đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2025-02
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Libération, Food Runners Club : courir, oui, mais vers une assiette de raclette, 18/01/2025
Le Monde, LâĂ©nigme des origines de la tartiflette, 12/01/2025
The Guardian, Calorie labels encourage people to eat less by only a single crisp, study says, 17/01/2025
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Libération, «Dry January» : les boissons sans alcool déboulent aussi dans la«haute gastronomie», 12/01/2025
Le Dry January sâĂ©tend dĂ©sormais Ă la haute gastronomie. Cette tendance, encouragĂ©e par la Ligue contre le cancer, vise Ă promouvoir des alternatives sophistiquĂ©es aux classiques accords mets-vins. En 2024, plus de 4,5 millions de personnes ont participĂ© au Dry January, une pratique en plein essor, qui impacte les modes de consommation, y compris dans les restaurants Ă©toilĂ©s. Plusieurs chefs renommĂ©s ont ainsi intĂ©grĂ© des boissons sans alcool dans leurs menus, ouvrant la voie Ă des accords innovants et crĂ©atifs.
Dans ce contexte, des boissons comme le kombucha, les eaux parfumĂ©es, les thĂ©s ou les cocktails sans alcool prennent une place de choix. Ces crĂ©ations ne se contentent plus dâĂȘtre des simples substituts : elles sont Ă©laborĂ©es avec un soin Ă©quivalent Ă celui des vins. Par exemple, au restaurant TracĂ©, un kombucha maison aux herbes aromatiques est proposĂ© pour accompagner un tartare de maquereau maturĂ©, rivalisant avec un vin blanc floral de la vallĂ©e du RhĂŽne. Ces options, servies Ă des prix accessibles, reflĂštent une volontĂ© dâinclure une clientĂšle diversifiĂ©e, quâil sâagisse de personnes suivant un rĂ©gime sans alcool pour des raisons de santĂ©, religieuses, ou simplement par choix.
La Ligue contre le cancer a mis en avant cette Ă©volution Ă travers son initiative « Accords essentiels », rĂ©unissant sept chefs pour imaginer des menus complets sans alcool. Cette opĂ©ration vise aussi Ă sensibiliser le public sur les risques liĂ©s Ă la consommation dâalcool, un facteur majeur de cancers, responsable de 28 000 cas par an en France et considĂ©rĂ© comme le troisiĂšme facteur de morbiditĂ© au niveau mondial aprĂšs le tabac et lâhypertension. Les statistiques rĂ©vĂšlent que mĂȘme une consommation modĂ©rĂ©e augmente les risques de cancers du sein, du foie, du cĂŽlon ou de lâĆsophage.
Les boissons proposĂ©es dans ces menus excluent les sodas et les jus trop sucrĂ©s pour privilĂ©gier des saveurs plus adaptĂ©es Ă la gastronomie. Ainsi, ces accords non alcooliques sâinscrivent dans une double dĂ©marche de santĂ© et de plaisir culinaire. Les chefs participants prouvent que la crĂ©ativitĂ© gastronomique peut sâĂ©panouir au-delĂ de lâalcool, offrant une expĂ©rience sensorielle unique et inclusive.
LâUsine Nouvelle, L'engouement pour le vin sans alcool profite Ă Chavin, dans l'HĂ©rault, 12/01/2025
Le nĂ©goce de vins Chavin, situĂ© dans lâHĂ©rault, connaĂźt un succĂšs croissant grĂące au segment des vins sans alcool, qui reprĂ©sente dĂ©sormais plus de 50 % de son chiffre dâaffaires. Depuis cinq ans, les ventes de ces produits enregistrent une croissance annuelle de 25 Ă 35 %, portĂ©e par une demande accrue en France et Ă lâinternational, avec des exportations vers 65 pays. En 2024, Chavin a rĂ©alisĂ© un chiffre dâaffaires global de 15 millions dâeuros, une performance remarquable pour une entreprise de 20 employĂ©s.
La production de vin sans alcool repose sur des techniques complexes et coĂ»teuses. Les vins sĂ©lectionnĂ©s pour la dĂ©salcoolisation doivent prĂ©senter une aciditĂ© Ă©quilibrĂ©e et des arĂŽmes puissants. Les cĂ©pages les plus adaptĂ©s incluent le muscat, le sauvignon blanc, le chardonnay et le cabernet-sauvignon. Une fois choisis, ces vins sont assemblĂ©s et passent par plusieurs Ă©tapes, notamment la distillation sous vide Ă basse tempĂ©rature. Ce procĂ©dĂ© permet dâextraire lâĂ©thanol tout en prĂ©servant les arĂŽmes essentiels. Toutefois, le manque dâinfrastructures adaptĂ©es en France oblige Chavin Ă externaliser une partie de ces opĂ©rations en Gironde ou en Espagne.
MalgrĂ© les coĂ»ts Ă©levĂ©s, lâentreprise mise sur la qualitĂ© pour rĂ©pondre aux attentes dâune clientĂšle exigeante. Mathilde Boulachin, fondatrice et prĂ©sidente de Chavin, souligne que les consommateurs recherchent une expĂ©rience comparable Ă celle du vin traditionnel, et non un substitut sucrĂ© ou simpliste. La sociĂ©tĂ© stabilise ses produits grĂące Ă des techniques innovantes, comme lâutilisation de tunnels de pasteurisation ou de dicarbonate de dimĂ©thyle.
Les Ăchos, L'utilisation des titres-restaurant pour les courses alimentaires finalement prolongĂ©e, 14/01/2025
Le dispositif permettant lâutilisation des titres-restaurant pour lâachat de denrĂ©es alimentaires brutes en supermarchĂ© a Ă©tĂ© prolongĂ© pour deux annĂ©es supplĂ©mentaires par le SĂ©nat, aprĂšs une adoption similaire par lâAssemblĂ©e nationale. Ce prolongement vient rĂ©pondre Ă une demande forte des consommateurs modestes, pour qui ces titres reprĂ©sentent un soutien crucial en termes de pouvoir dâachat.
Le dĂ©bat autour de cette mesure, qui concerne un marchĂ© estimĂ© Ă 9,4 milliards dâeuros, divise les acteurs Ă©conomiques. Les grandes surfaces militent pour cette extension, car elle stimule leur chiffre dâaffaires. En revanche, les restaurateurs sâopposent farouchement Ă cette mesure, quâils qualifient de « scandale ». Selon eux, la vente de produits bruts grĂące aux titres-restaurant constitue un manque Ă gagner estimĂ© Ă 576 millions dâeuros pour le secteur de la restauration traditionnelle.
VĂ©ronique Louwagie, ministre dĂ©lĂ©guĂ©e aux PME, a saluĂ© cette dĂ©cision, la qualifiant de mesure de simplification et de logique, largement plĂ©biscitĂ©e par le grand public. Une Ă©tude menĂ©e en avril 2024 a rĂ©vĂ©lĂ© que 96 % des Français approuvent lâutilisation des titres-restaurant pour un large Ă©ventail de produits alimentaires. Cette rĂ©forme apporte une solution immĂ©diate Ă lâincertitude qui planait sur les consommateurs depuis le dĂ©but de lâannĂ©e 2025, oĂč lâusage des titres-restaurant pour des courses alimentaires avait Ă©tĂ© suspendu.
Cependant, cette prolongation ne met pas fin aux dĂ©bats. Plusieurs voix appellent Ă une rĂ©forme globale du dispositif des titres-restaurant, qui devrait ĂȘtre discutĂ©e Ă lâĂ©tĂ© 2025. Parmi les pistes envisagĂ©es figurent la suppression des titres-restaurant au profit dâune augmentation des salaires nets, permettant une libertĂ© totale dâutilisation pour les salariĂ©s. Dâautres estiment quâun recentrage sur la restauration pourrait mieux rĂ©pondre Ă lâobjectif initial de ces titres.
Libération, Food Runners Club : courir, oui, mais vers une assiette de raclette, 18/01/2025
Depuis lâautomne 2024, une nouvelle tendance associe course Ă pied et gastronomie : des clubs comme le Food Runners Club proposent de courir plusieurs kilomĂštres avant de dĂ©guster des repas gourmands. Ă Paris, cet engouement a culminĂ© avec une soirĂ©e « raclette Ă volontĂ© », attirant une quarantaine de participants prĂȘts Ă braver le froid pour combiner sport et plaisir culinaire.
Créé en novembre par deux passionnĂ©s, ThĂ©o Delahaye et ThĂ©o Chaudet, le Food Runners Club est rapidement devenu un phĂ©nomĂšne avec 12 000 abonnĂ©s sur Instagram et une liste dâattente de 600 personnes pour les week-ends. InspirĂ© du Running Flan Club, fondĂ© en septembre par deux frĂšres testant des flans pĂątissiers aprĂšs leurs courses, le concept attire une communautĂ© en quĂȘte de convivialitĂ© et dâoriginalitĂ©. Ces initiatives se multiplient en France, avec des variantes comme le Run Cheese Club Ă Paris ou le Food Running Club Ă Marseille.
Lâobjectif est de transformer la pratique sportive en une expĂ©rience sociale et gourmande. Pour les participants, comme Lauriane, 30 ans, « câest plus fun quâun club classique ». Des ingĂ©nieurs aux Ă©tudiants, beaucoup rejoignent ces groupes pour Ă©largir leurs cercles sociaux, partageant des passions communes pour la course et la nourriture. Ces Ă©vĂ©nements sont Ă©galement une opportunitĂ© pour les restaurants partenaires, qui gagnent en visibilitĂ© via les rĂ©seaux sociaux tout en fournissant des portions adaptĂ©es Ă ces regroupements atypiques.
En parallĂšle, les clubs explorent des thĂšmes novateurs, comme un 10 km des boulangeries ou un 10 km de la biĂšre, tout en garantissant une organisation rigoureuse. Le Running Flan Club, par exemple, a dĂ» gĂ©rer des dĂ©fis logistiques, allant jusquâĂ avancer 1 720 euros pour des commandes de flans, suite Ă un succĂšs dĂ©passant les attentes.
Si lâidĂ©e dâassocier course et gourmandise peut paraĂźtre paradoxale, les experts relativisent. Selon VĂ©ronique Rousseau, diĂ©tĂ©ticienne Ă lâINSEP, « manger aprĂšs lâeffort est recommandĂ© pour reconstituer les rĂ©serves dâĂ©nergie », bien que le type dâaliment consommĂ© et la frĂ©quence soient importants. Cependant, les organisateurs restent vigilants face aux troubles du comportement alimentaire (TCA). ThĂ©o Chaudet, lui-mĂȘme ancien anorexique, veille Ă Ă©viter toute obsession autour des calories au sein des groupes, insistant sur lâimportance dâune approche Ă©quilibrĂ©e.
MalgrĂ© le froid et lâeffort, lâambiance festive lâemporte souvent. Raclette, concours de planches ou verres de vin animent les soirĂ©es post-course, oĂč la convivialitĂ© prime. Avec des projets de dĂ©veloppement ambitieux et une communautĂ© grandissante, ces clubs illustrent une nouvelle maniĂšre dâaborder le sport, combinant plaisir, effort et partage.
Le Monde, LâĂ©nigme des origines de la tartiflette, 12/01/2025
La tartiflette, plat emblĂ©matique des stations de ski françaises, suscite curiositĂ© et dĂ©bats quant Ă son origine. Bien quâelle semble ancestrale, cette recette savoyarde Ă base de reblochon, pommes de terre, lardons et oignons nâest apparue quâau cours des annĂ©es 1980. Aujourdâhui incontournable dans la culture culinaire française, son succĂšs est pourtant entourĂ© de mystĂšres et dâhypothĂšses contradictoires.
Capitale autoproclamĂ©e du reblochon, la ville de ThĂŽnes en Haute-Savoie revendique ĂȘtre le berceau de la tartiflette. Pourtant, le Syndicat interprofessionnel du reblochon (SIR), souvent accusĂ© dâavoir créé ce plat Ă des fins commerciales, nie ĂȘtre Ă lâorigine de cette recette. Cette rumeur a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par le critique gastronomique Christian Millau, qui a affirmĂ© que le SIR avait imaginĂ© la tartiflette pour « booster » le marchĂ© du reblochon, un fromage alors en forte croissance. Entre 1980 et 1990, la production de reblochon a bondi, passant de 6 000 Ă 10 000 tonnes par an, un contexte qui aurait favorisĂ© lâapparition dâun plat valorisant ce produit.
Cependant, dâautres voix attribuent lâorigine de la tartiflette Ă des traditions paysannes locales. Selon certaines versions, elle dĂ©riverait dâun plat ancien appelĂ© « pĂšla », rĂ©alisĂ© avec des reblochons imparfaits fondus sur des pommes de terre sautĂ©es. Ă Manigod, prĂšs de ThĂŽnes, une autre lĂ©gende raconte que la famille Veyrat, dont est issu le cĂ©lĂšbre chef Ă©toilĂ© Marc Veyrat, aurait perfectionnĂ© la recette en ajoutant lardons, oignons et vin blanc, et en lui donnant le nom Ă©vocateur de « tartiflette ».
Malgré les controverses, la tartiflette est devenue un symbole de convivialité et de gastronomie hivernale. Son succÚs commercial, amplifié par des initiatives marketing comme les « tartiflettes géantes » et le slogan « In tartiflette we trust », a également engendré des dérives. De nombreuses versions industrielles du plat, utilisant peu ou pas de reblochon, ont envahi les supermarchés, dénaturant parfois la recette originale.
Le Monde, Retour gagnant pour la cuisine dâantan, 16/01/2025
La cuisine française de tradition, longtemps Ă©clipsĂ©e par les tendances de la bistronomie et de la fusion, connaĂźt un renouveau spectaculaire. Partout en France, chefs et restaurateurs redĂ©couvrent les plats classiques et les codes de la grande gastronomie dâautrefois. Ce retour aux sources sâappuie sur une quĂȘte de nostalgie et dâauthenticitĂ© rĂ©pondant Ă une demande croissante de confort et de valeurs patrimoniales.
FrĂ©dĂ©ric Anton, chef triplement Ă©toilĂ© du PrĂ© Catelan Ă Paris, illustre cette tendance avec « La Ferme du prĂ© », un bistrot oĂč il revisite les codes de 1900. Dans un cadre rustique, les plats proposĂ©s, comme les rognons de veau sauce madĂšre ou le boudin noir, cĂ©lĂšbrent les savoir-faire oubliĂ©s et les traditions culinaires françaises. Selon FrĂ©dĂ©ric Anton, lâobjectif nâest pas de rĂ©inventer ces plats, mais de les exĂ©cuter avec prĂ©cision et respect des recettes dâorigine, sâappuyant sur des ouvrages de rĂ©fĂ©rence tels que ceux dâAuguste Escoffier.
Jean-François PiĂšge, autre figure emblĂ©matique de la gastronomie française, partage cet engouement avec son Ă©tablissement parisien « La Poule au pot ». Ici, les plats sont ancrĂ©s dans les traditions rĂ©gionales : quenelle de brochet sauce Nantua, crĂȘpes Suzette flambĂ©es ou encore soupe Ă lâoignon prĂ©parĂ©e selon des mĂ©thodes artisanales. Ces propositions rencontrent un succĂšs important malgrĂ© un coĂ»t Ă©levĂ©, justifiĂ© par lâutilisation dâingrĂ©dients de qualitĂ© et de techniques exigeantes.
Cependant, ce retour Ă la cuisine dâantan suscite des dĂ©bats. Alain Ducasse, fervent dĂ©fenseur de lâinnovation, voit dans cette tendance un repli sur le passĂ©, potentiellement au dĂ©triment de la crĂ©ativitĂ©. Pourtant, des figures comme Jean Imbert, qui modernise les classiques au sein du Plaza AthĂ©nĂ©e, dĂ©montrent que tradition et modernitĂ© peuvent coexister. Ce dernier mĂȘle des recettes anciennes, comme le gratin de daurade de 1962, Ă des prĂ©sentations contemporaines et des produits premium.
Ce phĂ©nomĂšne sâinscrit dans un contexte oĂč les repĂšres culinaires sont redĂ©finis. Pour certains chefs, il sâagit de transmettre un patrimoine gastronomique en voie de disparition, tandis que pour dâautres, la tradition devient un outil de marketing. Quoi quâil en soit, la cuisine de tradition sĂ©duit par son ancrage Ă©motionnel et sa capacitĂ© Ă rappeler un passĂ© oĂč le repas Ă©tait un vĂ©ritable rituel.
LâUsine Nouvelle, Pas de « Normandie » pour le camembert pasteurisĂ©, 15/01/2025
La cour administrative dâappel de Nantes a confirmĂ© que les rĂ©fĂ©rences Ă la Normandie sur les Ă©tiquettes de camemberts sont strictement rĂ©servĂ©es aux fromages bĂ©nĂ©ficiant de lâAppellation dâOrigine ProtĂ©gĂ©e (AOP) « Camembert de Normandie ». Cette dĂ©cision marque un tournant dans les litiges opposant depuis plusieurs annĂ©es des industriels, comme Lactalis, Ă la Direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes (DGCCRF). Ces entreprises utilisaient des mentions telles que « FabriquĂ© en Normandie » ou « Au bon lait normand » sur des camemberts pasteurisĂ©s, suscitant des accusations de tromperie envers les consommateurs.
Lâaffaire sâappuie sur le rĂšglement europĂ©en n° 1151/2012, qui protĂšge les dĂ©nominations liĂ©es aux AOP contre toute imitation ou usurpation. Selon la cour, ces mentions pourraient induire les consommateurs en erreur en leur faisant croire que ces produits respectent les critĂšres stricts de lâAOP, qui impose notamment lâutilisation de lait cru et des mĂ©thodes de production traditionnelles. Le jugement, saluĂ© par lâInstitut National de lâOrigine et de la QualitĂ© (INAO) et le Conseil National des Appellations dâOrigine LaitiĂšres (CNAOL), trace des lignes claires pour les industriels, les invitant Ă cesser toute utilisation abusive de la rĂ©fĂ©rence Ă la Normandie.
Cette dĂ©cision a des implications Ă©conomiques importantes. Les entreprises concernĂ©es devront revoir leurs Ă©tiquetages, un processus coĂ»teux, notamment pour les camemberts pasteurisĂ©s qui constituent une part significative des ventes de fromages français Ă lâinternational. Cependant, des exceptions existent : certaines marques, comme « Le PĂšre normand » de Savencia ou « Le Fameux normand » de Lactalis, bĂ©nĂ©ficient de droits acquis car elles Ă©taient enregistrĂ©es avant lâentrĂ©e en vigueur de lâAOP en 1994.
Les dĂ©fenseurs de lâAOP voient dans ce verdict une victoire pour la prĂ©servation des traditions fromagĂšres et pour la protection des consommateurs. Ils espĂšrent que cette clarification des rĂšgles renforcera la reconnaissance des produits de qualitĂ©. NĂ©anmoins, cette affaire illustre les tensions entre respect des terroirs et stratĂ©gies commerciales, dans un secteur oĂč les enjeux financiers et culturels se croisent.
La Tribune, La Belle Aude, les glaces made in Occitanie qui résistent à la crise, 08/01/2025
La Fabrique du Sud, coopĂ©rative fondĂ©e par dâanciens salariĂ©s de lâusine Pilpa Ă Carcassonne, cĂ©lĂšbre les dix ans de sa marque de glaces artisanales, La Belle Aude. Cette aventure coopĂ©rative a Ă©mergĂ© en 2013 suite Ă la fermeture annoncĂ©e du site industriel par son propriĂ©taire. Avec pour ambition de produire des glaces qualitatives et rĂ©gionales, la Scop (sociĂ©tĂ© coopĂ©rative et participative) a su se dĂ©marquer malgrĂ© les turbulences Ă©conomiques, notamment la hausse des coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres et une conjoncture difficile en 2022 et 2023.
La Belle Aude sâappuie sur des circuits courts et des ingrĂ©dients de qualitĂ© pour proposer une gamme de 25 parfums, dont trois biologiques. La vanille reste son produit phare et reprĂ©sente 16 % des ventes. La coopĂ©rative produit entre 6 000 et 10 000 pots par jour, distribuĂ©s dans environ 400 points de vente, principalement en Occitanie. Cependant, les ventes en volume ont souffert en 2023, impactĂ©es par une mĂ©tĂ©o dĂ©favorable et des ajustements stratĂ©giques comme la rĂ©duction des promotions en grandes surfaces. Ces facteurs ont entraĂźnĂ© un chiffre dâaffaires de 3,1 millions dâeuros, infĂ©rieur aux prĂ©visions initiales.
Pour 2025, la Fabrique du Sud mise sur deux axes : lâouverture au secteur de la restauration premium et la production en marque blanche. Une collaboration prometteuse avec un partenaire majeur est dâailleurs en cours de finalisation. Par ailleurs, une personne sera dĂ©diĂ©e Ă la prospection de nouveaux clients dans la restauration collective et haut de gamme, avec un accent sur le littoral mĂ©diterranĂ©en.
La coopĂ©rative adopte Ă©galement une dĂ©marche de clean-label, en Ă©liminant les additifs artificiels et en privilĂ©giant des stabilisants naturels. Ce positionnement rĂ©pond Ă la demande croissante des consommateurs pour des produits plus sains et respectueux de lâenvironnement. Cependant, le projet de construction de nouveaux locaux, initialement estimĂ© Ă 2,5 millions dâeuros, reste en suspens jusquâĂ une amĂ©lioration significative des performances Ă©conomiques.
Les Ăchos, Petit basque, Malo, La PotagĂšre : avec son nouvel actionnariat, Sill Entreprises prĂ©pare un pas de gĂ©ant, 17/01/2025
Le groupe agroalimentaire breton Sill Entreprises, basĂ© Ă Plouvien dans le FinistĂšre, se fixe un objectif ambitieux : atteindre un chiffre dâaffaires de 900 millions dâeuros dâici 2030, contre 650 millions en 2024. Connu pour ses marques emblĂ©matiques comme Malo, Le Petit Basque, et La PotagĂšre, le groupe se prĂ©pare Ă un dĂ©veloppement stratĂ©gique majeur grĂące Ă une rĂ©cente rĂ©organisation de son capital.
Trois nouveaux investisseurs, IDIA Capital Investissement, Unexo (groupe CrĂ©dit Agricole), et SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Capital Partenaires, remplacent les partenaires historiques du groupe, dont CrĂ©dit Mutuel ArkĂ©a et Unigrains. Cette opĂ©ration, bien que les dĂ©tails financiers nâaient pas Ă©tĂ© divulguĂ©s, laisse la majoritĂ© du capital (86 %) sous le contrĂŽle des familles fondatrices Falchâun et Leon, ainsi que de SĂ©bastien Flocâh, prĂ©sident du directoire de Sill. Ce nouvel actionnariat vise Ă soutenir la croissance organique et externe du groupe.
Sill Entreprises souhaite renforcer ses positions dans plusieurs segments : les produits laitiers frais, les surgelĂ©s, les jus, les produits de nutrition et surtout les soupes liquides. Cette derniĂšre catĂ©gorie, oĂč Sill ambitionne de devenir un leader europĂ©en, a bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâacquisition en 2024 des activitĂ©s « potages et soupes liquides » de Knorr en France, prĂ©cĂ©demment dĂ©tenues par Unilever. Le groupe sâappuie sur un ancrage local fort, notamment grĂące Ă un partenariat avec Altho Brets, qui sĂ©curise lâapprovisionnement de 20 000 tonnes de pommes de terre, offrant une filiĂšre complĂ©mentaire pour les agriculteurs locaux.
Sur le plan industriel, Sill prĂ©voit dâinvestir annuellement entre 15 et 20 millions dâeuros dans ses infrastructures pour soutenir son expansion. Ă lâinternational, le groupe, qui rĂ©alise dĂ©jĂ 20 % de son chiffre dâaffaires hors de France, prĂ©pare lâouverture dâun bureau Ă Houston, au Texas, en 2025. Cette implantation vise Ă exploiter le marchĂ© amĂ©ricain des produits frais et des desserts, identifiĂ© comme une opportunitĂ© clĂ©. En parallĂšle, Sill Entreprises envisage trois Ă quatre acquisitions dâici 2030 pour accĂ©lĂ©rer sa croissance externe.
Avec cette stratĂ©gie ambitieuse, Sill Entreprises ne se contente pas de consolider sa position en France. En misant sur lâinnovation, lâexpansion internationale et lâintĂ©gration locale, le groupe breton aspire Ă devenir un acteur majeur sur la scĂšne agroalimentaire europĂ©enne et mondiale.
Modern Retail, How Gregorys Coffee is taking the craft coffee business to scale, 09/01/2025
Depuis sa crĂ©ation en 2006 Ă New York, Gregorys Coffee sâest imposĂ©e comme une chaĂźne de cafĂ©s mĂȘlant qualitĂ© artisanale et commoditĂ©, avec plus de 50 Ă©tablissements aux Ătats-Unis. FondĂ©e par Gregory Zamfotis, la marque sâest dĂ©veloppĂ©e Ă lâintersection de la troisiĂšme vague du cafĂ© â axĂ©e sur la spĂ©cialisation et la qualitĂ© â et de la demande pour un service rapide et pratique. Contrairement aux grands noms comme Starbucks, Gregorys a adoptĂ© une approche hybride qui combine expĂ©rience premium et efficacitĂ©.
Lors de ses dĂ©buts, la marque a intĂ©grĂ© des innovations comme le latte art, les mĂ©thodes dâextraction manuelle et les cafĂ©s dâorigine unique, des Ă©lĂ©ments devenus des standards dans lâunivers du cafĂ© artisanal. Cependant, la pandĂ©mie a bouleversĂ© le secteur. Alors que de nombreuses enseignes se concentraient sur des formats minimalistes et axĂ©s sur la rapiditĂ© (comme les espaces rĂ©duits ou le service drive-through), Gregorys a choisi une direction opposĂ©e en investissant dans de grands espaces conçus pour ĂȘtre des lieux de convivialitĂ© et de dĂ©tente.
LâannĂ©e 2024 a Ă©tĂ© marquĂ©e par une expansion rapide, notamment grĂące Ă un partenariat stratĂ©gique avec Simon Property Group. Ce partenariat a permis Ă Gregorys dâouvrir 15 nouveaux Ă©tablissements dans des emplacements stratĂ©giques, rĂ©duisant ainsi le temps nĂ©cessaire pour pĂ©nĂ©trer de nouveaux marchĂ©s. Gregory Zamfotis souligne que cette expansion rapide nâa pas compromis la qualitĂ©, grĂące Ă une attention minutieuse portĂ©e aux processus et Ă la formation des Ă©quipes.
La chaßne se distingue également par son engagement à proposer un menu innovant qui reflÚte les attentes des consommateurs modernes. Gregorys offre des produits saisonniers, des options végétaliennes et sans gluten, tout en maintenant une expérience café haut de gamme. Cette stratégie, combinée à une forte présence numérique et à des applications mobiles conviviales, renforce sa compétitivité face aux géants du secteur.
The Guardian, Sparkling tea sales soar as Britons seek healthy options for festive fizz, 10/01/2025
En pleine Ă©volution des habitudes de consommation, le thĂ© pĂ©tillant gagne en popularitĂ© au Royaume-Uni en tant quâalternative saine et Ă©lĂ©gante aux boissons alcoolisĂ©es traditionnelles. Ce phĂ©nomĂšne sâinscrit dans une tendance plus large de rĂ©duction de la consommation dâalcool, particuliĂšrement marquĂ©e lors de campagnes comme le Dry January. Le thĂ© pĂ©tillant, prĂ©sentĂ© comme une boisson festive avec des propriĂ©tĂ©s de bien-ĂȘtre, remplace de plus en plus le champagne lors des cĂ©lĂ©brations.
Des marques comme Real, spĂ©cialisĂ©e dans les thĂ©s pĂ©tillants haut de gamme, connaissent une forte croissance. Pendant les fĂȘtes de fin dâannĂ©e 2024, les ventes de leurs produits phares, comme le Dry Dragon (Ă base de thĂ© vert) et le Peony Blush (Ă base de thĂ© blanc), ont augmentĂ© respectivement de 72 % et 60 % sur des plateformes comme Ocado et Waitrose. Avec des prix allant de 10 Ă 17 ÂŁ par bouteille, ces produits se positionnent comme une alternative sophistiquĂ©e au vin, bĂ©nĂ©ficiant de saveurs complexes issues de la fermentation ou de la carbonatation.
Outre le segment haut de gamme, le thĂ© se diversifie Ă©galement avec des offres adaptĂ©es Ă la consommation quotidienne. Des marques comme Twinings proposent des thĂ©s pĂ©tillants en canettes, enrichis de jus de fruits et de vitamines, ciblant un public soucieux de sa santĂ©. Ces produits, bien quâassez coĂ»teux (prĂšs de 2 ÂŁ la canette), trouvent leur place dans les rayons des supermarchĂ©s, souvent inclus dans des offres de repas.
Cette Ă©volution reflĂšte un changement culturel majeur. Alors que la consommation traditionnelle de thĂ© dĂ©cline rapidement â avec une baisse de prĂšs de 20 % depuis 2020 â les Britanniques adoptent de nouvelles façons de consommer cette boisson. Le thĂ© est dĂ©sormais perçu comme un ingrĂ©dient clĂ© pour les boissons modernes, y compris les thĂ©s fermentĂ©s comme le kombucha ou les thĂ©s Ă©nergisants.
Cependant, le thĂ© pĂ©tillant fait face Ă un dĂ©fi majeur : son prix. Plus de la moitiĂ© des adultes interrogĂ©s estiment que le coĂ»t des alternatives sans alcool, y compris le thĂ© pĂ©tillant, est un frein Ă leur adoption. MalgrĂ© cela, lâintĂ©rĂȘt croissant pour des boissons sans alcool, savoureuses et respectueuses de la santĂ©, positionne le thĂ© pĂ©tillant comme une catĂ©gorie prometteuse dans un marchĂ© en mutation.
Washington Post, Processed meats donât just affect your heart. They may worsen cognition, too., 16/01/2025
Une nouvelle étude publiée dans la revue Neurology suggÚre un lien entre la consommation réguliÚre de viandes rouges transformées, comme le bacon, les saucisses et le salami, et un risque accru de déclin cognitif et de démence. Ces résultats renforcent les recommandations sanitaires visant à limiter la consommation de ces aliments, déjà associée à des maladies cardiovasculaires, des cancers et le diabÚte de type 2.
LâĂ©tude, menĂ©e sur plus de 133 000 participants suivis pendant plus de 40 ans, a Ă©valuĂ© leurs habitudes alimentaires et leur santĂ© cognitive. Les tests incluaient des mesures de mĂ©moire, de rappel et de fonction cognitive, ainsi quâun suivi des diagnostics de dĂ©mence. Les rĂ©sultats montrent quâune consommation quotidienne dâau moins un quart de portion de viande transformĂ©e (environ 21 grammes) augmente de 13 % le risque de dĂ©mence et de 14 % le risque de dĂ©clin cognitif subjectif. Chaque portion supplĂ©mentaire de viande transformĂ©e est associĂ©e Ă un vieillissement cognitif Ă©quivalent Ă 1,69 an.
Les chercheurs expliquent que ce lien pourrait sâexpliquer par les niveaux Ă©levĂ©s de sodium, de graisses saturĂ©es et dâadditifs chimiques tels que les nitrates et nitrites dans ces produits. Ces substances peuvent augmenter la pression artĂ©rielle et provoquer des problĂšmes vasculaires affectant le cerveau. En revanche, la consommation de viandes rouges non transformĂ©es, comme le bĆuf ou lâagneau, nâa pas Ă©tĂ© corrĂ©lĂ©e Ă un risque accru de dĂ©clin cognitif.
LâĂ©tude met Ă©galement en lumiĂšre des stratĂ©gies pour rĂ©duire ces risques. Remplacer une portion de viande transformĂ©e par des sources de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, telles que les noix ou les lĂ©gumineuses, est associĂ© Ă une rĂ©duction de 19 % du risque de dĂ©mence et Ă un ralentissement du vieillissement cognitif. Substituer ces viandes par du poulet ou du poisson sâavĂšre Ă©galement bĂ©nĂ©fique.
The Guardian, Calorie labels encourage people to eat less by only a single crisp, study says, 17/01/2025
Une nouvelle Ă©tude met en lumiĂšre lâimpact limitĂ© des Ă©tiquettes caloriques sur les comportements alimentaires. Bien que lâajout dâinformations caloriques sur les menus et les emballages soit censĂ© inciter Ă une consommation plus saine, lâeffet rĂ©el serait minime. Selon les chercheurs, ces Ă©tiquettes encourageraient une rĂ©duction moyenne dâĂ peine une calorie par choix alimentaire.
LâĂ©tude, menĂ©e par des universitaires britanniques, sâappuie sur des donnĂ©es collectĂ©es dans des contextes rĂ©els, tels que des chaĂźnes de restauration rapide et des supermarchĂ©s. Elle rĂ©vĂšle que, bien que les consommateurs soient conscients des informations caloriques, cette prise de conscience nâentraĂźne pas de changements significatifs dans leurs habitudes alimentaires. Les motivations comportementales, les prĂ©fĂ©rences gustatives et le prix des produits restent les facteurs dĂ©terminants.
Les rĂ©sultats soulĂšvent des questions sur lâefficacitĂ© des politiques de santĂ© publique axĂ©es sur la transparence nutritionnelle. Introduites pour lutter contre lâobĂ©sitĂ© croissante, les Ă©tiquettes caloriques Ă©taient perçues comme une mesure simple et directe pour responsabiliser les consommateurs. Cependant, leur impact limitĂ© pousse les experts Ă repenser les approches en matiĂšre de nutrition. Certains suggĂšrent de combiner ces Ă©tiquettes avec dâautres stratĂ©gies, comme la rĂ©duction des portions ou des taxes sur les aliments riches en sucre et en graisses.
Malgré leur effet modeste, les étiquettes caloriques ne sont pas sans bénéfices. Elles sensibilisent les consommateurs et les encouragent à réfléchir à leurs choix alimentaires. Pour certains groupes, en particulier les individus soucieux de leur santé ou suivant des régimes spécifiques, ces informations peuvent influencer leurs décisions de maniÚre plus significative.
Les critiques de cette mesure soulignent quâelle place une trop grande responsabilitĂ© sur les consommateurs, en occultant le rĂŽle des industries agroalimentaires dans la production de produits ultra-transformĂ©s. Une approche plus globale, incluant des initiatives Ă©ducatives et des rĂ©glementations sur la composition des aliments, pourrait avoir un impact plus substantiel sur la santĂ© publique.
New York Times, Yes, Imitation Meat Is Processed. Can It Also Be Healthy?, 16/01/2025
Lâessor des viandes vĂ©gĂ©tales transformĂ©es, telles que celles proposĂ©es par Beyond Meat ou Impossible Foods, a suscitĂ© de nombreuses interrogations sur leur impact sur la santĂ©. Ces alternatives, conçues pour imiter la texture et le goĂ»t des viandes animales, sont souvent critiquĂ©es pour leur degrĂ© Ă©levĂ© de transformation. Cependant, leur potentiel pour promouvoir une alimentation durable et rĂ©duire la consommation de viande est Ă©galement soulignĂ©.
Les substituts de viande sont gĂ©nĂ©ralement composĂ©s de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, comme le pois ou le soja, associĂ©es Ă des additifs tels que des huiles, des arĂŽmes artificiels et des agents de texture. Cette composition, bien quâinnovante, les positionne dans la catĂ©gorie des aliments ultra-transformĂ©s, suscitant des inquiĂ©tudes quant Ă leur qualitĂ© nutritionnelle. Certains nutritionnistes alertent sur la teneur Ă©levĂ©e en sodium et en graisses saturĂ©es de ces produits, qui pourraient neutraliser leurs bĂ©nĂ©fices pour la santĂ©.
NĂ©anmoins, des Ă©tudes rĂ©centes montrent que remplacer la viande animale par ces alternatives peut prĂ©senter des avantages significatifs. Une recherche de lâUniversitĂ© de Stanford a rĂ©vĂ©lĂ© que les participants ayant adoptĂ© une alimentation riche en viandes vĂ©gĂ©tales ont vu leur cholestĂ©rol baisser et leur santĂ© cardiovasculaire sâamĂ©liorer. Ces produits peuvent Ă©galement contribuer Ă rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă effet de serre et la consommation de ressources naturelles, renforçant ainsi leur intĂ©rĂȘt dans une perspective environnementale.
Pour maximiser leurs bienfaits, les experts recommandent de privilĂ©gier des viandes vĂ©gĂ©tales fabriquĂ©es avec des ingrĂ©dients simples et naturels, et de les consommer dans le cadre dâune alimentation Ă©quilibrĂ©e. Les entreprises du secteur, conscientes de ces critiques, investissent dans des formulations plus saines, intĂ©grant des protĂ©ines complĂštes et limitant les additifs.
En dĂ©pit des controverses, les viandes vĂ©gĂ©tales transformĂ©es restent un outil prometteur pour rĂ©pondre Ă des enjeux globaux, quâils soient liĂ©s Ă la santĂ©, Ă lâenvironnement ou Ă lâĂ©thique animale. Leur succĂšs dĂ©pendra cependant de leur capacitĂ© Ă Ă©voluer vers des produits moins transformĂ©s et plus alignĂ©s avec les attentes des consommateurs soucieux de leur bien-ĂȘtre.
New Yorker, Why The American Diet is so Deadly, 06/01/2025
Lâalimentation amĂ©ricaine, souvent critiquĂ©e pour ses excĂšs, est pointĂ©e comme un facteur clĂ© de nombreuses maladies chroniques, notamment lâobĂ©sitĂ©, le diabĂšte et les maladies cardiovasculaires. Cet article examine les raisons pour lesquelles cette diĂšte est si nocive, en explorant les choix alimentaires, les politiques publiques et les influences culturelles qui façonnent les habitudes des AmĂ©ricains.
Lâune des principales causes identifiĂ©es est la prĂ©valence des aliments ultra-transformĂ©s dans lâalimentation quotidienne. Ces produits, riches en sucres, graisses saturĂ©es et additifs, reprĂ©sentent une part disproportionnĂ©e des calories consommĂ©es par la population. Leur accessibilitĂ© et leur faible coĂ»t en font des options privilĂ©giĂ©es, particuliĂšrement dans les communautĂ©s Ă faibles revenus, oĂč lâaccĂšs Ă des aliments frais et sains est limitĂ©.
Les politiques agricoles amĂ©ricaines jouent Ă©galement un rĂŽle important. Depuis des dĂ©cennies, les subventions gouvernementales favorisent la production de cultures comme le maĂŻs et le soja, utilisĂ©s pour fabriquer des ingrĂ©dients bon marchĂ© tels que le sirop de maĂŻs Ă haute teneur en fructose. Ce modĂšle Ă©conomique soutient lâindustrie des aliments transformĂ©s, tout en rendant les options nutritives moins compĂ©titives en termes de prix.
Lâarticle met Ă©galement en lumiĂšre lâimpact de la publicitĂ© et du marketing, notamment auprĂšs des enfants. Les campagnes promotionnelles des grandes entreprises agroalimentaires ciblent souvent les jeunes consommateurs, les exposant dĂšs le plus jeune Ăąge Ă des aliments pauvres en nutriments. ParallĂšlement, les portions servies dans les restaurants et les supermarchĂ©s ont considĂ©rablement augmentĂ© au fil des dĂ©cennies, encourageant la surconsommation.
Pour remĂ©dier Ă ces problĂšmes, des experts plaident pour des rĂ©formes structurelles, notamment des subventions pour les fruits et lĂ©gumes, des campagnes Ă©ducatives sur la nutrition et des rĂ©glementations plus strictes concernant le marketing alimentaire. Certains Ătats ont dĂ©jĂ adoptĂ© des politiques innovantes, comme la taxation des sodas ou lâimposition de normes nutritionnelles dans les Ă©coles.
MalgrĂ© ces efforts, le changement reste difficile en raison de lâinfluence des lobbies industriels et des habitudes culturelles profondĂ©ment ancrĂ©es. Cet article conclut que pour amĂ©liorer la santĂ© publique, il ne suffit pas de responsabiliser les individus ; une transformation du systĂšme alimentaire et des politiques publiques est essentielle pour rendre une alimentation saine accessible Ă tous.
CNBC, Companies from Coca-Cola to Anheuser-Busch are getting in on the canned cocktail market. Hereâs why, 10/01/2025
Le marchĂ© des cocktails en canettes connaĂźt une croissance fulgurante aux Ătats-Unis. En 2023, plus de 62 millions de caisses de spiritueux prĂȘts Ă boire ont Ă©tĂ© consommĂ©es, marquant une augmentation de prĂšs de 25 % par rapport Ă 2022. Cette catĂ©gorie est devenue la deuxiĂšme plus importante en volume, juste derriĂšre la vodka, et tĂ©moigne de lâĂ©volution des prĂ©fĂ©rences des consommateurs.
Lâengouement pour les boissons prĂȘtes Ă boire a commencĂ© avec le lancement de White Claw en 2016, qui a rapidement dominĂ© le marchĂ© grĂące Ă son positionnement en tant quâalternative Ă la biĂšre light. Toutefois, le marchĂ© des boissons Ă base de malt, comme les seltzers, a atteint un point de saturation. Une prolifĂ©ration de nouvelles marques et de saveurs complexes a diluĂ© leur attrait initial, provoquant une baisse de 8 % des parts de marchĂ© des boissons Ă base de malt entre 2021 et 2023. En revanche, les cocktails en canette Ă base de spiritueux (vodka, tequila ou gin) ont progressĂ© de 8 % sur la mĂȘme pĂ©riode.
Les cocktails en canette attirent non seulement les consommateurs, mais aussi les grandes entreprises. Plus de la moitiĂ© du marchĂ© amĂ©ricain des spiritueux prĂȘts Ă boire est dominĂ©e par trois marques principales : High Noon, dĂ©tenue par Gallo, ainsi que Cutwater et Nutrl, qui appartiennent au gĂ©ant de la biĂšre Anheuser-Busch InBev. Bien que le segment « au-delĂ de la biĂšre » (incluant les boissons Ă base de malt et de spiritueux) reprĂ©sente moins de 5 % des ventes aux Ătats-Unis pour Anheuser-Busch et environ 7 % pour Molson Coors, sa croissance exponentielle au cours des cinq Ă sept derniĂšres annĂ©es tĂ©moigne dâun potentiel inexploitĂ©. Outre les gĂ©ants de la biĂšre, dâautres acteurs entrent sur ce marchĂ© prometteur. Coca-Cola sâest associĂ©e Ă Brown-Forman pour lancer une version en canette du classique Jack Danielâs et Coca-Cola. Cette incursion dans les boissons alcoolisĂ©es reflĂšte une stratĂ©gie visant Ă diversifier les portefeuilles et capter une part du marchĂ© des spiritueux.
MalgrĂ© leur succĂšs croissant, ces boissons restent un dĂ©fi pour les grandes entreprises. Les analystes soulignent que, malgrĂ© des tendances positives, les prix des actions des gĂ©ants de la biĂšre nâont pas suivi, traduisant un dĂ©calage entre la croissance du segment et sa contribution financiĂšre rĂ©elle.
The Guardian, How gen Z helped drink Guinness dry â and its stout rivals cashed in, 18/01/2025
Guinness, autrefois perçu comme une biĂšre pour les gĂ©nĂ©rations plus ĂągĂ©es, connaĂźt une renaissance spectaculaire grĂące Ă la GĂ©nĂ©ration Z, les femmes et des cĂ©lĂ©britĂ©s influentes comme Kim Kardashian et Olivia Rodrigo. En 2024, les ventes de Guinness ont bondi de 20 % en novembre par rapport Ă la mĂȘme pĂ©riode lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, poussant la marque Ă doubler sa production pour rĂ©pondre Ă une demande croissante. Cependant, cette popularitĂ© inattendue a entraĂźnĂ© une pĂ©nurie dans de nombreux pubs britanniques, ouvrant la voie Ă des stouts rivaux comme Murphyâs et Brennanâs.
Le succĂšs de Guinness peut ĂȘtre en partie attribuĂ© Ă sa prĂ©sence sur les rĂ©seaux sociaux, avec des comptes comme Shit London Guinness qui attirent lâattention sur des aspects humoristiques ou techniques liĂ©s Ă la boisson, et des dĂ©fis comme le « splitting the G ». Ces tendances ont transformĂ© Guinness en une boisson tendance auprĂšs des jeunes et des femmes, dĂ©passant son image traditionnelle de biĂšre dââhomme dâĂąge mĂ»râ. Guinness 0.0, sa version non alcoolisĂ©e, est devenue la biĂšre sans alcool la plus vendue au Royaume-Uni, tĂ©moignant dâune demande accrue pour des alternatives modernes.
Cependant, cette pĂ©nurie a ouvert une opportunitĂ© pour dâautres stouts. Murphyâs, appartenant Ă Heineken, a connu une augmentation massive de ses ventes dans les pubs britanniques, avec une hausse de 632 % en dĂ©cembre 2024 par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Sa campagne publicitaire humoristique « Good things come to those who are waiting » a Ă©galement aidĂ© Ă capter lâattention des amateurs de stout. La marque est dĂ©sormais prĂ©sente dans plus de 500 pubs au Royaume-Uni et prĂ©voit dâĂ©largir son offre avec des canettes. Dâautres brasseries profitent Ă©galement de la situation. Brennanâs, une stout produite en Irlande, a collaborĂ© avec la brasserie britannique Theakston pour intensifier sa distribution au Royaume-Uni aprĂšs le Brexit. En dĂ©cembre 2024, Brennanâs a vendu trois Ă quatre mois de stock en seulement deux semaines, atteignant 100 000 pintes consommĂ©es cette annĂ©e-lĂ . Ce chiffre pourrait grimper Ă 250 000 en 2025.
MalgrĂ© ce succĂšs temporaire pour les concurrents, Diageo, propriĂ©taire de Guinness, sâefforce de stabiliser lâapprovisionnement, notamment en augmentant les exportations vers le Royaume-Uni. Alors que Guinness reste la marque dominante sur le marchĂ© des stouts, cette situation souligne comment les tendances des consommateurs et les perturbations de la chaĂźne dâapprovisionnement peuvent remodeler un marchĂ© et offrir des opportunitĂ©s Ă des acteurs plus petits.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey