đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-32
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Les Ăchos, La Bretagne se lance dans la culture de la vanille, 28/10/2024
Nouvel Obs, Jessie InchauspĂ©, alias Glucose Goddess, le business pur sucre de lâ« experte en glucose », 29/10/2024
Financial Times, Is the demonisation of alcohol justified?, 02/11/2024
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Ăchos, Les boĂźtes de thon en conserve largement contaminĂ©es au mercure en Europe, 29/10/2024
Câest lâĂ©tude qui a beaucoup fait parler cette semaine. Selon un rapport publiĂ© par les ONG Bloom et Foodwatch, lâanalyse de 148 boĂźtes de thon issues de cinq pays europĂ©ens (France, Allemagne, Angleterre, Espagne et Italie) a montrĂ© que 100 % des boĂźtes contiennent du mercure, un mĂ©tal lourd dangereux pour la santĂ© humaine.
Le rapport indique que dans plus de la moitiĂ© des cas, la concentration en mercure dĂ©passe les 0,3 mg/kg, limite fixĂ©e pour dâautres poissons mais non appliquĂ©e au thon, ce dernier bĂ©nĂ©ficiant dâune tolĂ©rance plus Ă©levĂ©e, de 1 mg/kg pour le poids frais. Ce seuil, jugĂ© trop permissif, permet de maintenir sur le marchĂ© environ 95 % du thon pĂȘchĂ©, mais nâa pas Ă©tĂ© Ă©tabli en fonction des risques pour la santĂ© publique. Bloom et Foodwatch dĂ©noncent une incohĂ©rence rĂ©glementaire : selon elles, aucun critĂšre sanitaire ne justifie une limite trois fois plus Ă©levĂ©e pour le thon, une espĂšce pourtant parmi les plus contaminĂ©es.
La source de cette contamination se situe notamment dans les Ă©missions de centrales Ă charbon, le mercure se dĂ©posant ensuite dans les ocĂ©ans, oĂč il se transforme en mĂ©thylmercure, un composĂ© encore plus toxique. ClassĂ© par lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS) parmi les dix substances les plus dangereuses pour la santĂ© publique, le mercure peut causer des troubles neurologiques et comportementaux aprĂšs exposition, en particulier chez les jeunes enfants et les femmes enceintes.
En France, Petit Navire, est mise en cause avec des taux atteignant 3,9 mg/kg dans certaines de ses boĂźtes de thon. Face Ă cette situation qualifiĂ©e de « scandale de santĂ© publique », Bloom et Foodwatch appellent Ă des « mesures dâurgence ». Elles rĂ©clament de la Commission europĂ©enne un alignement de la rĂ©glementation du thon avec celle des autres espĂšces, en fixant la limite maximale Ă 0,3 mg/kg. De plus, elles exhortent les distributeurs Ă retirer de la vente tout produit dĂ©passant ce seuil protecteur.
LâUsine Nouvelle, Le changement climatique bouleverse les AOP fromagĂšres, 29/10/2024
Face au rĂ©chauffement climatique, les filiĂšres de fromages AOP de Bourgogne-Franche-ComtĂ©, parmi lesquelles le comtĂ©, le mont dâor et lâĂ©poisses, adaptent leurs mĂ©thodes de production. Cette rĂ©gion, productrice de prĂšs de 47 % des fromages AOP de vache en France, doit revoir les exigences de ses cahiers des charges pour faire face Ă des Ă©tĂ©s plus secs et des ressources en eau limitĂ©es. Ces alĂ©as impactent la qualitĂ© du lait et la quantitĂ© de fourrage nĂ©cessaire pour respecter les spĂ©cifications AOP.
Le comtĂ©, produit phare de la rĂ©gion, illustre les dĂ©fis actuels. La filiĂšre vise Ă augmenter la superficie de pĂąturages par vache pour renforcer lâautonomie alimentaire des troupeaux, avec une rĂ©vision de son cahier des charges prĂ©vue dâici la fin de lâannĂ©e. Ce processus dâadaptation se retrouve Ă©galement pour lâĂ©poisses, oĂč le Syndicat de dĂ©fense de lâĂ©poisses (SDE) a sollicitĂ© des dĂ©rogations pour rĂ©duire lâobligation dâapport dâherbe fraĂźche, auparavant fixĂ©e Ă 50 %, maintenant abaissĂ©e Ă 40 % sur lâannĂ©e.
Les producteurs investissent pour pallier ces effets climatiques. La fromagerie Badoz, fabricant de comtĂ©, mont dâor et morbier, sâest dotĂ©e de bĂątiments mieux isolĂ©s et de dispositifs de refroidissement pour contrĂŽler la tempĂ©rature dâaffinage. ParallĂšlement, la fromagerie Lincet ajuste ses pratiques pour Ă©conomiser lâeau, ressource essentielle dans le processus de fabrication. Didier Lincet, prĂ©sident de lâentreprise, a ainsi optimisĂ© les systĂšmes de lavage, rĂ©duisant la consommation dâeau de plus de 10 % en rĂ©ponse aux restrictions imposĂ©es par la prĂ©fecture lors des pĂ©riodes de sĂ©cheresse.
Ces changements impactent aussi la sĂ©curitĂ© sanitaire. La Lincet a dĂ» dĂ©truire plusieurs journĂ©es de production dâĂ©poisses mi-2024, en raison de la prĂ©sence de bactĂ©ries pathogĂšnes dans le lait cru causĂ©e par un Ă©tĂ© humide. Ce contrĂŽle sanitaire renforcĂ© entraĂźne des coĂ»ts de production accrus, les analyses reprĂ©sentant environ 50 euros par kilo de fromage produit.
Au-delĂ des initiatives locales, un projet national, ADAoPT, soutient lâadaptation des AOP et IGP laitiĂšres aux variations climatiques. Le Conseil national des appellations dâorigine laitiĂšres (CNAOL) coordonne des ateliers et groupes de travail, notamment autour du mont dâor, pour explorer des pistes telles que lâutilisation de lâeau et la gestion des prairies. Ces efforts visent Ă prĂ©server lâautonomie alimentaire et la spĂ©cificitĂ© des AOP malgrĂ© les bouleversements climatiques.
La filiĂšre fromagĂšre rĂ©gionale sâefforce ainsi de concilier les exigences de qualitĂ© de ses produits avec des contraintes environnementales grandissantes, soulignant la rĂ©silience dâun patrimoine gastronomique menacĂ© par le changement climatique.
Les Ăchos, En danger Ă Madagascar, la vanille est de plus en plus demandĂ©e dans le monde, 29/10/2024
La vanille est en pĂ©ril Ă Madagascar, le principal producteur mondial, en raison de la spĂ©culation et de conditions Ă©conomiques prĂ©caires. Bien que la demande internationale de vanille naturelle augmente, les producteurs malgaches, qui assument lâessentiel de lâoffre, peinent Ă en tirer un revenu dĂ©cent. Environ 60 % de ces agriculteurs vivent sous le seuil de pauvretĂ©, ce qui menace la pĂ©rennitĂ© de cette culture sur lâĂźle. La concurrence de pays comme lâIndonĂ©sie et la Chine complique davantage la situation, attirant certains clients en quĂȘte de prix plus compĂ©titifs.
Le cabinet Mordor Intelligence estime que le marchĂ© mondial de la vanille devrait croĂźtre de 8 % par an, passant de 1 milliard de dollars aujourdâhui Ă 1,54 milliard de dollars dâici 2029. Cependant, cette demande croissante risque dâĂȘtre confrontĂ©e Ă une main-dâĆuvre insuffisante Ă Madagascar, oĂč chaque Ă©tape de la culture, de la pollinisation Ă la rĂ©colte, repose sur un savoir-faire manuel unique. Le changement climatique intensifie les dĂ©fis : cyclones et conditions mĂ©tĂ©orologiques imprĂ©visibles fragilisent les cultures de vanille, augmentant les risques pour les producteurs.
Pour stabiliser le marchĂ©, les autoritĂ©s malgaches ont fixĂ© en 2020 un prix plancher de 250 dollars par kilo pour les acheteurs. Toutefois, les grandes multinationales, parmi lesquelles Coca-Cola et NestlĂ©, ont alors cherchĂ© des alternatives plus Ă©conomiques, comme des arĂŽmes dĂ©rivĂ©s du clou de girofle ou du bois. La mention « Vanille naturelle de Madagascar avec dâautres arĂŽmes naturels » figure ainsi sur certains produits, mais les fluctuations de prix et les substitutions menacent la filiĂšre traditionnelle.
Les recherches menĂ©es par lâInrae depuis la fin des annĂ©es 1990 ont permis de crĂ©er des substituts de vanilline naturelle Ă base de champignons filamenteux cultivĂ©s sur des rĂ©sidus de bois. Cette innovation rĂ©pond aux besoins croissants de lâindustrie alimentaire et cosmĂ©tique, avec des applications pour les produits aromatisĂ©s, les soins du corps et mĂȘme la pharmacie. La demande en vanille reste forte, notamment dans la production de glaces et de chocolat, qui dominent le marchĂ©, selon Mordor Intelligence.
La qualitĂ© et lâauthenticitĂ© de la vanille naturelle sont particuliĂšrement prisĂ©es par les chefs et artisans de la gastronomie. La vanille de Madagascar, rĂ©putĂ©e pour son arĂŽme complexe, demeure une rĂ©fĂ©rence mondiale grĂące au savoir-faire des petits exploitants, mĂȘme si le pays doit dĂ©sormais rivaliser avec des productions de masse venues dâIndonĂ©sie et de Chine. Le Mexique, berceau historique de la vanille, et la Papouasie fournissent encore une vanille de qualitĂ© pour des niches haut de gamme, bien que leurs volumes restent limitĂ©s.
Les Ăchos, La Bretagne se lance dans la culture de la vanille, 28/10/2024
Toujours sur le thĂšme de la vanille, qui aurait crĂ» cela possible il y a encore une dizaine dâannĂ©es? Et bien figurez-vous que la Bretagne fait son entrĂ©e sur le marchĂ© de la vanille avec une premiĂšre rĂ©colte prometteuse, rĂ©alisĂ©e par trois maraĂźchers membres de la coopĂ©rative MaraĂźchers dâArmor. Ce projet, initiĂ© en 2018 en rĂ©ponse Ă une pĂ©nurie mondiale de vanille, a demandĂ© cinq ans de soins minutieux et dâexpĂ©rimentations pour aboutir Ă quelques centaines de kilos dâune vanille planifolia « trĂšs aromatique », cultivĂ©e dans des serres habituellement dĂ©diĂ©es aux tomates. Cette culture, soutenue par Terre dâEssais, reprĂ©sente un dĂ©fi et une innovation pour lâagriculture bretonne, puisque la vanille est majoritairement produite sous des climats tropicaux.
Pierre Guyomar, porte-parole des maraĂźchers, souligne la complexitĂ© et la patience quâexige la culture de la vanille, depuis la pollinisation manuelle des fleurs jusquâau « massage » des gousses pour garantir une concentration aromatique optimale. Contrairement Ă la culture traditionnelle en extĂ©rieur, lâoption de la serre permet de protĂ©ger les plantes des conditions climatiques extrĂȘmes et des maladies fongiques telles que la fusariose, un ennemi redoutĂ© de la vanille. Selon Florian Josselin, responsable innovation de la coopĂ©rative, le climat breton peut offrir une stabilitĂ© relative pour cette plante dĂ©licate, exigeant des tempĂ©ratures modĂ©rĂ©es et une humiditĂ© contrĂŽlĂ©e.
La vanille, rĂ©putĂ©e pour sa richesse aromatique et son prix Ă©levĂ©, attire des clients variĂ©s, des restaurateurs aux parfumeurs. Le processus de rĂ©colte en Bretagne vise Ă garantir une qualitĂ© supĂ©rieure en attendant que les gousses atteignent une maturitĂ© optimale, contrairement Ă certaines pratiques dans les grandes zones de production comme Madagascar et La RĂ©union, oĂč les vols de vanille encouragent un ramassage anticipĂ© au dĂ©triment de la concentration en arĂŽmes.
Les producteurs bretons espĂšrent tirer profit de cette spĂ©cificitĂ© en commercialisant leur vanille sous la marque Prince de Bretagne, distribuĂ©e par Cotacoop, et en ciblant des clients exigeants Ă la recherche de saveurs naturelles. Ils estiment que la vanille de synthĂšse, largement utilisĂ©e dans lâindustrie et produite Ă hauteur de 12 Ă 15 000 tonnes par an, ne reprĂ©sente pas une concurrence directe. En effet, la vanille naturelle bretonne se distingue par sa complexitĂ© aromatique unique, loin de la vanilline de synthĂšse.
Les Ăchos, Le projet de surtaxe du chocolat provoque la colĂšre des fabricants, 29/10/2024
Le projet de surtaxer les produits sucrĂ©s, dont le chocolat, suscite la colĂšre des chocolatiers français. VotĂ©e en commission le 24 octobre Ă lâinitiative du dĂ©putĂ© Cyrille Isaac-Sibille, cette mesure vise Ă rĂ©duire surpoids et obĂ©sitĂ©. Le chocolat, contenant souvent au moins 30 % de sucre, est directement visĂ©, mais les fabricants dĂ©noncent une taxe inadaptĂ©e. Thierry Lalet, prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration des chocolatiers, explique que le sucre est essentiel au goĂ»t du chocolat, contrairement aux autres aliments transformĂ©s oĂč il agit comme exhausteur de goĂ»t. En effet, contrairement aux fabricants de sodas, les chocolatiers ne peuvent recourir Ă des substituts comme la stevia ou lâaspartame sans altĂ©rer le goĂ»t du produit. Thierry Lalet rappelle que lâindustrie a dĂ©jĂ rĂ©duit la quantitĂ© de sucre dans les tablettes, les chocolats noirs contenant dĂ©sormais au moins 56 % de cacao. Selon lui, la qualitĂ© des produits a considĂ©rablement Ă©voluĂ© avec une offre plus variĂ©e en grande distribution, un effort qui, ajoute-t-il, serait mis en pĂ©ril par cette nouvelle taxe.
Dâautant que cette Ă©ventuelle surtaxe arrive alors que les prix des matiĂšres premiĂšres flambent : le cacao a atteint des sommets, avec une hausse de 216 % en un an, augmentant le coĂ»t pour les chocolatiers de 30 Ă 40 %. Ces hausses sâajoutent aux augmentations du coĂ»t de lâĂ©nergie, et se rĂ©percutent sur les prix de vente, avec des hausses de 8 % pour les tablettes et 4,7 % pour les poudres chocolatĂ©es en grande surface. Les consommateurs, malgrĂ© ces hausses, continuent dâacheter du chocolat : les ventes de tablettes et de confiseries chocolatĂ©es ont progressĂ© respectivement de 4 % et 5 % en volume, tĂ©moignant de la rĂ©silience de la demande. Toutefois, dans un contexte de forte inflation, les artisans craignent que la surtaxe ne pĂ©nalise davantage les consommateurs et fragilise un secteur dĂ©jĂ sous pression, tout en rendant les alternatives sucrĂ©es plus coĂ»teuses et inaccessibles Ă une partie de la population.
Le Figaro, «On est en train de mourir» : les brasseurs vent debout face à une potentielle augmentation de la taxe sur la biÚre, 30/10/2024
Les brasseurs français sâinsurgent contre une nouvelle hausse potentielle de la taxe sur la biĂšre, votĂ©e en commission des affaires sociales dans le cadre du projet de loi de financement de la SĂ©curitĂ© sociale. Cette mesure, qui pourrait alourdir de prĂšs dâun milliard dâeuros les taxes dĂ©jĂ existantes, vise Ă lutter contre les effets nĂ©fastes de lâalcool et des sucres transformĂ©s, selon le ministĂšre de la SantĂ©. Actuellement, le secteur brassicole contribue dĂ©jĂ Ă hauteur dâun milliard dâeuros par an aux caisses de lâĂtat. Mais pour les acteurs de la filiĂšre, cette nouvelle taxe reprĂ©sente « la goutte de trop ».
Nicolas Couturier, de la brasserie indĂ©pendante La Bouledogue, craint une augmentation des prix qui dissuaderait les consommateurs. « Si une pinte passe Ă 12 âŹ, est-ce que les gens continueront de se faire plaisir en allant au bar ? » sâinterroge-t-il. Avec une conjoncture dĂ©jĂ marquĂ©e par lâinflation et la crise post-sanitaire, le secteur subit depuis plusieurs annĂ©es des fermetures rĂ©guliĂšres de brasseries en France, Ă raison dâune par semaine selon Magali Filhue, dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale des Brasseurs de France. Elle alerte sur les rĂ©percussions de cette taxe qui sâĂ©tendraient bien au-delĂ des brasseries, affectant Ă©galement les agriculteurs, les restaurateurs et toute la chaĂźne de production.
Les brasseries indĂ©pendantes, notamment, risquent de souffrir particuliĂšrement. Jean-François Drouin, prĂ©sident du Syndicat national des brasseries indĂ©pendantes, se dit exaspĂ©rĂ© : « Cela fait deux ans que je les avertis : âOn est en train de mourirâ, mais allez-y, ajoutez encore une taxe ! » Bien que les dĂ©putĂ©s aient assurĂ© vouloir cibler en prioritĂ© les grands industriels, Drouin souligne que cette mesure pĂ©nalisera les petites brasseries, qui produisent souvent des biĂšres Ă teneur en alcool plus Ă©levĂ©e, dans un souci de richesse aromatique. Contrairement aux grands groupes, les petites brasseries proposent des biĂšres souvent au-dessus du seuil de 5,5 % dâalcool, un taux qui serait particuliĂšrement visĂ© par la nouvelle taxe. Les biĂšres industrielles, en revanche, restent souvent en dessous, Ă environ 4,7 %, Ă©chappant ainsi Ă ce surcoĂ»t.
Pour des brasseries indĂ©pendantes comme La Bouledogue, les biĂšres plus fortes reprĂ©sentent un segment de marchĂ© crucial. Nicolas Couturier constate dĂ©jĂ lâimpact nĂ©gatif potentiel : « Notre IPA Ă 6 % est une grosse vente. Si on doit aligner nos prix sur la nouvelle taxe, les ventes vont forcĂ©ment chuter ». Alors que les amendements doivent ĂȘtre dĂ©battus de nouveau ce mercredi soir Ă lâAssemblĂ©e nationale, les brasseurs français retiennent leur souffle, redoutant des rĂ©percussions massives pour un secteur qui peine dĂ©jĂ Ă surmonter des difficultĂ©s Ă©conomiques majeures.
Le Parisien, Alimentation : pourquoi les insectes nâont toujours pas remplacĂ© la viande dans votre assiette, 29/10/2024
Lâambition de substituer partiellement la viande par des protĂ©ines dâinsectes se heurte Ă la rĂ©alitĂ© : aujourdâhui, la filiĂšre se concentre largement sur la nutrition animale, et non lâalimentation humaine. Bien que lâidĂ©e dâune alternative Ă©cologique Ă la viande ait Ă©tĂ© encouragĂ©e par la FAO en 2014, les investissements pour la consommation humaine restent bien en deçà de ceux pour lâalimentation animale, selon Eurogroup for Animals. La promesse environnementale initiale semble ainsi dĂ©voyĂ©e, favorisant plutĂŽt lâĂ©levage intensif avec des insectes.
Sur le papier, cette option pourrait rĂ©duire lâusage de soja et de farine de poisson, coĂ»teux pour lâenvironnement. Mais dans la pratique, les contraintes de coĂ»t et de production pĂšsent lourdement. En Europe et en AmĂ©rique du Nord, les dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques pour crĂ©er les conditions de croissance des insectes â chaleur et humiditĂ© â ainsi que le coĂ»t de la main-dâĆuvre rendent la production non compĂ©titive. En consĂ©quence, le prix des farines dâinsectes reste plusieurs fois supĂ©rieur Ă celui de la farine de soja ou de poisson. MĂȘme Ynsect, leader français de la filiĂšre, a dĂ» revoir ses ambitions en se tournant vers le marchĂ© plus lucratif de la nourriture pour animaux de compagnie, aprĂšs des licenciements et des fermetures de sites en 2023. Lâentreprise est dĂ©sormais placĂ©e en procĂ©dure de sauvegarde, reflĂ©tant les difficultĂ©s du secteur.
En parallĂšle, lâidĂ©e de nourrir les insectes avec des dĂ©chets alimentaires, promesse dâune Ă©conomie circulaire, se rĂ©vĂšle Ă©galement complexe. Les contraintes sanitaires et logistiques empĂȘchent lâutilisation de nombreux types de dĂ©chets, et la rĂ©glementation europĂ©enne impose des restrictions strictes, notamment lâinterdiction dâutiliser des dĂ©chets contenant de la viande ou du poisson. Face Ă ces dĂ©fis, lâInternational Platform of Insects for Food and Feed (IPIFF) admet que les protĂ©ines dâinsectes ne remplacent pas les farines traditionnelles, mais peuvent constituer un complĂ©ment premium pour certains Ă©leveurs. Toutefois, Corentin Biteau, prĂ©sident de lâObservatoire national de lâĂ©levage dâinsectes, voit cela comme un recul par rapport aux promesses initiales dâune vĂ©ritable alternative.
Les Ăchos, Lemon Story : Marion Laperche, ou l'agrume dans tous ses Ă©tats, 31/10/2024
Marion Laperche, fondatrice de Lemon Story, a transformĂ© un modeste comptoir de Montmartre en vitrine pour sa passion des agrumes rares. Sa boutique nâest que la face visible dâun projet plus vaste, qui comprend une plantation de 5 000 mÂČ entre HyĂšres et Toulon oĂč prospĂšrent combawas, citrons caviar et yuzus. Ces agrumes prisĂ©s par les chefs se retrouvent en confitures, liqueurs et pickles, ou subliment des plats de grandes tables.
Originaire de Courbevoie et issue dâune famille Ă©loignĂ©e du monde agricole, Marion sâest dâabord orientĂ©e vers les arts plastiques avant de rejoindre le secteur du merchandising, puis de se lancer en communication pour Hugo & Victor, une chocolaterie-pĂątisserie. Sa rencontre avec Sylvain Blanc, aujourdâhui son compagnon et directeur de Kenzo, fut dĂ©terminante. GrĂące Ă lui, elle dĂ©couvre lâunivers des agrumes rares, une passion partagĂ©e par son beau-pĂšre, horticulteur Ă La Crau, qui expĂ©rimente les premiĂšres cultures de combawas et yuzus pour la restauration.
En 2020, au cĆur de la pandĂ©mie, Marion crĂ©e Lemon Story et installe son laboratoire dans la plantation familiale. ConseillĂ©e par le chocolatier Paul Occhipinti, elle Ă©labore des recettes innovantes, attirant des chefs rĂ©putĂ©s comme Harry Cummins de La Mercerie Ă Marseille et Bertrand GrĂ©baut de Septime Ă Paris. Sa production est aussi plĂ©biscitĂ©e par la Grande Epicerie.
Marion Laperche ne manque pas dâidĂ©es pour lâavenir : elle souhaite dĂ©velopper la vente directe aux chefs, Ă©largir sa gamme avec des sels aux agrumes, des glaces et des gĂąteaux, et envisage mĂȘme lâouverture dâun lieu de dĂ©gustation. PassionnĂ©e de gastronomie, elle continue de sâinspirer lors de voyages culinaires avec son compagnon, Ă©crivant ainsi un nouveau chapitre de Lemon Story.
Le Figaro, Comment Paris veut créer des «greniers» de nourriture pour faire face aux catastrophes du futur, 30/10/2024
La mairie de Paris envisage de transformer la capitale en « grenier alimentaire » pour rĂ©sister Ă des crises majeures, comme une crue de la Seine ou un blocage des voies dâapprovisionnement. Actuellement, Paris ne pourrait nourrir ses habitants que cinq Ă sept jours, selon une Ă©tude de lâAtelier parisien dâurbanisme (Apur). Pour anticiper de tels scĂ©narios, un plan vise Ă offrir une autonomie alimentaire de 100 jours, en identifiant des espaces de stockage stratĂ©giques dans la ville.
Avec la disparition de nombreux lieux de stockage, Paris doit repenser son approvisionnement en cas dâurgence. La mairie, en collaboration avec la prĂ©fecture, prĂ©voit dâutiliser des infrastructures sous-exploitĂ©es comme des parkings, des salles de spectacle ou des parcs dâexposition. Un espace de test souterrain sera opĂ©rationnel dĂšs 2025 pour stocker et distribuer des denrĂ©es. Ces lieux devront ĂȘtre situĂ©s dans des zones Ă lâabri des inondations, et des sites rĂ©frigĂ©rĂ©s sont Ă©galement envisagĂ©s pour diversifier les types de produits conservĂ©s. Lâobjectif est de crĂ©er un maillage par quartier pour assurer une meilleure distribution en cas de crise.
Le transport des denrées vers Paris est un autre défi majeur. La majorité des marchandises transitant par les routes, la mairie prévoit de recourir aux trains et à la Seine pour acheminer les produits en cas de coupure des voies routiÚres. Le futur site Agoralim, un nouveau marché alimentaire prÚs de Goussainville, pourrait également jouer un rÎle clé dans le ravitaillement de la métropole par le nord, via la Seine.
Enfin, un volet du plan de résilience vise à sensibiliser les Parisiens à constituer des réserves personnelles. Une « check-list alimentaire » avec des produits à longue conservation sera diffusée pour aider les résidents à se préparer. Paris entend ainsi renforcer sa sécurité alimentaire face aux crises futures en mettant en place des solutions de stockage, de transport et de sensibilisation pour une résilience collective.
Nouvel Obs, Jessie InchauspĂ©, alias Glucose Goddess, le business pur sucre de lâ« experte en glucose », 29/10/2024
Jessie InchauspĂ©, alias âGlucose Goddessâ, influenceuse en nutrition avec 5 millions dâabonnĂ©s Instagram, promeut une mĂ©thode de contrĂŽle de la glycĂ©mie qui inquiĂšte certains experts mĂ©dicaux. Se prĂ©sentant comme spĂ©cialiste de la vulgarisation scientifique, elle attire avec ses conseils pour « lisser » les pics de glucose via des astuces comme consommer des lĂ©gumes en dĂ©but de repas ou boire du vinaigre avant un plat riche en glucides. Bien que certains de ses conseils relĂšvent du bon sens, lâaspect marketing est omniprĂ©sent, crĂ©ant une image de « super-hĂ©roĂŻne » de la santĂ©.
MalgrĂ© un diplĂŽme en biochimie et une expĂ©rience chez 23andMe, Jessie InchauspĂ© est critiquĂ©e par des mĂ©decins et chercheurs pour ses affirmations non vĂ©rifiĂ©es. La clĂ© de sa mĂ©thode, qui prĂ©tend que 90 % de la population aurait un dĂ©rĂšglement de glucose, est contestĂ©e. Selon des spĂ©cialistes comme Boris Hansel, endocrinologue, la surveillance des pics de glucose nâest utile que pour les diabĂ©tiques. Dâautres dĂ©noncent lâutilisation sĂ©lective des Ă©tudes pour soutenir ses thĂ©ories, alors que ces recherches visent souvent des diabĂ©tiques, et non la population gĂ©nĂ©rale.
ParallĂšlement, Jessie InchauspĂ© vend des produits, des complĂ©ments alimentaires et des formations Ă prix Ă©levĂ©, dont certains promettent sans preuve scientifique de rĂ©duire les pics de glucose. Elle entretient Ă©galement des liens commerciaux avec des marques de produits quâelle recommande sans transparence totale, ce qui pourrait enfreindre la lĂ©gislation française sur les pratiques commerciales trompeuses.
Certains experts craignent que les conseils de Glucose Goddess nâentraĂźnent des dĂ©rives comme des troubles alimentaires, alors que dâautres soulignent les risques de diagnostic manquĂ© pour des maladies comme le diabĂšte. Sa popularitĂ© illustre un phĂ©nomĂšne croissant oĂč des influenceurs non certifiĂ©s gagnent du terrain en matiĂšre de santĂ©, alimentant des discours souvent simplistes et commerciaux sur des sujets complexes.
Inc, Why Are So Many Supermarket Brands Losing Shelf Space?, 28/10/2024
Le marchĂ© des produits de grande consommation connaĂźt une pĂ©riode de turbulences, mettant Ă mal de nombreuses jeunes marques, autrefois en pleine croissance. Des entreprises comme Me & the Bees, cĂ©lĂšbre pour sa limonade au miel fondĂ©e par Mikaila Ulmer, ou Aura Bora, une marque dâeau pĂ©tillante, font face Ă une perte de visibilitĂ© dans les rayons, due Ă la hausse des coĂ»ts, la concurrence des marques privĂ©es et la rarĂ©faction des financements.
Alors quâil Ă©tait courant il y a quelques annĂ©es de dĂ©velopper une marque PGC comme une start-up tech, en levant des fonds pour viser une croissance rapide et une revente aux gĂ©ants du secteur, cette approche sâest essoufflĂ©e. Les capital-risqueurs, autrefois prompts Ă investir, sont dĂ©sormais plus prudents, et les financements pour les PGC ont chutĂ© de 60 % depuis leur pic de 2021. La hausse des taux dâintĂ©rĂȘt et lâinflation ont Ă©galement refroidi les investisseurs, laissant de nombreuses jeunes entreprises dans une impasse.
La concurrence des marques distributeur est Ă©galement un dĂ©fi de taille. Les distributeurs, pour augmenter leurs marges, favorisent leurs produits maison, souvent similaires aux marques innovantes mais proposĂ©s Ă moindre coĂ»t. Pour survivre, certaines marques comme Me & the Bees cherchent Ă optimiser leurs coĂ»ts, en changeant de fournisseurs ou en rĂ©duisant le packaging. Ă partir de novembre, Me & the Bees passera de bouteilles en verre Ă des canettes en aluminium pour rĂ©duire les frais logistiques et toucher de nouveaux canaux de distribution, comme les stades. Face Ă ces dĂ©fis, des experts suggĂšrent que la consolidation pourrait ĂȘtre une solution : des entreprises plus petites se regroupent pour partager des ressources et amĂ©liorer leur compĂ©titivitĂ©. Tandis que quelques marques bien Ă©tablies, comme Aura Bora, peuvent espĂ©rer traverser cette pĂ©riode difficile, les jeunes entreprises sans capital solide risquent de disparaĂźtre dâun marchĂ© de plus en plus compĂ©titif.
Eater, The Cake Picnic Criss-Crossing the Nation Arrives in New York, 29/10/2024
Focus sur un évÚnement qui cartonne de plus en plus aux Etats-Unis : le Cake
Picnic.
Il sâagit dâun Ă©vĂšnement oĂč lâon « entre avec un gĂąteau ou pas du tout » et qui attire des amateurs de pĂątisserie de tous horizons. OrganisĂ© par Elisa Sunga, cet Ă©vĂ©nement rassemble pĂątissiers amateurs et professionnels autour dâune rĂšgle simple : chaque participant apporte un gĂąteau.
Elisa Sunga a lancĂ© le Cake Picnic Ă San Francisco lâannĂ©e derniĂšre, aprĂšs le succĂšs retentissant dâun Ă©change de cookies. La demande pour cet Ă©vĂ©nement a rapidement dĂ©passĂ© les frontiĂšres californiennes, avec des participants et des fans venant de tout le pays et des demandes dâorganisation dâĂ©vĂ©nements Ă lâinternational. LâĂ©vĂ©nement nâest pas uniquement une fĂȘte du gĂąteau, mais un moment de partage et de cĂ©lĂ©bration pour une communautĂ© de passionnĂ©s qui se dĂ©veloppe, attirĂ©e par lâexpĂ©rience sensorielle et sociale unique quâoffre le Cake Picnic.
La manifestation, qui sâest tenue dans le quartier de Tribeca, a attirĂ© prĂšs de 400 participants et prĂšs de 700 personnes Ă©taient encore sur liste dâattente. Les crĂ©ations Ă©taient apparemment aussi variĂ©es quâinventives et certains pĂątissiers sont venus de loin pour y assister.
Elisa Sunga envisage maintenant de porter le concept Ă lâinternational, avec Londres en ligne de mire pour une prochaine destination. Et bientĂŽt Paris?
LA Times, Robots can make your fries, salads and guacamole. Is this the future of fast food?, 30/10/2024
Face Ă la hausse des coĂ»ts et des salaires minimums, lâindustrie de la restauration rapide explore lâautomatisation, avec des entreprises comme Miso Robotics . Cette start-up californienne dĂ©veloppe des robots capables de prendre en charge des tĂąches rĂ©pĂ©titives, comme la cuisson des frites et des nuggets, pour rĂ©duire les coĂ»ts et optimiser lâefficacitĂ©. Son robot vedette, Flippy, peut gĂ©rer plus de 100 paniers de frites par heure, surpassant ainsi les capacitĂ©s humaines et rĂ©duisant les risques dâaccidents liĂ©s Ă lâhuile chaude.
Miso Robotics, fondĂ©e en 2016, a testĂ© ses premiers modĂšles dans des chaĂźnes comme White Castle et Jack in the Box. Alors que des restaurants comme Sweetgreen et Chipotle expĂ©rimentent aussi des technologies pour prĂ©parer leurs aliments, les robots de Miso se concentrent sur les postes les plus pĂ©nibles. Pour le PDG de Miso, Rich Hull, lâobjectif est de complĂ©ter le travail humain, pas de le remplacer. En effet, les retours dâexpĂ©rience montrent que lâautomatisation permet aux employĂ©s de se concentrer davantage sur lâaccueil des clients et la prĂ©cision des commandes.
Cependant, la rentabilitĂ© de cette technologie reste incertaine. Les analystes soulignent que, malgrĂ© lâintĂ©rĂȘt croissant des chaĂźnes, le retour sur investissement des robots de cuisine reste Ă prouver. Miso, qui a levĂ© environ 126,5 millions de dollars, doit encore stabiliser ses finances, affichant un dĂ©ficit de 122,8 millions de dollars Ă mi-2024. Pour atteindre la rentabilitĂ© dâici 2026, lâentreprise devra accroĂźtre ses ventes, soutenue par de rĂ©cents financements de 20 millions de dollars.
ParallĂšlement, la sociĂ©tĂ© dĂ©veloppe des robots pour dâautres tĂąches, comme le prototype « Autocado » de Chipotle, qui coupe et prĂ©pare les avocats pour le guacamole. Bien que lâadoption soit prometteuse dans les fast-foods et la restauration rapide, lâimpact des robots dans des restaurants plus traditionnels, axĂ©s sur lâinteraction humaine, reste limitĂ©.
Washington Post, Beyond disgust: How to get eaters to try insects or cultured meats, 30/10/2024
Pour encourager la consommation de protĂ©ines durables comme les insectes et la viande cultivĂ©e, deux stratĂ©gies semblent prometteuses : rendre ces aliments familiers ou les positionner comme une nouvelle expĂ©rience culinaire. Face aux habitudes alimentaires occidentales peu durables, lâadoption de protĂ©ines alternatives devient cruciale.
La rĂ©ticence Ă consommer des insectes ou des viandes issues de cellules peut sâexpliquer par le « facteur dĂ©goĂ»t », une rĂ©action Ă©volutive pour Ă©viter les contaminants. Cependant, des approches historiques montrent comment contourner cette barriĂšre culturelle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, le gouvernement amĂ©ricain a promu la consommation de viandes dâorganes en les intĂ©grant dans des recettes familiĂšres, visant Ă les rendre acceptables en les prĂ©sentant sous une forme familiĂšre. Aujourdâhui, une tactique similaire pourrait consister Ă incorporer des insectes sous forme de farine dans des produits courants comme des barres protĂ©inĂ©es ou des biscuits.
Une autre stratĂ©gie consiste Ă jouer sur la nouveautĂ©, comme lâa fait le sushi aux Ătats-Unis dans les annĂ©es 1960. Devenu un symbole de raffinement et dâaudace, le sushi a ainsi gagnĂ© en popularitĂ© prĂ©cisĂ©ment parce quâil reprĂ©sentait une expĂ©rience nouvelle et exotique. Ce phĂ©nomĂšne a permis Ă des aliments autrefois perçus comme repoussants, tels que le sushi ou les abats, dâentrer dans la culture populaire.
Pour assurer lâadoption durable de protĂ©ines alternatives, il est essentiel de les prĂ©senter positivement. Proposer des viandes cultivĂ©es en nuggets ou burgers pourrait constituer une voie dâentrĂ©e sĂ©curisante, tout en ouvrant la porte Ă des innovations plus audacieuses. Que ce soit en intĂ©grant des insectes en poudre dans des produits transformĂ©s ou en encourageant les chefs Ă explorer des recettes traditionnelles avec des insectes, ces approches pourraient transformer durablement les habitudes alimentaires.
Washington Post, Can apple cider vinegar really do wonders for your health?, 29/10/2024
Le vinaigre de cidre jouit dâune rĂ©putation dâĂ©lixir santĂ©, en grande partie justifiĂ©e. Plusieurs Ă©tudes montrent quâil peut rĂ©duire le taux de sucre dans le sang et lĂ©gĂšrement amĂ©liorer le cholestĂ©rol. En contenant des probiotiques, il soutient Ă©galement la flore intestinale. Cependant, ces Ă©tudes restent limitĂ©es, et les experts recommandent de ne pas en faire un remĂšde miracle, surtout pour des conditions comme le diabĂšte ou lâobĂ©sitĂ©.
Le vinaigre de cidre, souvent non pasteurisĂ©, conserve des microbes bĂ©nĂ©fiques issus de la fermentation, en plus de ses antioxydants. Ses bienfaits pour le sucre et le cholestĂ©rol sont attestĂ©s : des recherches montrent que, pris avec un rĂ©gime sain, il aide Ă rĂ©duire le taux de glucose et les triglycĂ©rides. Toutefois, les experts notent que cet effet pourrait aussi ĂȘtre liĂ© aux rĂ©gimes hypocaloriques associĂ©s dans ces Ă©tudes.
Certaines recherches suggĂšrent que le vinaigre peut aider Ă contrĂŽler lâappĂ©tit, bien que cet effet reste temporaire et limitĂ©. Il est dĂ©conseillĂ© de boire le vinaigre de cidre pur, car son aciditĂ© peut endommager les dents et causer des irritations. Les nutritionnistes recommandent plutĂŽt de lâincorporer dans des salades ou des marinades.
Enfin, les personnes souffrant de maladies chroniques ou prenant des mĂ©dicaments, comme les diabĂ©tiques, doivent consulter leur mĂ©decin avant dâajouter du vinaigre de cidre Ă leur alimentation, pour Ă©viter des interactions nĂ©fastes. En somme, le vinaigre de cidre peut avoir des bienfaits mineurs, mais il doit ĂȘtre utilisĂ© avec prĂ©caution et modĂ©ration.
Financial Times, Is the demonisation of alcohol justified?, 02/11/2024
Lâauteure et critique de vin Jancis Robinson explore les tensions croissantes autour de la consommation dâalcool dans un contexte oĂč lâOMS prĂŽne une politique de tolĂ©rance zĂ©ro, affirmant quâil nâexiste aucun niveau de consommation dâalcool « sĂ»r ». Ce message a eu un Ă©cho retentissant, incitant des pays comme le Canada et la Finlande Ă revoir leurs recommandations sanitaires. Pourtant, Jancis Robinson suggĂšre que cette approche pourrait ĂȘtre biaisĂ©e par lâinfluence de groupes de tempĂ©rance, citant la journaliste Felicity Carter, qui a rĂ©vĂ©lĂ© des liens Ă©troits entre ces groupes et les conseillers de lâOMS sur les politiques de lâalcool.
Jancis Robinson se demande si les rĂ©centes mises en garde sont justifiĂ©es, dâautant que la consommation mondiale dâalcool, notamment de vin, diminue depuis des annĂ©es. Elle souligne que les analyses sur les liens entre alcool et santĂ© reposent souvent sur des Ă©tudes dâobservation qui peuvent entraĂźner des conclusions simplistes, bien que le risque accru de certains cancers soit avĂ©rĂ© chez les grands consommateurs. La campagne anti-alcool de lâOMS pourrait ainsi nĂ©gliger les contextes de consommation modĂ©rĂ©e et la convivialitĂ© quâapporte le vin.
Pour Jancis Robinson, lâimpact culturel du vin et son rĂŽle dans la sociabilitĂ© sont des aspects essentiels. Elle rappelle que le vin, avec ses millĂ©naires dâhistoire et sa complexitĂ©, se distingue par son lien avec la gastronomie et les rituels sociaux. Les producteurs europĂ©ens, alarmĂ©s par la baisse des ventes et lâimage dĂ©gradĂ©e de lâalcool, ont lancĂ© la DĂ©claration VitĂŠvino pour dĂ©fendre la culture viticole et le droit de consommer du vin avec modĂ©ration. En parallĂšle, des campagnes de sensibilisation comme « Wine in Moderation » encouragent une approche mesurĂ©e de la consommation.
Dans cette perspective, Jancis Robinson Ă©voque aussi lâintĂ©rĂȘt croissant pour les alternatives sans alcool. Bien que les vins sans alcool nâaient pas encore atteint un niveau de qualitĂ© convaincant, elle reste optimiste quant aux avancĂ©es de la recherche pour combler ce vide. En attendant, elle conseille Ă ceux qui souhaitent rĂ©duire leur consommation de privilĂ©gier des demi-bouteilles ou des vins Ă faible teneur en alcool, comme certains Riesling ou Moscato dâAsti.
Elle conclut en appelant Ă une rĂ©flexion plus nuancĂ©e sur lâalcool, loin des discours alarmistes. Pour elle, il est crucial que le changement social repose sur des faits scientifiques plutĂŽt que sur un dogme.
The Guardian, Cheesemakers in shock as ÂŁ300,000 of produce stolen in sophisticated scam, 25/10/2024
Encore un exemple de lâinventivitĂ© de certains escrocs.
Une escroquerie sophistiquĂ©e a frappĂ© les producteurs de fromage artisanaux britanniques, avec plus de 300 000 ÂŁ de cheddar volĂ©s par des fraudeurs. Nealâs Yard Dairy, distributeur de fromage artisanal britannique, a livrĂ© 22 tonnes de cheddar Ă une personne se faisant passer pour un distributeur dâun grand distributeur français. MalgrĂ© cette perte, lâentreprise a honorĂ© ses engagements envers ses producteurs et les a intĂ©gralement payĂ©s.
Les fromages volĂ©s incluent le Hafod cheddar gallois biologique, le Westcombe cheddar et le Pitchfork cheddar, des variĂ©tĂ©s primĂ©es et trĂšs prisĂ©es au Royaume-Uni. La police mĂ©tropolitaine enquĂȘte actuellement sur cette affaire, mais aucune arrestation nâa Ă©tĂ© effectuĂ©e.
Patrick Holden, propriĂ©taire de la ferme productrice du Hafod cheddar, a exprimĂ© sa consternation face Ă cette violation de confiance dans un secteur oĂč lâintĂ©gritĂ© est essentielle. Tom Calver, directeur de Westcombe Dairy, a saluĂ© Nealâs Yard Dairy pour avoir assurĂ© le paiement, malgrĂ© lâimpact dĂ©vastateur de cette perte sur leur travail de plusieurs annĂ©es.
Nealâs Yard Dairy, pionnier dans la promotion de produits locaux et biologiques depuis les annĂ©es 1980, a encouragĂ© ses clients Ă soutenir leurs achats en continuant Ă acheter leurs produits, un moyen de soutenir lâengagement de lâentreprise envers ses petits producteurs artisanaux.
Time Magazine, 200 innovations changing how we live
Le magazine Time a listĂ© 200 innovations qui ont marquĂ© lâannĂ©e 2024. Quelques unes concernent lâagriculture et lâalimentation :
Alors que lâon parle le plus souvent du CO2, l'oxyde nitreux (N2O) est la principale source d'Ă©missions de gaz Ă effet de serre dans l'agriculture et la troisiĂšme dans l'ensemble. Le programme N-Ovator de Pivot Bio met en relation des entreprises, dont NestlĂ© et Heineken, qui cherchent Ă maĂźtriser leurs Ă©missions en amont et Ă vĂ©rifier les progrĂšs accomplis dans la rĂ©alisation de leurs objectifs climatiques, avec des cultivateurs qui souhaitent utiliser les produits existants de Pivot Bio, fixateurs d'azote et Ă base de microbes, au lieu d'engrais azotĂ©s synthĂ©tiques polluants. Les entreprises peuvent acheter des crĂ©dits d'azote et les agriculteurs qui utilisent des solutions de remplacement et vĂ©rifient leurs pratiques sont rĂ©munĂ©rĂ©s.
Les flatulences des vaches contribuent de maniÚre significative à l'émission de gaz à effet de serre dans l'atmosphÚre. Le Bovaer de la société suisse néerlandaise DSM-Firmenich s'attaque à ce problÚme à la source : cet additif alimentaire ralentit la derniÚre étape du processus de production de méthane dans le rumen des vaches, la partie la plus grande de l'estomac, en supprimant l'activité enzymatique.Il a été démontré que cet additif réduisait les émissions de méthane de 30 % en moyenne chez les vaches laitiÚres et de 45 % chez les bovins.
Les plantes et les champignons ont des super-pouvoirs , dont certains se prĂ©sentent sous la forme de bioactifs, des composĂ©s naturels qui pourraient ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques pour les bactĂ©ries intestinales et la santĂ© humaine. Brightseed utilise l'IA pour aider Ă cartographier le gĂ©nome des plantes, qui contient des indices sur les bioactifs. Cette carte peut ĂȘtre utilisĂ©e par les entreprises alimentaires pour comprendre leurs bioactifs.
Un moulin à épices 2.0 qui permet de moudre non seulement le poivre, mais aussi le sésame, l'ail, l'oignon et d'innombrables autres ingrédients, grùce aux dosettes interchangeables qui contiennent différentes épices.
Un air-fryer nouvelle génération qui utilise un "systÚme d'atomisation de l'eau" qui pulvérise de minuscules particules d'eau sur les aliments tout au long du processus de cuisson
Un fumoir pour fumer soi-mĂȘme ses aliments Ă la maison.
Une paille réutilisable avec filtre intégré, qui utilise une membrane microfiltrante à haut débit avec des pores de 0,2 micron pour bloquer 99,999999 % des bactéries, 99,999 % des parasites et 99,999 % des microplastiques.
APUR, Nourrir Paris et la Métropole du Grand Paris, Octobre 2024
LâĂ©tude mentionnĂ©e plus haut sur les rĂ©serves alimentaires de la ville de Paris.
Fuel To Fork: Fossil Fuels And The Food Supply
Pensez à aller à l'épicerie et à tout ce que vous achetez. L'emballage. à base de combustibles fossiles. Le trajet en voiture. Combustibles fossiles. La réfrigération, probablement à base de combustibles fossiles. L'équipement, l'infrastructure... Tout est basé sur les combustibles fossiles.
Voici donc un nouveau podcast appelé Fuel to Fork, qui se penche sur cet ingrédient caché de nos systÚmes alimentaires.
En sept épisodes, Fuel to Fork montre comment les combustibles fossiles alimentent tout, de la ferme à la table, et quelles sont les possibilités de réduire notre dépendance à leur égard.
Afficher lâempreinte carbone de chaque plat au restaurant. Bonne ou mauvaise idĂ©e?
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey