🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-26
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, « Le succès de la lutte contre le gaspillage alimentaire nécessite de trouver des réponses collectivement », 29/09/2023
Maddyness, Frichti : voici le projet de La Belle Vie pour ressusciter la marque, 27/09/2023
Wall Street Journal, The Furious Race for the Future of Coffee, 22/09/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Échos, La pisciculture française se réinvente, 25/09/2023
L'aquaculture en France est en train de se transformer, avec l’annonce de trois grands projets d'élevage de saumons en cours, financés par des investisseurs étrangers. Ces projets visent à répondre à la demande croissante de saumon en France. L’Hexagone est en effet le premier consommateur de saumon en Europe, avec 200 000 tonnes importées chaque année.
Le premier projet est mené par Pure Salmon à Verdon-sur-Mer, en Gironde, avec un investissement de 275 millions d'euros. Le deuxième projet, Local Ocean, est prévu à Boulogne-sur-Mer et représente un investissement de 200 millions d'euros. Le troisième projet, Smart Salmon, est basé à Plouisy, en Côtes-d'Armor et représente un investissement de 150 millions d'euros. Ces 3 projets visent à créer des fermes d’élevage de saumon modernes, avec des installations de filtration, d'enrichissement en oxygène, de désinfection par UV et de refroidissement de l'eau.
Cependant, ces initiatives font face à des obstacles, notamment des préoccupations environnementales et des problèmes de financement. À Boulogne-sur-Mer, par exemple, un collectif d'associations écologistes s'oppose au projet, craignant des risques de pollution des plages voisines. En Gironde, l'association écologiste Eaux secours agissons a également exprimé des préoccupations environnementales.
D’après l’article, ces projets pourraient toutefois stimuler la production aquacole en France, qui était d'environ 44 000 tonnes en 2022, soit à peine 2 % de la consommation totale de poissons en France. Malgré plusieurs plans gouvernementaux visant à développer le secteur, l'aquaculture reste relativement modeste en termes d'emplois et de production.
Certains professionnels de l'industrie préfèrent se tourner vers des projets de plus petite envergure, privilégiant des fermes aquaponiques à petite échelle, où l'élevage de poissons est associé à l'agriculture hors sol. Cette approche permet une production locale et une productivité plus élevée, tout en contribuant à la conversion de la filière aquacole.
Enfin, l'avenir de l'aquaculture en France pourrait également inclure des fermes aquacoles en mer, notamment au milieu des champs d'éoliennes en mer, dans le cadre de projets visant à exploiter des synergies entre différentes industries.
Libération, Les restos squattés par les influenceurs : quand la hype se transforme en cauchemar, 26/09/2023
L'article aborde la relation complexe entre les restaurants et les influenceurs sur les réseaux sociaux. D'un côté, les médias sociaux offrent aux établissements de restauration une visibilité sans précédent, grâce à laquelle un seul influenceur peut remplir leur salle en un instant. C’est le cas par exemple du restaurant Maison Thaï dans le 18è arrondissement de Paris, qui a été sauvé grâce à un post de Victor Habchy, qui a créé le Guide ultime de Paris, qui a posté une vidéo, dans laquelle il invitait ses abonnés à se rendre là-bas en solidarité.
Cependant, de l'autre côté, il y a des histoires moins heureuses. A l’image de tous ces pseudo influenceurs pique-assiettes qui exercent des pressions sur les restaurateurs pour obtenir des avantages gratuits, menaçant de ternir leur réputation en ligne si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Par ailleurs, il arrive qu’une notoriété soudaine entraîne une affluence excessive, obligeant certains restaurants à fermer temporairement pour gérer la foule. C’est ce qu’a connu cet été Folderol, après que l'artiste Dua Lipa l'ait recommandé sur les réseaux sociaux. L’établissement (qui soit dit en passant fait d’excellentes glaces) a dû aller jusqu’à afficher "No TikTok" devant sa boutique en raison de l'afflux massif de visiteurs. Les clients ne venaient pas tant pour la nourriture que pour prendre des photos. Les gérants de l’établissements ont dû interdire aux gens de rester consommer assis devant la boutique et ont même eu besoin d’un videur pour que les clients ne gênent pas trop les voisins.
Le Monde, « Le succès de la lutte contre le gaspillage alimentaire nécessite de trouver des réponses collectivement », 29/09/2023
Une tribune écrite par un collectif de responsables d'associations, d'universitaires et d'élus qui met en avant l'importance de la lutte contre le gaspillage alimentaire en France.
Elle rappelle que la France a adopté des réglementations ambitieuses pour lutter contre le gaspillage alimentaire et est devenue un leader dans ce domaine. Cependant, le gaspillage persiste, avec plus de 130 kg par personne et par an en moyenne en France, ce qui représente 3 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Le principal défi selon les signataires de cette tribune réside dans l'application des réglementations existantes, car certaines entreprises ne respectent pas toujours leurs engagements en matière de dons alimentaires, laissant certaines associations devenir des "poubelles" pour les produits invendus. De plus, des incitations fiscales importantes encouragent les dons de produits de moindre qualité, ce qui soulève des préoccupations quant à la qualité des denrées redistribuées.
La tribune met également en lumière l'émergence d'une économie circulaire basée sur la valorisation des produits excédentaires, mais souligne que cela peut parfois concurrencer les dons de produits de qualité moindre, affectant ainsi les populations vulnérables.
Pour lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire, les signataires de la tribune appellent à des changements profonds, notamment un rééquilibrage des rapports de force entre les acteurs du système alimentaire, la formation professionnelle et la sensibilisation du grand public pour réduire la surconsommation. Ils demandent également des ajustements législatifs, l'optimisation des incitations fiscales, et davantage de moyens pour la mise en œuvre des réglementations. Enfin, ils appellent à une collaboration avec les institutions européennes.
Le Figaro, Les Français redécouvrent le vrai prix de l’alimentation, 25/09/2023
Un énième article consacré à l'inflation sur les prix alimentaires en France.
Celle-ci dépasse les 20% et a touché une variété de produits alimentaires. Les raisons de cette inflation sont connues (reprise économique post-Covid puis déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a perturbé les chaînes logistiques mondiales, en particulier celles des céréales et de l'énergie).
Si de nombreux commerçants ont initialement absorbé une partie de l'inflation pour ne pas perdre de clients, ils ont fini par augmenter leurs tarifs, ce qui a conduit à une augmentation significative du coût de l'alimentation dans le budget des ménages français. Ainsi, en deux ans, la part de l'alimentation dans le budget des ménages est passée de 13% à 19%, en faisant le deuxième poste de dépenses derrière le logement.
De fait, la récente hausse des prix vient rappeler un implacable constat : produire de l'alimentation a un coût. Ce phénomène souligne selon l’article le fait que produire de la nourriture a un coût. L’article souligne d’ailleurs que cette réalité avait déjà été mise en avant lors des lois Egalim 1 et 2 en 2018 et 2021, visant à protéger les revenus des agriculteurs après une décennie de guerre des prix. La question du prix juste de l'alimentation devient donc cruciale, car elle implique un équilibre entre la rémunération des agriculteurs, la santé des entreprises agroalimentaires et le pouvoir d'achat des consommateurs.
Cependant, vouloir faire baisser arbitrairement les prix en rayon comporte le risque de fragiliser à nouveau les agriculteurs.
Les Échos, Comment les vins de Bordeaux bousculent leurs vieilles habitudes, 26/09/2023
Le vignoble bordelais connaît des difficultés avec 4,2 millions d'hectolitres vendus l'an dernier, soit 20 % de moins que sa production. Pour se relancer, la filière cherche à reconquérir le marché français, qu’elle a longtemps délaissé, mais qui pèse pourtant encore 55 % des volumes vendus.
Pour trouver de nouveaux consommateurs, les vignerons misent désormais sur les magasins de proximité avec des vins plus adaptés à leur clientèle et une image rajeunie. La plus grande propriété du Médoc, le Château Larose Trintaudon, a toujours fait des foires aux vins un temps fort de sa commercialisation, mais cette année, elle fait l'impasse sur l'événement. La propriété, qui vend environ 500 000 bouteilles en grande distribution, a décidé de revoir sa stratégie en misant sur les magasins de proximité de la grande distribution, dont la part de marché augmente alors que celle des hypermarchés diminue.
C'est aussi une façon d'essayer de se rapprocher d'une clientèle plus jeune que celle des hypermarchés. Le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) joue également cette carte, particulièrement conscient du rôle majeur joué par ces professionnels qui représentent plus de 10 % de la distribution du vin et qui ont un rôle important de conseil auprès des consommateurs.
Certains vignerons ont appris à pousser la porte des négociants, qui réalisent près de 20% de leur chiffre d'affaires. Le négociant Larraqué Vins International (LVI) a créé l'Alliance des récoltants, un collectif qui regroupe aujourd'hui 62 propriétés des 20 principales appellations du Bordelais. Les bouteilles sont présentées sur des stands spécifiques avec des QR codes qui permettent aux consommateurs d'obtenir des informations sur chaque vigneron. Le concept génère déjà un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros, soit plus de 20% de l'activité du groupe. L'entreprise s'appuie également sur une force de vente de 46 vendeurs exclusifs qui assurent la promotion de ces vins et l'approvisionnement des linéaires.
Le Figaro, Parmi les produits les plus frelatés au monde, le miel va être mieux protégé par l’UE, 28/09/2023
Le miel est l'un des produits agricoles les plus trafiqués au monde, aux côtés de l'huile d'olive et du vin. Alors que la demande est en constante augmentation, le nombre d'abeilles diminue chaque année en raison du dérèglement climatique, du défrichement au profit de l'agriculture intensive et de l'impact des prédateurs tels que le varroa et le frelon asiatique.
Pour remédier à cette situation, 45 députés européens ont appelé à la révision de la directive européenne sur le miel. Ils souhaitent rendre obligatoire l'affichage de l'origine du miel sur chaque pot, ainsi que le pourcentage par pays dans la recette, par ordre décroissant. Cette initiative suit l'exemple de la France, qui a déjà rendu obligatoire l'indication de l'origine du miel depuis le printemps 2022, bien que le pourcentage ne soit pas encore requis.
Une enquête de la Commission européenne et de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) a révélé que 46 % des échantillons de miel importés dans l'UE ne respectaient pas les règles de la directive européenne sur le miel. Les miels en provenance de Chine ont été particulièrement pointés du doigt, avec 74 % des échantillons jugés suspects, de même que la quasi-totalité des miels importés de Turquie. Ces fraudes impliquent souvent l'ajout d'eau ou de sirops de sucre bon marché pour augmenter le volume, ce qui trompe les consommateurs et nuit aux producteurs honnêtes.
Les députés européens insistent sur la nécessité d'améliorer la transparence de l'étiquetage pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés. Cependant, certains estiment que le véritable problème réside dans le manque d'analyses obligatoires pour garantir la qualité du miel. L'origine géographique ne reflète pas nécessairement la qualité du produit, et ils plaident en faveur de l'obligation d'analyser le miel pour détecter tout ajout de contaminants ou de sirops de nourrissement.
La présidence espagnole de l'Union européenne considère cette question comme une priorité, et un vote sur la révision de la directive sur le miel est prévu en octobre, suivi du trilogue entre les trois institutions (Conseil, Commission et Parlement) pour lutter contre la fraude dans l'industrie du miel.
Pour aller plus loin : si vous voulez des chiffres sur le miel en France et dans le monde, vous pouvez aller voir cet Agridata que j’ai mis à jour il y a quelques semaines
Maddyness, Frichti : voici le projet de La Belle Vie pour ressusciter la marque, 27/09/2023
Le spécialiste de la livraison de courses à domicile La Belle Vie, a été choisi par le tribunal de commerce de Paris pour reprendre les activités de l’un des pionniers de la livraison de repas à domicile Frichti, qui avait été placée en redressement judiciaire en mai dernier.
La Belle Vie a mis 30 000 euros sur la table pour racheter Frichti, ainsi qu'une provision de 450 000 euros pour reprendre les stocks, soit un montant total de 480 000 euros. La Belle Vie s'engage également à reprendre 168 des 334 salariés de Frichti, qui rejoindront les 376 salariés actuels de La Belle Vie
La Belle Vie a l'intention de capitaliser sur la notoriété de Frichti en déployant immédiatement l'offre de la société fondée par Julia Bijaoui et Quentin Vacher pour enrichir son catalogue de produits. La Belle Vie lance La Halle Frichti pour proposer 6 000 références à ses utilisateurs, qui pourront désormais commander leur déjeuner et ajouter un panier de courses dans la même commande
La Belle Vie conserve également les offres Cantine 2.0 et Cafet’ pour reprendre 14 des 18 restaurants d’entreprise de Frichti et continuer à livrer 1 600 entreprises toutes les semaines
Cependant, La Belle Vie ne conservera pas le modèle de livraison express de Frichti car l’entreprise privilégie plutôt des créneaux de livraison de 1 à 3h. Les livreurs partiront depuis un seul grand entrepôt pour des tournées avec plus de produits. La Belle Vie dispose d'un laboratoire de cuisine de 1 300 m2 à Montreuil et d'un entrepôt de 4 700 m2 en plein cœur de Paris. Quatre hubs de Frichti seront cependant conservés afin d'assurer un maillage optimal de la région parisienne.
Modern Retail, Food and beverage startups are clamoring to get featured in menu items at top restaurants and grocery chains, 27/09/2023
Aux Etats-Unis, les startups spécialisées dans l’alimentaire et les boissons cherchent de plus en plus à figurer sur les menus des meilleurs restaurants et sur les étagères de chaînes d'épicerie fine. Les partenariats se multiplient, à l’image de celui entre la société d'huile d'olive Graza et Supermoon Bakehouse qui propose une glace et un éclair à l'huile d'olive. Dans la même veine, il y a également le partenariat entre Brightland et Librae Bakery.
Ces collaborations alimentaires et de boissons suscitent un intérêt croissant car elles sont perçues comme un outil marketing populaire pour les marques de consommation émergentes. Selon les fondateurs impliqués dans ces collaborations, elles présentent plusieurs avantages, notamment la création d'un buzz en ligne et la possibilité de faire goûter leurs produits aux clients. Par exemple, un client peut être réticent à dépenser 20 $ pour essayer une nouvelle huile d'olive, mais il pourrait être prêt à essayer cette huile sur de la glace si elle est produite par sa boulangerie préférée.
Mais l'une des collaborations les plus recherchées par les marques alimentaires et de boissons américaines, est celle avec la chaîne de supermarchés branchée (et très cher) Erewhon à Los Angeles. En septembre 2022, la marque de soins de la peau Agent Nateur s'est associée à Erewhon pour proposer un smoothie sous sa marque, qui s'est vendu à plus de 16 000 exemplaires en un mois. Fort de ce succès, Erewhon a lancé une version en bouteille dans tous ses magasins ce mois-ci. Bien que cela n'ait pas entraîné une augmentation significative des ventes pour Agent Nateur chez Erewhon, cela a renforcé la visibilité du produit en magasin.
Selon Nate Rosen, consultant en produits de grande consommation, ces recettes de marque "apportent de la fraîcheur au menu et aident l'article à se démarquer". Il compare ces partenariats à la stratégie initiale d'Impossible Foods, qui consistait à faire figurer ses hamburgers sur les menus de restaurants tels que Bareburger.
Wall Street Journal, The Furious Race for the Future of Coffee, 22/09/2023
L'article met en lumière la compétition intense dans le secteur du café, en particulier en Chine, où Starbucks fait de grands efforts pour s'imposer. Il faut dire que la vente de café est une activité rentable (l’article parle d’une marge de 80 %) et c’est une activité qui attire donc l'attention des investisseurs. En 2013, le directeur financier de Dunkin' Donuts qualifiait alors le café de “Saint-Graal de la rentabilité”. Mais, comme le souligne l’article, n’est pas Starbucks qui veut.
Le marché du café est de plus en plus concurrentiel aux Etats-Unis, avec des entreprises telles que Dunkin' Donuts, Tim Hortons, Peet’s, Dutch Bros et The Human Bean qui connaissent une croissance rapide. Cependant, Starbucks reste en pole position grâce à sa présence numérique et à la fidélité de sa clientèle. Et pour cause, l’enseigne compte plus de 31,4 millions de membres actifs (soit environ un Américain sur dix) dans son programme de fidélité aux États-Unis.
Néanmoins, pour maintenir sa croissance et sa valorisation boursière élevée, Starbucks mise sur les marchés en développement, et en particulier sur la Chine, où il prévoit d'ouvrir de nombreuses ouvertures. L’ancien CEO de Starbucks, Howard Schultz comptait faire passer le nombre de Starbucks dans le monde de 37 000 aujourd'hui à 45 000 en 2025 et à 55 000 en 2030 et cela grâce à l’expansion en Chine où l'enseigne a ouvert son premier magasin en 1999 et en compte aujourd'hui environ 6 500.
Cependant, la concurrence en Chine est féroce, avec des entreprises locales comme Luckin Coffee et Cotti Coffee qui se développent rapidement. Si la première a connu quelques déboires, elle était encore au coude à coude avec Starbucks il y a 3 ans mais elle compte plus de 11 000 établissements. De son côté, Cotti Coffee a été lancée il y a tout juste un an par les fondateurs de Luckin et revendique déjà plus de 5 000 établissements, ce qui en ferait la cinquième marque de café au niveau mondial. Par ailleurs, d'autres concurrents internationaux investissent massivement en Chine, notamment Peet's, Tim Hortons, KFC et McDonald's.
Bien que la Chine ne consomme actuellement que 12 tasses de café en moyenne par an par habitant, la bataille pour y prendre des parts de marché est en cours.
Eater, Vegetables Get the Tinned Fish Treatment, 26/09/2023
L'article évoque la tendance actuelle de rebranding dans le domaine de l'alimentation, où divers produits sont renommés de manière créative pour suivre les tendances, en particulier sur les réseaux sociaux comme TikTok. Le dernier exemple en date concerne les légumes en conserve, qui sont présentés sous un nouvel éclairage par des entreprises comme Seed to Surf.
Seed to Surf, qui se décrit comme une “entreprise de fruits de mer à base de plantes”, propose ainsi des produits tels que le"mushroom snow crab" ou le "celery root whitefish" dans des boîtes de conserve élégantes. Contrairement à d’autres alternatives végétales aux poissons et aux fruits de mer, les produits de Seed to Surf sont fabriqués à partir de légumes entiers plutôt que de protéines à base de plantes.
L'auteure de l’article a essayé ces produits et a trouvé qu'ils avaient une saveur intéressante, bien qu'elle les ait davantage appréciés pour leurs qualités de champignon ou de céleri-rave plutôt que pour leur ressemblance avec des fruits de mer. Elle se demande d’ailleurs si le fait de comparer les légumes à des protéines animales est une approche appropriée, car elle préfère généralement évaluer les légumes pour leurs propres mérites.
Washington Post, Many of today’s unhealthy foods were brought to you by Big Tobacco, 19/09/2023
Une nouvelle étude suggère que les entreprises du tabac ont utilisé une stratégie similaire pour rendre les gens dépendants des aliments transformés, tout comme elles l'ont fait pour les cigarettes. Dans les années 1980, les géants du tabac Philip Morris et R.J. Reynolds ont ainsi acquis de grandes entreprises agroalimentaires telles que Kraft, General Foods et Nabisco, ce qui leur a permis de dominer l'approvisionnement alimentaire américain et de réaliser des milliards de ventes avec des marques populaires telles que les cookies Oreo, le macaroni au fromage Kraft et les Lunchables.
L'étude se penche sur l'essor des aliments "hyper-palatables". Il s’agit d’aliments transformés pour atteindre ce que l'on appelle notre "point de béatitude" et susciter des envies. Elle souligne que les aliments hyper-palatables ont beaucoup en commun avec les substances addictives, car ils contiennent des ingrédients issus de plantes et d'aliments naturels, mais transformés pour être rapidement absorbés par notre organisme, ce qui renforce leur capacité à stimuler les centres de récompense de notre cerveau. Ces produits sont également riches en matières grasses, en sodium, en sucre et autres additifs, susceptibles de pousser les gens à en avoir envie et à en manger en excès.
L’étude révèle notamment que, pendant la période où les géants du tabac possédaient les principales entreprises alimentaires du monde (en gros entre la fin des années 80 et le début des années 2000), les aliments qu'ils vendaient étaient beaucoup plus susceptibles d'être hyper-palatables que des aliments similaires produits par des entreprises qui n’étaient pas détenu par des entreprises du tabac.
Au cours des 30 dernières années, les aliments hyper-palatables se sont rapidement répandus dans l'approvisionnement alimentaire, ce qui a coïncidé avec une augmentation de l'obésité et des maladies liées à l'alimentation. Aux États-Unis, la plus forte augmentation de la prévalence des aliments hyper-palatables a eu lieu entre 1988 et 2001, soit l'époque où Philip Morris et R.J. Reynolds possédaient les principales entreprises alimentaires du monde.
Bien que les entreprises du tabac ne possèdent désormais plus ces marques alimentaires, les chercheurs estiment que ces constatations sont importantes car de nombreux aliments ultra-transformés que nous consommons aujourd'hui ont été conçus par une industrie qui a écrit le livre sur les produits hautement palatables, addictifs et attrayants pour les enfants.
FAIRR, The Four Labours of Regenerative Agriculture, 20/09/2023
Dans ce rapport, FAIRR révèle que 50 des 79 entreprises agroalimentaires (63 %), qui pèsent au cumulé environ 3 000 milliards de dollars, soit un tiers du secteur, reconnaissent l'agriculture régénératrice comme une solution au changement climatique et à l'appauvrissement de la biodiversité.
Toutefois sur ces 50 entreprises, 32 (64 %) n'ont pas défini d'objectifs quantitatifs à l'échelle de l'entreprise en ce qui concerne ces méthodes agricoles. C’est notamment le cas de Chipotle, Domino's ou Bunge.
Par ailleurs, seules 4 de ces 50 entreprises (8 %) ont pris des engagements financiers pour soutenir et inciter les agriculteurs à adopter l'agriculture régénératrice. Il s'agit de Nestlé (qui a consacré 1,2 milliard de dollars à ces pratiques), de PepsiCo, de JBS et de Sodexo.
L'analyse met en évidence quelques exemples positifs d'engagements d'entreprises agroalimentaires en faveur de l'agriculture régénératrice. Il s'agit notamment de Danone, qui s'est engagé à se procurer 30 % de ses ingrédients clés auprès de fermes en transition vers l'agriculture régénératrice d'ici à 2025, ainsi que de General Mills, qui affirme qu'il introduira l'agriculture régénératrice sur un million d'acres de terres agricoles d'ici à 2030. De son côté, Walmart a collaboré avec PepsiCo dans le but d'éliminer quatre millions de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre grâce au programme d'agriculture régénératrice du premier.
IDDRI, De l’abondance à la soutenabilité: quel modèle pour la grande distribution ?, 21/09/2023
L’article met en évidence l'importance cruciale de la grande distribution alimentaire dans le système alimentaire, en tant qu'acteur central influençant les pratiques agricoles et alimentaires. Selon les auteurs, la France devrait mobiliser la grande distribution dans le cadre de la Stratégie nationale pour l'alimentation, le climat et la nutrition (SNANC) prévue pour l'automne, afin de favoriser une transition alimentaire.
En effet, l’article souligne que la France ne progresse pas suffisamment vers une alimentation saine, durable et accessible. Des exemples récents montrent des préoccupations telles que la hausse de la consommation de viande, la baisse du marché des produits bios, et l'augmentation des bénéficiaires des Restos du Cœur. Ces indicateurs mettent en évidence les lacunes et les inefficacités du système alimentaire actuel.
La grande distribution est identifiée comme un acteur essentiel, avec 78 % des achats alimentaires à domicile réalisés dans ces enseignes en 2023. Elle joue un rôle central dans la chaîne alimentaire en tant qu'intermédiaire entre la production et la consommation, mais elle étend également son influence en amont (relations directes avec les agriculteurs) et en aval (communication et influence sur les comportements alimentaires des consommateurs). Toutefois, malgré son poids économique, la grande distribution n'a pas encore pleinement mobilisé ses ressources pour contribuer à des régimes alimentaires plus durables. Elle est appelée à adopter une posture plus proactive et ambitieuse pour favoriser la transition agricole et alimentaire, ce qui pourrait également être bénéfique pour son propre secteur.
L'article souligne également les vulnérabilités du modèle d'affaires de la grande distribution, notamment sa dépendance aux marques nationales, à la vente de produits animaux et à des recettes complémentaires en dehors des ventes alimentaires. Ces vulnérabilités sont exacerbées par l'évolution des comportements d'achat, des politiques publiques et des enjeux environnementaux.
France Tv, Suède : les vendanges en plein essor, 28/09/2023
Avec le changement climatique, la Suède devient un pays viticole avec maintenant de grandes ambitions, avec des cépages particuliers, plus résistants au grand froid.
Les Échos, Climat : et si les vaches pouvaient sauver la planète ?, 25/09/2023
La France possède, avec 17 millions de bovins, le premier cheptel d'Europe. La filière est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. Pour compenser son empreinte carbone, l'élevage bovin essaie de se réinventer.
TF1, Tomates, huile d'olive, parmesan… Ces produits italiens menacés par le changement climatique, 27/09/2023
L'année 2023 a été l'une des pires pour les agriculteurs italiens à cause de plusieurs évènements climatiques extrêmes. Avec des conséquences que l'on constate déjà : les prix de plusieurs spécialités transalpines dont les Français raffolent sont en hausse.
Radio France, À quoi ressemblent les restaurants de 2023 ?, 28/09/2023
Quelles sont les enseignes qui plaisent aux Français ? Pourquoi les restaus de spécialités sont-ils de plus en plus plébiscités ? Comme les restaurants de burger ou de tacos…
Sans oublier la street food, la cuisine de rue, qui gagne des parts de marché dans les assiettes…
Avec
Jean-Laurent Cassely, Journaliste chez Slate.fr
Estérelle Payany, Journaliste culinaire et autrice de livres de cuisine
Danièle Gerkens, Journaliste au magazine « ELLE », auteure de « Zéro sucre », ed. Les Arènes.
Pierre Raffard Géographe, co-directeur du Food 2.0 LAB
Grégory Cohen, Chef cuisinier
Bernard Boutboul, président de Gira Conseil
Vu sur LinkedIn, la chaire ANCA vient de sortir le livre “Je mange pour le futur”
Vous pouvez le commander ici.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey