đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-18
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Challenges, Alexis Muñoz : lâobsession de lâhuile dâolive, 18/05/2024
Les Ăchos, Grande distribution : la rĂ©invention ou le dĂ©clin, 13/05/2024
Food Dive, The Ozempic effect is real: Study zeroes in on GLP-1 usersâ food needs, 08/05/2024
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Libération, Maraßchage : en France, les légumes asiatiques ont le champ en poupe, 11/05/2024
La cuisine asiatique continue Ă avoir du succĂšs en France, favorisĂ©e notamment par la vague culturelle sud-corĂ©enne. Dans ce contexte, la production locale de lĂ©gumes asiatiques vise Ă offrir des alternatives durables aux produits importĂ©s, souvent suremballĂ©s et Ă forte empreinte carbone. Cette tendance est illustrĂ©e par des producteurs comme Masato Fujisaki Ă Blois, qui cultive des lĂ©gumes tels que le chou chinois, le mizuna, et les chrysanthĂšmes comestibles ou des agrumes comme le yuzu et la mandarine satsuma, adaptĂ©s au climat tempĂ©rĂ© de la rĂ©gion. Les lĂ©gumes bio de Masato Fujisaki attirent une clientĂšle curieuse de nouvelles expĂ©riences, ce qui facilite lâintroduction de ces lĂ©gumes rares sur le marchĂ© français sans augmentation excessive des prix.
Le phĂ©nomĂšne nâest pas isolĂ©. En plus des lĂ©gumes, dâautres savoir-faire asiatiques sâimplantent en France. Par exemple, la production de garum par Thierry Bouvet en Loire, la fabrication de tofu par JĂ©rĂŽme Gang Ă Paris, ou encore la culture de shiitakĂ©s selon des mĂ©thodes traditionnelles par Marco Demacon dans les Vosges.
Cette tendance attire Ă©galement lâattention des chefs Ă©toilĂ©s qui intĂšgrent ces produits dans leurs menus, valorisant ainsi les circuits courts et les initiatives Ă©coresponsables. Anthony Maubert du restaurant Assa Ă Blois et Christophe Hay du restaurant Fleur de Loire en sont des exemples notables.
MalgrĂ© lâenthousiasme de certains, cette tendance reste marginale et suscite des scepticismes. Pour Kazuyuki Tanaka, chef du restaurant Racine Ă Reims, il est difficile de reproduire en France certains produits asiatiques avec la mĂȘme authenticitĂ©. Julie HamaĂŻde de KoĂŻ souligne la difficultĂ© de rivaliser avec les gĂ©ants de lâimport, bien que des initiatives comme lâe-shop Kin Epicerie montrent que la revalorisation des produits asiatiques made in France est possible.
Challenges, Alexis Muñoz : lâobsession de lâhuile dâolive, 18/05/2024
Alexis Muñoz a Ă©tĂ© initiĂ© Ă lâhuile dâolive par sa grand-mĂšre andalouse. Depuis 2010, il parcourt les oliveraies du Liban, dâEspagne et dâItalie, maĂźtrisant toute la chaĂźne de production. CrĂ©ateur des huiles 18:1 il sâest donnĂ© pour objectif de reconstruire une filiĂšre olĂ©icole en Occitanie. Son programme Nectar, conçu avec la sociĂ©tĂ© Avelana, ambitionne de rendre la France moins dĂ©pendante des importations dâhuile dâolive. Actuellement, la production nationale ne couvre en effet que 4% de la consommation.
Imaginez un domaine Ă Roullens, prĂšs de Carcassonne, oĂč se mĂȘlent chĂȘnes, cĂšdres du Liban, pins dâAlep, et maintenant, oliviers. Sur 150 hectares, dont 100 dĂ©diĂ©s Ă lâolĂ©iculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice, Alexis Muñoz plante des oliviers, crĂ©ant un Ă©cosystĂšme avec des haies, nichoirs, mares et bientĂŽt un moulin. Le domaine de Baudrigue, au passĂ© tumultueux, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, a Ă©tĂ© revitalisĂ© et il a fallu reconfigurer et dĂ©polluer le terrain avant de le vĂ©gĂ©taliser et de prĂ©parer les parcelles pour lâolĂ©iculture.
Ses huiles 18:1, monovariĂ©tales et bio, sont rĂ©putĂ©es pour leurs arĂŽmes distincts. FabriquĂ©es en France et en Andalousie, elles ne suivent pas les appellations traditionnelles, Alexis Muñoz prĂ©fĂ©rant crĂ©er des huiles avec une typicitĂ© unique. Depuis 2014, sa production est passĂ©e de 18 000 Ă 150 000 litres par an. DistribuĂ©es dans 500 magasins et en ligne, ses huiles sont conditionnĂ©es en bidons pour prĂ©server leur qualitĂ©. Les chefs Ă©toilĂ©s comme Guy Savoy et Anne-Sophie Pic furent ses premiers clients, conquis par la qualitĂ© de ses huiles. Aujourdâhui, ses produits sont prĂ©sents Ă lâinternational, mais la demande dĂ©passe lâoffre, Muñoz peinant Ă satisfaire tous ses clients.
Son objectif est clair : dĂ©mocratiser lâexcellence de lâhuile dâolive tout en recrĂ©ant une filiĂšre olĂ©icole en Occitanie, avec des premiĂšres rĂ©coltes prĂ©vues pour lâautomne 2026. Un projet de vie pour cet Ă©laĂŻologue passionnĂ©.
Le Figaro, L'arme des calissons d'Aix pour contrer la menace chinoise, 12/05/2024
Les fabricants de calissons dâAix se mobilisent pour obtenir une Indication GĂ©ographique ProtĂ©gĂ©e afin de protĂ©ger leur cĂ©lĂšbre confiserie provençale. Cette initiative fait suite Ă la dĂ©couverte en 2016 que la marque âCalisson dâAixâ avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e en Chine, dĂ©clenchant une rĂ©action immĂ©diate de la part des producteurs locaux.
Le calisson dâAix, avec son glaçage blanc et son mĂ©lange dâamandes et de fruits confits, est une spĂ©cialitĂ© emblĂ©matique dâAix-en-Provence. Cependant, il nâĂ©tait protĂ©gĂ© par aucune appellation officielle. La tentative chinoise dâappropriation a incitĂ© les fabricants Ă unir leurs forces pour Ă©laborer un cahier des charges prĂ©cis, dĂ©finissant notamment la forme, la taille et la composition du calisson.
En mars 2023, la demande dâIGP pour les calissons dâAix a Ă©tĂ© officiellement dĂ©posĂ©e. Depuis, plusieurs inspections et rĂ©unions ont eu lieu pour finaliser le dossier. Les fabricants attendent maintenant la dĂ©cision de la commission nationale, prĂ©vue dâici la fin de lâannĂ©e ou dĂ©but 2025.
Lâobtention de lâIGP permettrait de protĂ©ger ce savoir-faire local et de garantir lâauthenticitĂ© des calissons dâAix. Selon le ministĂšre de lâAgriculture, la France compte actuellement 260 produits sous IGP, et les calissons dâAix pourraient bientĂŽt rejoindre cette liste prestigieuse.
Madame Figaro, Olivier Roellinger : «On constate que deux générations de parents ont zappé l'éducation alimentaire», 12/05/2024
Le chef Olivier Roellinger, ambassadeur du bien-manger, milite pour une transformation radicale de la restauration scolaire en France. Connu pour son engagement en faveur dâune alimentation saine et durable, il soutient une nouvelle approche des cantines scolaires, basĂ©e sur le local et le fait maison.
Ancien pensionnaire, Olivier Roellinger se souvient des repas insipides des cantines de son enfance. DĂ©sireux de changer les choses, il a dâabord collaborĂ© avec des grands groupes pour amĂ©liorer la qualitĂ© des repas, mais les efforts ont souvent Ă©tĂ© entravĂ©s par des intĂ©rĂȘts financiers. DĂ©sormais, il prĂŽne un retour aux cantines locales et au fait maison, les municipalitĂ©s devant reprendre le contrĂŽle pour garantir des repas de qualitĂ©.
Pour lui, le choix du bio et des circuits courts est essentiel. Il explique que cela améliore la santé des enfants et de la planÚte mais que cela soutient aussi les agriculteurs locaux. La nourriture industrielle, largement répandue dans les cantines, a, selon lui, des effets dévastateurs tant sur la santé publique que sur le patrimoine culinaire.
Il souligne Ă©galement lâimportance de redonner du sens au travail des agents de cantine. Passer dâune simple rĂ©chauffe de plats industriels Ă la prĂ©paration de repas frais et locaux pourrait redonner une vraie valeur Ă leur travail, tout en amĂ©liorant la qualitĂ© des repas servis.
Il cite des initiatives réussies comme celle du collectif Les Pieds dans le plat, qui aide les cantines à adopter une alimentation saine et durable. En Dordogne, par exemple, les cantines formées par ce collectif utilisent des produits frais et locaux, réduisant ainsi les coûts et les déchets alimentaires.
Enfin, il insiste sur lâimpact Ă©ducatif des cantines. Les enfants peuvent influencer positivement leurs parents en racontant leurs bonnes expĂ©riences Ă la cantine, contribuant ainsi Ă une meilleure Ă©ducation alimentaire. Face Ă lâurgence sanitaire posĂ©e par la malbouffe, il appelle Ă une mobilisation gĂ©nĂ©rale pour intĂ©grer le plaisir et la qualitĂ© dans lâalimentation scolaire, faisant de lâalimentation un terrain de concorde et un levier pour sauver la planĂšte.
Les Ăchos, Grande distribution : la rĂ©invention ou le dĂ©clin, 13/05/2024
La grande distribution en France est en pleine mutation, avec un modĂšle Ă©conomique en pleine transformation qui suscite des inquiĂ©tudes parmi les syndicats. Chez Carrefour, la pratique de la location-gĂ©rance et de la franchise gagne du terrain, transformant profondĂ©ment le paysage des hypermarchĂ©s et supermarchĂ©s de lâenseigne.
Le cas de Ludovic Matagne, responsable du rayon multimĂ©dia de lâhypermarchĂ© Carrefour de Maubeuge, illustre cette tendance. Le 1er fĂ©vrier, lui et ses 200 collĂšgues ont changĂ© dâemployeur lorsque leur magasin a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă un locataire-gĂ©rant. Cette rĂ©organisation a conduit Ă une rĂ©duction des effectifs et Ă une augmentation de la charge de travail pour les salariĂ©s restants. Isabelle Martins, employĂ©e dans un Carrefour dâAnglet, a vu sa rĂ©munĂ©ration baisser de 200 euros par mois aprĂšs une pĂ©riode de transition de 15 mois.
En 2023, 78 % des supermarchĂ©s Carrefour et 35 % de ses hypermarchĂ©s Ă©taient gĂ©rĂ©s sous ces nouveaux rĂ©gimes. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a fait de cette stratĂ©gie un axe majeur, avec pour objectif dâatteindre 60 % des hypermarchĂ©s en location-gĂ©rance Ă terme. Cette Ă©volution a permis Ă la CFDT de gagner en visibilitĂ© en attaquant Carrefour en justice, affirmant que les salariĂ©s subissent un prĂ©judice financier significatif en raison de la perte des avantages de participation aux rĂ©sultats et dâintĂ©ressement.
Face Ă cette situation, dâautres acteurs de la grande distribution, comme Auchan et Casino, adoptent des stratĂ©gies similaires pour gagner en flexibilitĂ©. JĂ©rĂŽme Nanty, DRH de Carrefour, dĂ©fend cette approche comme une nĂ©cessitĂ© pour rester compĂ©titif et sauver des magasins en difficultĂ©. Il assure que des mesures ont Ă©tĂ© prises pour rĂ©duire lâimpact sur les salariĂ©s, notamment par le maintien de certaines conditions pendant 15 mois et la prĂ©servation de la couverture santĂ© et des tickets-restaurant.
Cependant, les nouveaux employĂ©s des magasins franchisĂ©s ou en location-gĂ©rance ne bĂ©nĂ©ficient pas des mĂȘmes avantages, ce qui creuse lâĂ©cart avec des enseignes comme Leclerc et IntermarchĂ©, oĂč les coĂ»ts salariaux sont plus faibles. Cette transformation est perçue par certains comme un moyen de « nettoyer le bilan » de Carrefour, en se dĂ©barrassant des actifs peu rentables tout en conservant des revenus sous forme de loyers et de redevances.
En Belgique, le passage des magasins Delhaize Ă la franchise a montrĂ© que cette transition peut aussi avoir des effets positifs sur la dynamique dâĂ©quipe et la productivitĂ©. En France, certains locataires-gĂ©rants voient dans cette Ă©volution une opportunitĂ© de redonner du dynamisme Ă des magasins autrefois peu performants.
La grande distribution française se trouve Ă un point critique, oĂč lâadaptation Ă un environnement de marchĂ© local et la flexibilitĂ© sont devenues essentielles pour survivre. Pour les grands groupes comme Carrefour, le dĂ©fi est de prouver que leur structure centralisĂ©e peut encore offrir une valeur ajoutĂ©e dans ce nouveau paysage Ă©conomique.
Les Ăchos, Les amateurs de sauce Sriracha menacĂ©s de pĂ©nurie ?, 10/05/2024
Les amateurs de plats Ă©picĂ©s vont devoir faire face Ă une pĂ©nurie de sauce Sriracha. Huy Fong Foods, principal producteur de cette cĂ©lĂšbre sauce thaĂŻlandaise, arrĂȘte sa production jusquâen septembre en raison de problĂšmes dâapprovisionnement en piments rouges. Lâentreprise a informĂ© ses distributeurs que les piments Ă©taient « trop verts », affectant ainsi la couleur du produit. Toutes les commandes passĂ©es aprĂšs le 6 mai ont Ă©tĂ© annulĂ©es, et la production ne reprendra quâavec la nouvelle rĂ©colte.
Les difficultĂ©s dâapprovisionnement de Huy Fong Foods pourraient ĂȘtre liĂ©es Ă ses fournisseurs de piments au Mexique, selon Stephanie Walker, professeure Ă lâUniversitĂ© dâEtat du Nouveau-Mexique. En 2017, Huy Fong Foods sâĂ©tait sĂ©parĂ©e de son fournisseur historique, Underwood Ranches, aprĂšs prĂšs de 30 ans de collaboration. Ce dernier produit dĂ©sormais sa propre version de la sauce Sriracha, ce qui pourrait lui profiter en pĂ©riode de pĂ©nurie.
Les concurrents de Huy Fong Foods, comme McIlhenny Company, fabricant de la sauce Tabasco, se positionnent Ă©galement pour rĂ©pondre Ă la demande. McIlhenny a mĂȘme lancĂ© un site web permettant aux consommateurs de localiser les points de vente de sa sauce Sriracha.
Cette interruption de production est un coup dur pour les amateurs de cette sauce emblĂ©matique, reconnaissable Ă son bouchon vert et sa bouteille ornĂ©e dâun coq. La situation met en lumiĂšre les dĂ©fis de la chaĂźne dâapprovisionnement dans lâindustrie alimentaire, particuliĂšrement en pĂ©riode de perturbations climatiques et Ă©conomiques.
Sciences et Avenir, Cantines scolaires : à Rio, la malbouffe est interdite dans les écoles, 04/05/2024
Ă Rio de Janeiro, la municipalitĂ© a pris une dĂ©cision radicale pour lutter contre lâobĂ©sitĂ© infantile : les aliments ultra-transformĂ©s sont dĂ©sormais bannis des cantines scolaires, tant publiques que privĂ©es. Les Ă©lĂšves se voient proposer des repas sains, tels que du poulet aux pommes de terre, de la salade de carottes et de chou, et de la pastĂšque en dessert.
Cette initiative vise Ă combattre une Ă©pidĂ©mie prĂ©occupante. PrĂšs dâun tiers des jeunes BrĂ©siliens souffrent de surpoids ou dâobĂ©sitĂ©, selon lâInstitut Desiderata. Une Ă©tude de cette ONG rĂ©vĂšle que 80 % des 5-19 ans consomment au moins un aliment ultra-transformĂ© par jour. Marluce Fortunato, responsable des politiques de nutrition Ă la mairie de Rio, souligne que cette crise touche la santĂ© et lâapprentissage des enfants.
Lâinterdiction des aliments ultra-transformĂ©s, riches en additifs et souvent bon marchĂ©, pose nĂ©anmoins des dĂ©fis. Ces produits âvicent le palaisâ et sont plus accessibles financiĂšrement. Le pĂ©diatre Daniel Becker observe un phĂ©nomĂšne dâobĂ©sitĂ© couplĂ©e Ă des carences nutritionnelles, et souligne que ces produits sont responsables de 70 % des maladies chroniques mondiales.
Pour encourager de bonnes habitudes alimentaires, les cantines scolaires rĂ©introduisent des fruits et lĂ©gumes tropicaux oubliĂ©s, comme lâigname et le gombo. Les enfants redĂ©couvrent des aliments sains, mĂȘme si, Ă la maison, ils sont encore exposĂ©s Ă la malbouffe. Un parent a mĂȘme protestĂ© en raison du coĂ»t et du temps de prĂ©paration des jus de fruits naturels que son enfant rĂ©clamait aprĂšs les avoir dĂ©couverts Ă lâĂ©cole.
Vera Lucia Perreira, une habitante de Rio, a dĂ©cidĂ© de cuisiner des lĂ©gumes bio pour sa petite-fille, participant au projet Favela Organica. Ce programme de sensibilisation, fondĂ© par Regina Tchelly, enseigne aux familles des favelas Ă cuisiner sainement. Les enfants y apprennent Ă prĂ©parer des plats comme les âĆufs de Barbie,â des Ćufs durs teints au jus de betterave.
Cette initiative locale sâaccompagne dâappels nationaux pour une alimentation plus saine. Une campagne publicitaire et une pĂ©tition demandent au gouvernement de surtaxer les aliments ultra-transformĂ©s et dâutiliser les recettes pour rendre les aliments sains plus abordables. Rio de Janeiro espĂšre ainsi inspirer dâautres rĂ©gions Ă adopter des mesures similaires pour lutter contre lâobĂ©sitĂ© infantile et promouvoir une alimentation saine.
Le Figaro, Pourquoi la France, premiĂšre exportatrice mondiale de pommes de terre, importe ses frites et ses chips, 14/05/2024
Bien que la France produise 6 millions de tonnes de pommes de terre par an, elle dĂ©pend de ses voisins pour les produits transformĂ©s. Un rĂ©cent rapport parlementaire indique que la France importe cinq fois plus de chips quâelle nâen exporte, et plus de 50 % des frites et purĂ©es consommĂ©es proviennent de Belgique et des Pays-Bas.
Les pays nordiques, notamment les Pays-Bas et la Belgique, ont développé un écosystÚme compétitif pour la transformation de la pomme de terre grùce à des subventions gouvernementales et des coûts de production réduits. Les usines belges, parfois situées à moins de 10 kilomÚtres de la frontiÚre française, bénéficient également de dispositifs administratifs plus légers.
Cette situation impacte la filiÚre française, qui doit fournir des tubercules de qualité pour saturer les usines belges. Sur les 3,5 millions de tonnes de pommes de terre exportées, 1,8 million sont destinées à la Belgique. La pression pour maintenir la souveraineté alimentaire et répondre à la demande croissante de produits locaux est forte.
Pourtant, des signes dâamĂ©lioration apparaissent. McCain a annoncĂ© un investissement de 350 millions dâeuros sur cinq ans en France. Dâautres industriels belges, comme Agristo, Ecofrost et Clarebout Potatoes, ont Ă©galement investi dans des usines françaises. Le rachat de Mousline par FnB Private Equity, qui prĂ©voit dâinvestir entre 13 et 20 millions dâeuros pour augmenter la production, est un autre signe positif.
Ces investissements visent Ă doubler la capacitĂ© productive de la France dâici 2030 et Ă rĂ©duire le dĂ©ficit commercial de la transformation des pommes de terre. En 2023, le dĂ©ficit en volume est passĂ© de 370 000 tonnes en 2019 Ă 282 000 tonnes, bien que le dĂ©ficit en valeur continue de se creuser.
Le Monde, Comment le monde agricole sâest peu Ă peu fragmentĂ©, 16/05/2024
Les derniÚres décennies ont vu un bouleversement radical du secteur agricole français, avec une diminution notable des fermes familiales au profit de grandes exploitations spécialisées. Ce phénomÚne a entraßné une augmentation des inégalités de revenus parmi les agriculteurs.
En 1972, la ferme laitiĂšre des Bertrand en Haute-Savoie est exploitĂ©e par trois frĂšres cĂ©libataires et leur pĂšre ĂągĂ©. En 1997, faute dâhĂ©ritiers directs, le neveu Patrick et sa femme HĂ©lĂšne reprennent lâexploitation, introduisant des machines agricoles. En 2022, la famille investit dans des robots de traite, refusant de recruter des salariĂ©s. Cette transformation, capturĂ©e dans le documentaire La Ferme des Bertrand de Gilles Perret, illustre les profondes mutations du monde rural sur un demi-siĂšcle.
Depuis 1982, lâemploi agricole a Ă©tĂ© divisĂ© par trois, reprĂ©sentant seulement 2,7 % de lâemploi total en 2022, contre 7,5 % en 1982. Les agriculteurs, de plus en plus ĂągĂ©s, sont confrontĂ©s Ă des dĂ©fis de transmission. Un quart des chefs dâexploitation ont plus de 60 ans, et beaucoup nâont pas de successeurs dĂ©signĂ©s. Dâici Ă 2030, la moitiĂ© des agriculteurs atteindront lâĂąge de la retraite.
Entre 2000 et 2016, le nombre de fermes Ă main-dâĆuvre familiale a diminuĂ© de 40 %, obligeant les agriculteurs Ă recruter des salariĂ©s. Le salariat reprĂ©sente aujourdâhui environ un tiers des effectifs agricoles, avec une prĂ©pondĂ©rance de contrats temporaires. Cette main-dâĆuvre est souvent prĂ©carisĂ©e et travaille dans des conditions difficiles.
Le nombre dâexploitations a chutĂ©, passant de 1,7 million en 1970 Ă 380 000 en 2022, avec une superficie moyenne en augmentation. Les fermes de plus de 100 hectares se multiplient, et la spĂ©cialisation des exploitations devient la norme. ParallĂšlement, les fermes en polyculture-Ă©levage se rarĂ©fient, reprĂ©sentant seulement une exploitation sur dix en 2020.
Lâagrandissement des exploitations et leur spĂ©cialisation ont creusĂ© les inĂ©galitĂ©s de revenus. En 2021, le niveau de vie mĂ©dian des mĂ©nages agricoles Ă©tait proche de celui de la population gĂ©nĂ©rale, mais certains segments, comme les maraĂźchers, restent particuliĂšrement vulnĂ©rables. Les viticulteurs et exploitants en grandes cultures, en revanche, affichent des niveaux de vie plus Ă©levĂ©s.
Le coĂ»t croissant des terres et des Ă©quipements rend la transmission des fermes de plus en plus difficile. Les jeunes gĂ©nĂ©rations, attirĂ©es par lâagroĂ©cologie et les petites exploitations, peinent Ă racheter des fermes hautement capitalisĂ©es.
Aujourdâhui, lâagriculture française se divise en trois pĂŽles : les grandes exploitations ressemblant Ă des firmes, les micro-exploitations de niche, et les fermes familiales traditionnelles. Lâavenir de ces derniĂšres reste incertain face aux dĂ©fis Ă©conomiques et sociĂ©taux actuels.
Le Figaro, La Poste commercialise un timbre Ă lâodeur de baguette, «symbole de la gastronomie» française, 17/05/2024
La Poste a annoncĂ© cette semaine la commercialisation dâun timbre inĂ©dit Ă lâeffigie et Ă lâodeur de la baguette de pain, symbole emblĂ©matique de la gastronomie française. Le lancement coĂŻncide avec la Saint-HonorĂ©, fĂȘte du patron des boulangers. Ce timbre, imprimĂ© Ă Boulazac en Dordogne, arbore la baguette enroulĂ©e dâun ruban bleu, blanc et rouge.
Lâinitiative vise Ă rendre hommage Ă ce âjoyau de notre culture,â inscrit au patrimoine immatĂ©riel de lâUnesco depuis novembre 2022. La Poste souligne lâimportance de la baguette dans les pratiques quotidiennes des Français, avec douze millions de consommateurs se rendant chaque jour Ă leur boulangerie pour acheter lâune des six milliards de baguettes confectionnĂ©es annuellement.
Le timbre possĂšde Ă©galement une particularitĂ© olfactive. Pour sentir lâodeur de pain frais, il suffit de frotter le timbre. Damien Lavaud, imprimeur Ă Philaposte, explique que lâodeur est âencapsulĂ©eâ dans des microcapsules qui se brisent lorsquâon frotte le timbre, libĂ©rant ainsi lâarĂŽme. Cette technologie a Ă©tĂ© utilisĂ©e auparavant pour des timbres aux senteurs de cafĂ©, lavande, gazon et chocolat.
BBC, Why France is finding vegan croissants hard to stomach, 05/05/2024
Rodolphe Landemaine, propriĂ©taire de cinq boulangeries parisiennes, propose une offre sans produits laitiers. Cependant, il Ă©vite soigneusement le terme âvĂ©ganâ, trop militant pour beaucoup de Français. Il espĂšre que ses clients apprĂ©cieront ses crĂ©ations avant de dĂ©couvrir quâelles ne contiennent ni beurre ni Ćufs.
Dans un contexte de changements sociaux et environnementaux, la rĂ©sistance Ă ces innovations culinaires reflĂšte des prĂ©occupations plus larges. Les agriculteurs, comme Sophie Lenaerts prĂšs dâAmiens, luttent contre les importations de produits bon marchĂ© et les contraintes du systĂšme agricole europĂ©en. Elle estime que les croissants vĂ©gans illustrent une dĂ©rive industrielle qui menace lâagriculture locale et le patrimoine français.
Le succĂšs croissant de Landemaine, avec de nouvelles boulangeries prĂ©vues Ă Bordeaux, Lyon et Rennes, montre un intĂ©rĂȘt grandissant pour les alternatives vĂ©ganes. MalgrĂ© une Ă©volution lente, les entreprises alimentaires françaises commencent Ă sâadapter Ă cette demande croissante, notamment en raison du coĂ»t Ă©levĂ© du beurre.
Food Dive, The Ozempic effect is real: Study zeroes in on GLP-1 usersâ food needs, 08/05/2024
Les besoins alimentaires des personnes prenant des médicaments anti-obésité tels que Ozempic, Wegovy et Zepbound sont en pleine mutation, selon une étude récente menée par le cabinet Mattson, spécialiste en innovation alimentaire. Cette étude révÚle que ces médicaments modifient fondamentalement les habitudes alimentaires des consommateurs, qui recherchent désormais des aliments riches en protéines, en portions plus petites et aidant à maintenir une bonne hydratation.
Les mĂ©dicaments GLP-1, tels que Ozempic, agissent en ralentissant le transit des aliments dans le corps, ce qui rĂ©duit la consommation alimentaire et prolonge la sensation de satiĂ©tĂ©. En consĂ©quence, les portions et la teneur calorique des aliments traditionnels peuvent ĂȘtre trop importantes pour ces individus, provoquant un inconfort notable en cas de suralimentation, explique Barb Stuckey, directrice de lâinnovation et du marketing chez Mattson.
LâĂ©tude de Mattson indique Ă©galement que les utilisateurs de ces mĂ©dicaments consomment moins de repas et de collations, tout en augmentant leur consommation dâaliments riches en protĂ©ines, de fruits, de lĂ©gumes et de lĂ©gumineuses. Ils ont Ă©galement tendance Ă boire plus dâeau et moins de boissons sucrĂ©es et alcoolisĂ©es. Les effets secondaires gastro-intestinaux de ces mĂ©dicaments incitent certains utilisateurs Ă Ă©viter les restaurants et Ă apprĂ©cier moins la nourriture.
Les startups alimentaires ont une opportunité unique de répondre à ces besoins spécifiques. Les produits qui pourraient séduire cette nouvelle clientÚle incluent des portions pré-dosées de poulet grillé, des yaourts grecs, des sucettes glacées enrichies en électrolytes et des mini repas. Selon Mattson, les entreprises qui comprendront véritablement les besoins de ces consommateurs et offriront des produits savoureux et bien positionnés réussiront.
Alors que jusquâĂ 15 millions dâAmĂ©ricains pourraient utiliser ces mĂ©dicaments dâici 2030, soit environ 13 % de la population, cette tendance reprĂ©sente un marchĂ© en croissance que les industries alimentaires et des boissons doivent absolument comprendre et intĂ©grer.
The Wall Street Journal, Chicken Wings Are the New Inflation Hedge, 12/05/2024
Le poulet revient en force sur les tables amĂ©ricaines, avec une augmentation des ventes de 3 % sur lâannĂ©e se terminant le 21 avril, selon Circana. Face Ă la hausse des prix du bĆuf, les consommateurs optent pour des ailes de poulet dans les fast-foods et des tenders surgelĂ©s dans les supermarchĂ©s. Tyson Foods et Pilgrimâs Pride en profitent, enregistrant des profits plus Ă©levĂ©s grĂące Ă une demande croissante et Ă une baisse des coĂ»ts des aliments pour animaux.
Fabio Sandri de Pilgrimâs Pride observe que les consommateurs optent pour des plats de poulet moins chers dans les restaurants, ce qui a permis une hausse de 6 % des ventes de fast-foods pour Pilgrimâs au dernier trimestre. Chick-fil-A a vu ses ventes augmenter de 10 % en 2023, malgrĂ© sa fermeture le dimanche, tandis que Wingstop a enregistrĂ© une hausse de 21,6 % des ventes nationales Ă magasins comparables.
Tyson a rĂ©duit ses coĂ»ts en fermant six usines de volaille et en rĂ©introduisant certains antibiotiques. Lâentreprise a Ă©conomisĂ© environ 190 millions de dollars grĂące Ă la baisse des prix des grains, notamment du maĂŻs et du soja, qui ont chutĂ© respectivement de 20 % et 15 % au cours des 12 derniers mois. Toutefois, les prix de gros du poulet augmentent en raison de la demande croissante et des stocks en baisse. Le prix des poitrines de poulet dĂ©sossĂ©es a augmentĂ© de 30 % et celui des ailes a plus que doublĂ©.
Les dirigeants de Tyson et Pilgrimâs doutent dâatteindre lâaugmentation prĂ©vue de lâapprovisionnement en poulet de 1 % par lâUSDA, en raison de problĂšmes de couvaison des poussins liĂ©s Ă une nouvelle race de poulets.
New York Times, Fast Food Forever: How McHaters Lost the Culture War, 12/05/2024
Vingt ans aprĂšs la sortie du documentaire âSuper Size Meâ, le fast-food, en particulier McDonaldâs, est plus florissant que jamais. Le film de Morgan Spurlock, qui suivait son rĂ©gime McDonaldâs pendant 30 jours, avait gĂ©nĂ©rĂ© une prise de conscience massive des effets nĂ©fastes de la malbouffe. Cependant, cette vague de critique nâa pas freinĂ© lâascension des chaĂźnes de fast-food.
Ă lâĂ©poque, âSuper Size Meâ avait Ă©tĂ© perçu comme une crise de marque pour McDonaldâs. Le film a alimentĂ© une rĂ©action culturelle contre le fast-food, en mettant en lumiĂšre ses consĂ©quences sur la santĂ© et en suscitant un dĂ©bat national sur lâobĂ©sitĂ© et les pratiques de lâindustrie. Six semaines aprĂšs la sortie du film, McDonaldâs a supprimĂ© son menu âSuper Sizeâ, bien que la compagnie ait niĂ© tout lien avec le documentaire.
MalgrĂ© cette tempĂȘte mĂ©diatique, McDonaldâs et lâindustrie du fast-food ont prospĂ©rĂ©. Aujourdâhui, McDonaldâs compte prĂšs de 42 000 Ă©tablissements dans le monde et le secteur du fast-food est le deuxiĂšme plus grand employeur privĂ© aux Ătats-Unis, aprĂšs les hĂŽpitaux. Environ 36 % des AmĂ©ricains consomment du fast-food chaque jour ! Les principales raisons de ce succĂšs durable sont claires : câest bon marchĂ©, pratique et apprĂ©ciĂ© des consommateurs.
Lâindustrie a su se relever de lâimage nĂ©gative grĂące Ă une stratĂ©gie de marketing habile. Les entreprises de fast-food, dont McDonaldâs, ont toujours Ă©tĂ© adeptes de la publicitĂ© destinĂ©e aux enfants. Ronald McDonald, par exemple, Ă©tait plus reconnaissable que Mickey Mouse pour les enfants dans les annĂ©es 80. Face Ă la montĂ©e de lâobĂ©sitĂ© infantile, des mesures dâautorĂ©gulation ont Ă©tĂ© prises, limitant la publicitĂ© destinĂ©e aux enfants de moins de 12 ans.
Cependant, McDonaldâs a su pivoter en capitalisant sur les Ă©motions et les souvenirs des consommateurs. En collaborant avec des agences crĂ©atives, McDonaldâs a recentrĂ© sa stratĂ©gie sur des moments Ă©motionnels partagĂ©s avec ses clients. Par exemple, la campagne âNo matter who you are, everyone has a McDonaldâs orderâ (Peu importe qui vous ĂȘtes, chacun a une commande McDonaldâs) a touchĂ© un large public. En 2020, une publicitĂ© du Super Bowl prĂ©sentait les commandes de cĂ©lĂ©britĂ©s comme Kim Kardashian, crĂ©ant un lien Ă©motionnel avec les consommateurs.
Cette approche a culminĂ© avec la campagne du menu Travis Scott, qui a doublĂ© les ventes de Quarter Pounders en une semaine et augmentĂ© la capitalisation boursiĂšre de McDonaldâs de 10 milliards de dollars. Dâautres collaborations avec des cĂ©lĂ©britĂ©s comme BTS, Megan Thee Stallion et Lil Nas X ont suivi, ciblant particuliĂšrement les jeunes et les consommateurs de couleur, qui ont tendance Ă consommer plus de fast-food.
En parallĂšle, les efforts pour rendre les options de fast-food plus saines continuent, mais avec des rĂ©sultats mitigĂ©s. Des initiatives lĂ©gislatives, comme lâActe de RĂ©duction du DiabĂšte Infantile, cherchent Ă interdire la publicitĂ© de la malbouffe aux enfants et Ă renforcer les avertissements nutritionnels. Pourtant, les statistiques montrent que la majoritĂ© des parents continuent dâacheter des repas de fast-food pour leurs enfants.
Au-delĂ de la lĂ©gislation, le fast-food reste profondĂ©ment ancrĂ© dans la culture amĂ©ricaine, offrant un sentiment dâaccessibilitĂ© face aux inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques croissantes. Pour beaucoup, un repas chez McDonaldâs reprĂ©sente une forme de participation civique et une petite part du rĂȘve amĂ©ricain.
Wall Street Journal, Why You May Soon Be Drinking Synthetic Coffee, 03/05/2024
Le cafĂ© synthĂ©tique pourrait bientĂŽt remplacer votre tasse de cafĂ© quotidienne. Actuellement, le monde consomme deux milliards de tasses de cafĂ© par jour, mais la production de cafĂ© est un dĂ©sastre social et environnemental. La forte demande a entraĂźnĂ© une dĂ©forestation massive, des salaires de misĂšre pour les agriculteurs et des Ă©missions de carbone importantes. De plus, le changement climatique menace de rendre la moitiĂ© des terres propices Ă la culture du cafĂ© inutilisables dâici 2050, selon certaines Ă©tudes.
Face Ă ces dĂ©fis, plusieurs entreprises se tournent vers la biotechnologie et la science alimentaire pour crĂ©er des alternatives au cafĂ© traditionnel, moins nocives et moins vulnĂ©rables aux changements climatiques. Ces substituts, fabriquĂ©s Ă partir dâingrĂ©dients variĂ©s comme les pois chiches et les dĂ©chets agricoles, sont dĂ©jĂ en dĂ©veloppement ou sur le marchĂ© par des startups comme Voyage Foods, Minus Coffee, Atomo, Prefer, Stem et Northern Wonder.
Parmi ces innovateurs, Atomo Coffee se distingue en imitant la structure molĂ©culaire du cafĂ© avec des ingrĂ©dients fermentĂ©s et torrĂ©fiĂ©s comme les graines de noix-pain et les noyaux de dattes. Lors dâune dĂ©gustation, les boissons Ă base de lait dâavoine Ă©taient indistinguables du cafĂ© traditionnel, bien que lâespresso pur offrait des notes lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes, incluant des saveurs inattendues comme le curcuma et le cumin. Voyage Foods, quant Ă elle, propose dĂ©jĂ des produits alternatifs comme une pĂąte Ă tartiner sans noix ni cacao, vendue chez Walmart.
Ces entreprises comptent sur lâeffet de substitution : Ă mesure que le cafĂ© traditionnel devient plus rare et coĂ»teux, les consommateurs se tourneront vers ces alternatives plus abordables. Cargill, lâun des plus grands groupes agroalimentaires mondiaux, a mĂȘme signĂ© un accord pour distribuer les produits de Voyage Foods.
Le cafĂ© synthĂ©tique nâest quâun dĂ©but pour ces startups. Voyage Foods vend Ă©galement des substituts de beurre de cacahuĂšte et de pĂąte Ă tartiner, et les chercheurs dĂ©veloppent des techniques pour cultiver des cellules de cafĂ© dans des biorĂ©acteurs, similaires Ă ceux utilisĂ©s par la NASA pour la production alimentaire dans lâespace. Cependant, les coĂ»ts actuels de cette mĂ©thode ne sont pas encore compĂ©titifs par rapport au cafĂ© traditionnel.
En parallÚle, des initiatives comme celle de Starbucks, visant à cultiver des arbres à café plus résistants au changement climatique, pourraient également changer la donne. Les avancées en sélection végétale et en génie génétique pourraient produire des caféiers plus robustes, capables de résister à la chaleur et aux maladies comme la rouille du caféier.
Washington Post, Sweetgreen promised to go carbon neutral. Now itâs serving steak, 07/05/2024
La fameuse chaĂźne de restauration amĂ©ricaine Sweetgreen, rĂ©putĂ©e pour ses salades et bols sains et engagĂ©e envers lâenvironnement, vient tout rĂ©cemment dâajouter du steak Ă son menu. Cette dĂ©cision surprend, car la production de bĆuf est notoirement nĂ©faste pour le climat, et donc en contradiction avec lâimage âĂ©co-responsableâ de lâenseigne. Le co-fondateur et directeur du concept de Sweetgreen, Nicolas Jammet, a expliquĂ© que cette initiative vise Ă Ă©largir lâattrait de lâenseigne au-delĂ du dĂ©jeuner pour inclure le dĂźner. Il a prĂ©cisĂ© que Sweetgreen a soigneusement sĂ©lectionnĂ© des fournisseurs de confiance pour le bĆuf, qui est nourri Ă lâherbe et Ă©levĂ© en pĂąturage.
Sweetgreen, qui a dĂ©butĂ© avec un petit Ă©tablissement Ă Georgetown et compte maintenant 225 restaurants, avait testĂ© ce nouvel ingrĂ©dient dans la rĂ©gion de Boston. La chaĂźne se distingue ainsi de ses concurrents comme Panera, Chipotle et Shake Shack, qui proposent dĂ©jĂ du bĆuf.
Sur les rĂ©seaux sociaux, la rĂ©action des fans a Ă©tĂ© mitigĂ©e. Certains applaudissent cette nouveautĂ©, tandis que dâautres sâinterrogent sur la compatibilitĂ© de cette offre avec les objectifs de neutralitĂ© carbone de lâentreprise. âExpliquez comment cela contribue Ă vos objectifs de neutralitĂ© carbone ?â, a demandĂ© un utilisateur sur Instagram. Un autre a Ă©crit : âPour une entreprise qui prĂŽne la durabilitĂ©, le steak semble ĂȘtre un faux pas.â
Sweetgreen sâest engagĂ©e publiquement Ă devenir neutre en carbone dâici 2027, ce qui signifie Ă©quilibrer les Ă©missions de dioxyde de carbone rĂ©sultant de ses activitĂ©s par une quantitĂ© Ă©quivalente retirĂ©e de lâatmosphĂšre. Or, la production de bĆuf a une empreinte carbone bien plus Ă©levĂ©e que celle du poulet ou des pommes de terre. Certaines entreprises tentent de rendre lâĂ©levage bovin moins nuisible pour lâenvironnement en promouvant des mĂ©thodes agricoles rĂ©duisant les Ă©missions et en modifiant lâalimentation du bĂ©tail. Toutefois, les experts soulignent les limites de ces efforts. âIl nâexiste pas de hamburger respectueux du climatâ, a dĂ©clarĂ© Scott Faber, responsable des affaires gouvernementales au groupe de surveillance Environmental Working Group, au Washington Post cette annĂ©e.
MalgrĂ© cette contradiction apparente, Sweetgreen a toujours fait de la durabilitĂ© environnementale une de ses prioritĂ©s. Lâentreprise a dĂ©clarĂ© : âNous croyons que le changement climatique est le dĂ©fi dĂ©terminant de notre gĂ©nĂ©ration, posant une menace rĂ©elle et systĂ©mique Ă la santĂ© des personnes et de la planĂšte.â Dans cette optique, Sweetgreen a introduit des initiatives telles quâun plat temporaire incorporant des algues cultivĂ©es, saluĂ© pour sa capacitĂ© Ă capturer le carbone dans lâeau de mer et Ă diversifier les revenus des pĂȘcheurs de homard touchĂ©s par la baisse des rĂ©coltes.
Financial Times, Americaâs yoghurt love affair is over, 10/05/2024
LâĂ©poque oĂč le yaourt Ă©tait le produit phare des mĂ©nages amĂ©ricains semble rĂ©volue. General Mills envisage ainsi de vendre sa division yaourt en AmĂ©rique du Nord, une opĂ©ration qui pourrait valoir plus de 2 milliards de dollars. Sous la direction de Jeff Harmening, lâentreprise sâefforce de se dĂ©barrasser des actifs sous-performants, et la vente de cette division pourrait en ĂȘtre une illustration parfaite.
Depuis 2015, les ventes de yaourts aux Ătats-Unis ont chutĂ©, passant de 1,84 million de tonnes Ă environ 1,75 million de tonnes lâannĂ©e derniĂšre. Bien que le marchĂ© ait atteint un sommet avec lâexplosion de la popularitĂ© du yaourt grec, la consommation a diminuĂ© en raison de la âfatigue du yaourtâ et dâune offre surabondante, allant des skyrs aux versions sans produits laitiers Ă base de noix de coco ou dâamandes.
General Mills a particuliĂšrement souffert dans cette âguerre du yaourtâ, perdant des parts de marchĂ© face Ă Chobani et au français Danone. Les ventes de yaourts de General Mills aux Ătats-Unis ont diminuĂ© dâun tiers entre 2015 et 2020, atteignant 919 millions de dollars en 2020. La marque Yoplait, autrefois leader du marchĂ©, nâa pas su rĂ©agir assez rapidement face Ă Chobani, qui a presque Ă lui seul lancĂ© la tendance du yaourt grec.
Les analystes soulignent que la part de marchĂ© de General Mills dans le secteur du yaourt est passĂ©e de 16 % Ă environ 13 % au cours des cinq derniĂšres annĂ©es. La vente de cette division pourrait permettre Ă lâentreprise de rĂ©duire sa dette nette et de se recentrer sur des segments plus rentables.
Vinepair, Welcome to the Era of the $100 Bar Snack, 10/05/2024
Bienvenue dans lâĂšre oĂč les amateurs de cocktails et les gastronomes peuvent dĂ©sormais savourer des mets de haute qualitĂ© dans les bars. Shinjiâs, Ă New York, en est un parfait exemple, offrant des cocktails sophistiquĂ©s et des plats Ă©laborĂ©s, tels que des handrolls Ă lâuni et au caviar Ă 80 et 100 dollars respectivement, et un sando Ă 120 dollars avec du Wagyu.
Jonathan Adler, directeur des boissons chez Shinjiâs, vise Ă aligner la qualitĂ© des snacks de bar avec celle des cocktails, une tendance qui se rĂ©pand dans les Ă©tablissements de luxe. Ă proximitĂ©, le Sip & Guzzle propose un menu crĂ©atif concoctĂ© par lâancien chef exĂ©cutif de lâAlinea, Mike Bagale, avec des plats comme du caviar fumĂ© au thĂ© Ă 165 dollars et un sando Royale with Cheese Ă 150 dollars.
Cette montĂ©e en gamme des snacks de bar est Ă©galement visible Ă Tokyo, avec le Gold Bar servant des sandwichs Wagyu Katsu garnis de flocons dâor, et au Jewel of the South Ă la Nouvelle-OrlĂ©ans, proposant un menu de caviar et des plats gourmands comme une saucisse au cou de canard Ă 73 dollars. Ă Manhattan, le Portrait Bar du Fifth Avenue Hotel offre un service de caviar Ă 195 dollars, reflet de la mĂȘme attention portĂ©e Ă la qualitĂ© des mets quâĂ celle des cocktails.
Les consommateurs recherchent des expĂ©riences complĂštes et mĂ©morables, poussant les bars Ă Ă©lever leur offre culinaire. Cette tendance est soutenue par lâinfluence croissante des rĂ©seaux sociaux, oĂč les clients aspirent Ă vivre des atmosphĂšres spectaculaires et des dĂ©gustations somptueuses.
Forbes, Uncover Culinary Delights In Your Favorite City With Secret Food Tours, 03/05/2024
Depuis dix ans, Secret Food Tours sâimpose comme un favori des voyageurs en quĂȘte dâexpĂ©riences culinaires authentiques. FondĂ©e en 2014 par Oliver Mernick-Levene et son partenaire Nico Jacquart, lâentreprise a rapidement connu un succĂšs fulgurant avec une croissance des ventes de 1220 % au cours des deux premiĂšres annĂ©es. En 2022, les revenus atteignaient 10 millions de dollars et lâentreprise prĂ©voit une croissance jusquâĂ 50 millions de dollars dâici 2027. Aujourdâhui, Secret Food Tours est prĂ©sent dans 63 villes Ă travers le monde, de Paris Ă Tokyo, avec des lancements rĂ©cents Ă Atlanta, Bruxelles et Stockholm. Leur objectif est dâĂȘtre prĂ©sent dans 100 villes dâici fin 2024.
Ce qui distingue Secret Food Tours de ses concurrents, ce sont les expĂ©riences uniques quâils offrent, adaptĂ©es Ă chaque destination. Les participants dĂ©couvrent lâhistoire de la ville, les habitudes alimentaires locales et lâinfluence de la gastronomie sur la culture rĂ©gionale. Chaque tour inclut un « plat secret » rĂ©vĂ©lĂ© Ă la fin, et les groupes, composĂ©s de 12 personnes maximum, garantissent une expĂ©rience intime et spĂ©ciale.
Les fondateurs, bien que novices dans le secteur de la gastronomie et du tourisme, ont su capitaliser sur une idĂ©e scalable. Nico Jacquart, passionnĂ© de cuisine, est aussi un gĂ©nie de la technologie, tandis quâOliver Mernick-Levene apporte son expertise en marketing. Leur approche a permis Ă lâentreprise de prospĂ©rer et de sâĂ©tendre rapidement.
Un exemple marquant de leur succĂšs est le London Bridge Food Tour, qui met en lumiĂšre la richesse culinaire de Borough Market. GuidĂ©s par des experts comme Tom Blyth, ancien chef et cinĂ©aste, les participants explorent lâhistoire fascinante du quartier et savourent des spĂ©cialitĂ©s britanniques telles que le fish and chips, les rouleaux de saucisse et les fromages anglais accompagnĂ©s de biĂšre ou de cidre local.
Green Alliance, A New Land Divided : The opportunity of alternative proteins in Europe, May 2024
LâĂ©tude met en lumiĂšre le potentiel des protĂ©ines alternatives pour transformer l'utilisation des terres en Europe. Ce rapport se concentre sur dix pays europĂ©ens : Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Espagne, SuĂšde et Royaume-Uni, et explore les implications de l'adoption de protĂ©ines alternatives pour remplacer la production de viande et de produits laitiers.
Selon l'étude, une adoption massive de protéines alternatives pourrait permettre de libérer environ deux tiers des terres actuellement utilisées pour la production de viande et de produits laitiers d'ici 2050. Cela offrirait non seulement une réduction de 75 % de la dépendance des pays européens à l'égard des terres à l'étranger, mais aussi une opportunité significative de restauration de la nature et de stockage du carbone. Cette transformation est cruciale pour répondre aux objectifs climatiques ambitieux et à la nécessité de restaurer les écosystÚmes naturels.
Cependant, pour que cette transition rĂ©ussisse, il est impĂ©ratif que les gouvernements mettent en place des politiques de soutien. Sans un cadre politique favorable, le potentiel des protĂ©ines alternatives pourrait ne pas ĂȘtre pleinement exploitĂ©, et l'occasion d'amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© alimentaire tout en prĂ©servant l'environnement pourrait ĂȘtre perdue.
L'étude souligne l'importance de l'innovation et de l'adoption rapide de ces nouvelles sources de protéines pour atteindre les objectifs de durabilité en Europe. Les gouvernements doivent donc faire des choix stratégiques pour assurer que les terres libérées par ce changement soient utilisées de maniÚre optimale pour la nature et le climat.
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Une technique efficace pour les coeurs dâartichaut
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O. Frey