ©cĂšs adultes dans le monde, liĂ©s Ă des rĂ©gimes alimentaires dĂ©sĂ©quilibrĂ©s.
Les aliments ultra-transformĂ©s, particuliĂšrement ciblĂ©s, sont associĂ©s Ă lâexplosion de lâobĂ©sitĂ©, du diabĂšte et des maladies chroniques. Cette Ă©volution touche tous les continents, y compris lâAfrique, oĂč les produits industriels remplacent progressivement les cultures vivriĂšres. La tribune pointe Ă©galement lâimpact environnemental massif de cette industrie, responsable dâun tiers des Ă©missions de gaz Ă effet de serre.
Face Ă ce constat alarmant, lâauteur plaide pour une rĂ©forme radicale du systĂšme alimentaire, en trois axes : des achats publics favorisant des aliments sains (comme les repas scolaires nutritifs au Kenya ou au BrĂ©sil), une rĂ©glementation stricte de la publicitĂ© et de lâĂ©tiquetage, et une fiscalitĂ© adaptĂ©e (taxes sur les produits sucrĂ©s et ultra-transformĂ©s, subventions pour les produits sains).
Des exemples existent : le Chili a instaurĂ© une rĂ©glementation pionniĂšre en matiĂšre de marketing alimentaire, incluant des taxes et des interdictions de mascottes publicitaires. RĂ©sultat : en trois ans, lâexposition des enfants Ă la publicitĂ© a chutĂ© de 73 % et la consommation de produits concernĂ©s a diminuĂ© dâun tiers.
Plus de 120 pays ont adoptĂ© des taxes sur les boissons sucrĂ©es, avec des rĂ©sultats probants, notamment au Mexique. Le succĂšs de ces politiques dĂ©pend toutefois dâun engagement politique fort, capable de rĂ©sister au lobbying des industriels.
The Guardian, Should phone-obsessed diners be forced to stop scrolling? Not if restaurants want to stay open, 18/05/2025
Dans cet article dâopinion, la journaliste rĂ©agit aux propos du chef Ă©toilĂ© Giorgio Locatelli, qui dĂ©plore lâusage excessif des tĂ©lĂ©phones en salle. Pour lui, les clients passent plus de temps Ă prendre des photos ou Ă faire dĂ©filer leurs rĂ©seaux sociaux quâĂ savourer lâinstant prĂ©sent ou Ă discuter entre eux. Lâarticle prend le contre-pied : selon lâautrice, le tĂ©lĂ©phone est devenu un prolongement naturel de notre vie sociale, et interdire son usage reviendrait Ă se couper de la rĂ©alitĂ© contemporaine.
Lâautrice insiste sur le fait que la restauration est un secteur fragile, qui dĂ©pend en partie de la visibilitĂ© offerte par les clients eux-mĂȘmes. Les photos de plats partagĂ©es sur Instagram ou TikTok sont aujourdâhui un levier de marketing gratuit et puissant. Le dressage raffinĂ©, la prĂ©sentation millimĂ©trĂ©e des plats â souvent avec des pinces ou des pinceaux â sont justement pensĂ©s pour sĂ©duire lâĆil⊠et lâobjectif.
Lâautrice interroge aussi lâidĂ©e selon laquelle la conversation serait forcĂ©ment plus noble que lâusage dâun Ă©cran. Elle plaide pour une vision moins normative du comportement Ă table : certaines personnes trouvent dans le tĂ©lĂ©phone une Ă©chappatoire ou un moyen de rester connectĂ©es avec leurs proches.
New York Times, American Breakfast Cereals Are Becoming Less Healthy, Study Finds, 21/05/2025
Une Ă©tude publiĂ©e rĂ©cemment alerte sur la dĂ©tĂ©rioration progressive de la qualitĂ© nutritionnelle des cĂ©rĂ©ales pour petit-dĂ©jeuner aux Ătats-Unis entre 2010 et 2023. Sur 1 200 produits analysĂ©s, la teneur en sucre, sel et graisses a nettement augmentĂ©, tandis que les niveaux de protĂ©ines et de fibres ont diminuĂ©. Un paradoxe Ă©tonnant Ă lâheure oĂč les consommateurs sont plus attentifs Ă leur santĂ©.
Les cĂ©rĂ©ales, particuliĂšrement prisĂ©es des enfants ĂągĂ©s de 5 Ă 12 ans, sont devenues au fil du temps des aliments ultra-transformĂ©s, malgrĂ© les allĂ©gations de santĂ© affichĂ©es sur les emballages. Selon les chercheurs, ces « reformulations » servent davantage Ă sĂ©duire les acheteurs quâĂ amĂ©liorer lâapport nutritionnel rĂ©el.
La critique rejoint le discours du secrĂ©taire amĂ©ricain Ă la SantĂ©, Robert F. Kennedy Jr., qui a rĂ©cemment intensifiĂ© sa campagne contre les additifs alimentaires et les produits ultra-transformĂ©s. Son mot dâordre : « le sucre est un poison ». Il milite pour une rĂ©forme rĂ©glementaire, Ă commencer par lâinterdiction de certains colorants dans les produits destinĂ©s aux enfants.
Les marques concernĂ©es â Kelloggâs, General Mills ou Post â nâont pas rĂ©pondu Ă lâenquĂȘte. Mais plusieurs experts soulignent le dĂ©calage entre lâimage « saine » vĂ©hiculĂ©e par les publicitĂ©s et la rĂ©alitĂ© nutritionnelle des produits vendus. Peter Lurie, de lâassociation Center for Science in the Public Interest, qualifie la situation dâ« extraordinaire », tant les grands industriels semblent peu enclins Ă corriger le tir.
LâĂ©tude souligne Ă©galement une inĂ©galitĂ© criante : alors que les versions canadiennes ou europĂ©ennes des mĂȘmes cĂ©rĂ©ales sont parfois moins sucrĂ©es ou salĂ©es, les consommateurs amĂ©ricains â et surtout les enfants â restent exposĂ©s Ă des produits de moindre qualitĂ©. Des standards plus stricts sont pourtant appliquĂ©s aux repas scolaires depuis 2010, avec de nouvelles limitations prĂ©vues en 2027.
Lâarticle conclut en appelant Ă une prise de conscience : la confusion orchestrĂ©e dans les rayons nâest pas accidentelle. Elle profite Ă une industrie puissante, mais met en danger la santĂ© publique. Les parents, quant Ă eux, peinent Ă distinguer le bon grain de lâivraie.
Forbes, How Vivien Wong Turned Little Moons Into A $66M Mochi Empire, 19/05/2025
Vivien Wong, cofondatrice de Little Moons, nâavait pas prĂ©vu de crĂ©er une marque internationale en lançant des mochis glacĂ©s en 2010. Et pourtant, quinze ans plus tard, lâentreprise est prĂ©sente dans 34 pays et gĂ©nĂšre plus de 66 millions de dollars de chiffre dâaffaires annuel. Lâarticle retrace le parcours de cette entrepreneuse britannique, formĂ©e en finance mais influencĂ©e par lâesprit entrepreneurial de ses parents, boulangers asiatiques Ă Londres.
LâidĂ©e de dĂ©part : moderniser la tradition japonaise du mochi en lâassociant Ă des crĂšmes glacĂ©es, pour crĂ©er une alternative premium et ludique aux desserts industriels. AprĂšs deux ans de dĂ©veloppement sans machines adaptĂ©es en Europe, la marque est lancĂ©e auprĂšs de chefs, puis dans la grande distribution. Le succĂšs explose en 2021 grĂące Ă TikTok : des vidĂ©os virales propulsent la demande Ă +1 000 %, obligeant lâentreprise Ă tripler ses effectifs en urgence.
Little Moons reste fidĂšle Ă une croissance maĂźtrisĂ©e. La production reste interne, et lâentreprise nâa levĂ© des fonds quâen 2022, une fois sa vision bien dĂ©finie. Aujourdâhui, elle diversifie ses produits : cheesecakes, sorbets mochis (« Refreshos »), et investit dans des pratiques responsables. En 2023, la marque a obtenu la certification B Corp.
Vivien Wong insiste sur le temps nĂ©cessaire Ă lâinnovation alimentaire. Construire une nouvelle habitude de consommation, surtout dans le surgelĂ©, demande de la patience, de la rigueur et une vision Ă long terme. Le leadership, selon elle, consiste dĂ©sormais Ă transmettre cette expĂ©rience, Ă inspirer dâautres femmes entrepreneures, et Ă promouvoir une alimentation plaisir mais plus durable.
Financial Times, Alcohol groups face a sobering cultural shift, 21/05/2025
Le secteur des boissons alcoolisĂ©es subit une remise en question culturelle profonde, notamment de la part des jeunes gĂ©nĂ©rations. Lâarticle analyse lâimpact de cette Ă©volution sur les gĂ©ants de lâindustrie comme Diageo, AB InBev ou Heineken, dont les actions ont perdu jusquâĂ 40 % depuis 2020, alors que les marchĂ©s des actions progressaient globalement.
Plusieurs signaux dâalerte sâaccumulent : mise en garde sur les risques cancĂ©rigĂšnes par les autoritĂ©s sanitaires, consommation en baisse dans les pays dĂ©veloppĂ©s, montĂ©e des boissons sans alcool. Le Japon, par exemple, a vu sa consommation par habitant chuter de 25 % depuis 1995. En parallĂšle, les 18-34 ans boivent beaucoup moins que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes.
Les industriels tentent de sâadapter : diversification vers les boissons sans alcool, stratĂ©gies de « premiumisation » (boire mieux, pas plus), innovations produits. Mais la mutation est difficile. Diageo a lancĂ© un plan dâĂ©conomies de 500 M$ et envisage des cessions dâactifs.
Le vieillissement de la clientĂšle accentue la pression. Aux Ătats-Unis, la consommation progresse chez les plus de 65 ans, mais sâeffondre chez les moins de 25 ans. MĂȘme dans les pays Ă©mergents, la croissance ne compense pas le dĂ©clin occidental.
La dĂ©fiance envers lâalcool sâancre dans les mentalitĂ©s. En 2024, 65 % des jeunes AmĂ©ricains estimaient que boire un ou deux verres par jour Ă©tait mauvais pour la santĂ© â contre 30 % en 2000. Le modĂšle Ă©conomique de lâindustrie devient donc fragile face Ă cette prise de conscience gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
The Guardian, Climate crisis threatens the banana, the worldâs most popular fruit, research shows, 12/05/2025
Une nouvelle Ă©tude de Christian Aid met en lumiĂšre une menace inquiĂ©tante : la banane, fruit le plus consommĂ© au monde et quatriĂšme culture alimentaire en importance aprĂšs le blĂ©, le riz et le maĂŻs, est en danger Ă cause du dĂ©rĂšglement climatique. Dâici 2080, prĂšs de deux tiers des zones de culture en AmĂ©rique latine et dans les CaraĂŻbes pourraient devenir inadaptĂ©es Ă sa production. Ces rĂ©gions, pourtant peu Ă©mettrices de gaz Ă effet de serre, subissent de plein fouet les consĂ©quences du rĂ©chauffement : tempĂ©ratures extrĂȘmes, Ă©vĂ©nements climatiques violents et prolifĂ©ration de maladies fongiques.
La variĂ©tĂ© Cavendish, qui domine largement les exportations mondiales pour sa rĂ©sistance, son goĂ»t et son rendement, est particuliĂšrement vulnĂ©rable. Cette dĂ©pendance Ă un clone gĂ©nĂ©tique unique rend la filiĂšre trĂšs exposĂ©e aux alĂ©as climatiques. Les bananiers nĂ©cessitent des conditions prĂ©cises : une tempĂ©rature entre 15 et 35°C, une humiditĂ© Ă©quilibrĂ©e et une protection contre les tempĂȘtes. Or, ces paramĂštres deviennent de plus en plus instables.
Les consĂ©quences sont dramatiques : baisse des rendements, pertes Ă©conomiques et insĂ©curitĂ© alimentaire. Des maladies fongiques comme le black leaf fungus, favorisĂ©es par lâhumiditĂ©, rĂ©duisent la photosynthĂšse de 80 %. Le fusarium tropical race 4, un pathogĂšne du sol, dĂ©truit les plantations entiĂšres de Cavendish Ă travers le monde, sans remĂšde connu Ă ce jour.
En AmĂ©rique centrale, des communautĂ©s entiĂšres, dĂ©pendantes de la culture de la banane, voient leur subsistance menacĂ©e. Aurelia Pop Xo, productrice guatĂ©maltĂšque, tĂ©moigne dâun effondrement total de son exploitation : « Ce qui se passe, câest la mort. ».
Christian Aid appelle les pays industrialisĂ©s, principaux responsables de la crise climatique, Ă abandonner les Ă©nergies fossiles et Ă honorer leurs engagements financiers envers les pays du Sud. Il sâagit dâaider ces communautĂ©s Ă sâadapter, mais aussi de protĂ©ger une culture essentielle pour plus de 400 millions de personnes qui dĂ©pendent des bananes pour 15 Ă 27 % de leurs apports caloriques quotidiens.
Food Dive, How restaurants are tapping into the nonalcoholic beverage craze, 15/05/2025
Dans un contexte oĂč les consommateurs, notamment les jeunes adultes, rĂ©duisent volontairement leur consommation dâalcool, les restaurants amĂ©ricains adaptent leur stratĂ©gie en Ă©largissant considĂ©rablement leur offre de boissons sans alcool. Lâarticle met en lumiĂšre cette tendance de fond, motivĂ©e par une recherche croissante de bien-ĂȘtre et une volontĂ© de consommer autrement, sans pour autant sacrifier le plaisir ou la nouveautĂ©.
Les chaĂźnes comme Dutch Bros, Peetâs Coffee ou Taco Bell ont multipliĂ© les initiatives pour sĂ©duire ce nouveau public. Dutch Bros, par exemple, propose un âmenu secretâ de boissons personnalisĂ©es â souvent sucrĂ©es, colorĂ©es, Ă©nergisantes â qui sâappuie sur la crĂ©ativitĂ© des consommateurs et leur goĂ»t pour le sur-mesure. McDonaldâs, de son cĂŽtĂ©, expĂ©rimente un nouveau concept baptisĂ© CosMcâs, misant sur une offre orientĂ©e vers des boissons innovantes et modulables.
Une Ă©tude de NCSolutions rĂ©vĂšle que prĂšs de la moitiĂ© des adultes amĂ©ricains comptent rĂ©duire leur consommation dâalcool en 2025. Parmi eux, les 18-34 ans affichent une appĂ©tence marquĂ©e pour des alternatives comme les mocktails, les boissons enrichies en CBD ou THC, ou encore les infusions fonctionnelles. Cette Ă©volution constitue une opportunitĂ© majeure pour les chaĂźnes de restauration, qui voient lĂ un moyen de conquĂ©rir une nouvelle clientĂšle et dâaugmenter la valeur moyenne du panier par une offre attractive et diffĂ©renciante.
Lâenjeu nâest pas seulement de diversifier le catalogue, mais aussi dâassurer une exĂ©cution sans faille : les boissons doivent ĂȘtre simples Ă prĂ©parer, visuellement attractives (notamment pour les rĂ©seaux sociaux), tout en garantissant cohĂ©rence et rapiditĂ© de service. Un excĂšs de rĂ©fĂ©rences pourrait en effet complexifier les opĂ©rations et nuire Ă la rentabilitĂ©.
En misant sur cette vague du âsans alcoolâ, les restaurateurs ne rĂ©pondent pas seulement Ă une tendance passagĂšre mais Ă une transformation structurelle des usages et des attentes. Le segment des boissons devient ainsi un levier stratĂ©gique Ă part entiĂšre, Ă la croisĂ©e du plaisir, de la santĂ© et de lâimage de marque.
Wall Street Journal, PepsiCo Is Pushing Back its Climate Goals. The Company Wants to Talk About It, 22/05/2025
Dans un contexte oĂč certaines entreprises sont critiquĂ©es pour avoir discrĂštement reculĂ© sur leurs engagements environnementaux, PepsiCo adopte une approche transparente : le gĂ©ant de lâagroalimentaire admet ne plus pouvoir tenir une partie de ses objectifs climatiques initiaux et en redĂ©finit publiquement les contours.
Parmi les changements majeurs, PepsiCo repousse Ă 2050 (au lieu de 2040) son objectif de neutralitĂ© carbone. De plus, sa cible de rĂ©duction des Ă©missions directes (Scope 1 et 2) est rĂ©visĂ©e Ă -50 % dâici 2030, contre -75 % auparavant. Pour les Ă©missions indirectes (Scope 3), elle vise dĂ©sormais -42 % pour lâĂ©nergie et lâindustrie, et -30 % pour lâagriculture et lâutilisation des terres, contre un objectif initial global de -40 %.
Lâentreprise Ă©voque plusieurs raisons Ă ces ajustements : la croissance de ses activitĂ©s, mais aussi des facteurs externes comme le manque dâinfrastructures de recyclage, de bornes pour vĂ©hicules Ă©lectriques, ou encore lâabsence dâun cadre rĂ©glementaire incitatif. « Le monde a changĂ© depuis que nous avons fixĂ© ces objectifs en 2020 », explique Jim Andrew, directeur du dĂ©veloppement durable.
Sur les emballages plastiques, lâobjectif de 50 % de plastique recyclĂ© dâici 2030 tombe Ă 40 %⊠mais pour 2035. Lâengagement de rendre tous les emballages recyclables, compostables ou rĂ©utilisables Ă 100 % en 2025 est Ă©galement rĂ©duit Ă 97 % dâici 2030, et uniquement dans les marchĂ©s clĂ©s. Dâautres objectifs sont carrĂ©ment abandonnĂ©s, comme la rĂ©duction de 20 % des emballages par le rĂ©utilisable, ou lâĂ©limination du plastique vierge non renouvelable.
Toutefois, PepsiCo affiche aussi de nouvelles ambitions, notamment en agriculture rĂ©gĂ©nĂ©rative : la couverture passe de 7 Ă 10 millions dâacres (2,83 Ă 4,05 millions dâha) cultivĂ©s selon ces principes dâici 2030. Sur la question de lâeau, lâentreprise annonce avoir dĂ©jĂ atteint avec deux ans dâavance son objectif dâamĂ©lioration de lâefficience hydrique dans certaines zones.
MalgrĂ© ces rĂ©visions, PepsiCo affirme rester alignĂ© avec lâAccord de Paris via lâinitiative Science Based Targets. La sociĂ©tĂ© publie dĂ©sormais un plan de transition climatique dĂ©taillĂ©, censĂ© ĂȘtre mis Ă jour rĂ©guliĂšrement. Elle insiste sur sa volontĂ© de concilier croissance Ă©conomique et rĂ©duction de son impact environnemental, tout en reconnaissant que le chemin sera plus long et semĂ© dâembĂ»ches.
BBC, Coffee Crisis: Why are Prices Breaking Records?
LâĂ©tude menĂ©e par sept associations de consommateurs mentionnĂ©e dans lâarticle des Echos.
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O. Frey