đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-09
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
LibĂ©ration, DiabĂšte, cancers, carences⊠Les rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens passĂ©s au crible de lâAnses, 13/03/2025
Le Monde, La revanche des viandards : comment la culture de la ripaille fait prospérer le « gastronationalisme », 15/03/2025
Foodbev, Sauces and condiments drive M&A activity in food and beverage industry, 10/03/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, La consigne de verre fait son retour, malgré de nombreuses résistances, 09/03/2025
La France relance la consigne du verre à grande échelle dans quatre régions (à partir de mai) dans le cadre de la loi anti-gaspillage. Cette initiative, baptisée "ReUse" et pilotée par l'éco-organisme Citeo, implique un millier de magasins et une cinquantaine d'industriels de l'alimentaire et de la boisson. L'objectif est d'encourager le réemploi des bouteilles et bocaux en verre afin de réduire la production de plastique à usage unique, tout en s'inscrivant dans une économie circulaire. Cependant, cette transition n'est pas sans difficultés.
Le modĂšle français, qui avait progressivement abandonnĂ© la consigne Ă partir des annĂ©es 1950, accuse un retard considĂ©rable par rapport Ă des pays comme l'Allemagne, oĂč 41,8 % des bouteilles en verre Ă©taient rĂ©utilisĂ©es en 2019. En France, le taux de rĂ©emploi des emballages mĂ©nagers Ă©tait de seulement 1,1 % en 2023, loin de l'objectif de 10 % fixĂ© pour 2027. Les industriels s'inquiĂštent des coĂ»ts logistiques et des modifications profondes Ă apporter aux chaĂźnes de production.
Pour rĂ©ussir cette mutation, plusieurs enjeux doivent ĂȘtre relevĂ©s : la standardisation des contenants, la mutualisation des efforts entre industriels, et la sensibilisation des consommateurs. Citeo a dĂ©jĂ mis en place un circuit de collecte et de lavage via le collectif Go! RĂ©emploi, qui rĂ©unit plusieurs acteurs du secteur. Toutefois, la question de la rentabilitĂ© reste centrale : un taux de retour des emballages de 85 % est nĂ©cessaire pour que le systĂšme soit viable.
Par ailleurs, un autre débat fait rage : la coexistence entre la consigne pour réemploi et celle pour recyclage du plastique. Si cette derniÚre est imposée par l'Union européenne à partir de 2029, elle pourrait fragiliser la filiÚre du réemploi du verre. Les défenseurs de l'économie circulaire appellent à un engagement politique plus fort pour favoriser la réduction des déchets à la source.
LibĂ©ration, Trump menace de droits de douane Ă 200 % sur les champagnes et vins français et de lâUE, Paris «dĂ©terminĂ© Ă riposter», 13/03/2025
Donald Trump a menacĂ© dâimposer des droits de douane de 200 % sur les champagnes, vins et alcools europĂ©ens si lâUE ne retire pas sa taxe de 50 % sur le whisky amĂ©ricain. Cette dĂ©claration sâinscrit dans une montĂ©e des tensions commerciales entre Washington et Bruxelles, le prĂ©sident amĂ©ricain accusant lâUE de tirer profit des Ătats-Unis.
La rĂ©action française a Ă©tĂ© immĂ©diate. Le ministre du Commerce extĂ©rieur, Laurent Saint-Martin, a affirmĂ© que Paris Ă©tait « dĂ©terminĂ© Ă riposter » et dĂ©fendrait ses filiĂšres. Il dĂ©nonce une « surenchĂšre » de Trump dans une guerre commerciale injustifiĂ©e. Les producteurs de vins et spiritueux expriment leur inquiĂ©tude face Ă ces reprĂ©sailles. Nicolas Ozanam, directeur gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS), regrette que leur secteur soit une fois de plus utilisĂ© comme monnaie dâĂ©change dans des conflits qui le dĂ©passent.
Les Ătats-Unis reprĂ©sentent le premier marchĂ© dâexportation des vins et spiritueux français, avec 3,8 milliards dâeuros de ventes en 2024. Une surtaxe de 200 % pourrait tripler le prix des bouteilles sur place, mettant en pĂ©ril leur compĂ©titivitĂ©. La filiĂšre est dĂ©jĂ fragilisĂ©e par les sanctions commerciales chinoises, qui ont entraĂźnĂ© une baisse de 25 % des exportations vers lâAsie. Une taxation amĂ©ricaine aggraverait encore la situation et menacerait des milliers dâemplois.
Depuis son retour Ă la Maison-Blanche, Trump a intensifiĂ© lâusage des droits de douane comme outil de nĂ©gociation, visant dâabord le Canada, le Mexique et la Chine. Jusquâici, lâEurope avait Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e, mais Trump prĂ©voit dâappliquer une taxation « rĂ©ciproque » Ă partir du 2 avril, alignant les taxes sur les produits importĂ©s sur celles imposĂ©es aux exportations amĂ©ricaines.
Lâavenir de ce conflit dĂ©pend des nĂ©gociations entre Bruxelles et Washington. La Commission europĂ©enne assure quâelle dĂ©fendra les intĂ©rĂȘts du continent, tout en restant ouverte au dialogue. Une solution diplomatique est cruciale pour Ă©viter une guerre commerciale qui pourrait avoir des consĂ©quences dĂ©sastreuses sur le secteur viticole europĂ©en.
LâUsine Nouvelle, Pourquoi le secteur agroalimentaire sâinquiĂšte de la guerre commerciale avec les Etats-Unis, 13/03/2025
Le secteur agroalimentaire français est Ă©galement en alerte face aux tensions commerciales croissantes entre lâUnion europĂ©enne et les Ătats-Unis. Depuis plusieurs mois, les nĂ©gociations commerciales entre les deux blocs sont marquĂ©es par des menaces de droits de douane supplĂ©mentaires sur des produits clĂ©s de lâagriculture et de lâagroalimentaire. Ces tensions, alimentĂ©es par des dĂ©saccords sur les politiques de subventions agricoles et les normes environnementales, risquent dâavoir des rĂ©percussions importantes sur les exportations françaises.
Les Ătats-Unis, premier marchĂ© hors Europe pour les produits agroalimentaires français, envisagent dâimposer des taxes douaniĂšres sur des produits phares comme le vin, les fromages, la charcuterie et les spiritueux. Une telle dĂ©cision pourrait fragiliser de nombreux producteurs, dĂ©jĂ affectĂ©s par la hausse des coĂ»ts de production et les contraintes rĂ©glementaires accrues. De plus, lâincertitude entourant ces Ă©changes nuit Ă la visibilitĂ© des exportateurs, qui peinent Ă anticiper leurs stratĂ©gies commerciales.
Lâindustrie agroalimentaire europĂ©enne craint Ă©galement des reprĂ©sailles dans dâautres secteurs. Certains acteurs amĂ©ricains demandent une ouverture accrue du marchĂ© europĂ©en aux produits agricoles amĂ©ricains, notamment ceux issus de lâagriculture intensive, qui ne rĂ©pondent pas toujours aux normes europĂ©ennes en matiĂšre de qualitĂ© et de traçabilitĂ©. Cette situation met en pĂ©ril le modĂšle agricole français, basĂ© sur des produits de terroir et une forte valorisation des appellations dâorigine contrĂŽlĂ©e (AOC).
Face Ă ces menaces, les professionnels du secteur appellent Ă une rĂ©ponse politique forte. Plusieurs syndicats et fĂ©dĂ©rations agroalimentaires demandent Ă lâUnion europĂ©enne de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des producteurs locaux en nĂ©gociant des accords Ă©quilibrĂ©s. Ils rĂ©clament Ă©galement des mesures de soutien en cas dâaugmentation des droits de douane, comme des aides financiĂšres ou des dispositifs de diversification des marchĂ©s dâexportation.
En attendant, certains producteurs commencent Ă explorer de nouvelles opportunitĂ©s commerciales en Asie et au Moyen-Orient pour rĂ©duire leur dĂ©pendance au marchĂ© amĂ©ricain. Dâautres misent sur une montĂ©e en gamme et une communication renforcĂ©e autour du savoir-faire français pour maintenir leur attractivitĂ©. Cependant, la situation reste incertaine et pourrait Ă©voluer rapidement en fonction des dĂ©cisions politiques prises des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique.
Si cette guerre commerciale venait Ă sâintensifier, elle pourrait redessiner les flux dâĂ©changes internationaux et obliger les entreprises agroalimentaires françaises Ă revoir en profondeur leur stratĂ©gie de dĂ©veloppement Ă lâexport.
LibĂ©ration, DiabĂšte, cancers, carences⊠Les rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens passĂ©s au crible de lâAnses, 13/03/2025
LâAgence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire (Anses) publie deux expertises sur les rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens et vĂ©gĂ©taliens, analysant leurs bĂ©nĂ©fices et risques pour la santĂ©. Ces rapports visent Ă Ă©clairer les consommateurs et Ă formuler des recommandations pour garantir un Ă©quilibre nutritionnel optimal.
Selon lâĂ©tude, lâadoption dâun rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien ou vĂ©gĂ©talien prĂ©sente plusieurs avantages. Les personnes excluant la viande et le poisson rĂ©duisent leur risque de dĂ©velopper un diabĂšte de type 2, des maladies cardiovasculaires et certains cancers (estomac, prostate, hĂ©matologiques). Une consommation moindre de viande et de charcuterie limite Ă©galement lâobĂ©sitĂ© et les troubles cardiomĂ©taboliques. Toutefois, lâAnses prĂ©cise que les preuves scientifiques restent insuffisantes pour Ă©tablir un lien direct et irrĂ©futable entre ces rĂ©gimes et la prĂ©vention de certaines maladies.
Cependant, ces diĂštes ne sont pas sans risques. Les vĂ©gĂ©taliens, en particulier, prĂ©sentent une probabilitĂ© plus Ă©levĂ©e de fractures osseuses et dâhypospadias (malformation urĂ©trale chez lâenfant). Les carences en fer, iode, vitamines B12, B2, B6 et D, ainsi quâen zinc (notamment chez les hommes vĂ©gans), sont Ă©galement prĂ©occupantes. LâAnses recommande donc des « rĂ©gimes optimisĂ©s » et une supplĂ©mentation pour combler ces dĂ©ficits. En France, lâoffre dâaliments enrichis en B12 et autres nutriments essentiels reste encore limitĂ©e, rendant la supplĂ©mentation indispensable.
Lâagence dĂ©taille des repĂšres alimentaires adaptĂ©s aux adultes vĂ©gĂ©tariens et vĂ©gĂ©taliens. Un lacto-ovovĂ©gĂ©tarien devrait consommer 700 g de fruits et lĂ©gumes par jour, 75 g de lĂ©gumes secs, 170 g de fĂ©culents complets, 65 g dâolĂ©agineux, 350 g de substituts aux produits laitiers, 30 g dâhuiles, et un apport limitĂ© en Ćufs et fromages. Le recours Ă un mĂ©decin nutritionniste est conseillĂ© pour adapter ces recommandations Ă chaque individu.
En conclusion, si les rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens et vĂ©gĂ©taliens offrent des bĂ©nĂ©fices pour la santĂ©, ils nĂ©cessitent une vigilance accrue en matiĂšre de nutrition. LâAnses insiste sur lâimportance dâun suivi alimentaire rigoureux pour Ă©viter les carences et garantir un Ă©quilibre nutritionnel adaptĂ© aux besoins de chacun.
La Tribune, La périphérie urbaine, nouveau champ de bataille des boulangeries, 05/03/2025
Les boulangeries industrielles comme Ange, Marie BlachÚre, Louise ou Feuillette ont multiplié leur présence en périphérie des villes françaises ces derniÚres années, adoptant des stratégies marketing agressives et profitant de la standardisation des produits. Ces enseignes, souvent installées à proximité des grandes surfaces ou le long des axes routiers, attirent une clientÚle variée grùce à des prix attractifs et à une politique de promotions continues. Leur modÚle repose sur une organisation optimisée, des process industrialisés et des volumes de production élevés, leur permettant d'offrir des produits à des prix compétitifs.
Face Ă cette expansion, les artisans boulangers doivent s'adapter pour ne pas disparaĂźtre. Certains adoptent des stratĂ©gies diffĂ©rentes, misant sur la qualitĂ©, les circuits courts et la spĂ©cialisation de leurs produits. Ă Tonneins, par exemple, un artisan boulanger a dĂ©libĂ©rĂ©ment choisi de monter en gamme plutĂŽt que d'imiter les promotions agressives de la concurrence. Son chiffre d'affaires est en hausse, preuve qu'une partie des consommateurs est prĂȘte Ă payer plus cher pour une qualitĂ© supĂ©rieure et une production plus locale.
Malgré tout, la concurrence reste rude. Les franchises industrielles bénéficient d'une capacité d'achat massive leur permettant de négocier des prix avantageux sur les matiÚres premiÚres, ce qui pénalise les artisans. Pour beaucoup, la solution passe par une différenciation plus marquée, à travers des spécialités régionales, un service personnalisé et un ancrage local renforcé.
L'avenir du secteur se jouera sur la capacitĂ© des artisans Ă innover tout en prĂ©servant leur savoir-faire. Si certains arrivent Ă tirer leur Ă©pingle du jeu, d'autres pourraient ĂȘtre contraints de cĂ©der face Ă la puissance des grandes chaĂźnes. Cette bataille commerciale soulĂšve aussi des questions plus larges sur l'Ă©volution du modĂšle alimentaire en France et sur l'avenir des commerces de proximitĂ© dans un marchĂ© de plus en plus concurrentiel.
Les Ăchos, Les boulangeries, nouveaux bistrots de la France urbaine, 10/03/2025
Boulangeries toujours. Face à l'évolution des modes de consommation et aux difficultés économiques, celles-ci se transforment pour devenir des lieux hybrides entre commerce de proximité et restauration rapide. Au-delà du pain et des viennoiseries, elles diversifient leur offre avec des sandwichs, des salades et des boissons chaudes pour capter une clientÚle plus large et générer de nouveaux revenus. Cette stratégie leur permet de mieux résister à la concurrence des grandes chaßnes et des boulangeries industrielles qui grignotent des parts de marché.
Cependant, cette mutation a un coût. L'installation de cuisines adaptées, le recrutement de personnel supplémentaire et la mise en place d'une logistique plus complexe pÚsent sur les marges. De plus, les boulangers doivent faire face à une inflation galopante qui touche les matiÚres premiÚres (farine, beurre, sucre), l'énergie et les emballages. En réponse, certains misent sur des produits à forte valeur ajoutée, comme les pains spéciaux, les recettes bio ou les options sans gluten.
Le dĂ©veloppement de ces boulangeries-bistrots suit Ă©galement une tendance sociĂ©tale : les consommateurs recherchent de plus en plus des lieux de convivialitĂ© oĂč ils peuvent manger rapidement sans sacrifier la qualitĂ©. Certaines enseignes, comme Feuillette, dont nous parlions juste au-dessus, ont dĂ©veloppĂ© un modĂšle proche du coffee shop, avec une ambiance chaleureuse et une offre gourmande allant au-delĂ du pain traditionnel.
Toutefois, ce virage stratĂ©gique n'est pas sans risque. Les boulangeries qui s'engagent dans cette diversification doivent veiller Ă ne pas perdre leur identitĂ©. Un Ă©quilibre subtil doit ĂȘtre trouvĂ© entre tradition et modernitĂ© pour conserver une clientĂšle fidĂšle tout en attirant de nouveaux consommateurs. Si certaines enseignes parviennent Ă faire de cette mutation un succĂšs, d'autres risquent de subir de plein fouet la pression financiĂšre et les changements d'habitudes alimentaires. L'avenir de la boulangerie artisanale repose donc sur sa capacitĂ© Ă innover tout en restant fidĂšle Ă son savoir-faire.
Le Monde, La revanche des viandards : comment la culture de la ripaille fait prospérer le « gastronationalisme », 15/03/2025
Alors que la consommation de viande diminue en France, une contre-culture Ă©merge autour de la « ripaille », valorisant une gastronomie gĂ©nĂ©reuse et traditionnelle. Dans les bistrots branchĂ©s ou sur les rĂ©seaux sociaux, lâengouement pour les viandes persillĂ©es, les banquets festifs et lâimage dâun terroir authentique connaĂźt un regain de popularitĂ©. Cette tendance, incarnĂ©e par des Ă©tablissements comme Gueuleton, sâoppose aux discours prĂŽnant la rĂ©duction de la consommation de viande pour des raisons sanitaires et environnementales.
FondĂ© en 2012 par Arthur Edange et Vincent Bernard-Comparat, Gueuleton est devenu un empire de la bonne chĂšre, avec 27 restaurants, un service traiteur et une websĂ©rie suivie par des milliers dâabonnĂ©s. Son succĂšs repose sur une mise en scĂšne de la tradition culinaire française, oĂč la convivialitĂ© et le plaisir de manger priment sur toute considĂ©ration diĂ©tĂ©tique. Dans un contexte oĂč 41 % des Français disent avoir rĂ©duit leur consommation de viande, les restaurants comme Gueuleton ou Bonvivant affichent pourtant une croissance constante, misant sur une expĂ©rience gastronomique immersive et nostalgique.
Toutefois, cette cĂ©lĂ©bration de la viande sâaccompagne dâune dimension identitaire, voire politique. Certains influenceurs, comme Grand Gaulois ou Les Moustachus en Vadrouille, associent la cuisine du terroir Ă une exaltation des valeurs françaises traditionnelles, parfois teintĂ©es de chauvinisme. Ce phĂ©nomĂšne, qualifiĂ© de « gastronationalisme », exploite une imagerie rustique et un discours opposĂ© aux tendances vĂ©ganes ou flexitariennes. Pour ses dĂ©tracteurs, il sâagit dâune rĂ©action Ă lâĂ©volution des mĆurs alimentaires, perçue comme une menace pour lâidentitĂ© culinaire française.
Dans cette mouvance, les banquets festifs comme ceux du Canon Français ou de La Grande Ripaille sĂ©duisent un public en quĂȘte dâune convivialitĂ© perdue, cĂ©lĂ©brant le patrimoine gastronomique avec abondance. Toutefois, cette mise en scĂšne du terroir peut parfois flirter avec un nationalisme sous-jacent, entre rĂ©fĂ©rences au passĂ© et rejet implicite des nouvelles tendances alimentaires.
Si la ripaille reste avant tout un plaisir culinaire, elle cristallise un dĂ©bat plus large sur lâĂ©volution de la gastronomie française. Entre attachement aux traditions et ouverture aux nouvelles pratiques, la cuisine devient un terrain dâaffrontement culturel oĂč chacun dĂ©fend sa vision du bien-manger.
Ouest France, Gaspillage alimentaire : un Français jette encore 24 kg de nourriture comestible chaque année, 09/03/2025
Malgré une prise de conscience croissante et des lois visant à réduire le gaspillage alimentaire, les Français jettent encore en moyenne 24 kg de nourriture comestible par an. Ce chiffre alarmant met en lumiÚre les difficultés à modifier les habitudes de consommation et à instaurer des pratiques plus responsables tout au long de la chaßne alimentaire.
La loi Garot de 2016 a posé les premiÚres bases en interdisant aux grandes surfaces de jeter des produits alimentaires encore consommables, les obligeant à les redistribuer à des associations. En 2020, la loi Anti-Gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) a renforcé cet arsenal législatif en fixant un objectif de réduction de 50 % du gaspillage d'ici 2025 pour la distribution et la restauration collective, et d'ici 2030 pour l'industrie agroalimentaire et les consommateurs.
Cependant, atteindre ces objectifs reste un dĂ©fi. Les experts soulignent que si des rĂ©ductions de 20 Ă 30 % sont possibles avec des actions ciblĂ©es, aller au-delĂ de 50 % nĂ©cessite des changements profonds de comportements. Accepter des fruits et lĂ©gumes imparfaits, limiter la surabondance dans les rayons des supermarchĂ©s et adapter les portions en restauration sont autant de leviers qui doivent ĂȘtre intensifiĂ©s.
Des initiatives comme Too Good To Go, qui permet aux commerçants de vendre à prix réduit leurs invendus, montrent que des solutions existent et fonctionnent. Selon une étude de l'ADEME, une réduction drastique du gaspillage est possible avec des gestes simples, comme mieux planifier ses courses ou conserver les aliments de maniÚre optimale. La sensibilisation reste une clé pour faire évoluer les mentalités et inscrire la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les habitudes quotidiennes.
Eater, How Restaurants and Home Cooking Permanently Changed After the COVID-19 Pandemic, 11/03/2025
La pandĂ©mie de COVID-19 a profondĂ©ment modifiĂ© les habitudes alimentaires, tant pour les restaurants que pour les particuliers. Entre la montĂ©e en puissance de la livraison, la popularitĂ© croissante du fait-maison et lâessor de nouvelles tendances culinaires, lâimpact de cette crise se fait encore ressentir aujourdâhui.
Les restaurants ont dĂ» repenser leurs modĂšles Ă©conomiques en sâadaptant Ă la digitalisation et Ă la diversification des services. Le dĂ©veloppement des plateformes de livraison a Ă©tĂ© une vĂ©ritable bouĂ©e de sauvetage pour de nombreux Ă©tablissements, bien que cela ait entraĂźnĂ© une dĂ©pendance accrue aux gĂ©ants comme Uber Eats et Deliveroo. Certains restaurateurs ont mĂȘme investi dans des cuisines fantĂŽmes (dark kitchens) dĂ©diĂ©es uniquement aux commandes en ligne.
CĂŽtĂ© consommateurs, la crise sanitaire a renforcĂ© lâattrait pour la cuisine maison. Le retour aux fourneaux, encouragĂ© par la fermeture des restaurants et les restrictions sanitaires, a favorisĂ© la dĂ©couverte de nouvelles pratiques culinaires, comme la fermentation, la boulangerie artisanale ou encore le batch cooking. Cette tendance persiste aujourdâhui, avec une demande accrue pour des ingrĂ©dients de qualitĂ©, biologiques et locaux.
Par ailleurs, la pandĂ©mie a accĂ©lĂ©rĂ© certaines mutations structurelles dans le secteur de la restauration. Les Ă©tablissements misent de plus en plus sur des concepts hybrides, mĂȘlant restauration sur place, vente Ă emporter et e-commerce gastronomique. Certains chefs Ă©toilĂ©s ont ainsi lancĂ© leurs propres lignes de produits (sauces, condiments, plats prĂ©parĂ©s) pour toucher une clientĂšle plus large et compenser les pertes liĂ©es aux restrictions passĂ©es.
Si le monde de la restauration a retrouvĂ© un semblant de normalitĂ©, il reste marquĂ© par des dĂ©fis persistants : la pĂ©nurie de main-dâĆuvre, lâinflation sur les matiĂšres premiĂšres et la nĂ©cessitĂ© de repenser lâexpĂ©rience client. Dans ce contexte, seuls les acteurs capables dâinnover tout en prĂ©servant une identitĂ© forte tireront leur Ă©pingle du jeu.
Forbes, From Kitchen To Table: Robotics Is Reshaping Hospitality, 12/03/2025
La robotique sâimpose progressivement dans le secteur de la restauration et de lâhĂŽtellerie. Face aux difficultĂ©s de recrutement post-pandĂ©mie, les restaurateurs et hĂŽteliers investissent de plus en plus dans des solutions automatisĂ©es pour compenser le manque de personnel. Des robots serveurs aux machines automatisĂ©es pour la prĂ©paration des repas, la technologie transforme lâexpĂ©rience client tout en optimisant les coĂ»ts dâexploitation.
Des entreprises comme Richtech Robotics dĂ©veloppent des robots capables de remplir des tĂąches rĂ©pĂ©titives, comme le service en salle ou la gestion des commandes en cuisine. Lâobjectif nâest pas de remplacer totalement le personnel humain, mais de libĂ©rer les serveurs des tĂąches les plus ingrates pour leur permettre de se concentrer sur lâexpĂ©rience client. Cette tendance sâinscrit dans une logique plus large de digitalisation du secteur, avec la montĂ©e en puissance des bornes de commande et des systĂšmes de paiement sans contact.
Les Ă©tablissements de luxe, tout comme les chaĂźnes de restauration rapide, explorent ces solutions pour rĂ©pondre aux attentes dâune clientĂšle de plus en plus exigeante en matiĂšre de rapiditĂ© et dâefficacitĂ©. Certains restaurants haut de gamme intĂšgrent mĂȘme des robots mixologues ou baristas capables de prĂ©parer des cocktails et cafĂ©s sur-mesure avec une prĂ©cision inĂ©galĂ©e.
Toutefois, cette transformation suscite des interrogations. La robotisation peut-elle rĂ©ellement prĂ©server lâauthenticitĂ© de lâexpĂ©rience gastronomique ? Certains experts soulignent que lâinteraction humaine reste essentielle dans lâindustrie hĂŽteliĂšre et que lâexcĂšs de technologie pourrait dĂ©shumaniser le service. De plus, lâinvestissement initial pour ces technologies reste Ă©levĂ©, ce qui pourrait limiter leur adoption par les petits Ă©tablissements.
MalgrĂ© ces dĂ©fis, la tendance semble inĂ©luctable. Avec la poursuite des innovations en intelligence artificielle et en automatisation, la restauration de demain pourrait ĂȘtre radicalement diffĂ©rente, offrant un Ă©quilibre entre efficacitĂ© technologique et chaleur humaine.
Modern Retail, How indie chocolate brands are navigating record-high cocoa prices, 13/03/2025
L'industrie du chocolat est en pleine tourmente avec une flambĂ©e sans prĂ©cĂ©dent des prix du cacao, qui ont atteint des sommets en 2024, dĂ©passant les records Ă©tablis en 1977. Cette hausse est due Ă des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes et Ă une diminution des rĂ©coltes en Afrique et en AmĂ©rique du Sud, les principaux producteurs mondiaux. Pour les grandes marques, la capacitĂ© dâabsorber ces coĂ»ts est plus aisĂ©e, mais pour les chocolatiers indĂ©pendants, cette crise constitue un vĂ©ritable dĂ©fi.
Les petites entreprises doivent redoubler de crĂ©ativitĂ© pour maintenir la qualitĂ© de leurs produits tout en restant rentables. Certains, comme la marque Maeve, renforcent leurs partenariats avec des fournisseurs de cacao pour garantir un approvisionnement stable et Ă©viter des hausses trop brutales. D'autres optent pour des achats groupĂ©s ou des contrats Ă long terme afin de lisser les fluctuations des prix. Une autre stratĂ©gie consiste Ă diversifier lâoffre en intĂ©grant des produits contenant moins de cacao, comme des snacks Ă base de noix ou des enrobages chocolatĂ©s plus fins.
En parallĂšle, certaines marques mettent en avant leurs pratiques Ă©thiques et leur engagement pour une production durable afin de justifier des prix plus Ă©levĂ©s auprĂšs des consommateurs. La transparence devient ainsi un levier marketing essentiel : expliquer pourquoi le prix du chocolat augmente permet de sensibiliser le public et dâassurer une meilleure acceptation des hausses tarifaires.
MalgrĂ© la crise, le marchĂ© du chocolat reste solide, avec une demande toujours Ă©levĂ©e. En 2024, les ventes de confiseries chocolatĂ©es ont dĂ©passĂ© les 28 milliards de dollars, confirmant que les consommateurs restent attachĂ©s Ă ces produits. Toutefois, pour les chocolatiers indĂ©pendants, lâenjeu est dĂ©sormais de sâadapter sans compromettre leur identitĂ© ni la fidĂ©litĂ© de leur clientĂšle.
Fast Company, Government study aims to understand ultra-processed foodsâ impact on health, 12/03/2025
Une Ă©tude menĂ©e par les National Institutes of Health (NIH) aux Ătats-Unis tente de mieux comprendre les effets des aliments ultra-transformĂ©s sur la santĂ©. Ce type d'aliments, qui reprĂ©sente plus de 70 % de l'offre alimentaire amĂ©ricaine, est souvent associĂ© Ă l'obĂ©sitĂ© et Ă d'autres maladies chroniques. Toutefois, les mĂ©canismes exacts expliquant pourquoi ces produits poussent Ă une surconsommation calorique restent flous.
L'étude se distingue par sa rigueur scientifique : au lieu de se baser sur des déclarations personnelles, elle utilise des mesures continues sur 24 heures pour suivre précisément les effets des aliments consommés par les participants. Ces derniers sont soumis à des régimes strictement contrÎlés pendant plusieurs semaines, afin d'observer les différences entre une alimentation à base de produits ultra-transformés et une alimentation plus naturelle.
Les premiers résultats sont sans appel : les participants ayant suivi un régime ultra-transformé ont consommé en moyenne 1 000 calories de plus par jour que ceux ayant une alimentation moins transformée, ce qui a entraßné une prise de poids significative. Plusieurs hypothÚses sont avancées : la présence d'additifs qui modifient la perception du rassasiement, la densité énergétique élevée de ces aliments ou encore leur texture et leur goût qui encouragent une consommation excessive.
Ces travaux sont cruciaux alors que la rĂ©glementation sur les aliments ultra-transformĂ©s est encore trĂšs limitĂ©e. Le secrĂ©taire Ă la SantĂ©, Robert F. Kennedy Jr., souhaite en faire une prioritĂ© en rĂ©visant les normes nutritionnelles, notamment celles applicables aux repas scolaires. Toutefois, certains experts estiment que ces Ă©tudes doivent ĂȘtre prolongĂ©es pour analyser les effets Ă long terme.
Si ces conclusions sont confirmées, elles pourraient ouvrir la voie à des réformes profondes dans l'industrie agroalimentaire et à une meilleure éducation nutritionnelle pour limiter la consommation de ces produits potentiellement nocifs pour la santé.
Los Angeles Times, One of the worldâs best restaurants is launching its own coffee delivered to your door, 06/03/2025
Dans un marchĂ© oĂč la diversification est devenue essentielle, Noma, lâun des meilleurs restaurants du monde a dĂ©cidĂ© de se lancer dans la livraison de cafĂ© haut de gamme directement au domicile des clients (une information qui nâavait dâailleurs pas Ă©chapper Ă Joris, aka Les Tasters). Cette initiative sâinscrit dans une tendance croissante des grands chefs et restaurateurs Ă Ă©largir leur offre au-delĂ des murs de leurs Ă©tablissements, cherchant Ă fidĂ©liser leur clientĂšle et Ă toucher un public plus large.
Le projet repose sur une sĂ©lection de cafĂ©s rares et de haute qualitĂ©, issus de plantations durables et torrĂ©fiĂ©s selon des procĂ©dĂ©s artisanaux. Lâobjectif est de proposer une expĂ©rience sensorielle comparable Ă celle dâun restaurant Ă©toilĂ©, mais accessible Ă domicile. En misant sur une approche premium et en valorisant lâexpertise du chef dans la sĂ©lection des grains et lâĂ©laboration des arĂŽmes, la marque espĂšre sĂ©duire un marchĂ© exigeant et en quĂȘte dâauthenticitĂ©.
Ce modĂšle Ă©conomique permet non seulement de gĂ©nĂ©rer une nouvelle source de revenus, mais aussi dâaccroĂźtre la notoriĂ©tĂ© du restaurant. Avec la montĂ©e en puissance du e-commerce alimentaire et lâintĂ©rĂȘt croissant pour des produits gastronomiques Ă domicile, cette stratĂ©gie pourrait inspirer dâautres Ă©tablissements haut de gamme Ă explorer des initiatives similaires.
Cependant, le succĂšs dâun tel projet dĂ©pend de plusieurs facteurs : la logistique de distribution, le maintien dâune qualitĂ© constante et la capacitĂ© Ă raconter une histoire autour du produit. Le marketing joue un rĂŽle clĂ©, notamment Ă travers le storytelling et la mise en avant des valeurs du restaurant (savoir-faire, durabilitĂ©, excellence gustative). En parallĂšle, la concurrence sur le marchĂ© du cafĂ© de spĂ©cialitĂ© est fĂ©roce, avec des acteurs dĂ©jĂ bien Ă©tablis.
Si ce pari est rĂ©ussi, il pourrait ouvrir la voie Ă de nouvelles opportunitĂ©s pour les restaurants cherchant Ă diversifier leurs revenus sans compromettre leur image de marque. Ce modĂšle tĂ©moigne dâune Ă©volution du secteur de la gastronomie, oĂč lâexpĂ©rience culinaire ne se limite plus Ă un repas au restaurant, mais sâĂ©tend dĂ©sormais jusque dans le quotidien des consommateurs.
Foodbev, Sauces and condiments drive M&A activity in food and beverage industry, 10/03/2025
Lâindustrie agroalimentaire connaĂźt une intensification des opĂ©rations de fusion et acquisition (M&A), en particulier dans le segment des sauces et condiments. Ces produits, de plus en plus prisĂ©s par les consommateurs Ă la recherche de saveurs variĂ©es et authentiques, attirent les grands groupes qui cherchent Ă diversifier leur portefeuille et Ă capitaliser sur cette tendance.
Les acquisitions rĂ©centes illustrent bien cette dynamique. Plusieurs grandes marques investissent dans des entreprises spĂ©cialisĂ©es dans les sauces artisanales ou les condiments exotiques afin de rĂ©pondre Ă une demande croissante pour des produits plus premium et diffĂ©renciĂ©s. La recherche de diversification sâexplique aussi par lâĂ©volution des habitudes alimentaires : les consommateurs privilĂ©gient davantage les expĂ©riences gustatives nouvelles, qu'il s'agisse de sauces fermentĂ©es, dâĂ©pices rares ou de condiments dâinspiration internationale.
Un autre moteur de cette consolidation du marchĂ© est lâessor de lâalimentation saine et durable. Les grandes entreprises du secteur cherchent Ă intĂ©grer des marques proposant des ingrĂ©dients naturels, biologiques et peu transformĂ©s, afin de sâaligner sur les prĂ©occupations croissantes des consommateurs en matiĂšre de nutrition et dâimpact environnemental. Les startups innovantes, axĂ©es sur la transparence et la qualitĂ© des matiĂšres premiĂšres, sont ainsi des cibles privilĂ©giĂ©es pour ces rachats.
Toutefois, cette ruĂ©e vers les acquisitions nâest pas sans dĂ©fi. Le marchĂ© Ă©tant de plus en plus fragmentĂ©, il devient difficile dâidentifier les entreprises rĂ©ellement capables de sâimposer sur le long terme. De plus, la forte inflation des matiĂšres premiĂšres et les tensions gĂ©opolitiques impactent la rentabilitĂ© des nouvelles acquisitions. Pour rĂ©ussir, les groupes doivent donc faire preuve dâune grande agilitĂ© et bien intĂ©grer ces nouvelles marques sans altĂ©rer leur identitĂ©.
New York Times, High Prices Hit a French Classic: Beef Bourguignon, 09/03/2025
Le bĆuf bourguignon, emblĂšme de la gastronomie française, est aujourdâhui frappĂ© de plein fouet par lâinflation. Ă Paris, le restaurant Bouillon Chartier, rĂ©putĂ© pour offrir une cuisine traditionnelle Ă prix abordable, subit les consĂ©quences de la hausse du coĂ»t des ingrĂ©dients. Le prix du bĆuf a triplĂ© ces derniĂšres annĂ©es en raison de lâaugmentation des coĂ»ts de lâalimentation animale, des engrais et de lâĂ©nergie nĂ©cessaire aux abattoirs et aux transports. Les autres composants du plat, tels que les carottes, le beurre et les pĂątes coquillettes, ont Ă©galement vu leurs prix grimper de 20 Ă 30 %.
Pour maintenir des prix accessibles, les restaurateurs sont contraints dâabsorber ces hausses, rĂ©duisant leurs marges jusquâĂ 20 %. Toutefois, certains doivent prendre des dĂ©cisions radicales, comme retirer temporairement le plat de la carte lorsque les prix deviennent insoutenables. En janvier, le bĆuf bourguignon a ainsi disparu du menu de Bouillon Chartier pendant une semaine en raison dâune flambĂ©e soudaine des prix de la viande.
Au-delĂ des restaurants, cette hausse des prix affecte aussi les mĂ©nages. De plus en plus de consommateurs limitent leurs achats de viande rouge ou se tournent vers des alternatives moins coĂ»teuses. Dans un contexte de crise du pouvoir dâachat, les habitudes alimentaires Ă©voluent, et la consommation de plats mijotĂ©s traditionnels tend Ă diminuer.
Lâinflation alimentaire en Europe, bien que redescendue de son pic post-pandĂ©mie, reste persistante, alimentĂ©e par les tensions gĂ©opolitiques et la volatilitĂ© des marchĂ©s agricoles. Face Ă cette situation, certains chefs et restaurateurs explorent de nouvelles stratĂ©gies : approvisionnement local, rĂ©vision des recettes ou menus adaptĂ©s Ă la saisonnalitĂ© des produits. Toutefois, la question demeure : le modĂšle des brasseries populaires comme Bouillon Chartier pourra-t-il survivre Ă ces bouleversements Ă©conomiques ?
Anses, AVIS relatif Ă lâĂ©tablissement de repĂšres alimentaires destinĂ©s aux personnes suivant un rĂ©gime dâexclusion de tout ou partie des aliments dâorigine animale, 03/02/2025 + Anses, RepĂšres alimentaires destinĂ©s aux personnes suivant un rĂ©gime dâexclusion de tout ou partie des aliments dâorigine animale â vĂ©gĂ©tariens, Juin 2024
Les deux rapports de lâAnses mentionnĂ©s dans lâarticle de LibĂ©ration.
Rabobank, Appetite for change: Anti-obesity medications could reshape the food packaging industry, 12/03/2025
LâĂ©tude explore lâimpact des mĂ©dicaments anti-obĂ©sitĂ©, notamment les agonistes du GLP-1 comme Ozempic et Wegovy, sur lâindustrie de lâemballage alimentaire. Ces traitements, initialement dĂ©veloppĂ©s pour le diabĂšte, modifient les comportements alimentaires en rĂ©duisant lâappĂ©tit et en favorisant des choix plus sains. Cette transition entraĂźne un dĂ©clin de la demande pour les aliments ultra-transformĂ©s et caloriques, et une augmentation des produits plus sains et nutritifs, impactant ainsi lâindustrie de lâemballage.
Impact sur lâindustrie de lâemballage :
1. RĂ©duction globale des volumes dâemballage : la baisse de la consommation alimentaire entraĂźne une diminution de la demande en emballages alimentaires.
2. Changement de formats : les portions individuelles et contrÎlées remplacent progressivement les formats multi-serves.
3. Adaptation des matériaux :
⹠Emballages plastiques flexibles : forte croissance pour les aliments frais (fruits, fromages, snacks protéinés), mais recul pour les snacks transformés.
⹠Plastiques rigides : baisse pour les formats multi-serves et augmentation pour les emballages individuels de produits sains (yaourts, boissons protéinées).
âą Verre : recul pour lâalcool et les condiments sucrĂ©s, mais opportunitĂ©s dans les boissons fermentĂ©es et les aliments premium.
⹠Carton : baisse des emballages pour produits transformés, mais hausse pour les aliments fonctionnels et les substituts sains.
Face à cette tendance, des géants comme Nestlé, Conagra et General Mills adaptent leurs produits et emballages en proposant des aliments plus riches en protéines et pauvres en sucres, compatibles avec les nouveaux comportements alimentaires des consommateurs prenant ces médicaments.
LâĂ©tude recommande aux entreprises du secteur dâinnover en dĂ©veloppant des emballages plus durables, pratiques et adaptĂ©s aux nouvelles attentes (formats individuels, matĂ©riaux recyclables). LâadaptabilitĂ© et lâanticipation des Ă©volutions du marchĂ© seront essentielles pour tirer parti de ces changements.
Merci Ă Isabelle Senand de lâavoir partagĂ©e sur LinkedIn.
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O. Frey