🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-16
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
L’Usine Nouvelle, La «souveraineté alimentaire» française, un monument en péril, vraiment ?, 11/05/2023
Financial Times, Start-ups see sustainable future in seaweed farming, 11/05/2023
Time, Tequila is About to Become the U.S.'s Most Popular Spirit. That's Bad for the Environment, 05/05/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Figaro, La sécheresse va-t-elle entraîner une hausse des prix dans l'alimentation ?, 08/05/2023
La sécheresse qui touche l'Espagne et le Maroc inquiète les autorités et les producteurs car ces pays sont des exportateurs importants de fruits et légumes vers toute l'Europe.
La Commission européenne a exprimé ses préoccupations quant à la disponibilité future de l'eau pour l'irrigation, en raison de la faible quantité des réservoirs dans ces pays. Les experts craignent une "heatflation" - une hausse des prix liée à la chaleur - qui viendrait s'ajouter à une inflation alimentaire déjà enregistrée.
La France, troisième importateur de tomates au monde, importe en grande partie des tomates du Maroc et d'Espagne, et risque de subir des pénuries et une hausse des prix si la sécheresse se poursuit. Les légumes qui requièrent de grandes quantités d'eau, tels que les salades, les melons et les choux, pourraient être davantage touchés par une hausse des prix. Cependant, les cultures sous serre, comme les courgettes, les tomates et les fraises, pourraient être plus facilement irriguées en eau et permettre à la France de prendre le relais sur certaines productions. Les prochaines semaines dépendront de l'anticipation de la sécheresse par les producteurs et de la météo des mois à venir.
Le Parisien, « C’est beaucoup trop cher » : victimes de l’inflation, les surgelés voient leurs ventes chuter, 06/05/2023
Avec une hausse moyenne de 19,5 % sur un an, les produits surgelés sont les plus touchés par l'inflation et les consommateurs ont commencé à s’en détourner en raison de leur coût élevé. Les ventes ont ainsi chuté de 4 % en volume en un an.
Pourquoi une inflation plus forte que le reste des produits alimentaires ? Emma Sarrazy, consultante pour NielsenIQ, explique cela par le fait que “l'électricité est nécessaire pour les frigos tout au long de la chaîne”. Les plats cuisinés (+21,1%), la viande (+26,5%) et les légumes (+44%) ont été les plus touchés par cette inflation.
En conséquence, les consommateurs qui achetaient des produits surgelés se tournent désormais vers d'autres alternatives comme le marché pour acheter des légumes frais qu’ils congèlent ensuite eux mêmes, ou encore d'autres marques de surgelés moins chères.
Pour limiter les hausses, les enseignes jouent sur leurs marges, et certains industriels ont modifié la composition de leurs produits pour privilégier les ingrédients les moins chers (par exemple plus de petits pois et moins de chorizo dans la paella). La question est désormais de savoir si les ménages continueront d'acheter des produits surgelés en raison de leur côté pratique et anti-gaspi, malgré leur coût élevé.
Les Échos, Les industriels du lait s'attaquent à la question de l'eau, 05/05/2023
Le gouvernement français a lancé un plan en avril 2023 pour réduire de 10% la consommation d'eau prélevée tous secteurs confondus d'ici 2030, face à la multiplication des épisodes de sécheresse.
Les industriels du lait consomment environ 70 millions de mètres cubes d'eau par an, soit 0,2% du total prélevé en France. Or, comme l’explique Pascal Le Brun, producteur de lait et président de la Coopération laitière, “l'industrie laitière rejette plus d'eau qu'elle n'en consomme”. En effet, le lait est composé à plus de 80 % d'eau. Par conséquent, selon que l’on fabrique de la crème, des yaourts ou du lait infantile, les volumes récupérés varient.
Cela fait donc des années que les industriels du lait cherchent à réutiliser l'eau issue du lait dans leurs usines, notamment pour rincer des équipements de production, des tanks à lait ou des moules qui servent à la fabrication des denrées. Cependant, ils n'avaient jusqu’à présent pas le droit de réutiliser cette eau, à cause d'un vide réglementaire (alors que c’est par exemple possible en Belgique et en Italie). La filière attend donc un décret interministériel avant l'été pour lancer cette pratique qui permettrait d'économiser 16 millions de mètres cubes par an, soit une baisse de 23% des prélèvements dans le milieu naturel.
Certaines entreprises laitières comme Laïta (Paysan Breton) ou Mamie Nova, mènent déjà des tests sur leur site pour réutiliser l'eau issue du lait sans compromettre la sécurité des produits. Laïta consomme 3,5 millions de mètres cubes d'eau par an et vise une économie de 500 000 mètres cubes grâce à cela.
L’Usine Nouvelle, La « souveraineté alimentaire » française, un monument en péril, vraiment ?, 11/05/2023
Le premier article d’une série de 3 consacrée à la notion de souveraineté alimentaire.
Il critique principalement l'utilisation répétée du concept de souveraineté alimentaire par les acteurs de l'industrie agroalimentaire pour défendre leurs intérêts, en particulier face à des projets de régulation ou de contestation de l'expansion de leur activité. Il affirme notamment que l'idée d'une « faculté de déterminer librement pour un État ou un peuple ce qu'il doit produire sur le plan alimentaire » est souvent invoquée à tort pour prouver le déclin du pays.
Il remet également en question l'idée selon laquelle la France serait en danger d'une perte de sa souveraineté alimentaire en raison de l'augmentation des importations alimentaires. Ainsi, comme le précise un article publié par le Haut-commissariat au plan en juillet 2021, “les importations agricoles et agroalimentaires de la France représentent au total environ 20% de l’alimentation nationale. Elles ont doublé entre 2000 et 2019, passant de 28 à 56 milliards d’euros, essentiellement en provenance de pays de l’Union européenne”. Néanmoins, un rapport de FranceAgriMer sur la compétitivité des filières agroalimentaires françaises souligne que “la hausse des importations en valeur depuis 2010 est essentiellement due à une hausse des valeurs unitaires, les volumes importés restant quasiment stables”.
Toutefois, l’article précise que “le débat sur la souveraineté alimentaire se polarise alors souvent sur la question de la balance commerciale”. Or, avec un excédent de plus de plus de 10 milliards d’euros l’an passé, le secteur agroalimentaire français semble en bonne forme. Le Haut Commissariat au Plan nuance toutefois ce constat, arguant que “cet excédent diminue en tendance depuis une quinzaine d’années” et que si l’on analyse les échanges par produit, par denrée, et selon la ventilation géographique “des inquiétudes peuvent apparaître”. Ainsi, “la quasi-totalité de cet excédent commercial est réalisé avec des pays tiers” alors qu’en parallèle “la relation commerciale avec les pays membres de l'Union européenne est très souvent déficitaire”. Si l’on enlève les vins et spiritueux et les céréales, qui sont les deux locomotives à l’export, d’autres filières sont à la peine, à l’image des produits transformés, de la viande et surtout des fruits et légumes.
Bref, comme le résume bien l’article, “la souveraineté alimentaire française, ce sont donc des filières en grande forme quand d'autres sont à la peine, écho à une spécialisation de la production”.
Les Échos, Le commerce équitable a tenu le choc malgré l'inflation en 2022, 11/05/2023
Malgré l'engouement des Français pour les produits équitables tels que le chocolat, le thé ou les produits laitiers, la hausse des prix a incité plus de la moitié des consommateurs réguliers à réduire leurs achats en 2022 selon un communiqué du label Fairtrade Max Havelaar.
Malgré cela, les consommateurs restent favorables à cette catégorie de produits alimentaires (80%) et les ventes en valeur des produits labellisés Fairtrade Max Havelaar ont augmenté de 7% en 2022, principalement en raison de la hausse des prix.
Les jeunes sont particulièrement favorables à l'achat équitable, même s'ils sont freinés par l'inflation. Six jeunes sur dix sont motivés par cette démarche. Les distributeurs, quant à eux, maintiennent une offre importante de produits équitables et certains comme Intermarché et Action ont même certifié commerce équitable leur cacao pour la production des produits chocolatés en marque propre. Du côté des industriels, des marques comme La Mie Câline et Jardin BiO étic ou encore les produits laitiers de Maîtres Laitiers du Cotentin ont également rejoint la démarche équitable.
Le Figaro, Grands vins cherchent jeunes chefs, 12/05/2023
Les maisons de champagne et de spiritueux cherchent à rajeunir leur clientèle, à développer leur notoriété et à élargir les moments de consommation de leur marque.
Pour y parvenir, elles font appel à de jeunes chefs talentueux en leur offrant une résidence temporaire ou en les invitant à participer à des événements. C’est le choix qu’a fait La Maison Cordon Rouge, ancienne demeure familiale des champagnes G. H. Mumm, qui vient d’ouvrir une résidence pour chefs. Mallory Gabsi, jeune chef prometteur de 26 ans et ancien de Top Chef, y a inauguré la première résidence (il sera ensuite remplacé par Florian Barbarot et Kelly Rangama). Les chefs ont carte blanche pour proposer des menus uniques. Mallory Gabsi y propose ainsi les best-sellers de son étoilé parisien. Mais pas la peine de vous précipiter pour réserver : le restaurant présentait déjà un taux de réservation de 85 % sur les deux prochains mois lors de la rédaction de l’article.
L’article souligne que “les maisons de champagne sont nombreuses à faire appel à des chefs en vue, de façon ponctuelle ou régulière” et ce dans le but de “rajeunir un vin dont l'image classique colle souvent plus à la génération des parents qu'à celle des vingtenaires et des trentenaires”. Ainsi, Veuve-Clicquot a travaillé avec Jean Imbert, Moët & Chandon avec Louise Bourrat, Ruinart avec Arnaud Donckele... De son côté, Laurent-Perrier a mis en place ce genre de collaboration “dès la fin des années 1950” avec pour objectif de “sortir ses cuvées de l'apéritif et leur faire de la place au cours des repas”.
Les maisons de spiritueux se sont également lancées dans ce genre de partenariats, à l’image de la jeune marque de rhum Eminente, qui transforme pendant sept mois un hôtel particulier du Marais en “Casa Eminente”, qui propose notamment un restaurant de 20 couverts avec aux manettes différents chefs comme Julien Sebbag ou Céline Pham. Comme l’explique Camille de Dominicis, cofondatrice de la marque, “les consommateurs sont bombardés de publicité : nous préférons investir dans ce type d'expériences qui créent de l'émotion plutôt que dans les médias traditionnels où il est difficile de se distinguer”.
Financial Times, Start-ups see sustainable future in seaweed farming, 11/05/2023
Le marché mondial des algues pourrait atteindre 25 milliards de dollars d'ici 2028, selon Fortune Business Insights contre 14 milliards de dollars en 2020.
Ce phénomène s'explique par l'engouement pour des sources alimentaires moins carbonées et plus durables. Les algues nécessitent en effet peu d'entretien, n'ont pas besoin d'engrais ni de pesticides, et surtout leur culture ne nécessite pas de ressources terrestres importantes. Par ailleurs, une étude publiée dans la revue Nature Sustainability en janvier 2023, démontre que remplacer 10 % de l'alimentation humaine actuelle dans le monde par les algues libérerait environ 110 millions d'hectares de terres, soit le double de la superficie de la France. Pour y arriver, ils estiment qu'environ 650 millions d'hectares d'eaux à travers le monde pourraient être utilisés pour la culture d'algues.
A l’heure actuelle, l'Asie représente environ 97% de la production mondiale d'algues mais l'intérêt pour ce type de production est en pleine croissance en Europe, aux États-Unis et en Australie. L’article précise ainsi que les décideurs européens sont enthousiasmés par les possibilités offertes par les algues. Ainsi, la Commission européenne a appelé dans un document à une production accrue d’algues grâce à un soutien aux start-ups et à une rationalisation de la réglementation. Elle y déclare notamment que “le moment est venu d'exploiter pleinement le potentiel des algues en tant que ressource renouvelable en Europe”.
Parmi les entreprises citées dans l’article :
Nordic SeaFarm est l'une des entreprises européennes qui se développe sur le marché de l'algoculture. Elle cultive la varech sucrée en mer Baltique, qui est ensuite vendue sous forme de feuilles entières ou transformée sous forme de flocons ou de poudre à des entreprises alimentaires. La société a également développé la culture de l'ulve (ou laitue de mer).
The Seaweed Company, quant à elle, cultive du wakamé atlantique, du varech et de l'ulve pour la consommation humaine sur une ferme de 50 hectares dans les eaux irlandaises et sur une ferme de 3 hectares dans les eaux néerlandaises. L'un de ses produits de base pour les humains, SeaMeat est une sorte de steak haché qui combine algues et viande de bœuf.
Toutefois, comme l’explique Gaëtan Zackrisson, directeur opérationnel de Nordic SeaFarm, “la première étape consiste désormais à amener le produit dans les restaurants, dans les cuisines, entre les mains des chefs”.
Financial Times, How to feed the elderly better?, 06/05/2023
L’alimentation des personnes âgées devrait être un vrai sujet de société.
Dans l’article, l'écrivaine culinaire Angela Clutton raconte l’expérience qu’elle a vécu avec sa mère qui, après être devenue veuve, est tombée malade et a perdu tout intérêt pour se nourrir. Elle explique ainsi qu’il est étonnant de voir que “quelqu'un qui avait nourri toute une famille pendant des décennies n'en a soudainement plus vu l'intérêt”. Par ailleurs, lorsque sa mère est entrée plus tard dans une maison de retraite, elle a été choquée par la qualité des repas qui étaient fournis.
La présentatrice Joan Bakewell (90 ans) souhaite de son côté faire passer un message plus général sur l'importance de prendre du plaisir à manger à tout âge. Elle explique que “la tentation quand on vieillit est de trouver la vie ennuyeuse et routinière. C'est comme si les gens oubliaient les plaisirs qu'ils avaient autrefois avec la nourriture. C'est une erreur”.
Simon Shaw, ancien responsable du programme sur la pauvreté alimentaire chez Sustain, fait de son côté l'éloge du réseau de centres d'aide sociale pour personnes âgées en Corée du Sud, où les repas à domicile, les clubs de déjeuner et d'autres activités telles que le ping-pong et la calligraphie sont organisés sous le même toit.
Par ailleurs, l’article explique que de nombreux pays se tournent également vers le Japon, la seule nation actuellement définie comme "super-vieillissante" avec plus de 28 % de sa population âgée de 65 ans ou plus. Le pays est devenu un incubateur de services et de produits adaptés aux personnes âgées, notamment des restaurants proposant des options de repas pour les seniors et des aliments modifiés en texture qui tiennent compte des difficultés de mastication et de déglutition.
Wall Street Journal, How Farmers Markets’ Vendors Make Their Money (or Not), 10/05/2023
Aux Etats-Unis, les marchés fermiers sont un excellent moyen pour les agriculteurs de tester de nouveaux produits et de recevoir des commentaires des clients, sans avoir à vendre une grande quantité de produits. Ils sont également le lieu idéal pour rencontrer des gens de leur communauté et d'apprendre des compétences commerciales.
Selon le dernier recensement de l’USDA, il y avait 8 140 marchés fermiers en opération sur le continent américain en 2019. En Californie, qui en compte le plus grand nombre, de nombreux marchés ont dû fermer ou réduire leur taille pendant la pandémie, mais ont rebondi depuis.
L'article présente quatre petits vendeurs en Californie et comment ils tirent le meilleur parti de leurs activités. Les Night Heron Bread, par exemple, ont créé leur propre boulangerie dans leur garage, ont décroché une place convoitée dans le marché fermier de leur ville et génèrent des bénéfices grâce à la vente de 125 pains, de 50 baguettes et d'autres produits lors des journées de marché. Les jours de pluie, ils organisent des ventes sur commande. Les recettes des journées de marché s'élèvent généralement à 1 600 à 1 800 dollars et les dépenses à environ 400 à 500 dollars, ce qui permet de réaliser un bénéfice d'environ 1 200 dollars.
Washington Post, Popular keto and paleo diets aren’t helping your heart, report says, 27/04/2023
Une étude de l'American Heart Association a analysé les régimes les plus populaires, pour déterminer lesquels sont bons et mauvais pour le cœur.
Celle-ci a évalué les différents régimes sur une échelle de 0 à 100 pour voir dans quelle mesure ils s'alignaient sur les directives pour une alimentation saine pour le cœur. Certains des régimes les plus populaires sur les réseaux sociaux ont été assez mal noté. C’est le cas notamment des régimes à très faible teneur en glucides comme les régimes Atkins et cétogène (31 points) et le régime paléo (53 points).
Comme l’explique Lisa Young, professeure adjointe de nutrition à l'Université de New York, “les gens sont tellement carb-phobiques et c'est l'une des choses que vous voyez sur Instagram - que les glucides sont mauvais. Mais c'est de la désinformation. Les fruits, les légumes, les légumineuses et les grains entiers sont bons pour vous – ce sont des glucides sains. Ces aliments sont la pierre angulaire d'une alimentation saine”.
Le rapport note que les régimes Atkins et céto présentent certaines caractéristiques bénéfiques. Ainsi, ils limitent le sucre et les céréales raffinées, par exemple, et ils encouragent la consommation de légumes non féculents comme le brocoli, les asperges, les légumes-feuilles et le chou-fleur. Mais ils nécessitent généralement de limiter beaucoup de glucides «sains» comme les haricots, les grains entiers, les légumes féculents et de nombreux fruits. De plus, ils comprennent généralement une forte consommation de viandes grasses et d'aliments riches en graisses saturées.
Les auteurs ont déclaré que l'un des objectifs de leur étude était de contrer la désinformation généralisée sur la nutrition promue par les livres de régime, les blogs et des influenceurs sur TikTok, Instagram et Twitter, où les publications faisant la promotion de régimes alimentaires céto et paléo ont augmenté ces dernières années.
Les 4 régimes les mieux notés par l’étude sont le modèle d'alimentation DASH, avec une note de 100/100, le régime pescatarien (92/100), le régime méditerranéen (89/100) et le régime végétarien (86/100).
Malgré l'attribution de notes faibles à certains régimes, le rapport a révélé que tous les régimes de tous les niveaux avaient quatre points positifs en commun : ils encourageaient les gens à manger des aliments entiers, plus de légumes non féculents, moins de sucre ajouté et moins de céréales raffinées.
Time, Tequila is About to Become the U.S.'s Most Popular Spirit. That's Bad for the Environment, 05/05/2023
Selon le Distilled Spirits Council of the US, les spiritueux à base d'agave comme le tequila et le mezcal ont été la catégorie de spiritueux à la croissance la plus rapide en 2022 (+17,2% à 6 milliards de $). Ils sont même désormais en passe de dépasser la vodka en tant que spiritueux le plus vendu aux États-Unis, après avoir relégué le whiskey à la troisième place en 2022.
Mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour l’environnement. Tout d’abord, la popularité croissante de la tequila entraîne une perte de diversité génétique, car les fabricants se tournent vers des monocultures à haut rendement qui nécessitent des quantités croissantes de pesticides. En effet, pour fabriquer la tequila et le mezcal, les brasseurs récoltent la plante d'agave entière une fois qu'elle atteint sa maturité, retirent les feuilles en forme d'épée et font cuire à la vapeur ou grillent le cœur de la plante jusqu'à ce qu'il libère un nectar riche en sucre qui est ensuite fermenté et distillé. Ce traitement génère beaucoup de déchets : pour chaque litre de tequila produit, environ 5 kg de pulpe et 10 à 15 litres de vinasse, un liquide acide, sont laissés derrière. Si elle est mal éliminée, la vinasse contamine à la fois le sol et les sources d'eau.
En termes d'émissions, la production de tequila et de vodka est comparable, émettant environ 3 kg de CO2 par litre, soit l'équivalent de charger un smartphone tous les jours pendant un an. Cependant, les plantes d'agave utilisées pour faire de la tequila sont menacées par le changement climatique car elles sont trop fragiles pour faire face aux changements soudains de chaleur extrême et de tempêtes hors saison.
En fin de compte, la vodka est plus écologique en raison de sa capacité à être produite à partir d'une grande variété de grains, de betteraves sucrières et de pommes de terre, ainsi que son ratio inférieur de déchets par litre produit. De plus, une nouvelle marque de vodka, appelée Air, distille le spiritueux à partir d'eau et de dioxyde de carbone capturé dans l'atmosphère, affirmant éliminer une livre de CO2 pour chaque bouteille produite - en théorie, le premier spiritueux à bilan carbone négatif au monde.
Japan Times, 50 years on, Japan's convenience stores keep evolving, 08/05/2023
Les magasins de proximité, tels que 7-Eleven, ont connu une expansion considérable au Japon depuis leur arrivée il y a presque 50 ans. Les clients s'y rendent non seulement pour des boissons et des collations, mais aussi pour des services financiers, des livraisons de colis et bien plus encore. Cependant, la concurrence est devenue intense et la pénurie de main-d'œuvre un problème sérieux, poussant certains magasins à abandonner leurs opérations 24h/24 et à introduire des caisses automatiques pour suivre les tendances du marché.
Seven-Eleven Japan, qui est aujourd'hui l'une des principales chaînes de magasins de proximité, a été créée en novembre 1973 et son premier magasin a été ouvert à Tokyo en mai 1974. Les autres chaînes, comme Lawson et FamilyMart, ont également commencé à opérer peu de temps après l'arrivée de Seven-Eleven, et l'industrie a connu une expansion rapide. Les premiers magasins ouverts 24 heures sur 24 ont vu le jour en 1975 et les onigiri ont été lancés en 1978, devenant un véritable succès.
Les magasins de proximité ont continué d'évoluer, offrant des services tels que le paiement de factures d'électricité par code-barres en 1987 et l'installation d'ATM pour retirer de l'argent en 1999. Cependant, leur nombre a commencé à diminuer en raison de la saturation du marché, passant de 58 340 en 2018 à 57 544 en 2021, selon les données de la Japan Franchise Association. La diminution de la main-d'œuvre oblige certains propriétaires de magasins à travailler de longues heures, poussant les opérateurs de franchises à réduire les heures d'ouverture pour remédier au problème. FamilyMart a ainsi commencé à introduire des caisses automatiques afin d'augmenter le nombre de magasins dotés de mesures d'économie de main-d'œuvre à environ 1 000 d'ici 2026.
Pour rester compétitives, les chaînes de magasins de proximité mettent en place de nouveaux moyens pour séduire les clients, comme proposer des plats préparés par des restaurants célèbres ou offrir des repas cuits sur place. Tsuyoshi Yoshikawa, analyste chez SMBC Nikko Securities, souligne que le nombre de clients n'est pas encore revenu aux niveaux d'avant la pandémie, ce qui oblige les magasins de proximité à se concentrer sur le développement de produits qui peuvent attirer les clients et augmenter les dépenses moyennes par client.
WWF, Eating for Net Zero : How Diet Shift Can Enable A Nature Positive Net Zero Transition in The UK, Mai 2023
Dans ce rapport intitulé, WWF étudie le rôle du changement de régime alimentaire dans la mise en œuvre d'une transition vers un net zéro positif pour la nature au Royaume-Uni.
Le rapport montre qu'il est possible de parvenir à un régime alimentaire national sain et durable dans le cadre des normes sociales actuelles et sans que cela ne coûte plus cher. En outre, il n'est pas nécessaire que tout le monde devienne végétarien ou végétalien ou renonce à des friandises. Le "régime Livewell" est un régime flexible, équilibré et riche en végétaux, comprenant beaucoup de fruits, de légumes, de légumineuses et de céréales complètes, un peu de viande, de produits laitiers et de fruits de mer à faible empreinte écologique, ainsi que des quantités limitées d'aliments riches en graisses, en sel et en sucre.
Sept leviers clés pour une alimentation saine et durable ont été identifiés :
1. Directives alimentaires : la mise en œuvre du guide Eatwell, par exemple dans les établissements publics de restauration, devrait être une priorité politique essentielle, et la prochaine mise à jour devrait aligner les directives sur les dernières données scientifiques en matière d'alimentation durable.
2. Marchés publics : veiller à ce que des aliments nutritifs et durables soient servis dans les écoles, les hôpitaux, les universités, les prisons et les bâtiments publics.
3. Filets de sécurité et soutien ciblé : introduire des mesures pour aider ceux qui en ont le plus besoin à accéder aux aliments nutritifs dont ils ont besoin pour vivre en bonne santé.
4. Environnements alimentaires : accroître la disponibilité des aliments riches en végétaux et veiller à ce qu'ils soient les options les plus disponibles, les plus abordables, les plus accessibles et les plus souhaitables dans les supermarchés et la restauration.
5. Transparence et responsabilité : améliorer la transparence et la responsabilité en ce qui concerne les incidences du système alimentaire sur l'environnement et la santé, afin de permettre aux entreprises alimentaires de se procurer et de vendre des aliments sains et durables sur un pied d'égalité.
6. Éducation et information : intégrer l'éducation alimentaire dans les programmes scolaires et proposer des formations sur les régimes alimentaires sains et durables aux acteurs clés, notamment aux professionnels de la restauration et de la santé.
7. Investissement dans la production durable : fournir aux agriculteurs, aux pêcheurs et aux cultivateurs un soutien financier, une rémunération équitable pour leurs produits et les services qu'ils fournissent, ainsi que des conditions de concurrence équitables pour développer la production durable d'une grande variété d'aliments nutritifs.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey