🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-29
Bonjour à toutes et à tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Echos, Friteuse sans huile : comment l'air fryer a conquis les cuisines, 18/10/2023
Rfi, Cinq questions pour comprendre l’impact du changement climatique sur l’alimentation mondiale, 16/10/2023
CNBC, How U.S. soybeans influence global economics, 12/10/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Paris : Cultivate, la plus grande ferme urbaine d’Europe, se fait bien discrète à la Chapelle, 15/10/2023
Paris Plantations, la plus grande ferme maraîchère d'Europe, est située sur un rooftop dans le quartier Chapelle International (XVIIIe) de Paris. Dernièrement elle est devenue la source de préoccupations en raison de son manque d'ouverture au public. La start-up Cultivate, qui a remporté un concours de la Ville de Paris pour exploiter cette ferme en 2020, s'est engagée à offrir un accès aux habitants du quartier et à accueillir des écoliers pour des ateliers pédagogiques, mais ces engagements n'ont pas été tenus.
Les résidents et les associations locales se plaignent de l'inaccessibilité de la ferme, qui est accusée de fonctionner en "autarcie" sans interaction avec le voisinage. L'association pour le Suivi de l'aménagement Paris nord-est (Asa-Pne) souligne que Cultivate n'a pas respecté ses obligations d'accueil du public, telles que stipulées dans l'appel à projets initial. Les paniers de légumes produits par la ferme sont également considérés comme coûteux et inaccessibles aux résidents locaux.
Audrey Pulvar, adjointe d'Anne Hidalgo en charge de l'agriculture urbaine, a exprimé son souhait de voir la ferme s'ouvrir davantage aux habitants et de résoudre les problèmes de sécurité, notamment les visites non autorisées. La réunion prévue avec Cultivate vise à discuter des possibilités d'améliorer l'accessibilité de la ferme, y compris l'accueil des écoliers et l'ouverture des serres au public.
Les Échos, French Tech : le chemin étroit des cantines robotisées, 12/10/2023
La start-up française Cook-e a levé 5 millions d'euros pour développer des cuisines robotisées destinées à la restauration collective, l'hôtellerie, les campus et les gares.
Le robot de Cook-e, qui occupe 2,7 m2 et peut être installé en 30 minutes, est capable de préparer 100 plats par heure. Il peut stocker jusqu'à 30 ingrédients et cuisiner une variété de plats, y compris des pâtes, des bols, des woks et des salades.
La startup a obtenu le marquage CE après trois ans de R&D et prévoit de lancer des projets pilotes avec des acteurs de la restauration tels que Sodexo. Elle vise à résoudre les problèmes de pénurie de personnel en cuisine en offrant une solution de production alimentaire automatisée. Cook-e commercialise sa machine en leasing via un forfait mensuel.
La robotique appliquée à la restauration offre une production constante, un suivi des stocks amélioré et une réduction des gaspillages, mais elle doit relever des défis tels que la gestion de la chaîne d'approvisionnement des pièces essentielles et la maintenance rapide. Cook-e s'efforce de fiabiliser ses robots dans les mois à venir pour réussir là où d'autres entreprises du secteur ont échoué.
Libération, Des fleurs à boire et à manger, 16/10/2023
En cuisine, les fleurs ne sont désormais plus uniquement utilisées pour la décoration mais sont devenues un élément essentiel de la cuisine créative. L’article donne l’exemple du restaurant Arbore & Sens à Loches, dirigé par le chef Clément Dumont, qui utilise les fleurs comme épices et assaisonnements dans ses plats. Ces fleurs apportent des notes gustatives étonnantes et ajoutent une dimension saine et digeste aux recettes.
Différentes fleurs offrent une variété de saveurs : le géranium rosat rappelle la rose de Damas, la sauge cassis dégage une odeur de fruit rouge, l'agastache est sucrée et anisée, la lavatère Mont Blanc rappelle la noisette, et la capucine évoque le radis. Le chef Clément Dumont conçoit ses plats en utilisant pas moins de 50 plantes, et les fleurs sont intégrées comme un assaisonnement final pour apporter une touche unique. De son côté, la cueilleuse Juliette Mallet-Krier travaille exclusivement avec le restaurant Arbore & Sens pour fournir des plantes fraîches, adaptées aux besoins spécifiques du chef. Certaines variétés sont cueillies en pleine nature, comme l'ail des ours et la reine-des-prés.
Autre utilisation des fleurs comestibles : des eaux de fleurs délicieuses ont émergé, offrant des alternatives aux boissons alcoolisées. A l’image de la marque "Ô de fleurs" de Stéphanie Cohen, qui propose des saveurs variées, avec des nez parfumés et des goûts apaisants, idéales pour accompagner les repas ou même remplacer le vin.
L'utilisation créative de fleurs dans la cuisine offre ainsi une nouvelle dimension gustative et une expérience culinaire unique.
Les Echos, Friteuse sans huile : comment l'air fryer a conquis les cuisines, 18/10/2023
Les air fryers, ces appareils qui permettent de frire sans huile et offrent une cuisson rapide avec un cœur moelleux et un extérieur croustillant, gagnent en popularité dans les cuisines. Ainsi, ils remplacent de plus en plus le four, le micro-ondes ou même la traditionnelle poêle. Ils sont très populaires aux Etats-Unis et au Brésil où “on mange très gras et très frit”. Ils sont également très populaires au Royaume-Uni et en Corée du Sud. Au Royaume-Uni le succès est tel qu’à Londres, “les supermarchés Iceland Groceries ont commencé à dédier une aile aux plats cuisinés avec des air fryers” et Nathan Anthony a écoulé plus d'un demi-million d'exemplaires de son livre de recettes pour air fryer en quelques mois. En Europe, le phénomène est en croissance, mais il est encore à un stade relativement préliminaire. Toutefois, l’article souligne qu’entre 2020 et 2022, “les ventes en France ont tout de même été multipliées par 2,5” et celles sur les sept premiers mois de 2023 “dépassent déjà le total de l'année passée, avec 358.000 exemplaires écoulés”. Sur le total des friteuses, celles sans huile représentent désormais 42 % des ventes, contre 10 % en 2020.
L'air fryer est utilisé pour préparer divers plats, mais il a d'abord été conçu pour déculpabiliser les consommateurs de frites en offrant une option de cuisson plus saine. Cependant, la popularité de l'air fryer a rapidement évolué vers d'autres utilisations, comme la cuisson de viandes et de légumes.
L’article nous rappelle que l'histoire de l'air fryer est étroitement liée à la société française SEB, qui a été l'un des pionniers de cette invention. Le groupe français a en effet lancé l’Actifry au début des années 2000. Mais le produit a été contrefait très rapidement et les concurrents de SEB ont introduit de nouveaux modèles d'air fryers, plus polyvalents et offrant une cuisson sans huile.
L'air fryer est également apprécié pour ses économies d'énergie par rapport au four traditionnel notamment car il n’a pas besoin d’être préchauffé. Cependant, il doit encore surmonter deux obstacles dans l’Hexagone : “une culture culinaire moins orientée vers la friture” et “des cuisines plus petites”.
Rfi, Cinq questions pour comprendre l’impact du changement climatique sur l’alimentation mondiale, 16/10/2023
Un entretien très intéressant avec Éric Verger, ingénieur agroalimentaire et chercheur en nutrition de santé publique à l'IRD, qui explique de manière claire quelles sont les problématiques, les enjeux, les solutions, mais aussi les freins pour aller vers des systèmes alimentaires plus résilients.
Le changement climatique a des impacts significatifs sur les systèmes alimentaires mondiaux, menaçant la disponibilité et la sécurité alimentaire. Les émissions de gaz à effet de serre altèrent les processus biologiques, réduisant les rendements des cultures, affectant la production animale, et provoquant des extinctions d'espèces, y compris des insectes pollinisateurs. Les variations climatiques peuvent également augmenter la contamination des aliments et contribuer à la propagation de maladies zoonotiques.
La sécurité alimentaire mondiale est affectée par le changement climatique, car il diminue la disponibilité des aliments, perturbe l'accessibilité économique et physique à l'alimentation, et entraîne des périodes d'insécurité alimentaire prolongée. Les perturbations climatiques conduisent à une diminution des rendements agricoles, des hausses de prix alimentaires, et un impact sur les petites exploitations agricoles familiales, qui sont les plus vulnérables.
L'alimentation est responsable d'environ 34% des émissions de GES, principalement en raison de la production agricole, des pertes et du gaspillage alimentaire. Les émissions proviennent en grande partie de la production alimentaire, des pertes et gaspillages, du transport, de la transformation, de l'emballage, et de la distribution. La réduction de la consommation de produits animaux, en particulier dans les pays développés, est recommandée pour réduire les émissions liées à l'alimentation.
Pour réduire l'impact climatique des systèmes alimentaires, des solutions sont nécessaires. Il est essentiel de revoir les régimes alimentaires, de réduire les pertes et le gaspillage alimentaire, d'investir dans des infrastructures et des systèmes alimentaires durables, et d'adopter des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, telles que l'agroécologie et l'agroforesterie.
Cependant, de nombreux obstacles entravent la mise en œuvre de ces solutions. Les lobbies agricoles, les règles du commerce international désavantageuses pour les pays en développement, la dette financière, la concentration du pouvoir et des capitaux, ainsi que les problèmes de démocratie dans les prises de décision commerciale, sont autant de freins qui empêchent une transition vers des systèmes alimentaires plus durables. Pour que les solutions puissent être efficacement mises en œuvre, il est nécessaire de résoudre ces problèmes structurels.
Le Chef, Critique gastronomique : le choix des mots, Octobre 2023
Un article très complet qui explore le rôle de la critique gastronomique à l'ère des réseaux sociaux et des médias numériques. Il aborde la question de l'indépendance de la critique et de la mesure de cette liberté, notamment en ce qui concerne le paiement des additions au restaurant. Le contexte actuel de budgets de plus en plus réduits pour les critiques gastronomiques dans la presse généraliste a un impact sur l'exercice de la critique.
Les chefs interrogés dans l'article estiment que malgré l'évolution des médias et des réseaux sociaux, une critique positive dans la presse conserve un certain pouvoir de prescription, en particulier pour les restaurants situés en dehors des grandes agglomérations. Ils citent des exemples de critiques favorables qui ont attiré des clients et contribué au succès de leur établissement.
Cependant, les critiques n'ont que peu d'impact sur le travail des chefs. Ces derniers sont sensibles aux critiques, mais ils ne changent pas leur cuisine en fonction des retours. Les critiques souhaitent être traités comme des clients ordinaires pour vivre l'expérience de restauration de manière authentique.
L'article explore également la distinction entre les critiques gastronomiques traditionnelles et les guides comme le Michelin ou le Fooding, notant que les deux ont des méthodologies différentes pour évaluer les restaurants. Les chefs considèrent souvent la présence d'inspecteurs de guides et de critiques gastronomiques de la même manière, bien que les méthodes d'évaluation diffèrent.
L’article donne également la parole à plusieurs critiques gastronomique (Esterelle Payany, Laurent Guez, Emmanuel Rubin). Les interviewés reconnaissent l'importance des critiques négatives pour maintenir la crédibilité de la critique gastronomique. Ils notent que les critiques négatives sont devenues plus rares, en partie pour des raisons économiques et de pressions externes.
Le Monde, Alimentation des bébés : des produits trop sucrés et trop riches en additifs, 19/10/2023
Les produits de type snacks et desserts se multiplient dans les rayons d’alimentation infantile, ce qui “normalise le concept de grignotage et la prise de desserts sucrés en fin de repas”. Avec la multiplication de ces produits, de nouvelles allégations marketing affichées sur les produits alimentaires à destination des bébés et des jeunes enfants telles que « Réduit en sucre », « Sans sucres ajoutés », « spécialement adaptés aux besoins de bébé », « Exprès pour les bébés » sont apparues. Mais, l'association CLCV s’est penché sur ces produits et ces allégations et a mené une étude sur 207 produits alimentaires pour bébés (6 à 36 mois) vendus en France (à l’exclusion des laits infantiles).
Les résultats sont sans appel et montrent notamment que 30 % des produits analysés contiennent des ingrédients sucrants (comme le sucre ou le miel) et 38 % contiennent des additifs. De plus, CLCV constate que les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant les préparations pour nourrissons, qui sont plus strictes que la législation européenne, ne sont généralement pas respectées dans l'échantillon.
Les produits pour bébés présentent souvent des allégations « santé » ou d'autres mentions, parfois mal comprises, comme « sans sucre ajouté » ou « réduit en sucre », ce qui peut être trompeur quant à la quantité réelle de sucre dans ces produits. De plus, un tiers des références contiennent des additifs (la proportion dans les produits laitiers analysés atteint même 94 %).
L'étude révèle également que dans certains cas, un yaourt nature ou une purée de fruits classique sans sucre ajouté sont des options plus saines que les équivalents estampillés “pour bébé”, qui sont parfois plus chers. Cependant, les produits bio sont généralement meilleurs en ce qui concerne les additifs.
CLCV appelle à une mise à jour de la réglementation européenne encadrant les produits pour bébés, soulignant que la réglementation actuelle date de 2013 et que le marché a considérablement évolué depuis, avec l'apparition de nouveaux produits de snacking et de confiseries pour enfants. CLCV préconise également aux parents d’être vigilants et de vérifier la liste des ingrédients.
Les Échos, Comment les viticulteurs de Bourgogne tentent d'anticiper le réchauffement climatique, 17/10/2023
Les viticulteurs de Bourgogne font face aux défis du réchauffement climatique tout en cherchant à anticiper ses impacts. Si le climat actuel a eu des effets positifs sur la qualité des vins de Bourgogne, la région doit faire face à des épisodes de gel, d'orages, et de grêle qui menacent les volumes de production. L'augmentation des températures a néanmoins été bénéfique pour certains cépages, comme le pinot noir, qui résiste bien à la sécheresse.
Pour faire face à ces défis, les viticulteurs cherchent des moyens d'adapter leurs pratiques et leur matériel. Ils envisagent de planter des vignes plus larges pour réduire la consommation d'eau et ralentir la maturation des raisins, afin de les protéger des gelées tardives. Cela nécessiterait de réviser les règlements des appellations qui imposent actuellement une densité de 10 000 pieds de vigne par hectare.
L'accélération du dépérissement de la vigne liée au changement climatique préoccupe également les viticulteurs. Le choix des porte-greffes est devenu un outil essentiel pour s'adapter aux nouvelles conditions climatiques. Plusieurs projets ont été lancés pour étudier et développer des porte-greffes adaptés à la sécheresse et aux nouvelles réalités climatiques.
De plus, les viticulteurs se préparent à des vendanges estivales voire en période de canicule en investissant dans des infrastructures comme des chambres froides pour garantir la qualité des raisins pendant les récoltes.
Harvard, Should red wine be removed from the Mediterranean diet?, 12/10/2023
Lors d’une conférence du département de nutrition de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, le chercheur Miguel Martínez-González a exposé la controverse entourant la consommation d'alcool, en particulier de vin rouge, dans les régimes alimentaires sains tels que le régime méditerranéen.
Des recherches antérieures avaient suggéré un lien entre la consommation d'alcool et une réduction du risque de maladies cardiovasculaires. Cependant, des études récentes ont contredit ces résultats, affirmant qu'aucune quantité d'alcool n'est sans danger pour la santé. Miguel Martínez-González est impliqué dans un essai clinique sur le régime méditerranéen et le mode de vie axé sur la prévention des maladies cardiovasculaires. Selon ses études, un régime méditerranéen incluant de l'alcool réduirait le risque de maladies cardiovasculaires de 30 % par rapport à un régime faible en gras excluant l'alcool.
Cependant, il a également souligné les dangers potentiels de l'alcool, en particulier pour les jeunes. Aux États-Unis, un quart des décès chez les personnes de 20 à 34 ans sont attribuables à l'alcool. Il a suggéré que le vin rouge soit exclu du régime méditerranéen pour les moins de 35 ans. Pour les adultes plus âgés, la question est plus complexe, car le régime méditerranéen perd jusqu'à 23,5 % de son effet protecteur en l'absence de vin.
Martínez-González a souligné la nécessité de mettre en place des essais contrôlés randomisés pour évaluer les avantages et les risques potentiels de la consommation d'alcool. Une étude de ce type a été financée et vise à recruter des médecins âgés de 50 à 75 ans pour les répartir dans des groupes de consommation modérée ou d'abstention. Le but est de clarifier si le vin rouge devrait être inclus dans le régime méditerranéen pour les adultes de plus de 35 ans.
CNBC, How U.S. soybeans influence global economics, 12/10/2023
La culture de soja est devenue un pilier de l'agriculture américaine, contribuant à hauteur de 124 milliards de dollars à l'économie des États-Unis en 2022, selon une étude menée par l'Association nationale des transformateurs d'oléagineux et le Conseil soja des États-Unis.
Le soja est salué comme une culture polyvalente utilisée dans l'alimentation, les biocarburants et l'alimentation animale à travers le monde.
Au départ, le soja était considéré comme une culture de niche avant que les agriculteurs américains ne réalisent leur potentiel en tant qu'aliment pour les animaux, en tant que source de protéines et en tant qu'exportation. Les rendements en soja ont considérablement augmenté au fil des ans.
Le marché mondial du soja a explosé ces dernières années, avec les États-Unis en première ligne. Ainsi, au début des années 2000, les exportations de graines oléagineuses américaines ont généré environ 9 milliards de dollars au total. En 2021, les exportations de soja à elles seules ont atteint 26,4 milliards de dollars, selon le département de l'agriculture des États-Unis.
Cependant, les États-Unis ont depuis perdu leur domination, en partie en raison de leur dépendance envers un seul marché d'exportation : la Chine. Le pays est le plus grand importateur de soja au monde et représente à lui seul environ 60 % du commerce mondial de soja et environ la moitié de la valeur des exportations de soja américain. Cette relation commerciale a tourné au vinaigre en 2018 en raison d'un conflit tarifaire avec la Chine, et le Brésil est devenu le premier producteur et exportateur mondial de soja.
La concurrence internationale a poussé le marché américain à explorer des utilisations alternatives pour le soja, notamment les biocarburants, le diesel renouvelable et les bioplastiques. Cette évolution vise à rester compétitif sur le marché mondial.
Modern Farmer, Can You Trust the Organic Food Label?, 13/10/2023
James Wolf, agriculteurs dans le Minnesota, a cultivé du soja, du maïs et du blé biologiques de 2014 à 2021, vendant ces céréales à d'autres agriculteurs du Midwest pour la semence et l'alimentation animale. La vente de graines “biologiques” lui a permis de gagner beaucoup plus d'argent que s'il avait vendu des céréales conventionnelles. Cependant, l'année dernière, Wolf a été inculpé de fraude biologique par le bureau du procureur des États-Unis, sous l'accusation que les graines "biologiques" qu'il vendait ne l'étaient en réalité pas. En mai, Wolf a plaidé coupable de ces accusations.
La fraude liée à l'étiquette "biologique" n'est pas rare, bien que l'ampleur de l'escroquerie de Wolf soit inhabituelle. La fraude dans le secteur biologique a augmenté pendant la pandémie de COVID-19, avec des criminels exploitant les craintes de pénurie alimentaire et le manque d'inspecteurs. Les agences accréditées tentent de démasquer les fraudes, tandis que certains agriculteurs biologiques se demandent si rester biologique en vaut la peine.
L'agriculture biologique est une pratique axée sur les processus naturels, l'équilibre écologique et la préservation des ressources. Le Programme national biologique du Département de l'Agriculture des États-Unis (NOP) a été mis en place en 1990. Il interdit l'utilisation d'engrais synthétiques et de génie génétique, entre autres mesures. La certification biologique peut concerner les cultures, le bétail et les produits laitiers, et l'industrie est évaluée à environ 62 milliards de dollars l'année dernière.
Le processus de certification en tant qu'exploitation agricole biologique est long, prenant trois ans pour permettre l'élimination de toute substance synthétique antérieurement utilisée. Pendant ce temps, les agriculteurs supportent les coûts plus élevés de l'agriculture biologique sans garantie de retour financier.
Une fois certifiées, les exploitations subissent un processus annuel de contrôle approfondi, qui examine les rendements et vérifie les registres. Cependant, de nombreux agriculteurs biologiques se demandent si le jeu en vaut la chandelle en raison des coûts élevés associés à la certification.
La certification biologique se fait principalement par des inspections. Le NOP supervise la certification des exploitations biologiques aux États-Unis et collabore avec des agences accréditées dans le monde entier qui suivent les directives du Département de l'Agriculture. Le système a évolué ces dernières années, se concentrant davantage sur les grandes exploitations commerciales, ce qui pose des problèmes aux petits producteurs.
La fraude dans le système biologique a érodé la confiance en l'étiquette biologique, conduisant certains agriculteurs à remettre en question l'intérêt de la certification biologique. La nouvelle réglementation, appelée "l'amendement de renforcement de l'application biologique", est censée combler certaines lacunes et renforcer les contrôles dans la chaîne d'approvisionnement. Cependant, des pressions continueront d'être exercées sur les petits producteurs.
Vegconomist, Denmark Becomes the First Country to Develop a National Action Plan to Promote Plant-Based Foods, 13/10/2023
Le ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche du Danemark a publié son plan d'action national pour les aliments à base de protéines végétales, ce qui en fait le premier pays à développer une telle stratégie visant à renforcer et à promouvoir son secteur des aliments à base de protéines végétales, dans le cadre de la nécessaire transition vers des régimes alimentaires respectueux du climat. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'accord climatique de 2021 visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire centré sur les animaux, et comprend deux initiatives : l'octroi d'incitations aux agriculteurs cultivant des produits à base de protéines végétales et l'allocation de 100 millions de dollars d'ici 2030 au Fonds des Plantes pour le développement, le lancement et la promotion d'aliments à base de protéines végétales durables.
Il s'agit de la plus grande initiative climatique de l'UE dans le secteur des aliments à base de protéines végétales. Toutefois, une nouvelle étude de l'Université Stanford montre que, dans l'UE, les éleveurs de bétail ont reçu 1 200 fois plus de financements publics que le secteur des aliments à base de protéines végétales.
Le secteur des aliments à base de protéines végétales est toujours sous-financé au Danemark malgré ce plan d'action. Selon la Société végétarienne du Danemark, le Fonds des Plantes a reçu plus de 100 candidatures pour un financement de 7,78 millions d'euros lors de son premier appel à candidatures en septembre. Il existe également un manque de politiques pour les cuisines publiques et un besoin de revoir l'ensemble des programmes d'éducation pertinents et d'augmenter considérablement les financements.
Des experts de plusieurs universités du pays estiment qu'un effort ciblé pour les aliments à base de protéines végétales devrait recevoir un investissement annuel de 80 millions d'euros, soit au moins six fois le montant actuel.
Fast Company, Hype built the cultivated meat industry. Now it could end it, 16/10/2023
L'industrie de la viande cultivée a suscité un grand enthousiasme mais certaines entreprises du secteur risquent de décevoir, ce qui soulève des préoccupations similaires à l'affaire Theranos (la fameuse startup spécialisée dans les technologies de la santé qui s'est effondrée lorsque la technologie ne s'est jamais concrétisée). L’article met en avant l’exemple de la startup californienne Upside Foods. Bien que l'entreprise ait fait des promesses ambitieuses et reçu des financements importants, un récent article a révélé que leurs produits n'étaient pas encore produits à l'échelle et que leur technologie n'était pas aussi avancée qu'elle le laissait paraître.
Le problème réside dans le processus de financement des start-ups, qui encourage l'exagération. Pour obtenir des investissements, les entreprises doivent séduire les investisseurs avec de grandes promesses, même si celles-ci s'éloignent de la réalité. Par conséquent, de nombreuses entreprises présentent des objectifs ambitieux, mais peu réalistes, et ces objectifs sont souvent ce qui circule dans les médias.
La comparaison avec Theranos n'est pas unique à Upside, car d'autres entreprises du secteur de la viande cultivée ont également fait des déclarations audacieuses. Cependant, ces déclarations ne sont pas nécessairement de la malhonnêteté, mais plutôt une tentative d'attirer l'attention des investisseurs pour obtenir le financement nécessaire au développement de la technologie.
L'attention médiatique a été bénéfique pour le secteur de la viande cultivée, car elle a permis d'attirer des talents et des investissements. Cependant, si les consommateurs perçoivent ces entreprises comme étant malhonnêtes, cela pourrait porter préjudice à la réputation du secteur de la viande cultivée, ce qui pourrait également affecter d'autres secteurs de l'alimentation à base de protéines alternatives.
Il est essentiel de trouver un équilibre entre l'enthousiasme et l'honnêteté pour soutenir l'innovation dans le secteur de la viande cultivée. Il est important de maintenir la confiance des consommateurs et des investisseurs, tout en reconnaissant les défis réels auxquels le secteur est confronté. La transparence et l'honnêteté sont essentielles pour faire progresser cette technologie potentiellement révolutionnaire.
CLCV, Enquête Alimentation, Trop de sucre au rayon bébé !
L’étude dont nous parlions plus haut mérite d’être lue plus en détail.
A retenir notamment les recommandations de la CLCV à destination des industriels et du législateur européen afin d’améliorer la qualité de l’offre de produits alimentaires infantiles :
Réduire ou supprimer l’ajout de sucres (dont jus de fruits et jus concentrés).
Éviter l’ajout de sel dans les recettes.
Réduire l’utilisation d’additifs et d’arômes.
Commercialiser moins de produits de type snacks et desserts sucrés.
Limiter la présence d’allégations et de messages marketing sur les emballages et les sites internet qui idéalisent la qualité du produit.
Proposer des repas salés nutritionnellement denses, en évitant le recours à trop de légumes sucrés (courge butternut, carotte, etc.) et en limitant l’eau de cuisson.
Renforcer la réglementation européenne sur la composition nutritionnelle des produits infantiles car elle apparaît non seulement permissive mais aussi obsolète et déconnectée du marché actuel qui s’est grandement diversifié. Il est nécessaire qu’elle fixe des teneurs maximales en sucres, matières grasses et sel, en se basant sur les recommandations de l’OMS.
Une réflexion doit s’engager pour mettre en place un étiquetage nutritionnel clair et facilement lisible sur les produits infantiles.
BBC, How the humble bean can help the world, 27/07/2023
Les haricots sont très polyvalents, nutritifs, bon marché et respectueux de l'environnement. L'humble haricot pourrait-il être la réponse aux problèmes du monde ? Les haricots sont un aliment de base dans presque toutes les cultures du monde, et ce pour de bonnes raisons. Sans vouloir se vanter, les haricots, qui comptent environ 40 000 variétés différentes, sont très polyvalents, nutritifs, bon marché et respectueux de l'environnement. Faisant partie de la famille des légumineuses, les haricots sont des légumes et se présentent sous différentes formes et tailles, des haricots et pois frais aux graines séchées comme les lentilles et les pois chiches.
Un entretien avec Guillaume Dubois, co-fondateur d'Happyvore, qui propose une alternative avec sa gamme de viandes végétales : steaks, nuggets ou encore saucisses.
Comment réinventer sa cuisine sans bouleverser ses habitudes ?
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Quand Gordon Ramsay assiste à la préparation de recettes de cuisine complètement farfelues…
Vu sur LinkedIn le lancement d’une grande consultation nationale sur les cantines scolaires. Pour y répondre c’est ici.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey