🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-31
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Mozzarella indienne, camembert chinois : plongée dans la nouvelle économie du lait, 19/10/2024
Eater, The Next Gordon Ramsay Is Already Huge on TikTok, 23/10/2024
Financial Times, Chinese imports damage ‘dignity’ of Italian tomato, says Mutti chief, 25/10/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Nos habitudes alimentaires bousculées par le marketing : Donuts, bière sucrée, bouchées au fromage…, 19/10/2024
L’article met en lumière l’influence grandissante du marketing sur nos habitudes alimentaires, en se penchant notamment sur le succès fulgurant de la chaîne américaine de donuts Krispy Kreme, désormais bien implantée à Paris. En moins d’un an, la marque a conquis le cœur des Parisiens, grâce à une stratégie publicitaire maîtrisée mais percutante, axée sur des campagnes d’affichage ou des réseaux sociaux, et renforcée par des éditions limitées aux couleurs de Barbie ou Harry Potter. En 2024, l’enseigne revendique une vingtaine de points de vente et un chiffre d’affaires de près de 15 millions d’euros.
Ce succès symbolise une tendance générale : l’attrait des Français pour la restauration rapide, particulièrement celle venue des États-Unis, continue de croître. En plus des géants historiques du burger comme McDonald’s et Burger King, une myriade d’offres – du bubble tea aux poke bowls en passant par les tacos – est venue enrichir le paysage gastronomique français, démontrant l’impact majeur du marketing alimentaire sur les choix des consommateurs.
Cet engouement est bien perçu par les industriels de l’agroalimentaire, qui misent eux aussi sur la promotion pour façonner les goûts et lancer des produits novateurs. Le récent salon international de l’alimentation en est une vitrine. Xavier Terlet, expert en tendances, relève que les consommateurs, après des crises successives (Covid-19, guerre en Ukraine, inflation), recherchent avant tout des plaisirs simples. Les produits sucrés et salés à grignoter, souvent ultra-caloriques, remportent un vif succès, malgré leurs faibles valeurs nutritionnelles.
Les innovations actuelles répondent en effet à cette quête de plaisir, comme le démontrent des produits tels que la bière aromatisée Desperados Tropical, les glaces Kinder et autres douceurs de Ferrero, classés parmi les produits les plus vendus en 2023. Le cabinet ProtéinesXTC souligne que plus d’un nouveau produit alimentaire sur deux est désormais lié au concept de plaisir. Après un ralentissement de l’innovation en 2022 dû à la crise, les entreprises reprennent leur rythme de croisière.
Malgré cet attrait pour le « snacking » et le plaisir gourmand, les tendances végétales, populaires lors de la précédente édition du Sial, persistent, répondant aux attentes croissantes en matière de santé et d’environnement. La maîtrise des prix reste néanmoins cruciale pour le consommateur, toujours échaudé par une inflation alimentaire de 21 % en deux ans.
La Tribune, La malbouffe dans le viseur des députés, 27/10/2024
Les députés français ont récemment voté une nouvelle taxe ciblant la teneur en sucre des produits alimentaires transformés, espérant ainsi pousser les industriels à réduire leur usage de sucre. La « taxe soda », en vigueur depuis 2012, sera également renforcée pour pénaliser davantage les produits très sucrés, car le sucre est lié à des pathologies graves telles que le diabète, l’obésité et même certains cancers. Avec plus de la moitié des Français en surpoids ou obèses et un coût de l’obésité évalué à 10,6 milliards d’euros par an pour la Sécurité sociale, l’impact de cette consommation excessive de sucre est devenu un problème de santé publique.
Les nouvelles mesures comprennent aussi l’obligation d’afficher le Nutri-score sur les publicités pour les denrées alimentaires et une augmentation de la taxe sur les bières aromatisées et les boissons alcoolisées à fort degré. Pourtant, pour des associations de santé, ces mesures restent insuffisantes. La Ligue contre le cancer, par exemple, plaide pour une hausse de la TVA à 20 % sur les produits excessivement sucrés.
En réponse, les industriels des boissons non alcoolisées et de l’agroalimentaire se mobilisent contre cette fiscalité accrue, la qualifiant de « surtaxe discriminante » qui risque d’accentuer l’inflation pour les familles. Les producteurs de boissons énergisantes, de sodas et les brasseurs craignent des impacts négatifs sur leurs activités et demandent au gouvernement de ne pas aller de l’avant avec ces taxes. L’Ania a d’ailleurs sollicité un rendez-vous avec le Premier ministre pour exprimer son opposition.
Par ailleurs, le gouvernement tient à éviter que ces mesures ne pénalisent les petits producteurs et artisans. La ministre de la Santé a rappelé l’importance de sensibiliser les futurs professionnels de la gastronomie à une utilisation réduite du sucre dès leur formation.
Libération, E. coli dans des burgers McDonald’s : un mort et des dizaines de malades aux Etats-Unis, l’action du groupe dévisse, 23/10/2024
Une épidémie d’infections à la bactérie E. coli touche actuellement les États-Unis après que 49 personnes ont été contaminées en consommant des hamburgers de McDonald’s, en particulier des « Quarter Pounders » (appelés « Royal Cheese » en France). Cette contamination, identifiée dans dix États, avec une forte concentration dans le Colorado et le Nebraska, a conduit à l’hospitalisation de dix personnes et au décès d’un individu âgé dans le Colorado. L’épisode a suscité une chute de l’action McDonald’s de plus de 8 % à la clôture de la Bourse de New York, témoignant de l’inquiétude autour de cette crise sanitaire.
Face à la situation, Joe Erlinger, président de McDonald’s aux États-Unis, a assuré que la sécurité alimentaire restait une priorité. L’entreprise a pris des mesures immédiates, retirant préventivement les oignons effilés potentiellement impliqués dans la contamination et suspendant temporairement la vente du Quarter Pounder dans les États affectés. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) enquêtent pour identifier l’origine exacte de la contamination. Bien que l’ingrédient précis ne soit pas encore confirmé, les steaks hachés et les oignons sont sous surveillance.
Les Échos, Tickets-restaurants : le gouvernement veut prolonger leur utilisation en supermarché, 24/10/2024
Le gouvernement français souhaite prolonger la dérogation permettant aux Français d’utiliser leurs tickets-restaurants pour acheter une large gamme de produits alimentaires en supermarché, au-delà du 31 décembre. Mise en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat face à l’inflation, cette dérogation permet d’acheter non seulement des produits prêts à consommer, mais aussi des aliments destinés aux repas familiaux. Depuis son introduction, les plafonds journaliers ont également été relevés à 25 euros, un changement plébiscité par les consommateurs.
Cependant, cette mesure inquiète les restaurateurs, qui voient leurs parts de marché diminuer. En 2024, seulement 40 % des titres-restaurants étaient dépensés dans la restauration, contre 46,5 % fin 2022, tandis que la part utilisée dans les grandes surfaces a grimpé à 30,8 %. L’Union des métiers des industries de l’hôtellerie (Umih) et d’autres syndicats réclament l’arrêt de cette dérogation, craignant que leur secteur soit mis en péril. La secrétaire d’État Laurence Garnier reconnaît les difficultés soulevées par les restaurateurs et envisage un plafonnement différencié pour apaiser les tensions. Elle prévoit de réunir les parties prenantes début 2025 pour examiner les options.
Les Échos, Mozzarella indienne, camembert chinois : plongée dans la nouvelle économie du lait, 19/10/2024
Le secteur laitier mondial est en pleine mutation, avec une montée en puissance des marchés asiatiques face à la stagnation de la production dans les pays occidentaux. Lors du sommet mondial du lait qui s’est récemment déroulé à Paris, des experts ont anticipé un transfert d’une partie de l’économie laitière vers des pays comme la Chine, l’Inde et le Pakistan, qui connaissent une forte croissance de leur production. En Inde, premier producteur mondial de lait, la production de lait de bufflonne progresse rapidement, permettant la fabrication de mozzarella et d’autres produits laitiers de plus en plus populaires localement. Bien que pour l’instant concentrée sur son marché national, l’Inde pourrait devenir un acteur majeur des exportations dans les décennies à venir.
En Chine, le développement de fermes laitières de grande échelle a permis d’atteindre un taux d’autosuffisance de 73 %, ce qui va à rebours des prévisions d’importation à long terme qu’avaient envisagées les experts occidentaux. Cette tendance s’accompagne de l’émergence d’entreprises locales capables de produire des fromages adaptés aux goûts locaux. La situation est similaire dans d’autres pays asiatiques, comme le Vietnam et l’Indonésie, qui aspirent à l’autosuffisance.
Les pays occidentaux, en revanche, font face à des défis de taille. Les États-Unis, malgré leur poids historique, stagnent en raison de contraintes environnementales croissantes et d’un accès limité à l’eau. L’Union européenne, sous la pression de nouvelles régulations climatiques, devrait voir sa production baisser de 6 % dans les dix prochaines années. En Australie, les sécheresses et les restrictions sur l’eau ont affaibli la compétitivité de l’industrie laitière, poussant le pays à se concentrer davantage sur la production locale.
Face à cette recomposition du marché, les grandes puissances laitières traditionnelles pourraient voir leurs parts de marché diminuer au profit des pays asiatiques, qui, soutenus par des investissements et des coopératives locales, prennent progressivement le relais. Cette évolution annonce une redéfinition des échanges mondiaux dans l’industrie laitière, avec un centre de gravité se déplaçant de plus en plus vers l’Asie, où la demande et la production ne cessent de croître.
Les Échos, Dans les coulisses du parcours d'une salade en sachet, 22/10/2024
La culture de salades destinées aux sachets prêts à consommer repose en France sur le travail de 362 maraîchers. Ils opèrent sur 5.000 hectares pour fournir une production sous contrat, principalement avec des marques comme Florette, leader du marché français. La culture, exigeante en main-d’œuvre et sensible aux conditions climatiques, implique des méthodes de protection phytosanitaire strictes pour contrer parasites et maladies tout en limitant les résidus de pesticides, souvent controversés. En effet, une enquête de « 60 Millions de consommateurs » en avril dernier avait révélé la présence de résidus de pesticides dans ces salades, bien que sous les seuils légaux, soulevant des inquiétudes sur leur impact sanitaire.
À Villers-Guislain, Marthe et Justin Lesne, maraîchers spécialisés dans la mâche sous serre, illustrent la complexité de ce métier. La culture de la mâche nécessite environ 2.000 heures de travail par an, complétées par des investissements coûteux pour maintenir les infrastructures. Leur production annuelle de 80 tonnes couvre à elle seule 10 % de l’approvisionnement de l’usine Florette à Cambrai, qui opère en flux tendus. Les salades sont récoltées, réfrigérées, puis transportées dès le lendemain pour un conditionnement immédiat en sachets. L’usine de Cambrai produit quotidiennement 140.000 sachets, grâce à un processus qui débute à 4 h 30. La préparation manuelle assure un contrôle qualité soigné : les salades sont lavées, parfois avec de l’eau chlorée pour éliminer les contaminants, puis rincées et emballées sans conservateurs, avec un conditionnement visant à ralentir l’oxydation. Ce processus garantit une durée de vie de huit jours aux produits finis.
Face aux préoccupations environnementales, les fabricants investissent également dans la réduction du plastique, expérimentant avec des matériaux recyclables ou à contenu recyclé (bien que les salades en sachet ne soient pas encore directement touchées par la loi antigaspillage). Cette filière, qui touche près de 70 % des foyers français, continue donc d’innover tant pour répondre aux exigences de sécurité alimentaire que pour satisfaire des attentes croissantes en matière d’impact écologique.
Libération, Plus accessibles, délicieusement instagrammables : les goûters passent crème dans les palaces, 25/10/2024
Les palaces parisiens adoptent de plus en plus les formules de goûters « instagrammables » et abordables, attirant une clientèle jeune et moins habituée à fréquenter ces lieux. Cette tendance, souvent proposée à des prix bien inférieurs aux repas, s’accompagne d’une attention particulière aux pâtisseries créatives et aux produits de qualité. Par exemple, à l’Intercontinental Paris Le Grand, le goûter est proposé à 50 euros par personne (ou 90 euros pour deux) et offre une dégustation de mets sucrés et salés dans un cadre somptueux.
Ces goûters permettent aux chefs pâtissiers de grands hôtels, comme Léandre Vivier au Burgundy ou Jessica Préalpato au San Régis, de s’exprimer pleinement. Au Burgundy, le goûter, proposé pour 62 euros, se compose d’une sélection sucrée inspirée des voyages de Léandre Vivier, alliant des saveurs comme le wasabi, le chocolat du Pérou et la cardamome. De son côté, Jessica Préalpato privilégie des desserts délicats et saisonniers, délaissant les options salées pour se concentrer sur des compositions autour des fruits, des graines et des farines légères.
Ces formules de goûters, en plus d’être accessibles, se prêtent parfaitement aux réseaux sociaux. Zoé Sitbon, responsable de la communication au Burgundy, souligne que la visibilité en ligne est souvent stimulée par ces créations pâtissières, appréciées d’un public averti qui teste régulièrement les meilleures adresses parisiennes. Les goûters de palaces deviennent ainsi une vitrine pour le savoir-faire des pâtissiers, attirant les amateurs de gastronomie avec des compositions soignées et écoresponsables.
Les Échos, Pourquoi nos restaurants préférés se mettent-ils à vendre des tee-shirts ?, 20/10/2024
La tendance du merchandising s’invite dans les restaurants, qui voient leurs produits dérivés – tee-shirts, casquettes, et vaisselle – devenir des symboles de leur identité. Cette stratégie, inspirée de modèles comme le Hard Rock Café, est aujourd’hui adoptée aussi bien par des établissements prestigieux que par des bistrots de quartier. La plateforme Giftshop, basée à Paris, aide ces restaurants à créer et distribuer leurs produits dérivés, en faisant ainsi une vitrine de leur image. Parmi les adeptes, on trouve des institutions comme « Lipp » ou « Café de Flore », qui modernisent leur image pour séduire une clientèle plus jeune, tandis que « Paul Bert » orne ses vêtements de motifs d’artistes.
Les réseaux sociaux ont largement contribué à l’essor de cette tendance, permettant aux restaurants de fidéliser leur clientèle et de bâtir des communautés en ligne. Pour des chaînes comme Bao Family, les produits dérivés sont surtout un moyen de renforcer le lien avec les clients, bien plus qu’une source de revenus. Cette approche identitaire séduit des clients qui voient dans ces articles une manière d’affirmer leur appartenance à un cercle ou leur goût pour un lieu emblématique, même sans y avoir dîné.
Le phénomène reste essentiellement urbain et parisien, mais il s’étend progressivement aux grandes villes de province. Les restaurateurs adoptent aussi les codes de la mode, lançant des collections capsules ou des éditions limitées de leurs articles. La présentation de ces articles se veut plus authentique, préférant les employés des établissements aux mannequins professionnels pour une mise en scène plus intime et réaliste. Certains restaurants misent même sur une mode utilitaire, en lançant des vêtements adaptés aux besoins du personnel, comme des bleus de travail ou des chaussures de cuisine anti-dérapantes. L’enseigne Bao Family a également sorti un maillot de foot avec Puma, affirmant ainsi ses origines chinoises et sa culture franco-asiatique.
Les collaborations exclusives renforcent encore le caractère haut de gamme de ces produits dérivés. Caviar Kaspia, par exemple, a collaboré avec des marques prestigieuses comme Off-White et Guest In Residence pour produire des articles de luxe, permettant à ses clients de se sentir membres d’un club exclusif, où chaque article incarne l’image sophistiquée de l’établissement.
Le Monde, Les hasardeuses liaisons entre les petites et les grosses brasseries, 12/10/2024
Le succès croissant des bières locales incite les grands groupes, comme Kronenbourg et Heineken, à investir dans des brasseries artisanales. Ces collaborations peuvent offrir des avantages aux brasseries indépendantes, leur permettant de développer leur production et d’accéder à des réseaux de distribution étendus, tout en conservant leur autonomie… du moins en théorie.
La Brasserie du Pays flamand, fondée en 2006 dans le Nord, illustre bien ce phénomène. Face à la demande accrue pour ses bières locales, notamment l’Anosteké, elle a conclu un partenariat avec Kronenbourg pour financer une expansion. Le groupe danois Carlsberg, via sa filiale française Kronenbourg, a investi 25 millions d’euros pour faire passer la production à 200 000 hectolitres annuels, tout en prenant une participation minoritaire au capital de la brasserie. Cette tendance touche aussi des marques comme Pietra en Corse, qui coopère avec Kronenbourg depuis 2015. Pour les dirigeants de Pietra et de la Brasserie du Pays flamand, ces alliances permettent de conserver leur identité et leur savoir-faire artisanal tout en bénéficiant de l’infrastructure des grandes entreprises. Heineken suit une approche similaire en misant sur des marques locales et régionales, comme Gallia en Île-de-France ou la Phocéenne dans le Sud-Est, dans le but de répondre à la demande pour des produits ancrés dans un terroir. Le « locavorisme » gagne en popularité, avec des consommateurs attirés par la proximité et l’authenticité.
Toutefois, Jean-François Drouin, président du Syndicat national des brasseries indépendantes (SNBI), s’inquiète des risques pour l’indépendance des petites brasseries. L’exemple de Gallia, dont Heineken a acquis 100 % des parts en deux ans, illustre le danger de perdre le contrôle face aux intérêts des grands groupes. Drouin critique également l’utilisation du label « craft » par ces grandes marques, qui cherchent à se fondre dans le marché des bières artisanales. Pour certaines brasseries comme la Brasserie du Pays flamand, l’alliance est perçue comme une manière de « rassurer » sans compromettre l’indépendance. Cependant, cette montée en puissance des grandes marques sur le segment artisanal pourrait à terme redéfinir le paysage de la bière en France, posant la question de l’équilibre entre croissance et authenticité.
Capital, Le fabricant Lucien Georgelin, et ses fameuses confitures au chaudron, sont sauvés !, 23/10/2024
La PME française Lucien Georgelin, réputée pour ses confitures artisanales cuites au chaudron, vient de sortir victorieuse de sa procédure de redressement judiciaire. Après 18 mois de difficultés financières, le tribunal de commerce d’Agen a approuvé le plan d’apurement de la dette, désormais échelonné sur dix ans. Cette décision permet au fabricant de confitures, basé à Villeneuve-sur-Lot et qui emploie 300 salariés, de réduire son passif initial de 68 millions d’euros à 35 millions d’euros, en partie grâce à des contestations de créances.
Le groupe a traversé une période de turbulence, en grande partie due à la baisse de la consommation et à l’inflation des coûts des matières premières, exacerbée par la guerre en Ukraine. Malgré une dette élevée, Lucien Georgelin a su résister et innover, lançant notamment une gamme de confitures sans sucre ajouté, tout en maintenant sa production sans recourir à des suppressions d’emplois. La PME a également bénéficié d’un soutien de taille de la part de la grande distribution. Des enseignes comme Carrefour, Auchan, et Leclerc ont facilité les conditions de paiement et financé des opérations promotionnelles. Des affiches avec le hashtag #IlfautsauverLucien ont même fleuri devant certains magasins, témoignant de la solidarité autour de la marque. Ces initiatives ont permis à l’entreprise de redynamiser ses ventes, qui sont désormais en hausse.
En 2023, Lucien Georgelin a généré un chiffre d’affaires de 76 millions d’euros et a produit 50 millions de pots de confiture, se hissant ainsi au deuxième rang des marques de confiture en France, derrière Andros et sa célèbre gamme Bonne Maman.
Financial Times, I ate my way around Alsace – and survived, 25/10/2024
David Coggins, critique gastronomique, relate son périple culinaire dans la plus belle région française.
Son voyage débute à Colmar, où il explore le marché couvert regorgeant de spécialités locales : saucisses, munster, jambons fumés et autres produits régionaux. Cette immersion le met en appétit et lui fait découvrir les winstubs, bistrots chaleureux et typiques de la région, souvent en bois et inspirant une atmosphère conviviale. Coggins s’arrête à la Brasserie Historique de la Maison des Têtes, un établissement de renom, où il déguste une « choucroute garnie » imposante – un véritable festin de saucisses, de lard fumé et de jarret de porc.
Son parcours le conduit ensuite à Kaysersberg, où il fait étape au Chambard, l’hôtel Relais & Châteaux géré par le chef étoilé Olivier Nasti, qui propose aussi une winstub et une boulangerie. À la winstub d’Olivier Nasti, il ne résiste pas à une autre choucroute, cette fois-ci composée de neuf pièces de viande servies sur un plateau d’argent, accompagnée d’un verre de Riesling local, un mariage parfait avec la cuisine alsacienne.
Le critique s’aventure également dans les vignobles de Meyer-Fonné à Katzenthal, où Félix Meyer, vigneron et maître du domaine, lui fait découvrir des Rieslings équilibrés et minéraux, loin des blancs trop sucrés. Dans cette ambiance paisible, Coggins déguste et prend des notes – de moins en moins lisibles, admet-il.
Strasbourg constitue une dernière étape mémorable avec les visites de l’historique Chez Yvonne et du prestigieux restaurant Au Crocodile, où la cuisine raffinée du chef Philippe Bohrer offre une touche de modernité. Au Crocodile, des plats tels que le tartare de langoustine et le chariot de fromages illustrent le savoir-faire alsacien dans un cadre serein et élégant.
Eater, The Next Gordon Ramsay Is Already Huge on TikTok, 23/10/2024
L’essor de TikTok a créé une nouvelle génération de « chefs célèbres » qui redéfinissent le parcours traditionnel vers la notoriété culinaire. Parmi ces figures montantes, H Woo Lee et Brandon “Sad Papi” Skier se démarquent. Le premier, sans formation officielle à la cuisine mais inspiré par Gordon Ramsay, a conquis plus d’un million de followers sur TikTok avec des vidéos culinaires détaillées et immersives et attire des foules dans ses pop-ups. Son parcours commence en 2020, durant la pandémie, lorsqu’il publie des recettes sophistiquées depuis sa cuisine étudiante. Ses créations, telles que du wagyu ou du tartare de thon, séduisent un large public grâce à son style distinctif et son approche amicale. Brandon Skier, quant à lui, vient du monde de la haute gastronomie et a travaillé dans des établissements renommés à Los Angeles avant de s’orienter vers la création de contenus lors de la fermeture de son restaurant, Auburn. Sur TikTok, il partage astuces et recettes qui l’ont propulsé rapidement sur le devant de la scène, lui permettant d’attirer un large public et de décrocher des partenariats.
Ces nouveaux chefs nés des réseaux sociaux trouvent une satisfaction particulière à rencontrer leurs abonnés lors d’événements en personne. H Woo Lee a fait sensation lors d’un pop-up à Budonoki en janvier 2024, qui a été complet en à peine deux minutes. En août 2024, Brandon Skier est retourné à Redbird pour lancer son premier livre de cuisine, « Make It Fancy », inspiré par ses années de cuisine maison et d’expérience dans les cuisines professionnelles. Ces deux chefs cultivent un lien authentique avec leurs abonnés, et bien qu’ils soient parfois mal à l’aise avec le statut de « célébrité », ils reconnaissent l’impact de leur communauté en ligne.
Ces deux exemples illustrent comment TikTok peut transformer des chefs en véritables icônes culinaires. Le réseau social offre une nouvelle voie d’expression aux talents, qui ne dépendent plus des restaurants pour réussir, mais qui peuvent, au contraire, capitaliser sur leurs communautés en ligne pour construire leur propre succès. Ces nouveaux visages redéfinissent les codes de la notoriété gastronomique et ouvrent de nouvelles perspectives, à la fois en ligne et dans la restauration.
Eater, Can Sustainable Restaurants Make Their Guests Care About Climate Change?, 21/10/2024
Dans un contexte où les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir, certains restaurants s’engagent activement pour la durabilité, mais ils rencontrent un obstacle de taille : capter l’attention de clients qui viennent avant tout pour se faire plaisir. Des initiatives comme le “PLNT Impact Tracker” de PLNT Burger tentent de sensibiliser les clients en quantifiant les économies d’eau, de terre et d’émissions de CO2 réalisées en choisissant des options végétaliennes, et en les intégrant dans un programme de fidélité. Cependant, la stratégie est subtile, car une communication excessive sur l’urgence climatique peut décourager les clients.
De plus en plus de restaurateurs, tels que Yang’s Kitchen à Los Angeles, font le choix de sources locales et durables, en collaboration avec des organisations comme Zero Foodprint pour soutenir l’agriculture régénérative. Mais cette démarche a ses limites : alors que le restaurant intègrait initialement une contribution environnementale de 1 % dans ses prix pour financer des projets agricoles, il a dû abandonner cette initiative face aux plaintes de la clientèle et aux contraintes financières. Pour certains, comme Crave Fishbar à New York, la durabilité passe par des certifications tierces telles que B Corp ou la collaboration avec des initiatives comme le Billion Oyster Project. Ce type de certification rassure les clients sans les submerger d’informations. Brian Owens, de Crave Sushi Bar, note cependant que les clients sont rarement intéressés par la provenance des ingrédients ou des choix de durabilité affichés dans le restaurant et qu’ils recherchent surtout une expérience gastronomique de qualité.
Les prix, souvent plus élevés dans les restaurants durables, constituent un autre défi. Dan McKenney, de Firetype Chocolate, illustre ce dilemme en expliquant que les coûts croissants des ingrédients, en raison des mauvaises récoltes de cacao dues au changement climatique, l’ont obligé à augmenter ses prix, malgré l’impact que cela pourrait avoir sur ses ventes. Alors que certains consommateurs sont sensibles aux efforts des restaurants éco-responsables, peu sont prêts à payer plus pour cela. Une enquête montre que seulement 34 % des clients sont disposés à supporter un surcoût pour des pratiques durables, bien que la majorité attende des restaurants qu’ils adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement. Cette réticence oblige les restaurateurs à communiquer de façon mesurée et à éviter un discours moral, tout en insistant sur la qualité et l’authenticité de leurs produits.
Fast Company, MrBeast’s food ventures keep backfiring, 25/10/2024
Le célèbre YouTuber MrBeast, alias Jimmy Donaldson, s’est aventuré dans le secteur alimentaire pour diversifier ses revenus, avec des résultats mitigés. Après le lancement de sa franchise de restaurants virtuels MrBeast Burger en 2020, il a rencontré de graves problèmes de qualité. L’entreprise a été critiquée pour la médiocrité de ses burgers, avec des plaintes de clients sur les réseaux sociaux concernant des viandes insuffisamment cuites. En 2023, Jimmy Donaldson a intenté un procès contre son partenaire Virtual Dining Concepts pour « dommages irréparables » à sa marque, mais a finalement abandonné sa plainte après une contre-attaque en justice de 100 millions de dollars.
Parallèlement, Jimmy Donaldson s’est lancé dans le secteur des snacks en 2022 avec sa marque de chocolat Feastables, vendue dans des magasins comme 7-Eleven et promue avec des campagnes coûteuses, notamment un partenariat avec l’équipe NBA des Charlotte Hornets. Feastables a connu un succès initial, mais récemment, des critiques ont émergé concernant un kit repas pour enfants, Lunchly, commercialisé en collaboration avec KSI et Logan Paul. Lunchly, composé de produits Feastables, de boissons Prime, et d’entrées variées, se veut une alternative aux fameux Lunchables, mais plusieurs experts en nutrition estiment qu’il n’est pas sain pour les enfants. De plus, Lunchly a été éclaboussé par une nouvelle controverse quand la YouTubeuse Rosanna Pansino a affirmé avoir trouvé de la moisissure dans son kit. Une porte-parole de Lunchly a assuré que les produits étaient soumis à des contrôles rigoureux, mais cet incident vient ternir davantage la réputation des entreprises de MrBeast.
L’idée de créer des produits permet aux influenceurs d’éviter de dépendre des sponsors, en particulier pour ceux comme MrBeast, qui ont des tarifs de placement publicitaire allant de 500 000 à 2 millions de dollars, hors de portée pour de nombreuses marques. Jimmy Donaldson aspire à posséder des entreprises qu’il pourrait promouvoir dans ses vidéos pour capitaliser directement sur son immense audience. Toutefois, la qualité des produits reste un défi majeur.
Washington Post, Americans are losing faith in food safety. Is the system to blame?, 17/10/2024
La confiance des Américains dans la sécurité alimentaire est en déclin, selon un sondage Gallup, particulièrement parmi les républicains, dont la foi dans les institutions fédérales comme la FDA et l’USDA a chuté de 27 points entre 2019 et 2024. Cette baisse de confiance est attribuée à une montée de la méfiance envers le gouvernement et la science, exacerbée par la pandémie, les scandales alimentaires et la désinformation via les réseaux sociaux.
Frank Yiannas, ancien commissaire adjoint de la FDA, évoque une « crise de confiance mondiale », intensifiée par l’accès facile aux informations non vérifiées en ligne, renforçant les « chambres d’écho » dans lesquelles les Américains se réfugient. Ce climat de méfiance est alimenté par des rappels de produits et des épidémies alimentaires, qui, selon certains experts comme l’avocat Bill Marler, peuvent paradoxalement indiquer une détection plus efficace. Pour lui, un nombre élevé de rappels pourrait témoigner d’un système de surveillance actif, mais les récents scandales, comme l’épidémie de listériose liée à Boar’s Head, ravivent les inquiétudes du public.
Le système de sécurité alimentaire américain, pourtant complexe, reste mal compris par les consommateurs. La FDA et l’USDA supervisent des segments distincts de l’approvisionnement alimentaire, mais cette dualité peut semer la confusion. William Hallman, professeur à l’Université Rutgers, note que peu d’Américains comprennent réellement les rôles de ces agences, se limitant à une perception vague des inspections et des rappels. Pour remédier aux failles perçues, la FDA a restructuré ses services en octobre 2024, unifiant ses efforts sous le nouveau Human Foods Program. Cette réforme vise à surmonter les lacunes observées pendant la crise du lait infantile et à renforcer l’application de la Food Safety Modernization Act. Frank Yiannas reste cependant prudent, estimant que l’efficacité de cette réorganisation ne sera prouvée que par une réduction tangible des cas d’infections alimentaires.
Le défi pour les agences américaines est donc double : restaurer la confiance publique tout en démontrant l’efficacité réelle des nouvelles initiatives de sécurité alimentaire. Comme le souligne Frank Yiannas, les résultats concrets, tels qu’une baisse durable des taux de pathogènes comme la salmonelle et l’E. coli, sont essentiels pour convaincre les consommateurs que le système de sécurité alimentaire américain protège réellement leur santé.
Financial Times, Chinese imports damage ‘dignity’ of Italian tomato, says Mutti chief, 25/10/2024
Francesco Mutti, dirigeant de l’entreprise italienne du même nom, a appelé l’Union européenne à protéger les producteurs de tomates italiens de la concurrence « injuste » des importations de pâte de tomate bon marché, produites dans la région du Xinjiang en Chine. Alors que les États-Unis ont déjà interdit les importations de pâte de tomate en provenance de cette région en raison de soupçons de travail forcé, Bruxelles n’a pas pris de mesure similaire. Mutti plaide pour une interdiction ou un tarif douanier de 60 % sur ces importations afin de rétablir la compétitivité des produits italiens.
L’Italie, troisième producteur mondial de tomates d’industrie, se voit menacée par les faibles coûts de production chinois, surtout au Xinjiang, où des pratiques de travail forcé de la minorité musulmane ouïghoure ont été rapportées par l’ONU. Bien que Pékin réfute ces accusations, Mutti et Coldiretti, l’influent syndicat agricole italien, soulignent l’aspect éthique et concurrentiel de cette problématique. Au printemps dernier, Coldiretti a organisé une manifestation dans le port de Salerne contre l’importation de concentré de tomate chinois, dénonçant le dumping environnemental et social que représentent ces produits.
En réponse à cette situation, Mutti réclame également des règles de labellisation plus strictes, notamment pour indiquer l’origine des ingrédients majeurs dans les aliments transformés. Actuellement, certaines entreprises italiennes utilisent de la pâte de tomate chinoise, diluée ou mélangée, pour l’exportation, mais les lois italiennes interdisent de commercialiser ce produit comme de la passata 100 % italienne. En 2021, une affaire de fraude alimentaire a éclaté lorsque la police a saisi plusieurs tonnes de concentré de tomate étiquetées « 100 % italien », alors qu’elles contenaient des ajouts de produits chinois. Selon Mutti, il est crucial de redonner sa « dignité » à la tomate italienne, souvent traitée comme une simple commodité sur le marché international. Il espère que des mesures européennes permettront aux consommateurs de faire des choix informés tout en valorisant les produits locaux et les normes éthiques de production.
Petite astuce d’un ami italien : le meilleur moyen d’être sûr de ne pas avoir de concentré de tomates chinoises reste d’acheter des boîtes de tomates entières.
Financial Times, Can champagne reign in the eco campaign?, 17/10/2024
L’industrie du champagne, longtemps associée au luxe, prend désormais un virage vers la durabilité. Alors que la question écologique était autrefois peu abordée, les producteurs de champagne s’engagent de plus en plus dans des pratiques respectueuses de l’environnement, notamment autour du poids des bouteilles, qui contribue fortement à l’empreinte carbone du champagne. Champagne Telmont, soutenu par Leonardo DiCaprio, a expérimenté une bouteille plus légère de 800g, réduisant l’utilisation de verre. Cette innovation, librement partagée, pourrait devenir un standard pour d’autres maisons.
Les pratiques viticoles durables progressent également. Près de 61 % des vignobles champenois sont certifiés HVE (Haute Valeur Environnementale) ou VDC (Viticulture Durable en Champagne), tandis que 9 % sont certifiés biologiques. Mais les producteurs peinent à généraliser ces pratiques, car beaucoup n’ont pas de contrôle direct sur tous leurs vignobles. Certaines maisons, comme Telmont et Louis Roederer, soutiennent financièrement la transition de leurs fournisseurs vers l’agriculture biologique. Louis Roederer, pionnier dans la viticulture biodynamique, a même élaboré son Cristal 2012 uniquement à partir de raisins cultivés biodynamiquement.
Si l’agriculture biodynamique gagne en popularité, elle a ses détracteurs, notamment en raison de l’utilisation du cuivre comme fongicide, potentiellement dommageable pour les sols. Le concept de viticulture régénérative pourrait offrir une alternative plus souple. Ce modèle, encouragé par LVMH, vise à adapter les pratiques aux spécificités locales de chaque terroir, plutôt qu’un ensemble de règles fixes. Certains grands noms, tels que Bollinger, poursuivent des objectifs ambitieux de durabilité, notamment en réduisant les transports aériens et en augmentant la part de leurs terres allouée à la biodiversité. Bollinger fait partie des rares marques de champagne à avoir obtenu la certification B Corp, aux côtés de Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck, et Rare Champagne.
Face à ces initiatives variées, il reste complexe pour les consommateurs de choisir un champagne écoresponsable. Anne Jones, conseillère en durabilité, conseille de se tourner vers des détaillants alignés avec les valeurs écologiques et bien informés sur l’origine des produits. Car, rappelle-t-elle, le champagne est avant tout un produit agricole, intimement lié à la terre où il prend racine.
Good Food Institute Europe, Données sur les ventes au détail de produits à base de plantes dans six pays européens : 2021-début 2024
GFI Europe a analysé des données de vente au détail de Circana couvrant six pays européens clés et jusqu'à neuf catégories de produits. Ces données reflètent un secteur en pleine évolution qui continue à progresser pendant une période de turbulences pour le système alimentaire.
Dans le contexte des vents économiques contraires qui prévalent pour le secteur alimentaire dans son ensemble, les chiffres clés montrent que la valeur totale des ventes d'aliments d'origine végétale a augmenté entre 2022 et 2023 dans cinq des six pays couverts, en partie en raison de l'inflation des prix dans l'ensemble du secteur alimentaire. L'Allemagne, qui est déjà le plus grand marché pour les aliments d'origine végétale en Europe, a continué d'afficher une croissance impressionnante en volume dans presque toutes les catégories de produits, tandis que le volume global des ventes a augmenté en Espagne et en France, est resté stable en Italie et s'est contracté au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
Le rapport pour la France est disponible ici.
Celui pour l’Allemagne ici, celui pour l’Espagne ici, celui pour l’Italie ici, celui pour les Pays-Bas ici et enfin celui pour le Royaume-Uni ici.
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O. Frey