đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-30
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Les Ăchos, Le tsunami du poulet frit, 17/10/2024
Libération, La quiche, les Lorrains en font tout un fromage, 12/10/2024
WholeFoods, Whole Foods Market Forecasts the Top 10 Food and Beverage Trends for 2025, 16/10/2024
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Cette semaine le magazine Challenges consacre un dossier Ă la malbouffe. Les articles ne sont pas encore disponibles en ligne.
Challenges, Malbouffe. Une addition salée, 17/10/2024
Le grignotage et les plats prĂ©parĂ©s connaissent un essor sans prĂ©cĂ©dent en France, contribuant Ă une montĂ©e inquiĂ©tante de lâobĂ©sitĂ©. En marge du Salon international de lâalimentation (Sial) Ă Paris, les derniĂšres donnĂ©es de SantĂ© Publique France rĂ©vĂšlent que lâobĂ©sitĂ© a doublĂ© en vingt ans, touchant 17 % des Français et prĂšs de 50 % en surpoids. Le coĂ»t de cette crise est estimĂ© Ă plus de 20 milliards dâeuros par an, englobant les dĂ©penses de santĂ© et la perte de productivitĂ©.
Cette situation met en lumiĂšre une fracture alimentaire, les classes populaires Ă©tant les plus affectĂ©es par la malbouffe, en partie Ă cause de la hausse des prix des aliments sains et bio, jugĂ©s trop onĂ©reux. Lâindustrie agroalimentaire, notamment des gĂ©ants comme Coca-Cola, PepsiCo et NestlĂ©, est pointĂ©e du doigt pour ses pratiques visant Ă maximiser les profits en vendant des produits ultra-transformĂ©s, riches en sel, sucre et graisses, Ă bas prix. Des voix critiques, comme celles du dĂ©putĂ© Richard Ramos ou de Christophe Brusset, ancien cadre de lâagroalimentaire, dĂ©noncent lâinfluence nĂ©faste de ces entreprises sur la santĂ© publique.
Le marchĂ© du snacking, dĂ©sormais le premier secteur alimentaire en France avec 3,2 milliards dâeuros de ventes, connaĂźt une croissance rapide, dopĂ©e par lâaugmentation du tĂ©lĂ©travail et des habitudes alimentaires fragmentĂ©es. Les chips, biscuits et produits extrudĂ©s (cĂ©rĂ©ales, pĂątesâŠ) dominent les rayons, profitant aux multinationales mais aussi aux PME locales comme Brets, qui peine Ă suivre la demande.
Face Ă cette crise, le gouvernement explore des mesures pour lutter contre la malbouffe. Des initiatives telles que le chĂšque alimentaire pour les produits sains, le Nutri-Score obligatoire et une TVA majorĂ©e pour les aliments nocifs sont envisagĂ©es. LâInstitut Montaigne plaide pour une action plus vigoureuse, tandis que des pays comme le Royaume-Uni prennent les devants en limitant les publicitĂ©s de malbouffe.
LâĂ©volution rapide des modes de vie, combinĂ©e Ă lâinflation, renforce cette tendance. Le temps passĂ© devant les Ă©crans et le tĂ©lĂ©travail favorisent le grignotage, tandis que la restauration rapide, avec une hausse de 11 % en 2023, sĂ©duit de plus en plus, notamment les jeunes attirĂ©s par des produits comme le « french tacos ». Cette situation alarmante appelle Ă des rĂ©ponses politiques rapides pour endiguer le phĂ©nomĂšne.
Challenges, La grande distribution carbure aux produits ultratransformés, 17/10/2024
Face Ă lâinflation et Ă la guerre des prix, la grande distribution en France accentue son offre de produits ultratransformĂ©s et Ă bas prix, au dĂ©triment de la qualitĂ© nutritionnelle. Michel Biero, vice-prĂ©sident de Lidl France, annonce le lancement dâune gamme de 300 produits de marque premier prix, affichant des tarifs jusquâĂ 40 % infĂ©rieurs Ă la moyenne du marchĂ©. Leclerc, Carrefour et dâautres enseignes suivent cette tendance, ajustant leurs offres pour capter les consommateurs sensibles aux prix.
Les produits ultratransformĂ©s dominent les rayons, des saucisses aux pĂątes Ă tartiner, et leur composition met en lumiĂšre un Ă©cart significatif avec leurs Ă©quivalents bio ou de qualitĂ© supĂ©rieure. Les consommateurs, contraints par la baisse de leur pouvoir dâachat, se tournent de plus en plus vers des produits Ă©conomiques, accentuant la baisse des ventes de produits bio et sains. Selon NielsenIQ, mĂȘme avec un ralentissement de lâinflation en 2024, la majoritĂ© des Français continuent de privilĂ©gier ces nouvelles habitudes alimentaires prises en pĂ©riode de crise.
Les associations de consommateurs, comme la CLCV et UFC-Que Choisir, critiquent les supermarchĂ©s pour leur rĂŽle dans cette dĂ©gradation de lâassiette des Français. Elles pointent du doigt des promotions massives sur des produits mal notĂ©s par le Nutri-Score et le retour des bonbons en caisse, malgrĂ© des accords passĂ©s pour les retirer en 2008. Le marketing attractif de ces produits de snacking et de malbouffe encourage les consommateurs Ă acheter des articles peu nutritifs, au dĂ©triment de leur santĂ©.
Le bio et les fruits et légumes frais sont les principales victimes de cette tendance. Alors que la marge des distributeurs sur les légumes atteint en moyenne 49,1 %, les prix restent élevés pour ces produits, favorisant les alternatives moins coûteuses mais moins saines. Face aux critiques, Carrefour a relancé son initiative Act For Food pour une alimentation durable, mais la pression des prix reste un défi majeur.
Le Monde, Saumon : les failles du label ASC qui prÎne un élevage « responsable », 14/10/2024
Le label ASC (Aquaculture Stewardship Council), censĂ© garantir un Ă©levage de saumons « responsable » et respectueux de lâenvironnement, est remis en question par plusieurs ONG spĂ©cialisĂ©es dans le bien-ĂȘtre animal et lâĂ©cologie. Bien que cette certification, qui couvre 40 % du marchĂ© mondial, promet un impact positif sur la planĂšte, elle tolĂšre des pratiques controversĂ©es, notamment en matiĂšre de surpopulation des bassins dâĂ©levage et de mĂ©thodes dâabattage.
Le principal problĂšme soulevĂ© concerne la densitĂ© des Ă©levages. Compassion in World Farming (CIWF) recommande un seuil de 10 kg par mĂštre cube pour permettre aux saumons de se mouvoir librement et Ă©viter le stress et les maladies. LâASC, cependant, nâimpose aucune limite stricte pour lâinstant. De mĂȘme, bien que lâorganisme prĂ©voit dâexiger lâĂ©tourdissement avant abattage en 2025, cette pratique reste facultative pour le moment et contribue Ă la souffrance des animaux.
La question de la mortalitĂ© des poissons est Ă©galement prĂ©occupante. Des taux de mortalitĂ© de 27 % ont Ă©tĂ© observĂ©s dans certaines fermes certifiĂ©es, ce qui est bien au-delĂ du plafond thĂ©orique de 10 %. Ces mortalitĂ©s sont souvent dues aux maladies et aux conditions de vie dĂ©gradĂ©es dans les bassins surpeuplĂ©s. Cependant, des dĂ©rogations sont parfois accordĂ©es par lâASC, comme dans le cas de la ferme de Varden en NorvĂšge, oĂč un taux de mortalitĂ© de 27 % a Ă©tĂ© jugĂ© acceptable.
Les Ă©chappements de saumons dâĂ©levage dans les eaux naturelles constituent un autre point de friction. Ces fuites peuvent entraĂźner la propagation de maladies parmi les populations de saumons sauvages et compromettre leur gĂ©nĂ©tique. LĂ encore, lâASC accorde des exceptions en cas dâĂ©vĂ©nements imprĂ©vus, ce qui interroge sur la rigueur de la certification.
Enfin, bien que lâASC limite lâusage dâantibiotiques prĂ©ventifs et de farines de poissons dans lâalimentation des saumons, son impact sur la rĂ©duction de lâempreinte carbone reste faible. Lâorganisme affirme cependant travailler en permanence Ă lâamĂ©lioration de ses critĂšres, avec une rĂ©vision majeure prĂ©vue pour 2025. Toutefois, pour les ONG, ces efforts demeurent insuffisants pour rĂ©pondre aux dĂ©fis environnementaux actuels.
Libération, La quiche, les Lorrains en font tout un fromage, 12/10/2024
La quiche lorraine, vĂ©ritable emblĂšme de la rĂ©gion Lorraine, fait lâobjet de dĂ©bats passionnĂ©s et de traditions bien ancrĂ©es. Au cĆur de ces discussions se trouve la question cruciale du fromage : doit-il ou non figurer dans la recette ? Dans une rĂ©gion oĂč ce plat est omniprĂ©sent, notamment Ă Dombasle-sur-Meurthe, autoproclamĂ©e « capitale de la quiche », la confrĂ©rie de la quiche lorraine veille jalousement Ă prĂ©server la « vraie » recette, sans gruyĂšre, comme lâa promulguĂ©e Jean-Pierre Coffe, natif de la rĂ©gion.
Evelyne Muller-Dervaux, grand maĂźtre de la confrĂ©rie depuis 2015, insiste sur lâimportance de respecter la recette traditionnelle : une pĂąte brisĂ©e, de la crĂšme fraĂźche, des Ćufs, des lardons fumĂ©s, du poivre et de la muscade, sans lâajout de fromage ou dâautres ingrĂ©dients. Cependant, cette stricte orthodoxie culinaire nâest pas du goĂ»t de tout le monde. Certains boulangers, comme Fabrice Gwizdak Ă Nancy, prĂ©fĂšrent allĂ©ger leur version en nâutilisant que du lait, tandis que dâautres, comme le chef Olivier Streiff Ă Metz, avouent en toute discrĂ©tion ajouter du fromage Ă leur prĂ©paration.
Les origines de la quiche sont Ă©galement source de dĂ©bat parmi les historiens de la gastronomie. Patrick Rambourg souligne que les recettes Ă©voluent au fil du temps et que les lardons nâont Ă©tĂ© ajoutĂ©s que tardivement au XXe siĂšcle. Pire encore pour les puristes : Auguste Escoffier, cĂ©lĂšbre chef cuisinier du dĂ©but du XXe siĂšcle, incluait du gruyĂšre dans sa recette de quiche lorraine, remettant ainsi en question lâidĂ©e dâune recette « authentique ».
Ce dĂ©bat sur la « vraie » quiche ne fait que reflĂ©ter lâimportance de ce plat dans lâidentitĂ© rĂ©gionale lorraine. Ă Metz, par exemple, la quiche est presque un symbole de convivialitĂ©, souvent offerte en cadeau lors de repas entre amis. Les variations rĂ©gionales, notamment entre Metz et Nancy, tĂ©moignent des influences locales, comme les traditions culinaires voisines dâAlsace et dâAllemagne. Au-delĂ des querelles sur la recette, la quiche lorraine continue dâincarner la gĂ©nĂ©rositĂ© et la convivialitĂ© de la rĂ©gion. Que ce soit Ă Dombasle, Nancy ou Metz, ce plat reste une rĂ©fĂ©rence incontournable, quâil soit dĂ©gustĂ© avec ou sans fromage.
Les Ăchos, Le tsunami du poulet frit, 17/10/2024
Le poulet frit connaĂźt un vĂ©ritable essor en France, marquant une nouvelle Ă©tape dans lâamĂ©ricanisation des habitudes alimentaires, en particulier chez la gĂ©nĂ©ration Z. Alors que KFC domine le marchĂ© depuis son arrivĂ©e en 1991, dâautres chaĂźnes amĂ©ricaines comme Popeyes et Wingstop sâimplantent rapidement et sĂ©duisent les consommateurs avec leurs offres de sandwiches et tenders au poulet frit. Popeyes, aprĂšs un premier essai infructueux en 2018, connaĂźt cette fois-ci le succĂšs et ambitionne dâouvrir 250 restaurants en France dâici dix ans. De son cĂŽtĂ©, Wingstop, spĂ©cialisĂ©, comme son nom lâindique, dans les âwingsâ et tenders marinĂ©s dans des sauces variĂ©es, sâinstalle en rĂ©gion parisienne avec des commandes via Deliveroo.
Cette popularitĂ© croissante du poulet frit est visible sur les plateformes de livraison comme Uber Eats et Deliveroo, oĂč il se classe dĂ©sormais parmi les plats les plus recherchĂ©s, rivalisant avec la pizza et les burgers. En effet, le nombre de restaurants spĂ©cialisĂ©s dans le poulet frit en France est passĂ© de 331 en 2019 Ă 510 en 2022, une augmentation notable, notamment dans les banlieues. Des enseignes comme Chicken Street et Pepe Chicken capitalisent sur cette tendance, tandis que dâautres se dĂ©marquent avec des concepts plus premium, Ă lâimage de Buck Fried Chicken, qui associe poulet frit et vins naturels.
Le succĂšs de ce plat repose en partie sur son faible coĂ»t de production par rapport Ă dâautres viandes. Le poulet, moins cher et Ă plus faible empreinte carbone que le bĆuf, est perçu comme une option accessible et universelle. Toutefois, la majoritĂ© du poulet consommĂ© dans ces Ă©tablissements est importĂ©e, principalement de Pologne ou des Pays-Bas, ce qui limite les retombĂ©es pour les Ă©leveurs français.
Cette dĂ©ferlante du poulet frit sâaccompagne Ă©galement dâune rĂ©invention culinaire. Le chef Ă©toilĂ© Mory Sacko, par exemple, revisite la recette avec des influences soul food et japonaises dans ses Ă©tablissements parisiens. Ce mĂ©lange dâinnovation et dâinfluences culturelles continue de faire du poulet frit lâun des plats phares de la restauration rapide en France.
LâUsine Nouvelle, Comment lâindustrie agroalimentaire française pourrait sâinspirer de l'Italie pour la sauce tomate, 15/10/2024
La filiĂšre agroalimentaire française pourrait sâinspirer du modĂšle italien pour revitaliser son industrie de la tomate, en particulier dans le secteur des sauces. LâItalie, et plus prĂ©cisĂ©ment le Nord de lâItalie, domine largement le marchĂ© europĂ©en de la tomate dâindustrie, transformant chaque annĂ©e 5,4 millions de tonnes de tomates, soit un quart des besoins europĂ©ens en concentrĂ©s utilisĂ©s dans les sauces. GrĂące Ă une organisation bien rodĂ©e et Ă une coopĂ©ration Ă©troite entre agriculteurs et industriels, lâItalie continue de prospĂ©rer face Ă la concurrence chinoise et espagnole.
Le succĂšs de la filiĂšre italienne repose notamment sur lâinterprofession Opini, qui regroupe agriculteurs et industriels et nĂ©gocie chaque annĂ©e le prix des tomates Ă produire. Cette structure, rare en Italie, garantit une stabilitĂ© aux producteurs tout en favorisant une production mĂ©canisĂ©e et une grande traçabilitĂ©, deux piliers de la compĂ©titivitĂ© italienne. En outre, les industriels italiens bĂ©nĂ©ficient dâune organisation logistique dense, avec 28 usines dans le Nord du pays, et dâun marchĂ© intĂ©rieur solide qui consomme 2 millions de tonnes de tomates transformĂ©es.
En France, la situation est bien diffĂ©rente. MalgrĂ© un projet ambitieux baptisĂ© Tommates, visant Ă satisfaire un tiers de la demande nationale de sauces tomates dâici 2035, la filiĂšre peine Ă se redresser. Moins de 15 % de la consommation française est actuellement couverte par la production locale. Un Ă©pisode marquant a Ă©tĂ© le rachat de lâusine Le Cabanon par le groupe chinois Chalkis en 2004, qui a transformĂ© lâĂ©tablissement en simple point dâentrĂ©e pour du concentrĂ© de tomate chinois, signant la fin de la compĂ©titivitĂ© de la filiĂšre française.
MalgrĂ© des efforts pour mĂ©caniser la production agricole au mĂȘme niveau que lâItalie, le secteur de la transformation reste un goulet dâĂ©tranglement en France. Le projet dâune nouvelle usine de sauce tomate Ă Entraigues-sur-la-Sorgue, menĂ© par Panzani, aurait pu donner un nouveau souffle Ă la filiĂšre, mais a Ă©tĂ© abandonnĂ© en raison de prioritĂ©s budgĂ©taires. En consĂ©quence, la France continue dâimporter massivement des produits dĂ©rivĂ©s de tomates italiennes, renforçant ainsi la domination de lâItalie sur ce marchĂ©. Sans un investissement significatif dans les infrastructures de transformation, comme les 52 millions dâeuros nĂ©cessaires Ă lâusine Panzani, la France aura du mal Ă rattraper son retard. Pour lâheure, lâItalie demeure le principal fournisseur de la France, avec 46 % des livraisons de tomates transformĂ©es.
Les Ăchos, En Allemagne, les urbains branchĂ©s plĂ©biscitent les vins sans alcool, 15/10/2024
En Allemagne, le vin sans alcool connaĂźt un engouement croissant, notamment dans les grandes villes. Ce marchĂ©, encore confidentiel, attire de plus en plus dâattention de la part des professionnels du secteur. Ludovic Piedtenu, fondateur du magasin Vinotopia Ă Berlin, admet avoir Ă©tĂ© surpris par cette demande en 2020. Aujourdâhui, il vend plusieurs rĂ©fĂ©rences de vins sans alcool dans sa boutique. Dans dâautres enseignes, comme « Les Epicuriens » ou WeingâschĂ€ft, la tendance sâest aussi imposĂ©e. Cordt SchwĂ€kendiek, gĂ©rant de WeingâschĂ€ft, souligne que 10 % de son chiffre dâaffaires provient dĂ©sormais de vins sans alcool.
Bien que ce segment reprĂ©sente encore moins de 1 % du marchĂ© global en 2023, il affiche une croissance impressionnante, avec une augmentation de 27 % des volumes et de 54 % du chiffre dâaffaires lâannĂ©e derniĂšre, selon lâInstitut allemand du vin. Dans le secteur des mousseux, le sans alcool atteint mĂȘme 7 % des ventes. LâAllemagne, qui est lâun des marchĂ©s europĂ©ens les plus dynamiques pour les vins sans alcool, bĂ©nĂ©ficie de son expĂ©rience avec la biĂšre sans alcool, qui reprĂ©sente prĂšs de 10 % du marchĂ©. Philipp RöĂle, fondateur de Kolonne Null, une start-up spĂ©cialisĂ©e dans la dĂ©salcoolisation des vins, souligne que le profil des consommateurs inclut non seulement les jeunes gĂ©nĂ©rations, mais aussi les personnes qui doivent conduire, les femmes enceintes et les personnes ĂągĂ©es. Ces consommateurs ne cherchent pas nĂ©cessairement Ă renoncer complĂštement Ă lâalcool, mais alternent entre des vins avec et sans alcool.
Produire du vin sans alcool prĂ©sente cependant des dĂ©fis techniques, notamment pour prĂ©server les arĂŽmes tout en Ă©vitant une aciditĂ© excessive. Des entreprises comme Kolonne Null et la start-up danoise ISH ont rĂ©ussi Ă se forger une bonne rĂ©putation dans ce domaine. De nouveaux acteurs comme Muri, qui utilise des techniques de reconstitution Ă base de plantes pour crĂ©er des alternatives au vin, Ă©largissent Ă©galement lâoffre. Ă Berlin, la consommation de vin sans alcool devient un Ă©lĂ©ment du mode de vie urbain, oĂč le vĂ©lo, la cuisine vegan et lâattention portĂ©e Ă la santĂ© se mĂȘlent. Cette tendance semble prĂȘte Ă rĂ©volutionner lâoffre dans les restaurants et les cavistes des grandes villes allemandes.
Les Ăchos, De plus en plus de Français se mettent au vin sans alcool, 15/10/2024
Les ventes de vin sans alcool connaissent aussi une croissance spectaculaire en France, selon les donnĂ©es de Circana. Alors que les ventes de vin traditionnel sont en baisse, les vins sans alcool, quâils soient rouges, rosĂ©s, blancs, ou effervescents, rencontrent un succĂšs croissant. Ce phĂ©nomĂšne, autrefois marginal, sâinscrit dans une tendance plus large de dĂ©consommation de lâalcool dans lâHexagone, et ce alors mĂȘme que le vin tient une place centrale dans notre culture gastronomique.
Lâentreprise Moderato, prĂ©curseur dans ce secteur, illustre bien cette expansion. CrĂ©Ă©e par Fabien Marchand-Cassagne, Moderato a levĂ© 3 millions dâeuros pour dĂ©velopper ses activitĂ©s, notamment grĂące Ă des investisseurs tels que la famille HĂ©riard Dubreuil, actionnaire majoritaire du groupe RĂ©my Cointreau. La marque, qui a ouvert 1.000 points de vente en France et 500 Ă lâĂ©tranger, incarne cet engouement croissant pour le vin sans alcool. French Bloom, un autre acteur du marchĂ©, a Ă©galement vu une prise de participation de 30 % par MoĂ«t Hennessy, soulignant lâintĂ©rĂȘt grandissant des grands groupes pour ce secteur.
Les chiffres parlent dâeux-mĂȘmes : sur les huit premiers mois de 2024, les ventes de vin sans alcool ont bondi de 20 % en volume et de 28 % en valeur. Le marchĂ© global des boissons sans alcool, comprenant Ă©galement biĂšres, cidres et spiritueux, a enregistrĂ© une hausse de 57 % depuis 2019, avec des ventes atteignant 305 millions dâeuros en 2023. Ce segment reprĂ©sente dĂ©sormais 4,4 % du volume total des boissons alcoolisĂ©es vendues en France. Cette progression attire un nombre croissant dâacteurs : le nombre de producteurs dans ce marchĂ© a triplĂ© en deux ans, et compte dĂ©sormais 30 entreprises. MĂȘme des vignerons prestigieux, comme Coralie de BoĂŒard, se lancent dans lâaventure en rĂ©pondant aux demandes spĂ©cifiques, telles que celle du prince qatari, propriĂ©taire du PSG, qui a sollicitĂ© un merlot sans alcool.
Cependant, lâun des dĂ©fis majeurs pour les producteurs reste de maintenir les arĂŽmes lors de la dĂ©salcoolisation, car lâalcool contribue Ă prĂ©server les notes aromatiques et la structure du vin. Fabien Marchand-Cassagne reconnaĂźt que les vins de mauvaise qualitĂ©, souvent produits en Espagne, déçoivent les consommateurs. Il insiste sur la nĂ©cessitĂ© de partir dâun vin de qualitĂ© pour obtenir un rĂ©sultat satisfaisant aprĂšs dĂ©salcoolisation. Moderato, tout comme dâautres acteurs, investit dans la recherche pour amĂ©liorer les processus et surmonter ce dĂ©fi technique.
Le Figaro, Taxer les produits sucrĂ©s pour favoriser lâachat de fruits et lĂ©gumes : la proposition choc de lâInstitut Montaigne, 16/10/2024
LâInstitut Montaigne propose une mesure audacieuse pour lutter contre la malbouffe et la prĂ©caritĂ© alimentaire : taxer les produits sucrĂ©s pour financer un chĂšque alimentaire destinĂ© aux plus dĂ©munis. Dans un rapport publiĂ© cette semaine, le think-tank suggĂšre dâimposer une rĂ©glementation stricte aux industriels afin de rĂ©duire progressivement la teneur en sucre de leurs produits. Les aliments qui ne respecteraient pas ces objectifs seraient soumis Ă une taxe, avec des recettes fiscales estimĂ©es Ă 560 millions dâeuros par an.
LâInstitut Montaigne plaide Ă©galement pour une harmonisation de la TVA sur les produits sucrĂ©s Ă 20 %, ce qui pourrait gĂ©nĂ©rer 1,2 milliard dâeuros supplĂ©mentaires. Cette somme, combinĂ©e aux recettes de la taxe sur le sucre, pourrait financer quasi-intĂ©gralement un chĂšque alimentaire destinĂ© aux Français en « trĂšs grande prĂ©caritĂ© », dâune valeur de 30 euros par mois, exclusivement utilisable pour acheter des fruits et lĂ©gumes. Ce dispositif, dĂ©jĂ Ă©voquĂ© lors de la Convention citoyenne pour le climat en 2020, serait mis en place de maniĂšre temporaire jusquâen 2027, pour ĂȘtre Ă©valuĂ© Ă cette date.
Lâobjectif est de lutter contre lâĂ©pidĂ©mie croissante de surpoids et dâobĂ©sitĂ© en France, qui touche prĂšs dâun Français sur deux, et plus particuliĂšrement les jeunes. En 2020, 20 % des enfants de 6 Ă 17 ans Ă©taient en surpoids, et le sucre est pointĂ© du doigt comme principal responsable. LâInstitut Montaigne alerte aussi sur les inĂ©galitĂ©s alimentaires, notant que les populations les plus modestes consomment deux fois moins de fruits et lĂ©gumes que le reste de la population.
En plus de la taxation, le rapport propose dâinterdire les publicitĂ©s pour les boissons sucrĂ©es en dehors du crĂ©neau de 21h Ă 5h, afin de rĂ©duire lâexposition des enfants Ă ces produits. La taxe sur les boissons sucrĂ©es, introduite en 2012, devrait Ă©galement ĂȘtre renforcĂ©e pour inciter les industriels Ă diminuer la teneur en sucre de leurs produits. Cependant, ces propositions ne font pas lâunanimitĂ©. Les industriels de lâagroalimentaire, dĂ©jĂ mĂ©contents des critiques rĂ©currentes Ă leur Ă©gard, ont exercĂ© des pressions pour tenter dâinfluencer le contenu du rapport. La participation de Dominique Schelcher, PDG de SystĂšme U et critique de lâindustrie agroalimentaire, Ă la prĂ©sidence du groupe de travail, a Ă©galement suscitĂ© des rĂ©actions dans le secteur. MalgrĂ© ces oppositions, lâInstitut Montaigne reste convaincu que ces mesures sont nĂ©cessaires pour enrayer lâĂ©pidĂ©mie de malbouffe en France et rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s alimentaires.
WholeFoods, Whole Foods Market Forecasts the Top 10 Food and Beverage Trends for 2025, 16/10/2024
Comme chaque annĂ©e Ă la mĂȘme pĂ©riode, Whole Foods vient de dĂ©voiler son top 10 des tendances Food & Boisson pour lâannĂ©e 2025. En voici un aperçu :
1. Snacking international : les snacks qui fusionnent diffĂ©rentes saveurs mondiales, comme les chips de riz gluant Ă la mangue ou les mĂ©langes dâĂ©damame et de noix au chili oil, deviennent populaires, offrant une expĂ©rience culinaire internationale.
2. Dumplings prĂȘts-Ă -consommer : les dumplings, traditionnels ou en version fusion, apparaissent dans de nouveaux formats pratiques, sĂ©duisant les consommateurs par leur diversitĂ© culturelle et leur versatilitĂ©.
3. Du crunchy à chaque repas : les textures croquantes, des noix germées fermentées aux chips de champignons, deviennent incontournables pour ajouter du croustillant à tous les repas, des salades aux desserts.
4. Hydratation innovante : les boissons hydratantes, enrichies en Ă©lectrolytes et ingrĂ©dients innovants comme lâeau de cactus ou de coco, montent en flĂšche, offrant des alternatives aux boissons sucrĂ©es.
5. Montée du thé : le thé prend une place centrale dans les boissons, pùtisseries et desserts, avec des formats innovants comme les sachets pour infusion froide et les laits végétaux infusés au thé.
6. Emballages compostables : de plus en plus de marques adoptent des emballages compostables, voire compostables à domicile, réduisant leur impact environnemental.
7. Boissons éco-responsables : les boissons alcoolisées, comme le vin et la biÚre, intÚgrent des pratiques régénératives et des emballages plus légers pour minimiser leur empreinte carbone.
8. Levain revisité : le pain au levain, emblÚme de la pandémie, se décline désormais en produits divers, comme les pùtes, crackers et brownies, valorisant les bienfaits du levain.
9. IngrĂ©dients aquatiques vĂ©gĂ©taux : les algues et plantes aquatiques gagnent du terrain grĂące Ă leurs bienfaits nutritionnels, avec des produits Ă base de mousse de mer, lentilles dâeau et agar-agar.
10. ProtĂ©ines enrichies : les consommateurs cherchent Ă intĂ©grer plus de protĂ©ines sous forme dâaliments entiers, favorisant des produits comme les mĂ©langes de viandes incluant des abats, riches en nutriments.
Modern Retail, How latte art and cafe partnerships are fueling the growth of TĂĄcheâs food service business, 14/10/2024
La marque de lait de pistache TĂĄche connaĂźt une croissance fulgurante, portĂ©e par lâintĂ©rĂȘt croissant pour la pistache dans le secteur alimentaire. Selon la fondatrice Roxana Saidi, TĂĄche est la seule marque vĂ©ritablement spĂ©cialisĂ©e dans le lait de pistache, une alternative prisĂ©e pour sa saveur, sa nutrition et sa durabilitĂ©. En effet, les pistachiers nĂ©cessitent 75 % moins dâeau que les amandiers, un argument clĂ© pour attirer une clientĂšle soucieuse de lâenvironnement.
LancĂ©e en 2020, TĂĄche sâest rapidement implantĂ©e dans plus de 3 000 cafĂ©s Ă travers le monde, qui reprĂ©sentent prĂšs de 50 % de ses revenus. Sa prĂ©sence dans ces Ă©tablissements, renforcĂ©e par des partenariats avec des chaĂźnes comme Fellini Ă New York et Camel Coffee Ă Los Angeles, contribue grandement Ă la notoriĂ©tĂ© de la marque. En parallĂšle, la marque a fait son entrĂ©e dans les rayons de Target et sur Amazon, et continue dâĂ©largir sa distribution, notamment grĂące Ă la plateforme Faire. Cette derniĂšre a permis Ă TĂĄche de pĂ©nĂ©trer de nouveaux marchĂ©s aux Ătats-Unis, mais aussi Ă lâinternational, notamment Ă Bruxelles, Amsterdam et Vienne.
Lâessor de la popularitĂ© du lait de pistache est aussi alimentĂ© par les rĂ©seaux sociaux, oĂč le âlatte artâ fait fureur, notamment sur TikTok et Instagram. Les vidĂ©os de baristas utilisant le lait TĂĄche pour crĂ©er des cafĂ©s spĂ©ciaux, parfois en partenariat avec des cafĂ©s, attirent une attention considĂ©rable. Cette visibilitĂ© a contribuĂ© Ă une croissance impressionnante, notamment sur le marchĂ© des services alimentaires, avec une augmentation des ventes de 200 % depuis avril 2024 sur Faire.
Pour consolider cette dynamique, TĂĄche mise sur des Ă©vĂ©nements marketing en partenariat avec les cafĂ©s, notamment Ă Los Angeles, oĂč elle sâapprĂȘte Ă lancer un latte co-brandĂ© avec la chaĂźne Hilltop et une campagne offrant 50 lattes gratuits dans plusieurs Ă©tablissements. En parallĂšle, lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pour la pistache, considĂ©rĂ© comme un ingrĂ©dient âluxueux mais accessibleâ, alimente encore plus la demande pour les produits de TĂĄche, qui espĂšre devenir un leader dans cette catĂ©gorie en pleine expansion.
Eater, For Restaurants Cutting Their Carbon Footprint, Composting Food Scraps Is Just the Beginning, 15/10/2024
De plus en plus de restaurants sâengagent Ă rĂ©duire leur empreinte carbone, en allant bien au-delĂ du simple compostage des dĂ©chets alimentaires. Au Rifrullo CafĂ©, la propriĂ©taire Colleen Marnell-Suhanosky a adoptĂ© des mesures comme lâinstallation de fours Ă induction, qui consomment moins dâĂ©nergie que les cuisiniĂšres Ă gaz et ne produisent pas de chaleur excessive. Ce changement, bien quâonĂ©reux, rĂ©duit les Ă©missions de gaz Ă effet de serre et amĂ©liore le confort des cuisines. Dâautres chaĂźnes, telles que Clover Food Lab, ont Ă©lectrifiĂ© leurs installations pour limiter leur dĂ©pendance aux combustibles fossiles.
Outre la consommation dâĂ©nergie, les restaurants sont Ă©galement de grands consommateurs dâeau. Des solutions simples, comme des vannes de pulvĂ©risation Ă faible dĂ©bit, permettent de rĂ©duire significativement cette consommation. Certaines entreprises, telles que Budderfly, offrent mĂȘme des systĂšmes permettant de financer des Ă©quipements Ă©conomes en Ă©nergie, aidant ainsi les restaurants Ă rĂ©duire leur impact environnemental tout en Ă©conomisant sur leurs factures dâĂ©lectricitĂ©.
La rĂ©duction des plastiques est un autre enjeu majeur pour les restaurateurs. Marnell-Suhanosky a optĂ© pour des contenants compostables et propose Ă ses clients des contenants rĂ©utilisables via le programme Recirclable, bien que cette initiative nĂ©cessite une Ă©ducation des consommateurs pour fonctionner Ă grande Ă©chelle. Certains restaurants, comme ceux de Chipotle, adoptent Ă©galement des contenants compostables, bien que lâinfrastructure de compostage aux Ătats-Unis soit encore limitĂ©e.
Des restaurateurs innovants comme Edward Lee expĂ©rimentent des cuisines zĂ©ro gaz et zĂ©ro plastique dans des projets pilotes, espĂ©rant crĂ©er des modĂšles de durabilitĂ© pouvant ĂȘtre reproduits par dâautres Ă©tablissements. Ces efforts visent Ă sensibiliser lâindustrie de la restauration Ă lâimportance de la rĂ©duction des dĂ©chets et de lâimpact environnemental, tout en aidant les petits restaurants Ă adopter des pratiques plus respectueuses de lâenvironnement.
Financial Times, Inside Veniceâs farm-to-table revolution, 16/10/2024
Ă Venise, une rĂ©volution âfarm-to-tableâ se dĂ©ploie sur lâĂźle de SantâErasmo, connue comme le potager de la ville. Cette initiative, nĂ©e dâune coopĂ©ration entre chefs locaux, vise Ă prĂ©server les saveurs uniques des fruits et lĂ©gumes vĂ©nitiens, tout en soutenant une agriculture durable et locale. En 2020, alors que la ville se dotait de barriĂšres pour se protĂ©ger des inondations, ces restaurateurs ont lancĂ© leur propre plan de sauvetage : la crĂ©ation dâune ferme coopĂ©rative, Osti in Orto, pour fournir des produits frais et de saison aux restaurants de Venise.
SantâErasmo, la deuxiĂšme plus grande Ăźle de la lagune, fait face Ă de nombreux dĂ©fis, notamment la diminution de sa population et la disparition progressive de ses petites exploitations agricoles. Cependant, sous la direction de Mario Saviolo, un jeune agriculteur de 24 ans, la coopĂ©rative Osti entend inverser cette tendance en cultivant des lĂ©gumes locaux tels que des aubergines, des radicchietti, des tomates et des poivrons, dont les saveurs sont influencĂ©es par le sel de la lagune.
Les chefs de Venise, comme Francesco Agopyan et Cesare Benelli, sont des figures de proue de ce projet. Benelli, propriĂ©taire du restaurant Al Covo, se souvient dâune Ă©poque oĂč Venise comptait encore 160 000 habitants. Aujourdâhui, la ville nâen a plus que 50 000, mais Benelli reste optimiste. Il espĂšre que des initiatives comme Osti in Orto revitaliseront la ville et protĂ©geront ses traditions culinaires.
Les dĂ©fis ne manquent pas pour Saviolo et son Ă©quipe. LâĂźle, vulnĂ©rable aux changements climatiques, a subi des pertes importantes lors de la grande inondation de 1966, et la rentabilitĂ© de la ferme reste encore Ă atteindre. Toutefois, des plans dâexpansion sont prĂ©vus, comme lâajout de serres en 2024. La coopĂ©rative est Ă©galement ouverte Ă de nouveaux membres.
Wall Street Journal, The Family That Went Against the Grainâand Built a Billion-Dollar Company, 11/10/2024
Siete Foods, une entreprise fondĂ©e par Veronica et Miguel Garza, est passĂ©e en dix ans dâune simple activitĂ© artisanale Ă un empire de la tortilla sans gluten, valorisĂ© Ă 1,2 milliard de dollars suite Ă son acquisition il y a quelques jours par PepsiCo.
Lâaventure a dĂ©butĂ© lorsque Veronica, atteinte de plusieurs maladies auto-immunes, a commencĂ© Ă fabriquer des tortillas sans cĂ©rĂ©ales Ă base de farine dâamande dans sa cuisine au Texas pour suivre un rĂ©gime palĂ©o. Sa famille, Ă©galement passionnĂ©e de CrossFit, a adoptĂ© ce mode de vie et soutenu son projet. Le dĂ©clic est venu lorsquâils ont proposĂ© leurs tortillas Ă un magasin local, qui a acceptĂ© de les vendre. En peu de temps, elles se sont retrouvĂ©es en rupture de stock. Forts de ce succĂšs, les Garza ont lancĂ© Siete Foods, qui signifie « sept » en rĂ©fĂ©rence aux sept membres de la famille. La marque a rapidement Ă©largi son offre avec des produits comme des chips, des sauces, et des snacks sans cĂ©rĂ©ales.
Miguel, qui a quittĂ© ses Ă©tudes de droit pour soutenir lâentreprise, a travaillĂ© sans relĂąche pour faire entrer les produits Siete dans des enseignes plus grandes, notamment Whole Foods, aprĂšs une sĂ©rie de tentatives et de connexions fortuites. Leur persĂ©vĂ©rance a payĂ©, et la marque sâest imposĂ©e dans les rayons des Ă©piceries Ă travers les Ătats-Unis.
Lâentreprise familiale sâest dĂ©veloppĂ©e tout en restant fidĂšle Ă ses racines mexicaines-amĂ©ricaines. Elle a attirĂ© lâattention des investisseurs, et en 2018, le fonds de capital-investissement Stripes a injectĂ© 90 millions de dollars pour soutenir sa croissance. Siete Foods est ainsi devenue une rĂ©fĂ©rence sur le marchĂ© des produits alimentaires sans gluten et palĂ©o.
Forbes, How Artificial Intelligence, AI, Can Help Achieve Precision Nutrition, 14/10/2024
LâIA pourrait rĂ©volutionner le domaine de la nutrition de prĂ©cision, qui consiste Ă adapter les recommandations alimentaires aux spĂ©cificitĂ©s de chaque individu. En effet, la nutrition de prĂ©cision cherche Ă prendre en compte des facteurs complexes comme la gĂ©nĂ©tique, le microbiome, les comportements alimentaires, le stress, lâenvironnement social et les conditions de santĂ©. Cependant, comprendre comment ces multiples facteurs interagissent et Ă©voluent dans le temps est un dĂ©fi monumental pour les scientifiques. Câest ici que lâIA entre en jeu.
Les Ă©tudes scientifiques traditionnelles sont souvent limitĂ©es par la durĂ©e des observations, le nombre de participants, et les donnĂ©es quâelles peuvent traiter. Elles peinent Ă intĂ©grer tous les facteurs qui influencent la santĂ© nutritionnelle, et leurs rĂ©sultats ne sont pas toujours gĂ©nĂ©ralisables. LâIA, en revanche, est capable de combiner de vastes ensembles de donnĂ©es, dâidentifier des tendances et des associations complexes, et de gĂ©nĂ©rer des recommandations nutritionnelles personnalisĂ©es plus rapidement quâune Ă©quipe humaine ne pourrait le faire.
LâIA peut ĂȘtre utilisĂ©e de deux maniĂšres principales. Dâune part, les approches basĂ©es sur les donnĂ©es analysent des ensembles de donnĂ©es pour trouver des corrĂ©lations entre des habitudes alimentaires et des rĂ©sultats de santĂ©, bien que ces corrĂ©lations ne rĂ©vĂšlent pas toujours les mĂ©canismes sous-jacents. Dâautre part, les approches mĂ©canistiques simulent des processus biologiques pour comprendre comment un aliment spĂ©cifique agit sur le corps, permettant de prĂ©dire ses effets Ă long terme sur diffĂ©rents individus. En combinant ces deux types dâapproches, lâIA peut affiner les recommandations nutritionnelles en sâappuyant Ă la fois sur les donnĂ©es existantes et sur des simulations virtuelles. Par exemple, lâIA pourrait identifier un aliment bĂ©nĂ©fique pour une population donnĂ©e, puis simuler son effet sur la santĂ© de personnes prĂ©sentant des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes.
Toutefois, lâIA nâest pas infaillible. Comme toute mĂ©thode scientifique, elle dĂ©pend de la qualitĂ© des donnĂ©es et de la conception des algorithmes. Il est donc crucial de comprendre ses limites et dâutiliser ses rĂ©sultats avec discernement.
Business Insider, Generation Snack Attack, 14/10/2024
La gĂ©nĂ©ration Z adopte une nouvelle forme de consommation en se tournant vers des produits alimentaires haut de gamme, privilĂ©giant les aliments sains et coĂ»teux plutĂŽt que les objets de luxe traditionnels. Des jeunes, comme la TikTokeuse Jade Lily, exhibent fiĂšrement leurs achats de produits premium, notamment des boissons probiotiques et des complĂ©ments alimentaires promus par des cĂ©lĂ©britĂ©s, souvent achetĂ©s dans des Ă©piceries comme Erewhon, connue pour ses smoothies Ă 19 dollars. Cette tendance est en plein essor, avec les gĂ©nĂ©rations Z et millĂ©niale qui dĂ©pensent dĂ©sormais plus pour des produits dâĂ©picerie que pour des sorties au restaurant ou des loisirs.
Une enquĂȘte McKinsey de 2024 a montrĂ© que cette gĂ©nĂ©ration dĂ©pense plus en alimentaire que les prĂ©cĂ©dentes. MalgrĂ© la hausse des prix des denrĂ©es, certains jeunes privilĂ©gient les aliments coĂ»teux et sains, voyant ces achats comme un investissement dans leur santĂ©. Les produits haut de gamme, comme des cĂ©rĂ©ales Ă 53 dollars ou des chips Ă 45 dollars, sont devenus des « objets de luxe » abordables pour une gĂ©nĂ©ration qui trouve de plus en plus difficile dâaccĂ©der Ă des biens coĂ»teux comme la propriĂ©tĂ©.
Cette Ă©volution sâexplique par lâhĂ©ritage des millĂ©nials, qui ont initiĂ© la tendance des aliments sains avec des modes comme lâavocat toast. Aujourdâhui, la Gen Z privilĂ©gie les options vĂ©gĂ©tariennes, vĂ©ganes et biologiques, mĂȘme si elles sont plus onĂ©reuses. Une Ă©tude de Whole Foods rĂ©vĂšle que 70 % des membres de cette gĂ©nĂ©ration sont prĂȘts Ă payer plus pour des produits de qualitĂ©.
Lâalimentation est Ă©galement devenue un symbole de statut social. Dans un contexte oĂč lâachat de biens coĂ»teux comme une maison devient inaccessible, les jeunes utilisent leurs choix alimentaires pour signaler leur position sociale. Des marques comme Poppi et Olipop, promues par des cĂ©lĂ©britĂ©s comme Camila Cabello, rĂ©pondent Ă cette demande en misant sur des boissons probiotiques Ă faible teneur en sucre, habilement conçues pour attirer une gĂ©nĂ©ration soucieuse de son image et de sa santĂ©.
Institut Montaigne, Fracture alimentaire. Maux communs, remĂšde collectif, Octobre 2024
Le rapport dont parle lâarticle du Figaro un peu plus haut.
Sondage Ifop pour le Cercle de Giverny, Octobre 2024
Dans un contexte Ă©conomique encore marquĂ© par la crise inflationniste et oĂč la possibilitĂ© dâaugmenter les impĂŽts fait son entrĂ©e dans le champ des possibles, lâalimentation est dâabord rĂ©flĂ©chie par le prisme de son coĂ»t. Câest le premier critĂšre dans le choix de lâalimentation des Français, citĂ© par 69% des sondĂ©s. Câest mĂȘme davantage le cas dans les mĂ©nages aux revenus les plus faibles (76% chez les catĂ©gories modestes, 82% chez les catĂ©gories pauvres). En parallĂšle, câest lâĂ©lĂ©ment dĂ©cisif qui pourrait motiver un Français sur deux Ă intĂ©grer davantage de vĂ©gĂ©tal dans son alimentation (51%).
Le lien entre alimentation et santĂ© est largement Ă©tabli chez les Français : 87% estiment que les choix alimentaires impactent la santĂ©. Câest le troisiĂšme critĂšre dĂ©cisif dans les choix alimentaires (42%), derriĂšre le goĂ»t des aliments (68%). Le principal facteur pouvant motiver Ă Ă©quilibrer son alimentation est, de loin, la santĂ© (86%), avec des scores supĂ©rieurs Ă 70% quelles que soient les caractĂ©ristiques des personnes interrogĂ©es.
Aux yeux des Français, lâalimentation durable est synonyme de produits locaux, non-transformĂ©s, avec moins dâemballage plastiques. Ce sont en tout cas, les efforts que consentiraient Ă faire respectivement 57%, 47% et 46% des Français. Les sympathisants de la majoritĂ© prĂ©sidentielle sont davantage sensibles Ă la rĂ©duction des emballages plastiques (59% le mentionnent), alors que les sympathisants EELV se voient plus rĂ©duire leur consommation de viande (61%, vs 32% en moyenne) ou payer plus cher leur alimentation (20%, vs 7%).
Les Français pointent lâimpact de la production de lâalimentation sur lâenvironnement. Plus criant, 40% estiment que cette industrie a des impacts nĂ©gatifs sur lâensemble des Ă©lĂ©ments proposĂ©s. Cette perception nĂ©gative est traversĂ©e par une fracture politique : 56% des sympathisants de gauche dĂ©clarent que tous les impacts sont nĂ©gatifs, contre 29% des sympathisants de droite.
Un trio est identifiĂ© comme les acteurs centraux pour faciliter lâaccĂšs Ă une alimentation saine et durable : la grande distribution (60% la mentionnent), les industriels (53%) et lâEtat (51%).
Pascale Weeks a Ă©crit un article trĂšs complet sur les sauces tomates dans sa derniĂšre newsletter suite Ă un voyage en Italie organisĂ© par lâinterprofession des tomates dâindustrie du nord du pays. Ce sĂ©jour lui a permis de dĂ©couvrir les coulisses de la transformation des tomates destinĂ©es aux conserves, comme la polpa, la passata ou le concentrĂ©. Ces tomates, plus petites et moins juteuses que celles des Ă©tals, sont cultivĂ©es en plein champ et rĂ©coltĂ©es mĂ©caniquement pour garantir une production rapide et locale. Contrairement au sud de lâItalie, oĂč la rĂ©colte manuelle persiste avec parfois des conditions de travail prĂ©caires, le nord se distingue par une approche plus industrielle et contrĂŽlĂ©e.
Elle y détaille le processus de fabrication de divers produits : la polpa (tomates concassées), qui conserve une texture proche de la tomate fraßche ; la passata, une purée lisse souvent vendue en bouteilles en verre pour rappeler la tradition italienne ; et le concentré de tomate, obtenu par réduction sous vide de la purée.
Les Echos, La Story, Rians, la laiterie familiale qui a tout dâune grande
Avec ses produits ultra-frais et ses principes Ă©quitables, la laiterie berrichonne est devenue multinationale et trace sa voie face aux gĂ©ants du secteurs. Dans « La Story », le podcast dâactualitĂ© des « Echos », Pierrick Fay et Nathalie Villard dĂ©voilent les secrets de la rĂ©ussite de Rians.
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O. Frey