đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-29
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Le Figaro, «Nous ne voulons pas en faire un produit de luxe» : désormais, le café de qualité est à portée de tasse, 04/10/2024
Libération, La cuisine anti-inflammatoire, éniÚme lubie ou recette miracle ?, 05/10/2024
The Spoontech, NotCo Has Created A Generative AI for Flavor and Fragrance That Can Create Unique Formulations With Text Prompts, 08/10/2024
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, «Nous ne voulons pas connaĂźtre le sort de Kodak» : le plan de Bonduelle pour survivre Ă lâessor des marques de distributeur, 07/10/2024
Face aux dĂ©fis liĂ©s Ă la montĂ©e des marques de distributeur (MDD) et Ă une baisse de la consommation en Europe, le groupe Bonduelle se rĂ©organise pour maintenir sa position sur le marchĂ©. Bien que son chiffre dâaffaires ait progressĂ© de 2,7 % en 2023-2024, le groupe a enregistrĂ© une baisse de ses volumes et une perte opĂ©rationnelle de prĂšs de 70 millions dâeuros. La situation est particuliĂšrement difficile en AmĂ©rique du Nord, oĂč la dĂ©prĂ©ciation de ses actifs a lourdement impactĂ© ses rĂ©sultats.
Xavier Unkovic, directeur gĂ©nĂ©ral de Bonduelle depuis 18 mois, a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© pour lâentreprise de se transformer en profondeur afin dâĂ©viter de connaĂźtre le sort dâentreprises dĂ©chues comme Kodak. Lâaccent sera dĂ©sormais mis sur ses marques, notamment Bonduelle et Cassegrain, plutĂŽt que sur la production de MDD. Xavier Unkovic estime que ces derniĂšres sont plus vulnĂ©rables en dehors de lâEurope et ne permettent pas de se diffĂ©rencier suffisamment sur le marchĂ©.
Bonduelle concentre dĂ©sormais ses efforts sur le dĂ©veloppement de ses propres marques, avec un focus particulier sur le marchĂ© amĂ©ricain, oĂč lâentreprise peine Ă sâimposer. Sous la marque Bonduelle Bistro, elle mise sur des produits en phase avec les tendances actuelles, comme les âlunch bowlsâ Ă rĂ©chauffer, un format pratique et adaptĂ© aux nouvelles habitudes de consommation. Un budget de 8 millions dâeuros sera consacrĂ© au soutien publicitaire et marketing aux Ătats-Unis, oĂč Bonduelle espĂšre redresser la barre. En Europe, lâinnovation sera un levier clĂ© pour stimuler les ventes. Bonduelle sâinscrit dans la dynamique gĂ©nĂ©rale du secteur agroalimentaire qui, aprĂšs une pĂ©riode dâinflation, voit les lancements de nouveaux produits repartir Ă la hausse. Lâentreprise dĂ©veloppe ainsi des formats mini et des repas complets Ă base de lĂ©gumes, adaptĂ©s Ă la vente Ă emporter.
Pour financer cette stratĂ©gie, Bonduelle a dĂ©jĂ restructurĂ© son portefeuille, notamment avec la cession de ses activitĂ©s de salades en sachet en France et en Allemagne. Le groupe prĂ©voit Ă©galement de gĂ©nĂ©rer des Ă©conomies Ă©quivalentes Ă 2,5 % de son chiffre dâaffaires dâici trois ans, notamment via la mutualisation de ses ressources.
LâUsine Nouvelle, Dans l'agroalimentaire, la mise en place complexe des clauses miroirs, 09/10/2024
La mise en place des clauses miroirs dans le secteur agroalimentaire, visant Ă instaurer une rĂ©ciprocitĂ© des normes environnementales et sanitaires entre lâUE et ses partenaires commerciaux, demeure complexe. Ces clauses, considĂ©rĂ©es comme un outil crucial pour protĂ©ger les producteurs europĂ©ens de la concurrence dĂ©loyale, imposent aux pays exportateurs les mĂȘmes normes que celles appliquĂ©es en Europe. Emmanuel Macron en a fait un point central de sa politique commerciale, exigeant leur inclusion dans les accords agricoles pour lever son veto sur le traitĂ© de libre-Ă©change avec le Mercosur.
Cependant, malgrĂ© lâattente et les espoirs des agriculteurs et ONG, seules deux clauses miroirs ont Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©es jusquâĂ prĂ©sent, avec des effets limitĂ©s. Lâune concerne lâexportation dâĆufs respectant les normes europĂ©ennes de bien-ĂȘtre animal dans le cadre de lâaccord avec le Mercosur, et lâautre exclut les bovins Ă©levĂ©s dans des parcs dâengraissement en Nouvelle-ZĂ©lande. Ces clauses sont jugĂ©es symboliques et insuffisantes par des acteurs comme Mathilde DuprĂ©, codirectrice de lâInstitut Veblen, qui appelle Ă leur extension Ă dâautres secteurs.
En parallĂšle, lâUE a introduit de maniĂšre unilatĂ©rale certaines mesures miroirs, comme lâinterdiction dâimporter de la viande traitĂ©e avec des antibiotiques comme activateurs de croissance ou des produits contenant des rĂ©sidus dâinsecticides nĂ©onicotinoĂŻdes. Toutefois, leur mise en Ćuvre a Ă©tĂ© reportĂ©e Ă 2026, soulevant des interrogations sur lâefficacitĂ© des contrĂŽles aux frontiĂšres. LâentrĂ©e en vigueur de lâinterdiction dâimporter du bĆuf issu de parcelles dĂ©forestĂ©es, prĂ©vue pour la fin de 2024, pose Ă©galement la question de la traçabilitĂ© rĂ©elle dans des pays comme le BrĂ©sil et lâArgentine.
Lâenjeu principal rĂ©side dans la capacitĂ© Ă garantir que les produits importĂ©s respectent les normes europĂ©ennes, malgrĂ© la difficultĂ© des inspections dans des rĂ©gions reculĂ©es. La France, pour sa part, milite pour lâalignement des normes de rĂ©sidus entre les produits europĂ©ens et importĂ©s. Cependant, selon lâĂ©conomiste Charlotte Emlinger, lâextension des clauses miroirs sera difficile Ă gĂ©nĂ©raliser, lâEurope ayant elle-mĂȘme des intĂ©rĂȘts Ă dĂ©fendre dans ses exportations. Elle recommande dâabord dâamĂ©liorer lâapplication des normes existantes, soulignant les lacunes des contrĂŽles sanitaires, comme lâavait rĂ©vĂ©lĂ© un rapport du SĂ©nat en 2021.
Les Ăchos, Les secrets de la machine Grand Frais, 08/10/2024
Grand Frais, enseigne alimentaire fondĂ©e en 1992 Ă Givors se distingue dans le paysage de la distribution française par un modĂšle unique, axĂ© sur la spĂ©cialisation des produits frais. Ses 320 magasins, qui devraient passĂ©s Ă 500 dâici 2029, ne ressemblent pas Ă des supermarchĂ©s traditionnels : ils se concentrent exclusivement sur les produits frais (fruits et lĂ©gumes, viande, poisson, crĂ©merie) et sur une Ă©picerie ciblĂ©e, sans proposer des articles courants comme la lessive ou le papier toilette. Les consommateurs doivent donc se tourner vers dâautres enseignes pour complĂ©ter leurs achats.
Ce modĂšle repose sur une organisation stricte et un groupement dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique (GIE) entre plusieurs spĂ©cialistes. Prosol, leader des fruits et lĂ©gumes, est au cĆur de cette structure, aux cĂŽtĂ©s du groupe Despi pour la viande et dâEuro Ethnic Foods pour lâĂ©picerie fine. Chaque partenaire gĂšre indĂ©pendamment son personnel, ses approvisionnements et sa logistique, garantissant ainsi des conditions de transport et de stockage optimales pour chaque type de produit. Cette spĂ©cialisation sâĂ©tend mĂȘme au sein des rayons, oĂč Prosol, par exemple, sĂ©pare la gestion des fruits et lĂ©gumes de celle des produits laitiers, bien quâils proviennent de la mĂȘme structure.
Lâabsence de carte de fidĂ©litĂ© et de promotions souligne la philosophie de Grand Frais, oĂč lâ« esprit commerçant » prime. Le prĂ©sident du directoire de Prosol, Jean-Paul Mochet, insiste sur cette approche centrĂ©e sur la satisfaction client avant les rĂ©sultats financiers, surtout lors des premiĂšres semaines dâouverture dâun magasin. La qualitĂ© et la fraĂźcheur des produits sont des prioritĂ©s, comme en tĂ©moigne la politique dâapprovisionnement : les fruits et lĂ©gumes proviennent en majoritĂ© de producteurs locaux, et les entrepĂŽts sont vidĂ©s chaque jour pour garantir des produits toujours frais.
Grand Frais mise Ă©galement sur des produits locaux et de qualitĂ© en Ă©vitant les grandes marques au profit de fabricants rĂ©gionaux, comme la laiterie de Saint-Malo pour les yaourts. Le concept est simple : offrir une expĂ©rience de marchĂ© traditionnel, tout en permettant un paiement unique Ă la sortie, une des rares concessions faites au modĂšle du supermarchĂ©. Le succĂšs de lâenseigne repose sur sa capacitĂ© Ă rĂ©pondre Ă une demande croissante de produits frais de qualitĂ©, un domaine oĂč les grands distributeurs comme Carrefour ou Auchan peinent parfois Ă se dĂ©marquer.
Challenges, Faire du fromage sans vache : la fermentation de précision, nouvel eldorado des industriels ?, 08/10/2024
La fermentation de prĂ©cision, une technologie innovante permettant de produire des protĂ©ines laitiĂšres sans vache, rĂ©volutionne silencieusement lâindustrie des produits laitiers. En recrĂ©ant des protĂ©ines comme la casĂ©ine ou la whey en laboratoire Ă partir de micro-organismes modifiĂ©s, cette mĂ©thode ouvre des perspectives prometteuses pour des entreprises comme Standing Ovation, pionniĂšre française dans le domaine. Bien que la vente de ces produits ne soit pas encore autorisĂ©e en Europe, des gĂ©ants de lâagroalimentaire comme Bel, Danone ou NestlĂ© sâintĂ©ressent de prĂšs Ă cette technologie. Aux Ătats-Unis, oĂč les premiĂšres autorisations ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©es, ces entreprises ont dĂ©jĂ testĂ© des produits « sans animaux », notamment des desserts et boissons, rĂ©pondant Ă la demande croissante pour des alternatives vĂ©gĂ©tales.
Lâengouement pour la fermentation de prĂ©cision se justifie en grande partie par les bĂ©nĂ©fices quâelle offre : une production constante et pure, une rĂ©duction significative des gaz Ă effet de serre (jusquâĂ 94 % de moins), et lâĂ©vitement des problĂ©matiques sanitaires liĂ©es Ă lâĂ©levage traditionnel. En parallĂšle, cette technologie rĂ©pond Ă la quĂȘte de protĂ©ines alternatives pour le secteur des produits laitiers et de la nutrition sportive. Bon Vivant, autre acteur du secteur, mise sur la whey pour sĂ©duire les sportifs et rĂ©pondre Ă la demande croissante de produits riches en protĂ©ines.
Toutefois, la fermentation de prĂ©cision suscite des interrogations sur son impact Ă long terme, notamment pour les Ă©leveurs et lâagriculture traditionnelle. Si certains estiment quâelle pourrait complĂ©ter la production laitiĂšre existante, dâautres estiment quâelle pourrait remplacer une partie de lâĂ©levage, accentuant ainsi la baisse de la consommation de lait. Des fromages AOP ou dâautres produits haut de gamme continueraient de valoriser les pratiques agricoles traditionnelles, mais la concurrence avec ces nouvelles mĂ©thodes de production sera inĂ©vitable. Sur le plan environnemental, si la rĂ©duction de lâempreinte carbone est un argument de taille pour les industriels, des rĂ©serves subsistent quant Ă lâimpact global de cette technologie. LâĂ©levage traditionnel joue en effet un rĂŽle essentiel dans lâentretien des paysages ruraux, et lâĂ©valuation complĂšte du cycle de vie de ces nouveaux produits reste Ă Ă©tablir.
En attendant, les start-up investissent dans la mise Ă lâĂ©chelle de leur production pour rĂ©pondre aux demandes des industriels et obtenir les autorisations rĂ©glementaires nĂ©cessaires. Dâici Ă 2026, le marchĂ© amĂ©ricain pourrait voir lâarrivĂ©e des premiers produits fabriquĂ©s grĂące Ă cette technologie, augurant une nouvelle Ăšre pour lâindustrie laitiĂšre.
Le Monde, En Chine, le cognac risque de trinquer pour la voiture, 08/10/2024
La Chine rĂ©plique rapidement aux mesures commerciales prises par lâUE, en visant cette fois-ci le cognac, dans un contexte de tensions autour des vĂ©hicules Ă©lectriques. Le 8 octobre, PĂ©kin a annoncĂ© que les importateurs de brandy europĂ©en, principalement de cognac (qui reprĂ©sente 95 % des importations de brandy en Chine), devront dĂ©poser une caution auprĂšs des douanes chinoises Ă partir du 11 octobre. Cette somme pourrait ĂȘtre prĂ©levĂ©e rĂ©troactivement si la Chine dĂ©cide dâimposer des taxes sur ces spiritueux, affirmant que son industrie nationale est menacĂ©e par la concurrence europĂ©enne.
Cette dĂ©cision intervient cinq jours aprĂšs que Bruxelles ait dĂ©cidĂ© dâimposer des surtaxes allant jusquâĂ 35 % sur les vĂ©hicules Ă©lectriques chinois, accusĂ©s de bĂ©nĂ©ficier de subventions dĂ©loyales. Le ministĂšre chinois du commerce justifie cette mesure comme une rĂ©ponse Ă ces surtaxes europĂ©ennes, et la France, via sa ministre dĂ©lĂ©guĂ©e au commerce extĂ©rieur, Sophie Primas, a annoncĂ© son intention de contester ces « mesures incomprĂ©hensibles » devant lâOrganisation mondiale du commerce (OMC). Cependant, lâefficacitĂ© de lâOMC pour rĂ©soudre ces diffĂ©rends commerciaux reste limitĂ©e.
La tension autour des taxes sur le cognac couvait depuis janvier, lorsque PĂ©kin avait ouvert une enquĂȘte sur les eaux-de-vie europĂ©ennes, en rĂ©ponse Ă celle de Bruxelles sur les subventions chinoises aux voitures Ă©lectriques et Ă dâautres secteurs, comme les Ă©nergies renouvelables. En septembre, prĂšs dâun millier de viticulteurs et nĂ©gociants en cognac avaient manifestĂ© pour alerter sur la menace qui pĂšse sur leur filiĂšre. La Chine reprĂ©sente en effet un marchĂ© crucial pour le cognac, avec 25 % des exportations en 2023 et un total de 769 millions dâeuros.
La dĂ©cision chinoise sâinscrit dans une guerre commerciale plus large, exacerbĂ©e par lâadoption par lâUE, malgrĂ© lâopposition de Berlin, de taxes sur les vĂ©hicules Ă©lectriques chinois. Cette mesure europĂ©enne, qui entrera en vigueur fin octobre, a accentuĂ© les tensions, et la filiĂšre viticole française se sent « sacrifiĂ©e ». Le secteur du cognac est particuliĂšrement vulnĂ©rable, avec une production massivement exportĂ©e (98 %), et la Chine Ă©tant un marchĂ© clĂ©.
Lâimpact sâest immĂ©diatement fait sentir sur les marchĂ©s financiers, lâaction de RĂ©my Cointreau chutant de prĂšs de 6 % et celle de Pernod Ricard de 3,6 %. PĂ©kin a Ă©galement rappelĂ© quâelle pourrait prendre dâautres mesures contre lâUE, visant notamment les importations de porc, de produits laitiers et les vĂ©hicules Ă essence, dans ce qui sâannonce comme une intensification de la guerre commerciale.
Le Figaro, «Nous ne voulons pas en faire un produit de luxe» : désormais, le café de qualité est à portée de tasse, 04/10/2024
En quinze ans, le cafĂ© de spĂ©cialitĂ© sâest imposĂ© dans le paysage français, transformant la maniĂšre dont les consommateurs savourent leur boisson. Ce mouvement, venu des pays anglo-saxons et surnommĂ© la « troisiĂšme vague » du cafĂ©, a vu fleurir des coffee shops et des torrĂ©facteurs engagĂ©s, offrant des breuvages soigneusement sourcĂ©s et prĂ©parĂ©s. Aujourdâhui, la France compte 3.800 de ces Ă©tablissements (+74% depuis 2010), dont 85 % sont indĂ©pendants. Le cafĂ© de spĂ©cialitĂ© se distingue par la qualitĂ© des grains, le terroir, et le savoir-faire artisanal, comparable Ă la dĂ©gustation dâun grand vin.
Parmi les pionniers, des enseignes comme Coutume, Terres de CafĂ© ou Lomi ont su capter lâattention des amateurs de cafĂ©, avec des recettes complexes et typĂ©es. Tom Clark, fondateur de Coutume, souligne que ses clients, autrefois majoritairement expatriĂ©s, sont aujourdâhui des « coffee natives » français, plus jeunes et ouverts Ă de nouvelles saveurs. Cette gĂ©nĂ©ration a adoptĂ© un vocabulaire spĂ©cifique et des rituels de dĂ©gustation, prĂ©fĂ©rant des cafĂ©s filtrĂ©s ou espresso, souvent servis avec des pĂątisseries dans des espaces conviviaux.
Lâune des missions principales des acteurs de cette rĂ©volution est de dĂ©mocratiser le cafĂ© de spĂ©cialitĂ©, sans en faire un produit Ă©litiste. David Serruys, torrĂ©facteur et prĂ©sident du Collectif CafĂ©, se bat pour que ce cafĂ© de qualitĂ© soit accessible Ă tous, soulignant que le coĂ»t dâune tasse nâest que lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă celui dâun cafĂ© industriel. Cependant, malgrĂ© lâessor de ces coffee shops en France, ils ne reprĂ©sentent encore que 5 % des importations de cafĂ©, avec une marge de progression importante par rapport Ă des pays comme le Royaume-Uni.
La promotion du cafĂ© de spĂ©cialitĂ© passe aussi par des Ă©vĂ©nements comme les JournĂ©es du CafĂ© et le Paris Coffee Show, qui visent Ă sensibiliser les consommateurs aux origines et aux mĂ©thodes de production de leur boisson. En mettant en lumiĂšre lâimpact du rĂ©chauffement climatique et des crises gĂ©opolitiques sur les producteurs de cafĂ©, les torrĂ©facteurs rappellent que choisir un cafĂ© de qualitĂ©, câest aussi soutenir une filiĂšre plus durable et Ă©quitable. Pour de nombreux amateurs, la dĂ©gustation dâun cafĂ© bien prĂ©parĂ© devient ainsi un geste Ă la fois gourmand et responsable.
Libération, La cuisine anti-inflammatoire, éniÚme lubie ou recette miracle ?, 05/10/2024
La cuisine anti-inflammatoire, nouvelle tendance alimentaire, suscite un dĂ©bat entre scientifiques, patients et chefs cuisiniers. PopularisĂ©e par une multitude de livres parus en 2023 et 2024, cette approche promet de calmer diverses inflammations Ă travers lâalimentation, en Ă©vitant les produits transformĂ©s, la viande grasse, le sucre et en privilĂ©giant les aliments riches en fibres, vitamines et antioxydants. Des plats comme des gratins de patates douces au gingembre ou des asperges Ă lâĆuf mollet sont mis en avant pour leurs bienfaits supposĂ©s. Cependant, des voix critiques, comme celle de Christophe Lavelle, chercheur au CNRS, dĂ©noncent les dangers potentiels des rĂ©gimes restrictifs, soulignant que ces mĂ©thodes sont souvent des tendances passagĂšres.
Les adeptes de la cuisine anti-inflammatoire, comme la cheffe Marianne Magnier-Moreno ou le blogueur Sofiane Khayat, vantent toutefois ses effets positifs sur la santĂ©. Ces rĂ©gimes prĂŽnent la suppression de produits comme le gluten et les produits laitiers pour apaiser les inflammations chroniques, telles que les migraines, lâarthrose ou les troubles digestifs. Ils insistent sur des aliments spĂ©cifiques : avocats, baies de goji, poissons maigres, bouillons dâos, et aliments fermentĂ©s. Pour Sofiane Khayat, ce mode de vie lui aurait permis de mieux gĂ©rer sa sclĂ©rose en plaques sans recours Ă la mĂ©decine traditionnelle, bien que cette approche soit controversĂ©e parmi les professionnels de santĂ©.
Les scientifiques, comme Emilie Steinbach, reconnaissent les effets positifs dâun rĂ©gime comme le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en, basĂ© sur des lĂ©gumes, des cĂ©rĂ©ales complĂštes, et de lâhuile dâolive. Cependant, ils mettent en garde contre la rĂ©duction excessive de la variĂ©tĂ© alimentaire. Pour eux, une alimentation diversifiĂ©e, comprenant au moins 30 vĂ©gĂ©taux diffĂ©rents par semaine, est la clĂ© pour nourrir un microbiome sain et rĂ©duire lâinflammation. Steinbach souligne que, bien que certains aliments aient des propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires, la recherche scientifique ne soutient pas lâidĂ©e que quelques ingrĂ©dients spĂ©cifiques puissent miraculeusement soigner toutes les maladies. En revanche, lâinfluence de lâindustrialisation sur la qualitĂ© des aliments est bien rĂ©elle. Adriano Farano, auteur dâun livre sur les cĂ©rĂ©ales anciennes, sâattaque Ă lâappauvrissement des nutriments dans les produits agroalimentaires transformĂ©s. Il prĂŽne un retour Ă des cĂ©rĂ©ales non raffinĂ©es, des lĂ©gumes fermentĂ©s et des protĂ©ines de qualitĂ©. La question qui reste est de savoir si ce type dâalimentation est accessible Ă tous, Ă©tant donnĂ© le coĂ»t souvent Ă©levĂ© des produits bio et non transformĂ©s.
Libération, Avec le boom des fours à pizza à domicile, bientÎt tous pizzaïolos ?, 04/10/2024
Depuis la pandĂ©mie, les fours Ă pizza Ă domicile connaissent un vĂ©ritable boom en France, poursuivant ainsi la longue histoire dâamour entre les Français et la pizza. En 2023, les Français ont consommĂ© 1,19 milliard de pizzas, se plaçant aux cĂŽtĂ©s des AmĂ©ricains comme les plus grands amateurs de ce plat, et devant les Italiens. Ce succĂšs se reflĂšte Ă travers les ventes en grande surface, dans les pizzerias et via des distributeurs automatiques, mais aussi dĂ©sormais avec lâexplosion des fours Ă pizza personnels.
La crise sanitaire a marquĂ© un tournant dans les habitudes de consommation, favorisant la cuisine Ă domicile. Face Ă lâimpossibilitĂ© de manger Ă lâextĂ©rieur et Ă la migration vers des communes plus petites, de nombreux Français ont investi dans des appareils Ă©lectromĂ©nagers pour prolonger cette tendance culinaire chez eux. Les fours Ă pizza, capables dâatteindre des tempĂ©ratures de cuisson supĂ©rieures Ă 400°C, offrent une qualitĂ© de pĂąte souple, proche de celle des pizzerias napolitaines, bien supĂ©rieure Ă celle obtenue avec les fours traditionnels, souvent limitĂ©s Ă 300°C.
Cette montĂ©e en puissance des fours Ă pizza sâexplique Ă©galement par leur aspect Ă©conomique et pratique. Avec lâinflation affectant le prix des pizzas et de leurs ingrĂ©dients, ces appareils reprĂ©sentent une solution plus abordable pour les gros mangeurs. De plus, ils rĂ©pondent aux attentes des consommateurs soucieux de la qualitĂ© nutritionnelle et qui cherchent Ă Ă©viter les additifs et les excĂšs de sel ou de gras prĂ©sents dans les pizzas industrielles.
Les options se multiplient sur le marchĂ©, avec des modĂšles Ă©lectriques, Ă gaz ou Ă bois, dont les prix varient de moins de 100 euros Ă 2 000 euros pour les modĂšles les plus luxueux. Des enseignes comme Lidl ont mĂȘme lancĂ© leur propre modĂšle Ă gaz Ă un prix compĂ©titif, tĂ©moignant de lâampleur de cette tendance. Les modĂšles Ă bois, plus coĂ»teux, sont particuliĂšrement adaptĂ©s aux grands espaces extĂ©rieurs en raison de la fumĂ©e quâils produisent.
Le Monde, « La biĂšre IPA est bien plus quâun effet de mode, câest un style Ă part entiĂšre » : la grande vague de lâamer, 10/10/2024
La biĂšre IPA (India Pale Ale), caractĂ©risĂ©e par son goĂ»t amer et fortement houblonnĂ©, sâest imposĂ©e en France ces derniĂšres annĂ©es. DĂ©sormais prĂ©sente dans la plupart des bars et cavistes, elle est devenue incontournable pour les brasseurs français. « Tout brasseur doit aujourdâhui disposer dâune IPA dans sa gamme », affirme Alexandre Vermeersch, Ă la tĂȘte de la Brasserie 360 dans le Cantal. Cette popularitĂ© croissante se reflĂšte dans les ventes, avec des brasseries comme La Dunoise qui constatent que les IPA reprĂ©sentent 25 % de leurs ventes en 2024, contre seulement 10 % en 2023.
LâIPA, biĂšre de fermentation haute souvent plus alcoolisĂ©e quâune blonde classique, est cĂ©lĂšbre pour son amertume marquĂ©e. Originaire du Royaume-Uni, elle aurait Ă©tĂ© conçue Ă lâĂ©poque coloniale pour mieux se conserver durant les longs voyages vers lâInde. Ce style a Ă©tĂ© relancĂ© dans les annĂ©es 1980 sur la cĂŽte ouest des Ătats-Unis, grĂące Ă de jeunes brasseurs lassĂ©s des biĂšres blondes sans saveur. Des brasseries comme Stone Brewing et Sierra Nevada ont popularisĂ© la West Coast IPA, trĂšs amĂšre et rĂ©sineuse. En Europe, BrewDog a menĂ© la charge, et en France, des brasseries comme la Brasserie des Garrigues ont suivi cette tendance.
Ces derniĂšres annĂ©es, une nouvelle vague de biĂšres IPA plus aromatiques et moins amĂšres, comme la New England IPA (Neipa), a vu le jour, attirant de nouveaux consommateurs. Contrairement aux biĂšres traditionnelles, qui contiennent peu de houblon, lâIPA en utilise jusquâĂ six fois plus, ce qui explique la demande croissante pour cette plante. La France, historiquement productrice de houblon, connaĂźt une renaissance dans ce domaine, avec des surfaces cultivĂ©es qui ont presque doublĂ© depuis 2018. Des initiatives locales, comme celles de Matthieu Cosson, pionnier de la houblonniĂšre biologique en Loire-Atlantique, rĂ©pondent Ă lâintĂ©rĂȘt des microbrasseries pour des ingrĂ©dients locaux.
Lâessor de lâIPA ne montre aucun signe de ralentissement, et ce style de biĂšre se dĂ©cline aujourdâhui en une variĂ©tĂ© de sous-catĂ©gories (double IPA, rye IPA, cold IPA). Cette diversitĂ© permet de toucher un public large, de toutes gĂ©nĂ©rations. Plus quâun effet de mode, lâIPA sâest installĂ©e durablement dans le paysage brassicole français.
Washington Post, Are plant burgers better than beef? Hereâs how to decide., 08/10/2024
Les alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande, souvent prĂ©sentĂ©es comme plus saines et meilleures pour lâenvironnement, connaissent un succĂšs croissant outre-Atlantique. Mais sont-elles vraiment supĂ©rieures aux burgers traditionnels Ă base de bĆuf ? Selon les chercheurs, tout dĂ©pend de la marque et de ce quâelles remplacent dans votre alimentation.
Les produits tels que Beyond Meat et Impossible Foods, conçus pour imiter la texture et le goût de la viande, offrent plusieurs avantages pour la santé, notamment une réduction du cholestérol LDL, un facteur de risque pour les maladies cardiaques. Une étude menée par Stanford a montré que la consommation réguliÚre de ces produits végétaux entraßnait une légÚre perte de poids et une baisse du cholestérol chez les participants, grùce à une teneur plus faible en graisses saturées et à la présence de fibres absentes dans la viande.
Cependant, ces alternatives sont des aliments ultra-transformĂ©s, contenant des additifs comme des huiles, des Ă©paississants et du sodium. Si les experts recommandent gĂ©nĂ©ralement de limiter les aliments ultra-transformĂ©s, les substituts de viande vĂ©gĂ©tale peuvent tout de mĂȘme ĂȘtre une bonne option, surtout sâils remplacent des viandes transformĂ©es ou des aliments riches en glucides raffinĂ©s.
Un autre point important est leur impact environnemental. Les Ă©tudes montrent que les produits Ă base de plantes ont une empreinte carbone bien infĂ©rieure Ă celle du bĆuf, du porc ou du poulet, un argument clĂ© pour ceux qui cherchent Ă rĂ©duire leur impact Ă©cologique.
Cependant, les diffĂ©rences nutritionnelles entre les marques sont significatives. Certains produits, comme le Beyond Burger, contiennent plus de protĂ©ines que la viande de bĆuf, mais aussi plus de sodium. Les effets sur la santĂ© varient donc selon la marque et les ingrĂ©dients utilisĂ©s, ce qui rend crucial la lecture des Ă©tiquettes.
Wired, Amazon Dreams of AI Agents That Do the Shopping for You, 09/10/2024
Amazon envisage un avenir oĂč lâintelligence artificielle pourrait non seulement faciliter vos achats, mais aussi les effectuer de maniĂšre autonome, sans que vous ayez Ă le demander. Lâentreprise a dĂ©jĂ intĂ©grĂ© des fonctionnalitĂ©s dâIA gĂ©nĂ©rative sur son site web et ses applications, avec notamment des guides dâachat gĂ©nĂ©rĂ©s par IA. Cependant, elle voit plus loin en dĂ©veloppant des agents autonomes capables de recommander des produits ou mĂȘme de les ajouter automatiquement Ă votre panier.
Amazon a introduit un chatbot, Rufus, utilisant un modĂšle de langage de grande taille (LLM) similaire Ă ChatGPT, mais optimisĂ© pour le commerce. Ce modĂšle est alimentĂ© par des donnĂ©es issues de vastes corpus dâinformations en ligne et des donnĂ©es exclusives dâAmazon. Les futures versions de Rufus pourraient aller encore plus loin en agissant comme des agents autonomes, capables de gĂ©rer des tĂąches complexes comme organiser un voyage ou payer une amende en ligne. LâIA offre aussi des avantages pour lâenvironnement. Selon des Ă©tudes, les agents de recommandation rĂ©duisent lâempreinte carbone en optimisant les achats, et en proposant des alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande ou des solutions Ă©cologiques.
Un dĂ©fi majeur pour Amazon reste de rendre ces fonctionnalitĂ©s non intrusives, afin que les utilisateurs les trouvent utiles et non agaçantes. Les agents IA pourraient mĂȘme prĂ©dire les besoins dâun client, comme acheter un livre avant sa sortie ou prĂ©parer une commande pour un voyage en camping. Cependant, les risques dâerreurs et la gestion de la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es personnelles freinent encore lâautomatisation complĂšte.
Les guides dâachat gĂ©nĂ©rĂ©s par lâIA, dĂ©jĂ en place, fournissent des recommandations adaptĂ©es et des comparaisons de produits, simplifiant ainsi la navigation sur des catĂ©gories complexes. Cette technologie montre comment lâIA peut bouleverser lâĂ©conomie des moteurs de recherche et du commerce en ligne. Bien que lâIA dans le commerce Ă©lectronique connaisse une croissance rapide, la question de lâaccĂšs aux donnĂ©es se pose : les gĂ©ants comme Amazon, riches en donnĂ©es, risquent de dominer le marchĂ©, renforçant les Ă©carts avec les plus petites entreprises.
The Spoontech, NotCo Has Created A Generative AI for Flavor and Fragrance That Can Create Unique Formulations With Text Prompts, 08/10/2024
NotCo, une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans la technologie alimentaire, a rĂ©cemment dĂ©voilĂ© un modĂšle dâintelligence artificielle gĂ©nĂ©rative rĂ©volutionnaire, baptisĂ© Generative Aroma Transformer (GAT), capable de crĂ©er des formulations inĂ©dites de saveurs et de parfums Ă partir de simples descriptions textuelles. PrĂ©sentĂ© lors du Food AI Summit, ce modĂšle pourrait transformer plusieurs industries, notamment lâalimentation, lâentretien de la maison et la beautĂ©.
Le GAT est conçu pour convertir des invites textuelles, telles que « une brise dâĂ©tĂ© sur une Ăźle tropicale », en formules chimiques uniques. Aadit Patel, Senior VP de NotCo, a expliquĂ© sur LinkedIn que ce systĂšme est basĂ© sur un cadre de « langage naturel vers composition chimique », qui permet de crĂ©er des combinaisons molĂ©culaires nouvelles. Selon lâentreprise, les premiers tests montrent que les parfums créés par GAT sont indiscernables de ceux Ă©laborĂ©s par des parfumeurs humains, ce qui pourrait bouleverser un secteur oĂč seuls 600 parfumeurs certifiĂ©s existent dans le monde.
Le GAT repose sur un rĂ©seau de transformateurs Ă deux systĂšmes, un encodeur et un dĂ©codeur, qui modĂ©lisent les interactions entre les molĂ©cules volatiles et crĂ©ent des profils aromatiques spĂ©cifiques. En sâappuyant sur un vaste ensemble de donnĂ©es historiques de formulations de parfums et sur les structures molĂ©culaires des composĂ©s volatils, le modĂšle peut prĂ©dire comment diffĂ©rentes molĂ©cules interagiront pour gĂ©nĂ©rer des arĂŽmes.
Lâimpact potentiel de cette technologie est immense. DĂ©velopper de nouvelles formulations de saveurs et de parfums est traditionnellement long et coĂ»teux, mais le GAT pourrait rĂ©duire ce processus Ă quelques secondes, entraĂźnant des Ă©conomies significatives pour lâindustrie. NotCo prĂ©voit de discuter plus en dĂ©tail de cet outil lors du prochain Ă©vĂ©nement virtuel Food AI Co-Lab, oĂč ses experts en apprentissage automatique et en arĂŽmes partageront leurs perspectives sur le futur de la technologie des saveurs et des parfums.
Forbes, Beyond Sustainability: GuayakĂ's Regenerative Approach To Business, 07/10/2024
GuayakĂ Yerba Mate, entreprise pionniĂšre dans lâapproche de la rĂ©gĂ©nĂ©ration, incarne un modĂšle novateur de durabilitĂ©. Contrairement aux pratiques traditionnelles de durabilitĂ© qui visent simplement Ă Ă©viter les dommages, GuayakĂ adopte un modĂšle de « rĂ©gĂ©nĂ©ration guidĂ©e par le marchĂ© » qui va au-delĂ en amĂ©liorant activement la biodiversitĂ© et la santĂ© des Ă©cosystĂšmes. FondĂ©e en 1996, cette entreprise de boissons tire ses produits du yerba matĂ©, une plante sud-amĂ©ricaine, et sâengage dans des pratiques agricoles rĂ©gĂ©nĂ©ratives tout en promouvant le commerce Ă©quitable et le dĂ©veloppement communautaire.
Le cĆur de ce modĂšle repose sur des pratiques agricoles rĂ©gĂ©nĂ©ratives dans la forĂȘt atlantique dâAmĂ©rique du Sud, oĂč GuayakĂ collabore avec des communautĂ©s locales pour cultiver le yerba matĂ© Ă lâombre de plantes indigĂšnes, prĂ©servant ainsi la biodiversitĂ©. La certification « Fair for Life » garantit que tous les acteurs de la chaĂźne dâapprovisionnement reçoivent un salaire Ă©quitable, tandis que des primes au-dessus des prix du marchĂ© sont versĂ©es pour assurer une compensation juste. Lâentreprise travaille depuis des dĂ©cennies avec des communautĂ©s indigĂšnes, renforçant des relations durables et aidant Ă amĂ©liorer les pratiques agricoles locales.
Ben Mand, PDG de GuayakĂ, souligne que la mission de lâentreprise est de favoriser la rĂ©gĂ©nĂ©ration, non seulement Ă travers lâagriculture, mais Ă©galement via toute la chaĂźne dâapprovisionnement. Cela comprend des partenariats de longue date avec des communautĂ©s indigĂšnes, oĂč des investissements ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour dĂ©velopper des infrastructures locales, telles que des usines de transformation de yerba matĂ©. Lâapproche de GuayakĂ est holistique : lâobjectif est de crĂ©er un Ă©cosystĂšme de succĂšs mutuel oĂč tout le monde, des travailleurs aux communautĂ©s locales, bĂ©nĂ©ficie de ces partenariats.
La stratĂ©gie de GuayakĂ sâĂ©tend Ă©galement au marchĂ© amĂ©ricain, oĂč lâentreprise cherche Ă Ă©largir sa clientĂšle, principalement composĂ©e de jeunes consommateurs soucieux de lâenvironnement. Ben Mand insiste sur lâimportance de transmettre aux consommateurs que leurs choix peuvent avoir un impact positif, tant sur leur santĂ© que sur la planĂšte.
I4CE, Les financements publics du systÚme alimentaire français : quelle contribution à la transition écologique ?, Septembre 2024
Le rapport dresse un bilan des soutiens publics au systĂšme alimentaire français et analyse leur contribution Ă la transition Ă©cologique. Il identifie environ 53,6 milliards dâeuros de financements publics pour 2024, avec une augmentation de 29 % depuis 2018, mais la part des financements spĂ©cifiquement orientĂ©s vers la transition Ă©cologique reste faible.
En 2024, seulement 6 Ă 9 % des financements publics, soit entre 3,2 et 5 milliards dâeuros, sont jugĂ©s favorables Ă la transition Ă©cologique. Bien que ces montants aient doublĂ© ou triplĂ© depuis 2018, ils restent largement en deçà des besoins estimĂ©s pour soutenir efficacement la transition. Des signes de ralentissement, tels que la stabilisation de la consommation de viande et le frein des conversions Ă lâagriculture biologique, soulignent la nĂ©cessitĂ© de renforcer ces financements.
Les principales cibles des financements écologiques incluent :
RĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre avec un soutien Ă la production de biomĂ©thane dans les exploitations agricoles (924 millions dâeuros).
Diminution de lâutilisation des produits phytosanitaires Ă travers des soutiens Ă lâagriculture biologique et Ă la certification Haute Valeur Environnementale (HVE).
Pratiques agroécologiques et climatiques, notamment via les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) de la Politique Agricole Commune (PAC).
Transition alimentaire, comprenant la végétalisation des repas et la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la restauration collective.
Les principales recommandations sont :
RĂ©orienter les financements incertains : PrĂšs de 70 % des financements (environ 37 milliards dâeuros) sont jugĂ©s incertains mais potentiellement rĂ©orientables. Cela inclut les exonĂ©rations fiscales gĂ©nĂ©ralistes et les soutiens Ă la PAC, pour lesquels un verdissement des critĂšres dâattribution est recommandĂ©.
Accompagner la sortie des financements dĂ©favorables : Environ 7 % des financements sont considĂ©rĂ©s comme dĂ©favorables Ă la transition, principalement les exonĂ©rations fiscales liĂ©es aux Ă©nergies fossiles et les aides couplĂ©es Ă lâĂ©levage. Le rapport prĂ©conise un accompagnement des acteurs concernĂ©s pour permettre une transition sans pertes Ă©conomiques majeures.
Renforcer la part des financements favorables : Bien que des progrĂšs aient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, la part des financements favorables doit encore ĂȘtre augmentĂ©e. Cela pourrait passer par un accroissement des critĂšres environnementaux dans les politiques publiques, notamment dans les secteurs de la transformation agroalimentaire et de la distribution, oĂč les financements sont actuellement trĂšs peu orientĂ©s vers la transition Ă©cologique.
Systemiq, Lâavenir de la viande cultivĂ©e en Europe, Septembre 2024
Le rapport explore le potentiel Ă©conomique et environnemental de la viande cultivĂ©e, une technologie qui pourrait transformer lâindustrie agroalimentaire europĂ©enne. Selon lâanalyse, la viande cultivĂ©e pourrait gĂ©nĂ©rer entre 20 et 85 milliards dâeuros pour lâĂ©conomie de lâUnion europĂ©enne chaque annĂ©e, tout en contribuant Ă rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă effet de serre Ă hauteur de 3,5 milliards de tonnes dâici 2050.
La demande mondiale en viande est en constante augmentation et devrait croĂźtre de 30 % dâici 2050. Cependant, les systĂšmes alimentaires actuels sont dĂ©jĂ sous pression, rendant nĂ©cessaire une diversification des sources de protĂ©ines. La viande cultivĂ©e, obtenue Ă partir de cellules animales, reprĂ©sente une solution prometteuse. Elle pourrait non seulement rĂ©pondre Ă la demande croissante, mais aussi contribuer Ă limiter lâempreinte Ă©cologique de la production alimentaire.
Lâanalyse, menĂ©e par Systemiq et le Good Food Institute Europe, envisage plusieurs scĂ©narios dans lesquels la viande cultivĂ©e pourrait sâintĂ©grer au marchĂ© europĂ©en. Dâici 2050, ce marchĂ© pourrait atteindre entre 15 et 80 milliards dâeuros, crĂ©ant jusquâĂ 90 000 emplois hautement qualifiĂ©s. Lâexpansion de lâindustrie de la viande cultivĂ©e pourrait Ă©galement encourager le dĂ©veloppement dâun marchĂ© plus large pour les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, gĂ©nĂ©rant des bĂ©nĂ©fices supplĂ©mentaires pour lâagriculture europĂ©enne.
Sur le plan environnemental, la viande cultivĂ©e pourrait rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă effet de serre de 17 % des Ă©missions totales prĂ©vues pour le secteur alimentaire en 2050. De plus, elle pourrait diminuer lâutilisation des terres agricoles de 22 Ă 33 %, libĂ©rant ainsi entre 11 et 18 millions dâhectares, et rĂ©duire la consommation dâeau jusquâĂ 2,78 millions de mĂštres cubes.
Le rapport insiste sur le fait que pour rĂ©aliser ce potentiel, des investissements et des dĂ©cisions politiques stratĂ©giques sont nĂ©cessaires. Environ 5 milliards dâeuros dâinvestissements annuels sont requis, dont 0,5 milliard en financement public. Ce financement devrait ĂȘtre allouĂ© Ă la recherche et dĂ©veloppement (R&D), Ă la crĂ©ation dâinfrastructures et Ă lâexpansion des chaĂźnes dâapprovisionnement.
Les gouvernements doivent aussi veiller Ă maintenir un cadre rĂ©glementaire favorable, tout en renforçant le soutien Ă la R&D et en encourageant lâadoption de technologies innovantes, notamment les biorĂ©acteurs et Ă©quipements adaptĂ©s Ă la production de viande cultivĂ©e. Lâacceptation des consommateurs sera Ă©galement cruciale. Pour cela, les produits Ă base de viande cultivĂ©e devront rivaliser avec les produits conventionnels en termes de goĂ»t, de prix, et de sĂ©curitĂ© alimentaire.
La France, grĂące Ă son expertise en biotechnologie et Ă ses capacitĂ©s en recherche, pourrait jouer un rĂŽle clĂ© dans ce secteur. Dâici 2050, le marchĂ© français de la viande cultivĂ©e pourrait valoir jusquâĂ 13 milliards dâeuros et crĂ©er environ 15 000 emplois. Ce marchĂ© pourrait couvrir 70 % de la demande nationale et gĂ©nĂ©rer jusquâĂ 6,1 milliards dâeuros de revenus annuels via les exportations.
Radiofrance, Pourquoi le sandwich fait-il toujours recette ?, 03/10/2024
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O. Frey