đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-04
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Franui, ce phénomÚne qui enflamme TikTok et bouscule les supermarchés, 26/01/2025
Les Ăchos, Roquefort : comment le fromage centenaire tente de rester au goĂ»t du jour, 28/01/2025
The Grocer, Was ruling out an ÂŁ8bn Guinness sale genius or insanity?, 27/01/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, Bocuse dâOr: les plats de Paul Marcon qui ont permis Ă la France de lâemporter, 28/01/2025
La France a remportĂ© la 20á” Ă©dition du prestigieux concours Bocuse dâOr, qui sâest tenue Ă Lyon lors du Sirha. Cette victoire est signĂ©e par le chef Paul Marcon, assistĂ© de sa commis Camille Pigot, qui ont devancĂ© le Danemark et la SuĂšde. Trente ans aprĂšs la victoire de son pĂšre, RĂ©gis Marcon, triple Ă©toilĂ© en Haute-Loire, Paul Marcon inscrit son nom au palmarĂšs de ce concours considĂ©rĂ© comme les Olympiades de la gastronomie.
La compĂ©tition, qui a rĂ©uni 24 pays, sâest dĂ©roulĂ©e sur deux jours. Chaque Ă©quipe disposait de 5h30 pour prĂ©parer un plat sur plateau et 4h40 pour une assiette gastronomique. Cette annĂ©e, le chevreuil, le foie gras et le thĂ© ont Ă©tĂ© mis Ă lâhonneur pour le thĂšme plateau, tandis que le maigre, le homard et le cĂ©leri composaient lâĂ©preuve de lâassiette.
Pour le plateau, Marcon et son Ă©quipe ont rĂ©alisĂ© une selle de chevreuil rĂŽtie âĂ la brocheâ, farcie au foie gras, accompagnĂ©e dâune tourte croustillante Ă lâĂ©paule de chevreuil, dâune raviole bicolore aux champignons et dâun consommĂ© clarifiĂ© infusĂ© au thĂ© noir Assam. Lâensemble Ă©tait servi avec une garniture 100% vĂ©gĂ©tale Ă base de coing et pomme caramĂ©lisĂ©s façon Tatin.
CĂŽtĂ© assiette, le plat gagnant associait un filet de maigre confit au beurre de homard, surmontĂ© dâun mĂ©daillon de homard avec un sabayon au champagne, et un duo de cĂ©leris : cĂ©leri-branche en dentelle avec pomme verte et cĂ©leri-rave en croĂ»te de sel.
Lâinnovation et le respect des traditions françaises ont Ă©tĂ© au cĆur de la crĂ©ation de lâĂ©quipe tricolore, qui a su sĂ©duire le jury par lâĂ©quilibre des saveurs et lâesthĂ©tisme des prĂ©sentations.
Process Alimentaire, Les dĂ©nominations « steaks de soja » ou « saucisses vĂ©gĂ©tales » peuvent ĂȘtre utilisĂ©es en France, 28/01/2025
Cette semaine le Conseil dâĂtat a annulĂ© les dĂ©crets français interdisant lâusage de termes de boucherie, charcuterie et poissonnerie pour dĂ©signer des produits vĂ©gĂ©taux. DĂ©sormais, des appellations comme « steak de soja » ou « saucisse vĂ©gĂ©tale » pourront ĂȘtre utilisĂ©es librement en France.
Cette interdiction avait Ă©tĂ© instaurĂ©e par la loi du 10 juin 2020, visant Ă garantir la transparence des produits alimentaires. Le gouvernement lâavait prĂ©cisĂ©e dans un dĂ©cret de 2022, puis renforcĂ©e par un second dĂ©cret en fĂ©vrier 2024. Ces textes empĂȘchaient les producteurs français de commercialiser des alternatives vĂ©gĂ©tales sous des noms traditionnellement associĂ©s Ă des produits carnĂ©s.
Saisi par des entreprises et associations professionnelles, le Conseil dâĂtat a suspendu ces mesures et consultĂ© la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne (CJUE). En octobre 2024, la CJUE a estimĂ© que la rĂ©glementation europĂ©enne couvrait dĂ©jĂ la question et empĂȘchait les Ătats membres dâadopter des rĂšgles nationales restreignant lâusage de termes usuels pour des produits vĂ©gĂ©taux. ConformĂ©ment Ă cet arrĂȘt, le Conseil dâĂtat a jugĂ© les dĂ©crets français illĂ©gaux, les dĂ©clarant contraires au droit europĂ©en.
Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© accueillie avec soulagement par le secteur des alternatives vĂ©gĂ©tales. La marque La Vie, spĂ©cialisĂ©e dans les substituts vĂ©gĂ©taux, a saluĂ© une « victoire pour les acteurs du vĂ©gĂ©tal » et dĂ©noncĂ© une interdiction quâelle jugeait injuste et influencĂ©e par les lobbies de lâĂ©levage intensif. Son directeur gĂ©nĂ©ral, Nicolas Schweitzer, a soulignĂ© que cette rĂ©glementation ne concernait que les producteurs français, crĂ©ant une distorsion de concurrence avec les produits importĂ©s.
La Tribune, L'Agence bio ne sera pas supprimée, annonce la ministre de l'Agriculture, 27/01/2025
La ministre de lâAgriculture, Annie Genevard, a annoncĂ© que lâAgence Bio ne serait pas supprimĂ©e, malgrĂ© le vote du SĂ©nat en faveur de la suppression de ses crĂ©dits. Cette dĂ©claration intervient aprĂšs une forte mobilisation des acteurs du secteur, inquiets pour lâavenir de cette structure essentielle Ă la promotion de lâagriculture biologique en France.
Le 17 janvier dernier, le SĂ©nat avait adoptĂ© un amendement visant Ă supprimer les 2,9 millions dâeuros allouĂ©s Ă lâAgence Bio, estimant que ses missions pourraient ĂȘtre reprises par FranceAgriMer ou intĂ©grĂ©es au ministĂšre de lâAgriculture. Lors des dĂ©bats, Annie Genevard avait rendu un « avis de sagesse », laissant entendre que le gouvernement ne sâopposait pas Ă cette suppression. Toutefois, face aux rĂ©actions du secteur, elle a clarifiĂ© la position de lâexĂ©cutif en dĂ©clarant que le gouvernement ne soutenait pas cette mesure.
Si la ministre a confirmĂ© le maintien de lâAgence Bio, elle a toutefois pointĂ© du doigt la multiplication des organismes liĂ©s au bio, estimant quâil existait « plusieurs dizaines » de structures bĂ©nĂ©ficiant de financements publics pour des missions similaires. Elle a annoncĂ© la tenue dâune table ronde afin dâĂ©valuer les synergies possibles et dâoptimiser lâorganisation de ces acteurs.
La suppression envisagĂ©e par le SĂ©nat a suscitĂ© une forte opposition dans la filiĂšre biologique. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont dĂ©noncĂ© un vote « incomprĂ©hensible », tandis que la ConfĂ©dĂ©ration paysanne a mis en garde contre une « dĂ©structuration de la filiĂšre » et a appelĂ© lâĂtat Ă maintenir son soutien Ă la transition agroĂ©cologique. Le monde agricole nâa pas Ă©tĂ© le seul Ă rĂ©agir : La CoopĂ©ration agricole et la FĂ©dĂ©ration du commerce et de la distribution ont Ă©galement exprimĂ© leur inquiĂ©tude, estimant que la suppression de lâAgence Bio aurait des consĂ©quences nĂ©gatives sur le dĂ©veloppement du bio en France.
Pour rassurer les professionnels, Annie Genevard a affirmĂ© que le soutien public au bio restait une prioritĂ© gouvernementale, avec un budget annuel de 180 millions dâeuros allouĂ© aux crĂ©dits dâimpĂŽt et au Fonds Avenir Bio. Cette clarification met fin aux incertitudes, mais ouvre un dĂ©bat sur la nĂ©cessitĂ© dâune restructuration du secteur pour optimiser lâutilisation des fonds publics.
Le Monde, Franui, ce phénomÚne qui enflamme TikTok et bouscule les supermarchés, 26/01/2025
Nouvelle illustration de lâimportance quâa pris TikTok dans lâalimentaire. Depuis la fin de lâannĂ©e 2024, un nouveau produit alimentaire y fait sensation : les Franui. Ces framboises surgelĂ©es enrobĂ©es de chocolat rencontrent un succĂšs fulgurant en France, au point de provoquer une vĂ©ritable chasse au trĂ©sor dans les supermarchĂ©s. Vendues en pots de 150 g, elles sont devenues un phĂ©nomĂšne viral, avec des vidĂ©os cumulant des millions de vues oĂč des consommateurs partagent leur excitation en les trouvant en rayon. Certains influenceurs nâhĂ©sitent pas Ă parcourir plusieurs villes pour en acheter, contribuant ainsi Ă lâeffet de raretĂ© et Ă lâattrait du produit.
Face Ă cet engouement, les grandes enseignes comme Carrefour, Auchan et E.Leclerc ont rapidement adaptĂ© leurs stratĂ©gies. Certaines publient sur les rĂ©seaux sociaux lâarrivĂ©e de stocks en magasin, tandis que dâautres mettent en avant les ruptures de stock comme un argument marketing. Depuis octobre 2024, 280 000 pots ont Ă©tĂ© vendus en France, et la demande continue dâexploser. MalgrĂ© un prix Ă©levĂ© â environ 40 euros le kilo â les consommateurs sont prĂȘts Ă payer pour goĂ»ter cette friandise devenue culte.
DerriĂšre Franui, on retrouve une entreprise argentine fondĂ©e par Diego Fenoglio, un chocolatier de Patagonie qui a dĂ©veloppĂ© cette confiserie en 2013. Largement consommĂ©e en AmĂ©rique latine, elle est aujourdâhui distribuĂ©e dans 35 pays, et sa fabrication pour lâEurope se fait en Espagne. Lâapprovisionnement a toutefois Ă©tĂ© perturbĂ© par des inondations en octobre 2024, accentuant encore la pĂ©nurie.
Lâhistoire de Franui illustre une nouvelle Ăšre du commerce alimentaire, oĂč les grandes surfaces ne dictent plus seules les tendances. DĂ©sormais, un simple buzz sur TikTok peut propulser un produit sur le devant de la scĂšne, obligeant les distributeurs Ă sâadapter rapidement pour rĂ©pondre Ă la demande.
Le Monde, Coca-Cola rappelle massivement des canettes et bouteilles en Europe, en raison dâune teneur trop Ă©levĂ©e en chlorate, 27/01/2025
Coca-Cola a annoncĂ© un rappel massif de ses produits en Europe aprĂšs la dĂ©couverte dâune teneur trop Ă©levĂ©e en chlorate dans certaines de ses canettes et bouteilles. Ce composĂ© chimique, utilisĂ© pour la dĂ©sinfection de lâeau, peut perturber la thyroĂŻde et les reins en cas dâexposition prolongĂ©e. Selon Coca-Cola, le risque sanitaire est jugĂ© trĂšs faible, mais lâentreprise a pris la dĂ©cision de retirer plusieurs millions de canettes et bouteilles fabriquĂ©es dans son usine de Gand, en Belgique entre le 23 novembre et le 3 dĂ©cembre 2024.
Le rappel concerne principalement la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, oĂč plusieurs marques de la firme, dont Coca-Cola, Fanta, Sprite et Fuze Tea, ont Ă©tĂ© affectĂ©es. En France, seuls deux produits sont concernĂ©s : les canettes de Fuze Tea pĂȘche 33 cl (code 335 GE2) et les bouteilles en verre consignĂ© de Coca-Cola sans sucre 1 litre (code 337 GE1). Coca-Cola Europacific Partners France assure avoir demandĂ© le retrait immĂ©diat de ces lots auprĂšs de ses distributeurs.
LâAgence fĂ©dĂ©rale belge pour la sĂ©curitĂ© de la chaĂźne alimentaire (AFSCA) a confirmĂ© que les procĂ©dures dâautocontrĂŽle de Coca-Cola ont fonctionnĂ©, lâentreprise ayant elle-mĂȘme dĂ©tectĂ© le problĂšme lors de tests de routine. Toutefois, des interrogations subsistent sur le dĂ©lai de communication de cette alerte, puisque les analyses ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es fin novembre et dĂ©but dĂ©cembre, mais lâAFSCA nâa Ă©tĂ© informĂ©e que rĂ©cemment.
Ce rappel massif rappelle un prĂ©cĂ©dent scandale en France Ă lâĂ©tĂ© 2024, lorsque des canettes de Coca-Cola Cherry fabriquĂ©es en Pologne avaient Ă©tĂ© retirĂ©es de la vente en raison de la prĂ©sence de bisphĂ©nol A dans leur revĂȘtement intĂ©rieur, une substance chimique interdite en Europe. Bien que Coca-Cola assure que les risques pour la santĂ© sont minimes, cette affaire met en lumiĂšre les enjeux liĂ©s Ă la sĂ©curitĂ© sanitaire des boissons industrielles, ainsi que la vigilance accrue des autoritĂ©s et des consommateurs sur la qualitĂ© des produits alimentaires.
Libération, Le «chocolat de Dubaï» : pourquoi cette sucrerie rend-elle fou ?, 28/01/2025
Depuis plusieurs mois, cette tablette de chocolat fourrĂ©e Ă la pistache et aux cheveux dâange affole les rĂ©seaux sociaux et suscite un engouement mondial.
Lâattrait du « chocolat de DubaĂŻ » repose en grande partie sur sa raretĂ©. Il est vendu uniquement dans la boutique Fix Dessert Chocolatier Shop, Ă DubaĂŻ, et doit ĂȘtre commandĂ© Ă lâavance pour ĂȘtre obtenu. Son prix, environ 17,50 euros la tablette, ne freine pas les amateurs, qui vont parfois jusquâĂ traverser le monde pour sâen procurer. Ă lâinternational, sa distribution est encore limitĂ©e, ce qui renforce son statut de produit exclusif et convoitĂ©.
Face à cet engouement, des contrefaçons ont commencé à apparaßtre. En Allemagne, la chaßne de supermarchés Aldi a été accusée de commercialiser une imitation produite en Turquie sous le nom « Alyan Dubai Handmade Chocolate », provoquant une plainte du distributeur officiel européen du produit. Des chocolatiers comme Lindt ont également tenté de capitaliser sur la tendance en lançant des éditions limitées « inspirées » de la recette originale.
La forte demande a aussi donnĂ© lieu Ă un marchĂ© parallĂšle. Des revendeurs proposent la tablette Ă des prix exorbitants sur eBay ou Leboncoin, parfois Ă plus de 100 euros lâunitĂ©. Certains fraudeurs ont mĂȘme créé de faux sites web pour escroquer les consommateurs. Pour rĂ©pondre Ă cette demande insatisfaite, des recettes maison circulent sur TikTok et Instagram, tandis que certains pĂątissiers proposent des versions alternatives dans leurs boutiques.
LâUsine Nouvelle, DĂ©carbonation, PFAS... Chez Harrys, le pain de mie au dĂ©fi du Made in France, 27/01/2025
La marque Harrys, filiale du groupe italien Barilla, fait face Ă plusieurs dĂ©fis industriels sur son site de production de ChĂąteauroux. Connu pour son pain de mie, lâindustriel doit gĂ©rer la saturation de ses lignes de production, la transition Ă©cologique et le problĂšme des PFAS prĂ©sents dans ses moules de cuisson.
Avec une capacitĂ© de 80 000 tonnes par an, lâusine tourne presque Ă plein rĂ©gime. Pour optimiser lâespace, une ligne dĂ©diĂ©e aux petits toasts pourrait ĂȘtre remplacĂ©e par une nouvelle unitĂ© pour produire des âAmerican Sandwichâ, un format prisĂ© des consommateurs. Cette rĂ©organisation vise Ă maintenir le label âMade in Franceâ sur les emballages, un Ă©lĂ©ment clĂ© pour lâimage de la marque.
La dĂ©carbonation est un autre dĂ©fi majeur. Un investissement de 5 millions dâeuros est prĂ©vu pour moderniser les groupes froids de lâusine, actuellement Ă©nergivores. Un systĂšme de rĂ©cupĂ©ration de chaleur sera Ă©galement installĂ© pour chauffer les chambres de fermentation du pain, limitant ainsi la consommation de gaz. Toutefois, les quatre grands fours fonctionnant au gaz restent un point critique de la transition Ă©nergĂ©tique.
Lâun des problĂšmes les plus pressants concerne les moules de cuisson en tĂ©flon, qui contiennent des PFAS, des substances chimiques controversĂ©es. Harrys envisage de les remplacer par des moules en cĂ©ramique, mais ces derniers ont une durĂ©e de vie deux fois plus courte, ce qui double les coĂ»ts dâĂ©quipement de lâusine.
Enfin, sur le plan nutritionnel, Harrys poursuit son engagement en faveur du Nutri-Score, avec des pains notés A ou B et des viennoiseries entre B et C. Une gamme de sandwichs sans sucre ajouté a été lancée en 2025, avec une recette enrichie en fibres de chicorée.
MalgrĂ© ces efforts, le directeur du site souligne les difficultĂ©s Ă©conomiques du secteur agroalimentaire français, notamment face Ă la pression des grandes surfaces sur les marges, ce qui complique les dĂ©cisions dâinvestissement.
Les Ăchos, Roquefort : comment le fromage centenaire tente de rester au goĂ»t du jour, 28/01/2025
LâAppellation dâOrigine ProtĂ©gĂ©e Roquefort cĂ©lĂšbre cette annĂ©e son centenaire dans un contexte difficile. Créée en 1925 pour protĂ©ger ce fromage emblĂ©matique Ă pĂąte persillĂ©e, elle est la plus ancienne AOP fromagĂšre française. MalgrĂ© une renommĂ©e intacte, les ventes de Roquefort connaissent une baisse continue de 3 Ă 4 % par an depuis la pandĂ©mie de Covid-19. Cette diminution est en grande partie due Ă lâinflation, qui a entraĂźnĂ© une hausse des prix, rendant le produit moins accessible aux consommateurs. AffichĂ© entre 20 et 25 euros le kilo, le Roquefort souffre Ă©galement de la concurrence dâautres fromages Ă pĂąte persillĂ©e, comme le Saint Agur, souvent perçu comme plus doux et abordable.
Ce dĂ©clin a des rĂ©percussions directes sur la filiĂšre. Les 1 400 fermes et 2 600 Ă©leveurs de brebis Lacaune, dont le lait cru est indispensable Ă la fabrication du Roquefort, rencontrent de grandes difficultĂ©s Ă©conomiques. Faute de demande suffisante, une partie de leur production est vendue Ă un prix bien infĂ©rieur Ă celui garanti par lâAOP. Or, produire du lait destinĂ© au Roquefort impose de respecter un cahier des charges strict, ce qui augmente les coĂ»ts dâexploitation. Cette situation met en pĂ©ril la pĂ©rennitĂ© de nombreuses exploitations et freine lâinstallation de nouvelles gĂ©nĂ©rations dâĂ©leveurs.
Face Ă cette crise, la filiĂšre tente de redonner au Roquefort une place de choix dans lâalimentation quotidienne. Les producteurs misent sur une meilleure Ă©ducation au goĂ»t pour convaincre les consommateurs dâintĂ©grer ce fromage dans leurs recettes, et pas seulement sur un plateau de fromages. Des campagnes de communication sont en cours pour mettre en avant la tradition et le savoir-faire artisanal du Roquefort, ainsi que son ancrage territorial. Par ailleurs, lâexportation, qui reprĂ©sente actuellement 28 % des ventes, est identifiĂ©e comme un levier de croissance. Cependant, les normes sanitaires strictes imposĂ©es aux fromages au lait cru compliquent leur dĂ©veloppement Ă lâinternational.
La filiĂšre espĂšre que ce centenaire marquera un tournant et contribuera Ă relancer la demande. Lâobjectif est de moderniser lâimage du Roquefort sans trahir son identitĂ©. En valorisant son goĂ»t unique et en diversifiant ses modes de consommation, elle espĂšre sĂ©duire de nouveaux consommateurs et enrayer le dĂ©clin de ses ventes.
LSA, Alternatives végétales : Jay&Joy rachÚte les Nouveaux Affineurs, 30/01/2025
Jay&Joy a annoncé cette semaine le rachat des Nouveaux Affineurs, devenant ainsi le leader du fromage végétal en France et un acteur majeur en Europe. Ce rapprochement marque une étape clé pour le marché des alternatives végétales, en pleine expansion.
FondĂ©e en 2019 par Nour Akbaraly, la marque Les Nouveaux Affineurs sâest spĂ©cialisĂ©e dans les fromages vĂ©gĂ©taux affinĂ©s, dĂ©veloppant un savoir-faire inspirĂ© des techniques traditionnelles. De son cĂŽtĂ©, Jay&Joy, reprise en 2023 par CĂ©sar Augier, Ă©tait dĂ©jĂ un acteur reconnu du secteur. Partageant une vision commune sur lâenvironnement, le bien-ĂȘtre animal et lâalimentation saine, les deux entreprises unissent leurs forces. Nour Akbaraly devient directeur opĂ©rationnel, tandis que CĂ©sar Augier prend la prĂ©sidence.
Cette fusion permet de doubler la capacitĂ© de production, avec deux sites : Lacroix-Saint-Ouen (Jay&Joy) et Ivry-sur-Seine (Nouveaux Affineurs). En 2024, Jay&Joy produisait 100 tonnes de fromages vĂ©gĂ©taux, et cette expansion va accĂ©lĂ©rer son dĂ©veloppement, notamment en grande distribution. Le marchĂ© du fromage vĂ©gĂ©tal, estimĂ© Ă 150 millions dâeuros, devrait croĂźtre de 50 % par an dâici 2030, selon Boston Consulting Group.
Jay&Joy adopte une stratégie différenciée : Les Nouveaux Affineurs deviendront une marque phare en grande distribution, aux cÎtés de Nurishh (Bel), Violife et Vivre Vert (Savencia), tandis que Jay&Joy restera dédiée aux magasins bio. Cette segmentation vise à renforcer la présence des alternatives végétales sur différents circuits.
Pour financer ce dĂ©veloppement, une levĂ©e de fonds de 2 millions dâeuros a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e avec le soutien dâinvestisseurs historiques comme Demeter et Beyond Impact, ainsi que dâentrepreneurs comme CĂ©dric Meston (HappyVore), Jean-Baptiste Rudelle (Criteo) et Benjamin Blasco (Petit Bamboo). Ces fonds permettront dâassurer lâintĂ©gration des activitĂ©s et le dĂ©veloppement international, renforçant ainsi la compĂ©titivitĂ© de Jay&Joy sur un marchĂ© en pleine mutation.
Forbes, Processed Foods Companies Under Attack Need To Reinvent Themselves, 28/01/2025
Lâindustrie agroalimentaire amĂ©ricaine est confrontĂ©e Ă une sĂ©rie de dĂ©fis qui menacent son modĂšle Ă©conomique traditionnel. De plus en plus critiquĂ©s, les aliments ultra-transformĂ©s sont la cible de nouvelles rĂ©gulations et dâactions en justice. En Californie, une loi visant Ă restreindre ces produits a Ă©tĂ© adoptĂ©e, tandis que des poursuites judiciaires sont engagĂ©es contre de grandes marques comme Mondelez et Kraft-Heinz, accusĂ©es de vendre des produits considĂ©rĂ©s comme addictifs et nĂ©fastes pour la santĂ©. Cette tendance sâaccompagne dâune montĂ©e en puissance des labels et certifications destinĂ©s Ă informer les consommateurs et Ă les inciter Ă Ă©viter ces aliments.
Dans le mĂȘme temps, la Food and Drug Administration (FDA) envisage dâimposer un Ă©tiquetage nutritionnel plus strict sur les emballages alimentaires. Ces nouvelles rĂšgles, inspirĂ©es de celles mises en place au Chili ou au Canada, pourraient dissuader les consommateurs dâacheter certains produits jugĂ©s trop riches en sucre, en sel ou en graisses. Si ces initiatives sont prĂ©sentĂ©es comme des mesures de santĂ© publique, elles reprĂ©sentent un risque pour lâindustrie agroalimentaire, qui pourrait voir ses ventes chuter sous lâeffet dâun changement des comportements dâachat.
Un autre facteur de disruption majeur est lâessor des mĂ©dicaments coupe-faim de type GLP-1, comme Ozempic et Wegovy. De plus en plus prescrits aux Ătats-Unis, ces traitements entraĂźnent une rĂ©duction significative de lâappĂ©tit, impactant directement les ventes de produits alimentaires industriels, notamment les snacks, sodas et plats prĂ©parĂ©s. Selon une Ă©tude rĂ©cente, les mĂ©nages comptant un utilisateur de GLP-1 rĂ©duisent leurs dĂ©penses alimentaires de prĂšs de 6 % en six mois, avec une baisse plus marquĂ©e sur les produits ultra-transformĂ©s.
Pour survivre Ă cette transformation du marchĂ©, les entreprises agroalimentaires doivent repenser leur offre. Plusieurs pistes sâoffrent Ă elles : proposer des portions plus petites, adaptĂ©es aux nouveaux comportements alimentaires, reformuler leurs produits en misant sur des ingrĂ©dients plus naturels et plus riches en protĂ©ines et en fibres, et investir davantage dans la recherche et le dĂ©veloppement pour rĂ©pondre aux attentes des consommateurs soucieux de leur santĂ©. Certaines marques comme NestlĂ© et ConAgra ont dĂ©jĂ amorcĂ© ce virage en lançant de nouvelles gammes adaptĂ©es aux tendances actuelles. Lâindustrie doit prendre au sĂ©rieux ces Ă©volutions et sâadapter rapidement, sous peine de perdre des parts de marchĂ© face Ă des concurrents plus rĂ©actifs et innovants.
Forbes, 2025 Food & Beverage Industry: Mergers And Acquisitions To Increase, 24/01/2025
LâannĂ©e 2025 sâannonce comme une annĂ©e clĂ© pour les fusions et acquisitions (M&A) dans lâindustrie agroalimentaire outre-Atlantique. AprĂšs une baisse du nombre dâopĂ©rations en 2024, plusieurs facteurs favorisent une reprise : ralentissement de lâinflation, amĂ©lioration des chaĂźnes dâapprovisionnement post-Covid et baisses des taux dâintĂ©rĂȘt, rĂ©duisant ainsi le coĂ»t de lâemprunt pour les entreprises en quĂȘte dâopportunitĂ©s.
Selon Billy Roberts, analyste chez CoBank, lâactivitĂ© de M&A dans lâindustrie des produits de grande consommation (CPG) a dĂ©jĂ connu une augmentation au cours des six Ă douze derniers mois, une tendance qui devrait sâaccĂ©lĂ©rer en 2025. En 2024, plusieurs acquisitions majeures ont marquĂ© le secteur : Mars a rachetĂ© Kellanova (Pringles) pour 36 milliards de dollars, Campbellâs Soup a acquis Sovos Brands pour 2,33 milliards, et PepsiCo a achetĂ© Siete Foods pour 1,2 milliard. En parallĂšle, General Mills a vendu son activitĂ© yaourt en AmĂ©rique du Nord Ă Lactalis et Sodiaal pour 2,1 milliards de dollars.
Les grands groupes utilisent les fusions et acquisitions comme un levier stratĂ©gique pour se diversifier, pĂ©nĂ©trer de nouveaux marchĂ©s et renforcer leur cĆur de mĂ©tier. LâintĂ©rĂȘt croissant pour les produits ethniques et la santĂ© motive Ă©galement certaines transactions, comme lâacquisition de Kevinâs Natural Foods par Mars en 2023 pour 800 millions de dollars, ou celle de La Colombe par Chobani pour 900 millions de dollars, qui marque lâentrĂ©e du fabricant de yaourts dans le segment des boissons prĂȘtes Ă boire.
Si lâappĂ©tit pour les acquisitions est fort, les dĂ©fis ne manquent pas. Certaines transactions se soldent par des Ă©checs, comme lâacquisition de Snapple par Quaker Oats, revendu Ă perte trois ans plus tard, ou la tentative ratĂ©e de Mondelez dâacquĂ©rir Hersheyâs en 2016. De plus, la mĂ©fiance des autoritĂ©s antitrust complique les opĂ©rations, comme lâa montrĂ© lâĂ©chec du rachat de Kroger par Albertsons, bloquĂ© par la Federal Trade Commission.
The Guardian, Biscuits, gummies and seaweed: the Tate & Lyle boss whoâs moved on from sugar, 28/01/2025
Le groupe anglais Tate & Lyle, autrefois connu comme spĂ©cialiste du sucre, sâest profondĂ©ment transformĂ© sous la direction de son PDG, Nick Hampton. Depuis sept ans Ă la tĂȘte de lâentreprise, il a recentrĂ© les activitĂ©s du groupe sur la production dâingrĂ©dients alternatifs, visant Ă rĂ©duire la consommation de sucre et Ă rĂ©pondre aux nouvelles attentes nutritionnelles. Loin de son passĂ© de raffineur, Tate & Lyle fabrique dĂ©sormais des Ă©dulcorants, des fibres et des texturants issus de matiĂšres premiĂšres variĂ©es comme le maĂŻs, le tapioca, les algues, la feuille de stĂ©via ou encore les Ă©corces dâagrumes.
Lâentreprise revendique un rĂŽle majeur dans la lutte contre lâexcĂšs de sucre dans lâalimentation et affirme avoir contribuĂ© Ă Ă©liminer neuf millions de tonnes de sucre des rĂ©gimes alimentaires mondiaux depuis 2020. Pour y parvenir, elle collabore avec des marques emblĂ©matiques en reformulant des produits de grande consommation. Elle a ainsi contribuĂ© Ă la mise au point de biscuits McVitieâs allĂ©gĂ©s en sucre et de bonbons gĂ©lifiĂ©s enrichis en vitamines, sans gĂ©latine ni sucre ajoutĂ©. Elle sâest Ă©galement illustrĂ©e dans la production de substituts de crĂšme et de solutions permettant de reproduire des textures gourmandes sans recourir aux matiĂšres grasses ou aux Ă©dulcorants artificiels.
MalgrĂ© ces avancĂ©es, Tate & Lyle doit faire face Ă plusieurs dĂ©fis. Son action en bourse stagne, les investisseurs sâinterrogeant sur la pĂ©rennitĂ© de son modĂšle, notamment face Ă lâessor des mĂ©dicaments coupe-faim comme Ozempic et Wegovy, qui rĂ©duisent la consommation alimentaire globale. De plus, la mĂ©fiance croissante envers les aliments ultra-transformĂ©s menace son cĆur dâactivitĂ©. La controverse autour des additifs et des ingrĂ©dients industriels pousse certains consommateurs Ă rechercher des produits plus simples et plus naturels, ce qui complique la stratĂ©gie du groupe.
Pour surmonter ces difficultĂ©s, lâentreprise mise sur la diversification et lâinnovation. Elle a rĂ©cemment acquis CP Kelco, un fabricant amĂ©ricain de pectine et de gommes vĂ©gĂ©tales, pour 1,8 milliard de dollars, consolidant ainsi sa position dans le secteur des ingrĂ©dients naturels. Tate & Lyle cherche Ă©galement Ă sĂ©curiser son approvisionnement en matiĂšres premiĂšres, face aux incertitudes climatiques et aux tensions gĂ©opolitiques. Alors que son hĂ©ritage est ancrĂ© dans lâindustrie sucriĂšre, son avenir dĂ©pendra de sa capacitĂ© Ă convaincre les consommateurs et les investisseurs que son expertise en formulation dâingrĂ©dients peut rĂ©pondre aux nouveaux dĂ©fis alimentaires.
The Grocer, Was ruling out an ÂŁ8bn Guinness sale genius or insanity?, 27/01/2025
Diageo a rĂ©cemment dĂ» dĂ©mentir les rumeurs concernant une Ă©ventuelle vente de Guinness, son emblĂ©matique marque de biĂšre, aprĂšs un article de Bloomberg Ă©voquant une rĂ©flexion stratĂ©gique sur son portefeuille dâactivitĂ©s. Selon les spĂ©culations, le groupe aurait envisagĂ© de cĂ©der Guinness ou de lâintroduire en bourse afin de se concentrer sur des actifs plus rentables, notamment en renforçant son engagement dans le secteur des spiritueux de luxe. Une telle opĂ©ration aurait pu rapporter Ă Diageo plus de 8 milliards de livres sterling, mais lâentreprise a affirmĂ© ne pas avoir lâintention de vendre.
Lâorigine de cette rumeur semble ĂȘtre une note dâAllianceBernstein, qui suggĂ©rait que Diageo pourrait chercher Ă acquĂ©rir MoĂ«t Hennessy, dont il dĂ©tient dĂ©jĂ 34 %. Une telle acquisition, Ă©valuĂ©e Ă 27 milliards de livres, reprĂ©senterait un dĂ©fi financier majeur pour le groupe, qui pourrait ĂȘtre tentĂ© de vendre des actifs comme Guinness pour Ă©quilibrer ses comptes. Diageo a en effet dĂ©jĂ amorcĂ© un repositionnement stratĂ©gique en se dĂ©tachant progressivement de la biĂšre, comme en tĂ©moigne la vente de Red Stripe Ă Heineken en 2015 et la rĂ©duction de son empreinte industrielle en Afrique au profit dâun modĂšle plus lĂ©ger. Par ailleurs, ses acquisitions rĂ©centes ont surtout concernĂ© des marques de spiritueux premium comme Casamigos, Mr Black et Don Papa Rum, confirmant une volontĂ© de se positionner sur des segments Ă plus forte marge.
Cependant, vendre Guinness aujourdâhui pourrait ĂȘtre une erreur stratĂ©gique. Diageo traverse une pĂ©riode difficile, marquĂ©e par un recul organique de ses ventes de 0,6 % en 2024, notamment en AmĂ©rique latine (-21 %) et en AmĂ©rique du Nord (-2,5 %). En parallĂšle, les spiritueux haut de gamme, qui avaient portĂ© la croissance du groupe aprĂšs la pandĂ©mie, subissent un ralentissement en raison dâune pression inflationniste sur les consommateurs. Dans ce contexte, Guinness est devenu un pilier pour Diageo, avec une croissance impressionnante de 18 % des volumes de biĂšre en Europe et une progression de 30 % des ventes au Royaume-Uni, largement portĂ©e par un regain dâintĂ©rĂȘt de la gĂ©nĂ©ration Z et des consommatrices, influencĂ©es par des tendances sur les rĂ©seaux sociaux et des cĂ©lĂ©britĂ©s comme Olivia Rodrigo et Kim Kardashian.
Outre la question stratĂ©gique, un Ă©ventuel rachat de Guinness se heurterait Ă des obstacles de taille. Seuls quelques acteurs comme Heineken ou AB InBev pourraient avoir les moyens financiers dâune telle acquisition, mais une telle transaction soulĂšverait dâimportants problĂšmes de concurrence sur le marchĂ© britannique. De son cĂŽtĂ©, Carlsberg, qui aurait pu ĂȘtre un candidat, sâĂ©loigne progressivement du secteur de la biĂšre et vient dâinvestir 3,3 milliards de livres pour acquĂ©rir Britvic, un spĂ©cialiste des boissons non alcoolisĂ©es.
Pour lâinstant, la vente de Guinness ne semble donc pas ĂȘtre une option crĂ©dible. La marque reste un actif stratĂ©gique pour Diageo, qui, malgrĂ© ses ambitions dans les spiritueux, ne peut se permettre de se sĂ©parer dâun produit en pleine expansion sur des marchĂ©s clĂ©s. Cependant, la question pourrait revenir sur la table si les difficultĂ©s financiĂšres du groupe venaient Ă sâaccentuer.
Eater, Ghiaâs New Chocolate-Hazelnut Spread Is⊠Horny?, 29/01/2025
Ghia, une marque connue outre-Atlantique pour ses apĂ©ritifs sans alcool aux notes dâherbes et dâamaro, fait une entrĂ©e remarquĂ©e sur le marchĂ© des produits adaptogĂšnes avec une pĂąte Ă tartiner chocolat-noisette aux effets supposĂ©ment aphrodisiaques. BaptisĂ©e Happy Ending Ghianduja, cette version revisitĂ©e de son Ghianduja classique incorpore une sĂ©rie dâingrĂ©dients censĂ©s rĂ©duire le stress et booster la libido, une tendance de plus en plus populaire dans lâindustrie du bien-ĂȘtre.
LancĂ©e en collaboration avec la marque Alice Mushrooms, cette pĂąte Ă tartiner contient de lâashwagandha, utilisĂ©e en mĂ©decine ayurvĂ©dique pour ses effets relaxants et stimulants, ainsi que du Horny Goat Weed, Velvet Bean, maca et cordyceps, des plantes connues pour leurs vertus Ă©nergisantes et aphrodisiaques. Pour accentuer cet effet, Ghia y ajoute aussi une touche de cannelle et de piment de Cayenne, Ă©pices Ă©galement rĂ©putĂ©es pour leur influence sur la circulation sanguine et lâĂ©veil des sens.
Cette tendance des adaptogĂšnes sâinscrit dans un mouvement plus large oĂč les marques alimentaires explorent des ingrĂ©dients naturels pour rĂ©pondre aux nouvelles attentes des consommateurs en matiĂšre de bien-ĂȘtre et de gestion du stress. Le marchĂ© a explosĂ© ces derniĂšres annĂ©es, intĂ©grant ces composĂ©s dans des boissons au CBD, chocolats aux champignons non psychotropes et poudres Ă©nergĂ©tiques. Pour Ghia, qui sâest dĂ©jĂ imposĂ©e sur le segment du sans alcool, cette incursion dans le secteur du bien-ĂȘtre adaptogĂšne semble ĂȘtre une Ă©volution logique.
CĂŽtĂ© dĂ©gustation, la Happy Ending Ghianduja reste fidĂšle Ă lâADN de Ghia : sans produits laitiers et sans huile de palme, contrairement Ă des concurrents comme Nutella. Plus chocolatĂ©e et lĂ©gĂšrement plus fluide que dâautres pĂątes Ă tartiner, elle intĂšgre de petits Ă©clats de noisettes pour une texture croquante. Si lâeffet aphrodisiaque est encore Ă prouver, son positionnement malin Ă lâapproche de la Saint-Valentin ne doit rien au hasard.
Enfin, Ghia annonce que 100 % des bĂ©nĂ©fices de cette nouvelle pĂąte seront reversĂ©s aux familles touchĂ©es par les incendies de Los Angeles, ajoutant ainsi une dimension solidaire Ă son lancement. Pour les amateurs de chocolat-noisette curieux de tester une version plus « vibrante », cette nouveautĂ© pourrait bien ĂȘtre lâexcuse parfaite pour cĂ©der Ă la tentation.
Taste, Gen Cheese, 14/01/2025
Une nouvelle gĂ©nĂ©ration de jeunes artisans du fromage est en train de transformer un mĂ©tier ancestral en y intĂ©grant innovation, durabilitĂ© et culture digitale. Ă travers le monde, ces fromagers, affineurs et influenceurs rĂ©inventent la maniĂšre dont le fromage est fabriquĂ©, vendu et consommĂ©, tout en mettant en avant des pratiques plus respectueuses de lâenvironnement et une approche plus inclusive du secteur.
Aux Ătats-Unis, Avery Jones, 20 ans, a fondĂ© Shooting Star Creamery en Californie et a rapidement fait sensation avec son fromage alpin au lait de brebis, une raretĂ© sur le marchĂ©. Ă seulement 15 ans, elle a remportĂ© la troisiĂšme place aux prestigieux American Cheese Society Awards, prouvant que la jeune gĂ©nĂ©ration peut rivaliser avec des artisans bien Ă©tablis. De son cĂŽtĂ©, Kayleigh Boucher, installĂ©e dans le Vermont, perpĂ©tue lâhĂ©ritage familial avec Green Mountain Blue Cheese, tout en dĂ©veloppant des recettes modernes et accessibles. Son bleu français « Boucher Blue » et son « Gore-Dawn-Zola » tĂ©moignent dâune volontĂ© dâinnover tout en respectant les traditions.
Si certains jeunes choisissent de fabriquer du fromage, dâautres prĂ©fĂšrent en parler. Madelyn Valera, 24 ans, sâest fait connaĂźtre comme fromagĂšre et influenceuse, cumulant plus de 200 000 abonnĂ©s sur TikTok et Instagram. Ă travers sa sĂ©rie « Unhinged Pairings », elle casse les codes des accords traditionnels en proposant des associations surprenantes, comme du gouda affinĂ© sur des cookies au caramel ou du brie sur des bonbons acidulĂ©s. Son objectif : dĂ©mystifier le fromage et le rendre plus accessible aux nouvelles gĂ©nĂ©rations.
Cette vague dâinnovation ne se limite pas aux Ătats-Unis. En Italie, Vito Dicecca, 39 ans, a ouvert Baby Dicecca, un bar Ă fromage oĂč il propose des crĂ©ations audacieuses, comme son bleu affinĂ© au vin Primitivo et aux cerises. MalgrĂ© les rĂ©ticences initiales, ce fromage est devenu son produit phare, attirant des amateurs du monde entier. En Grande-Bretagne, Lily Morris, 22 ans, partage sa passion via son compte Instagram The Petite Cheese, mettant en avant des fromages artisanaux et des crĂ©ations visuellement impressionnantes.
Cette nouvelle gĂ©nĂ©ration de fromagers accorde Ă©galement une grande importance Ă la durabilitĂ©. Des initiatives comme la sĂ©questration du carbone dans les sols ou la rĂ©duction des Ă©missions liĂ©es au transport du lait sont de plus en plus adoptĂ©es par des crĂšmeries soucieuses de leur impact environnemental. Kayla Fuerstenau, spĂ©cialiste du fromage dans le Wisconsin, voit lâavenir dans des fromages Ă base de lait de brebis, de chĂšvre ou de bufflonne, qui nĂ©cessitent moins de ressources que les fromages traditionnels Ă base de lait de vache.
Silicon Valley Bank, Wine Report 2025
Le rapport met en lumiÚre une industrie viticole américaine en pleine mutation.
Parmi les tendances majeures, le rapport souligne une baisse de la consommation de vin chez les jeunes adultes (21-29 ans), qui prĂ©fĂšrent des alternatives comme les boissons sans alcool, les spiritueux ou les cocktails prĂȘts Ă boire (RTD). En parallĂšle, la diminution du nombre de consommateurs plus ĂągĂ©s rĂ©duit la demande globale, un phĂ©nomĂšne qui pousse le marchĂ© vers une correction axĂ©e sur lâoffre et la demande. Pour survivre, lâindustrie doit mieux sĂ©duire la tranche des 30-45 ans en adaptant son marketing et son positionnement.
Le marchĂ© du vin californien, qui reprĂ©sente 85 % de la production amĂ©ricaine, est particuliĂšrement concernĂ©. Le rapport prĂ©voit que la rĂ©colte 2024 atteindra 3,2 millions de tonnes, son plus bas niveau depuis 2008, signe dâune offre excĂ©dentaire nĂ©cessitant des ajustements tarifaires. Les producteurs devront proposer des remises, des ventes privĂ©es ou des incitations telles que la livraison gratuite pour Ă©couler leurs stocks.
Le contexte géopolitique pourrait aussi influencer le marché. De potentielles taxes sur les vins européens imposées par la nouvelle administration Trump inciteraient certains acheteurs américains à se tourner vers des vins domestiques, stimulant ainsi la demande pour les producteurs locaux.
Sur le plan Ă©conomique, la croissance des ventes des vins haut de gamme a fortement chutĂ© depuis son pic de 18,6 % en 2021 (aprĂšs le Covid) Ă -3,4 % aujourdâhui. Par ailleurs, 28 % des viticulteurs interrogĂ©s ont jugĂ© lâannĂ©e 2024 dĂ©cevante, un chiffre en hausse de 6 % par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente.
MalgrĂ© ces dĂ©fis, le rapport met en avant la rĂ©silience des vignerons. Les exploitations Ă©tablies depuis longtemps et dotĂ©es dâune solide marque devraient rĂ©ussir Ă traverser cette pĂ©riode difficile et rebondir grĂące Ă de nouvelles opportunitĂ©s.
Un reportage sur le chef Laurent Petit qui dirigeait un restaurant trois étoiles en Haute-Savoie et a tout quitté pour s'installer dans son village natal en Haute-Marne.
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O. Frey