đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-16
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Ăchos, Nitrites, sel⊠A quoi ressemblera le jambon du futur ?, 07/05/2025
Les Ăchos, Comment Petit Navire compte faire manger du thon Ă la Gen Z, 02/05/2025
Financial Times, The resilient coffee discovery that could save our morning brew, 07/05/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, La Cure gourmande, placée en liquidation judiciaire, cherche un repreneur, 06/05/2025
La Cure Gourmande, entreprise emblĂ©matique du sud de la France spĂ©cialisĂ©e dans les confiseries artisanales, traverse une crise majeure. FondĂ©e en 1989 Ă Balaruc-les-Bains, dans lâHĂ©rault, la sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© placĂ©e en liquidation judiciaire le 7 avril 2025 par le tribunal de commerce de Montpellier. Cette dĂ©cision intervient aprĂšs plusieurs annĂ©es de difficultĂ©s Ă©conomiques, aggravĂ©es par lâinflation, la hausse des prix des matiĂšres premiĂšres et une concurrence accrue.
MalgrĂ© une activitĂ© qui semble florissante dans certaines boutiques â notamment celle de NĂźmes rĂ©cemment ouverte â la rĂ©alitĂ© Ă©conomique de lâentreprise est alarmante. Elle emploie environ 120 salariĂ©s, dont 40 dans ses deux ateliers de production situĂ©s Ă Frontignan (HĂ©rault) et Ă Narbonne (Aude). Ces emplois sont aujourdâhui en pĂ©ril si aucun repreneur ne se manifeste avant le 30 juin 2025, date limite fixĂ©e par le tribunal.
Depuis sa crĂ©ation, La Cure Gourmande a bĂąti sa notoriĂ©tĂ© sur son identitĂ© visuelle rĂ©tro, ses produits rĂ©gionaux (biscuits, chocolats, sucettes artisanales, etc.) et son implantation dans des zones touristiques. Avec prĂšs de 50 boutiques en 2023 â principalement dans le Sud-Est de la France mais aussi Ă Paris, dans des aĂ©roports et Ă lâĂ©tranger â lâentreprise connaissait un rythme soutenu de dĂ©veloppement, avec trois franchises et trois succursales ouvertes chaque annĂ©e. Elle revendiquait alors 400 rĂ©fĂ©rences produits et fabriquait prĂšs de 3 millions de sucettes par an.
La sociĂ©tĂ© avait dĂ©jĂ connu un redressement judiciaire en 2019, Ă©pisode durant lequel plusieurs points de vente avaient Ă©tĂ© fermĂ©s. Elle avait nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă rebondir, notamment aprĂšs la crise sanitaire, en atteignant un chiffre dâaffaires de 15 millions dâeuros en 2023. Mais cette reprise nâa pas suffi Ă compenser la pression inflationniste et les difficultĂ©s dâapprovisionnement.
Aujourdâhui en cessation de paiements, La Cure Gourmande symbolise les dĂ©fis auxquels sont confrontĂ©es les PME du secteur agroalimentaire artisanal. Lâabsence de rĂ©ponse de la direction Ă la presse laisse planer lâincertitude sur lâavenir de cette marque patrimoniale du terroir occitan. Le sort de ses salariĂ©s, comme celui de son modĂšle Ă©conomique basĂ© sur la gourmandise traditionnelle et lâattrait touristique, dĂ©pend dĂ©sormais dâun Ă©ventuel repreneur.
LibĂ©ration, Accusations de plagiat contre lâinfluenceuse Brooke Bellamy : les recettes de cuisine appartiennent-elles Ă quelquâun ?, 07/05/2025
Lâaffaire de plagiat visant lâinfluenceuse australienne Brooke Bellamy a relancĂ© un dĂ©bat ancien mais toujours actuel : Ă qui appartiennent les recettes de cuisine ? AccusĂ©e par deux consĆurs â Nagi Maehashi et Sally McKenney, toutes deux auteures et crĂ©atrices de contenus culinaires â dâavoir recopiĂ© mot pour mot une recette de baklava et une autre de gĂąteau Ă la vanille, Bellamy se retrouve au cĆur dâune polĂ©mique alimentĂ©e par les rĂ©seaux sociaux. Son livre de recettes âBake with Brookiâ, vendu Ă prĂšs de 100 000 exemplaires depuis octobre 2024, est au centre des critiques.
Bellamy nie les accusations, affirmant que ses recettes sont issues dâannĂ©es dâexpĂ©rimentations personnelles, bien quâelle admette sâinspirer dâautres crĂ©ateurs. Elle a cependant pris la dĂ©cision de retirer les recettes litigieuses dans les prochaines rééditions. Le cas rĂ©vĂšle une zone grise du droit dâauteur : si la formulation littĂ©raire dâune recette peut ĂȘtre protĂ©gĂ©e, la recette en tant que telle (les ingrĂ©dients et les Ă©tapes) ne constitue pas une âĆuvre de lâespritâ juridiquement protĂ©gĂ©e, selon la jurisprudence française.
Le sujet nâest pas nouveau. DĂ©jĂ au XVIIIe siĂšcle, des chefs comme Vincent La Chapelle Ă©taient accusĂ©s de copier des ouvrages antĂ©rieurs. Aujourdâhui, la viralitĂ© des contenus sur TikTok ou Instagram complexifie encore les choses. Beaucoup de crĂ©ateurs demandent au moins une forme de reconnaissance par un simple âtagâ, Ă dĂ©faut de protection lĂ©gale.
Des moyens alternatifs existent cependant pour revendiquer une forme de propriĂ©tĂ© sur une crĂ©ation culinaire : le dĂ©pĂŽt de brevets pour des techniques, comme lâavait fait JoĂ«l Robuchon, ou lâenregistrement de dessins et modĂšles pour protĂ©ger lâesthĂ©tique dâun plat, comme lâa fait Alain Passard.
Cette affaire souligne lâĂ©volution du rapport Ă la propriĂ©tĂ© intellectuelle dans la gastronomie Ă lâĂšre du numĂ©rique, oĂč le partage et lâappropriation de contenus sont instantanĂ©s. Si la protection stricte des recettes semble difficile Ă mettre en place, la reconnaissance de la paternitĂ© reste une revendication forte dans le milieu. Lâaffaire Bellamy en est lâillustration : mĂȘme si la loi ne condamne pas directement ce type de reproduction, la pression morale et sociale des communautĂ©s peut suffire Ă remettre en cause une rĂ©putation.
LâUsine Nouvelle, Cette start-up transforme le CO2... en beurre, 06/05/2025
La start-up amĂ©ricaine Savor innove radicalement dans la production de matiĂšres grasses alimentaires en dĂ©veloppant un âbeurreâ synthĂ©tisĂ© Ă partir de dioxyde de carbone (COâ) et de mĂ©thane, sans recours Ă lâagriculture. FondĂ©e en 2022, lâentreprise sâinscrit dans une dynamique de rupture avec les pratiques alimentaires classiques en contournant lâĂ©tape animale ou vĂ©gĂ©tale pour crĂ©er des lipides Ă partir de chaĂźnes de carbone obtenues par transformation chimique du gaz.
InstallĂ©e prĂšs de Chicago, Savor dispose dâun site industriel de 2 300 mÂČ qui vise une production hebdomadaire de 100 kg dâici la mi-2025. Sa premiĂšre gamme cible le secteur de la restauration avec des Ă©quivalents au beurre de vache, au beurre de cacao ou Ă lâhuile de palme. Ă terme, lâentreprise prĂ©voit de produire aussi des lipides comparables au lard ou aux huiles vĂ©gĂ©tales.
La technologie repose sur la capture de gaz comme le COâ, qui est ensuite mis sous pression et chauffĂ© pour former des chaĂźnes dâacides gras. Ces composants sont ensuite assemblĂ©s pour crĂ©er des matiĂšres grasses mimant le goĂ»t et la texture de celles dâorigine naturelle. Ce procĂ©dĂ© innovant permettrait ainsi de sâaffranchir des contraintes environnementales de lâagriculture et de rĂ©duire considĂ©rablement lâempreinte carbone des produits gras.
Soutenue par le fonds Breakthrough Energy de Bill Gates, qui investit dans des projets de rĂ©duction des gaz Ă effet de serre, Savor vise non seulement lâagroalimentaire mais aussi les cosmĂ©tiques, un secteur gourmand en huiles. Lâentreprise dĂ©veloppe Ă©galement des acides gras hybrides, mĂ©langeant ses lipides synthĂ©tiques Ă des dĂ©rivĂ©s vĂ©gĂ©taux, afin dâĂ©largir ses dĂ©bouchĂ©s.
En reproduisant les caractĂ©ristiques organoleptiques des graisses conventionnelles, Savor pourrait sĂ©duire les chefs et les industriels cherchant Ă combiner durabilitĂ© et performance culinaire. Reste Ă convaincre les consommateurs et les rĂ©gulateurs de lâinnocuitĂ© et de lâintĂ©rĂȘt nutritionnel de ces produits encore expĂ©rimentaux.
Les Ăchos, Nitrites, sel⊠A quoi ressemblera le jambon du futur ?, 07/05/2025
LâInstitut du porc (Ifip), situĂ© prĂšs de Rennes, dĂ©veloppe une approche globale pour rĂ©inventer la charcuterie française Ă lâaune des attentes sanitaires et nutritionnelles contemporaines. NĂ© de la fusion dâentitĂ©s techniques spĂ©cialisĂ©es dans lâĂ©levage et la transformation, cet institut emploie une centaine de personnes et bĂ©nĂ©ficie dâun budget de 12 millions dâeuros pour mener des recherches de pointe. Lâun de ses axes majeurs concerne la rĂ©duction des nitrites, du sel et des matiĂšres grasses dans les produits de charcuterie, sans compromettre la sĂ©curitĂ© alimentaire.
Dans ses installations, lâIfip expĂ©rimente des recettes allĂ©gĂ©es, compare les rĂ©sultats visuels et microbiologiques, et met au point des dispositifs technologiques pour amĂ©liorer les contrĂŽles qualitĂ©. Une machine permet par exemple dâanalyser en sĂ©rie jusquâĂ 1 200 jambons crus Ă lâheure afin de prĂ©dire leur tenue Ă la cuisson. Un autre dispositif, basĂ© sur la radiographie, sert Ă estimer automatiquement le rapport gras/maigre dâune carcasse, facilitant le suivi sans dissection.
Outre les innovations techniques, lâinstitut collabore avec les professionnels pour anticiper les normes Ă venir. DĂ©jĂ , certains industriels se conforment Ă des seuils infĂ©rieurs Ă la future rĂ©glementation europĂ©enne sur les nitrites. Des pistes novatrices, comme lâusage de bactĂ©riophages pour lutter contre les bactĂ©ries pathogĂšnes, sont aussi explorĂ©es.
Le secteur de la charcuterie est par ailleurs impactĂ© par la rĂ©forme du Nutriscore, qui pĂ©nalise fortement la teneur en sel, rendant difficiles les efforts de revalorisation nutritionnelle engagĂ©s. LâIfip cherche donc Ă conjuguer amĂ©lioration des recettes, maintien de la qualitĂ© gustative et maĂźtrise des risques sanitaires. Il sâintĂ©resse Ă©galement aux questions de bien-ĂȘtre animal et dâemballage durable, ce qui lui vaut une attention croissante Ă lâinternational.
Le jambon du futur, selon lâIfip, sera donc plus sain, plus sĂ»r, et produit avec des outils technologiques avancĂ©s. Mais cette transformation suppose un investissement consĂ©quent et un Ă©quilibre subtil entre attentes sociĂ©tales, contraintes techniques et rentabilitĂ© Ă©conomique.
Les Ăchos, De TikTok aux supermarchĂ©s : comment les mochis glacĂ©s ont conquis la Gen Z, 06/05/2025
Les mochis glacĂ©s, revisite occidentale du dessert japonais traditionnel, ont connu une ascension fulgurante dans la grande distribution française, notamment grĂące Ă une vidĂ©o virale sur TikTok en 2021. Ce format hybride de crĂšme glacĂ©e enveloppĂ©e dans une pĂąte de riz a sĂ©duit un public jeune, influencĂ© par les tendances asiatiques et les contenus « instagrammables ». Lâentreprise bretonne Tiliz, Ă lâorigine spĂ©cialisĂ©e dans les brochettes japonaises, a su rĂ©orienter sa production pour rĂ©pondre Ă cette demande croissante, portĂ©e par la gĂ©nĂ©ration Z.
InstallĂ©e Ă CrĂ©din, Tiliz a investi massivement pour adapter ses lignes de production, passant dâune palette produite en 2017 Ă plus de 35 millions de mochis vendus en 2024. Lâentreprise ambitionne dâen commercialiser 50 millions en 2025. Elle fournit aujourdâhui la majoritĂ© des distributeurs sous marques distributeurs, comme Franprix, Picard, puis Carrefour. Les rĂ©seaux sociaux dictent dĂ©sormais une grande partie de lâinnovation produit : mochis en forme de cĆur, fourrages au chocolat DubaĂŻ ou au matcha, ou encore formats Ă emporter, dits âon the goâ.
Le phénomÚne dépasse les rayons des grandes surfaces : les cinémas Pathé proposent aussi les mochis de Little Moons, marque pionniÚre sur le marché. Ce succÚs repose sur plusieurs facteurs : un produit visuellement attractif, une origine exotique mais adaptée au goût local, et une consommation compatible avec les modes de vie rapides des jeunes adultes.
Les Ăchos, Comment Petit Navire compte faire manger du thon Ă la Gen Z, 02/05/2025
Face Ă un marchĂ© du thon en conserve en perte de vitesse, notamment auprĂšs des jeunes, la marque Petit Navire tente un repositionnement stratĂ©gique. Appartenant au groupe thaĂŻlandais Thai Union, lâentreprise subit une baisse de ses ventes depuis les accusations mĂ©diatisĂ©es autour de la prĂ©sence de mercure dans certaines conserves. Pour reconquĂ©rir la gĂ©nĂ©ration Z, elle met lâaccent sur les bĂ©nĂ©fices santĂ©, la praticitĂ©, et une communication modernisĂ©e.
Le message principal : le thon est riche en protĂ©ines et en vitamines, avec un Nutri-score A ou B. Petit Navire souhaite le faire savoir via une nouvelle campagne de communication au slogan « Petit Navire, grande vague dâĂ©nergie », qui sâadresse clairement aux jeunes actifs soucieux de leur alimentation.
Autre levier : lâinnovation produit. La marque a lancĂ© « Et Hop », une gamme de thon en sachet souple, micro-ondable, plus facile Ă consommer que les boĂźtes classiques. Les recettes sont variĂ©es, prĂȘtes Ă lâemploi (citron-basilic, sauce tomateâŠ), avec une durĂ©e de conservation de 18 mois. Le prix est supĂ©rieur de 30 % Ă une boĂźte standard, mais jugĂ© justifiĂ© par la praticitĂ©. Cependant, ces sachets ne sont pas encore recyclables, un point sur lequel la marque promet des progrĂšs dâici 2026.
En parallĂšle, Petit Navire doit rassurer sur les risques sanitaires. Elle affirme avoir rĂ©alisĂ© plus de 3 000 tests de contrĂŽle sur le mercure en huit ans, sans dĂ©passement des seuils rĂ©glementaires. Elle publie dĂ©sormais ces rĂ©sultats en ligne, et annonce un doublement des contrĂŽles dĂšs 2025. Lâenjeu est de restaurer la confiance dans un contexte oĂč les critiques dâONG ont eu un impact commercial fort.
La diversification est aussi au programme. Petit Navire mise sur le frais (saumon fumĂ©, truite) pour relancer son chiffre dâaffaires, avec un investissement de 18 millions dâeuros sur 4 ans dans lâusine de Quimper. Lâobjectif est dâaugmenter la capacitĂ© de production de 30 %, en modernisant les procĂ©dĂ©s de tranchage et de fumage.
LSA, Dénatalité et évolution démographique : quels enseignements pour la grande consommation ?, 09/05/2025
Lâarticle sâintĂ©resse Ă lâimpact des Ă©volutions dĂ©mographiques sur la grande consommation. Vieillissement de la population, recul de la natalitĂ©, urbanisation, essor du tĂ©lĂ©travail, migrations internes : autant de transformations qui modifient la maniĂšre dont les Français consomment, stockent, cuisinent et achĂštent.
Le premier constat est le vieillissement accĂ©lĂ©rĂ© des mĂ©nages. En 2040, plus dâun tiers des foyers seront composĂ©s de personnes seules, souvent ĂągĂ©es. Cela pousse les industriels Ă revoir leurs formats (plus petits), leurs packagings (plus lisibles, faciles Ă ouvrir), et leurs portions (adaptĂ©es Ă des rĂ©gimes spĂ©cifiques). Le pouvoir dâachat des seniors, relativement stable, en fait une cible stratĂ©gique pour les marques.
Autre transformation majeure : lâessor du tĂ©lĂ©travail. Les repas pris Ă domicile se multiplient, les achats de plats prĂ©parĂ©s et de produits snacking Ă©voluent. Le commerce de proximitĂ© se renforce, tout comme la livraison Ă domicile, y compris en zone pĂ©riurbaine.
Lâarticle Ă©voque aussi lâimportance croissante de lâĂ©coresponsabilitĂ©. Les jeunes gĂ©nĂ©rations, moins nombreuses, mais plus exigeantes, attendent des marques des engagements forts : circuits courts, produits bio ou durables, emballages recyclables. Les produits jugĂ©s âsuperflusâ ou âtrop industrielsâ sont en perte de vitesse.
La montée des inégalités territoriales impacte aussi la distribution. Les zones rurales souffrent de la fermeture de commerces, tandis que les grandes villes voient exploser les formats premium ou spécialisés. Cela oblige les enseignes à adapter leur offre localement, en tenant compte des spécificités sociologiques.
Enfin, lâindividualisation croissante des choix de consommation pousse Ă la personnalisation : rĂ©gimes spĂ©cifiques (vĂ©gĂ©tarien, sans gluten, etc.), parcours client sur mesure, technologies de suivi nutritionnel. Les donnĂ©es collectĂ©es (via cartes de fidĂ©litĂ©, applis, etc.) deviennent un levier crucial pour rĂ©pondre Ă cette nouvelle segmentation.
En somme, la consommation de demain sera plus fragmentée, plus exigeante, plus locale⊠et plus ùgée. Les marques et distributeurs doivent anticiper ces mutations pour rester en phase avec une société française en pleine recomposition.
Modern Retail, In the âMAHAâ era, brands are under a microscope as consumers more closely scrutinize what goes into food and beverages, 07/05/2025
Dans le contexte du mouvement « Make America Healthy Again » (MAHA), les marques alimentaires font face Ă une surveillance croissante des consommateurs. AlimentĂ©e par les rĂ©seaux sociaux, cette tendance voit Ă©merger une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâ« experts en nutrition » autoproclamĂ©s qui nâhĂ©sitent pas Ă dĂ©noncer certains ingrĂ©dients ou procĂ©dĂ©s de fabrication. Lâarticle dĂ©crit comment des entreprises comme Banza, fabricant de pĂątes Ă base de pois chiches, ou David Protein, une jeune start-up de barres protĂ©inĂ©es, doivent dĂ©sormais anticiper ou rĂ©pondre Ă des accusations virales.
Lâaffaire Banza illustre cette pression : un rapport dâassociation lâaccuse de contenir trop de glyphosate. Lâentreprise a rĂ©agi publiquement, expliquant que ses tests internes rĂ©vĂ©laient des niveaux bien infĂ©rieurs aux normes autorisĂ©es. De mĂȘme, David Protein, critiquĂ©e pour lâusage de matiĂšres grasses modifiĂ©es (EPG), tente de dĂ©samorcer les polĂ©miques en communiquant directement sur X et TikTok.
Cette Ăšre de transparence forcĂ©e pousse les marques Ă intĂ©grer les attentes en matiĂšre de santĂ©, naturalitĂ© et traçabilitĂ© dans leur stratĂ©gie produit. Certaines, comme Lexington Bakes, vont jusquâĂ afficher lâorigine de chaque ingrĂ©dient directement sur lâemballage, citant leurs partenaires (Bobâs Red Mill, Wholesome Sweets). Califia Farms, de son cĂŽtĂ©, a lancĂ© une gamme âSimple & Organicâ sans huiles ni gommes controversĂ©es.
Les marques doivent dĂ©sormais justifier chaque ingrĂ©dient, et certains produits subissent des controverses rĂ©currentes (huiles de graines, Ă©dulcorants, arĂŽmes). Des applications comme Yuka ou des filtres comme le âSeed Oil Free Certifiedâ influencent lâachat, mettant en lumiĂšre le moindre composant suspect.
Le message est clair : la performance nutritionnelle ne suffit plus. Les entreprises doivent non seulement prouver leur efficacitĂ©, mais aussi leur Ă©thique et leur transparence. Cette pression peut ĂȘtre contre-productive, mais elle reflĂšte une demande rĂ©elle de clartĂ© dans un monde alimentaire saturĂ© de promesses marketing. Lâarticle conclut sur la nĂ©cessitĂ© de dialogue honnĂȘte avec les consommateurs, dans une Ă©poque oĂč lâĂ©motion prime souvent sur les faits, et oĂč la moindre faille de communication peut ruiner une image de marque.
The Guardian, Deliveroo agrees ÂŁ2.9bn takeover by US rival DoorDash, 06/05/2025
Deliveroo, fleuron britannique de la livraison de repas Ă domicile, a acceptĂ© une offre de rachat de 2,9 milliards de livres par lâamĂ©ricain DoorDash, leader du secteur aux Ătats-Unis. Cette opĂ©ration marque une nouvelle Ă©tape dans la consolidation du marchĂ© mondial de la livraison, dominĂ© par une poignĂ©e dâacteurs ultra-financĂ©s.
FondĂ©e en 2013, Deliveroo a connu une forte croissance, amplifiĂ©e durant la pandĂ©mie, mais a vu la demande chuter depuis. Lâoffre de DoorDash, Ă 180 pence par action, est bien infĂ©rieure au prix dâintroduction en bourse de 390 pence en 2021, une introduction qualifiĂ©e de fiasco Ă lâĂ©poque. MalgrĂ© cette dĂ©cote, le conseil dâadministration recommande la vente, voyant dans cette alliance une opportunitĂ© stratĂ©gique.
Le fondateur Will Shu, qui dĂ©tient 6,4 % du capital, devrait toucher environ 172 millions de livres. Les salariĂ©s, qui dĂ©tiennent collectivement 36,5 millions dâactions, recevront prĂšs de 66 millions au total si lâopĂ©ration est validĂ©e.
Le nouvel ensemble, fort de 27 700 salariĂ©s, couvrira 40 pays. DoorDash, qui emploie 23 700 personnes et travaille avec plus dâun million de livreurs, Ă©tend ainsi sa prĂ©sence en Europe et au Moyen-Orient. Deliveroo, actif dans neuf pays, a rĂ©cemment enregistrĂ© son premier bĂ©nĂ©fice annuel (12 millions de livres en 2024) sur un chiffre dâaffaires de 2,1 milliards.
Si la fusion pourrait entraĂźner jusquâĂ 830 suppressions de postes dans les fonctions support, DoorDash promet de limiter les licenciements via des dĂ©parts naturels et des gels dâembauche. Le siĂšge londonien de Deliveroo sera maintenu, et les contrats avec les livreurs ne seront pas modifiĂ©s Ă court terme.
LâopĂ©ration sâinscrit dans un double contexte : une rationalisation post-Covid du secteur de la livraison, et une pression accrue sur la rentabilitĂ© des acteurs aprĂšs des annĂ©es de croissance financĂ©e Ă perte. DoorDash, qui a aussi rachetĂ© la plateforme de rĂ©servation SevenRooms, cherche Ă Ă©largir son Ă©cosystĂšme de services.
The Washington Post, Is apple cider vinegar good for your health? Hereâs what the science says, 02/05/2025
Le vinaigre de cidre jouit dâune solide rĂ©putation comme remĂšde naturel, supposĂ© bĂ©nĂ©fique pour la santĂ©. Lâarticle examine ce que dit rĂ©ellement la science sur le sujet. Plusieurs Ă©tudes suggĂšrent que le vinaigre de cidre peut aider Ă rĂ©duire la glycĂ©mie, amĂ©liorer lĂ©gĂšrement le taux de cholestĂ©rol et favoriser une modeste perte de poids. Il contient Ă©galement des probiotiques lorsquâil est non pasteurisĂ©, ce qui en ferait un alliĂ© potentiel du microbiote intestinal.
Cependant, les experts nuancent ces bienfaits. Les Ă©tudes disponibles sont en gĂ©nĂ©ral de petite taille et mĂ©thodologiquement limitĂ©es. Les rĂ©sultats sont souvent modestes, et les bĂ©nĂ©fices potentiels ne sont pas garantis. En outre, le vinaigre peut interagir nĂ©gativement avec certains mĂ©dicaments, notamment ceux pour le diabĂšte ou lâhypertension, et causer des effets indĂ©sirables (hypokaliĂ©mie, irritation Ćsophagienne, Ă©rosion dentaire).
Il est dĂ©conseillĂ© de consommer du vinaigre de cidre pur. Les diĂ©tĂ©ticien·nes recommandent plutĂŽt de lâintĂ©grer dans lâalimentation â vinaigrettes, marinades â ou de le diluer dans de lâeau. Ă faibles doses (1 Ă 2 cuillĂšres par jour), il est globalement sans risque pour une personne en bonne santĂ©.
Historiquement, le vinaigre est utilisé depuis plus de 2 000 ans, notamment par Hippocrate, pour ses vertus antiseptiques. Il est obtenu par fermentation de matiÚres végétales (pommes, raisins, céréales), une premiÚre fois en alcool, puis en acide acétique grùce à des bactéries. Le vinaigre de cidre brut, non filtré, conserve ces micro-organismes bénéfiques, appelés « mÚre de vinaigre ».
Lâarticle souligne que certaines Ă©tudes montrent un ralentissement de la vidange gastrique, ce qui pourrait expliquer une rĂ©duction de lâappĂ©tit et un meilleur contrĂŽle glycĂ©mique. Dâautres recherches indiquent une lĂ©gĂšre perte de poids, mais il est difficile de dĂ©terminer si câest dĂ» au vinaigre lui-mĂȘme ou au rĂ©gime hypocalorique souvent associĂ©
Forbes, Is Erewhon, With Its $22 Smoothies, Success Or Satire?, 06/05/2025
Erewhon, chaĂźne de supermarchĂ©s haut de gamme Ă Los Angeles, est devenue une icĂŽne culturelle. Entre smoothies Ă 22 dollars, fraises Ă 19 dollars piĂšce et rayons impeccablement Ă©clairĂ©s, lâenseigne incarne une vision extrĂȘme de la santĂ© comme luxe. FondĂ©e en 1966 Ă Boston par des adeptes de lâalimentation macrobiotique, Erewhon a changĂ© de cap en sâimplantant en Californie, pour Ă©pouser pleinement le modĂšle du bien-ĂȘtre marchandisĂ©.
Aujourdâhui, avec dix magasins, lâenseigne gĂ©nĂšre plus de 170 millions de dollars de bĂ©nĂ©fices annuels. Son succĂšs repose sur une stratĂ©gie dâexclusivitĂ© : Erewhon ne vend pas seulement des produits, elle vend une esthĂ©tique, un style de vie. Chaque article semble faire lâobjet dâun choix moral : lait cru ou pasteurisĂ© ? viande bio ou grass-fed ? AdaptogĂšnes ou cryothĂ©rapie ?
Loin de se moquer de lâobsession santĂ©, Erewhon la met en valeur jusquâĂ lâextrĂȘme. Le moindre achat y devient un acte symbolique, renforcĂ© par la prĂ©sence de cĂ©lĂ©britĂ©s et de produits co-signĂ©s par Hailey Bieber ou Bella Hadid. Les rĂ©seaux sociaux jouent un rĂŽle essentiel : ĂȘtre vu avec un smoothie Erewhon, câest afficher un statut, une discipline, une performance de santĂ©.
Cette logique rappelle Ă©trangement celle du roman âErewhonâ de Samuel Butler, satire du XIXe siĂšcle oĂč la maladie est traitĂ©e comme un crime. Ici aussi, lâobsession de puretĂ© aboutit Ă une forme dâĂ©litisme sanitaire : si vous ĂȘtes malade, câest que vous nâavez pas pris les bons complĂ©ments ou que vous nâavez pas assez dĂ©pensĂ© pour votre bien-ĂȘtre.
Lâarticle questionne ainsi la frontiĂšre entre bien-ĂȘtre et ostentation, transparence et marketing. Erewhon nâest pas une parodie du monde du wellness : elle en est lâapothĂ©ose. Elle traduit une Ă©poque oĂč la santĂ© est devenue marchandise, et oĂč lâalimentation se confond avec la quĂȘte de perfection corporelle.
Le succĂšs dâErewhon interroge : sommes-nous encore capables de distinguer une dĂ©marche santĂ© sincĂšre dâun simulacre destinĂ© Ă flatter lâego ? Dans une sociĂ©tĂ© oĂč pour certains 19 dollars la fraise ne choque plus, lâenseigne illustre les dĂ©rives les plus performatives de lâalimentation contemporaine.
Financial Times, The resilient coffee discovery that could save our morning brew, 07/05/2025
Une dĂ©couverte botanique pourrait transformer lâavenir du cafĂ© face aux dĂ©fis du changement climatique. Aaron Davis, spĂ©cialiste des cafĂ©iers au Royal Botanic Gardens de Kew (Royaume-Uni), a exhumĂ© une espĂšce oubliĂ©e : Coffea stenophylla, originaire des plaines chaudes de Sierra Leone. Contrairement aux variĂ©tĂ©s les plus consommĂ©es (arabica et robusta), stenophylla rĂ©siste mieux Ă la chaleur, Ă la sĂ©cheresse et aux maladies tout en offrant une saveur proche de lâarabica.
Historiquement cultivĂ©e mais tombĂ©e dans lâoubli, cette espĂšce a Ă©tĂ© redĂ©couverte en 2018 grĂące Ă une collaboration entre Davis, lâexpert local Daniel Sarmu, lâuniversitĂ© de Greenwich et des ONG comme Welthungerhilfe. Des plants sauvages ont Ă©tĂ© replantĂ©s dans des parcelles expĂ©rimentales en Sierra Leone, avec lâobjectif de relancer une filiĂšre locale. Le premier cafĂ© issu de ces cultures est attendu en 2025.
En parallĂšle, une autre espĂšce prometteuse, Coffea excelsa, est testĂ©e en Ouganda. Ses racines profondes lui permettent de mieux rĂ©sister au stress hydrique. Sa premiĂšre rĂ©colte est sur le point dâarriver sur le marchĂ© britannique. Les chercheurs explorent mĂȘme des greffes combinant stenophylla (goĂ»t) et excelsa (rĂ©sistance), afin dâoptimiser les qualitĂ©s agronomiques.
Ces espĂšces pourraient offrir une alternative durable aux cafĂ©iers classiques, menacĂ©s par lâĂ©lĂ©vation des tempĂ©ratures, les sĂ©cheresses et les maladies. Alors que la consommation mondiale ne cesse de croĂźtre, notamment en Afrique et en Chine, la prĂ©servation de la biodiversitĂ© cafĂ©iĂšre devient un enjeu Ă©conomique et environnemental majeur.
Le projet sâinscrit dans une vision Ă long terme : documenter finement les conditions climatiques de culture, sĂ©lectionner les plants les plus prometteurs et construire des filiĂšres de qualitĂ©. La prĂ©sence dans stenophylla de la thĂ©acrine â molĂ©cule similaire Ă la cafĂ©ine mais sans ses effets secondaires â pourrait aussi sĂ©duire de nouveaux profils de consommateurs.
Cette redĂ©couverte rappelle que la biodiversitĂ© est une assurance face aux bouleversements futurs. En perdant des espĂšces oubliĂ©es, nous perdons aussi des solutions potentielles. Coffea stenophylla nâest pas seulement une curiositĂ© botanique : elle incarne une piste concrete pour garantir notre dose quotidienne de cafĂ© face Ă un climat de plus en plus instable.
Food & Wine, 12 Types of Honey, From Clover to Manuka â and How to Use Them, 06/05/2025
Le miel est bien plus quâune simple alternative au sucre : câest un produit de terroir dont le goĂ»t et les caractĂ©ristiques varient selon la plante butinĂ©e par les abeilles. Cet article propose un tour dâhorizon de 12 types de miels, en expliquant leurs origines florales, leurs propriĂ©tĂ©s et les meilleures façons de les utiliser en cuisine.
On y dĂ©couvre le miel dâacacia, clair et stable, parfait pour les boissons ou les sauces, et le miel de trĂšfle, trĂšs courant aux Ătats-Unis, au goĂ»t floral et doux. Le miel de sarrasin, plus sombre et intense, se prĂȘte Ă des plats robustes comme le saumon ou les cocktails fumĂ©s. Dâautres variĂ©tĂ©s plus exotiques sont mises en avant : manuka (Nouvelle-ZĂ©lande), connu pour ses vertus mĂ©dicinales ; tupelo, issu de zones marĂ©cageuses ; ou encore fireweed, appelĂ© le âchampagne du mielâ pour sa finesse.
Lâarticle rappelle aussi les diffĂ©rences de traitement : le miel brut (non chauffĂ©) conserve ses enzymes et probiotiques, tandis que le miel crĂ©meux est volontairement cristallisĂ© pour une texture tartinable. Le miel non filtrĂ© conserve les rĂ©sidus naturels de pollen et de cire. Enfin, les miels peuvent ĂȘtre monofloraux (issus dâune seule espĂšce vĂ©gĂ©tale) ou polyfloraux (mĂ©langes de plusieurs).
Chaque miel a son usage culinaire : le miel dâoranger est idĂ©al pour les vinaigrettes, celui de sauge pour des plats de pĂątes, et le miel chaud (infusĂ© au piment) pour napper des fromages ou des viandes. Lâarticle conseille aussi dâacheter du miel local pour une meilleure traçabilitĂ©, et de bien lire les Ă©tiquettes pour identifier la provenance et le mode de production.
Eater, Every Food Collab Now Is Completely Bonkers, 05/05/2025
Lâarticle sâinterroge avec ironie sur lâexplosion actuelle des collaborations alimentaires, devenues de plus en plus absurdes. Sâinspirant du mouvement dadaĂŻste du dĂ©but du XXe siĂšcle, lâauteure Jaya Saxena compare ces collabs Ă une forme de rĂ©sistance au non-sens ambiant : quand le monde devient illogique, la rĂ©ponse commerciale semble lâĂȘtre aussi.
Si les collaborations entre chefs ou marques alimentaires avaient au dĂ©part du sens (croisement dâunivers culinaires, stratĂ©gie marketing ciblĂ©e), le phĂ©nomĂšne a dĂ©rivĂ©. Aujourdâhui, on assiste Ă des associations inattendues et incohĂ©rentes : une sauce piquante créée avec une marque de shampooing, un dentifrice saveur cupcake, ou une boisson Ă©nergisante inspirĂ©e dâun rouge Ă lĂšvres.
Lâobjectif nâest plus vraiment gastronomique, mais de gĂ©nĂ©rer du âbuzzâ, attirer lâattention Ă tout prix sur les rĂ©seaux sociaux, et provoquer une rĂ©action â mĂȘme de rejet. Ce brouillage des genres reflĂšte la logique du marketing numĂ©rique : un produit ne doit plus juste ĂȘtre consommĂ©, il doit ĂȘtre vu, partagĂ©, commentĂ©. Plus câest improbable, mieux câest.
Certaines collaborations relĂšvent dâun vĂ©ritable âbranding croisĂ©â : Fishwife et Fly By Jing pour un saumon au piment, ou Chamberlain Coffee avec une marque de cosmĂ©tiques pour une boisson parfumĂ©e. Mais dâautres semblent sorties dâun gĂ©nĂ©rateur alĂ©atoire. Cette surenchĂšre est symptomatique dâun marchĂ© saturĂ©, oĂč attirer un public volatile passe par le spectaculaire.
Le phĂ©nomĂšne touche aussi les influenceurs, les chefs et les marques DTC (direct-to-consumer). Il rĂ©vĂšle un changement plus profond dans la consommation : lâaliment devient un support de narration, une extension de lâidentitĂ© du consommateur, un mĂ©dia Ă part entiĂšre. On nâachĂšte plus une sauce ou un mochi pour le goĂ»t, mais pour la blague, la story Instagram, le âlikeâ.
New York Times, WeightWatchers Files for Bankruptcy Amid Wave of New Weight-Loss Methods, 07/05/2025
WeightWatchers, gĂ©ant historique de la minceur aux Ătats-Unis, a dĂ©posĂ© le bilan alors que le marchĂ© des solutions de perte de poids est bouleversĂ© par lâessor fulgurant des mĂ©dicaments comme Ozempic ou Wegovy. Lâentreprise, qui misait depuis des dĂ©cennies sur un modĂšle fondĂ© sur le comptage des calories, les groupes de soutien et lâabonnement Ă long terme, se retrouve dĂ©suĂšte face Ă des traitements mĂ©dicaux jugĂ©s plus rapides et efficaces.
La popularité croissante des médicaments à base de sémaglutide, initialement destinés aux diabétiques mais rapidement adoptés pour la perte de poids, a radicalement changé les attentes des consommateurs. En quelques mois, les patients ont préféré ces traitements, souvent prescrits et remboursés, aux régimes classiques. Résultat : les abonnements WeightWatchers ont chuté, et la marque peine à se réinventer.
Pour tenter de se relancer, WeightWatchers avait investi dans lâacquisition de la start-up Sequence, spĂ©cialisĂ©e dans la tĂ©lĂ©mĂ©decine et la prescription de traitements amaigrissants. Ce virage vers le mĂ©dical nâa cependant pas suffi Ă enrayer lâhĂ©morragie financiĂšre. Le dĂ©pĂŽt de bilan vise Ă restructurer la dette, tout en maintenant les activitĂ©s numĂ©riques et les consultations.
Lâarticle souligne une tendance plus large : la perte de poids devient un marchĂ© pharmaceutique, avec des promesses mĂ©dicalisĂ©es qui sĂ©duisent bien plus que les rĂ©gimes fondĂ©s sur la volontĂ© individuelle. Cette bascule remet en question lâensemble des programmes traditionnels, y compris ceux promus par les assurances ou les employeurs.
La faillite de WeightWatchers, emblĂšme des annĂ©es 90 et 2000, est ainsi le symbole dâun changement de paradigme : de la discipline collective Ă lâefficacitĂ© pharmacologique individuelle. Les experts interrogĂ©s sâinquiĂštent cependant des effets Ă long terme : dĂ©pendance aux mĂ©dicaments, accĂšs inĂ©gal, ou effets secondaires encore mal connus.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey