🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-15
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
La Tribune, Qu'est-ce qu'une « bonne viande » ? Entre bien-être animal et défense de l’environnement, la réponse tourne au casse-tête, 16/04/2024
The Guardian, Healthier ready-to-eat meals would have ‘huge’ EU climate benefits – report, 17/04/2024
Forbes, Strategies To Save The Global Banana Industry, 16/04/2024
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, « Shrinkflation » : le gouvernement va obliger les supermarchés à prévenir de « l’évolution du prix rapporté au poids » d’un produit, 19/04/2024
Pour lutter contre la pratique de la "shrinkflation" dans les supermarchés le gouvernement va mettre en place une nouvelle réglementation. Dès le 1er juillet prochain, les supermarchés seront tenus d'afficher une étiquette près des produits concernés pour informer les consommateurs de toute réduction de quantité avec le prix inchangé ou augmenté. Cette mesure vise à garantir la transparence pour les consommateurs et à leur permettre de connaître la véritable évolution des prix rapportée au poids.
La ministre déléguée au commerce, Olivia Grégoire, et le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, ont tous deux souligné l'importance de cette transparence pour les consommateurs. La réglementation s'appliquera aux produits industriels alimentaires et non alimentaires vendus dans les grandes et moyennes surfaces. Cependant, les produits vendus en vrac ou ceux dont la quantité peut varier (comme ceux du rayon traiteur) ne seront pas concernés. Les consommateurs sont également encouragés à signaler toute incohérence de prix à l'unité via l'application ou le site internet SignalConso.
Le Parisien, Influenceurs alimentaires « healthy » : « Leur business model repose sur la construction d’une expertise », 19/04/2024
L'article s’intéresse à la popularité croissante des influenceurs alimentaires sur les réseaux sociaux, en particulier ceux qui promeuvent un mode de vie "healthy". Léa Gruyer, doctorante en sciences de l'information et de la communication à l'université de Bourgogne, explique que cette tendance venue des États-Unis s'aligne bien avec les valeurs néolibérales d'autoréalisation et de responsabilité individuelle, promouvant un contrôle sur le corps à travers l'alimentation et l'activité physique.
Selon Léa Gruyer, bien que ces influenceurs partagent souvent des conseils sur la santé et le bien-être, beaucoup d'entre eux ne sont pas des experts qualifiés dans les domaines médical ou scientifique. Ils tendent plutôt à venir de la communication ou de l’audiovisuel, ce qui leur confère des compétences techniques en création de contenu. Peu d'entre eux parviennent à vivre de leurs activités d'influence ou à atteindre un large public.
Parmi les exemples cités, Jessie Inchauspé alias Glucose Goddess, qui, bien qu'elle ne soit pas scientifique, s'est construite une réputation d'experte en partageant des études scientifiques et en utilisant des dispositifs médicaux tels que les glucomètres pour renforcer son discours, ce qui a parfois conduit à des ruptures de stock de ces dispositifs destinés aux diabétiques.
L'article soulève des préoccupations quant aux risques potentiels de tels discours, notamment le développement de troubles du comportement alimentaire, bien que la relation entre l'utilisation des réseaux sociaux et ces conditions soit complexe et multifactorielle. Léa Gruyer souligne la nécessité de nuancer l'impact de ces influenceurs sur la santé publique.
Les Échos, Boulangerie : Le Duff avale le hollandais Pandriks et change d'échelle, 16/04/2024
Bridor, filiale de l'entreprise bretonne Le Duff spécialisée dans la boulangerie-pâtisserie industrielle premium, vient d’annoncer l'acquisition du groupe néerlandais Pandriks. Cette opération stratégique permet à Le Duff d'élargir son offre, particulièrement dans le domaine des produits biologiques, et de renforcer sa position en Europe du Nord. Le rachat de Pandriks, qui emploie 400 personnes sur deux sites en Europe, a été conclu pour un montant non divulgué.
Avec cette acquisition, le chiffre d'affaires de Le Duff devrait atteindre près de 3 milliards d'euros cette année contre 2 milliards d'euros il y a cinq ans. La stratégie de Le Duff inclut non seulement l'expansion de Bridor mais aussi l'investissement dans d'autres branches de l'industrie agroalimentaire, y compris les plats cuisinés.
Philippe Morin, directeur général de Bridor, souligne l'intention du groupe de doubler le volume de production de Pandriks dans les cinq ans grâce à un plan de développement de 75 millions d'euros. Ce plan vise à répondre à la demande croissante pour des produits de haute qualité. En plus de ces efforts de développement industriel, Le Duff mise également sur des collaborations avec des chefs renommés et des artisans distingués, tels que les Meilleurs ouvriers de France, pour maintenir un niveau élevé de qualité et d'innovation dans ses produits.
Les Échos, La France promeut un plan pour soutenir sa haute gastronomie, 14/04/2024
En réponse à l'augmentation de la concurrence internationale dans le domaine culinaire le gouvernement vient d'annoncer le lancement d'un plan de soutien à la « haute gastronomie ». La ministre déléguée aux Entreprises, Olivia Grégoire, a souligné l'intensification de la concurrence depuis la fin des années 1990, marquée par l'émergence de cuisines asiatique, espagnole, danoise, et péruvienne, ainsi que par le recul de la France dans des compétitions internationales comme le World's Best 50 Restaurants ou le Bocuse d'Or.
Pour contrer cette tendance, le plan inclut la création d'un centre national de la gastronomie, qui vise à promouvoir les jeunes talents culinaires français, en les préparant notamment pour les compétitions internationales. De plus, il y aura une internationalisation accrue des campus dédiés aux métiers de la gastronomie avec des échanges renforcés entre les futurs cuisiniers de différents pays. Ceci comprend la possibilité pour les apprentis français d'aller se former à l'étranger, par exemple, au Royaume-Uni pour les cocktails.
Le gouvernement français entend également soutenir les chefs français dans l'ouverture de restaurants dans des marchés internationaux clés tels que Hong Kong et l'Arabie Saoudite.
Le Progrès, La gastronomie française est-elle sur le déclin ? La parole est aux chefs lyonnais, 16/04/2024
Alors qu’Olivia Grégoire a exprimé des inquiétudes concernant le déclin de l'influence de la gastronomie française sur la scène mondiale, les chefs lyonnais ne partagent pas cette vision pessimiste. Ils affirment que la cuisine française conserve son prestige et son influence, malgré la compétition croissante de cuisines internationales. S’ils reconnaissent que la France n'occupe plus systématiquement les premières places dans les classements internationaux, ils soutiennent néanmoins que la France reste un leader en termes de diversité et de qualité gastronomique.
Les chefs lyonnais, tels que Sébastien Bouillet, Naïs Pirollet, et Christophe Marguin, ont réagi positivement au plan gouvernemental visant à soutenir la haute gastronomie française, voyant dans cette initiative une opportunité d'encourager et de stimuler le secteur. Ils apprécient l'effort de l'État pour promouvoir la gastronomie française, aussi bien localement qu'à l'échelle internationale, et ils soulignent l'importance de ce soutien pour le recrutement et la formation des futurs talents culinaires.
Le plan comprend la création d'un centre national de la gastronomie en Auvergne-Rhône-Alpes, destiné à promouvoir les jeunes talents et à préparer les cuisiniers pour les compétitions internationales. Il prévoit également d'intensifier les échanges internationaux de futurs chefs pour enrichir leur expérience et leur formation.
RFI, La Chine augmente sa production de concentré de tomate, 17/04/2024
La Chine va augmenter de manière significative sa production de concentré de tomate pour atteindre 11 millions de tonnes cette année. La majeure partie de cette production est destinée à l'exportation (seulement 20% sera consommé localement). Cette hausse de production place la Chine en tête des producteurs mondiaux. Le pays représente 70% de la production globale et profite de la baisse de production en Europe due à la crise énergétique et aux troubles en Israël.
La Chine tire avantage de ses ressources, notamment une main-d’œuvre abondante et une grande variété de climats propices à la culture de la tomate. Les tomates chinoises se divisent en trois catégories principales produites dans différentes régions géographiques, allant des tomates industrielles pour jus et sauces, aux tomates-cerises de haute qualité, jusqu'aux variétés spécifiques utilisant des technologies avancées comme l'intelligence artificielle pour optimiser la croissance.
Malgré une augmentation de la consommation locale suite à des changements dans les habitudes alimentaires durant la pandémie de Covid-19, une grande partie de la production est toujours destinée à l'exportation. Cette surproduction entraîne déjà une baisse des prix du marché, ce qui inquiète d'autres producteurs mondiaux.
La Tribune, Qu'est-ce qu'une « bonne viande » ? Entre bien-être animal et défense de l’environnement, la réponse tourne au casse-tête, 16/04/2024
Qu'est une "bonne viande" lorsque l’on doit prendre en compte les facteurs environnementaux, éthiques et sociaux? Un récent rapport du World Resources Institute (WRI) a cherché à y répondre. Il souligne qu'il n'existe pas de solution unique pour répondre simultanément à tous les défis comme la réduction des gaz à effet de serre, la consommation d'eau, la pollution, l'impact sur la biodiversité, le bien-être animal et le soutien à l'agriculture locale.
Le rapport mentionne que les pratiques visant à améliorer le bien-être animal, telles que l'agriculture biologique ou l'alimentation à l'herbe, peuvent augmenter l'empreinte carbone des animaux, car ceux-ci grandissent plus lentement et émettent donc plus de méthane au cours de leur vie. Ces systèmes nécessitent également plus de terres, ce qui peut entrer en conflit avec les objectifs de lutte contre la déforestation et de restauration des écosystèmes.
Le rapport pointe également que, bien que l'élevage alternatif ait un impact environnemental supérieur dans la majorité des cas étudiés, il existe des situations où ces systèmes ont un impact moindre, notamment en matière de consommation d'eau. Il est possible de réduire encore les impacts climatiques et environnementaux des systèmes d'élevage, par des mesures comme l'amélioration de la productivité, l'utilisation d'additifs alimentaires, ou une meilleure gestion du fumier.
Au final, le WRI suggère que réduire la consommation de certaines viandes, comme le bœuf, pourrait permettre de compenser les émissions de gaz à effet de serre tout en permettant aux consommateurs de satisfaire leurs préoccupations éthiques et climatiques en optant pour des produits animaux biologiques de meilleure qualité.
Le Point, La revanche des pâtes de fruits, nouveau petit luxe sucré, 17/04/2024
L'article célèbre le retour en grâce des pâtes de fruits, une confiserie traditionnelle qui connaît un renouveau comme un petit luxe sucré. Nées au XVe siècle en Auvergne, les pâtes de fruits ont longtemps été éclipsées par d'autres gourmandises plus en vogue comme le macaron. Toutefois, ces dernières saisons, elles ont fait un come-back remarqué, comparé à d'autres friandises classiques qui reviennent périodiquement à la mode.
Plusieurs artisans et pâtissiers de renom ont revisité et proposé leurs versions de cette gourmandise, chacun apportant une touche personnelle qui rend hommage au fruit et à la tradition. Parmi eux, Jacques Genin à Paris propose des pâtes de fruits aux parfums intenses et sans additifs artificiels, présentées dans des écrins métalliques élégants. Nicolas Bernardé, reconnu pour son raffinement, offre des pâtes de fruits aux couleurs dégradées, sans être roulées dans le sucre pour une expérience gustative pure.
Christelle Brua, sous sa marque Madame Cacao, crée des pâtes de fruits peu sucrées avec des textures fondantes, tandis que Benoît Castel mélange des saveurs épicées pour des créations originales. La maison Louis Fouquet propose ses confiseries sous forme de palets disposés en rosace, et William Artigue, un nouveau talent de la scène sucrée parisienne, innove avec des formes bombées et des parfums cuisinés.
Enfin, Olivier Nasti avec Jordan Gasco à Skulptur, propose des spirales de pâtes de fruits évoquant les saveurs de la nature alsacienne. Ces artisans illustrent un mouvement vers une appréciation renouvelée des pâtes de fruits, non seulement comme un rappel nostalgique mais aussi comme une expression de luxe et de créativité dans la confiserie moderne.
Les Échos, Le gin Citadelle dévoile ses secrets, 19/04/2024
Citadelle, une marque pionnière de gin artisanal en France, a récemment inauguré un espace œnotouristique dédié à la découverte de son processus de fabrication. Fondée en 1996 par Alexandre Gabriel après un long processus d'approbation, Citadelle produit ses gins dans des alambics charentais au château de Bonbonnet, près de Cognac. L'espace nouvellement ouvert permet aux visiteurs de traverser les champs de genévriers et de découvrir les différentes étapes de production, de l'infusion des botaniques à la distillation, dans une série d'installations modernes et élégantes.
L'article détaille également l'expérience des visiteurs, qui peuvent apprendre sur les ingrédients botaniques utilisés dans les gins, participer à des microdistillations, et déguster les produits finis dans un bar à cocktails sur place. Les visiteurs ont également la possibilité d'acheter des éditions spéciales disponibles uniquement sur site. Cette initiative vise non seulement à partager le savoir-faire de Citadelle mais aussi à enrichir l'expérience gastronomique et culturelle des amateurs de gin.
Le Figaro, Jérôme Fourquet: «McDo, O’Tacos... Comment les enseignes de malbouffe ont bouleversé le rituel du repas à la française», 19/04/2024
L'article s’intéresse à l'impact des enseignes de restauration rapide sur le rituel traditionnel du repas à la française, mettant en lumière une américanisation croissante de la société française. Jérôme Fourquet discute des changements dans les habitudes alimentaires des Français, exacerbés par l'inflation et la réduction du pouvoir d'achat, qui poussent de plus en plus de personnes vers des options alimentaires moins coûteuses et souvent moins saines.
Il soulève également des points sur l'impact culturel et social de ces changements, citant des exemples comme l'émergence de chaînes telles que McDonald's, Starbucks, et plus récemment O’Tacos, qui illustrent cette tendance vers des influences culinaires américaines et autres. Ces enseignes ne se contentent pas de modifier les habitudes de consommation mais aussi les paysages urbains et périurbains français, transformant esthétiquement les territoires à travers la prolifération de zones commerciales adaptées à ce type de restauration.
Jérôme Fourquet met en évidence l'hybridation culturelle dans la restauration, où des plats comme le "french tacos" combinent des influences diverses pour créer des produits qui répondent aux goûts d'une population jeune et cosmopolite. En conclusion, il suggère que l'influence de la restauration rapide est un symptôme d'une transformation plus large des modes de vie, des goûts et des références culturelles en France.
The Grocer, Waitrose launches new AI-inspired summer range, 15/04/2024
La chaîne anglaise Waitrose a lancé une nouvelle gamme de produits saisonniers pour l'été. Leur particularité : ils ont été élaborés à partir des insights fournis par des outils d'intelligence artificielle, des tendances sur les réseaux sociaux et des données clients. Cette gamme compte 65 produits, dont 39 nouveautés et des améliorations de produits existants sous les marques propres de Waitrose, telles que Duchy Organic.
La gamme met l'accent sur des plats inspirés par la cuisine américaine, tels que les tranches de porc "Smokin' Hot Honey" et les burgers "American Style Pork Melt". Elle comprend également des produits comme une quiche Mac n Cheese et une trempette de maïs à la crème Tex Mex.
D'autres thèmes abordés incluent "Best of British with a Twist" et "Borrowed Nostalgia", qui cherchent à recréer les saveurs des vacances préférées des Britanniques. Ces thèmes sont représentés par des produits tels que les calzones Nduja & Mozzarella et un plateau apéritif inspiré de la Caprese. La gamme propose également des produits pour le pique-nique, tels que les "Cumberland Picnic Eggs" et une quiche sans croûte aux courgettes, petits pois et cheddar.
Martyn Lee, chef exécutif de Waitrose, explique que la gamme estivale a été développée pour répondre au désir de spontanéité des clients pendant les mois d'été, en leur offrant des aliments de qualité facile à préparer.
The Guardian, UK supermarkets accused of misleading labelling on origins of food products, 19/04/2024
Which?, un groupe de défense des consommateurs, a découvert que de nombreux produits vendus dans les chaînes de supermarchés anglaises comportaient des étiquettes « incohérentes » et « dénuées de sens », rendant difficile pour les consommateurs de faire des choix éclairés.
Bien que la réglementation exige l'affichage du pays d'origine pour certains produits frais comme les fruits, les légumes, les viandes non transformées, le poisson, le vin et l'huile d'olive, elle ne s'applique généralement pas aux viandes transformées ou aux fruits et légumes congelés ou transformés. Cependant, même lorsque l'indication de l'origine est requise, elle manque parfois sur les produits en magasin.
Which? a souligné des exemples de cette pratique, comme des ananas entiers étiquetés chez Tesco mais pas les morceaux d'ananas à côté, ou des emballages de bacon et fromage chez Aldi affichant "Fabriqué en Grande-Bretagne" alors que le produit contenait du porc provenant de l'UE. De leur côte, Sainsbury’s et Asda affirment respecter scrupuleusement les règles d’étiquetage du pays d’origine et Aldi assure que tous ses étiquetages sont conformes aux réglementations.
A l’avenir les Anglais pourraient peut être s’inspirer de l’Origine Score français.
The Guardian, Healthier ready-to-eat meals would have ‘huge’ EU climate benefits – report, 17/04/2024
Une étude récente a montré que rendre les repas prêts-à-manger plus sains pourrait réduire les émissions de l'UE de 48 millions de tonnes par an et économiser 2,8 milliards d'euros par an aux consommateurs, tout en diminuant les maladies. Cette étude montre les avantages d’appliquer des normes minimales de santé et de durabilité aux entreprises qui vendent ces produits.
L’étude recommande que les repas prêts-à-manger contiennent moins de céréales raffinées et beaucoup moins de viande, tout en augmentant la quantité de légumineuses, alignés avec les recommandations diététiques de l'Organisation mondiale de la santé et de la Commission EAT-Lancet pour réduire les impacts environnementaux et de santé. Ces changements pourraient également réduire les dépenses de santé publique et les pertes de productivité liées aux maladies.
En outre, les scientifiques climatiques soulignent les bénéfices de passer des protéines animales aux protéines végétales pour réduire le réchauffement climatique. Le rapport appelle l'UE à imposer aux grandes entreprises alimentaires de respecter ces directives de santé et de durabilité pour les repas prêts-à-manger vendus dans l'UE.
Sifted, Methane is damaging the planet - this breakthrough technology could be the solution, 16/04/2024
On le sait, les vaches émettent du méthane et sont une des principales causes de l’impact important de l’élevage sur le climat. Mais une avancée technologique suédoise pourrait réduire significativement les émissions de méthane dues aux bovins. La startup suédoise Agteria a en effet développé une molécule synthétique qui, incorporée dans l'alimentation des bovins, peut réduire leurs émissions de méthane de 50 à 70%. Cette molécule est une alternative à l'utilisation d'asparagopsis, une algue rouge qui a démontré des effets similaires mais qui est difficile et coûteuse à produire en grande quantité.
Agteria, qui a récemment levé 1,4 million d'euros pour poursuivre ses recherches et obtenir l'approbation de l'Autorité européenne de sécurité des aliments, propose une solution plus abordable et facile à intégrer aux pratiques actuelles des agriculteurs. La molécule développée par Agteria pourrait être mélangée avec des minéraux déjà utilisés dans l'alimentation bovine, rendant son adoption plus simple pour les producteurs de lait et de viande. La startup vise à collaborer avec de grands noms de l'industrie, tels que Arla et Nestlé, pour promouvoir cette solution et atteindre des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
The Guardian, ‘Five courses in 55 minutes’: rise of the speedy Michelin-star menu, 13/04/2024
Au Royaume-Uni les restaurants étoilés au Michelin s’adaptent face aux changements des habitudes de consommation. Ces derniers proposent désormais des menus rapides pour les déjeuners en semaine, permettant aux clients de profiter d'un repas gourmet en moins d'une heure. Par exemple, le restaurant Pavyllon à Londres offre un menu de cinq plats en 55 minutes pour £55.50 et le Restaurant St Barts propose trois plats pour £55, visant un retour rapide au bureau.
Cette stratégie répond à la diminution de la popularité des longs déjeuners d'affaires, une tendance encore accentuée par le télétravail dû à la pandémie de Covid. Les restaurants, comme Opheem à Birmingham, adaptent leurs offres pour inclure des options plus rapides et moins coûteuses, attirant ainsi une clientèle qui pourrait autrement éviter les longues séances au restaurant durant les heures de travail.
Les enjeux économiques actuels, tels que la crise du coût de la vie et la hausse des prix de l'énergie et des aliments, poussent ces établissements à innover pour rester compétitifs. En proposant des menus plus accessibles et rapides, ces restaurants étoilés cherchent non seulement à augmenter le nombre de clients mais aussi à offrir une expérience de haute gastronomie à une clientèle plus large, y compris ceux qui n'ont jamais fréquenté de tels établissements auparavant.
Forbes, Strategies To Save The Global Banana Industry, 16/04/2024
L’industrie mondiale de la banane est confrontée à plusieurs défis, notamment en raison de la menace croissante du champignon Fusarium TR-4, qui menace de détruire les plantations de bananes. Ce pathogène, qui affecte gravement le sol, rend les zones contaminées inutilisables pour la culture des bananes et des plantains. Historiquement, l'industrie avait déjà fait face à une situation similaire avec la maladie de Panama au début du XXe siècle, qui avait été surmontée en remplaçant le cultivar Gros Michel par le Cavendish, résistant à cette époque. Aujourd'hui, le Cavendish est également menacé, ce qui pousse à la recherche de nouvelles solutions.
Plusieurs stratégies sont envisagées pour sauver l'industrie, telles que la mutation naturelle, l'élevage conventionnel, la cisgénèse, l'édition génomique et les traitements biologiques. Par exemple, une entreprise a développé des variantes du Cavendish qui résistent au TR-4, adaptées aux conditions de production en Asie du Sud-Est. Des recherches sont également en cours pour développer des bananes résistantes à l'aide de la cisgénèse, qui introduit des gènes de résistance de bananiers sauvages dans des cultivars existants.
En plus des approches génétiques, il existe des traitements biologiques et chimiques qui améliorent la résistance des bananes à diverses maladies. Ces méthodes pourraient être intégrées dans une stratégie de gestion intégrée des nuisibles pour contrôler à la fois le Fusarium TR-4 et la sigatoka noire ou jaune, une autre maladie des bananes.
L'article souligne également l'importance de diversifier l'industrie de la banane pour réduire la dépendance à un seul cultivar et pour répondre aux défis futurs, tout en espérant que la science et une éducation éclairée des consommateurs permettront de surmonter les obstacles existants.
Wall Street Journal, Why Americans Crave Southern French Cooking Now, 12/04/2024
Il y a un engouement croissant des Américains pour la cuisine du sud de la France. Mise en lumière il y a quelques années par des personnalités telles que Julia Child et Alice Waters, elle l’est désormais par une nouvelle génération de gourmets. La cuisine du sud de la France, réputée pour ses produits frais et son utilisation abondante de légumes et d'huile d'olive, est considérée comme une solution délicieuse et saine face aux défis alimentaires contemporains, notamment la nécessité de manger sainement et de répondre aux enjeux du changement climatique.
Rebekah Peppler, une Américaine basée à Paris, sort un livre de cuisine intitulé "Le Sud", qui célèbre la lumière, les marchés en plein air, et la richesse des ingrédients de la région. Elle partage sa fascination pour cette cuisine qui combine santé et plaisir. D'autres figures comme Rosa Jackson, qui a déménagé de Paris à Nice, contribuent également à populariser cette cuisine à travers leurs écoles et livres de cuisine.
Alice Waters et Ruth Reichl, figures influentes dans le domaine culinaire, apprécient la cuisine provençale pour ses qualités végétales et son approche moins formelle et coûteuse par rapport à la haute cuisine. Elles soulignent l'impact de chefs et d'écrivains comme Richard Olney et Elizabeth David qui ont introduit la cuisine du sud de la France en Amérique.
Slate, The Coffee Apocalypse, 10/04/2024
Un long article qui s’intéresse à l'impact du changement climatique sur la production de café ainsi qu’à la multiplication des alternatives au café. Henri Kunz, qui a grandi en Allemagne de l'Ouest et buvait une alternative qui s’appelait à l’époque Caro, est désormais à la tête d'une entreprise de "génie des saveurs". Il est convaincu que le véritable café pourrait bientôt devenir inaccessible à cause des menaces climatiques qui réduisent les terres propices à sa culture et augmentent la vulnérabilité des plantes à diverses menaces.
En réponse à ces défis, des startups comme Atomo, Northern Wonder et Prefer développent des substituts de café utilisant des ingrédients durables comme les pois chiches, les lupins, et d'autres légumineuses, ajoutant de la caféine pour simuler l'effet énergisant du café. Ces produits visent à offrir une alternative plus écologique en réduisant la déforestation et les émissions de carbone associées à la culture traditionnelle du café.
Le marché potentiel de ces cafés sans grains est incertain. Malgré leurs prétentions écologiques et leurs bénéfices en termes de consommation d'eau et d'émissions de carbone réduites, il reste à voir si les consommateurs adopteront ces alternatives, surtout si le goût ne correspond pas exactement à celui du vrai café. L'industrie du café sans grains pourrait soit devenir un substitut nécessaire en raison des conditions climatiques changeantes, soit rester une niche comparée à l'industrie traditionnelle du café qui pourrait s'efforcer de devenir plus durable.
Wall Street Journal, Inside Amazon’s Push to Crack Trader Joe’s—and Dominate Everything, 13/04/2024
Il y a un peu plus d’une dizaine d’années Amazon a adopté des stratégies agressives pour élargir sa marque de produits alimentaires privés Wickedly Prime. Pour cela, le groupe a cherché à copier les 200 produits les plus populaires chez Trader Joe’s. A cette fin Amazon a recruté une ancienne responsable de Trader Joe’s. A son arrivée, celle-ci a été confrontée à une salle secrète remplie de produits de Trader Joe’s qu’Amazon étudiait pour son développement de produits.
Amazon a utilisé des tactiques compétitives intenses, telles que l'évaluation comparative des employés et une culture de travail qui pousse à la performance à un niveau extrême. Cela inclut une pression constante pour obtenir des informations privilégiées sur les produits à succès de concurrents, en particulier de Trader Joe’s. Cependant, les méthodes d'Amazon ont conduit à des comportements éthiquement douteux, y compris l'utilisation de données propriétaires de Trader Joe’s, ce qui a finalement abouti au licenciement de plusieurs employés impliqués.
Au-delà de ces tactiques internes, l'article aborde également les critiques plus larges d'Amazon, y compris des inquiétudes réglementaires sur son influence dominante dans divers secteurs, allant du commerce électronique au cloud computing. Amazon est souvent comparé à des géants historiques comme Standard Oil en termes de pouvoir de marché et de comportement monopolistique.
World Resources Institute, Toward "Better" Meat? Aligning Meat Sourcing Strategies with Corporate Climate and Sustainability Goals, 16/04/2024
L’étude mentionnée un peu plus haut dans l’article de La Tribune.
Ce rapport aide les entreprises alimentaires tournées vers le consommateur et ayant des objectifs en matière de climat et de développement durable à s'approvisionner non seulement en "moins de viande", mais aussi en "meilleure viande". La notion de "meilleure viande" ayant de nombreuses significations, ce rapport examine les preuves des liens entre la production de viande, le changement climatique et d'autres aspects de la durabilité, en tenant compte des pratiques et des systèmes de production. Il recommande six étapes pour aider les entreprises alimentaires à atteindre de multiples objectifs de durabilité, depuis la mesure de l'impact environnemental et la conception de la stratégie d'approvisionnement jusqu'à l'engagement des fournisseurs.
Madre Brava, Making Prepared Foods Healthier & More Sustainable, Avril 2024
L’étude complète mentionnée un peu plus haut dans l’article du Guardian.
L'Union européenne pourrait réduire les émissions de 48 millions de tonnes et économiser 2,8 milliards d'euros par an grâce à des plats préparés plus sains. L'étude dévoile la voie à suivre pour réduire les maladies liées à l'alimentation telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires, les maladies du foie et le diabète en alignant les plats préparés sur les lignes directrices en matière de santé et de développement durable.
En obligeant les grands distributeurs de plats préparés de l'UE à se conformer aux normes de santé et de durabilité, on réduirait de 1 à 2 % les principales maladies liées à l'alimentation, le coût des ingrédients et les émissions de gaz à effet de serre de l'UE.
Vue sur LinkedIn une illustration de ce que la technologie peut apporter dans la lutte contre le gaspillage alimentaire
Au moins avec ça pas de problème de gobelet en plastique à usage unique…
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey