🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2024-06

févr. 11, 2024

Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.

Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :

Les Échos, « Cheapflation », des produits épinglés pour avoir modifié leurs recettes et augmenté leurs prix , 07/02/2024
Le Parisien, Thermomix : comment le robot est devenu indispensable dans nos cuisines, 08/02/2024
Wall Street Journal, A Chicken Fight Wings Its Way to High Court, 06/02/2024

Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :

Libération, Eloge du poireau, injustement sous-estimé, 04/02/2024

Le poireau, souvent relégué aux soupes d'hiver et aux vinaigrettes basiques, est en réalité un ingrédient culinaire d'une grande richesse, injustement sous-estimé. Comme le souligne Jacky Durand, ce légume est un pilier du potager capable d'inspirer grandement ceux qui prennent le temps de l'apprécier à sa juste valeur. Marguerite Duras elle-même a rendu hommage à la simplicité et à la nécessité de la soupe aux poireaux, la considérant comme une création emblématique de la cuisine française, appréciée pour sa capacité à réconforter et à satisfaire.

Le poireau se prête à une multitude de préparations culinaires, allant de la simple cuisson sur braise à des plats plus élaborés comme les terrines, les flammiches, les gratins, et les tartes. Des chefs étoilés tels qu'Alain Ducasse ont su le mettre en valeur dans des recettes raffinées, prouvant ainsi que le poireau peut être l'ingrédient principal de plats gastronomiques.

En outre, le poireau vinaigrette sert d'indicateur de la qualité d'un restaurant, à l'instar de l'œuf mayonnaise ou du faux-filet frites, car sa préparation révèle le soin apporté à la sélection des produits et le talent du cuisinier. Marguerite Duras rappelle quant à elle l'importance de ne pas trop cuire le poireau pour conserver sa couleur, son parfum et son goût, soulignant ainsi que la maîtrise de sa cuisson est essentielle pour en apprécier pleinement les saveurs.

Les Échos, « Cheapflation », des produits épinglés pour avoir modifié leurs recettes et augmenté leurs prix , 07/02/2024

Vous connaissez désormais bien la “shrinkflation”. Voici un nouveau néologisme qui est encore moins reluisant, j’ai nommé la “cheapflation”. Il s’agit d’un phénomène récent dans le secteur de l'agroalimentaire, qui consiste à modifier la recette d’un produit en réduisant, supprimant ou remplaçant des ingrédients par des alternatives moins coûteuses ou de moindre qualité, souvent sans en informer les consommateurs. Malgré ces modifications, les prix des produits concernés ont tendance à augmenter. Cette stratégie, difficile à détecter pour les consommateurs, vise à compenser l'inflation des matières premières tout en préservant les marges des fabricants.

L'ONG Foodwatch, en collaboration avec France Télévisions, a mis en lumière plusieurs grandes marques telles que Nestlé, Unilever et Mondelez, accusées d'avoir altéré la composition de produits populaires comme After Eight, les rillettes Bordeau Chesnel ou encore les cookies Milka, tout en augmentant leurs prix. Autre exemple avec Fleury Michon, qui a réduit la quantité de chair à poisson dans ses bâtonnets de surimi de 11 % tout en ayant augmenté le prix au kilo dudit produit de 40 % entre 2021 et 2023. Les entreprises justifient ces changements par des contraintes de marché, telles que l'épidémie de grippe aviaire ou la volatilité de la chaîne d'approvisionnement.

Foodwatch critique cette opacité dans les changements de recette et la hausse des prix associée, soulignant que les consommateurs sont doublement perdants face à ces pratiques. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a réagi en affirmant que la France avait gagné la bataille contre l'inflation, avec une baisse attendue des prix de certains produits alimentaires dans les semaines ou mois à venir, après une année 2023 marquée par une inflation alimentaire atteignant presque 16 % au printemps, avant de ralentir à 5,7 % en janvier 2024.

Les Échos, Agriculture : toujours autosuffisante, la filière porc française craint pour son avenir, 02/02/2024

L'article souligne les défis auxquels fait face la filière française du porc, notamment la diminution des exploitations et la crainte pour l'avenir due à une série de contraintes. Malgré une autosuffisance de la production, l'industrie porcine française a connu une baisse de production de 4,8 % en 2023, accentuée par des normes industrielles européennes plus strictes, la difficulté d'agrandissement des exploitations et des crises financières récentes. Philippe Bizien, président de l'Inaporc, révèle que 10 % des exploitations ont disparu en trois ans, un record, et souligne le vieillissement des éleveurs, avec 34 % qui ont plus de 55 ans.

Les nouvelles règles européennes (IED), qui assimilent les exploitations porcines à des industries lourdes en matière de gestion des rejets polluants, menacent de réduire encore plus la production. La crise liée à l'envolée des prix de l'alimentation porcine en 2021 et 2022, exacerbée par la guerre en Ukraine, a déjà affaibli le secteur, malgré un retour à la rentabilité grâce à l'augmentation du prix du porc en 2023.

La fermeture de 27 sites de production de charcuterie en un an met en lumière la vulnérabilité des abattoirs et des entreprises de transformation, qui absorbent 75 % de la production porcine française. L'inflation et la baisse de la consommation de porc aggravent la situation, tandis que les exportations restent limitées et ne compensent pas la réduction de la demande intérieure.

Face à ces défis, les professionnels de la filière porcine cherchent à améliorer leur compétitivité par des agrandissements et des investissements, malgré les obstacles réglementaires et les oppositions des associations. L'interprofession Inaporc prépare un plan de sauvegarde pour assurer la pérennité du secteur, en intégrant des mesures pour faciliter l'installation de nouvelles exploitations et attirer les jeunes générations vers l'élevage de porcs.

Challenges, La « guerre de la tomate » relancée après les propos de Ségolène Royal sur les produits espagnols?, 03/02/2024 + Courrier International, Vu de Madrid. "Chère Ségolène Royal, est-ce la faute de la tomate espagnole ?", 07/02/2024

La récente controverse entre la France et l'Espagne, désormais surnommée la "guerre de la tomate", a relancé les discussions sur la qualité des produits agricoles au sein de l'Union Européenne, mettant en exergue les tensions entre protectionnisme national et les règles du marché unique européen. Le débat a été ravivé par des commentaires de Ségolène Royal, qui a critiqué la qualité des tomates bio espagnoles lors d'une intervention sur BFMTV, les qualifiant d'"immangeables" et de "faux bio". Ces propos ont suscité une vive réaction en Espagne, où le Premier ministre Pedro Sanchez est monté au créneau pour défendre l'excellence des produits agricoles espagnols, affirmant que "la tomate espagnole est imbattable".

Cette polémique intervient dans un contexte de mobilisation accrue des agriculteurs européens, qui expriment leur inquiétude face à la pression concurrentielle exacerbée par les différences de réglementations sanitaires et environnementales au sein de l'UE. L'Espagne, premier exportateur de fruits et légumes vers la France, a particulièrement mal pris les critiques, les considérant comme une remise en cause infondée de ses normes de production. Le secteur agricole espagnol, rappelant que les règles européennes en matière d'agriculture biologique s'appliquent de manière uniforme dans tous les États membres de l’UE, a perçu ces attaques comme une forme de protectionnisme déguisé.

Le débat s'est intensifié avec la prise de position de personnalités politiques et d'associations professionnelles des deux côtés des Pyrénées. En France, la discussion s'inscrit dans un contexte plus large de crise agricole, marquée par une concurrence internationale féroce et des préoccupations croissantes concernant la sécurité alimentaire et la durabilité de la production. Les agriculteurs français, confrontés à des coûts de production élevés et à des normes environnementales strictes, se sentent désavantagés face à leurs homologues européens, notamment espagnols et marocains, d'où l'appel à une "force de contrôle sanitaire et agricole" européenne évoquée par le Président Macron.

Ce conflit met en lumière les défis auxquels est confrontée l'Union Européenne dans sa quête d'une politique agricole commune (PAC) plus équitable et durable. Il souligne la difficulté de trouver un équilibre entre la libre circulation des biens, principe fondateur du marché unique, et la protection des intérêts nationaux, dans un secteur aussi crucial et sensible que l'agriculture. Cette "guerre de la tomate" reflète ainsi les tensions inhérentes à l'intégration européenne, où les identités nationales et les intérêts économiques locaux peuvent parfois entrer en conflit avec les objectifs d'harmonisation et de solidarité au niveau de l'UE.

Le Figaro, Comment la France est devenue la carte maîtresse de McDonald’s, 05/02/2024

L'article décrit comment McDonald's France est devenu un acteur majeur de la restauration dans le pays, malgré les défis liés à son image de malbouffe. Avec 1560 restaurants, l'enseigne poursuit son expansion, notamment dans les petites communes, affirmant sa position de leader en France avec plus de 6 milliards d'euros de vente en 2023. Cette réussite s'explique par une stratégie d'adaptation au marché français, marquée par une montée en gamme et l'intégration de produits locaux, comme l'utilisation de farine Label rouge depuis 2020 et l'introduction de fruits dans les Happy Meals en 2023. Des efforts de francisation de l'offre ont également été réalisés, avec des produits comme le McRaclette et le McBaguette.

L'adaptation de McDonald's France ne s'arrête pas aux produits, mais s'étend à l'expérience client, avec des innovations telles que le changement de la couleur du logo de rouge à vert en 2009, l'amélioration de la décoration des restaurants, l'introduction de bornes de commande et le service à table. Ces initiatives ont permis à McDonald's France de se différencier et de s'ancrer davantage dans le paysage de la restauration française.

Cependant, l'enseigne fait face à des défis, notamment la concurrence renouvelée de Burger King et les pressions inflationnistes qui affectent le pouvoir d'achat des consommateurs. Malgré un recul des ventes à périmètre comparable au dernier trimestre 2023, McDonald's France continue d'innover. L’enseigne n’hésite pas à renouveler les recettes de ses burgers iconiques, notamment celle du Big Mac, pour offrir des produits plus chauds, plus juteux et plus savoureux, tout en conservant les éléments clés.

Madame Figaro, Vague de sobriété, ou l'incroyable boom des vins sans alcool, 09/02/2024

Un long article qui explore l'évolution des habitudes de consommation vers une préférence croissante pour les boissons sans alcool, notamment dans le domaine de la haute gastronomie et des spiritueux. Anne-Sophie Pic à Valence est mise en avant pour son initiative de proposer un accord mets-boissons sans alcool, conçu comme une expérience de haute couture, en collaboration avec des experts comme des mixologues. La démarche s'inscrit dans un désir d'excellence et d'innovation, en utilisant des techniques comme la fermentation pour créer des boissons complexes telles que les kombuchas et les kéfirs, adaptées aux plats servis.

L'engouement pour les boissons sans alcool est également visible chez d'autres chefs étoilés comme David Toutain à Paris et Mauro Colagreco à Menton, qui ont développé des boissons artisanales pour accompagner leurs menus, répondant ainsi à une demande croissante de clients désireux de réduire leur consommation d'alcool. Ces initiatives illustrent un mouvement plus large vers la sobriété, avec la création de vins sans alcool par des domaines renommés et l'émergence de spiritueux sans alcool offrant des alternatives de qualité aux consommateurs.

Parmi les marques et produits innovants mis en avant dans l’article citons par exemple Osan, qui propose trois boissons gourmet végétales et sans alcool, inspirée des codes du vin. Ou encore Nooh, un vin sans alcool lancé par le Château La Coste ou Goxoa, une bière sans alcool enrichie en nutriments qui est à destination des sportifs. Il existe même un site de vente en ligne qui est entièrement dédié à ces nouvelles boissons et qui compte pas moins de 300 références avec aussi bien des bières que des apéritifs, des kombuchas locaux, des sodas sans sucre, des boissons gourmet, des vins sans alcool.

Si l'essor de ces boissons sans alcool est perçu non comme une menace pour l'industrie viticole, il est également perçu comme une opportunité de répondre à un vide sur le marché.

Maddyness, La restauration est-elle en train de devenir un nouvel écosystème tech ?, 08/02/2024

L'article examine la transformation en cours dans le secteur de la restauration en France, influencée par les pratiques et l'énergie entrepreneuriale de l'écosystème tech. Lors du salon Foodorama, initié par Service Compris, cette évolution a été mise en lumière, avec un accent particulier sur l'innovation et l'entrepreneuriat dans la restauration. Romain Amblard, ancien directeur de l'activité d'accélération chez Numa et acteur clé derrière Foodorama, applique les leçons apprises dans le secteur technologique à la restauration, visant à enrichir ce dernier avec une dynamique entrepreneuriale similaire à celle observée dans la tech il y a dix ans.

La digitalisation, amplifiée par la pandémie de COVID-19 et la quête de sens dans le travail, a également poussé vers une plus grande humanisation et un retour aux métiers de contact. Des investisseurs, lassés du secteur technologique, commencent à s'orienter vers la restauration, témoignant d'un intérêt croissant pour ce secteur en tant qu'opportunité d'investissement alternatif.

Des entreprises telles que Big Mamma et PNY Burger illustrent le succès et l'ambition dans le secteur de la restauration, adoptant des pratiques entrepreneuriales et des valeurs d'entreprise inspirées du monde de la tech. Big Mamma, par exemple, est devenue une entreprise à mission et a obtenu la certification B Corp, soulignant son engagement envers des valeurs sociales et environnementales.

Cet article révèle une nouvelle vague d'entrepreneurs de la restauration en France, inspirés par l'écosystème tech et portés par une volonté d'innover et de transformer le secteur. Malgré les différences entre les deux domaines, notamment en termes de scalabilité et de vitesse d'exécution, la restauration bénéficie d'une accélération et d'un intérêt renouvelé, suggérant un avenir prometteur pour les entrepreneurs désireux d'apporter des changements significatifs dans le domaine de la food. Romain Amblard espère la création d'un lieu emblématique pour la restauration, similaire à Station F pour la tech, marquant ainsi une étape supplémentaire dans l'évolution de ce secteur.

Le Parisien, Thermomix : comment le robot est devenu indispensable dans nos cuisines, 08/02/2024

Le Thermomix, appareil multifonction de Vorwerk, s'est imposé comme un incontournable des cuisines modernes grâce à une combinaison d'innovation technologique et de marketing efficace. Dernier modèle en date, le TM 6, illustre l'engagement de la marque envers la cuisine guidée et la création d'une communauté d'utilisateurs. Le succès du Thermomix repose sur une stratégie de vente unique, principalement à domicile, qui encourage le partage d'expériences culinaires entre utilisateurs. Cette approche, instaurée dès les débuts de l'entreprise en Allemagne, a permis de s'implanter durablement dans les foyers sans passer par des intermédiaires.

L'histoire du Thermomix remonte à 1961 avec le VKM 5, précurseur du TM 6, offrant déjà plusieurs fonctionnalités en un seul appareil. L'innovation majeure survient à la fin des années 60 lorsque Hans Gerber, à l’époque chef des ventes de Vorwerk, intègre une fonction de chauffage, créant ainsi le premier véritable Thermomix. Le développement continu du produit, associé à un marketing ciblé et une vente directe, a permis de conquérir plus de 2 millions de foyers.

L'usine de Cloyes-sur-le-Loir, en France, est aujourd'hui le seul site de production du Thermomix dans le monde, garantissant un savoir-faire et une qualité reconnus mondialement. Le passage à la vente en réunion à domicile a marqué un tournant pour Vorwerk, renforçant le lien social entre les utilisateurs et la marque. Le Thermomix TM 6, avec son accès à une vaste bibliothèque de recettes et sa capacité à faciliter la préparation des repas, reflète l'évolution vers une cuisine connectée et partagée.

La stratégie de Vorwerk, axée sur l'expérience utilisateur et le bouche-à-oreille, a su créer une communauté fidèle autour du Thermomix. Malgré la concurrence et les défis liés aux brevets, la marque vise à équiper un foyer français sur quatre, témoignant de sa confiance en la pérennité de son modèle. Le Thermomix, plus qu'un simple robot de cuisine, est devenu un symbole de cuisine moderne, saine et conviviale.

Financial Times, Cocoa prices soar to record high as El Niño batters West African growers, 09/02/2024

Les prix mondiaux du cacao ont atteint des sommets historiques en raison de conditions météorologiques défavorables affectant les récoltes dans les principaux pays producteurs d'Afrique de l'Ouest. La Côte d'Ivoire et le Ghana, qui ensemble produisent environ 70 % des fèves de cacao mondiales, ont vu leurs cultures de cacao entravées par le phénomène El Niño, qui perturbe les schémas de précipitations et apporte un temps chaud et sec en Afrique de l'Ouest. Les producteurs font également face à une importante épidémie de maladies. Les prix du cacao à New York ont grimpé à 5 874 $ la tonne, marquant une hausse de plus de 40 % depuis le début de l'année, tandis que les futures du cacao à Londres ont plus que doublé par rapport à l'année précédente, augmentant de 7,3 % pour atteindre 4 600 £ la tonne.

Cette flambée des prix suscite des inquiétudes chez les fabricants de chocolat, comme Hershey, qui prévient que l'augmentation des prix des matières premières affectera les profits. La société a signalé une baisse de 6,6 % de ses ventes au quatrième trimestre, les consommateurs limitant leurs dépenses en confiseries face à l'inflation. Les analystes préviennent que le pire reste à venir pour les consommateurs, car les entreprises de chocolat, qui absorbaient auparavant les hausses de prix et disposaient de stocks, sont maintenant pleinement exposées à ces prix plus élevés des matières premières. La répercussion sur les prix de vente au consommateur semble inévitable.

Wall Street Journal, The Hottest Beer in America Doesn’t Have Alcohol, 03/02/2024

L'article raconte l'ascension remarquable d'Athletic Brewing, une entreprise pionnière dans le secteur de la bière non alcoolisée aux États-Unis. Fondée en 2017 par Bill Shufelt, un ancien trader, et John Walker, un brasseur, Athletic Brewing a bouleversé le marché traditionnellement stagnant de la bière non alcoolisée en créant des produits qui attirent non seulement ceux qui cherchent à réduire leur consommation d'alcool, mais également un large éventail de consommateurs grâce à leur qualité supérieure et leur marketing innovant.

Shufelt a quitté son emploi chez Point72 Asset Management pour poursuivre une idée qu'il considérait comme un marché inexploité valant potentiellement des milliards. Malgré les défis initiaux, tels que le manque de produits, d'investisseurs et d'expérience dans l'industrie, ainsi que le scepticisme général à l'égard de la bière non alcoolisée, l'entreprise a réussi à créer une bière sans alcool qui a vraiment le goût de la bière, répondant ainsi à une demande latente sur le marché.

Athletic Brewing a rapidement dépassé des géants comme Heineken et Budweiser en termes de ventes dans les épiceries américaines et est devenue la marque de bière la plus vendue chez Whole Foods Market, surpassant même les bières alcoolisées. Cette réussite est attribuée à des techniques de brassage avancées et à une stratégie marketing efficace qui ont transformé la perception de la bière non alcoolisée de quelque chose de pas très bon en une option désirable.

L'article souligne également un changement de comportement chez les consommateurs américains, particulièrement parmi les jeunes, qui montrent une préférence croissante pour les boissons non alcoolisées comme alternative sociale acceptable. Avec une augmentation significative des ventes de bière non alcoolisée, le marché témoigne d'une tendance à la modération et à la recherche d'options plus saines, un espace où Athletic Brewing continue d'innover et de se développer.

The Telegraph, How Guinness got women on board and left its lads-only image behind, 02/02/2024

L'article met en lumière la stratégie réussie de Guinness pour attirer un public féminin croissant, marquant une augmentation de 24 % des consommatrices. Cette évolution remarquable s'explique par plusieurs facteurs interconnectés. Tout d'abord, l'engagement d'influenceuses et la visibilité accrue grâce à des célébrités comme Kim Kardashian, qui a été vue célébrant la Saint-Patrick avec une Guinness, ont joué un rôle clé dans le changement de perception de la marque. En outre, l'expérience unique de consommation de Guinness, avec son rituel de service en deux étapes créant une mousse crémeuse, a ajouté une dimension théâtrale appréciée par les nouveaux consommateurs. L'aspect "Instagrammable" de la bière a également encouragé une nouvelle génération de consommatrices à partager leur expérience en ligne sous le hashtag #GuinnessGirls.

La bière elle-même, avec sa fraîcheur et ses notes de chocolat et de café, a surpris de nombreuses jeunes femmes qui l'ont essayée pour la première fois, rendant Guinness plus accessible qu'elles ne le pensaient. La version sans alcool de Guinness a probablement contribué à attirer de nouvelles consommatrices soucieuses de leur consommation d'alcool. L'article souligne également la diversité croissante des options de bières noires au-delà de Guinness, en mentionnant des alternatives britanniques indépendantes comme London Black, Nitro Broken Dream, NightJar et Social Club, offrant aux amateurs de bières noires une variété de choix. Grâce à ces stratégies combinées, Guinness a réussi à transformer son image et à étendre son public de manière significative.

Wall Street Journal, A Chicken Fight Wings Its Way to High Court, 06/02/2024

L'article nous plonge dans une bataille juridique haute en couleur entre deux chaînes de restaurants rivales en Inde, toutes deux revendiquant l'invention du butter chicken, un plat emblématique de la cuisine indienne qui a conquis des palais à travers le monde. Cette dispute culinaire a atteint la Haute Cour de Delhi et capté l'attention avec des débats animés sur les réseaux sociaux et les chaînes de télévision qui suivent de près l'affrontement.

Au cœur de la controverse se trouve le restaurant historique Moti Mahal à New Delhi, réputé pour avoir servi le premier butter chicken dans les années 1940. Les protagonistes de cette querelle sont les petits-fils des partenaires originaux du Moti Mahal, Monish Gujral et Raghav Jaggi, qui dirigent chacun leur propre chaîne de restaurants revendiquant l'héritage culinaire du plat.

Monish Gujral, à la tête de Moti Mahal Delux, affirme dans un dossier judiciaire volumineux que son grand-père a inventé le butter chicken à Peshawar avant de déménager à New Delhi après la partition de l'Inde en 1947. De son côté, Raghav Jaggi, fondateur de Daryaganj, attribue la création du plat à son propre grand-père, également partenaire chez Moti Mahal, prétendant qu'il a préparé le premier butter chicken en 1947 pour les réfugiés.

Le litige soulève des questions sur la propriété intellectuelle d'un plat devenu un incontournable de la cuisine mondiale, avec Gujral réclamant des dommages et intérêts ainsi qu'une injonction interdisant à Daryaganj de revendiquer l'invention du butter chicken. Les experts et historiens alimentaires doutent cependant qu'il soit possible de déterminer de manière définitive qui a inventé le plat, étant donné que ses ingrédients existent depuis longtemps et que des variations pourraient avoir été préparées bien avant la création revendiquée par les deux familles.

La bataille judiciaire entre Gujral et Jaggi met en lumière non seulement la complexité de revendiquer l'origine de plats traditionnels mais aussi l'impact de la partition de 1947 sur la cuisine indienne, ayant donné naissance à de nouvelles traditions culinaires comme le butter chicken. Malgré le conflit, certains clients et observateurs suggèrent que l'accent devrait être mis sur la qualité du produit plutôt que sur la querelle sur son origine, rappelant que le véritable héritage du butter chicken réside dans sa capacité à réunir les gens autour d'un plat aimé mondialement.

Eater, British Food Is Finally Getting Its Due on TikTok, 31/01/2024

L'article explore la montée en popularité de la cuisine britannique sur TikTok, mettant fin à des années de critiques et de plaisanteries sur sa supposée monotonie. Grâce à l'algorithme de TikTok, des plats traditionnels britanniques comme les Sunday roasts, les jacket potatoes et les cheese toasties séduisent un nouveau public, notamment aux États-Unis. Des créateurs de contenu comme Brittany Miller, qui partage ses préparations de repas dominicaux pour sa famille, ont suscité un engouement pour ces classiques, accumulant des millions de followers et de likes.

Ce regain d'intérêt pour la cuisine britannique s'explique par plusieurs facteurs. Premièrement, la plupart de ces plats sont à la fois faciles et économiques à préparer, ce qui les rend accessibles à un large public, même à ceux qui ne possèdent pas de compétences culinaires avancées. De plus, ces repas sont considérés comme des "comfort foods", offrant réconfort et satisfaction à ceux qui les préparent et les consomment, surtout dans un contexte de recherche de bien-être en ces temps incertains.

Malgré le succès de certains plats, la cuisine britannique dans son ensemble n'a pas toujours été bien reçue sur TikTok, certains aspects comme les adaptations britanniques de la nourriture chinoise ayant été la cible de moqueries. Néanmoins, la tendance actuelle sur TikTok contribue à réhabiliter l'image de la cuisine britannique.

Forbes, Sommeliers Predict The Top Wine Trends Of 2024, 31/01/2024

L'article explore les tendances dans le monde du vin pour l'année 2024, selon les prédictions de plusieurs sommeliers. Les sommeliers anticipent une année 2024 riche en découvertes et en appréciations nouvelles dans l'univers du vin. Voici les principales qui ont été identifiées :

Vins de dessert : une augmentation de la demande pour les vins de dessert tels que le sherry, le Sauternes, le Porto et le Tokay. Ces vins, avec une douceur équilibrée, deviennent populaires non seulement comme digestifs mais aussi au cours d'autres moments du repas.
Rouges frais : la croissance des vins oranges a ouvert la voie à des styles moins traditionnels de vin naturel, notamment les rouges frais. Ces vins, souvent de faible degré d'alcool et sans tanins agressifs, peuvent être servis légèrement frais, se mariant bien avec des plats plus légers.
Vin biologique : l'intérêt pour les pratiques viticoles biologiques et durables continue de croître, avec une demande en hausse pour les vins produits de manière éco-responsable. Cette tendance reflète une prise de conscience environnementale et une préférence pour les vins issus de l'agriculture biologique.
Vins sans alcool et à faible teneur en alcool : avec l'accent mis sur la santé et le bien-être, les vins sans alcool et à faible teneur en alcool gagnent en popularité. Des marques comme French Bloom, TOST, et Proxies mènent la catégorie avec des alternatives sans alcool pleines de saveur.
Petits formats : une croissance des options de vins en petits formats est attendue, répondant à un intérêt pour une consommation de vin plus modérée et accessible.
Rouges issus de régions traditionnellement blanches : les vins rouges produits dans des régions connues pour leurs vins blancs gagnent en popularité, offrant des alternatives inattendues avec des cépages régionaux comme le Blaufrankisch, le Dornfelder, et le Saint Laurent.
Vins oranges : la tendance des vins oranges continue, avec un intérêt croissant pour les vins ambrés géorgiens et d'autres vins oranges vieillis en amphores provenant de régions telles que le Portugal et la Slovénie.

Ces tendances reflètent une évolution des préférences des consommateurs vers des choix plus diversifiés, écologiques et adaptés à un mode de vie conscient et modéré.

Food Navigator, High-protein dairy is booming, but how 'healthy' is it?, 06/02/2024

L'article s’intéresse à la montée en popularité des produits laitiers riches en protéines, en particulier les yaourts, et s'interroge sur leur véritable valeur santé. Avec une croissance prévue de 17,2% dans le segment des yaourts laitiers à haute teneur en protéines cette année, les marques telles que Danone ont élargi leur offre au Royaume-Uni avec des produits promus comme sains, malgré la présence d'additifs tels que les édulcorants artificiels, les amidons et les épaississants. Ces produits, bien que commercialisés comme faibles en gras et en sucre tout en étant riches en protéines, suscitent des questions sur leur classification en tant qu'aliments ultra-transformés selon le système de classification NOVA, qui divise les aliments en quatre groupes en fonction de leur degré de transformation.

Danone défend ses yaourts GetPRO, soulignant qu'ils ne contiennent pas de sucres ajoutés, sont faibles en gras ou sans gras, et riches en protéines, ce qui en fait une option saine pour les consommateurs. La marque s'efforce également de simplifier ses recettes et de réduire le nombre d'additifs, tout en soulignant l'importance de la sécurité alimentaire et de la valeur nutritionnelle de ses produits.

Le marché des protéines laitières, qui a connu une croissance de 44,2% en valeur en 2023, continue de croître grâce à la sensibilisation croissante des consommateurs à l'importance des protéines pour une alimentation équilibrée. Les produits GetPRO de Danone se déclinent en plusieurs formats et saveurs, visant à offrir aux consommateurs des options pour chaque occasion de consommation.

Cependant, l'absence de consensus sur la définition des aliments ultra-transformés et sur leur impact sur la santé signifie que le débat sur les vertus santé des yaourts riches en protéines reste ouvert. La British Nutrition Foundation appelle à une action forte pour améliorer l'environnement alimentaire et à davantage de recherches pour comprendre les mécanismes liant l'ultra-transformation à des résultats de santé négatifs, tout en soulignant la nécessité de traiter les preuves actuelles avec prudence.

Ipsos, 85% des Français pensent que les agriculteurs ne sont pas rémunérés à leur juste valeur, 02/02/2024

L’enquête réalisée par Ipsos fin janvier 2024 avec l’aide d’Episto, « Regard croisé entre les agriculteurs et les citoyens-consommateurs en France », montre que le moral des agriculteurs s’écroule par comparaison à la vague de juillet 2023 : 48% des exploitants agricoles se déclaraient pessimistes l’année dernière contre 71% aujourd’hui, un seuil encore jamais atteint depuis 2020 et les mesures AgriExpress qu’Ipsos réalise une à deux fois par an.

Dans ce contexte, 89% des agriculteurs soutiennent le mouvement actuel, dont 76% le soutiennent « tout à fait » ; ils attendent une transformation de la politique agricole en France. La taxe progressive sur les GNR a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et son exonération ne suffit pas. Les agriculteurs attendent des actions structurelles et non court-termistes, avec trois mesures prioritaires :

Interdire l’importation de produits alimentaires ne respectant pas les normes françaises (pour 76%) ;
Assurer une meilleure répartition des marges de la filière agricole au profit des producteurs (62%) ;
Faciliter les démarches administratives pour les agriculteurs (56%).

A cela s’ajoute un constat sans appel : du point de vue des agriculteurs, la filière agricole est dysfonctionnelle. Quatre points de tension ressortent :

L’échec des lois EGALIM (et leur respect par les parties prenantes) : 74% des répondants ne partagent pas l’avis selon lequel les lois EGALIM sont un succès et sont bien appliquées.
Les industries agro-alimentaires qui devraient mieux rémunérer les agriculteurs pour leur production : 98% d’adhésion (dont 87% « tout à fait d’accord »).
La défense des marges (au profit des agriculteurs) poussées par les coopératives auprès des groupes agro-alimentaires : 94% d’adhésion (dont 72% « tout à fait d’accord »).
La réduction des effets de l’inflation sur les prix pratiqués par les entreprises d’intrants : 90% (dont 49% « tout à fait d’accord »).

EGE, L’Italie tente un contre encerclement cognitif contre le nutri-score européen, 09/02/2024

L'Italie se positionne au cœur d'une lutte informationnelle en Europe contre le Nutri-score. Ce dernier, bien établi dans plusieurs pays européens, est critiqué par l'Italie qui craint que cette étiquette nuise à ses produits nationaux emblématiques, tels que l'huile d'olive, les fromages, les pâtes, et le vin. En réponse, l'Italie a mobilisé un soutien politique et industriel significatif contre le Nutri-score, arguant que ce système discrimine injustement les produits italiens et favorise les produits alimentaires transformés.

Le débat sur le Nutri-score intervient dans un contexte plus large de digitalisation et de révision des habitudes alimentaires en Europe, exacerbé par la pandémie de COVID-19 et le phénomène de la Grande Démission, qui a incité un retour vers des métiers valorisant le contact humain. L'Italie, par ses actions, a rallié plusieurs autres pays européens à sa cause, créant une division au sein de l'UE concernant l'harmonisation de l'étiquetage nutritionnel.

Le système alternatif promu par l'Italie, le Nutrinform Battery, se base sur l'idée que les consommateurs devraient être informés de la composition nutritionnelle des aliments en fonction des portions consommées, une approche qui, selon ses défenseurs, serait plus équilibrée que le Nutri-score. Cette position est soutenue par de puissants lobbies de l'agro-industrie ainsi que par Coldiretti, la principale confédération agricole italienne, illustrant une alliance inhabituelle entre les producteurs de produits de terroir et l'industrie agro-alimentaire.

La bataille contre le Nutri-score menée par l'Italie a contribué à repousser indéfiniment l'adoption d'un système d'étiquetage nutritionnel unifié dans l'UE, soulevant des questions sur l'impact potentiel de cette opposition sur les efforts de promotion de la santé publique en Europe.