đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-34
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Les Ăchos, Le Mercosur, la force de frappe agroalimentaire qui affole les Ă©leveurs français, 13/11/2024
Le Monde, La gastronomie mexicaine pimente la France, 14/11/2024
Vegconomist, Shiru Expands AI-Powered Ingredient Discovery with $16M Boost to Revolutionize Products, Categories, and Industries, 13/11/2024
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pas de Eatâs Business la semaine prochaine, on se retrouve dans 15 jours!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
LâUsine Nouvelle, Pourquoi seule une minoritĂ© de matiĂšres premiĂšres agricoles françaises respecte Egalim, 14/11/2024
Alors que les mouvements de contestation agricole reprennent en France, le dĂ©bat sur lâapplication des lois Egalim refait surface. DestinĂ©es Ă protĂ©ger le revenu des agriculteurs, ces lois peinent Ă sâimposer dans de nombreux secteurs, laissant une majoritĂ© des matiĂšres premiĂšres agricoles françaises en dehors de leur champ dâaction.
AdoptĂ©es pour encadrer les relations commerciales, notamment entre producteurs et grande distribution, les lois Egalim sâarticulent autour de deux mesures phares : la contractualisation obligatoire et la prise en compte des coĂ»ts de production dans les prix finaux. Cependant, ces dispositifs ne concernent quâune fraction de la production agricole. Selon la FĂ©dĂ©ration du Commerce et de la Distribution (FCD), seulement 40 % des dĂ©bouchĂ©s agricoles français passent par la grande distribution, principal pĂ©rimĂštre des lois Egalim. Les grossistes et les industries agroalimentaires opĂ©rant sous contrats spĂ©cifiques Ă©chappent largement Ă ces obligations. Certaines filiĂšres sont Ă©galement exemptĂ©es. Câest le cas de la betterave sucriĂšre ou encore des fruits et lĂ©gumes frais, oĂč la variabilitĂ© des rĂ©coltes rend la contractualisation complexe. En viande bovine, bien que ciblĂ©e par la loi, la contractualisation reste faible, affectĂ©e par des rĂ©ticences sectorielles et des rĂ©sistances, notamment de grands groupes comme Bigard. Les coopĂ©ratives agricoles, pourtant au cĆur de la production, appliquent aussi les mesures Egalim avec parcimonie. Cette situation contribue Ă des inĂ©galitĂ©s dans la rĂ©partition des revenus au sein des filiĂšres agricoles.
MalgrĂ© ses lacunes, le dispositif Egalim a permis des avancĂ©es, notamment dans la filiĂšre laitiĂšre, grĂące Ă la publication dâindicateurs de coĂ»ts utilisĂ©s pour les nĂ©gociations. Toutefois, des acteurs majeurs comme Lactalis continuent de privilĂ©gier leur compĂ©titivitĂ© internationale, en rĂ©duisant leur collecte en France aprĂšs avoir consenti Ă des hausses de prix.
Face Ă ce constat, des experts prĂ©conisent un renforcement du rĂŽle des organisations professionnelles, soutenu par des fonds de la PAC, Ă lâinstar des pratiques europĂ©ennes. Cependant, la France, fidĂšle Ă une approche colbertiste, semble prioriser les grandes structures industrielles, au dĂ©triment des agriculteurs.
Ă ce jour, aucune rĂ©forme majeure nâest prĂ©vue, laissant planer le doute sur lâavenir des lois Egalim et la capacitĂ© du secteur agricole Ă surmonter ses crises.
Les Ăchos, Menace sur l'emmental français, 14/11/2024
Produit phare des rayons fromages, lâemmental est aujourdâhui concurrencĂ© par une augmentation inquiĂ©tante des importations venues dâEurope. Sodiaal, premiĂšre coopĂ©rative laitiĂšre française, et CoopĂ©rative U tirent la sonnette dâalarme, dĂ©nonçant une situation qui fragilise lâensemble de la filiĂšre laitiĂšre hexagonale. Selon Sodiaal, un emmental sur quatre vendu en France provient dĂ©sormais dâautres pays de lâUnion europĂ©enne, principalement dâAllemagne, de Belgique et des Pays-Bas. Cette progression sâest dâabord installĂ©e dans la restauration collective avant dâenvahir les rayons des grandes surfaces, souvent sous des marques distributeurs ou en premier prix.
Ce phĂ©nomĂšne est portĂ© par des prix plus compĂ©titifs, utilisĂ©s comme argument anti-inflation. Pourtant, la diffĂ©rence de coĂ»t est minime : seulement 17 centimes pour un sachet standard de 250 g. Pour Jean-Michel Javelle, prĂ©sident de Sodiaal, cette importation est une « aberration », dâautant plus que la France dispose des volumes nĂ©cessaires pour rĂ©pondre Ă la demande. La concurrence europĂ©enne met en pĂ©ril une filiĂšre emblĂ©matique, reprĂ©sentant 234.000 tonnes produites annuellement en France, avec une majoritĂ© de lait provenant de Bretagne et des Pays de la Loire. Lâemmental est aussi le fromage prĂ©fĂ©rĂ© des Français, qui en consomment 3,2 kg par personne chaque annĂ©e.
Chez Sodiaal, lâemmental reprĂ©sente un milliard de litres de lait collectĂ©s chaque annĂ©e, soit 20 % de son volume total. La baisse des ventes de cet emblĂšme du terroir pourrait entraĂźner une pression sur les prix du lait et fragiliser les revenus des 6.800 producteurs impliquĂ©s dans cette filiĂšre. Soutenue par CoopĂ©rative U, cette mobilisation met en avant la souverainetĂ© alimentaire. Dominique Schelcher, PDG de CoopĂ©rative U, insiste sur lâimportance de privilĂ©gier les produits français : « Si lâon veut que la France reste une puissance agricole, il faut faire des choix et sâengager. » Lâenseigne vend chaque annĂ©e plus de 12.000 tonnes dâemmental Ă sa propre marque, fabriquĂ© avec des matiĂšres premiĂšres françaises.
Pour sensibiliser les consommateurs, une campagne intitulĂ©e « Câest rĂąpĂ© pour lâemmental français ? » a Ă©tĂ© lancĂ©e le 8 novembre. Elle invite les clients Ă vĂ©rifier les Ă©tiquettes et Ă choisir des produits mentionnant explicitement leur origine française. Des Ă©changes en magasin sont Ă©galement organisĂ©s pour encourager ce geste citoyen. Les dirigeants de Sodiaal et de CoopĂ©rative U espĂšrent que dâautres acteurs de la distribution rejoindront cette dĂ©marche en faveur de lâorigine France. Pour eux, soutenir lâemmental français est essentiel pour prĂ©server une filiĂšre stratĂ©gique, garantir des dĂ©bouchĂ©s aux producteurs locaux et maintenir la France comme une puissance agricole majeure.
Les Ăchos, Tir de barrage des Ă©leveurs français contre l'inefficacitĂ© des contrĂŽles sur la viande du Mercosur, 13/11/2024
Ă lâapproche de la signature potentielle dâun accord de libre-Ă©change entre lâUnion europĂ©enne et les pays du Mercosur, les Ă©leveurs français montent au crĂ©neau. Lors dâune confĂ©rence de presse Ă Paris, les reprĂ©sentants des filiĂšres bovine, avicole, cĂ©rĂ©aliĂšre et sucriĂšre ont fustigĂ© lâabsence de contrĂŽles rigoureux sur les produits agricoles importĂ©s, qualifiant cette situation de « naĂŻvetĂ© coupable ».
Jean-Michel Schaeffer, prĂ©sident de lâinterprofession de la volaille (Anvol), a notamment dĂ©noncĂ© un « systĂšme basĂ© sur des dĂ©clarations sur lâhonneur », jugĂ© inacceptable. Les agriculteurs français, soumis Ă des normes strictes, pointent du doigt un dĂ©sĂ©quilibre : les produits importĂ©s Ă©chappent Ă des exigences similaires. Cette critique rĂ©sonne particuliĂšrement dans le contexte dâun prĂ©cĂ©dent scandale sanitaire. En 2017, des gĂ©ants brĂ©siliens de la viande, JBS et BRF, avaient Ă©tĂ© impliquĂ©s dans une fraude massive, mettant sur le marchĂ© de la viande avariĂ©e avec la complicitĂ© de vĂ©tĂ©rinaires corrompus.
Selon les Ă©leveurs et certains parlementaires, comme Dominique Potier, membre de la commission Ă©conomique de lâAssemblĂ©e nationale, lâEurope nâa pas les moyens de vĂ©rifier efficacement le respect de ses propres standards par les exportateurs. Les reproches sâaccumulent : un quart des filets de volaille importĂ©s dans lâUE proviendrait de pays ne respectant pas les normes communautaires, notamment en matiĂšre de lutte contre les salmonelles ou dâutilisation dâantibiotiques comme activateurs de croissance, une pratique interdite en Europe.
Les cĂ©rĂ©aliers, eux, dĂ©noncent lâusage massif de pesticides interdits dans lâUE sur le maĂŻs brĂ©silien. Selon Franck Laborde, prĂ©sident dâIntercĂ©rĂ©ales, « 77,5 % des phytosanitaires utilisĂ©s sur le maĂŻs brĂ©silien sont bannis en France ». Ces produits, souvent gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©s, seraient Ă©galement soumis Ă des normes de stockage laxistes, sans Ă©quivalent en Europe. MĂȘme constat dans la filiĂšre sucre : au BrĂ©sil, une quarantaine de substances proscrites en Europe sont employĂ©es sur la canne Ă sucre, rendant tout contrĂŽle de rĂ©sidus inopĂ©rant.
Face Ă ces dĂ©rives, les Ă©leveurs appellent lâUnion europĂ©enne Ă durcir les contrĂŽles. Jean-Michel Schaeffer propose de sâinspirer de la Chine, qui impose des inspections rigoureuses et rĂ©pĂ©tĂ©es sur les sites de production Ă©trangers avant dâaccepter leurs exportations. Par ailleurs, la pratique europĂ©enne consistant Ă apposer un logo CE sur des produits importĂ©s reconditionnĂ©s, mais non conformes, est vivement critiquĂ©e. Dominique Potier dĂ©posera une proposition de rĂ©solution le 27 novembre. Celle-ci prĂ©voit dâobliger tous les exportateurs Ă se soumettre Ă des certifications indĂ©pendantes validĂ©es par lâEurope. Pour lâheure, les Ă©leveurs français redoutent que lâaccord Mercosur ne favorise une concurrence dĂ©loyale, au dĂ©triment des producteurs europĂ©ens soumis Ă des normes rigoureuses.
Les Ăchos, Viande de boeuf : la France contrainte d'importer pour rĂ©pondre Ă la demande, 13/11/2024
MalgrĂ© une production historiquement forte, la France pourrait devenir majoritairement dĂ©pendante des importations de viande bovine dâici 2035.
A lâheure actuelle, la production bovine française couvre encore 90 % des besoins, les importations provenant principalement des Pays-Bas et dâIrlande. Mais cette autosuffisance pourrait tomber Ă 67 % dâici 2035, selon lâinterprofession Interbev. Ce recul sâexplique par une double dynamique : la diminution rapide du cheptel et une consommation en lĂ©gĂšre baisse. Entre 2016 et 2024, le cheptel bovin français a perdu prĂšs dâun million de tĂȘtes, soit 13 % des reproductrices, selon lâInstitut de lâĂ©levage (Idele). Cette dĂ©capitalisation, causĂ©e par des dĂ©parts Ă la retraite non remplacĂ©s, des conditions de travail difficiles et des revenus insuffisants, entraĂźne une baisse des naissances. Une situation aggravĂ©e par le changement climatique, qui perturbe la disponibilitĂ© de fourrages, et par des crises sanitaires, comme lâapparition de la maladie hĂ©morragique Ă©pizootique (MHE) en 2023. La contraction du cheptel impacte directement les abattoirs. Depuis septembre 2023, un abattoir ferme chaque mois, indique Culture Viande. ParallĂšlement, les Ă©leveurs accĂ©lĂšrent lâabattage de leurs vaches, rĂ©duisant ainsi le stock disponible pour les annĂ©es Ă venir.
MalgrĂ© une baisse globale de 3,8 % des achats de viande rouge sur les neuf premiers mois de 2024, en raison de lâinflation, le bĆuf rĂ©siste mieux grĂące au succĂšs des hamburgers. Toutefois, cette rĂ©silience ne suffit pas Ă compenser la rĂ©duction de la production. En consĂ©quence, les importations ont bondi de 22 % en 2022 pour la viande congelĂ©e et rĂ©frigĂ©rĂ©e, bien quâelles aient lĂ©gĂšrement reculĂ© en 2023 (-5,7 %). Restaurants et cantines se tournent massivement vers des fournisseurs Ă©trangers, notamment pour le veau et le bĆuf, oĂč les importations reprĂ©sentent dĂ©sormais plus de la moitiĂ© des approvisionnements.
Pour limiter cette dĂ©pendance croissante, Interbev plaide pour une relocalisation de lâĂ©levage et de lâengraissement des veaux et jeunes bovins, souvent exportĂ©s vers lâEspagne et lâItalie. Cependant, cette stratĂ©gie nĂ©cessite des investissements significatifs dans les Ă©quipements et une revalorisation du mĂ©tier dâĂ©leveur.
Les Ăchos, Le Mercosur, la force de frappe agroalimentaire qui affole les Ă©leveurs français, 13/11/2024
En 2022, les exportations agroalimentaires du Mercosur atteignaient 196 milliards dâeuros, un bond considĂ©rable par rapport aux 72 milliards de 2010. Ce dĂ©veloppement est largement alimentĂ© par la demande chinoise, alors que lâEurope ne reprĂ©sente quâune faible part de ce commerce. Cependant, la balance commerciale entre lâUE et le Mercosur est fortement dĂ©sĂ©quilibrĂ©e : 23,6 milliards dâeuros dâimportations europĂ©ennes contre seulement 3,3 milliards dâexportations vers lâAmĂ©rique latine.
La principale inquiĂ©tude des Ă©leveurs français se concentre sur la viande bovine et de volaille. Lâaccord permettrait lâentrĂ©e de 99.000 tonnes de viande bovine en Europe Ă un tarif douanier rĂ©duit (7,5 %, contre 70 Ă 80 % actuellement). Or, cette viande est produite avec des pratiques interdites en Europe, telles que lâutilisation dâhormones de croissance comme lâoestradiol, jugĂ©e cancĂ©rigĂšne. Suite Ă une enquĂȘte europĂ©enne, le BrĂ©sil a rĂ©cemment suspendu ses exportations de vaches vers lâUE, incapable de garantir lâabsence de cette substance.
Les syndicats agricoles dĂ©noncent une « incohĂ©rence » de lâUE, qui impose des normes strictes Ă ses producteurs mais tolĂšre des pratiques moins exigeantes pour les importations. Ces critiques alimentent une opposition croissante Ă lâaccord, notamment en France, qui abrite le plus grand cheptel bovin dâEurope.
Si la viande reste au cĆur des prĂ©occupations, dâautres secteurs ne sont pas en reste. Le Mercosur domine le marchĂ© des olĂ©agineux et pourrait Ă©galement sâimposer sur le marchĂ© europĂ©en du sucre. Actuellement protĂ©gĂ© par des droits de douane Ă©levĂ©s, le sucre brĂ©silien pourrait ĂȘtre exportĂ© en Europe sans tarifs, Ă hauteur de 180.000 tonnes par an. Bien que cela ne reprĂ©sente que 1,5 % de la consommation europĂ©enne, cette entrĂ©e suffirait Ă faire chuter les prix et Ă fragiliser les planteurs europĂ©ens. LâĂ©thanol, produit Ă partir de canne Ă sucre au BrĂ©sil, pose Ă©galement un dĂ©fi majeur. Un contingent Ă©quivalent Ă 10 % du marchĂ© europĂ©en pourrait dĂ©stabiliser la filiĂšre dâĂ©thanol de blĂ© et de maĂŻs en Europe.
Face Ă ces dĂ©fis, Michel Barnier, a annoncĂ© quâil demanderait Ă Bruxelles un report de la signature de lâaccord. La France sâoppose aux positions de pays comme lâAllemagne, qui privilĂ©gient leurs intĂ©rĂȘts automobiles. Pendant ce temps, les filiĂšres agroalimentaires europĂ©ennes appellent Ă un alignement des rĂšgles pour garantir une concurrence Ă©quitable.
Les Ăchos, Le second conservateur français de sardines revendique une mise en boĂźte 100 % locale, 12/11/2024
Le groupe Gendreau, deuxiĂšme fabricant français de conserves de sardines, joue la carte de la durabilitĂ© et de la proximitĂ©. ImplantĂ©e en VendĂ©e, lâentreprise familiale revendique une pĂȘche exclusivement locale, rĂ©alisĂ©e au large des cĂŽtes françaises, et relance sa marque historique « Les Dieux » pour valoriser cet engagement. La mention « pĂȘche 100 % locale » figure dĂ©sormais sur ses produits, une initiative qui vise Ă sĂ©duire une clientĂšle plus jeune et soucieuse de consommer de maniĂšre responsable.
Gendreau sâapprovisionne uniquement entre le sud de la Bretagne et lâĂźle de RĂ©, Ă la diffĂ©rence de ses concurrents qui importent massivement du Maroc. Pour sĂ©curiser cette dĂ©marche, lâentreprise sâest dotĂ©e en 2019 de deux navires, « Papy Chichi » et « Les Chignolles », opĂ©rant depuis le port voisin de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Ces deux bateaux assurent entre 50 % et 70 % des besoins de la conserverie, complĂ©tĂ©s par des collaborations avec dâautres pĂȘcheurs locaux.
Le processus de production reste artisanal : les 200 salariĂ©s de lâusine Ă©viscĂšrent et mettent en boĂźte les sardines Ă la main. Cette approche, combinĂ©e Ă une pĂȘche locale, a valu Ă Gendreau dâĂȘtre la premiĂšre conserverie française Ă dĂ©crocher le Label Rouge en 2001. Lâentreprise ambitionne aujourdâhui de prouver lâimpact positif de son modĂšle, avec un bilan carbone attendu pour 2025.
Sur un marchĂ© oĂč les conserves de sardines pĂȘchĂ©es hors de France dominent, Gendreau revendique une autonomie qui lui permet de se diffĂ©rencier. Alors que la production nationale ne couvre que 30 % des besoins, lâentreprise, forte dâun chiffre dâaffaires de 70 millions dâeuros (+8 %), sâinscrit dans une dynamique locale et durable. Ce positionnement lui offre une opportunitĂ© de croissance, particuliĂšrement auprĂšs de la jeune gĂ©nĂ©ration, sensible aux arguments Ă©cologiques et nutritionnels.
La sardine, riche en omĂ©ga 3, sâimpose de plus en plus comme une alternative abordable Ă la viande en matiĂšre de protĂ©ines. Une tendance renforcĂ©e par lâinflation, qui a poussĂ© le marchĂ© des conserves de sardines Ă progresser de 8 % en valeur sur un an, atteignant 189 millions dâeuros fin avril 2024. « La sardine est perçue comme une solution pratique et Ă©conomique, comme les Ćufs », souligne Caroline Hennequin, directrice marketing de lâentreprise.
Le Monde, La gastronomie mexicaine pimente la France, 14/11/2024
En pleine expansion, la gastronomie mexicaine sâimpose comme une source dâinspiration dans lâHexagone, loin des clichĂ©s du tex-mex. Avec ses recettes authentiques et sa richesse culturelle, elle sĂ©duit une nouvelle gĂ©nĂ©ration de chefs â et surtout de cheffes â dĂ©terminĂ©s Ă faire dĂ©couvrir une cuisine mĂ©connue mais inscrite au patrimoine mondial de lâUNESCO depuis 2010.
Lors du Festival QuĂ© Gusto, organisĂ© cette annĂ©e Ă Dijon, les visiteurs ont dĂ©couvert des spĂ©cialitĂ©s inattendues. Entre un chocolat prĂ©parĂ© selon les traditions mayas, des piments farcis au fromage frais ou des sauces artisanales Ă base de piments cultivĂ©s en France, les stands cĂ©lĂ©braient la diversitĂ© des saveurs mexicaines. Lydia Gonzalez, cheffe invitĂ©e, a conquis les palais avec des plats mĂȘlant crĂ©ativitĂ© et tradition, comme un filet de bĆuf dans une sauce parfumĂ©e au sotol, un spiritueux mexicain.
Ximena Velasco, fondatrice du festival, milite pour défaire les amalgames entre la cuisine mexicaine et le tex-mex. Contrairement aux tacos de blé et au chili con carne souvent associés au Mexique, la cuisine traditionnelle repose sur des ingrédients comme le maïs, les haricots noirs, ou encore des piments aux nuances variées.
En France, une majoritĂ© de femmes redonnent ses lettres de noblesse Ă cette gastronomie. Mercedes Ahumada, cheffe et consultante, sâinspire des savoirs transmis par sa grand-mĂšre dans son village natal pour proposer des plats ancrĂ©s dans les traditions, comme le mole, une sauce complexe nĂ©cessitant jusquâĂ douze heures de prĂ©paration et intĂ©grant 22 ingrĂ©dients. Dans son restaurant parisien, elle honore cette cuisine matriarcale, riche de chants et de rituels. De son cĂŽtĂ©, Carla Kirsch Lopez, cheffe de lâĂ©tablissement Alebrije Ă Lyon, explore un rĂ©pertoire gastronomique sophistiquĂ© dans une ambiance dâhacienda. Son Ă©quipe, exclusivement fĂ©minine, rĂ©invente les classiques mexicains pour le public français.
Le tacos, emblĂšme de la cuisine de rue mexicaine, reste lâun des moyens les plus accessibles pour faire dĂ©couvrir ces saveurs. Ă Paris, des cheffes comme Beatriz Gonzalez (Taco Mesa) ou Jeanett Rosales Galan (Alegrias) revisitent ces galettes en respectant les techniques traditionnelles, comme la nixtamalisation du maĂŻs. Ă Alegrias, les clients dĂ©couvrent des variations plus complexes, Ă lâimage des chilaquiles, tortillas frites agrĂ©mentĂ©es de fromage et de sauces.
Au-delĂ des tacos, la cuisine mexicaine impressionne par sa profondeur. Des prĂ©parations fumĂ©es â quâelles soient cuites au feu de bois ou intĂ©grant des ingrĂ©dients comme le mezcal ou lâachiote â apportent une note unique. Les piments, utilisĂ©s avec subtilitĂ©, enrichissent sauces, plats, voire desserts, sans nĂ©cessairement embraser les papilles. Enrique Casarrubias, Ă©toilĂ© du restaurant Oxte Ă Paris, sublime ces saveurs dans des crĂ©ations raffinĂ©es comme son tataki de bĆuf en adobado.
Le Monde, Les whiskys japonais, Ă la France reconnaissants, 14/11/2024
Longtemps confidentiels, les whiskys japonais connaissent un succĂšs mondial auquel la France a largement contribuĂ©. En soutenant dĂšs les annĂ©es 2000 lâexportation de ces Ă©lixirs raffinĂ©s, les amateurs français ont jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans la reconnaissance internationale de ce produit dâexcellence, aujourdâhui portĂ© par une tradition artisanale centenaire.
Le lancement du prestigieux Hibiki 40 ans, organisĂ© en octobre Ă Paris, illustre le lien fort entre les whiskys japonais et la France. Taki Nakatani, directeur des whiskys Suntory, souligne que la France, avec sa passion pour le luxe et lâartisanat, a Ă©tĂ© lâun des premiers pays Ă reconnaĂźtre la qualitĂ© des whiskys nippons. Ce lien remonte Ă la fin des annĂ©es 1990, lorsque des distributeurs français comme La Maison du Whisky (LMDW) ont introduit des marques comme Nikka et Suntory sur le marchĂ© europĂ©en. En 2000, le flacon cubique du « Nikka From the Barrel » devient un coup de cĆur pour Thierry BĂ©nitah, directeur de LMDW. Ce whisky emblĂ©matique a contribuĂ© Ă populariser les blends japonais, une petite rĂ©volution Ă une Ă©poque oĂč les puristes ne juraient que par les malts Ă©cossais. Les distinctions internationales, comme le titre de Best of the Best dĂ©cernĂ© en 2001 au Yoichi 10 ans, achĂšvent de convaincre les amateurs.
Aujourdâhui, la France est lâun des principaux importateurs de whiskys japonais. Bien quâils reprĂ©sentent seulement 3 % des ventes de whisky dans lâHexagone, leur croissance annuelle (+8 %) contraste avec le dĂ©clin global des spiritueux. Lâattrait pour les whiskys nippons rĂ©side dans leur profil gustatif : des assemblages subtils, Ă©quilibrĂ©s, et une Ă©lĂ©gance qui sĂ©duisent novices et connaisseurs. La montĂ©e en puissance de marques artisanales, ou ji-whiskies, enrichit encore lâoffre. Des distilleries comme Chichibu, fondĂ©e en 2008 par Ichiro Akuto, incarnent cette nouvelle vague. RĂ©putĂ©e pour ses Ă©ditions limitĂ©es et ses innovations, Chichibu est devenue une rĂ©fĂ©rence auprĂšs des collectionneurs. Les nouvelles distilleries comme Shizuoka, Mars ou Kaikyo, portĂ©es par la relance du marchĂ© domestique, renforcent cette dynamique.
MalgrĂ© leur succĂšs, les whiskys japonais font face Ă des dĂ©fis. La pĂ©nurie liĂ©e Ă lâexplosion de la demande mondiale a contraint des marques comme Nikka et Suntory Ă limiter leurs exportations au profit du marchĂ© intĂ©rieur. Cette raretĂ© a engendrĂ© une flambĂ©e des prix, rendant certains produits inaccessibles. Avec des bouteilles haut de gamme dĂ©passant souvent les 200 euros, le marchĂ© peine dĂ©sormais Ă absorber ces offres premium. Pour Thierry BĂ©nitah, la dĂ©mocratisation des whiskys japonais passera par des rĂ©fĂ©rences plus abordables, disponibles entre 25 et 40 euros. Mais il sâinquiĂšte de lâimpact dâune offre prolifĂ©rante : « Il y a quelques annĂ©es, lâouverture dâune distillerie japonaise Ă©tait un Ă©vĂ©nement. Ce nâest plus toujours le cas. »
La Tribune, Boire plus dâeau : les start-up avancent leur solution, 05/11/2024
Face Ă un constat alarmant sur lâhydratation des Français â 71 % consomment moins de 1,5 litre dâeau par jour selon une Ă©tude Harris Interactive de 2023 â de jeunes entreprises se mobilisent. Ces start-up investissent le marchĂ© des eaux fonctionnelles, en pleine expansion, pour offrir des solutions innovantes alliant plaisir, santĂ© et durabilitĂ©.
Le marchĂ© mondial des boissons dites « augmentĂ©es » ou fonctionnelles, valorisĂ© Ă 4,2 milliards de dollars en 2022, connaĂźt une croissance annuelle de plus de 6,8 % selon Global Market Insights. En France, des acteurs comme Hydratis, Waterdrop ou Lxir transforment lâhydratation en une expĂ©rience enrichissante, mĂȘlant Ă©lectrolytes, vitamines et arĂŽmes naturels pour rĂ©pondre aux besoins spĂ©cifiques des consommateurs.
Créée en 2019, Hydratis sâest spĂ©cialisĂ©e dans la rĂ©hydratation grĂące Ă des pastilles effervescentes enrichies en Ă©lectrolytes, minĂ©raux et glucose, permettant une absorption plus efficace de lâeau. Avec un chiffre dâaffaires de 20 millions dâeuros et une prĂ©sence en pharmacies, magasins de sport et sur internet, la start-up rĂ©pond aux besoins de rĂ©cupĂ©ration aprĂšs un effort physique ou en cas de dĂ©shydratation due Ă des conditions extrĂȘmes. Hydratis explore Ă©galement des partenariats avec des secteurs comme le BTP et les services dâurgence. Le leader autrichien Waterdrop, arrivĂ© en France en 2015, propose des pastilles aromatisĂ©es pour rendre lâeau plus attrayante. Avec 17 millions dâeuros de ventes en France en 2023, Waterdrop cible les consommateurs cherchant Ă rĂ©duire leur consommation de boissons sucrĂ©es tout en rendant lâhydratation plus agrĂ©able. FondĂ©e en 2021, la start-up lyonnaise Lxir associe hydratation et bien-ĂȘtre. Ses pastilles, homologuĂ©es comme complĂ©ment alimentaire par la Direction gĂ©nĂ©rale de lâalimentation, sont enrichies en vitamines B et C, et rĂ©pondent aux besoins quotidiens en vitalitĂ©, immunitĂ© et performances physiques. Lxir, qui a dĂ©jĂ vendu 800 000 unitĂ©s, privilĂ©gie des ingrĂ©dients naturels, Ă©laborĂ©s Ă Grasse, et une production locale Ă Saint-Ătienne, tĂ©moignant dâun fort engagement environnemental.
Ces start-up offrent une alternative aux boissons sucrĂ©es et aux eaux en bouteille, souvent contaminĂ©es par des micro et nanoplastiques. Une Ă©tude rĂ©cente publiĂ©e dans Proceedings of the National Academy of Sciences rĂ©vĂšle jusquâĂ 240 000 fragments plastiques par litre dâeau en bouteille, incitant les consommateurs Ă repenser leurs habitudes.
Maddyness, Proteme lÚve 4 millions et ouvre son capital au grand public pour réduire le gaspillage alimentaire, 08/11/2024
Chaque annĂ©e, la France gaspille 10 millions de tonnes de produits alimentaires, dont la moitiĂ© de fruits et lĂ©gumes, contribuant Ă Ă©mettre 15 millions de tonnes de CO2 inutiles. Face Ă ce constat, Proteme propose une alternative aux produits chimiques de conservation, souvent utilisĂ©s aprĂšs rĂ©colte mais peu connus du grand public. Ces substances, potentiellement cancĂ©rigĂšnes, sont absentes de lâagriculture biologique, qui souffre cependant de pertes importantes.
FondĂ©e en 2021 par Paul Malfoy et Valentin Sabatet, la startup cherche Ă lever 4 millions dâeuros pour financer sa technologie innovante : une seconde peau naturelle et biodĂ©gradable qui prolonge la durĂ©e de conservation des citrons et des bananes. Cette levĂ©e de fonds, rĂ©alisĂ©e via la plateforme de financement participatif Sowefund, marque une nouvelle Ă©tape dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.
La seconde peau dĂ©veloppĂ©e par Proteme, baptisĂ©e Prosane, est conçue Ă partir de biopolymĂšres naturels. Invisible, inodore et biodĂ©gradable, elle se dĂ©sintĂšgre au contact de lâeau, offrant une expĂ©rience unique pour les consommateurs. Ce produit prolonge la conservation des bananes de 10 jours et rĂ©duit les moisissures des agrumes de 2,5 fois, selon des tests rĂ©alisĂ©s en 2024.
Proteme sâadresse principalement aux grandes exploitations agricoles et aux industriels, responsables de la conservation des produits. La start-up se concentre dâabord sur les bananes, le fruit le plus consommĂ© au monde, et les citrons, particuliĂšrement exposĂ©s Ă lâusage de produits chimiques toxiques.
En attendant les autorisations rĂ©glementaires nĂ©cessaires Ă la commercialisation, prĂ©vues dâici 2026, Proteme a dĂ©jĂ attirĂ© lâattention grĂące Ă des financements publics et privĂ©s. LaurĂ©ate du programme France 2030, elle a obtenu 1 million dâeuros de subventions, couvrant 50 % de ses projets de recherche. Cette reconnaissance, combinĂ©e Ă des investissements privĂ©s, lui permet dâenvisager un doublement de ses locaux et de ses effectifs dĂšs 2025.
Proteme prĂ©voit de gĂ©nĂ©rer un chiffre dâaffaires de 1 million dâeuros en 2026, avec des projections atteignant 8 Ă 9 millions dâeuros en 2028.
Pour participer Ă la levĂ©e de fonds câest ici.
Washington Post, When it comes to obesity, ultra-processed foods arenât the only culprit, 07/11/2024
Si les aliments ultra-transformĂ©s sont souvent qualifiĂ©s dâ« addictifs », Tamar Haspel analyse un problĂšme plus large : lâimpact de lâenvironnement alimentaire dans la crise de lâobĂ©sitĂ©. Plus quâune simple question de transformation ou de composition, câest lâomniprĂ©sence de produits irrĂ©sistibles qui façonne nos comportements alimentaires.
La question de savoir si les aliments sont « addictifs » dĂ©pend de la dĂ©finition adoptĂ©e. Pour Michael Moss, auteur de Hooked, le terme peut sâappliquer aux comportements alimentaires rĂ©pĂ©titifs et difficiles Ă maĂźtriser, renforcĂ©s par des aliments conçus pour activer le systĂšme de rĂ©compense du cerveau. Ces produits exploitent notre tendance naturelle Ă surconsommer, une stratĂ©gie de survie ancestrale dĂ©tournĂ©e par lâindustrie agroalimentaire.
Les aliments ultra-transformĂ©s sont pensĂ©s pour maximiser leur attrait. Ils combinent densitĂ© calorique, faible coĂ»t et saveurs intenses, tout en sâappuyant sur des associations mĂ©morielles comme celles créées par les marques de sodas dans les stades. La variĂ©tĂ© en rayon, avec des milliers de produits, joue Ă©galement sur notre attirance biologique pour la nouveautĂ©, encourageant la surconsommation.
Cependant, Tamar Haspel souligne que le problĂšme ne se limite pas aux aliments ultra-transformĂ©s. MĂȘme des produits simples comme des chips ou des pĂątisseries locales peuvent ĂȘtre irrĂ©sistibles. Paradoxalement, certaines Ă©tudes ont montrĂ© que des rĂ©gimes sains pouvaient inclure une proportion importante dâaliments ultra-transformĂ©s.
Le dĂ©bat sur lâobĂ©sitĂ© reste souvent centrĂ© sur des facteurs mĂ©taboliques comme lâinsuline, les macronutriments ou le microbiome intestinal. Cette approche oublie lâimpact crucial des stimuli alimentaires et de la disponibilitĂ© permanente de produits conçus pour favoriser la surconsommation. Des exemples rĂ©cents, comme le « Big Dip » de Burger King ou les boissons sucrĂ©es pour adolescents de Starbucks, illustrent comment des stratĂ©gies marketing intensifient ces comportements. Le problĂšme ne rĂ©side pas uniquement dans la transformation industrielle des aliments, mais dans leurs caractĂ©ristiques : leur commoditĂ©, leur densitĂ© calorique et leur puissance gustative. Ces qualitĂ©s sont au cĆur de lâĂ©pidĂ©mie dâobĂ©sitĂ©, bien plus que la simple prĂ©sence dâingrĂ©dients ou de techniques spĂ©cifiques.
Forbes, How Four Sigmatic Made Mushrooms A Multi-Billion Dollar Category, 11/11/2024
FondĂ©e par Tero Isokauppila, un agriculteur finlandais, Four Sigmatic a redĂ©fini lâindustrie du bien-ĂȘtre aux Etats-Unis en introduisant les champignons fonctionnels dans le quotidien des consommateurs. Créée il y a 13 ans, Four Sigmatic a introduit des champignons fonctionnels, tels que le reishi et le chaga, qui amĂ©liorent lâĂ©nergie ou lâimmunitĂ© et rĂ©duisent le stress. Ă une Ă©poque oĂč le concept de champignons fonctionnels Ă©tait inexistant aux Ătats-Unis, lâentreprise a dĂ» relever un double dĂ©fi : Ă©duquer les consommateurs et convaincre les dĂ©taillants.
Initialement, Four Sigmatic sâest positionnĂ©e sur les thĂ©s aux champignons, mais a rapidement pivotĂ© vers le cafĂ© pour mieux correspondre aux habitudes amĂ©ricaines. En introduisant le « cafĂ© aux champignons » comme alternative saine au cafĂ© traditionnel, la marque a trouvĂ© un moyen dâattirer un public sceptique. Ce positionnement stratĂ©gique a permis de bĂątir un marchĂ© aujourdâhui Ă©valuĂ© Ă plusieurs milliards de dollars. Cependant, le succĂšs a attirĂ© des concurrents. Alors que certaines marques de complĂ©ments Ă base de champignons ne contiennent pas toujours de vrais ingrĂ©dients actifs, Four Sigmatic a maintenu sa rĂ©putation en priorisant la qualitĂ© des matiĂšres premiĂšres et des saveurs. Cela lui a permis de conserver sa position dominante, y compris dans les magasins physiques, oĂč de nombreuses marques concurrentes restent limitĂ©es au commerce en ligne.
Si Four Sigmatic sâest diversifiĂ©e tĂŽt dans des catĂ©gories comme les protĂ©ines et les supplĂ©ments, cette expansion rapide a entraĂźnĂ© des dĂ©fis opĂ©rationnels. Tero Isokauppila admet que se concentrer sur les cafĂ©s, thĂ©s et cacaos aurait permis une croissance plus maĂźtrisĂ©e. Ces produits, perçus comme complĂ©mentaires par les consommateurs, restent les piliers de la marque.
Les perceptions culturelles autour des champignons ont radicalement changĂ©. LâintĂ©rĂȘt pour les champignons dĂ©passe aujourdâhui lâalimentation, sâĂ©tendant Ă des domaines comme la dĂ©gradation des plastiques et les applications mĂ©dicinales, notamment psychĂ©dĂ©liques. Bien que Four Sigmatic ne se positionne pas sur ce segment, la popularitĂ© des champignons en tant quâaliment et outil mĂ©dical reflĂšte une tendance durable. Tero Isokauppila voit un potentiel Ă©norme pour les champignons dans lâalimentation et la mĂ©decine. PrĂšs de la moitiĂ© des produits pharmaceutiques actuels utilisent dĂ©jĂ des dĂ©rivĂ©s de champignons, ce qui souligne leur importance pour lâavenir.
The Guardian, UKâs unhealthy food habits cost ÂŁ268bn a year, report finds,
Le rapport de la Food, Farming and Countryside Commission (FFCC) rĂ©vĂšle un chiffre alarmant : les habitudes alimentaires nocives des Britanniques coĂ»tent 268 milliards de livres par an, un montant qui dĂ©passe largement le budget annuel du NHS. Ce coĂ»t colossal, attribuĂ© Ă une consommation excessive dâaliments riches en graisses, sel et sucre ou ultra-transformĂ©s, met en lumiĂšre lâimpact dĂ©vastateur sur la santĂ© publique et lâĂ©conomie du pays.
Selon lâĂ©tude menĂ©e par le professeur Tim Jackson, Ă©conomiste Ă lâUniversitĂ© de Surrey, ces 268 milliards se dĂ©composent en 92 milliards de coĂ»ts directs pour lâĂtat et 176 milliards de coĂ»ts indirects. Les dĂ©penses directes incluent 67,5 milliards pour le NHS, 14,3 milliards pour les services sociaux, et 10,1 milliards pour les allocations liĂ©es aux maladies alimentaires comme le diabĂšte de type 2, les maladies cardiaques et rĂ©nales. Les coĂ»ts indirects, eux, rĂ©sultent de pertes de productivitĂ© (116,4 milliards) et des consĂ©quences humaines comme les douleurs chroniques et les dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ©s (60 milliards).
Le rapport dĂ©nonce un systĂšme alimentaire qui gĂ©nĂšre des profits privĂ©s tout en socialisant ses impacts nĂ©gatifs. Sue Pritchard, directrice du FFCC, critique les industriels de lâagroalimentaire pour leurs pratiques, que ce soit lâutilisation de saveurs artificielles, dâemballages attrayants et un marketing agressif pour vendre des produits nocifs pour la santĂ©. Selon elle, le gouvernement doit introduire des rĂ©glementations strictes pour freiner ces pratiques et soutenir les producteurs locaux, notamment en distribuant des bons alimentaires aux mĂ©nages modestes pour lâachat de fruits et lĂ©gumes britanniques.
Pour adopter le rĂ©gime alimentaire recommandĂ© par le Eatwell Guide du gouvernement, chaque mĂ©nage britannique devrait dĂ©penser 38 livres supplĂ©mentaires par semaine, soit une augmentation totale de 57 milliards de livres par an. Cette charge serait particuliĂšrement lourde pour les mĂ©nages Ă faibles revenus, dont les dĂ©penses alimentaires doubleraient, posant la question de la faisabilitĂ© dâun tel objectif dans un contexte de crise du coĂ»t de la vie.
MalgrĂ© les prĂ©occupations croissantes, le marchĂ© des aliments ultra-transformĂ©s devrait croĂźtre de 8,4 % par an au cours des dix prochaines annĂ©es, surpassant la croissance globale des ventes alimentaires (+6,5 %). Ce phĂ©nomĂšne exacerbe les maladies liĂ©es Ă lâalimentation, qualifiĂ©es de « sociĂ©tĂ© en dĂ©tresse » dans une rĂ©cente enquĂȘte sur le NHS. ParallĂšlement, lâutilisation croissante de mĂ©dicaments coĂ»teux contre lâobĂ©sitĂ©, tels que lâOzempic, est jugĂ©e insoutenable pour les finances publiques et inefficace Ă long terme.
Le secrĂ©taire Ă la SantĂ©, Wes Streeting, insiste sur lâurgence dâagir face Ă cette crise. Parmi les mesures dĂ©jĂ prises, on compte lâinterdiction prĂ©vue des publicitĂ©s pour la malbouffe avant 21 heures, la rĂ©gulation des fast-foods dans les Ă©coles, et la rĂ©vision de la taxe sur le sucre. Streeting souligne que passer dâune approche curative Ă une approche prĂ©ventive est essentiel pour allĂ©ger la pression sur le NHS et amĂ©liorer la santĂ© de la population.
Vegconomist, Shiru Expands AI-Powered Ingredient Discovery with $16M Boost to Revolutionize Products, Categories, and Industries, 13/11/2024
La start-up californienne Shiru, spĂ©cialisĂ©e dans la dĂ©couverte dâingrĂ©dients grĂące Ă lâintelligence artificielle (IA), vient de lever 16 millions de dollars lors dâun tour de financement de sĂ©rie B. Ce financement, menĂ© par S2G Ventures avec la participation de CPT Capital, Lux Capital, Nourish Ventures et Meach Cove Capital, porte Ă 36 millions de dollars le total des fonds levĂ©s par lâentreprise. Shiru vise Ă transformer des secteurs tels que lâalimentation, les cosmĂ©tiques, les matĂ©riaux avancĂ©s et lâagriculture grĂące Ă sa plateforme innovante ProteinDiscovery.ai.
LancĂ©e rĂ©cemment, ProteinDiscovery.ai est la premiĂšre plateforme de dĂ©couverte de protĂ©ines au monde. Elle permet aux utilisateurs dâexplorer une base de donnĂ©es de plus de 33 millions de molĂ©cules en fonction de leur sĂ©quence et de leur utilisation fonctionnelle. GrĂące Ă son outil dâanalyse, Expressor, la plateforme prĂ©dit lâexpression des protĂ©ines dans les systĂšmes microbiens, facilitant ainsi leur production via la fermentation microbienne Ă moindre coĂ»t. Cette technologie permet Ă©galement de crĂ©er de nouvelles applications pour les protĂ©ines et de gĂ©nĂ©rer une propriĂ©tĂ© intellectuelle unique, offrant aux entreprises un avantage compĂ©titif en matiĂšre dâinnovation.
Depuis sa crĂ©ation en 2019 par Jasmin Hume, Shiru a dĂ©veloppĂ© des solutions novatrices pour remplacer les ingrĂ©dients non durables. En 2023, elle a dĂ©voilĂ© OleoPro, une matiĂšre grasse structurĂ©e destinĂ©e aux aliments et cosmĂ©tiques vĂ©gĂ©taux. Ce produit offre une alternative performante aux graisses saturĂ©es dâorigine animale et aux huiles tropicales, rĂ©duisant la teneur en graisses saturĂ©es de plus de 80 %. Cette innovation a rĂ©cemment obtenu un brevet de lâUSPTO. Shiru collabore Ă©galement avec des acteurs globaux tels que Griffith Foods, pour dĂ©velopper des ingrĂ©dients durables Ă grande Ă©chelle, et Ajinomoto Health & Nutrition Partners, pour concevoir des protĂ©ines sucrantes afin de remplacer le sucre dans les boissons et produits spĂ©cialisĂ©s.
Pour Jasmin Hume, cette levĂ©e de fonds marque une Ă©tape clĂ© dans lâexpansion de Shiru : « La dĂ©couverte basĂ©e sur lâIA nâest pas seulement lâavenir de lâinnovation en matiĂšre dâingrĂ©dients, elle est dĂ©jĂ une rĂ©alitĂ©. » Bien que la start-up se concentre actuellement sur les protĂ©ines, elle ambitionne dâĂ©tendre son champ dâaction Ă dâautres classes molĂ©culaires. Cette vision pourrait transformer de multiples industries tout en rĂ©pondant aux dĂ©fis environnementaux et de durabilitĂ©. GrĂące Ă sa technologie Flourish brevetĂ©e, Shiru rĂ©duit les coĂ»ts et les dĂ©lais de dĂ©veloppement, offrant aux Ă©quipes de R&D des outils pour crĂ©er des produits performants et durables.
Fast Company, âTheyâre the most pissed-off people on the planetâ: The internet is falling in love with the drama on the Crumbl Cookies subreddit, 15/11/2024
Le subreddit r/CrumblCookies, dĂ©diĂ© Ă la chaĂźne amĂ©ricaine de cookies Crumbl, est devenu un phĂ©nomĂšne viral grĂące Ă ses membres, qui semblent autant fascinĂ©s que furieux Ă lâĂ©gard de la marque. Avec plus de 77 000 abonnĂ©s, cette communautĂ© en ligne est le terrain de critiques impitoyables, dâanalyses mĂ©ticuleuses et de dĂ©bats passionnĂ©s sur les saveurs proposĂ©es par lâenseigne.
Les utilisateurs du subreddit nâhĂ©sitent pas Ă partager des avis dĂ©taillĂ©s, souvent trĂšs sĂ©vĂšres, sur les cookies hebdomadaires de Crumbl. Un exemple marquant : un fan a congelĂ© un cookie Brownie Sundae pour comparer une version actuelle avec celle dâil y a cinq mois. Verdict ? Une dĂ©ception totale : la nouvelle version est qualifiĂ©e de « sĂšche, brĂ»lĂ©e et sans saveur », Ă lâopposĂ© du cookie dâorigine qui, selon le critique, « goĂ»tait vraiment comme un brownie, et non comme du carton ». Les rages collectives ne sâarrĂȘtent pas lĂ . Un utilisateur a vivement critiquĂ© une semaine entiĂšre dĂ©diĂ©e aux tartes : « Ont-ils perdu la tĂȘte ? Une semaine complĂšte de tartes, câest ridicule. » Ces critiques frĂ©quentes nâempĂȘchent toutefois pas les abonnĂ©s de continuer Ă acheter ces cookies. Comme lâun des utilisateurs le rĂ©sume : « Ils offrent une expĂ©rience de cookie trĂšs spĂ©cifique que jâadore. »
La popularitĂ© du subreddit ne se limite pas aux clients. Un utilisateur a affirmĂ© que le PDG de Crumbl Ă©tait tellement obsĂ©dĂ© par les discussions quâil passait ses journĂ©es Ă lire les commentaires, au point que lâĂ©quipe de direction a dĂ» lui retirer son tĂ©lĂ©phone. Selon ce tĂ©moignage, il a mĂȘme envisagĂ© de licencier un dĂ©partement entier aprĂšs une fuite sur les cookies Ă venir. Son comportement sur les rĂ©seaux sociaux, y compris un compte TikTok polĂ©mique, a nĂ©cessitĂ© lâintervention dâun assistant en relations publiques.
Le subreddit illustre un paradoxe fascinant : ses membres critiquent sans relĂąche la marque tout en restant des consommateurs fidĂšles. Certains comparent leur attachement Ă une forme dâaddiction, tandis que dâautres revendiquent un amour sincĂšre pour lâoriginalitĂ© des cookies Crumbl. Ce mĂ©lange dâadoration et de colĂšre a transformĂ© r/CrumblCookies en un espace captivant oĂč se mĂȘlent drames, humour et analyse culinaire.
Financial Times, In Franceâs peaceful wine country, high-end tourism is booming, 16/11/2024
En Bourgogne et en Champagne, le mariage du vin et du tourisme haut de gamme connaĂźt une ascension spectaculaire, portĂ© par des investisseurs visionnaires comme Denise DuprĂ©. Ancienne professeure en gestion hĂŽteliĂšre Ă Harvard, entrepreneuse accomplie et passionnĂ©e de France, cette derniĂšre a transformĂ© des propriĂ©tĂ©s viticoles en destinations luxueuses, faisant du vin et de lâhospitalitĂ© un tandem lucratif.
Depuis lâacquisition du ChĂąteau de la Commaraine Ă Pommard en 2017, Denise DuprĂ© et son mari Mark Nunnelly ont enrichi leur portefeuille en France. Celui-ci inclut dĂ©sormais six hĂŽtels, dont le Royal Champagne Hotel & Spa, Ă©lu meilleur complexe hĂŽtelier de France en 2024 par Travel + Leisure. DotĂ© de piscines, dâun spa Ă©tendu et dâun restaurant Ă©toilĂ© Michelin, cet Ă©tablissement illustre la transformation radicale que Denise DuprĂ© apporte Ă ses propriĂ©tĂ©s. Son rĂ©seau sâĂ©tend aussi aux vignobles de Bourgogne, avec des achats rĂ©cents Ă Saint-Aubin et Monthelie. En Champagne, leur premiĂšre acquisition, Leclerc Briant, pionnier de la biodynamie, incarne leur vision : allier tradition viticole et modernitĂ©.
GuidĂ©e par un hĂ©ritage familial dâentrepreneuriat, Denise DuprĂ© applique des pratiques respectueuses de lâhistoire française tout en promouvant lâinnovation. Ă la tĂȘte de Champagne Hospitality, fondĂ©e en 2012, elle se concentre sur lâexcellence dans ses hĂŽtels et vins. Elle valorise aussi le talent de jeunes professionnels, intĂ©grant un maximum de stagiaires dans ses Ă©tablissements et collaborant avec des figures comme Louis-Michel Liger-Belair et Paul Krug, hĂ©ritier de la cĂ©lĂšbre dynastie champenoise, dĂ©sormais vigneron en Bourgogne.
MalgrĂ© un manque de maĂźtrise parfaite du français, Denise DuprĂ© et son mari sâattachent Ă travailler avec des partenaires locaux et Ă prĂ©server le patrimoine culturel. InspirĂ©e par des figures fĂ©minines emblĂ©matiques comme Veuve Clicquot, Denise DuprĂ© a organisĂ© des rencontres de femmes entrepreneures du vin et prĂ©voit dâen tenir une Ă Pommard en 2026. Ce soutien Ă lâinnovation et Ă la diversitĂ© reflĂšte sa volontĂ© de moderniser le secteur tout en respectant ses traditions.
MalgrĂ© ses succĂšs dans lâhĂŽtellerie, elle reconnaĂźt que le vin reste plus rentable. Cependant, lâassociation des deux univers leur permet de diversifier leur offre et de rĂ©pondre Ă une clientĂšle internationale exigeante.
Wageningen University, Key dilemmas on future land use for agriculture, forestry and nature in the EU
Cette Ă©tude, prĂ©sentĂ©e dans le cadre de la confĂ©rence Mansholt 2024, identifie cinq dilemmes principaux liĂ©s Ă lâavenir de lâutilisation des terres dans lâUE, en tenant compte des besoins croissants en biomasse pour lâalimentation, les produits non alimentaires et la prĂ©servation de la biodiversitĂ©. Ces dilemmes soulignent les choix stratĂ©giques nĂ©cessaires pour Ă©quilibrer la durabilitĂ©, les objectifs climatiques, et les demandes socio-Ă©conomiques.
1. Autosuffisance de lâUE en biomasse alimentaire et non alimentaire :
âą ProblĂšme : Bien que lâUE soit globalement sĂ©curisĂ©e en termes dâapprovisionnement alimentaire, elle dĂ©pend fortement des importations de certains intrants (Ă©nergie, engrais, aliments pour animaux).
⹠Enjeu : Réduire cette dépendance nécessiterait de repenser les systÚmes agricoles, notamment en augmentant la production de cultures protéiques et en changeant les habitudes de consommation vers des régimes moins dépendants des protéines animales.
2. RĂŽle de lâĂ©levage dans lâUE :
âą ProblĂšme : LâĂ©levage consomme une proportion importante de biomasse, avec un impact nĂ©gatif sur le climat et la biodiversitĂ©.
âą Enjeu : Une rĂ©duction de lâĂ©levage permettrait de libĂ©rer des terres pour des cultures humaines ou non alimentaires, mais poserait des dĂ©fis socio-Ă©conomiques et des questions sur les droits des consommateurs.
3. Partage des responsabilitĂ©s climatiques et de biodiversitĂ© entre les Ătats membres :
âą ProblĂšme : Les objectifs de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES) et de restauration de la biodiversitĂ© impliquent des choix dâaffectation des terres qui varient selon les Ătats membres.
âą Enjeu : Trouver un Ă©quilibre entre une approche partagĂ©e et des efforts adaptĂ©s aux spĂ©cificitĂ©s gĂ©ographiques et socio-Ă©conomiques de chaque Ătat.
4. Coexistence de la production et des objectifs climatiques/biodiversité :
âą ProblĂšme : La production accrue de biomasse pour lâalimentation et les produits non alimentaires entre en conflit avec les objectifs de prĂ©servation des Ă©cosystĂšmes.
âą Enjeu : IntĂ©grer des systĂšmes alimentaires et non alimentaires circulaires tout en minimisant lâimpact environnemental.
5. Intervention des politiques dans le comportement des consommateurs :
⹠ProblÚme : Les habitudes de consommation actuelles exacerbent les problÚmes climatiques, environnementaux et de santé.
⹠Enjeu : Encourager des comportements plus durables tout en respectant la liberté de choix individuelle.
Focus sur le succĂšs des smash burgers
Lâenvers du dĂ©cor de la production de certains flans
Avec le réchauffement climatique de nouvelles productions agricoles sont possibles en France métropolitaine
Câest tout pour aujourdâhui.
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Pas de Eatâs Business la semaine prochaine, on se retrouve dans 15 jours!
O. Frey