🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2025-06
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
La Tribune, Le marché de la crevette ne connaît pas la crise, 07/02/2025
The Grocer, How functional food is targeting brain health and wellness, 12/02/2025
Financial Times, The carnivore strikes back, 10/02/2025
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Échos, Vins et spiritueux : les exportations ont résisté en 2024, mais restent sous la menace des taxes Trump, 11/02/2025
Les exportations françaises de vins et spiritueux ont montré une résilience en 2024, avec des volumes stables mais un chiffre d'affaires en recul de 4 %, atteignant 15,6 milliards d'euros. Cette performance est marquée par des défis persistants, notamment les menaces de taxes douanières de l'administration Trump et les tensions commerciales avec la Chine.
Après une baisse des volumes en 2023, le secteur a réussi à stabiliser les expéditions en 2024, bien que les revenus aient diminué en raison de la baisse des prix et des tensions géopolitiques. Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), souligne une perte significative de 29 millions de caisses depuis 2022, équivalant à la production combinée de Bordeaux et de Bourgogne.
Les vins ont mieux résisté que les spiritueux, avec une légère hausse en volume mais une baisse de 3 % en valeur, affectée par le déclin des ventes de champagne. Les bordeaux continuent de souffrir, tandis que les vins blancs de Bourgogne et du Languedoc montrent une nette progression.
Les spiritueux, quant à eux, ont subi un repli de 6,5 % en valeur, en grande partie à cause de la chute des commandes chinoises suite à une enquête antidumping sur les brandys européens. Les ventes de cognac et d'armagnac en Chine se sont effondrées de 21,7 %, passant sous la barre du milliard d'euros.
Les États-Unis, premier marché pour les exportations françaises, ont vu une croissance de 5 % des commandes, en partie due à des expéditions de précaution face aux menaces de taxes. La FEVS appelle à une intervention diplomatique pour sécuriser le secteur, soulignant l'importance des décisions de l'administration Trump pour l'avenir de la filière en 2025.
La situation reste tendue, avec des appels à une intervention gouvernementale pour apaiser les tensions commerciales et protéger les exportations françaises de vins et spiritueux.
Les Échos, Wine Paris 2025 : pourquoi les vins californiens sont-ils si chers ?, 10/02/2025
Les vins californiens, souvent perçus comme hors de prix, sont le reflet d'une production coûteuse et d'une forte demande locale. Un domaine comme Glendale Ranch, dans la Napa Valley, est mis en vente pour 100 millions de dollars, illustrant les prix élevés des terres viticoles dans cette région. Les coûts de production incluent des terres onéreuses, une main-d'œuvre qualifiée, et des pratiques viticoles biologiques. De plus, les vins doivent être vieillis pendant trois ans avant d'être commercialisés, sans bénéficier de primeurs comme en France.
Les taxes sur la plus-value des investissements dans les vignobles ajoutent également aux coûts. Par exemple, la propriété de Florence Cathiard, Smith Haut Lafitte à Bordeaux et Cathiard Vineyard en Californie, fait face à des taxes annuelles de 500 000 dollars pour les améliorations apportées. Ces coûts élevés se répercutent sur le prix final des bouteilles, rendant les vins californiens parmi les plus chers au monde.
Les vins californiens, bien que chers, ne se résument pas à la Napa et à la Sonoma. La production californienne, quatrième au niveau mondial, offre une grande diversité de terroirs et de cépages. Wine Paris 2025 a mis en avant cette diversité avec 60 domaines californiens présents, cherchant à élargir la gamme de vins disponibles sur le marché français.
Des vins comme le chardonnay de The Hilt ou le cabernet sauvignon de Newton Vineyard, bien que moins chers que les vins les plus prestigieux, restent relativement onéreux par rapport à la moyenne des vins californiens. L'objectif est de surprendre les palais français avec des cépages comme le chardonnay et le pinot noir, tout en restant compétitifs face aux vins européens.
Les producteurs californiens misent sur l'authenticité et la qualité de leurs vins pour séduire les consommateurs français. Ils espèrent que la découverte de nouvelles appellations et de nouveaux cépages incitera les amateurs de vin à explorer davantage les vins californiens, au-delà des étiquettes les plus connues et les plus coûteuses.
Les Échos, Wine Paris 2025 : l'incroyable succès du vin pétillant belge Ruffus, 09/02/2025
Le vin pétillant belge Ruffus, produit près de Mons, connaît un succès retentissant, avec une liste d'attente de 7 000 personnes et un délai d'attente de cinq ans pour devenir client. Le domaine des Agaises, créé en 2002, produit exclusivement des vins effervescents, très prisés des Belges, qui sont parmi les plus grands consommateurs de champagne au monde.
Le domaine, qui produit 400 000 bouteilles par an, prévoit d'étendre sa production en plantant dix hectares supplémentaires. Cependant, cela ne suffira pas à répondre à la demande croissante. Ruffus se positionne en prix juste en dessous des champagnes, entre 20 et 25 euros, et se distingue du prosecco italien et du cava espagnol.
Le succès de Ruffus repose sur la qualité de ses vins, produits sur un terroir calcaire exposé plein sud, et sur la maturité croissante des vignes, accentuée par le réchauffement climatique. Le millésime 2024 a été particulièrement difficile en raison du gel et de la coulure, réduisant la récolte de 70 %.
Le domaine, qui réalise 99 % de ses ventes en Belgique, envisage d'explorer les marchés internationaux pour diversifier ses débouchés, anticipant une saturation du marché belge dans les dix à quinze prochaines années. Cette expansion pourrait permettre à Ruffus de toucher de nouveaux consommateurs et de renforcer sa position sur le marché des vins pétillants.
L'engouement pour Ruffus illustre une tendance plus large vers la valorisation des produits locaux et authentiques. Les consommateurs belges, fiers de leur patrimoine viticole, montrent un fort attachement à ce vin pétillant, qui incarne à la fois tradition et modernité.
Le Monde, Les exportations d’alcools tricolores reculent sur fond de conjoncture défavorable et de tensions internationales, 11/02/2025
Les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de 4 % en 2024, atteignant 15,6 milliards d'euros, après une baisse de 5,9 % en 2023. Ce repli est principalement dû à la chute des ventes de cognac et de champagne, affectées par une conjoncture économique défavorable et des tensions internationales.
Le cognac, en particulier, a subi une baisse de 10,9 % de son chiffre d'affaires, en grande partie à cause de la chute des expéditions vers la Chine, qui a imposé des mesures antidumping sur les brandys européens. Les exportations de champagne ont également diminué en volume et en valeur, affectées par une déconsommation mondiale et un contexte économique morose.
Les vins tranquilles sous appellation d'origine contrôlée ont mieux résisté, avec un chiffre d'affaires de 5,28 milliards de dollars, en baisse limitée de 1,4 %. Cependant, des disparités existent, avec les vins de Bordeaux en souffrance et ceux de Bourgogne en meilleure forme.
Les tensions commerciales avec les États-Unis ajoutent à l'incertitude, avec des menaces de taxes douanières qui pourraient affecter jusqu'à 25 % des exportations françaises de vins et spiritueux. La filière appelle à une intervention diplomatique pour sécuriser les échanges commerciaux et protéger les exportations françaises.
La baisse des exportations de vins et spiritueux français reflète une tendance plus large de réduction de la consommation d'alcool dans le monde. Les consommateurs, de plus en plus soucieux de leur santé, se tournent vers des alternatives moins alcoolisées ou non alcoolisées. Cette évolution pose un défi majeur pour les producteurs français, qui doivent innover et diversifier leur offre pour répondre à ces nouvelles préférences.
LSA, E-commerce alimentaire français : les 10 chiffres clés de ce marché en forte en croissance en 2024, 12/02/2025
L'e-commerce alimentaire en France a connu une croissance significative en 2024, avec une hausse de 6 % du chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente, selon les chiffres de NielsenIQ. Cette dynamique est principalement portée par les pure players, qui ont enregistré une augmentation de 15,8 % de leurs ventes. Les applications de livraison de repas, telles qu'Uber Eats et Deliveroo, sont particulièrement populaires, avec 25 % des Français les utilisant 2 à 3 fois par mois.
Les enseignes traditionnelles ont également vu leur activité en ligne croître de 8,2 %, avec E.Leclerc en tête, réalisant 18,7 % de ses ventes via ses sites marchands. Cette performance est soutenue par un réseau dense de drives, incluant des drives piétons. Auchan suit avec 16,4 % de ses ventes en ligne, tandis que Monoprix montre un léger recul.
La croissance de l'e-commerce alimentaire s'explique en grande partie par la cannibalisation des ventes des hypermarchés et supermarchés. Les jeunes consommateurs, cependant, semblent moins enclins à faire leurs courses en ligne, avec une baisse de 1,7 % des achats pour cette population entre 2023 et 2024. Cette tendance pourrait indiquer un retour partiel vers les achats physiques pour cette tranche d'âge, peut-être en raison d'une préférence pour l'expérience en magasin ou des contraintes logistiques liées à la livraison.
L'étude de NielsenIQ souligne également une augmentation de la fréquence d'achat en ligne et une fidélisation accrue des consommateurs. Les 35-64 ans restent la principale tranche d'âge pour les achats alimentaires en ligne, bien que les jeunes montrent des signes de désintérêt croissant. Cette évolution reflète un changement dans les habitudes de consommation, avec une préférence pour la commodité et la rapidité des achats en ligne, tout en mettant en lumière les défis pour les enseignes traditionnelles face à la montée des pure players.
Les enseignes doivent donc adapter leurs stratégies pour répondre à ces nouvelles dynamiques, en investissant davantage dans les infrastructures de livraison et en améliorant l'expérience utilisateur sur leurs plateformes en ligne. La personnalisation des offres et des promotions pourrait également jouer un rôle clé dans la rétention des clients, en particulier parmi les jeunes consommateurs.
La Tribune, Le marché de la crevette ne connaît pas la crise, 07/02/2025
Le marché de la crevette en France est en pleine expansion, avec une production annuelle de 65 000 tonnes et un marché de la grande distribution représentant 13 600 tonnes. La consommation de crevettes a augmenté de plus de 50 % en cinq ans, atteignant 268 millions d'euros en 2024.
La crevette, plus accessible en termes de prix, résiste à l'inflation et séduit les consommateurs français. Selon une étude Ifop, 67 % des Français déclarent en consommer, faisant de la crevette le fruit de mer le plus consommé en 2024. Cependant, la production nationale ne répond pas à la demande, nécessitant des importations massives d'Amérique du Sud et d'Asie.
Labeyrie Fine Foods, leader sur le segment des crevettes décortiquées en grande distribution, détient 38 % des parts de marché en valeur et 31 % en volume. L'entreprise a investi 18 millions d'euros dans la modernisation de son usine de Saint-Aignan-de-Grandlieu, près de Nantes, pour renforcer sa compétitivité.
L'usine, qui produit 7 000 tonnes de crevettes par an, pourrait atteindre une capacité de 18 000 tonnes d'ici cinq à sept ans. Labeyrie Fine Foods prévoit d'étendre ses activités en France et à l'international, notamment en Belgique et en Suisse, pour accompagner la croissance du marché de la crevette.
La popularité de la crevette s'explique par sa polyvalence culinaire et sa valeur nutritive. Les consommateurs apprécient sa facilité de préparation et son goût, ce qui en fait un incontournable des repas familiaux et des occasions spéciales. La demande croissante pour des produits de la mer durables pourrait également stimuler le marché de la crevette, en encourageant des pratiques de pêche et d'aquaculture plus responsables.
L’Usine Nouvelle, La taxe soda, un juteux rapport de force entre industriels et pouvoirs publics, 13/02/2025
La taxe soda, introduite en 2012 et révisée fin 2024, pourrait voir ses recettes doubler en 2025, passant de 400 millions d'euros à 800 millions d'euros. Cette taxe, qui cible les boissons non alcoolisées en fonction de leur teneur en sucre, est au cœur d'un débat entre industriels et pouvoirs publics.
Les industriels craignent que cette hausse de taxe n'affecte les 11 000 emplois et 38 usines de la filière en France. Ils soulignent que les sodas ne représentent que 4 % des apports en sucre quotidien des Français, bien que cette moyenne cache des disparités. Les autorités sanitaires recommandent une consommation modérée des sucres libres, ajoutés ou séparés de la matrice de l'aliment.
La taxe soda, perçue comme une fiscalité comportementale plutôt qu'incitative, pourrait entraîner des hausses de prix de l'ordre de 10 % pour les consommateurs. Les industriels, par l'intermédiaire du Syndicat des boissons sans alcool, mettent en avant le poids de cette décision pour la classe politique, soulignant la nécessité de trouver un équilibre entre objectifs de santé publique et sauvegarde des emplois industriels.
Les industriels plaident pour une fiscalité incitative qui encouragerait la réduction de la teneur en sucre des boissons. Ils proposent que les entreprises qui diminuent la quantité de sucre dans leurs produits bénéficient d'une réduction de la taxe. Cette approche pourrait inciter les fabricants à innover et à reformuler leurs recettes pour offrir des options plus saines aux consommateurs.
CNBC, Wholesale egg prices have ‘blown way past’ record highs, analyst says, 10/02/2025
Les prix de gros des œufs aux États-Unis ont atteint des niveaux records en raison d'une épidémie de grippe aviaire, qui a décimé les élevages de poules pondeuses. Les prix de gros pour une douzaine de gros œufs blancs ont atteint 8 dollars, dépassant largement le précédent record de 5,46 dollars en décembre 2022.
Cette flambée des prix est principalement due à la grippe aviaire, une maladie hautement contagieuse et mortelle pour les volailles, qui a entraîné la mort de plus de 40 millions de poules pondeuses en 2024. Les stocks de coquilles d'œufs sont environ 15 % à 16 % inférieurs à la moyenne des cinq dernières années, créant une pénurie qui pèse sur les prix.
Les consommateurs commencent à ressentir l'impact, avec des détaillants comme Trader Joe's et Costco limitant les achats d'œufs. Les restaurants, comme Waffle House, ont également augmenté les prix des plats contenant des œufs. Les prix de détail des œufs ont augmenté de 65 % entre décembre 2023 et décembre 2024, et la pression sur les prix ne semble pas se relâcher.
Les experts prévoient que les prix de gros continueront d'augmenter, affectant les consommateurs et les entreprises. Les petits détaillants, en particulier, pourraient être contraints d'ajuster rapidement leurs prix pour maintenir leur rentabilité, tandis que les grands détaillants pourraient avoir plus de flexibilité pour absorber les hausses de coûts.
La grippe aviaire continue de menacer les élevages de volailles, et les mesures de prévention, telles que l'abattage des troupeaux infectés, sont essentielles pour limiter la propagation de la maladie. Cependant, ces mesures contribuent également à la pénurie d'œufs, exacerbant la crise des prix.
Wall Street Journal, The Tequila Boom Is Over. The Tequila Price War Has Begun., 08/02/2025
Le marché de la tequila aux États-Unis montre des signes de ralentissement après une décennie de croissance, avec une demande stable en 2024 et des consommateurs se tournant vers des options moins coûteuses. Les marques haut de gamme comme Casamigos et Patrón ont réduit leurs prix pour rester compétitives.
Diageo, propriétaire de Casamigos, a repositionné la marque à un prix inférieur à celui de Don Julio pour répondre à la demande des consommateurs. Cette stratégie vise à compenser les problèmes de rupture de stock pendant la pandémie de Covid-19, qui avaient artificiellement gonflé les prix.
La menace de droits de douane de 25 % sur les importations mexicaines, actuellement en suspens, ajoute une incertitude pour les producteurs de tequila. La tequila, qui doit être produite au Mexique, pourrait voir ses prix augmenter si les droits de douane sont mis en œuvre, affectant les marges des entreprises comme Diageo.
Les consommateurs, anticipant des hausses de prix, ont stocké de la tequila, ce qui pourrait offrir un répit temporaire aux producteurs. Cependant, la tendance générale montre une préférence pour des spiritueux moins chers, reflétant un changement dans les habitudes de consommation d'alcool aux États-Unis.
Les producteurs de tequila doivent donc s'adapter à ce nouveau paysage concurrentiel en innovant et en diversifiant leur offre. Ils pourraient explorer de nouvelles saveurs et de nouvelles expériences de consommation pour attirer les consommateurs et maintenir leur part de marché.
The Grocer, How functional food is targeting brain health and wellness, 12/02/2025
Une vague d'innovations dans le domaine des aliments fonctionnels cible la santé du cerveau et le bien-être, répondant à une demande croissante pour des produits offrant des bénéfices cognitifs. Les consommateurs, notamment ceux épuisés par la "culture du hustle", recherchent des alternatives naturelles pour améliorer leur concentration et leur énergie.
Des produits comme les Brain Balls de M&S, contenant des nutriments essentiels pour la santé du cerveau, ou les Protein + Focus bars de Tribe, avec des ingrédients comme le lion's mane et des vitamines B, illustrent cette tendance. Ces produits visent à offrir des avantages cognitifs sans les effets secondaires des stimulants traditionnels comme la caféine.
Cependant, ces allégations de santé sont soumises à un cadre juridique strict. Seuls certains ingrédients, comme les vitamines B12 et B6, sont autorisés à revendiquer des bénéfices cognitifs. D'autres, comme le lion's mane, ne sont pas encore approuvés, ce qui pose des défis pour les marques cherchant à promouvoir ces ingrédients.
Les consommateurs montrent un intérêt croissant pour ces produits, avec 39 % déclarant avoir modifié leurs choix alimentaires pour améliorer leur bien-être mental. Cependant, 65 % restent sceptiques quant aux allégations de santé cognitive, soulignant la nécessité pour les marques de fournir des preuves solides et transparentes.
Les marques doivent donc investir dans la recherche et le développement pour soutenir leurs allégations de santé. Elles doivent également communiquer de manière claire et honnête avec les consommateurs, en évitant les promesses exagérées et en se concentrant sur les bénéfices réels et prouvés de leurs produits.
The Guardian, Coca-Cola says Trump tariffs could force it to increase use of plastic in US, 12/02/2025
Coca-Cola envisage d'augmenter l'utilisation de plastique pour ses emballages aux États-Unis en réponse aux droits de douane de 25 % imposés par Donald Trump sur les importations d'aluminium. Ces droits de douane pourraient rendre les canettes en aluminium plus coûteuses, poussant l'entreprise à se tourner vers des bouteilles en plastique comme alternative.
James Quincey, PDG de Coca-Cola, a déclaré que l'entreprise explore des moyens de limiter les hausses de coûts résultant des droits de douane, soulignant que l'aluminium pour les canettes est importé du Canada. Bien que le plastique soit une option, Quincey a minimisé l'impact potentiel des droits de douane sur l'entreprise, notant que l'emballage ne représente qu'une petite partie des coûts totaux.
Les droits de douane sur l'aluminium et l'acier, introduits par Trump en 2018, avaient initialement épargné de nombreux fabricants de canettes. Cependant, cette fois-ci, Trump insiste sur leur application sans exceptions. Coca-Cola, déjà critiquée pour sa contribution à la pollution plastique, avait augmenté l'utilisation de l'aluminium dans le cadre de ses objectifs de durabilité.
L'annonce intervient alors que Trump a également abrogé une directive fédérale visant à éliminer les pailles en plastique à usage unique, remplacées par des pailles en papier. Cette décision pourrait avoir des implications plus larges pour les efforts de réduction des déchets plastiques aux États-Unis.
Les droits de douane de Trump pourraient également affecter d'autres industries qui dépendent de l'aluminium et de l'acier, entraînant des hausses de coûts et des ajustements de prix pour les consommateurs. Les entreprises cherchent des solutions pour atténuer l'impact des droits de douane, tout en maintenant leur compétitivité sur le marché.
The Guardian, Conspiracy theory on methane-cutting cow feed a ‘wake-up call’, say scientists, 11/02/2025
Une théorie du complot entourant Bovaer, un additif alimentaire pour le bétail visant à réduire les émissions de méthane, a mis en lumière la nécessité d'une meilleure communication scientifique. Bovaer, ou 3-nitrooxypropanol (3-NOP), a été approuvé dans 68 pays et est utilisé par plus de 200 000 vaches pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La controverse a éclaté lorsque le groupe laitier Arla Foods a annoncé un essai de Bovaer, déclenchant des préoccupations infondées sur les effets sur la santé. Des rumeurs sur les réseaux sociaux ont conduit à des appels à boycotter les produits Arla, malgré les assurances de sécurité de la Food Standards Agency (FSA).
La FSA a confirmé que Bovaer est sans danger pour la consommation humaine, car il se décompose dans le tractus digestif des vaches et n'est pas présent dans le lait. Cependant, des préoccupations persistantes concernant la manipulation de l'additif en forme pure ont alimenté la désinformation.
Les scientifiques appellent à une meilleure communication avec le public pour éviter de telles controverses à l'avenir. Ils soulignent l'importance de la transparence et de l'éducation pour gagner la confiance des consommateurs et des agriculteurs.
Les scientifiques insistent également sur la nécessité de continuer à innover pour réduire les émissions de méthane, un gaz à effet de serre puissant. Les additifs alimentaires comme Bovaer jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, et il est essentiel de dissiper les mythes et les idées fausses pour permettre une adoption plus large de ces technologies.
Financial Times, The carnivore strikes back, 10/02/2025
Un retour de bâton anti-végan semble se dessiner dans le monde alimentaire, marqué par l'introduction de produits comme les chips protéinées Wilde, fabriquées à partir de véritable viande de poulet, de blanc d'œuf et de bouillon d'os. Ces chips, qui se veulent une alternative aux snacks végétaliens, illustrent une tendance croissante à réintroduire des produits d'origine animale dans des formats inattendus.
Les chips Wilde, vendues à 34,99 dollars pour 12 sachets, ne sont pas le seul exemple de cette tendance. D'autres produits, comme les poudres protéinées à la vanille fabriquées à partir de blancs d'œufs, les isolats de bœuf nourri à l'herbe, et les boissons au collagène, cacao et dérivées de bouillon d'os, montrent une volonté de répondre à la demande pour des produits riches en protéines et respectueux des régimes paléo et cétogène.
Cette tendance pourrait marquer le début d'une vague post-végane, où les consommateurs cherchent des alternatives aux produits végétaliens ultra-transformés. Selon un rapport de l'organisme britannique Eating Better, 19 % des jeunes adultes (18-24 ans) au Royaume-Uni ont augmenté leur consommation de viande en 2024. Cette augmentation pourrait être liée à la popularité croissante des discussions sur la santé et la nutrition sur les réseaux sociaux, où la viande est souvent perçue comme un moyen efficace de développer la masse musculaire.
Les critiques à l'égard des produits végétaliens se concentrent souvent sur leur liste d'ingrédients complexes et peu naturels. De nombreux substituts de viande et laits végétaux contiennent des agents liants et des additifs que les consommateurs ne reconnaissent pas toujours comme des aliments. Cette méfiance envers les produits ultra-transformés pourrait expliquer le retour en grâce des produits d'origine animale, perçus comme plus naturels et nutritifs.
Le marché du véganisme, évalué à 27,8 milliards de dollars par an, reste significatif, avec des initiatives comme Veganuary et des célébrités qui soutiennent ce mode de vie. Cependant, des voix critiques émergent, soulignant les défis nutritionnels associés à un régime strictement végétalien. Les professionnels de la santé notent que de nombreuses personnes ayant adopté un régime végétalien strict ont souffert de fatigue, de carences en vitamines et de déséquilibres hormonaux.
En réponse, certains consommateurs réintroduisent des produits d'origine animale dans leur alimentation, souvent sous des formes innovantes et pratiques, comme les chips Wilde ou les boissons au collagène. Cette tendance pourrait indiquer un changement dans les préférences alimentaires, avec un retour vers des aliments perçus comme plus naturels et bénéfiques pour la santé.
Grubstreet, Big Food Gets Jacked. How protein mania took over the American grocery store, 12/02/2025
L'obsession pour les protéines a envahi les rayons des supermarchés américains, transformant les habitudes alimentaires et influençant les choix des consommateurs. L'auteur, Chris Gayomali, partage son expérience personnelle de la "protein anxiety," une préoccupation constante pour consommer suffisamment de protéines, qui structure désormais ses journées.
Les supermarchés regorgent de produits enrichis en protéines, allant des chips aux crèmes glacées, en passant par les boissons et même les assaisonnements. Cette tendance reflète une demande croissante pour des aliments perçus comme plus sains et capables de soutenir un mode de vie actif. Les marques innovent en intégrant des protéines dans des produits inattendus, comme les céréales Wheaties, qui ont augmenté leur teneur en protéines pour attirer une clientèle plus jeune et soucieuse de sa santé.
L'histoire des protéines dans l'alimentation moderne remonte à l'après-guerre, avec l'essor de la production laitière industrielle et l'abondance de whey, un sous-produit du fromage. Les avancées technologiques ont permis de transformer ce sous-produit en poudres de protéines, popularisées par des figures comme Arnold Schwarzenegger et le régime Atkins. Aujourd'hui, les protéines sont extraites de diverses sources végétales, et les entreprises investissent massivement pour répondre à la demande.
Cependant, cette tendance soulève des questions sur la nécessité réelle de consommer autant de protéines et sur la qualité des produits enrichis. Les experts s'accordent sur le fait que les protéines sont essentielles, mais les besoins varient selon les individus et leurs niveaux d'activité. De plus, la qualité des sources de protéines est cruciale pour la santé à long terme.
Les grandes entreprises alimentaires, comme General Mills, adaptent leurs produits phares pour inclure plus de protéines, répondant ainsi à une demande croissante pour des options plus nutritives. Cependant, cette transformation peut parfois sembler superficielle, masquant des produits ultra-transformés sous une étiquette santé.
CGAAER, Prospective pour l’industrie agroalimentaire française à l’horizon 2040
La prospective de l’industrie agroalimentaire française à l’horizon 2040 repose sur une analyse approfondie des tendances actuelles et des enjeux majeurs du secteur. Ce rapport met en lumière les défis auxquels les industries agroalimentaires françaises seront confrontées dans les années à venir, notamment en termes d’évolution de la consommation, de compétitivité des entreprises et de sécurisation des approvisionnements. L’objectif est d’anticiper les mutations économiques, technologiques et environnementales afin d’adapter les politiques publiques et les stratégies industrielles.
Le rapport explore quatre scénarios contrastés, chacun représentant une trajectoire possible pour les IAA françaises. Le premier, qualifié de tendanciel, décrit une poursuite des dynamiques actuelles sans rupture majeure. Dans ce cas, la pression sur les prix et le pouvoir d’achat des ménages maintient une forte domination des marques de distributeurs et freine les innovations. La compétitivité des entreprises reste faible, les investissements sont limités et l’approvisionnement en matières premières dépend de plus en plus des importations. Ce scénario accentue le déficit commercial agroalimentaire et limite les marges de manœuvre des acteurs français.
À l’inverse, le scénario défensif, baptisé “Astérix”, repose sur une résistance face aux mutations en cours. Les entreprises tentent de s’adapter mais, faute de stratégie offensive, elles sont contraintes à des restructurations importantes, entraînant la disparition des plus petites unités au profit de groupes consolidés. L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne renforce la concurrence en déplaçant le barycentre agricole vers l’Europe de l’Est. Face à ces mutations, le marché français voit l’émergence d’aliments fortement transformés et de protéines alternatives, tandis que la part des productions nationales continue de se réduire.
Le troisième scénario, “Popeye”, est plus volontariste et mise sur un redressement progressif des IAA françaises grâce à des investissements stratégiques. Les entreprises, mieux soutenues par des politiques publiques adaptées, modernisent leurs infrastructures et gagnent en compétitivité. Ce scénario implique un soutien massif à l’innovation, notamment dans le domaine des protéines végétales et des nouveaux modes de consommation. L’exportation retrouve une place centrale et la balance commerciale s’améliore, renforçant la souveraineté alimentaire du pays. L’enjeu principal demeure la transformation du tissu industriel avec l’émergence de nouveaux leaders et une concentration accrue des entreprises.
Enfin, le scénario “Marsupilami” décrit une transformation radicale du secteur. L’essor des biotechnologies et des alternatives alimentaires bouleverse les habitudes de consommation, tandis que les IAA deviennent plus intégrées et moins dépendantes de l’amont agricole français. L’innovation est au cœur de cette mutation, avec un développement massif de l’alimentation issue de la fermentation de précision, des protéines de synthèse et de l’agriculture cellulaire. Les industries agroalimentaires s’allient avec d’autres secteurs comme la chimie et la pharmacie pour exploiter les co-produits et maximiser leur compétitivité. La France, bien positionnée sur ces marchés émergents, devient un acteur clé de l’alimentation du futur.
Le rapport insiste sur la nécessité d’un choix stratégique pour éviter un déclin du secteur. Il propose une vingtaine de mesures, certaines transversales et d’autres spécifiques aux scénarios offensifs, pour renforcer la compétitivité des IAA françaises. Une action concertée des pouvoirs publics et des entreprises apparaît indispensable pour anticiper les mutations à venir et garantir la pérennité du modèle agroalimentaire français.
Un podcast repéré par Ariane Grumbach via Télérama.
La précarité alimentaire touche plus de 8 millions de personnes en France ; aller vers plus de démocratie alimentaire est un défi pour réduire les inégalités, rendre la vie plus digne à ceux qui les subissent et permettre à tous d’accéder à une alimentation saine et de qualité. Cette série de podcast en six épisodes traversent des lieux, rencontrent des gens, donne à entendre des paroles puissantes qui pensent des luttes contre la précarité alimentaire. La voix des premiers concernés est mise en dialogue avec des sociologues, travailleurs sociaux, anthropologues, militants bénévoles, économistes, paysans...
Pour les amateurs de cornichons ;)
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey