đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2024-01
Avant toute chose je vous souhaite une belle et heureuse annĂ©e 2024 ! Quâelle soit remplie dâagapes et de belles dĂ©couvertes gastronomiques.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Le Monde, Un Nutri-score plus exigeant Ă partir du 1á”ÊłÂ janvier 2024, 31/12/2023
Le Monde, Alimentation et climat : la bataille de lâĂ©tiquetage environnemental a commencĂ©, 30/12/2023
Wired, The Foods the World Will Lose to Climate Change, 29/12/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Alimentation et climat : la bataille de lâĂ©tiquetage environnemental a commencĂ©, 30/12/2023
L'article se penche sur l'introduction imminente d'un nouvel Ă©tiquetage environnemental pour les produits alimentaires en France, souvent dĂ©crit comme le "Nutri-score du climat et de la biodiversitĂ©". Ce projet, prĂ©vu par la loi Climat et rĂ©silience de 2021, vise Ă fournir aux consommateurs des informations sur l'impact environnemental des produits alimentaires, mais sa mise en Ćuvre rencontre des difficultĂ©s.
Dâun cĂŽtĂ©, nous avons le Planet-score, une initiative de lâInstitut technique de lâagriculture biologique et plusieurs ONG, qui est actuellement le dispositif le plus avancĂ© de ce type et est prĂ©sent sur les emballages de 80 marques. De lâautre, plusieurs outils similaires ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s, comme par exemple l'Eco-score de Yuka et OpenFoodFacts.
Lâaffichage environnemental officiel, bien que prĂ©vu par la loi, n'est pas encore dĂ©fini en termes d'objectifs, de mĂ©thodologie et de forme. Il ne sera pas obligatoire dans un premier temps et pourrait coexister avec dâautres outils. LâidĂ©e principale de cet Ă©tiquetage est d'aider les consommateurs Ă faire des choix plus Ă©clairĂ©s en matiĂšre de durabilitĂ©, de valoriser les produits ayant le moins dâimpact environnemental et dâinciter les industriels Ă amĂ©liorer leurs pratiques.
La mĂ©thodologie pour calculer l'impact environnemental des produits alimentaires est toutefois complexe et controversĂ©e. L'« analyse de cycle de vie » (ACV), actuellement utilisĂ©e, prĂ©sente des limites, notamment en ne prenant pas suffisamment en compte des aspects comme la biodiversitĂ© ou le bien-ĂȘtre animal. Par exemple, des poulets issus dâĂ©levages intensifs peuvent se retrouver avec une meilleure note que des poulets bio Ă©levĂ©s en plein air selon lâACV, en raison de leur efficacitĂ© en termes d'empreinte carbone par kilogramme de produit.
L'enjeu est donc de complĂ©ter l'ACV par d'autres paramĂštres pour corriger ses biais, une tĂąche Ă la fois scientifique et politique. Le conseil scientifique de lâaffichage environnemental travaille Ă proposer des mĂ©thodes et formats amĂ©liorĂ©s. Cependant, le gouvernement français n'a pas encore tranchĂ© sur la question, et il y a des prĂ©occupations quant Ă l'intĂ©gration du bien-ĂȘtre animal dans la note principale.
Cet effort de la France pour dĂ©velopper un affichage environnemental est suivi de prĂšs en Europe, oĂč des dĂ©bats similaires sont en cours. Lâarticle souligne par contre que lâĂ©tiquette environnementale ne sera pas suffisante pour une transition alimentaire complĂšte et devra ĂȘtre accompagnĂ©e d'autres mesures politiques, dont la direction reste incertaine tant au niveau national quâeuropĂ©en.
Le Figaro, «Shrinkflation»: le gouvernement compte rendre plus explicite la hausse des prix dans les rayons, 03/01/2024
L'article aborde le projet d'arrĂȘtĂ© soumis par le gouvernement français Ă Bruxelles concernant la pratique de la « shrinkflation » dans les supermarchĂ©s et qui, comme nous lâavons dĂ©jĂ vu, consiste Ă rĂ©duire les quantitĂ©s d'un produit tout en laissant son prix inchangĂ© (voire mĂȘme en lâaugmentant). Cette pratique, Ă©galement connue sous le nom de « rĂ©duflation », est lĂ©gale tant que la mention du poids est modifiĂ©e sur l'emballage. Cependant, le gouvernement souhaite rendre ces changements plus transparents pour les consommateurs.
Selon le projet, ce sont les supermarchĂ©s qui devront indiquer sur les produits concernĂ©s l'ancienne et la nouvelle quantitĂ©, ainsi que le pourcentage ou le montant de l'augmentation de prix. Cette mention devrait ĂȘtre visible et lisible sur l'emballage ou une Ă©tiquette proche du produit. Le but est de permettre aux consommateurs de se prĂ©munir contre ces nouvelles pratiques et de mieux comprendre les Ă©volutions de prix.
Le projet d'arrĂȘtĂ©, qui doit encore recevoir l'approbation de la Commission europĂ©enne, pourrait entrer en vigueur fin mars 2024 si aucun commentaire n'est Ă©mis par la Commission.
LâHĂ©micycle, SouverainetĂ© alimentaire, un copieux dĂ©fi, 22/12/2023
L'article aborde les défis auxquels l'agriculture française est confrontée dans le cadre de la souveraineté alimentaire. La France, malgré son statut de premier producteur agricole européen, fait face à un déclin préoccupant de sa production agricole, avec une grande partie de ses fruits et légumes ainsi que de la viande et du poisson qui sont importés. Ce modÚle agricole, qui a émergé à l'époque gaullienne, est fragilisé, notamment en raison de la réduction des subventions qui soutenaient auparavant les exportations.
Les producteurs français sont confrontĂ©s Ă des coĂ»ts de main-d'Ćuvre Ă©levĂ©s, une administration complexe, et un manque de formation. De plus, il existe un manque de collaboration entre les producteurs et les industriels, contrairement Ă d'autres pays europĂ©ens. Il y a un dĂ©calage notable entre la consommation croissante de produits sains et la production nationale, ce qui entraĂźne une forte dĂ©pendance aux importations de lĂ©gumes, fruits et produits biologiques.
La souveraineté alimentaire est considérée comme essentielle, mais l'autosuffisance totale est vue comme irréaliste. La France doit donc trouver un équilibre entre l'autosuffisance et la sécurité des chaßnes d'approvisionnement. Pour répondre à ces défis, une transformation majeure est suggérée, avec l'adoption de pratiques agricoles plus durables et moins dépendantes des énergies fossiles et des intrants chimiques.
Des innovations technologiques et génétiques pourraient jouer un rÎle clé dans l'amélioration de l'efficacité de la production agricole. Cependant, le secteur est également confronté à une crise démographique, avec un ùge médian des agriculteurs élevé et une diminution du nombre d'exploitations.
Enfin, les changements dans les goûts et les habitudes alimentaires mondiaux représentent un défi culturel et gastronomique pour la France. La cuisine française, perçue comme élitiste et éloignée des plaisirs simples, pourrait perdre de son influence au profit de cuisines valorisant la convivialité et l'authenticité.
Le Monde, Un Nutri-score plus exigeant Ă partir du 1á”ÊłÂ janvier 2024, 31/12/2023
Depuis le 1er janvier, le Nutri-score est devenu plus strict en pénalisant davantage le sucre, le sel, les mauvaises graisses, et l'absence de fibres. Cette mise à jour vise à mieux refléter les connaissances actuelles sur l'impact de l'alimentation sur la santé. Par exemple, les céréales Chocapic voient leur note baisser de A à C, et les laits demi-écrémé et entier sont respectivement notés B et C.
Le nouveau classement distingue mieux les produits selon leur composition nutritionnelle. Les mueslis sans sucre restent classés A, tandis que les céréales trÚs sucrées sont classées D ou E. Les pains à farine complÚte, plus riches en fibres, sont mieux notés que ceux à farine raffinée. Certains fromages à pùte pressée pauvres en sel, comme l'emmental, sont reclassés en C. Les huiles riches en oméga-9 et oméga-3 sont notées B. Les charcuteries et la viande rouge sont fortement pénalisées.
Les changements s'appliquent également aux boissons, avec une rétrogradation des notes pour les boissons lactées sucrées et celles contenant des édulcorants. Seule l'eau peut maintenir la note A.
Ces changements, qui s'appliquent dans les sept pays ayant officiellement adoptĂ© le Nutri-score (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse), doivent ĂȘtre mis en Ćuvre sur les sites d'achat en ligne. Les industriels auront deux ans pour Ă©couler leurs stocks avec les anciennes Ă©tiquettes. Bien que le Nutri-score ne soit pas obligatoire, les marques qui choisissent de l'utiliser doivent l'afficher sur l'ensemble de leurs gammes.
LibĂ©ration, Câest quoi la «menu anxiety» dont souffrirait la gĂ©nĂ©ration Z ?, 27/12/2023
L'article traite du phénomÚne de la "menu anxiety" (anxiété liée au menu) qui affecte particuliÚrement la génération Z (ceux nés entre la fin des années 90 et le début des années 2010). Selon une étude menée au Royaume-Uni par la chaßne de restaurants italiens Prezzo sur 2 000 membres de cette génération, 86% des jeunes de la génération Z ressentent de l'anxiété à l'idée de devoir choisir dans un menu, contre 67% dans la population générale. En outre, 38% des représentants de la génération Z déclarent consulter le menu en ligne avant de se rendre au restaurant.
Le sondage révÚle également que le choix des plats par les jeunes est souvent influencé par leur potentiel esthétique pour des publications sur Instagram ou TikTok, avec un tiers des moins de 34 ans sélectionnant des plats en fonction de leur apparence. Les jeunes sont aussi plus influencés par les recommandations sur les réseaux sociaux que par celles trouvées sur des moteurs de recherche classiques comme Google.
Cette anxiĂ©tĂ© conduit un tiers des rĂ©pondants de la gĂ©nĂ©ration Z Ă laisser les personnes avec qui ils mangent commander pour eux, et certains craignent mĂȘme de ne pas savoir prononcer correctement les noms des plats. Cependant, cette anxiĂ©tĂ© n'est pas seulement liĂ©e Ă l'indĂ©cision ; elle est Ă©galement liĂ©e au coĂ»t du repas, Ă la peur de ne pas trouver d'options appĂ©tissantes ou de regretter son choix. Plus d'un tiers des jeunes estiment qu'un menu trop long et plein d'options est intimidant. L'article suggĂšre que cette anxiĂ©tĂ© pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique, car un menu trop long a souvent moins de chances d'ĂȘtre composĂ© de produits frais, impliquant ainsi un choix plus Ă©clairĂ© en faveur de la qualitĂ© des aliments.
Les Ăchos, L'appli de notation Yuka s'exporte pour faire mieux manger les AmĂ©ricains, 30/12/2023
Yuka a connu une croissance soudaine en AmĂ©rique aprĂšs la diffusion d'une vidĂ©o TikTok, qui a boostĂ© le nombre d'utilisateurs de 16 000 en dĂ©cembre 2021 Ă 500 000 un mois plus tard. Comme âce n'est jamais retombĂ©, parce qu'il y a eu d'autres vidĂ©osâ et que Luka n'avait personne sur place, les fondateurs sont donc partis sâinstaller Ă New York pour dĂ©velopper leur activitĂ©.
Bien que les consommateurs européens utilisent Yuka principalement pour évaluer la valeur nutritionnelle des aliments, les Américains ont d'abord été intéressés par les informations sur les cosmétiques. Cependant, l'objectif est de les orienter davantage vers l'alimentaire. Le marché américain, caractérisé par un fort taux d'obésité et une préoccupation croissante pour la diététique, présente des différences significatives par rapport à l'Europe, notamment en matiÚre de réglementation sur les additifs et d'informations sur les emballages.
Yuka a facilement accĂšs aux donnĂ©es grĂące aux bases de donnĂ©es publiques de l'USDA, le ministĂšre de l'Agriculture amĂ©ricain. Aux Ătats-Unis, Yuka attire entre 300 000 et 500 000 nouveaux utilisateurs par mois, reprĂ©sentant 40 Ă 50 % des nouveaux utilisateurs globaux de l'application et 60 % de la croissance du chiffre d'affaires. Julie Chapon souligne que les AmĂ©ricains sont plus enclins Ă payer pour des services, contribuant ainsi Ă la rentabilitĂ© de l'application.
MalgrĂ© le dĂ©fi de naviguer contre les intĂ©rĂȘts des industriels dans un pays influencĂ© par les lobbys, Yuka ne cherche pas Ă s'engager dans le dialogue politique, mais plutĂŽt Ă influencer Ă travers les consommateurs. Avec 99 % des utilisateurs utilisant la version gratuite et seulement 1 % optant pour les services premium, l'entreprise vise Ă atteindre un tiers de la population amĂ©ricaine, soit entre 50 et 100 millions d'utilisateurs, pour impacter significativement les pratiques industrielles. Yuka, qui se finance sans publicitĂ©, mise sur son indĂ©pendance pour rĂ©aliser cet objectif.
Les Ăchos, Boissons alcoolisĂ©es : la revanche de la canette, 28/12/2023
L'article traite de l'Ă©volution de l'utilisation de la canette dans le secteur des boissons alcoolisĂ©es, en particulier pour le vin et la biĂšre. Historiquement associĂ©e Ă la biĂšre de basse qualitĂ© consommĂ©e dans la rue, la canette connaĂźt une renaissance, notamment dans les microbrasseries artisanales. En 2022, les ventes de canettes ont augmentĂ© de 3,2 % par rapport Ă 2021, selon le groupement d'intĂ©rĂȘt Ă©conomique La BoĂźte Boisson.
Christian Maviel, PDG de Cacolac (la fameuse boisson chocolatĂ©e), a investi 10 millions d'euros dans une nouvelle usine Ă LĂ©ognan, en Gironde, dĂ©diĂ©e au conditionnement en canette de vin et autres boissons, avec une capacitĂ© de production allant jusqu'Ă 40 millions de canettes par an. La canette est considĂ©rĂ©e comme un format complĂ©mentaire Ă la bouteille, adaptĂ©e aux vins destinĂ©s Ă ĂȘtre bus dans les deux ans, permettant de conserver la fraĂźcheur et l'aciditĂ© du vin.
Plusieurs entreprises françaises ont commencĂ© Ă commercialiser du vin en canette, s'inspirant des pays nordiques et des Ătats-Unis oĂč cette pratique est plus courante. L'entreprise française Canetta propose par exemple du vin nature en canette, avec un packaging colorĂ©, vendu Ă environ 5 euros pour 18,5 cl.
La canette prĂ©sente de nombreux avantages pour la conservation du vin : plus nomade, lĂ©gĂšre, facile Ă entreposer, rapide Ă refroidir, plus recyclable et moins chĂšre Ă produire. Ces atouts pourraient aider Ă contrer la baisse de la consommation de vin, notamment auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations qui privilĂ©gient la biĂšre ou les boissons non alcoolisĂ©es. En fĂ©vrier 2022, un sondage OpinionWay a rĂ©vĂ©lĂ© que 72 % des Français seraient prĂȘts Ă boire du vin en canette.
Du cĂŽtĂ© de la biĂšre, les microbrasseries artisanales tentent de changer l'image nĂ©gative de la canette. Luc ViguiĂ©, fondateur de la microbrasserie Noiseless, souligne que la canette est un meilleur contenant pour la biĂšre en raison de son opacitĂ© et de son hermĂ©ticitĂ©. La tendance est confirmĂ©e par Magali Filhue, dĂ©lĂ©guĂ©e gĂ©nĂ©rale de la fĂ©dĂ©ration Brasseurs de France, mĂȘme si la croissance reste modeste.
Le Figaro, «Câest le nouveau commerce de proximité» : pain, huĂźtres, pizzas⊠Bienvenue dans la France des distributeurs automatiques, 24/12/2023
L'article discute de l'Ă©volution et de la popularitĂ© croissante des distributeurs automatiques en France, en particulier dans les zones rurales et semi-rurales. A lâimage de Ludovic Casrouge, un ostrĂ©iculteur de Gouville-sur-Mer, qui connaĂźt un grand succĂšs avec son distributeur automatique proposant des produits comme des huĂźtres, des crevettes, de la soupe de poisson, et du saumon fumĂ©. Ces distributeurs ne se limitent pas aux snacks traditionnels, mais offrent une variĂ©tĂ© de produits frais et locaux, y compris du pain, des pizzas, des fruits, des lĂ©gumes, et mĂȘme des spĂ©cialitĂ©s rĂ©gionales comme le comtĂ© dans le Jura ou les rillettes dans la Sarthe.
Ces Ă©quipements sont particuliĂšrement utiles dans les zones oĂč les commerces traditionnels sont en dĂ©clin. Par exemple, la boucherie Dulin Villain Ă Coutances utilise un distributeur comme un "troisiĂšme magasin", proposant des plats cuisinĂ©s et des produits de charcuterie.
Les distributeurs automatiques représentent une alternative économique à l'ouverture de nouveaux commerces, avec des coûts d'installation et de fonctionnement relativement bas. Ils offrent également une flexibilité en termes d'horaires, permettant aux clients d'acheter des produits à tout moment.
Cependant, cette tendance n'est pas sans critiques. Certains soulignent le manque de contact humain et les éventuelles nuisances sonores des distributeurs. De plus, il existe des défis en matiÚre de gestion, comme le maintien de l'approvisionnement et la prévention des vandalismes.
Dans les villes, des entreprises comme JCDecaux explorent également le marché des distributeurs automatiques, proposant des produits frais dans des casiers connectés. Mais malgré leur commodité, les distributeurs ne sont pas considérés comme une solution complÚte aux défis du commerce en zone rurale, avec un accent mis sur la réintroduction de "vrais commerces" pour maintenir le contact humain.
GQ, Blanquette, joue de bĆuf, pot-au-feu⊠: oui la cuisine bourgeoise est bien vivante, mĂȘme chez les jeunes, 28/12/2023
L'article explore la résurgence de la cuisine bourgeoise, notamment parmi les jeunes restaurateurs et chefs. La cuisine bourgeoise, caractérisée par des plats en sauce, des recettes précises, et une cuisine faite maison, est souvent décrite comme rassurante et conviviale. Historiquement, elle diffÚre de la haute cuisine aristocratique par sa simplicité et l'utilisation d'ingrédients moins coûteux.
Loïc Bienassis, historien spécialiste de l'alimentation, indique que la cuisine bourgeoise a commencé à se distinguer au XVIIe siÚcle. Jules Gouffé, dans son livre de 1867, met en lumiÚre des recettes emblématiques de cette cuisine, soulignant l'importance du respect des bons produits, des saisons, et de l'utilisation complÚte des animaux.
Le renouveau de la cuisine bourgeoise est illustré par des restaurateurs modernes comme Thomas Cassagnes à Paris, qui s'inspire de recettes familiales pour moderniser la cuisine bourgeoise. Ces restaurateurs choisissent cette approche non seulement pour son attrait nostalgique mais aussi pour des raisons pratiques, comme la facilité de reproduire ces plats classiques.
Emmanuelle Jarry, journaliste gastronomique, souligne que la cuisine bourgeoise n'a jamais vraiment disparu en France. Elle voit la cuisine comme un équilibre entre création et tradition. Cependant, Paul AriÚs, dans son ouvrage sur l'histoire politique de l'alimentation, critique la cuisine bourgeoise comme étant conservatrice et représentative d'une minorité de Français.
Un exemple contemporain de l'adaptation de la cuisine bourgeoise est le restaurant Faubourg Daimant dâAlice Tuyet, qui propose une version entiĂšrement vĂ©gane. Le restaurant sâinspire des techniques traditionnelles pour sublimer les lĂ©gumes sans utiliser de substituts de viande ou de fromage.
L'article pose la question de savoir si ces interprĂ©tations modernes et inclusives peuvent toujours ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme de la cuisine bourgeoise. Bienassis souligne que l'essentiel est la dĂ©marche derriĂšre la cuisine, la sincĂ©ritĂ© et l'attention portĂ©e Ă la prĂ©paration. Les plats du Faubourg Daimant, bien que non orthodoxes, sont prĂ©sentĂ©s comme totalement rĂ©jouissants, illustrant la capacitĂ© de la cuisine bourgeoise Ă Ă©voluer tout en restant pertinente.
Le Parisien, « Le resto est en bas de chez moi mais je me fais livrer » : Paris, capitale de la flemme ?, 16/12/2023
L'article aborde l'augmentation significative des livraisons de repas à domicile à Paris. Cette tendance est particuliÚrement marquée parmi les jeunes, comme Ariane, une consultante parisienne de 24 ans, qui mentionne la facilité et la tentation des applications de livraison, malgré une certaine honte associée à cette pratique.
Selon l'Observatoire société et consommation (ObSoCo), 50% des Parisiens ont recouru à la livraison de repas à domicile au cours des douze derniers mois, contre 25% des Français. Selon Food Service Vision, en 2023, 73% des Parisiens ont commandé un repas livré contre 66 % en 2021.
Ce phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© par la crise du Covid-19 et continue de croĂźtre. L'arrivĂ©e en France de sociĂ©tĂ©s comme Uber Eats et Deliveroo en 2015 a Ă©galement contribuĂ© Ă cette croissance de âlâĂ©conomie de la flemmeâ. La crise sanitaire et les confinements ont poussĂ© les gens Ă se faire livrer alors qu'ils Ă©taient bloquĂ©s chez eux.
L'étude indique que les principales raisons de ce choix incluent la rapidité du service, la possibilité de décider au dernier moment et la variété des plats disponibles. à Paris, la petite taille des cuisines et des appartements contribue également à cette tendance, bien que l'inflation récente ait quelque peu ralenti la croissance du marché.
Emmanuel Grégoire, premier adjoint socialiste de la capitale, refuse de considérer cette pratique comme de la fainéantise, soulignant plutÎt le manque de temps des urbains et leur désir de liberté. Toutefois, les implications environnementales et sociales de ces habitudes, comme les déchets supplémentaires, la pollution et la précarité des livreurs, sont des problÚmes importants.
Ariane, qui avait l'habitude de commander frĂ©quemment, a presque arrĂȘtĂ© ses commandes Uber Eats, se tournant plutĂŽt vers un service qui lui livre des recettes et des ingrĂ©dients chaque semaine. Bien qu'elle admette quelques rechutes occasionnelles, elle trouve cette alternative meilleure et plus saine.
Le Figaro, Pizza Ă lâananas et au ketchup: un chef star crĂ©e la polĂ©mique Ă Naples, 05/01/2024
VoilĂ la premiĂšre controverse food de lâannĂ©e. Le chef napolitain Gino Sorbillo, connu pour ses pizzerias Ă travers le monde, a osĂ© ajouter une pizza Ă l'ananas et au ketchup Ă son menu, suscitant un dĂ©bat animĂ©, particuliĂšrement dans sa ville natale de Naples.
La pizza à l'ananas, originaire du Canada et popularisée dans les années 1960, est souvent rejetée par les puristes italiens, en particulier à Naples, berceau de la pizza. La décision de Sorbillo d'ajouter cette pizza, une variante blanche (sans sauce tomate) garnie d'ananas frais caramélisé, de fromages divers et de basilic, vendue 7⏠dans sa pizzeria historique sur la via dei Tribunali, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Les internautes ont réagi avec scepticisme et indignation, certains allant jusqu'à accuser Sorbillo de trahison culturelle.
En rĂ©ponse Ă un commentaire suggĂ©rant ironiquement l'ajout de ketchup, Sorbillo a postĂ© une vidĂ©o oĂč il recouvre sa pizza de ketchups rouge et blanc faits Ă partir de tomates datterino italiennes, ajoutant Ă la controverse.
Dans une interview avec CNN, Sorbillo a expliquĂ© qu'il souhaitait "lutter contre les prĂ©jugĂ©s culinaires". Il a mentionnĂ© que, bien qu'initialement sceptique sur l'association de l'ananas et de la pizza, il s'est dĂ©crit comme un puriste curieux, dĂ©sireux d'expĂ©rimenter avec de nouveaux ingrĂ©dients comme le speck, les pistaches, et mĂȘme des confitures.
La polémique a reçu une large couverture médiatique en Italie et a rappelé d'autres controverses similaires, comme les déclarations du président islandais en 2017 suggérant d'interdire l'ananas sur les pizzas, une position à laquelle le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait réagi en défendant cette création.
Wired, A Demographic Time Bomb Is About to Hit the Beef Industry, 21/12/2023
L'article met en lumiĂšre une tendance prĂ©occupante dans l'industrie du bĆuf aux Ătats-Unis. Dans les annĂ©es 1970, la consommation de bĆuf atteignait son apogĂ©e avec environ 90 livres par personne et par an, mais elle a depuis diminuĂ© pour s'Ă©tablir autour de 57 livres et câest le poulet qui est dĂ©sormais la viande la plus consommĂ©e.
Une Ă©tude de l'UniversitĂ© Tulane publiĂ©e mi-2023 a rĂ©vĂ©lĂ© que seulement 12% des AmĂ©ricains sont responsables de la moitiĂ© de la consommation totale de bĆuf, et ce groupe tend Ă ĂȘtre composĂ© d'hommes ĂągĂ©s de 50 Ă 65 ans, correspondant Ă la gĂ©nĂ©ration des baby-boomers. Les personnes ĂągĂ©es de 66 ans et plus sont moins susceptibles d'ĂȘtre de gros consommateurs de bĆuf, peut-ĂȘtre en raison de conseils mĂ©dicaux.
Les donnĂ©es montrent que la consommation de bĆuf varie selon les gĂ©nĂ©rations. Dans les annĂ©es 1990, les hommes mangeaient beaucoup plus de bĆuf que les femmes, mais leur consommation diminuait aprĂšs 39 ans. Les personnes qui consommaient beaucoup de bĆuf dans les annĂ©es 1990 pourraient ĂȘtre les mĂȘmes qui apparaissent dans l'Ă©tude de l'UniversitĂ© Tulane comme les principaux consommateurs d'aujourd'hui.
Hillary Makens, de la National Cattlemenâs Beef Association, conteste les conclusions de l'Ă©tude de l'UniversitĂ© Tulane. Selon elle, les donnĂ©es montrent que les gĂ©nĂ©rations Z et Y Ă©taient plus susceptibles que les gĂ©nĂ©rations plus ĂągĂ©es d'avoir mangĂ© du bĆuf le jour prĂ©cĂ©dent. La diminution de la disponibilitĂ© du bĆuf peut s'expliquer par plusieurs facteurs, notamment une rĂ©duction du cheptel due Ă des conditions mĂ©tĂ©orologiques difficiles.
L'industrie du bĆuf cherche Ă attirer l'attention des jeunes AmĂ©ricains. Midan Marketing, une agence de marketing de la viande, a publiĂ© des articles de blog appelant la gĂ©nĂ©ration Z "l'industrie de la viande de demain" et incitant les spĂ©cialistes du marketing du bĆuf Ă promouvoir la teneur Ă©levĂ©e en protĂ©ines de leur viande pour sĂ©duire les jeunes consommateurs. L'industrie pourrait Ă©galement tenter de commercialiser le bĆuf comme Ă©tant « faible en carbone » pour attirer les jeunes gĂ©nĂ©rations plus prĂ©occupĂ©es par le changement climatique.
Daniel Rosenfeld, doctorant à l'UCLA, affirme que nos choix alimentaires sont étroitement liés à notre image de soi et à la maniÚre dont nous nous comparons aux autres, ce qui signifie que les gens peuvent réagir fortement aux suggestions de réduction de certains aliments. La consommation de viande est devenue hautement politisée, comme en témoigne la réaction médiatique et politique à une étude de 2020 sur les réductions des gaz à effet de serre si les Américains réduisaient leur consommation de viande.
Wired, The Foods the World Will Lose to Climate Change, 29/12/2023
L'article aborde les dĂ©fis posĂ©s par le changement climatique Ă l'agriculture mondiale. L'annĂ©e 2023 a Ă©tĂ© particuliĂšrement difficile pour les agriculteurs en raison de conditions mĂ©tĂ©o extrĂȘmes, qui ont entraĂźnĂ© des pĂ©nuries alimentaires et une hausse des prix.
Les scientifiques du monde agricole travaillent Ă s'adapter Ă ces conditions mĂ©tĂ©orologiques instables en envisageant des changements au niveau des systĂšmes de culture et des plantes elles-mĂȘmes. Cependant, lâamĂ©lioration vĂ©gĂ©tale est un processus lent et les changements climatiques actuels pourraient aller plus vite que l'innovation agricole. Selon les prĂ©visions, le changement climatique rĂ©duira les rendements agricoles jusqu'Ă 30 % d'ici 2050, impactant particuliĂšrement les 500 millions de petits agriculteurs dans le monde.
Parmi les solutions explorĂ©es, il y a notamment la relocalisation des cultures. Par exemple, la production d'avoine dans le Midwest amĂ©ricain, autrefois importante, a Ă©tĂ© rĂ©duite en raison de tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es et la plupart des avoines consommĂ©es aux Ătats-Unis sont maintenant cultivĂ©es au Canada. D'autres cultures, comme les olives, les oranges et l'orge sont Ă©galement menacĂ©es.
Les scientifiques cherchent à exploiter la diversité génétique des cultures pour trouver des variétés résistantes aux ravageurs ou tolérantes à la sécheresse. En France, par exemple, l'INAO a autorisé l'utilisation de six nouveaux cépages adaptés au réchauffement climatique pour la production de vins de Bordeaux.
Une autre approche est de remplacer les cultures traditionnelles par celles mieux adaptĂ©es aux nouvelles conditions climatiques. Aux Ătats-Unis, le millet proso est envisagĂ© comme une alternative au maĂŻs dans les rĂ©gions Ă faibles prĂ©cipitations et ressources en eau limitĂ©es. D'autres cultures comme le colza, le tournesol, le chanvre et un autre type de millet, le millet perlĂ©, sont Ă©galement testĂ©es dans le Midwest.
Forbes, Here Are The Foods Hit Hardest By Climate Change In 2023, 31/12/2023
L'article traite des consĂ©quences du changement climatique sur la sĂ©curitĂ© alimentaire mondiale en 2023, l'annĂ©e la plus chaude jamais enregistrĂ©e. Des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes, telles que des vagues de chaleur prolongĂ©es, des sĂ©cheresses, des incendies de forĂȘt et des inondations, ont eu des impacts graves sur la production alimentaire.
Voici quelques-uns des aliments les plus touchés :
1. Raisins et Vin : La production mondiale de vin a chutĂ© Ă son plus bas niveau en plus de 30 ans en 2023, avec une rĂ©duction de 7% des rendements de raisin par rapport Ă 2022. Des sĂ©cheresses et des incendies de forĂȘt ont provoquĂ© une baisse de 20% de la production au Chili, et une diminution similaire a Ă©tĂ© observĂ©e en Australie et en Espagne.
2. Myrtilles : D'importantes vagues de chaleur en Amérique du Sud, en particulier pendant la saison de floraison des myrtilles, ont affecté la production au Pérou, le plus grand producteur mondial, entraßnant une baisse de plus de 50% des exportations.
3. Olives et Huile d'Olive : Des conditions de chaleur et de sécheresse ont réduit de 50% la production d'huile d'olive en Espagne, le plus grand producteur mondial, entraßnant une hausse sans précédent des prix et une diminution des stocks.
4. Riz : Les fournitures mondiales de riz se sont resserrĂ©es en 2023 en raison des impacts climatiques aux Ătats-Unis, en Asie et dans l'Union EuropĂ©enne. Les prix du riz ont atteint leur plus haut niveau en 15 ans, avec des augmentations de 40 Ă 45%.
5. Pommes de Terre : Une étude indique que les rendements mondiaux de pommes de terre pourraient diminuer de 18 à 32% au cours des 45 prochaines années sans adaptation. En 2023, des pluies abondantes au Royaume-Uni ont conduit à une des plus faibles récoltes de pommes de terre enregistrées.
Ces impacts du changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale s'étendent au-delà des cultures terrestres, affectant également le bétail et les espÚces marines. Les pays dépendant des importations de cultures de régions vulnérables au climat sont exposés à des chocs d'approvisionnement et de prix. Une évaluation des données commerciales gouvernementales par l'Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU) montre que le Royaume-Uni importe pour 2,55 milliards de dollars de nourriture de huit des pays les plus vulnérables au climat.
CNBC, From specialty beans to trendy products and accessories â coffee is getting cool again, 29/12/2023
L'article rĂ©vĂšle un regain d'intĂ©rĂȘt pour le cafĂ© de spĂ©cialitĂ© et les mĂ©thodes de prĂ©paration du cafĂ©, stimulant Ă la fois les cafĂ©s indĂ©pendants et les grandes entreprises de cafĂ©. Cette tendance est partiellement attribuĂ©e aux confinements et Ă l'influence des mĂ©dias sociaux, oĂč des boissons comme le cafĂ© Dalgona sont devenues virales.
La premiumisation du cafĂ© est devenue Ă©vidente, avec une prĂ©fĂ©rence croissante pour les cafĂ©s de meilleure qualitĂ©, tant dans la maniĂšre dont ils sont infusĂ©s que dans leur origine. Cette Ă©volution se reflĂšte dans la croissance des ventes et de l'intĂ©rĂȘt pour les accessoires de cafĂ©, comme illustrĂ© par l'entreprise AeroPress, qui a vu ses ventes au Royaume-Uni augmenter de 40% entre dĂ©cembre 2022 et 2023.
Les mĂ©thodes de prĂ©paration du cafĂ©, telles que les cafetiĂšres Ă piston ou les cafetiĂšres goutte Ă goutte (comme les V60 ou les cafetiĂšres Chemex), ont gagnĂ© en popularitĂ© Ă l'Ă©chelle mondiale. Cette tendance a Ă©tĂ© renforcĂ©e par la GĂ©nĂ©ration Z et TikTok, qui façonnent la culture du cafĂ©, avec des hashtags comme #CoffeeTok gagnant en popularitĂ© (5,2 milliards de vues tout de mĂȘmeâŠ).
Les tendances émergentes dans le monde du café incluent l'ajout de vitamines ou de ginseng, créant ce qu'on appelle le "café fonctionnel". De plus, des styles de café spécifiques de différents pays, comme le café vietnamien et le Kopi indonésien, gagnent en popularité. Enfin, l'article souligne que les innovations dans les appareils de préparation du café à domicile et les technologies associées continuent d'évoluer, indiquant une poursuite de cette tendance à l'avenir. .
Intelligence Coffee, Chobani & La Colombe: Why going from yoghurt to coffee isnât as crazy as it seems, 22/12/2023
L'article traite de l'acquisition récente de La Colombe, une entreprise de café, par Chobani, une société de yaourt grec, pour 900 millions de dollars. Cette transaction est le dernier développement d'une relation de longue date entre les deux marques, qui a commencé lorsque Hamdi Ulukaya, PDG de Chobani, a investi 60 millions de dollars dans La Colombe en 2015.
Auparavant, Keurig Dr Pepper avait investi 300 millions de dollars dans La Colombe pour une participation de 33%, se concentrant sur des accords de distribution pour les produits de cafĂ© prĂȘts Ă boire (RTD) de la marque. L'accord d'acquisition comprend un prĂȘt de 550 millions de dollars, des liquiditĂ©s disponibles et l'Ă©change de la participation minoritaire de Keurig Dr Pepper dans La Colombe contre des actions Chobani.
L'expert en alimentation et boissons, Jake Leonti, note que les deux entreprises partagent des valeurs communes, notamment un intĂ©rĂȘt pour des ingrĂ©dients sains et naturels. Les processus de production et de distribution de La Colombe et Chobani sont similaires, offrant des opportunitĂ©s de synergie et d'efficacitĂ©, notamment dans la distribution, le marketing et la chaĂźne du froid.
L'acquisition souligne également deux tendances importantes dans l'industrie du café : l'augmentation des produits RTD et l'utilisation de laits végétaux. Ces tendances reflÚtent la demande croissante des consommateurs pour la commodité et la personnalisation, éloignant le marché du café de spécialité de son focus sur les cafés de single origin ou de micro-lots.
Pour les torréfacteurs cherchant une croissance significative, cibler ces marchés devient essentiel. L'adaptation aux tendances du marché et aux préférences des consommateurs est cruciale, contrairement à l'approche traditionnelle de conversion des consommateurs aux cafés noirs de haute qualité.
L'article souligne que la stratĂ©gie de croissance pour les marques de cafĂ© de spĂ©cialitĂ© doit s'aligner sur les prĂ©fĂ©rences du marchĂ© de masse pour les tendances axĂ©es sur la commoditĂ©, telles que le cafĂ© RTD, les boissons aromatisĂ©es et les laits vĂ©gĂ©taux. Il s'agit de reconnaĂźtre et de s'adapter aux tendances du marchĂ©, plutĂŽt que d'essayer de les modifier. En rĂ©sumĂ©, cette acquisition est un appel aux marques de cafĂ© de spĂ©cialitĂ© qui souhaitent se dĂ©velopper : s'adapter ou risquer de prĂȘcher dans le vide.
Grubstreet, Steve Ells Is Still Trying to Solve Lunch, 04/01/2024
L'article se concentre sur Steve Ells, le fondateur de la chaßne Chipotle Mexican Grill, et son nouveau projet, Kernel. AprÚs avoir révolutionné la restauration rapide avec Chipotle, Ells s'oriente désormais vers un concept novateur : un restaurant végétarien et automatisé par des robots. Situé sur Park Avenue South à New York, Kernel vise à minimiser les interactions humaines et à proposer un menu simplifié, marquant une rupture avec le format de service en ligne qu'Ells a popularisé auparavant.
Chez Chipotle, Ells mettait l'accent sur des ingrĂ©dients frais et de qualitĂ©, se distançant des normes du fast-food. Son engagement pour l'excellence culinaire comprenait l'embauche de chefs primĂ©s et la poursuite de projets tels que le dĂ©veloppement d'une tortilla Ă quatre ingrĂ©dients sans additifs. Cependant, sa quĂȘte de perfection chez Chipotle a parfois créé des tensions avec ses collĂšgues.
Kernel sâest inspirĂ© en partie des prĂ©occupations Ă©cologiques d'Ells et les limites Ă©conomiques du modĂšle de restauration rapide. InspirĂ© par un livre de Bill Gates sur le changement climatique, Ells se concentre sur un menu Ă base de plantes qui a un impact environnemental moindre quâun menu Ă base de viande. Sur le plan Ă©conomique, le modĂšle de restauration rapide est devenu coĂ»teux en raison des frais de main-d'Ćuvre et d'espace. Kernel adopte donc un modĂšle Ă©conomique allĂ©gĂ© avec un menu simplifiĂ© et des processus automatisĂ©s pour rĂ©duire les besoins en main-d'Ćuvre.
Le design et le fonctionnement de Kernel reflĂštent l'intĂ©rĂȘt d'Ells pour l'efficacitĂ© et le contrĂŽle. Le restaurant dispose d'une ligne d'assemblage en forme de L avec un bras robotique et un personnel minimal, conçu pour optimiser la production et rĂ©duire les dĂ©chets. Les clients commanderont via une application et rĂ©cupĂ©reront leurs repas dans des casiers mĂ©talliques, Ă©liminant le dĂ©sordre des expĂ©riences de retrait traditionnelles.
L'initiative d'Ells dans l'automatisation et la minimisation des interactions humaines dans la restauration fait partie d'une tendance plus large dans l'industrie, oĂč la commoditĂ© et l'efficacitĂ© sont de plus en plus privilĂ©giĂ©es par rapport aux expĂ©riences de restauration traditionnelle. Ells croit que les consommateurs privilĂ©gient la vitesse, le prix et la commoditĂ©, une perspective qui s'aligne sur les tendances historiques et contemporaines des habitudes de dĂ©jeuner urbain.
Tech 45â, #106 - Revendre FoodCheri et se relancer avec un logiciel Ă impact - Patrick Asdaghi (Carbon Maps)Â Â
Un Ă©pisode consacrĂ© Ă Patrick Asdaghi, ex-Lafourchette, ex-FoodchĂ©ri revendu Ă Sodexo et qui a co-fondĂ© Carbon Maps, une vĂ©ritable plateforme de comptabilitĂ© environnementale pour les producteurs, marques et distributeurs. Pour eux, il dresse les bilan carbone des scopes 1, 2 et 3 câest-Ă -dire quâils remontent toute la chaĂźne jusquâaux fournisseurs et rĂ©alisent une analyse complĂšte du cycle de vie (ACV).
Alimentation Féminine, #part 1. Mangeuses : quand le genre passe à table
Des siÚcles d'injonctions et de stéréotypes ont façonné la relation tumultueuse entre les femmes et la table.
Bien avant les annĂ©es 1970 et le diktat de la minceur, les femmes Ă©taient dĂ©jĂ soumises Ă l'injonction paradoxale de s'entourer de nourriture sans vraiment manger. De Pandore à Ăve, en passant par les premiers cafĂ©s parisiens du XVIIe siĂšcle, dĂ©couvrez comment l'alimentation fĂ©minine a Ă©tĂ© teintĂ©e d'interdits et de stĂ©rĂ©otypes.
Les femmes ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es comme des mĂ©nagĂšres ou des gloutonnes, tandis que les hommes Ă©taient chefs ou gourmets. Et aujourdâhui, bien que l'Ă©volution soit palpable, la gastronomie demeure souvent une affaire masculine, un boys band de grands chefs un peu Ă part.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey