đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-03
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
LSA, Manger mieux : lâultratransformation, prochain dĂ©fi de lâalimentation, 16/01/2025
New York Times, TikTok Changed How We Cook. What Changes When Itâs Gone?, 16/01/2025 + Washington Post, How TikTok has changed the way we cook, 22/01/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Ăchos, L'existence de l'Agence bio menacĂ©e pour faire des Ă©conomies, 20/01/2025
LâAgence bio, créée en 2001, est un acteur clĂ© dans la structuration et la promotion de lâagriculture biologique en France. Elle gĂšre le Fonds Avenir Bio, ayant financĂ© plus de 300 projets depuis sa crĂ©ation, et agit comme un pivot essentiel pour les 61 000 fermes bio françaises. Pourtant, cette institution est aujourdâhui menacĂ©e par un amendement votĂ© au SĂ©nat, visant Ă rĂ©aliser une Ă©conomie budgĂ©taire de 2,9 millions dâeuros en supprimant lâAgence et en transfĂ©rant ses missions Ă FranceAgriMer ou au ministĂšre de lâAgriculture. Cette dĂ©cision suscite une vive opposition dans le secteur bio.
Depuis 2021, le marchĂ© du bio est en crise, avec une baisse des ventes qui fragilise producteurs et distributeurs. Les professionnels sâinquiĂštent des consĂ©quences de cette suppression. Ils redoutent un affaiblissement du soutien Ă une filiĂšre dĂ©jĂ vulnĂ©rable face Ă la concurrence des produits conventionnels, souvent moins chers. Des voix comme celle de la FNAB (FĂ©dĂ©ration Nationale dâAgriculture Biologique) dĂ©noncent une mesure contre-productive dans un contexte oĂč la transition Ă©cologique est une prioritĂ© nationale.
Les consommateurs eux-mĂȘmes pourraient ĂȘtre touchĂ©s par la disparition de lâAgence bio, qui joue un rĂŽle Ă©ducatif crucial. Des initiatives comme la campagne « Bio RĂ©flexe », prĂ©vue avant le Salon de lâAgriculture, risquent dâĂȘtre compromises. Par ailleurs, cette suppression reflĂšte des tensions au sein du gouvernement entre contraintes budgĂ©taires et ambitions Ă©cologiques.
Les experts mettent en garde contre les consĂ©quences Ă long terme de cette dĂ©cision. LâAgence bio est considĂ©rĂ©e comme une structure agile et efficace pour coordonner les efforts de la filiĂšre. Sa suppression pourrait entraĂźner une perte dâexpertise et de dynamisme, alors que lâagriculture biologique est un levier majeur pour rĂ©pondre aux enjeux climatiques et environnementaux.
LâUsine Nouvelle, Pourquoi la nouvelle version du Nutri-score a autant de retard en France, 20/01/2025
Le Nutri-score vise Ă aider les consommateurs Ă faire des choix Ă©clairĂ©s en classant les aliments selon leur qualitĂ© nutritionnelle. Cependant, la mise en place de sa nouvelle version en France est retardĂ©e depuis 2024, malgrĂ© son adoption dans dâautres pays comme lâEspagne et les Pays-Bas. Ce retard est liĂ© Ă des lenteurs administratives et Ă des pressions exercĂ©es par lâindustrie agroalimentaire.
La nouvelle version du Nutri-score vise Ă affiner les critĂšres dâĂ©valuation, notamment pour les produits controversĂ©s comme les huiles ou les fromages. Ces changements, bien que bĂ©nĂ©fiques pour la santĂ© publique, suscitent des rĂ©ticences parmi certains industriels. Des entreprises comme Danone ou Fleury Michon sâopposent Ă des scores moins favorables pour leurs produits phares. Cette opposition complique la mise en application des nouvelles rĂšgles.
Les associations de consommateurs, comme UFC-Que Choisir, dĂ©plorent ce blocage qui empĂȘche les citoyens de bĂ©nĂ©ficier dâinformations nutritionnelles mises Ă jour. Elles accusent lâĂ©tat de cĂ©der Ă des lobbies industriels au dĂ©triment de la santĂ© publique. Pendant ce temps, les entreprises favorables au Nutri-score, comme NestlĂ©, doivent jongler entre lâancienne version et les exigences attendues, ce qui freine lâinnovation et alourdit leurs coĂ»ts.
Le gouvernement français affirme travailler sur la rĂ©solution de ces obstacles, mais les acteurs du secteur jugent les dĂ©marches trop lentes. En lâabsence dâun cadre clair, la France risque de prendre du retard par rapport Ă ses voisins europĂ©ens en matiĂšre de politique nutritionnelle. Les experts soulignent lâimportance de cette rĂ©forme pour lutter contre lâobĂ©sitĂ© et les maladies liĂ©es Ă une mauvaise alimentation. La mise en place rapide de cette nouvelle version est donc essentielle pour renforcer la confiance des consommateurs et amĂ©liorer lâimpact du Nutri-score sur la santĂ© publique.
Le Monde, Tout est bon dans le bouillon, 23/01/2025
Le bouillon, plat traditionnel et Ă©conomique, revient en force dans les cuisines françaises. Longtemps considĂ©rĂ© comme une base culinaire modeste, il sâimpose dĂ©sormais comme une tendance gastronomique Ă©coresponsable et saine. PrĂ©parĂ© Ă partir de restes de viande, de lĂ©gumes ou dâos, le bouillon illustre une dĂ©marche antigaspi tout en Ă©tant riche en nutriments.
Des chefs renommĂ©s, comme ceux du restaurant Le Petit Nice, revisitent le bouillon en y ajoutant des saveurs modernes : infusions de plantes locales, Ă©pices exotiques ou mĂȘme bouillons de poisson sublimĂ©s. Cette crĂ©ativitĂ© culinaire transforme un aliment simple en un plat raffinĂ©. De nombreuses start-ups, comme par exemple Dohatsu, se lancent Ă©galement sur ce marchĂ©, proposant des bouillons prĂ©parĂ©s artisanalement, souvent faibles en sel et sans conservateurs, pour rĂ©pondre aux attentes des consommateurs soucieux de leur santĂ©.
En plus de ses atouts gustatifs, le bouillon offre des bienfaits reconnus pour la santé. Riche en collagÚne et en minéraux, il contribue à renforcer les articulations, améliorer la digestion et soutenir le systÚme immunitaire. Les naturopathes considÚrent le bouillon comme un "alicament", idéal pour les périodes de convalescence ou de détoxification.
Ce retour en grĂące du bouillon rĂ©pond Ă©galement aux enjeux Ă©cologiques. En valorisant des ingrĂ©dients souvent gaspillĂ©s, il sâinscrit dans une tendance plus large de durabilitĂ© alimentaire. Les consommateurs, en quĂȘte de produits authentiques et respectueux de lâenvironnement, plĂ©biscitent ce retour Ă la simplicitĂ©. Le bouillon, autrefois symbole de frugalitĂ©, devient aujourdâhui un Ă©lĂ©ment phare de la cuisine moderne, alliant tradition et innovation.
Les Ăchos, La cantine, un modĂšle Ă©conomique Ă bout de souffle, 21/01/2025
La restauration collective en France, qui sert prĂšs de 10 millions de repas par jour, traverse une crise profonde. Face Ă lâinflation galopante et aux contraintes Ă©cologiques et sanitaires accrues, le modĂšle Ă©conomique des cantines est sous tension. Les coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres ont augmentĂ© de 16 %, tandis que les salaires ont bondi de 18 % en trois ans. De plus, la loi Egalim impose des objectifs ambitieux, comme lâintroduction de 50 % de produits durables, dont 20 % de bio, engendrant des surcoĂ»ts significatifs.
Cette situation a entraĂźnĂ© des dĂ©faillances record dans le secteur. Selon une Ă©tude de Xerfi, le taux de faillite des entreprises de restauration collective a doublĂ© depuis 2019, passant de 1,2 % Ă 2,8 %. Les PME sont particuliĂšrement vulnĂ©rables, alors que des groupes comme Sodexo ou Elior rĂ©duisent leurs engagements sur des contrats jugĂ©s non rentables. En parallĂšle, la pandĂ©mie a modifiĂ© les habitudes des salariĂ©s, avec le tĂ©lĂ©travail rĂ©duisant la frĂ©quentation des cantines dâentreprises.
MalgrĂ© ces dĂ©fis, les cantines jouent un rĂŽle essentiel dans la lutte contre la prĂ©caritĂ© alimentaire, notamment pour les Ă©lĂšves et les personnes en situation de vulnĂ©rabilitĂ©. Elles assurent un accĂšs Ă une alimentation Ă©quilibrĂ©e et sont souvent le seul repas complet de la journĂ©e pour certains. Toutefois, les acteurs du secteur appellent Ă une rĂ©vision des politiques publiques pour garantir la pĂ©rennitĂ© de ce modĂšle. Ils demandent une flexibilitĂ© accrue dans lâapplication des normes et une valorisation des produits locaux, qui reprĂ©sentent dĂ©jĂ 85 % des approvisionnements en fruits, lĂ©gumes et viandes.
Le gouvernement est invitĂ© Ă mettre en place des mesures dâaccompagnement ciblĂ©es pour allĂ©ger la pression financiĂšre sur le secteur. Les experts soulignent que les cantines reprĂ©sentent un levier important pour promouvoir des habitudes alimentaires saines et durables. Sans soutien adaptĂ©, ce modĂšle pourrait sâĂ©teindre, fragilisant encore davantage les populations les plus dĂ©munies.
Le Figaro, «En 20 ans, on a perdu 38% de volume» : comment le cidre, en plein déclin, cherche à se réinventer, 16/01/2025
Le cidre français, autrefois incontournable dans les repas festifs, est confrontĂ© Ă un dĂ©clin inexorable. En vingt ans, sa consommation a chutĂ© de 38 %, passant de 160 millions de litres Ă moins de 100 millions en 2023. Plusieurs facteurs expliquent ce recul : lâessor de la biĂšre, la domination des sodas et une image parfois vieillissante associĂ©e au cidre.
Pour inverser cette tendance, les acteurs du secteur misent sur une stratĂ©gie de montĂ©e en gamme et dâinnovation. Des produits comme les "cidres extra-bruts", plus secs et moins sucrĂ©s, ou les "cidres IPA", inspirĂ©s des biĂšres artisanales, visent Ă conquĂ©rir une clientĂšle jeune et urbaine. Des marques comme "La Mordue" adoptent des designs modernes pour rajeunir lâimage du cidre, tandis que dâautres valorisent lâauthenticitĂ© et le savoir-faire artisanal.
Lâexportation constitue un autre axe de dĂ©veloppement majeur. La France, premier producteur mondial de pommes Ă cidre, exporte dĂ©jĂ vers des marchĂ©s porteurs comme les Ătats-Unis et lâAllemagne. Ces marchĂ©s voient dans le cidre une alternative premium, saine et naturelle aux boissons alcoolisĂ©es traditionnelles. En parallĂšle, des initiatives locales comme les "routes du cidre" en Bretagne et en Normandie participent Ă renforcer lâancrage territorial de ce produit emblĂ©matique.
Cependant, le secteur reconnaĂźt que la rĂ©invention du cidre nĂ©cessitera un effort collectif sur le long terme. Les consommateurs doivent ĂȘtre Ă©duquĂ©s Ă apprĂ©cier les nuances de cette boisson, tout comme le vin ou la biĂšre. En mettant en avant ses atouts â faible teneur en alcool, richesse aromatique et faible impact environnemental â, le cidre peut espĂ©rer regagner sa place au sein des repas des Français et au-delĂ .
LSA, Thierry Marx, Jean Imbert, Cyril Lignac... Quand les chefs stars se mettent au service des marques, 23/01/2025
Les collaborations entre marques et chefs se multiplient, portées par la popularité croissante des cuisiniers, amplifiée par les émissions culinaires et les réseaux sociaux. Des personnalités comme Cyril Lignac, Philippe Etchebest ou Anne-Sophie Pic incarnent des valeurs de mérite, de créativité et de persévérance, recherchées par les entreprises pour promouvoir leurs produits. Alors que le Sirha se tient à Lyon actuellement, cet article explore les mécanismes et les bénéfices de ces partenariats.
Les chefs sont aujourdâhui perçus comme des modĂšles accessibles, associant leur image Ă des produits variĂ©s, de lâalimentaire Ă lâĂ©lectromĂ©nager. Cyril Lignac, par exemple, collabore avec Philips pour promouvoir la friteuse Airfryer, avec des tutoriels et un livre de recettes diffusĂ©s sur les plateformes numĂ©riques. Dâautres chefs, comme Jean Imbert avec Carrefour, participent Ă la coproduction de produits, renforçant ainsi le caractĂšre premium accessible des marques distributeurs.
Ces partenariats offrent une visibilité accrue aux marques tout en diversifiant les revenus des chefs. Les collaborations peuvent inclure la conception de recettes, des vidéos promotionnelles, des livres de cuisine ou la présence sur les réseaux sociaux. Les rémunérations varient, allant de 10 000 à 150 000 euros selon la portée des projets. Cette monétisation permet aux chefs de financer des restaurants étoilés souvent coûteux à gérer.
Cependant, ces collaborations nĂ©cessitent une gestion mĂ©ticuleuse pour Ă©viter lâindigestion. Une surexposition ou des engagements trop nombreux peuvent nuire Ă la crĂ©dibilitĂ© dâun chef. Lâagence Marques et Chefs, par exemple, veille Ă aligner lâimage des cuisiniers avec les objectifs des marques pour garantir des partenariats authentiques et sur-mesure.
Le rĂŽle des chefs dĂ©passe souvent la simple reprĂ©sentation. Ils contribuent Ă lâĂ©laboration de produits, comme les bĂ»ches de NoĂ«l chez Carrefour ou les saumons fumĂ©s durables avec Labeyrie. Les vidĂ©os de recettes, diffusĂ©es sur TikTok ou Instagram, jouent Ă©galement un rĂŽle clĂ© pour dĂ©mocratiser leur savoir-faire auprĂšs du grand public.
Ces collaborations reflĂštent un tournant dans la relation entre gastronomie et grande consommation. Les chefs incarnent une passerelle entre luxe et accessibilitĂ©, contribuant Ă moderniser lâimage des marques tout en rĂ©pondant aux attentes des consommateurs. Si ces partenariats sont bien gĂ©rĂ©s, ils peuvent constituer une stratĂ©gie gagnante pour les deux parties, combinant innovation et engagement.
LSA, Manger mieux : lâultratransformation, prochain dĂ©fi de lâalimentation, 16/01/2025
Les aliments ultratransformĂ©s (AUT) suscitent une prĂ©occupation croissante en matiĂšre de santĂ© publique et environnementale. Ces produits, souvent issus de procĂ©dĂ©s industriels complexes, se caractĂ©risent par lâajout dâingrĂ©dients tels que des sirops de glucose, des huiles hydrogĂ©nĂ©es ou des additifs cosmĂ©tiques. Ces derniers, conçus pour amĂ©liorer lâaspect, la texture ou le goĂ»t des aliments, incluent des colorants, des arĂŽmes artificiels et des texturants. Selon Mathilde Touvier, directrice en Ă©pidĂ©miologie nutritionnelle Ă lâInserm, leur consommation est associĂ©e Ă des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de diabĂšte de type 2, dâobĂ©sitĂ© et de pathologies inflammatoires. Ces conclusions sont Ă©tayĂ©es par des Ă©tudes observationnelles, dont lâĂ©tude NutriNet-SantĂ©, qui suit 165 000 participants depuis 2009. Bien quâaucune rĂ©glementation internationale stricte ne statue encore sur les AUT, la recherche scientifique continue de mettre en Ă©vidence leur impact nĂ©faste sur la santĂ©.
La classification Nova, dĂ©veloppĂ©e par Carlos Monteiro, place les AUT dans une catĂ©gorie distincte des aliments bruts, transformĂ©s ou peu transformĂ©s. Ces produits, majoritairement prĂ©sents dans les sodas, confiseries, charcuteries industrielles ou plats prĂ©parĂ©s, sont associĂ©s Ă une faible qualitĂ© nutritionnelle et Ă une moindre rassasiabilitĂ©. Ils reprĂ©sentent 31 % des apports caloriques chez les adultes français et prĂšs de 46 % chez les moins de 18 ans, contre 60 % aux Ătats-Unis. Leur omniprĂ©sence sâexplique par leur faible coĂ»t de production et leur capacitĂ© Ă rĂ©pondre aux besoins des modes de vie modernes, oĂč le temps pour cuisiner est limitĂ©. Cependant, leur succĂšs soulĂšve des questions sur leur durabilitĂ© et leurs consĂ©quences pour la santĂ© des consommateurs.
Face Ă cette situation, certaines entreprises prennent lâinitiative de rĂ©duire lâutilisation des marqueurs dâultratransformation (MUT). Funkie, par exemple, propose des produits avec des listes dâingrĂ©dients simples et sans additifs, tandis que Biocoop impose un cahier des charges bannissant plus de 500 MUT de ses produits. Ces efforts rĂ©pondent Ă la demande croissante des consommateurs pour une alimentation plus naturelle et transparente. ParallĂšlement, des outils comme le Planet-score ou des Ă©tiquettes intĂ©grant des mentions spĂ©cifiques sur lâultratransformation pourraient devenir des leviers pour sensibiliser le public et encourager lâinnovation dans lâindustrie agroalimentaire.
Le dĂ©fi reste nĂ©anmoins considĂ©rable. Les AUT bĂ©nĂ©ficient dâun modĂšle Ă©conomique avantageux et dâune forte dĂ©pendance des modes de production modernes. Pourtant, les initiatives visant Ă promouvoir des alternatives montrent quâil est possible de concilier santĂ© publique, durabilitĂ© et innovation. Ă terme, une rĂ©glementation stricte et une meilleure Ă©ducation des consommateurs pourraient accĂ©lĂ©rer la transition vers une alimentation plus respectueuse de la santĂ© humaine et de lâenvironnement.
Los Angeles Times, The FDA knew long ago that red dye No. 3 causes cancer. Why did it take so long to ban it?, 15/01/2025
Le colorant alimentaire rouge No. 3, connu pour ses risques cancérigÚnes depuis les années 1990, a finalement été interdit par la FDA aprÚs des décennies de controverses. Ce colorant, présent dans des produits tels que les bonbons, la gélatine et les boissons, avait été jugé dangereux suite à des études sur des rats montrant une augmentation des tumeurs thyroïdiennes.
MalgrĂ© ces preuves, la FDA a tardĂ© Ă agir en raison des lacunes dans la rĂ©glementation et des pressions de lâindustrie. Le Delaney Clause, une loi des annĂ©es 1950 interdisant les substances cancĂ©rigĂšnes dans les aliments, nâa pas Ă©tĂ© appliquĂ© de maniĂšre stricte dans ce cas. La FDA a soutenu que les doses consommĂ©es par les humains Ă©taient trop faibles pour prĂ©senter un risque significatif, malgrĂ© des rĂ©clamations des associations de consommateurs.
Lâinterdiction, effective dans deux ans, obligera les fabricants Ă reformuler leurs produits. Cela illustre les lenteurs du systĂšme rĂ©glementaire face aux questions de santĂ© publique. Des experts plaident pour une modernisation des lois sur les additifs alimentaires afin dâĂ©viter de telles incohĂ©rences.
Ce cas souligne également les problÚmes de transparence dans la communication des risques alimentaires. Pour beaucoup, la présence prolongée du rouge No. 3 dans les aliments a érodé la confiance envers les autorités sanitaires. Alors que les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la composition de leurs aliments, cette décision pourrait marquer un tournant vers une surveillance renforcée et des standards plus élevés.
New York Times, TikTok Changed How We Cook. What Changes When Itâs Gone?, 16/01/2025 + Washington Post, How TikTok has changed the way we cook, 22/01/2025
TikTok a rĂ©volutionnĂ© la maniĂšre dont les gens cuisinent, explorent et partagent la culture culinaire Ă travers le monde. En seulement quelques annĂ©es, cette plateforme est devenue un outil incontournable pour dĂ©couvrir de nouvelles recettes, promouvoir des traditions culinaires et construire des communautĂ©s en ligne passionnĂ©es par la nourriture. Lâapplication a favorisĂ© lâexpĂ©rimentation en cuisine et introduit des millions de personnes Ă des plats Ă©trangers ou mĂ©connus, comme les tacos birria, le fufu ou les pĂątes Ă la feta, rendant ces plats viraux et inspirant des milliers de variations. Contrairement aux formats traditionnels, TikTok offre un accĂšs simplifiĂ© et ludique Ă la cuisine, en transformant des recettes complexes en processus accessibles pour tous.
Pendant la pandĂ©mie, TikTok a vu sa popularitĂ© exploser et est devenue une source majeure dâinspiration culinaire. Les recettes, souvent prĂ©sentĂ©es en vidĂ©os courtes et engageantes, mettent en avant des techniques simplifiĂ©es et des ingrĂ©dients de base, encourageant un grand nombre de personnes Ă cuisiner chez elles pour la premiĂšre fois. Lâalgorithme puissant de la plateforme, qui personnalise le contenu pour chaque utilisateur, permet Ă de nouvelles idĂ©es culinaires dâatteindre rapidement un large public, Ă©liminant ainsi les barriĂšres liĂ©es aux compĂ©tences ou Ă lâaccĂšs aux informations. TikTok nâest pas seulement un espace dâinspiration, mais aussi un outil Ă©conomique, offrant aux crĂ©ateurs de contenu et aux petites entreprises une visibilitĂ© et des opportunitĂ©s financiĂšres inĂ©dites.
De nombreux influenceurs culinaires, comme @justine_snacks, @thekoreanvegan ou @lahbco, ont construit des communautĂ©s florissantes autour de leurs recettes. Pour eux, TikTok est non seulement un moyen de partager leur passion, mais aussi une source de revenus stable grĂące Ă la monĂ©tisation et aux collaborations avec des marques. Les restaurants et petites entreprises ont Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de cette dynamique, en utilisant la plateforme pour attirer des clients et gĂ©nĂ©rer des ventes grĂące Ă des vidĂ©os virales. Toutefois, la potentielle interdiction de TikTok aux Ătats-Unis reprĂ©sente une menace pour cet Ă©cosystĂšme. Sans cette plateforme, de nombreux crĂ©ateurs et entrepreneurs pourraient perdre un espace vital pour se connecter avec leur audience.
MalgrĂ© ses avantages, TikTok nâĂ©chappe pas Ă la controverse. Certains critiquent la simplification excessive des recettes ou la rĂ©appropriation maladroite de plats culturels, ce qui peut entraĂźner une dĂ©formation des traditions culinaires. Par exemple, des vidĂ©os montrant des versions erronĂ©es de kimchi ou de dalgona coffee ont suscitĂ© des critiques sur le respect des origines culturelles. NĂ©anmoins, pour beaucoup, TikTok a ouvert un dialogue autour de la cuisine mondiale, offrant un espace pour dĂ©couvrir et apprĂ©cier des cuisines diversifiĂ©es qui, autrement, seraient restĂ©es marginales.
Le succĂšs de TikTok rĂ©side Ă©galement dans son rĂŽle de dĂ©mocratisation. Contrairement aux formats plus rigides des livres de cuisine ou des Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es, la plateforme valorise lâapproche dĂ©contractĂ©e et spontanĂ©e, rendant la cuisine moins intimidante et plus amusante. De nombreux utilisateurs soulignent que TikTok a permis de rendre la prĂ©paration des repas plus accessible et engageante, tout en rĂ©duisant les barriĂšres sociales ou Ă©conomiques.
Que TikTok survive ou non à ses défis réglementaires, son impact sur la cuisine et la culture culinaire contemporaine est indéniable. Il a redéfini la maniÚre dont nous cuisinons, partageons et célébrons la nourriture, laissant une empreinte durable sur nos pratiques alimentaires et notre compréhension culturelle.
Forbes, How Thrive Market Is Building A Different Type Of Retail Media Network, 20/01/2025
Thrive Market, une plateforme en ligne de produits biologiques et durables, rĂ©volutionne la publicitĂ© dans le commerce en dĂ©veloppant un rĂ©seau mĂ©diatique unique. Contrairement aux modĂšles traditionnels, Thrive Market adopte une approche centrĂ©e sur ses membres et leurs valeurs Ă©thiques. Lâobjectif est de proposer des publicitĂ©s adaptĂ©es aux prĂ©fĂ©rences des consommateurs tout en mettant en avant des marques alignĂ©es avec leur mission.
Depuis son lancement en novembre 2024, le rĂ©seau publicitaire de Thrive Market a dĂ©passĂ© ses objectifs financiers, doublant ses revenus attendus. La stratĂ©gie repose sur une utilisation innovante de la technologie pour analyser les habitudes dâachat et prĂ©dire les besoins des clients. Par exemple, en collaborant avec "Carrot Ads", Thrive Market offre une publicitĂ© personnalisĂ©e qui amĂ©liore lâexpĂ©rience utilisateur sans perturber le parcours dâachat.
Cette approche profite aussi bien aux consommateurs quâaux petites marques. Les publicitĂ©s ne sont pas imposĂ©es mais intĂ©grĂ©es de maniĂšre organique, favorisant la dĂ©couverte de nouveaux produits tout en renforçant la fidĂ©litĂ© des membres. Thrive Market met lâaccent sur des partenariats avec des marques Ă©mergentes et responsables, crĂ©ant un cercle vertueux entre innovation, durabilitĂ© et croissance Ă©conomique.
En prĂ©vision, la plateforme prĂ©voit dâĂ©tendre ses initiatives, notamment avec des formats vidĂ©os interactifs et des collaborations locales. Cette stratĂ©gie vise Ă transformer la publicitĂ© en un levier pour promouvoir des choix de consommation Ă©thiques, tout en renforçant la position de Thrive Market comme pionnier dans le commerce responsable.
Modern Retail, How Renais is trying to make ultra-premium gin popular in the U.S., 23/01/2025
Renais, une marque de gin ultra-premium fondĂ©e par Alex Watson et sa soeur, lâactrice Emma Watson, cherche Ă redĂ©finir le marchĂ© des spiritueux haut de gamme aux Ătats-Unis. LancĂ©e en 2023, la marque se distingue par son engagement envers la durabilitĂ© et lâinnovation. En utilisant des raisins recyclĂ©s provenant de vignobles familiaux en France, Renais crĂ©e un produit unique qui allie qualitĂ©, respect de lâenvironnement et savoir-faire artisanal.
Aux Ătats-Unis, oĂč le gin est encore un marchĂ© de niche comparĂ© Ă la vodka ou au whisky, Renais mise sur lâĂ©ducation des consommateurs et sur la tendance des cocktails haut de gamme pour se dĂ©marquer. Le martini, notamment, joue un rĂŽle central dans leur stratĂ©gie marketing, valorisant la puretĂ© et la subtilitĂ© des saveurs du gin.
Pour renforcer son image premium, la marque investit dans un design Ă©lĂ©gant et une communication axĂ©e sur ses valeurs. Elle cible une clientĂšle sensible Ă la qualitĂ©, Ă lâauthenticitĂ© et Ă lâinnovation. MalgrĂ© la concurrence de grandes marques Ă©tablies, Renais espĂšre conquĂ©rir une part du marchĂ© grĂące Ă son positionnement unique.
En misant sur une production responsable et une stratĂ©gie marketing raffinĂ©e, Renais aspire Ă devenir une rĂ©fĂ©rence dans le secteur des gins ultra-premium. Avec un marchĂ© amĂ©ricain en Ă©volution et un intĂ©rĂȘt croissant pour les spiritueux artisanaux, la marque pourrait bien trouver sa place dans les bars et les foyers des amateurs de cocktails.
Fast Company, Tired of menu overload? Let Just Saladâs AI find your perfect bowl, 24/01/2025
Just Salad, chaĂźne de restauration rapide spĂ©cialisĂ©e dans les salades, innove avec "Salad AI", un outil basĂ© sur lâintelligence artificielle pour personnaliser les commandes. LancĂ© dans prĂšs de 100 restaurants, cet outil utilise le modĂšle GPT-4 pour analyser les prĂ©fĂ©rences des clients en termes de rĂ©gime, de nutriments et de saveurs. En quelques secondes, il propose des recommandations adaptĂ©es Ă leurs besoins.
"Salad AI" vise Ă simplifier le choix face Ă la multitude de combinaisons possibles. Par exemple, un client cherchant une option vĂ©gĂ©tale riche en fibres et Ă©picĂ©e pourrait se voir proposer une "spicy vegan fiesta" avec kale, patate douce et vinaigrette citron-coriandre. Lâoutil permet Ă©galement de personnaliser davantage les choix aprĂšs la recommandation initiale.
Nick Kenner, PDG de Just Salad, explique que lâidĂ©e est nĂ©e dâune volontĂ© personnelle dâĂ©largir ses options alimentaires de maniĂšre pratique et rapide. Cette innovation sâinscrit dans une tendance plus large de lâutilisation de lâIA dans la restauration, visant Ă amĂ©liorer lâexpĂ©rience client. Des Ă©tudes montrent que la personnalisation peut augmenter les ventes jusquâĂ 8 %, un atout prĂ©cieux dans un contexte de baisse de la demande due Ă lâinflation.
Cependant, Just Salad met un point dâhonneur Ă prĂ©server la connexion humaine dans dâautres aspects de son service, notamment pour les commandes au drive. Lâentreprise reconnaĂźt que la technologie doit complĂ©ter lâinteraction humaine sans la remplacer totalement.
Avec "Salad AI", Just Salad se positionne comme un leader de lâinnovation dans le secteur de la restauration rapide. En rĂ©pondant Ă des besoins croissants de personnalisation et dâefficacitĂ©, lâoutil pourrait redĂ©finir les standards de lâindustrie.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey