đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2023-29
Bonjour Ă toutes et Ă tous, Eat's Business est une newsletter dans laquelle vous trouverez une revue de presse de quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Les Echos, Friteuse sans huile : comment l'air fryer a conquis les cuisines, 18/10/2023
Rfi, Cinq questions pour comprendre lâimpact du changement climatique sur lâalimentation mondiale, 16/10/2023
CNBC, How U.S. soybeans influence global economics, 12/10/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Paris : Cultivate, la plus grande ferme urbaine dâEurope, se fait bien discrĂšte Ă la Chapelle, 15/10/2023
Paris Plantations, la plus grande ferme maraßchÚre d'Europe, est située sur un rooftop dans le quartier Chapelle International (XVIIIe) de Paris. DerniÚrement elle est devenue la source de préoccupations en raison de son manque d'ouverture au public. La start-up Cultivate, qui a remporté un concours de la Ville de Paris pour exploiter cette ferme en 2020, s'est engagée à offrir un accÚs aux habitants du quartier et à accueillir des écoliers pour des ateliers pédagogiques, mais ces engagements n'ont pas été tenus.
Les résidents et les associations locales se plaignent de l'inaccessibilité de la ferme, qui est accusée de fonctionner en "autarcie" sans interaction avec le voisinage. L'association pour le Suivi de l'aménagement Paris nord-est (Asa-Pne) souligne que Cultivate n'a pas respecté ses obligations d'accueil du public, telles que stipulées dans l'appel à projets initial. Les paniers de légumes produits par la ferme sont également considérés comme coûteux et inaccessibles aux résidents locaux.
Audrey Pulvar, adjointe d'Anne Hidalgo en charge de l'agriculture urbaine, a exprimé son souhait de voir la ferme s'ouvrir davantage aux habitants et de résoudre les problÚmes de sécurité, notamment les visites non autorisées. La réunion prévue avec Cultivate vise à discuter des possibilités d'améliorer l'accessibilité de la ferme, y compris l'accueil des écoliers et l'ouverture des serres au public.
Les Ăchos, French Tech : le chemin Ă©troit des cantines robotisĂ©es, 12/10/2023
La start-up française Cook-e a levé 5 millions d'euros pour développer des cuisines robotisées destinées à la restauration collective, l'hÎtellerie, les campus et les gares.
Le robot de Cook-e, qui occupe 2,7 m2 et peut ĂȘtre installĂ© en 30 minutes, est capable de prĂ©parer 100 plats par heure. Il peut stocker jusqu'Ă 30 ingrĂ©dients et cuisiner une variĂ©tĂ© de plats, y compris des pĂątes, des bols, des woks et des salades.
La startup a obtenu le marquage CE aprÚs trois ans de R&D et prévoit de lancer des projets pilotes avec des acteurs de la restauration tels que Sodexo. Elle vise à résoudre les problÚmes de pénurie de personnel en cuisine en offrant une solution de production alimentaire automatisée. Cook-e commercialise sa machine en leasing via un forfait mensuel.
La robotique appliquĂ©e Ă la restauration offre une production constante, un suivi des stocks amĂ©liorĂ© et une rĂ©duction des gaspillages, mais elle doit relever des dĂ©fis tels que la gestion de la chaĂźne d'approvisionnement des piĂšces essentielles et la maintenance rapide. Cook-e s'efforce de fiabiliser ses robots dans les mois Ă venir pour rĂ©ussir lĂ oĂč d'autres entreprises du secteur ont Ă©chouĂ©.
Libération, Des fleurs à boire et à manger, 16/10/2023
En cuisine, les fleurs ne sont dĂ©sormais plus uniquement utilisĂ©es pour la dĂ©coration mais sont devenues un Ă©lĂ©ment essentiel de la cuisine crĂ©ative. Lâarticle donne lâexemple du restaurant Arbore & Sens Ă Loches, dirigĂ© par le chef ClĂ©ment Dumont, qui utilise les fleurs comme Ă©pices et assaisonnements dans ses plats. Ces fleurs apportent des notes gustatives Ă©tonnantes et ajoutent une dimension saine et digeste aux recettes.
Différentes fleurs offrent une variété de saveurs : le géranium rosat rappelle la rose de Damas, la sauge cassis dégage une odeur de fruit rouge, l'agastache est sucrée et anisée, la lavatÚre Mont Blanc rappelle la noisette, et la capucine évoque le radis. Le chef Clément Dumont conçoit ses plats en utilisant pas moins de 50 plantes, et les fleurs sont intégrées comme un assaisonnement final pour apporter une touche unique. De son cÎté, la cueilleuse Juliette Mallet-Krier travaille exclusivement avec le restaurant Arbore & Sens pour fournir des plantes fraßches, adaptées aux besoins spécifiques du chef. Certaines variétés sont cueillies en pleine nature, comme l'ail des ours et la reine-des-prés.
Autre utilisation des fleurs comestibles : des eaux de fleurs dĂ©licieuses ont Ă©mergĂ©, offrant des alternatives aux boissons alcoolisĂ©es. A lâimage de la marque "Ă de fleurs" de StĂ©phanie Cohen, qui propose des saveurs variĂ©es, avec des nez parfumĂ©s et des goĂ»ts apaisants, idĂ©ales pour accompagner les repas ou mĂȘme remplacer le vin.
L'utilisation créative de fleurs dans la cuisine offre ainsi une nouvelle dimension gustative et une expérience culinaire unique.
Les Echos, Friteuse sans huile : comment l'air fryer a conquis les cuisines, 18/10/2023
Les air fryers, ces appareils qui permettent de frire sans huile et offrent une cuisson rapide avec un cĆur moelleux et un extĂ©rieur croustillant, gagnent en popularitĂ© dans les cuisines. Ainsi, ils remplacent de plus en plus le four, le micro-ondes ou mĂȘme la traditionnelle poĂȘle. Ils sont trĂšs populaires aux Etats-Unis et au BrĂ©sil oĂč âon mange trĂšs gras et trĂšs fritâ. Ils sont Ă©galement trĂšs populaires au Royaume-Uni et en CorĂ©e du Sud. Au Royaume-Uni le succĂšs est tel quâĂ Londres, âles supermarchĂ©s Iceland Groceries ont commencé à  dĂ©dier une aile aux plats cuisinĂ©s avec des air fryersâ et Nathan Anthony a écoulĂ© plus d'un demi-million d'exemplaires de son livre de recettes pour air fryer en quelques mois. En Europe, le phĂ©nomĂšne est en croissance, mais il est encore Ă un stade relativement prĂ©liminaire. Toutefois, lâarticle souligne quâentre 2020 et 2022, âles ventes en France ont tout de mĂȘme Ă©tĂ© multipliĂ©es par 2,5â et celles sur les sept premiers mois de 2023 âdĂ©passent dĂ©jĂ le total de l'annĂ©e passĂ©e, avec 358.000 exemplaires Ă©coulĂ©sâ. Sur le total des friteuses, celles sans huile reprĂ©sentent dĂ©sormais 42 % des ventes, contre 10 % en 2020.Â
L'air fryer est utilisé pour préparer divers plats, mais il a d'abord été conçu pour déculpabiliser les consommateurs de frites en offrant une option de cuisson plus saine. Cependant, la popularité de l'air fryer a rapidement évolué vers d'autres utilisations, comme la cuisson de viandes et de légumes.
Lâarticle nous rappelle que l'histoire de l'air fryer est Ă©troitement liĂ©e Ă la sociĂ©tĂ© française SEB, qui a Ă©tĂ© l'un des pionniers de cette invention. Le groupe français a en effet lancĂ© lâActifry au dĂ©but des annĂ©es 2000. Mais le produit a Ă©tĂ© contrefait trĂšs rapidement et les concurrents de SEB ont introduit de nouveaux modĂšles d'air fryers, plus polyvalents et offrant une cuisson sans huile.
L'air fryer est Ă©galement apprĂ©ciĂ© pour ses Ă©conomies d'Ă©nergie par rapport au four traditionnel notamment car il nâa pas besoin dâĂȘtre prĂ©chauffĂ©. Cependant, il doit encore surmonter deux obstacles dans lâHexagone : âune culture culinaire moins orientĂ©e vers la fritureâ et âdes cuisines plus petitesâ.
Rfi, Cinq questions pour comprendre lâimpact du changement climatique sur lâalimentation mondiale, 16/10/2023
Un entretien trĂšs intĂ©ressant avec Ăric Verger, ingĂ©nieur agroalimentaire et chercheur en nutrition de santĂ© publique Ă l'IRD, qui explique de maniĂšre claire quelles sont les problĂ©matiques, les enjeux, les solutions, mais aussi les freins pour aller vers des systĂšmes alimentaires plus rĂ©silients.
Le changement climatique a des impacts significatifs sur les systÚmes alimentaires mondiaux, menaçant la disponibilité et la sécurité alimentaire. Les émissions de gaz à effet de serre altÚrent les processus biologiques, réduisant les rendements des cultures, affectant la production animale, et provoquant des extinctions d'espÚces, y compris des insectes pollinisateurs. Les variations climatiques peuvent également augmenter la contamination des aliments et contribuer à la propagation de maladies zoonotiques.
La sécurité alimentaire mondiale est affectée par le changement climatique, car il diminue la disponibilité des aliments, perturbe l'accessibilité économique et physique à l'alimentation, et entraßne des périodes d'insécurité alimentaire prolongée. Les perturbations climatiques conduisent à une diminution des rendements agricoles, des hausses de prix alimentaires, et un impact sur les petites exploitations agricoles familiales, qui sont les plus vulnérables.
L'alimentation est responsable d'environ 34% des émissions de GES, principalement en raison de la production agricole, des pertes et du gaspillage alimentaire. Les émissions proviennent en grande partie de la production alimentaire, des pertes et gaspillages, du transport, de la transformation, de l'emballage, et de la distribution. La réduction de la consommation de produits animaux, en particulier dans les pays développés, est recommandée pour réduire les émissions liées à l'alimentation.
Pour réduire l'impact climatique des systÚmes alimentaires, des solutions sont nécessaires. Il est essentiel de revoir les régimes alimentaires, de réduire les pertes et le gaspillage alimentaire, d'investir dans des infrastructures et des systÚmes alimentaires durables, et d'adopter des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, telles que l'agroécologie et l'agroforesterie.
Cependant, de nombreux obstacles entravent la mise en Ćuvre de ces solutions. Les lobbies agricoles, les rĂšgles du commerce international dĂ©savantageuses pour les pays en dĂ©veloppement, la dette financiĂšre, la concentration du pouvoir et des capitaux, ainsi que les problĂšmes de dĂ©mocratie dans les prises de dĂ©cision commerciale, sont autant de freins qui empĂȘchent une transition vers des systĂšmes alimentaires plus durables. Pour que les solutions puissent ĂȘtre efficacement mises en Ćuvre, il est nĂ©cessaire de rĂ©soudre ces problĂšmes structurels.
Le Chef, Critique gastronomique : le choix des mots, Octobre 2023
Un article trÚs complet qui explore le rÎle de la critique gastronomique à l'Úre des réseaux sociaux et des médias numériques. Il aborde la question de l'indépendance de la critique et de la mesure de cette liberté, notamment en ce qui concerne le paiement des additions au restaurant. Le contexte actuel de budgets de plus en plus réduits pour les critiques gastronomiques dans la presse généraliste a un impact sur l'exercice de la critique.
Les chefs interrogés dans l'article estiment que malgré l'évolution des médias et des réseaux sociaux, une critique positive dans la presse conserve un certain pouvoir de prescription, en particulier pour les restaurants situés en dehors des grandes agglomérations. Ils citent des exemples de critiques favorables qui ont attiré des clients et contribué au succÚs de leur établissement.
Cependant, les critiques n'ont que peu d'impact sur le travail des chefs. Ces derniers sont sensibles aux critiques, mais ils ne changent pas leur cuisine en fonction des retours. Les critiques souhaitent ĂȘtre traitĂ©s comme des clients ordinaires pour vivre l'expĂ©rience de restauration de maniĂšre authentique.
L'article explore Ă©galement la distinction entre les critiques gastronomiques traditionnelles et les guides comme le Michelin ou le Fooding, notant que les deux ont des mĂ©thodologies diffĂ©rentes pour Ă©valuer les restaurants. Les chefs considĂšrent souvent la prĂ©sence d'inspecteurs de guides et de critiques gastronomiques de la mĂȘme maniĂšre, bien que les mĂ©thodes d'Ă©valuation diffĂšrent.
Lâarticle donne Ă©galement la parole Ă plusieurs critiques gastronomique (Esterelle Payany, Laurent Guez, Emmanuel Rubin). Les interviewĂ©s reconnaissent l'importance des critiques nĂ©gatives pour maintenir la crĂ©dibilitĂ© de la critique gastronomique. Ils notent que les critiques nĂ©gatives sont devenues plus rares, en partie pour des raisons Ă©conomiques et de pressions externes.
Le Monde, Alimentation des bébés : des produits trop sucrés et trop riches en additifs, 19/10/2023
Les produits de type snacks et desserts se multiplient dans les rayons dâalimentation infantile, ce qui ânormalise le concept de grignotage et la prise de desserts sucrĂ©s en fin de repasâ. Avec la multiplication de ces produits, de nouvelles allĂ©gations marketing affichĂ©es sur les produits alimentaires Ă destination des bĂ©bĂ©s et des jeunes enfants telles que « ReÌduit en sucre », « Sans sucres ajouteÌs », « speÌcialement adapteÌs aux besoins de beÌbeÌ Â», « ExpreÌs pour les beÌbeÌs » sont apparues. Mais, l'association CLCV sâest penchĂ© sur ces produits et ces allĂ©gations et a menĂ© une Ă©tude sur 207 produits alimentaires pour bĂ©bĂ©s (6 Ă 36 mois) vendus en France (Ă lâexclusion des laits infantiles).
Les résultats sont sans appel et montrent notamment que 30 % des produits analysés contiennent des ingrédients sucrants (comme le sucre ou le miel) et 38 % contiennent des additifs. De plus, CLCV constate que les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant les préparations pour nourrissons, qui sont plus strictes que la législation européenne, ne sont généralement pas respectées dans l'échantillon.
Les produits pour bĂ©bĂ©s prĂ©sentent souvent des allĂ©gations « santĂ© » ou d'autres mentions, parfois mal comprises, comme « sans sucre ajoutĂ© » ou « rĂ©duit en sucre », ce qui peut ĂȘtre trompeur quant Ă la quantitĂ© rĂ©elle de sucre dans ces produits. De plus, un tiers des rĂ©fĂ©rences contiennent des additifs (la proportion dans les produits laitiers analysĂ©s atteint mĂȘme 94 %).
L'Ă©tude rĂ©vĂšle Ă©galement que dans certains cas, un yaourt nature ou une purĂ©e de fruits classique sans sucre ajoutĂ© sont des options plus saines que les Ă©quivalents estampillĂ©s âpour bĂ©bĂ©â, qui sont parfois plus chers. Cependant, les produits bio sont gĂ©nĂ©ralement meilleurs en ce qui concerne les additifs.
CLCV appelle Ă une mise Ă jour de la rĂ©glementation europĂ©enne encadrant les produits pour bĂ©bĂ©s, soulignant que la rĂ©glementation actuelle date de 2013 et que le marchĂ© a considĂ©rablement Ă©voluĂ© depuis, avec l'apparition de nouveaux produits de snacking et de confiseries pour enfants. CLCV prĂ©conise Ă©galement aux parents dâĂȘtre vigilants et de vĂ©rifier la liste des ingrĂ©dients.
Les Ăchos, Comment les viticulteurs de Bourgogne tentent d'anticiper le rĂ©chauffement climatique, 17/10/2023
Les viticulteurs de Bourgogne font face aux dĂ©fis du rĂ©chauffement climatique tout en cherchant Ă anticiper ses impacts. Si le climat actuel a eu des effets positifs sur la qualitĂ© des vins de Bourgogne, la rĂ©gion doit faire face Ă des Ă©pisodes de gel, d'orages, et de grĂȘle qui menacent les volumes de production. L'augmentation des tempĂ©ratures a nĂ©anmoins Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique pour certains cĂ©pages, comme le pinot noir, qui rĂ©siste bien Ă la sĂ©cheresse.
Pour faire face à ces défis, les viticulteurs cherchent des moyens d'adapter leurs pratiques et leur matériel. Ils envisagent de planter des vignes plus larges pour réduire la consommation d'eau et ralentir la maturation des raisins, afin de les protéger des gelées tardives. Cela nécessiterait de réviser les rÚglements des appellations qui imposent actuellement une densité de 10 000 pieds de vigne par hectare.
L'accélération du dépérissement de la vigne liée au changement climatique préoccupe également les viticulteurs. Le choix des porte-greffes est devenu un outil essentiel pour s'adapter aux nouvelles conditions climatiques. Plusieurs projets ont été lancés pour étudier et développer des porte-greffes adaptés à la sécheresse et aux nouvelles réalités climatiques.
De plus, les viticulteurs se préparent à des vendanges estivales voire en période de canicule en investissant dans des infrastructures comme des chambres froides pour garantir la qualité des raisins pendant les récoltes.
Harvard, Should red wine be removed from the Mediterranean diet?, 12/10/2023
Lors dâune confĂ©rence du dĂ©partement de nutrition de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, le chercheur Miguel MartĂnez-GonzĂĄlez a exposĂ© la controverse entourant la consommation d'alcool, en particulier de vin rouge, dans les rĂ©gimes alimentaires sains tels que le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en.
Des recherches antĂ©rieures avaient suggĂ©rĂ© un lien entre la consommation d'alcool et une rĂ©duction du risque de maladies cardiovasculaires. Cependant, des Ă©tudes rĂ©centes ont contredit ces rĂ©sultats, affirmant qu'aucune quantitĂ© d'alcool n'est sans danger pour la santĂ©. Miguel MartĂnez-GonzĂĄlez est impliquĂ© dans un essai clinique sur le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en et le mode de vie axĂ© sur la prĂ©vention des maladies cardiovasculaires. Selon ses Ă©tudes, un rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en incluant de l'alcool rĂ©duirait le risque de maladies cardiovasculaires de 30 % par rapport Ă un rĂ©gime faible en gras excluant l'alcool.
Cependant, il a Ă©galement soulignĂ© les dangers potentiels de l'alcool, en particulier pour les jeunes. Aux Ătats-Unis, un quart des dĂ©cĂšs chez les personnes de 20 Ă 34 ans sont attribuables Ă l'alcool. Il a suggĂ©rĂ© que le vin rouge soit exclu du rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en pour les moins de 35 ans. Pour les adultes plus ĂągĂ©s, la question est plus complexe, car le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en perd jusqu'Ă 23,5 % de son effet protecteur en l'absence de vin.
MartĂnez-GonzĂĄlez a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de mettre en place des essais contrĂŽlĂ©s randomisĂ©s pour Ă©valuer les avantages et les risques potentiels de la consommation d'alcool. Une Ă©tude de ce type a Ă©tĂ© financĂ©e et vise Ă recruter des mĂ©decins ĂągĂ©s de 50 Ă 75 ans pour les rĂ©partir dans des groupes de consommation modĂ©rĂ©e ou d'abstention. Le but est de clarifier si le vin rouge devrait ĂȘtre inclus dans le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en pour les adultes de plus de 35 ans.
CNBC, How U.S. soybeans influence global economics, 12/10/2023
La culture de soja est devenue un pilier de l'agriculture amĂ©ricaine, contribuant Ă hauteur de 124 milliards de dollars Ă l'Ă©conomie des Ătats-Unis en 2022, selon une Ă©tude menĂ©e par l'Association nationale des transformateurs d'olĂ©agineux et le Conseil soja des Ătats-Unis.
Le soja est salué comme une culture polyvalente utilisée dans l'alimentation, les biocarburants et l'alimentation animale à travers le monde.
Au départ, le soja était considéré comme une culture de niche avant que les agriculteurs américains ne réalisent leur potentiel en tant qu'aliment pour les animaux, en tant que source de protéines et en tant qu'exportation. Les rendements en soja ont considérablement augmenté au fil des ans.
Le marchĂ© mondial du soja a explosĂ© ces derniĂšres annĂ©es, avec les Ătats-Unis en premiĂšre ligne. Ainsi, au dĂ©but des annĂ©es 2000, les exportations de graines olĂ©agineuses amĂ©ricaines ont gĂ©nĂ©rĂ© environ 9 milliards de dollars au total. En 2021, les exportations de soja Ă elles seules ont atteint 26,4 milliards de dollars, selon le dĂ©partement de l'agriculture des Ătats-Unis.
Cependant, les Ătats-Unis ont depuis perdu leur domination, en partie en raison de leur dĂ©pendance envers un seul marchĂ© d'exportation : la Chine. Le pays est le plus grand importateur de soja au monde et reprĂ©sente Ă lui seul environ 60 % du commerce mondial de soja et environ la moitiĂ© de la valeur des exportations de soja amĂ©ricain. Cette relation commerciale a tournĂ© au vinaigre en 2018 en raison d'un conflit tarifaire avec la Chine, et le BrĂ©sil est devenu le premier producteur et exportateur mondial de soja.
La concurrence internationale a poussé le marché américain à explorer des utilisations alternatives pour le soja, notamment les biocarburants, le diesel renouvelable et les bioplastiques. Cette évolution vise à rester compétitif sur le marché mondial.
Modern Farmer, Can You Trust the Organic Food Label?, 13/10/2023
James Wolf, agriculteurs dans le Minnesota, a cultivĂ© du soja, du maĂŻs et du blĂ© biologiques de 2014 Ă 2021, vendant ces cĂ©rĂ©ales Ă d'autres agriculteurs du Midwest pour la semence et l'alimentation animale. La vente de graines âbiologiquesâ lui a permis de gagner beaucoup plus d'argent que s'il avait vendu des cĂ©rĂ©ales conventionnelles. Cependant, l'annĂ©e derniĂšre, Wolf a Ă©tĂ© inculpĂ© de fraude biologique par le bureau du procureur des Ătats-Unis, sous l'accusation que les graines "biologiques" qu'il vendait ne l'Ă©taient en rĂ©alitĂ© pas. En mai, Wolf a plaidĂ© coupable de ces accusations.
La fraude liée à l'étiquette "biologique" n'est pas rare, bien que l'ampleur de l'escroquerie de Wolf soit inhabituelle. La fraude dans le secteur biologique a augmenté pendant la pandémie de COVID-19, avec des criminels exploitant les craintes de pénurie alimentaire et le manque d'inspecteurs. Les agences accréditées tentent de démasquer les fraudes, tandis que certains agriculteurs biologiques se demandent si rester biologique en vaut la peine.
L'agriculture biologique est une pratique axĂ©e sur les processus naturels, l'Ă©quilibre Ă©cologique et la prĂ©servation des ressources. Le Programme national biologique du DĂ©partement de l'Agriculture des Ătats-Unis (NOP) a Ă©tĂ© mis en place en 1990. Il interdit l'utilisation d'engrais synthĂ©tiques et de gĂ©nie gĂ©nĂ©tique, entre autres mesures. La certification biologique peut concerner les cultures, le bĂ©tail et les produits laitiers, et l'industrie est Ă©valuĂ©e Ă environ 62 milliards de dollars l'annĂ©e derniĂšre.
Le processus de certification en tant qu'exploitation agricole biologique est long, prenant trois ans pour permettre l'élimination de toute substance synthétique antérieurement utilisée. Pendant ce temps, les agriculteurs supportent les coûts plus élevés de l'agriculture biologique sans garantie de retour financier.
Une fois certifiées, les exploitations subissent un processus annuel de contrÎle approfondi, qui examine les rendements et vérifie les registres. Cependant, de nombreux agriculteurs biologiques se demandent si le jeu en vaut la chandelle en raison des coûts élevés associés à la certification.
La certification biologique se fait principalement par des inspections. Le NOP supervise la certification des exploitations biologiques aux Ătats-Unis et collabore avec des agences accrĂ©ditĂ©es dans le monde entier qui suivent les directives du DĂ©partement de l'Agriculture. Le systĂšme a Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es, se concentrant davantage sur les grandes exploitations commerciales, ce qui pose des problĂšmes aux petits producteurs.
La fraude dans le systĂšme biologique a Ă©rodĂ© la confiance en l'Ă©tiquette biologique, conduisant certains agriculteurs Ă remettre en question l'intĂ©rĂȘt de la certification biologique. La nouvelle rĂ©glementation, appelĂ©e "l'amendement de renforcement de l'application biologique", est censĂ©e combler certaines lacunes et renforcer les contrĂŽles dans la chaĂźne d'approvisionnement. Cependant, des pressions continueront d'ĂȘtre exercĂ©es sur les petits producteurs.
Vegconomist, Denmark Becomes the First Country to Develop a National Action Plan to Promote Plant-Based Foods, 13/10/2023
Le ministĂšre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la PĂȘche du Danemark a publiĂ© son plan d'action national pour les aliments Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, ce qui en fait le premier pays Ă dĂ©velopper une telle stratĂ©gie visant Ă renforcer et Ă promouvoir son secteur des aliments Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, dans le cadre de la nĂ©cessaire transition vers des rĂ©gimes alimentaires respectueux du climat. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'accord climatique de 2021 visant Ă rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă effet de serre du systĂšme alimentaire centrĂ© sur les animaux, et comprend deux initiatives : l'octroi d'incitations aux agriculteurs cultivant des produits Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales et l'allocation de 100 millions de dollars d'ici 2030 au Fonds des Plantes pour le dĂ©veloppement, le lancement et la promotion d'aliments Ă base de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales durables.
Il s'agit de la plus grande initiative climatique de l'UE dans le secteur des aliments à base de protéines végétales. Toutefois, une nouvelle étude de l'Université Stanford montre que, dans l'UE, les éleveurs de bétail ont reçu 1 200 fois plus de financements publics que le secteur des aliments à base de protéines végétales.
Le secteur des aliments à base de protéines végétales est toujours sous-financé au Danemark malgré ce plan d'action. Selon la Société végétarienne du Danemark, le Fonds des Plantes a reçu plus de 100 candidatures pour un financement de 7,78 millions d'euros lors de son premier appel à candidatures en septembre. Il existe également un manque de politiques pour les cuisines publiques et un besoin de revoir l'ensemble des programmes d'éducation pertinents et d'augmenter considérablement les financements.
Des experts de plusieurs universités du pays estiment qu'un effort ciblé pour les aliments à base de protéines végétales devrait recevoir un investissement annuel de 80 millions d'euros, soit au moins six fois le montant actuel.
Fast Company, Hype built the cultivated meat industry. Now it could end it, 16/10/2023
L'industrie de la viande cultivĂ©e a suscitĂ© un grand enthousiasme mais certaines entreprises du secteur risquent de dĂ©cevoir, ce qui soulĂšve des prĂ©occupations similaires Ă l'affaire Theranos (la fameuse startup spĂ©cialisĂ©e dans les technologies de la santĂ© qui s'est effondrĂ©e lorsque la technologie ne s'est jamais concrĂ©tisĂ©e). Lâarticle met en avant lâexemple de la startup californienne Upside Foods. Bien que l'entreprise ait fait des promesses ambitieuses et reçu des financements importants, un rĂ©cent article a rĂ©vĂ©lĂ© que leurs produits n'Ă©taient pas encore produits Ă l'Ă©chelle et que leur technologie n'Ă©tait pas aussi avancĂ©e qu'elle le laissait paraĂźtre.
Le problĂšme rĂ©side dans le processus de financement des start-ups, qui encourage l'exagĂ©ration. Pour obtenir des investissements, les entreprises doivent sĂ©duire les investisseurs avec de grandes promesses, mĂȘme si celles-ci s'Ă©loignent de la rĂ©alitĂ©. Par consĂ©quent, de nombreuses entreprises prĂ©sentent des objectifs ambitieux, mais peu rĂ©alistes, et ces objectifs sont souvent ce qui circule dans les mĂ©dias.
La comparaison avec Theranos n'est pas unique Ă Upside, car d'autres entreprises du secteur de la viande cultivĂ©e ont Ă©galement fait des dĂ©clarations audacieuses. Cependant, ces dĂ©clarations ne sont pas nĂ©cessairement de la malhonnĂȘtetĂ©, mais plutĂŽt une tentative d'attirer l'attention des investisseurs pour obtenir le financement nĂ©cessaire au dĂ©veloppement de la technologie.
L'attention mĂ©diatique a Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique pour le secteur de la viande cultivĂ©e, car elle a permis d'attirer des talents et des investissements. Cependant, si les consommateurs perçoivent ces entreprises comme Ă©tant malhonnĂȘtes, cela pourrait porter prĂ©judice Ă la rĂ©putation du secteur de la viande cultivĂ©e, ce qui pourrait Ă©galement affecter d'autres secteurs de l'alimentation Ă base de protĂ©ines alternatives.
Il est essentiel de trouver un Ă©quilibre entre l'enthousiasme et l'honnĂȘtetĂ© pour soutenir l'innovation dans le secteur de la viande cultivĂ©e. Il est important de maintenir la confiance des consommateurs et des investisseurs, tout en reconnaissant les dĂ©fis rĂ©els auxquels le secteur est confrontĂ©. La transparence et l'honnĂȘtetĂ© sont essentielles pour faire progresser cette technologie potentiellement rĂ©volutionnaire.
CLCV, EnquĂȘte Alimentation, Trop de sucre au rayon beÌbeÌ !
LâĂ©tude dont nous parlions plus haut mĂ©rite dâĂȘtre lue plus en dĂ©tail.
A retenir notamment les recommandations de la CLCV Ă destination des industriels et du leÌgislateur europĂ©en afin dâameÌliorer la qualiteÌ de lâoffre de produits alimentaires infantiles :
ReÌduire ou supprimer lâajout de sucres (dont jus de fruits et jus concentreÌs).
EÌviter lâajout de sel dans les recettes.
ReÌduire lâutilisation dâadditifs et dâaroÌmes.
Commercialiser moins de produits de type snacks et desserts sucreÌs.
Limiter la preÌsence dâalleÌgations et de messages marketing sur les emballages et les sites internet qui ideÌalisent la qualiteÌ du produit.
Proposer des repas saleÌs nutritionnellement denses, en eÌvitant le recours aÌ trop de leÌgumes sucreÌs (courge butternut, carotte, etc.) et en limitant lâeau de cuisson.
Renforcer la reÌglementation europeÌenne sur la composition nutritionnelle des produits infantiles car elle apparaiÌt non seulement permissive mais aussi obsoleÌte et deÌconnecteÌe du marcheÌ actuel qui sâest grandement diversifieÌ. Il est neÌcessaire quâelle fixe des teneurs maximales en sucres, matieÌres grasses et sel, en se basant sur les recommandations de lâOMS.
Une reÌflexion doit sâengager pour mettre en place un eÌtiquetage nutritionnel clair et facilement lisible sur les produits infantiles.
BBC, How the humble bean can help the world, 27/07/2023
Les haricots sont trĂšs polyvalents, nutritifs, bon marchĂ© et respectueux de l'environnement. L'humble haricot pourrait-il ĂȘtre la rĂ©ponse aux problĂšmes du monde ? Les haricots sont un aliment de base dans presque toutes les cultures du monde, et ce pour de bonnes raisons. Sans vouloir se vanter, les haricots, qui comptent environ 40 000 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes, sont trĂšs polyvalents, nutritifs, bon marchĂ© et respectueux de l'environnement. Faisant partie de la famille des lĂ©gumineuses, les haricots sont des lĂ©gumes et se prĂ©sentent sous diffĂ©rentes formes et tailles, des haricots et pois frais aux graines sĂ©chĂ©es comme les lentilles et les pois chiches.
Un entretien avec Guillaume Dubois, co-fondateur d'Happyvore, qui propose une alternative avec sa gamme de viandes végétales : steaks, nuggets ou encore saucisses.
Comment réinventer sa cuisine sans bouleverser ses habitudes ?
Comment créer une alternative végétale à la viande qui a du goût ?
Quels sont les enjeux de ce secteur en plein essor ?
Quand Gordon Ramsay assiste Ă la prĂ©paration de recettes de cuisine complĂštement farfeluesâŠ
Vu sur LinkedIn le lancement dâune grande consultation nationale sur les cantines scolaires. Pour y rĂ©pondre câest ici.
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A la semaine prochaine!
O. Frey