đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-19
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Le Parisien, Un nouveau logo pour connaßtre l'origine des produits des plats préparés, 24/05/2024
Les Ăchos, Coupe-faim : NestlĂ© prend le taureau par les cornes avec une gamme « spĂ©cial obĂ©sité » , 22/05/2024 + Le Figaro, Les mĂ©dicaments anti-obĂ©sitĂ© font bouger les industriels de lâalimentaire, 22/05/2024
Wired, How Big Dairy Took Over Your TikTok FeedâWith Help From Uncle Sam, 18/05/2024
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Un nouveau logo pour connaßtre l'origine des produits des plats préparés, 24/05/2024
Le gouvernement français, par le biais de la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e au Commerce Olivia GrĂ©goire, lance âOriginâInfoâ, un nouveau logo visant Ă informer les consommateurs sur la provenance gĂ©ographique des principales matiĂšres agricoles des produits alimentaires transformĂ©s. Ce logo, bleu ou noir, pourra ĂȘtre apposĂ© sur les emballages ou accessible via un QR code.
Le logo pourra ĂȘtre complĂ©tĂ© par deux versions supplĂ©mentaires : lâune ajoutant le lieu de fabrication du produit transformĂ© et lâautre incluant un camembert indiquant la part de chaque produit primaire. Cette initiative, promue par lâassociation En vĂ©ritĂ©, vise Ă offrir la meilleure information possible aux consommateurs.
Pour apposer ce logo, les entreprises devront signer une charte. Cependant, cette adhĂ©sion reste volontaire et les entreprises ne seront pas obligĂ©es de lâapposer directement sur les emballages. Elles pourront utiliser un QR code pour fournir cette information, une flexibilitĂ© permettant de sâadapter aux variations saisonniĂšres des matiĂšres premiĂšres.
MalgrĂ© cette flexibilitĂ©, certains, comme François Carlier de lâassociation CLCV, estiment que lâinformation devrait ĂȘtre immĂ©diatement accessible pour remporter lâadhĂ©sion des consommateurs.
JusquâĂ prĂ©sent, 80 marques ont signĂ© la charte OriginâInfo, incluant toutes les grandes enseignes de distribution, reprĂ©sentant au moins 10 000 produits. Ce soutien rappelle le lancement du Nutri-Score en 2017, qui a Ă©galement commencĂ© avec une adoption volontaire.
Lâinitiative vise Ă©galement Ă rĂ©pondre aux prĂ©occupations des agriculteurs français sur lâutilisation abusive des mentions gĂ©nĂ©rales comme âUnion europĂ©enneâ pour lâorigine des produits. La charte stipule que pour utiliser cette mention, au moins quatre produits doivent provenir de lâun des 27 pays de lâUE.
Challenges, Paul, Marie BlachÚre, The French Bastards⊠Les boulangeries font saliver les investisseurs, 21/05/2024
Les chaĂźnes de boulangeries françaises, quâelles soient populaires ou haut de gamme, connaissent un engouement sans prĂ©cĂ©dent de la part des investisseurs. Ces derniers, attirĂ©s par un marchĂ© en pleine effervescence et aux perspectives prometteuses, injectent des capitaux significatifs pour soutenir et dĂ©velopper ces entreprises traditionnelles.
Dominique Anract, prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration nationale de la boulangerie, souligne la rĂ©silience des boulangeries face Ă la grande distribution. Avec 33 000 boulangeries en France et un solde positif dâouvertures mensuelles, ce secteur continue de prospĂ©rer. Un exemple rĂ©cent de cet intĂ©rĂȘt croissant est le fonds Experienced Capital, qui a investi dans The French Bastards, une chaĂźne chic parisienne. Emmanuel PradĂšre, prĂ©sident dâExperienced Capital, ambitionne de faire passer cette enseigne de 6 Ă 40 magasins en cinq ans.
Dâautres transactions significatives ont marquĂ© le secteur. La coopĂ©rative agricole Arterris a acquis Occipain, propriĂ©taire de 198 boulangeries, pour sĂ©curiser ses dĂ©bouchĂ©s de cĂ©rĂ©ales. Lâunion de coopĂ©ratives agricoles InVivo a pris le contrĂŽle de lâenseigne Louise, comptant 139 magasins. Des investisseurs privĂ©s notables, tels que Didier Tabary et Walter Butler, ont Ă©galement fait des acquisitions stratĂ©giques dans des enseignes prestigieuses comme Michalak et Pierre HermĂ©.
Bernard BlachĂšre, fondateur de Marie BlachĂšre, domine ce marchĂ© avec 794 magasins gĂ©nĂ©rant prĂšs dâun milliard dâeuros de chiffre dâaffaires annuel. Marie BlachĂšre sâest dĂ©marquĂ©e par son concept innovant de boulangeries de rond-point et ses stratĂ©gies commerciales agressives, comme la baguette gratuite pour trois achetĂ©es et des rĂ©ductions sur les invendus aprĂšs 19 heures. Sa centrale dâachats lui permet dâobtenir des prix trĂšs compĂ©titifs de ses fournisseurs.
Marie BlachĂšre, dĂ©jĂ leader, attise les convoitises. Des rumeurs de rapprochement avec InVivo circulent, bien que dĂ©menties par Thierry BlandiniĂšres, directeur gĂ©nĂ©ral dâInVivo. Dâautres acteurs cherchent Ă©galement Ă se positionner sur ce marchĂ© en pleine recomposition. Francis Holder, fondateur de Paul, cherche un actionnaire minoritaire pour prĂ©parer la succession de son groupe qui compte 800 points de vente. De mĂȘme, Sophie Lebreuilly, avec ses 100 magasins prĂ©vus dâici la fin de lâannĂ©e, ouvre son capital Ă des investisseurs.
Le fonds dâinvestissement FrenchFood Capital a rĂ©cemment annoncĂ© son intĂ©rĂȘt pour Sophie Lebreuilly, espĂ©rant dĂ©velopper son modĂšle inspirĂ© de Marie BlachĂšre Ă 500 magasins dans les cinq ans. Avec des magasins franchisĂ©s gĂ©nĂ©rant des chiffres dâaffaires dĂ©passant le million dâeuros annuels et un taux de rentabilitĂ© de 20 %, cette enseigne illustre bien lâattractivitĂ© du secteur.
Les grandes manĆuvres ne sâarrĂȘtent pas lĂ . Louis Le Duff (La Brioche DorĂ©e, Bridor) et Olivier Bertrand (Burger King, LĂ©on) surveillent de prĂšs ces Ă©volutions pour ne pas se laisser distancer. MĂȘme les gĂ©ants de la grande distribution, touchĂ©s par la multiplication des boulangeries prĂšs de leurs centres commerciaux, ne resteront probablement pas inactifs.
Les Ăchos, Coupe-faim : NestlĂ© prend le taureau par les cornes avec une gamme « spĂ©cial obĂ©sité » , 22/05/2024 + Le Figaro, Les mĂ©dicaments anti-obĂ©sitĂ© font bouger les industriels de lâalimentaire, 22/05/2024
Face Ă la montĂ©e des mĂ©dicaments anti-obĂ©sitĂ© aux Ătats-Unis, NestlĂ© a dĂ©cidĂ© de rĂ©agir en lançant une nouvelle gamme de produits surgelĂ©s spĂ©cialement conçus pour les utilisateurs de ces coupe-faim. Ces mĂ©dicaments, tels que lâOzempic, le Wegovy, le Zepbound et le Mounjaro, basĂ©s sur des molĂ©cules GLP-1, imitent une hormone humaine pour induire un sentiment de satiĂ©tĂ©, modifiant ainsi les habitudes alimentaires et aidant Ă une perte de poids significative.
Dâici la fin de lâannĂ©e, NestlĂ© introduira la marque âVital Pursuitâ aux Ătats-Unis, avec 12 rĂ©fĂ©rences de produits tels que des bols de lĂ©gumineuses, des pĂątes protĂ©inĂ©es, des paninis et des pizzas. Ces produits sont enrichis en protĂ©ines, fibres, fer, calcium et vitamine A, et sont sans gluten. Vendus Ă moins de cinq dollars lâunitĂ©, ils visent Ă combler les carences nutritives des utilisateurs de coupe-faim et Ă sâadapter Ă leur appĂ©tit rĂ©duit, tout en prĂ©servant leur masse musculaire.
La dĂ©cision de NestlĂ© sâinscrit dans une stratĂ©gie visant Ă capter une nouvelle catĂ©gorie de consommateurs. Selon J.P. Morgan, le nombre dâutilisateurs de mĂ©dicaments anti-obĂ©sitĂ© aux Ătats-Unis pourrait atteindre 30 millions dâici 2030, soit environ 9 % de la population. Steve Presley, directeur de NestlĂ© AmĂ©rique du Nord, souligne que cette initiative utilise la comprĂ©hension du client et la science nutritive de lâentreprise pour rester en avance sur les tendances qui redessinent les comportements clients.
Les effets des mĂ©dicaments anti-obĂ©sitĂ© sur les habitudes alimentaires se font dĂ©jĂ sentir. Walmart a constatĂ© que les patients traitĂ©s achĂštent moins dâarticles et de calories. Des analystes de Morgan Stanley prĂ©disent une baisse des achats de produits alimentaires gras et sucrĂ©s pouvant atteindre 3 % en volume dâici 2035. Bien que les gĂ©ants de la consommation nâaient pas encore signalĂ© dâimpact direct sur leurs ventes, beaucoup voient ces traitements comme une opportunitĂ© de croissance sur de nouveaux marchĂ©s. NestlĂ© anticipe Ă©galement des opportunitĂ©s dans les complĂ©ments alimentaires et les vitamines.
En Europe, lâAgence europĂ©enne des mĂ©dicaments a approuvĂ© le Wegovy pour le traitement de lâobĂ©sitĂ© en janvier 2022. Cependant, en France, ce mĂ©dicament nâest pour lâinstant disponible quâen accĂšs prĂ©coce pour des cas dâobĂ©sitĂ© sĂ©vĂšre, ce qui explique pourquoi NestlĂ© ne prĂ©voit pas de lancer Vital Pursuit dans lâHexagone pour le moment.
Le marché potentiel reste néanmoins immense. Antoine de Saint-Affrique, directeur général de Danone, indique que sa filiale spécialisée dans les produits de nutrition est bien positionnée pour répondre à ces nouveaux besoins. Danone, avec ses boissons et yaourts hyperprotéinés HiPRO et YoPro, pourrait également attirer les consommateurs préoccupés par leur poids.
Le Monde, BIB ou canette détrÎneront-ils la bouteille de vin en verre ?, 19/05/2024
La révolution du vin en bouteille de verre, initiée au XVIIe siÚcle, pourrait bientÎt céder la place à de nouveaux types de contenants. Bien que la bouteille en verre demeure un symbole de tradition et de qualité, des alternatives émergent pour répondre aux défis économiques et environnementaux actuels.
Lâaugmentation des coĂ»ts de lâĂ©nergie a rendu la fabrication du verre beaucoup plus chĂšre, avec une hausse de 40 % en deux ans. De plus, lâempreinte carbone de la production et du transport des bouteilles en verre est consĂ©quente et reprĂ©sente environ 40 % de lâempreinte carbone totale du vin. Ces facteurs, associĂ©s Ă une consommation de vin en baisse incitent Ă repenser les formats.
MalgrĂ© leur attachement Ă la bouteille en verre, les Français pourraient se tourner vers des alternatives plus durables. Selon une Ă©tude Dynata de 2022, 75 % des Français prĂ©fĂšrent encore les bouteilles en verre, perçues comme un gage de qualitĂ© et de tradition. Cependant, la majoritĂ© des vins achetĂ©s sont consommĂ©s dans lâannĂ©e, rendant la longue conservation souvent superflue.
Des experts du vin comme Jancis Robinson et Hugh Johnson ont appelĂ© Ă adopter dâautres types dâemballage, soulignant que cela pourrait rĂ©duire lâempreinte carbone du vin au Royaume-Uni de plus dâun tiers. Les alternatives existent dĂ©jĂ , notamment le Bag-in-Box (BIB), utilisĂ© depuis 25 ans pour la restauration et les Ă©vĂ©nements festifs, et les canettes de 18,7 cl ou 25 cl, idĂ©ales pour les petites occasions.
Le ChĂąteau Galoupet, propriĂ©tĂ© de LVMH, a tentĂ© une innovation en 2022 avec une bouteille en PET recyclĂ© et recyclable. Bien que cette bouteille lĂ©gĂšre et incassable offrait de nombreux avantages, elle nâa pas rencontrĂ© son public et sa production a Ă©tĂ© suspendue au bout dâun an.
La start-up toulousaine Green Gen propose des bouteilles en fibre de lin et rĂ©sine de pin, utilisĂ©es pour la cuvĂ©e âPetit Cerninâ de la Maison Wessman. Une autre initiative, La Bouteille qui cartonne, en partenariat avec Frugalpack, conçoit des bouteilles en carton recyclĂ© avec une poche en plastique recyclable. Ce format, cinq fois plus lĂ©ger que le verre et qui rĂ©duit jusquâĂ 84 % lâempreinte carbone du vin, pourrait reprĂ©senter une alternative significative.
Cependant, le coĂ»t de fabrication de ces nouvelles bouteilles reste un obstacle majeur. Les bouteilles en fibre de lin coĂ»tent 2,50 euros et celles inspirĂ©es des BIB 0,80 euro, contre 0,40 euro pour une bouteille en verre. Les consommateurs ne sont pas encore prĂȘts Ă payer cette diffĂ©rence de prix, bien que ces alternatives prĂ©sentent des avantages environnementaux notables.
Le Monde, La sauce soja, un concentrĂ© dâExtrĂȘme-Orient, 16/05/2024
La sauce soja, originaire de Chine et inventĂ©e il y a plus de deux mille ans, est devenue un pilier de la cuisine asiatique et a gagnĂ© en popularitĂ© en Europe. ApprĂ©ciĂ©e pour ses variations artisanales aux arĂŽmes boisĂ©s, grillĂ©s, tanniques ou fruitĂ©s, elle sâinvite dĂ©sormais dans les plats du quotidien.
Kikkoman, premier producteur mondial de sauce soja, illustre ce succĂšs avec des ventes qui ont doublĂ© en France entre 2019 et 2022, passant de 1 Ă 2 millions de litres. Ali Haidar, responsable marketing de Kikkoman pour lâEurope, attribue cette popularitĂ© Ă lâessor des produits asiatiques, notamment les sushis, et Ă une tendance vers une cuisine plus lĂ©gĂšre et vĂ©gĂ©tale.
La fabrication traditionnelle de la sauce soja, inchangée depuis des millénaires, implique la fermentation de graines de soja mélangées à du blé torréfié, vieillies pendant un à trois ans. En Chine, on distingue une sauce claire utilisée comme assaisonnement et une sauce foncée pour les plats mijotés. Au Japon, les shoyus et tamari sont prisés comme sauces de trempage et assaisonnements.
Les sauces soja artisanales japonaises, vendues dans des Ă©piceries fines Ă Paris, sont particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©es pour leurs saveurs complexes. Ces produits premium, affinĂ©s pendant des annĂ©es, sont comparĂ©s aux vinaigres balsamiques traditionnels et peuvent accompagner des sushis, des poissons dĂ©licats ou mĂȘme des desserts.
La sauce soja sucrée, connue sous le nom de ketjap manis en Indonésie et Malaisie, est également populaire en France. La version française, lancée par Kikkoman dans les années 2000, représente 50 % des ventes de la marque dans le pays.
La sauce soja a aussi une longue tradition dans les territoires ultramarins français, oĂč elle est utilisĂ©e pour assaisonner des plats locaux. En mĂ©tropole, des chefs comme Pascal Barbot intĂšgrent la sauce soja dans leurs recettes pour ses qualitĂ©s dâexhausteur de goĂ»t, que ce soit dans des vinaigrettes, des marinades ou des prĂ©parations au beurre.
Maddyness, Umiami veut « engendrer une transition alimentaire de masse » avec son alternative végétale au poulet, 15/05/2024
FondĂ©e en 2020 par ClĂ©mence Pedraza et ses associĂ©s, Umiami se positionne comme un acteur majeur dans le secteur des alternatives vĂ©gĂ©tales Ă la viande. Partant du constat que 50 % des personnes ayant arrĂȘtĂ© de consommer de la viande souhaitent retrouver son goĂ»t, et que 49 % des foyers français comptent au moins une personne flexitarienne, la start-up a dĂ©veloppĂ© une technologie innovante appelĂ©e lââumisationâ.
Déçus par les produits vĂ©gĂ©taux existants, souvent jugĂ©s insatisfaisants en termes de goĂ»t et de texture et chargĂ©s dâadditifs, les fondateurs dâUmiami ont conçu une mĂ©thode permettant de reproduire fidĂšlement la texture fibreuse du poulet avec seulement dix ingrĂ©dients maximum et sans additifs.
AprĂšs deux levĂ©es de fonds - quelques millions dâeuros en seed et 26 millions dâeuros en sĂ©rie A - Umiami a ouvert un site pilote en rĂ©gion parisienne en 2022. En mars 2024, la start-up a inaugurĂ© une usine de 14 000 mÂČ en Alsace, financĂ©e par une nouvelle levĂ©e de fonds de 30 millions dâeuros. Cette usine, oĂč travaillent 53 des 120 salariĂ©s de lâentreprise, produit actuellement 7 500 tonnes de marchandises par an, avec une capacitĂ© dâextension Ă 20 000 tonnes.
Lâambition de la sociĂ©tĂ© est de « crĂ©er une transition alimentaire de masse en produisant Ă grande Ă©chelle pour proposer un produit accessible au plus grand nombre », explique ClĂ©mence Pedraza. Umiami vise Ă rĂ©duire la consommation de viande, dont lâĂ©levage est responsable de 12 % des Ă©missions de gaz Ă effet de serre causĂ©es par les humains, selon la FAO.
Depuis dĂ©but 2024, Umiami commercialise ses produits auprĂšs de restaurateurs et dâindustriels en France et en Europe de lâOuest, notamment au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse. La start-up prĂ©voit Ă©galement de diversifier son offre avec des alternatives au poisson, tout en maintenant lâobjectif de devenir un leader en Europe et en AmĂ©rique du Nord.
Le Temps, Du chocolat sans cacao? LâidĂ©e fait son chemin, 21/05/2024
Face aux défis éthiques et environnementaux de la production de cacao, des start-up foodtech développent des alternatives au chocolat traditionnel. Parmi elles, Win-Win, une jeune pousse londonienne fondée il y a trois ans, se distingue en proposant des substituts au chocolat sans utiliser de cacao.
Ahrum Pak, cofondatrice et directrice gĂ©nĂ©rale de Win-Win, explique que lâentreprise souhaite crĂ©er des produits savoureux tout en respectant des critĂšres de durabilitĂ© et dâĂ©thique. Pour ce faire, Win-Win utilise des ingrĂ©dients abondants et Ă faible empreinte carbone comme lâorge britannique et la caroube dâEurope du Sud. Ces ingrĂ©dients permettent de reproduire le goĂ»t, la texture et lâodeur du chocolat traditionnel. La start-up propose trois types de chocolat sans cacao : au lait, lait vĂ©gĂ©tal et noir.
Win-Win bĂ©nĂ©ficie du soutien de PeakBridge, une sociĂ©tĂ© de capital-risque spĂ©cialisĂ©e dans la foodtech, qui a investi 3,3 millions de livres dans lâentreprise. PeakBridge, associĂ©e Ă Edmond de Rothschild Private Equity, se concentre sur des solutions alimentaires durables et a dĂ©jĂ investi dans plusieurs autres start-up innovantes.
La production de cacao, concentrĂ©e en grande partie au Ghana et en CĂŽte dâIvoire, est marquĂ©e par des pratiques non durables, notamment la dĂ©forestation et le travail des enfants. De plus, les prix du cacao ont presque quadruplĂ© en un an en raison des mauvaises rĂ©coltes dues au phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique El Niño.
Dans ce contexte, les alternatives au chocolat Ă base de cacao gagnent en pertinence. Des start-up comme Planet A Foods en Allemagne et Voyage Foods aux Ătats-Unis explorent Ă©galement ce marchĂ©. Voyage Foods, par exemple, a rĂ©cemment levĂ© 52 millions de dollars et signĂ© un accord de distribution avec le gĂ©ant amĂ©ricain du nĂ©goce de matiĂšres premiĂšres Cargill.
Bien que prometteuses, ces alternatives doivent encore surmonter plusieurs dĂ©fis pour sâimposer. Le coĂ»t de dĂ©veloppement est Ă©levĂ© et le succĂšs commercial nâest pas garanti. Nicolas Moeschler, gĂ©rant de portefeuille Ă la banque privĂ©e Oddo BHF Suisse, souligne que ces produits restent pour lâinstant des niches de marchĂ©. Pascal Boll, analyste chez Stifel, estime que, comme pour les substituts Ă la viande et aux produits laitiers, lâadoption Ă grande Ă©chelle des alternatives au cacao sera lente.
Pour que ces alternatives aient un impact significatif, elles doivent ĂȘtre produites en grande quantitĂ© et distribuĂ©es largement. Cela pourrait attirer lâattention de fabricants industriels de chocolat comme Barry Callebaut ou Cargill.
Wired, How Big Dairy Took Over Your TikTok FeedâWith Help From Uncle Sam, 18/05/2024
Un article qui dĂ©crypte la stratĂ©gie de lobbying de lâindustrie laitiĂšre amĂ©ricaine.
Cette derniÚre a par exemple réussi à envahir les réseaux sociaux, notamment TikTok, grùce à une campagne de marketing soutenue par le gouvernement. La tendance des "butter boards" a par exemple été lancée par des influenceurs payés par Dairy Management, une organisation financée par des contributions obligatoires des producteurs laitiers. Des célébrités comme Kelly Ripa et le personnage de McDonald's, Grimace, ont également été mobilisées pour promouvoir les produits laitiers. Cette campagne vise à augmenter la demande de produits laitiers dans un marché en constante évolution.
Les partenariats entre Dairy Management et des chaßnes de restauration rapide comme McDonald's ont permis d'introduire davantage de produits laitiers dans les menus. En conséquence, 80 % des produits McDonald's contiennent désormais des produits laitiers. Cette stratégie vise à soutenir les producteurs laitiers en augmentant la consommation de lait, de crÚme, de beurre et de fromage.
Cependant, malgré ces efforts de promotion, l'industrie laitiÚre fait face à des défis environnementaux importants. Les vaches laitiÚres américaines émettent annuellement des millions de tonnes de méthane, contribuant ainsi de maniÚre significative aux gaz à effet de serre. De plus, la production laitiÚre industrielle nuit aux petites exploitations agricoles, qui peinent à survivre face à la fluctuation des prix et aux coûts croissants.
Certaines initiatives législatives, inspirées du modÚle canadien de gestion de l'offre, pourraient offrir une solution en stabilisant les prix et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Ce modÚle garantit des prix minimums pour les produits laitiers et limite la production afin de maintenir un équilibre entre l'offre et la demande.
CNBC, The lunch rush is dead as Americans live for the weekend, 19/05/2024
Le télétravail et les nouvelles habitudes de consommation des Américains ont profondément transformé le secteur de la restauration. Les déjeuners en semaine ont considérablement diminué, tandis que les dépenses se concentrent désormais sur les soirées et les week-ends. Les données de Square montrent une baisse des transactions de déjeuner en semaine de 3,3 % par rapport à 2019, tandis que les transactions le week-end ont augmenté de 4,2 %.
Les restaurants tentent de s'adapter à cette nouvelle réalité. à Boston, par exemple, les transactions de déjeuner en semaine ont chuté de 10 %, mais les transactions le week-end ont augmenté de 10,3 %. Des établissements comme Aceituna Grill cherchent à attirer les foules du week-end en ouvrant de nouveaux emplacements dans des zones touristiques et en restant ouverts le dimanche.
Cette tendance est Ă©galement visible dans d'autres grandes villes amĂ©ricaines oĂč les habitudes de consommation se concentrent davantage sur les moments de dĂ©tente en dehors des heures de travail. Les bars et restaurants adaptent leurs offres avec des promotions spĂ©ciales pour les happy hours et les brunchs du week-end afin de compenser la baisse des frĂ©quentations en semaine.
Los Angeles Times, The shocking state of the restaurant industry: âWe canât afford to be open. We canât afford to be closed.â, 15/05/2024
Malgré la réouverture post-pandémique, le secteur de la restauration traverse actuellement une période des plus critiques. Entre flambée des coûts, nouvelles réglementations et évolution des habitudes de consommation, la survie de nombre d'établissements, en particulier indépendants, est en jeu.
DĂ©jĂ durement frappĂ©s par les confinements de 2020-2021, de nombreux restaurateurs ont dĂ» faire face Ă de lourdes charges l'an dernier avec le remboursement des prĂȘts contractĂ©s et les loyers impayĂ©s. Ă Los Angeles, l'annĂ©e 2023 fut particuliĂšrement noire avec une vague de fermetures chez des chefs rĂ©putĂ©s comme Nancy Silverton, Walter et Margarita Manzke ou encore Jean-Georges Vongerichten.
Cette année ne s'annonce guÚre plus clémente. L'inflation persistante sur les denrées alimentaires, les ruptures d'approvisionnement et la hausse des coûts de services comme les réparations obligent souvent les patrons à rogner sur les marges, déjà trÚs faibles. Le relÚvement du salaire minimum dans plusieurs villes, dont Los Angeles, pÚse également lourdement sur la masse salariale.
La fin prochaine des suppléments de service, jusqu'ici utilisés pour compenser les rémunérations du personnel en salle et en cuisine, inquiÚte. DÚs le 1er juillet, ces frais annexes seront proscrits, forçant les restaurateurs soit à augmenter leurs prix affichés, soit à revoir leurs modalités d'emploi et avantages sociaux.
Ces changements interviennent alors mĂȘme que les prĂ©fĂ©rences des convives ont Ă©voluĂ©. Nombreux sont ceux qui, ayant investi dans leurs intĂ©rieurs pendant la pandĂ©mie, prĂ©fĂšrent dĂ©sormais rester chez eux, en particulier en soirĂ©e. La rĂ©ticence Ă rĂ©gler l'addition est Ă©galement renforcĂ©e par la hausse des coĂ»ts des voyages, que beaucoup privilĂ©gient Ă la sortie au restaurant.
Face à ces multiples défis, certains font le pari de la diversification pour générer des revenus complémentaires. D'autres persistent dans l'optimisme, à l'image de David LeFevre, chef propriétaire de plusieurs adresses à succÚs, qui annonce l'ouverture prochaine d'un nouveau restaurant malgré un climat des plus incertains.
Car malgré les fermetures en série et les inquiétudes, la restauration demeure une passion pour de nombreux entrepreneurs, déterminés à innover et investir pour continuer à servir une cuisine d'excellence. Un pari risqué mais essentiel pour sauvegarder l'identité culinaire de la cité des Anges et offrir des expériences gustatives uniques dans un environnement économique de plus en plus concurrentiel.
The Guardian, Latin America labels ultra-processed foods. Will the US follow?, 21/05/2024
Depuis 2010, le Mexique a pris les devants en matiĂšre de rĂ©glementation des aliments ultra-transformĂ©s en imposant des Ă©tiquettes dâavertissement nutritionnel sur les emballages. Ce mouvement a Ă©tĂ© suivi par des pays comme lâĂquateur, le Chili, le PĂ©rou, lâUruguay, lâArgentine et la Colombie. Aujourdâhui, une question se pose : les Ătats-Unis suivront-ils cet exemple ?
Dans les marchĂ©s du centre historique de Mexico, les sucreries aux saveurs variĂ©es sont omniprĂ©sentes. Cependant, les emballages de ces produits sont souvent marquĂ©s par des Ă©tiquettes noires indiquant des messages dâavertissement tels que « Calories excessives » ou « Sucres excessifs ». Ces avertissements visent Ă informer les consommateurs des risques associĂ©s Ă une consommation excessive de sucre, de sel et de graisses saturĂ©es, en les incitant Ă rĂ©flĂ©chir avant dâacheter.
La recherche scientifique soutient de plus en plus lâidĂ©e que le degrĂ© de transformation dâun aliment est un facteur crucial Ă prendre en compte. Les aliments ultra-transformĂ©s, riches en sucres, graisses et additifs, reprĂ©sentent une part croissante de lâalimentation en AmĂ©rique latine. Selon des Ă©tudes, entre 20 % et 30 % des calories consommĂ©es par les Latino-AmĂ©ricains proviennent de ces produits, un chiffre pouvant atteindre 60 % dans certains pays dĂ©veloppĂ©s comme les Ătats-Unis.
Les Ă©tiquettes dâavertissement nutritionnel se sont avĂ©rĂ©es efficaces. Des Ă©tudes menĂ©es par des chercheurs brĂ©siliens montrent que ces labels contribuent Ă une meilleure prise de conscience des consommateurs concernant la qualitĂ© des aliments quâils achĂštent. En rĂ©ponse Ă cette tendance, dâautres pays pourraient envisager de suivre cet exemple pour lutter contre les problĂšmes de santĂ© liĂ©s Ă la consommation excessive dâaliments ultra-transformĂ©s.
Alors que les Ătats-Unis observent les rĂ©sultats de ces initiatives en AmĂ©rique latine, la question de lâadoption de mesures similaires reste en suspens. LâintĂ©gration de telles pratiques pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les maladies liĂ©es Ă lâalimentation et promouvoir une meilleure santĂ© publique.
The Guardian, The US food industry has long buried the truth about their products. Is that coming to an end?, 20/05/2024
Alors que plus d'une douzaine de pays exigent dĂ©jĂ des entreprises d'imprimer des logos avertissant les consommateurs sur la teneur en sucre, sel, graisses saturĂ©es ou calories, les Ătats-Unis n'imposent pour l'instant aucune information de ce type en sur les emballages. Mais la donne pourrait changer dĂšs 2027 avec l'arrivĂ©e potentielle d'un nouvel Ă©tiquetage dĂ©veloppĂ© par la Food and Drug Administration (FDA).
L'agence évalue actuellement différents modÚles d'étiquettes, du systÚme de code couleurs vert/rouge inspiré de l'Europe aux avertissements noirs de type "stop" adoptés au Chili. L'objectif étant de trouver le meilleur compromis entre une information claire pour le consommateur et le respect des lois sur la liberté d'expression commerciale.
Ce débat intervient alors que les preuves des impacts néfastes des aliments ultra-transformés sur la santé s'accumulent, faisant monter la pression pour en réglementer la consommation. Composés de substances extraites et restructurées industriellement, ces produits représentent désormais 73% de l'approvisionnement alimentaire américain et fournissent plus de 60% des calories quotidiennes d'un adulte moyen.
Malgré l'opposition féroce de l'industrie alimentaire, qui s'inspire des tactiques dilatoires de l'industrie du tabac, la FDA maintient le cap et prévoit de publier une premiÚre proposition réglementaire en juin 2024. S'ensuivra une période de consultation publique et de probables poursuites judiciaires de la part des entreprises, qui pourraient encore ralentir le déploiement de ce nouvel étiquetage obligatoire.
Au-delà de la question des nutriments préoccupants comme le sucre ou le sel, certains experts militent pour aller plus loin en mentionnant aussi le caractÚre ultra-transformé des aliments. Une perspective que la FDA pourrait toutefois juger trop polémique au regard de ses critÚres d'évaluation "produit" plutÎt que "processus".
Une autre piste résiderait dans l'intégration des aliments ultra-transformés dans les prochaines recommandations diététiques américaines de 2025. Mais l'indépendance de l'instance qui les élabore par rapport à l'industrie agroalimentaire soulÚve des interrogations.
Eater, The Worldâs Shave Ice Styles, Explained, 21/05/2024
Du Japon aux Caraïbes en passant par l'Asie du Sud-Est, les glaces à la neige ou "shave ice" restent une tradition estivale incontournable. DerriÚre cette appellation générique se cachent moult spécialités locales aux textures et garnitures variées.
L'un des plus célÚbres représentants reste le kakigori japonais, dégusté dÚs le XIe siÚcle par la noblesse avant de gagner les rues. Sa fine neige est recouverte de sirops parfumés comme le melon, la fraise ou le matcha.
Ă HawaĂŻ, c'est le mĂȘme procĂ©dĂ© qui donne naissance au "shave ice" local, mais avec des saveurs plus sucrĂ©es (framboise, bubble-gum...) agrĂ©mentĂ©es d'une boule de glace pilĂ©e. Sans oublier les halos-halos des Philippines Ă la multiplicitĂ© d'Ă©tages glacĂ©s multicolores.
En Corée, on mise plutÎt sur les patbingsus, des montagnes de glace nappées de lait condensé, pùte de haricots rouges ou gùteaux de riz. Quant au bao bing, spécialité taïwanaise, il se distingue par ses copeaux de glace sÚche, parsemés de toppings tels que fruits, mochis ou gelée d'herbes.
Le Moyen-Orient a Ă©galement ses dĂ©lices locaux, Ă l'instar du faloudeh iranien oĂč la glace rosĂ©e s'entremĂȘle de fines nouilles translucides.
Ces douceurs glacées se déclinent aussi en Amérique latine, avec le raspado mexicain à la glace artisanalement rùpée et les piraguas aux sirops naturels de Porto Rico.
Aux Ătats-Unis, si les snow cones dominent avec leur glace pilĂ©e arrosĂ©e de sirop artificiel, on assiste Ă une renaissance artisanale du genre, des granitas italiennes aux sno-balls de La Nouvelle-OrlĂ©ans, en passant par la "water ice" de Philadelphie.
Un tour du monde sucré et rafraßchissant qui montre à quel point ces glaces sont un art universel, aux multiples identités patrimoniales à découvrir. De New York à San Francisco, les adresses branchées qui revisitent ces classiques avec des parfums originaux ou des garnitures décalées fleurissent. Loin des produits industriels standardisés, ces douceurs artisanales font la part belle aux saveurs locales, fruités mûres ou épices subtiles. Une tendance qui célÚbre les racines de ces glaces populaires, en phase avec notre soif de traditions gustatives authentiques pour un été des plus frais.
Inc, John Mackey's 'The Whole Story' Offers Lessons From Whole Foods' Launch Through Amazon's $13.7 Billion Acquisition, 21/05/2024
John Mackey, co-fondateur de Whole Foods, partage son expĂ©rience et les leçons apprises au cours des 45 annĂ©es de leadership de la cĂ©lĂšbre chaĂźne de supermarchĂ©s dans son nouveau livre, âThe Whole Storyâ. Ce rĂ©cit couvre lâĂ©volution de lâentreprise, depuis son lancement jusquâĂ son acquisition par Amazon pour 13,7 milliards de dollars.
Whole Foods, reconnu pour son engagement envers des produits naturels et biologiques, a rĂ©volutionnĂ© le secteur de lâalimentation en promouvant des standards Ă©levĂ©s de qualitĂ© et de durabilitĂ©. Mackey revient sur les moments clĂ©s de lâhistoire de lâentreprise, offrant des insights prĂ©cieux sur la gestion, lâinnovation et la croissance.
Le livre se concentre non seulement sur les succĂšs, mais aussi sur les dĂ©fis rencontrĂ©s. Mackey aborde les stratĂ©gies mises en place pour surmonter les obstacles, maintenir la culture dâentreprise et naviguer dans un marchĂ© en constante Ă©volution. Il partage Ă©galement des anecdotes personnelles et des rĂ©flexions sur les valeurs qui ont guidĂ© Whole Foods Ă travers les dĂ©cennies.
La vente Ă Amazon en 2017 marque un tournant significatif dans lâhistoire de Whole Foods. Mackey dĂ©crit les nĂ©gociations et les implications de cette acquisition, qui a permis Ă lâentreprise de bĂ©nĂ©ficier des vastes ressources et de lâinfrastructure technologique dâAmazon, tout en conservant son identitĂ© distincte et son engagement envers la qualitĂ©.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey