đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2023-12
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Cette semaine, PĂąques oblige, le chocolat est Ă lâhonneur.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Les Ăchos, Et si la fermentation Ă©tait le futur de l'alimentation, 03/04/2023 + LibĂ©ration, Sur le marchĂ© des boissons fermentĂ©es, lâagroalimentaire met les gaz, 04/04/2023
The Washington Post, Prebiotic sodas claim to boost your health. Experts are skeptical, 04/04/2023
The Washington Post, No, moderate drinking isnât good for your health, 31/03/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Parisien, Pùques : le secteur du chocolat « confiant pour que chacun trouve son bonheur selon son budget », 02/04/2023
Alors que lâan dernier les ventes de chocolat avaient Ă©tĂ© plombĂ©es par lâaffaire Kinder, cette annĂ©e les industriels du secteur sâattendent Ă un bon cru malgrĂ© une âflambĂ©e des prix historiqueâ. Il faut dire que la pĂ©riode de PĂąques est celle oĂč la consommation de chocolat est la plus forte en France, juste derriĂšre les fĂȘtes de NoĂ«l.
Cette annĂ©e, le prix du chocolat devrait augmenter dâun peu plus 5 % (Ă comparer Ă l'inflation moyenne pour le reste des produits alimentaires qui est de 15,8 % sur un an selon l'Insee). Le budget moyen pour PĂąques 2023 est de 19,31 ⏠par mĂ©nage.
En France, le secteur compte 90 % de PME. Ces derniĂšres doivent faire face Ă une hausse des coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres, notamment du sucre, qui ont augmentĂ© de plus de 30% en un an. Pour les chocolatiers indĂ©pendants, il a Ă©tĂ© nĂ©cessaire dâajuster la marge et certains âont lĂ©gĂšrement modifiĂ© leurs recettesâ.
Du cĂŽtĂ© de la grande distribution, âoĂč 40 % des ventes de chocolat se font durant la seule semaine prĂ©cĂ©dant PĂąquesâ on est âprudemment confiantâ
La DĂ©pĂȘche, PĂąques Ă l'heure du chocolat vĂ©gĂ©tal, 06/04/2023
Un article qui sâintĂ©resse au dĂ©veloppement de lâoffre en chocolat vĂ©gĂ©talien.
En effet, de plus en plus de chocolatiers et de marques de chocolat ont commencĂ© Ă proposer des chocolats sans ingrĂ©dients d'origine animale. Ainsi, les chocolatiers français Weiss et Nicolas Cloiseau ont mis sur le marchĂ© des alternatives Ă base de riz et de noix de coco, tandis que Valrhona, lâun des principaux fournisseurs du secteur, a de son cĂŽtĂ© lancĂ© en 2021 Amatika, un chocolat vegan.
Les consommateurs ont également pu découvrir des alternatives véganes lors du dernier salon du chocolat, notamment des alternatives au chocolat cru proposées par la marque Rrraw.
MĂȘme les poids lourds du secteur comme NestlĂ© et Mondelez ont commencĂ© Ă investir sur ce segment et proposent des versions vĂ©gĂ©taliennes de leurs produits phares. NestlĂ© a par exemple annoncĂ© l'Ă©largissement de la vente de son KitKat vĂ©gan Ă une quinzaine de pays europĂ©ens alors que Mondelez a dĂ©veloppĂ© une tablette de chocolat vĂ©gĂ©talienne sous sa marque Cadbury.
DâaprĂšs une Ă©tude dĂ©voilĂ©e dĂ©but 2022 par Barry Callebaut, en France, 60 % des 18-44 ans attendent des marques de chocolat qu'elles proposent davantage de recettes et de textures en phase avec le chocolat vĂ©gĂ©talien. Cette Ă©tude montrait par ailleurs la progression de la consommation de chocolat sans ingrĂ©dient d'origine animale : alors que dĂ©but 2020, seulement 25% des consommateurs dans le monde mangeaient du chocolat vĂ©gĂ©tal et ses dĂ©rivĂ©s, ils Ă©taient 64% Ă fin 2021.
Les Ăchos, Ces chocolatiers haut de gamme qui font fondre les investisseurs, 09/04/2023
PĂąques ce nâest Ă©videmment pas que du chocolat industriel.
Ces derniers mois deux chocolatiers haut de gamme historiques ont Ă©tĂ© repris par des fonds dâinvestissements. AprĂšs la PME Chapon reprise par FrenchFood Capital en septembre 2022 câest la chocolaterie Debauve et Gallais, crĂ©Ă©e en 1800 et cĂ©lĂšbre pour ĂȘtre le chocolatier officiel de Louis XVI, qui vient d'ĂȘtre reprise par Vesper Investissement.
Comme lâexplique Pierre-Guillaume VĂ©ron, prĂ©sident de Vesper Investissement, âle segment du chocolat haut de gamme enregistre la plus forte croissance du marchĂ©. Comme le secteur du luxe, il est trĂšs attractifâ. La preuve : Debauve et Gallais a rĂ©alisĂ© une croissance de 17 % en 2022 et Vesper Investissement vise â40 % de croissance sur l'exercice 2023-2024â.
Du cĂŽtĂ© de Chapon, la stratĂ©gie est de âse dĂ©velopper en Ăle-de-France avant de s'attaquer au reste de l'Hexagone et Ă l'internationalâ.
Autre investisseur dans ce segment : le groupe familial de la famille Dolfi. Ces derniers ont âune approche diffĂ©rente de l'acquisition de chocolateries et confiseurs rĂ©gionauxâ. Ainsi, contrairement Ă Vesper Investissement et FrenchFood Capital, la famille Dolfi âprĂ©serve les noms et les recettes des chocolateries et confiseurs locaux, mais les dĂ©veloppe en les faisant voyager dans toute la Franceâ.
L'article souligne également l'importance pour les chocolateries de se renouveler et de s'adapter aux nouvelles tendances du marché. Debauve et Gallais et Chapon cherchent ainsi à proposer des produits moins sucrés et à développer leurs ventes en ligne pour atteindre un public plus large.
LSA, Les innovations alimentaires en chute libre en France et dans le monde, 06/04/2023
Le cabinet ProtéinesXTC a publié son 26e baromÚtre de l'innovation alimentaire mondiale, qui révÚle une baisse significative du nombre d'innovations aprÚs une crise sanitaire et une inflation importante.
En France le nombre d'innovations est particuliÚrement en baisse. Il a diminué de 23 %, passant de 3 093 nouveaux produits en 2021 à 2 374 en 2022, tandis que dans le monde, il a baissé de 12,7 %.
Le bio et les innovations Ă caractĂšre Ă©thique ont reculĂ©, tandis que les produits vĂ©gĂ©taux sont de plus en plus populaires. Ainsi, comme le souligne Xavier Terlet, âun quart des innovations prĂ©sentĂ©es au SIAL Innovation 2022 Ă©taient des substituts vĂ©gĂ©tauxâ. Le succĂšs est dâailleurs global, car le poids des innovations à caractĂšre vĂ©gĂ©tal dans le monde a Ă©tĂ© multipliĂ© par plus de 2 en 5 ans pour atteindre plus de 13%. La naturalitĂ© et l'Ă©cologie ont Ă©galement diminuĂ©, tandis que la recherche de variĂ©tĂ© des sens et de sophistication ont progressĂ©. La catĂ©gorie boucherie, charcuterie, volaille (BCV) et les surgelĂ©s salĂ©s figurent parmi les secteurs les plus innovants.
Le cabinet s'inquiĂšte par ailleurs de la façon dont les industriels pourront concilier Ă lâavenir une alimentation saine âdans un contexte durablement inflationnisteâ.
Le baromÚtre ProtéinesXTC est téléchargeable ici.
Le Figaro, L'inflation rebat les cartes de la consommation de viande des Français, 05/04/2023
Encore un article sur lâinflation des prix dans lâalimentaire. Celui-ci sâintĂ©resse aux arbitrages que font les Français par rapport Ă leur consommation de viande.
2 constats sâimposent : les Français rĂ©duisent leur consommation de viande ou alors se tournent vers des viandes moins coĂ»teuses et importĂ©es en raison de la hausse des prix.
Ainsi, selon le dernier baromĂštre du RĂ©seau action climat, prĂšs de 57% des Français ont rĂ©duit leur consommation de viande au cours des trois derniĂšres annĂ©es (contre 48% lors du baromĂštre de 2021). De plus, alors que le critĂšre de la provenance locale ou française de la viande Ă©tait le premier critĂšre d'achat en 2021, câest dĂ©sormais le prix qui est devenu le critĂšre prioritaire (+10 points par rapport Ă 2021).
NĂ©anmoins, malgrĂ© les apparences, la consommation totale de viande rouge en France a augmentĂ© de 1% en 2022 dâaprĂšs le dernier bilan de FranceAgriMer portant sur les marchĂ©s des produits laitiers, carnĂ©s et avicoles. Toutefois, la hausse profite surtout Ă la viande de poulet (+4,6%) et, pour cause de grippe aviaire en France, aux importations.
Les Ăchos, Le vin italien souffre d'ĂȘtre moins valorisĂ© que son rival français, 05/04/2023Â
Si les exportations de vins italiens ont augmenté de 80% au cours des dix derniÚres années pour atteindre prÚs de 8 milliards d'euros en 2022, la filiÚre viticole italienne souffre toujours de la comparaison avec son homologue française.
Câest notamment au niveau du prix de vente que le bĂąt blesse. Selon une enquĂȘte UniCredit-Nomisma prĂ©sentĂ©e dĂ©but avril au salon Vinitaly, le prix moyen d'un vin italien est de 3,26 euros contre 6,32 euros pour son homologue français.
Autre problĂšme rencontrĂ© par la filiĂšre viticole italienne : selon une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par l'observatoire UIV-Vinitaly, la crise Ă©nergĂ©tique, couplĂ©e Ă la hausse des coĂ»ts de transport, a entraĂźnĂ© un manque Ă gagner de prĂšs de 2 milliards d'euros l'an dernier.
Le secteur viticole est considéré comme fondamental pour le pays, avec 674 000 hectares de vignes, 570 000 entreprises et 870 000 employés, et sa valeur est estimée à 31,3 milliards d'euros. Les exportations dépendent fortement de cinq marchés (Etats-Unis, Canada, Allemagne, Royaume-Uni et Suisse), qui représentent 60% à eux cinq. Par ailleurs elles concernent surtout le prosecco et d'autres vins pétillants (7 % des exportations en 2010, 23 % en 2022). En outre, la filiÚre viticole italienne est préoccupée par la validation par l'UE d'un projet de rÚglement irlandais qui prévoit l'affichage obligatoire d'avertissements sanitaires sur les bouteilles d'alcool. Elle travaille donc en collaboration avec ses homologues française et espagnole pour répondre à cette menace.
Le Figaro, Danone investit dans une start-up experte du lait artificiel produit en labo, 04/04/2023
Danone a investi 2 millions de dollars, via son incubateur Danone Manifesto Ventures, dans la start-up israĂ©lienne Wilk, qui a mis au point âune technologie pour reproduire dans des biorĂ©acteurs des cellules humaines et animales productrices de laitâ.
Grosso modo, il sâagit de âproduire en laboratoire des ingrĂ©dients laitiers pour des dĂ©bouchĂ©s potentiels divers (yaourts, laits pour bĂ©bĂ©, nutrition mĂ©dicale...)â. En novembre dernier, Wilk avait prĂ©sentĂ© son premier prototype de yaourt Ă base de lait artificiel.
LibĂ©ration, La marque «Merci !» dâIntermarchĂ©, qui affirme mieux rĂ©munĂ©rer les agriculteurs, profite-t-elle Ă de vrais exploitants ?, 07/04/2023
L'enseigne Intermarché vend une gamme « citoyenne» qui rémunÚre les éleveurs «à  la juste valeur de leur travail». Toutefois, un internaute a mis en doute la réalité de ce partenariat sur les réseaux sociaux.
DĂ©sireux dâen savoir plus sur ce partenariat, ce dernier raconte âlors de mes achats, je prends une boĂźte de lait de marque "Merci !" qui est censĂ©e rĂ©munĂ©rer mieux l'agriculteur qui a fourni le lait. Comme vous pouvez le voir, sur l'emballage, il y a une tĂȘte d'un sympathique paysan [...] qui se prĂ©nomme François. François comment, on ne le saura jamais. On nous dit aussi qu'il est Ă©leveur dans une ferme  "de la Touche" situĂ©e dans le dĂ©partement 85 (VendĂ©e)â. En faisant ses recherches il sâest rendu compte quâil nây avait en fait pas de François au sein de cette ferme.
Chez IntermarchĂ© on affirme quâil sâagit en fait dâune erreur de lâinternaute. Lâenseigne affirme âil se trouve que sur l'emballage, il est indiquĂ© le prĂ©nom de l'Ă©leveur et le lieu-dit de la ferme, et non pas la commune. Malheureusement, le consommateur s'est trompĂ© entre la commune de la Touche, qui existe dans le 85, et le lieu-dit la Touche, situĂ©Â Ă Â Saint-Germain-de-Prinçay dans le mĂȘme dĂ©partementâ.
AprĂšs avoir « contactĂ© au hasard plusieurs exploitants mentionnĂ©s sur les produits vendus par Intermarché » lâarticle prĂ©cise quâils sont tous âde vĂ©ritables agriculteurs produisant pour la marque «Merci !»â. Toutefois, âle produit vendu ne provient pas forcĂ©ment de l'exploitation des agriculteurs en photo sur les emballagesâ car ceux qui ont leur photo sur les emballages sont en fait des ambassadeurs. Par consĂ©quent, âla brique avec la photo de François Plessis peut contenir du lait d'autres fermesâ.
Lâarticle a Ă©galement cherchĂ© Ă savoir si « la promesse d'une meilleure rĂ©munĂ©ration » est bien respectĂ©e. AprĂšs enquĂȘte il sâavĂšre que âce qui est indiquĂ© sur la brique est respectĂ©â Ă Â savoir que 50 % du prix d'une brique de lait est reversĂ©Â Ă Â l'agriculteur. Â
Les Ăchos, Et si la fermentation Ă©tait le futur de l'alimentation, 03/04/2023 + LibĂ©ration, Sur le marchĂ© des boissons fermentĂ©es, lâagroalimentaire met les gaz, 04/04/2023
Le premier article sâintĂ©resse au regain dâintĂ©rĂȘt pour la fermentation et Ă son avenir qui sâannonce radieux.
La fermentation est un procĂ©dĂ© de conservation trĂšs ancien. Mais depuis quelques annĂ©es la fermentation est revenue au goĂ»t du jour. Entre le vin, le pain, le fromage, les yaourts ⊠les produits fermentĂ©s âcomposent aujourd'hui le tiers de nos repasâ. Mais surtout, comme lâexplique Marie-Christine Champomier-VergĂšs, directrice de recherche dans l'unitĂ© Microbiologie de l'alimentation au service de la santĂ© Ă l'Inrae, âdepuis une dizaine d'annĂ©es, nous dĂ©couvrons la diversitĂ© du monde microbienâ et âle champ des possibles de la fermentation est immenseâ.
Plusieurs industries sâintĂ©ressent Ă la fermentation. Comme lâexplique Les Ăchos, âles entreprises de la foodtech y voient un levier pour favoriser une alimentation moins carnĂ©eâ. En effet, la fermentation permet par exemple de faciliter âla digestion des lĂ©gumineuses, en dĂ©gradant des fibres qui normalement stagnent dans le cĂŽlonâ. Par ailleurs, elle permet de supprimer âce goĂ»t 'd'herbe coupĂ©e' que l'on retrouve par exemple dans les laits de sojaâ. Les industriels du lait, Ă lâimage du groupe Bel, sây intĂ©ressent Ă©galement avec pour objectif de âproposer des produits qui ressemblent Ă du fromage, mais sans une goutte de lait et donc sans aggraver le bilan carboneâ. Enfin, la fermentation permet Ă©galement de lutter contre le gaspillage alimentaire. La start-up Green Spot Technologies transforme par exemple des rĂ©sidus de l'industrie agroalimentaire en poudre Ă haute valeur nutritive.
Pour les futures applications de la fermentation, les industriels rĂ©flĂ©chissent par exemple Ă âajouter des ferments ou des ingrĂ©dients fermentĂ©s directement sur des produits pour les conserver, en lieu et place des conservateurs chimiquesâ. ProblĂšme : la rĂ©glementation doit Ă©voluer car âjusqu'Ă prĂ©sent, elle limite la prĂ©sence des bactĂ©ries, levures et moisissures dans les aliments afin de maĂźtriser les risques sanitairesâ.
Le second article prĂ©sente quelques entreprises françaises qui ont rencontrĂ© un certain succĂšs en misant sur la fermentation. Câest le cas par exemple de lâAtelier du Ferment, qui sâest spĂ©cialisĂ© dans le kĂ©fir de fruits. LancĂ©e en 2017, elle compte dĂ©sormais dix salariĂ©s, affiche une croissance de 60 % en 2022 et commercialise ses produits dans plus de 900 points de vente en France. Chez Bulle dâOpale, on se prĂ©sente comme la âpremiĂšre microbrasserie artisanale de Kombucha de la CĂŽte dâOpaleâ. Le Labo Dumoulin est pour sa part spĂ©cialiste du kĂ©fir de fruits et des lĂ©gumes fermentĂ©s. Selon, Jean-Baptiste BoulĂ©, directeur de recherches au CNRS, les boissons fermentĂ©es âcochent toutes les cases de l'alimentation saine et reflĂštent la mĂ©fiance vis-Ă -vis des grands groupes agroalimentaires et des produits transformĂ©sâ. Le succĂšs des kombuchas et kĂ©firs de fruits se traduit dans les chiffres : ils sont passĂ©s de 7,7 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019 Ă prĂšs de 13,3 millions d'euros en 2022.
Time, Good Eggs and Bad Bunnies: Your Chocolate Choices, Ranked by Sustainability, 05/04/2023
Un article qui propose le classement annuel des chocolatiers industriels les plus durables au monde, basé sur leur impact sur la déforestation et le climat, la traçabilité, les droits du travail et les pratiques agricoles durables.
Lâarticle rappelle en prĂ©ambule que l'industrie du chocolat pĂšse 128 milliards de dollars par an mais est depuis longtemps synonyme de âpratiques de travail dĂ©loyales, de dĂ©forestation et de perte de biodiversitĂ©â. Il souligne Ă©galement que câest âune source majeure de revenusâ pour le Ghana et la CĂŽte d'Ivoire qui, Ă eux deux, produisent les trois quarts du cacao mondial. Toutefois ces deux pays ont perdu la majeure partie de leur couverture forestiĂšre au cours des 60 derniĂšres annĂ©es, et les plantations de cacao sont responsables d'environ un tiers de ces pertes.
PlutĂŽt que de boycotter le chocolat, ce qui âentraĂźnerait une crise dans le secteur du cacao, jetant des millions de cultivateurs appauvris dans un dĂ©sespoir encore plus grandâ, les consommateurs devraient plutĂŽt rechercher âdu chocolat produit de maniĂšre durableâ. NĂ©anmoins, comme le prĂ©cise lâarticle, âlorsque 40 % du chocolat mondial est totalement intraçable, il est difficile de faire le bon choixâ.
Câest ce qui a amenĂ© Ă la crĂ©ation dâun Chocolate Scorecard, qui est produit par un consortium d'acadĂ©miciens internationaux et de 37 groupes de la sociĂ©tĂ© civile et classe les 56 plus gros producteurs de chocolat au monde (soit environ 95 % de la production mondiale de chocolat). Il est prĂ©sentĂ© sous forme d'Ćufs colorĂ©s pour classer les entreprises selon leur durabilitĂ© : vert pour bon, jaune pour amĂ©lioration, orange pour tentative, et rouge pour "doit rattraper le reste de l'industrie".
Cette annĂ©e, câest l'entreprise nĂ©erlandaise Original Beans qui a obtenu le meilleur score, suivie de prĂšs par son compatriote Tony's Chocolonely. Lindt & SprĂŒngli a reçu un Ćuf jaune pour la traçabilitĂ© et la transparence, mais un Ćuf orange pour la dĂ©forestation et le climat. Les grands fabricants de chocolat, tels que NestlĂ©, Mars-Wrigley et Hershey, ont amĂ©liorĂ© leur score par rapport Ă l'annĂ©e derniĂšre, et ont tous trois atteint le statut de lapin jaune.
Financial Times, The madness of the ÂŁ25 Martini, 04/04/2023
Lâarticle sâintĂ©resse Ă lâenvolĂ©e des prix des cocktails dans les bars de New York et de Londres, oĂč les tarifs pouvant dĂ©passer les 34 dollars pour un martini Ă New York et les 30 livres sterling pour un cocktail signature Ă Londres.
Les experts expliquent cette augmentation par les hausses des loyers, du coĂ»t de la main-d'Ćuvre, de la verrerie, de lâimpression des menus⊠mais Ă©galement par une demande accrue pour des expĂ©riences de bar plus personnalisĂ©es. Comme lâexplique le patron dâun bar londonien, âautrefois, les gens considĂ©raient une visite dans un bar Ă cocktails comme une visite au pub - ils y passaient toute la soirĂ©e. Aujourd'hui, ils prennent un ou deux cocktails, au maximum, mais ils s'attendent Ă une expĂ©rience beaucoup plus intenseâ. Les bars haut de gamme offrent donc dĂ©sormais des expĂ©riences de service personnalisĂ©, avec des ingrĂ©dients de qualitĂ© supĂ©rieure, des glaçons taillĂ©s Ă la main, des concerts ou encore des uniformes crĂ©Ă©s par des designers.
Cependant, il est toujours possible de trouver des cocktails abordables dans des bars de qualité inférieure. Malgré les prix élevés, les bars haut de gamme restent populaires auprÚs des clients.
Modern Retail, What went wrong at bulk delivery service Boxed, 04/04/2023
Un article consacrĂ© Ă la faillite dâun site de livraison de courses aux Etats-Unis, qui vient rappeler que le secteur de la livraison de produits alimentaires en ligne est complexe et que la rentabilitĂ© nâest pas toujours au rendez-vous.
Boxed, un site amĂ©ricain spĂ©cialisĂ© dans la vente en ligne dâarticles mĂ©nagers et d'autres produits emballĂ©s en vrac, sâest dĂ©clarĂ© faillite dĂ©but avril. FondĂ© en 2013, Boxed a indiquĂ© dans un message sur sa page d'accueil quâil allait cesser ses activitĂ©s de vente au dĂ©tail et transfĂ©rer sa plateforme technologique Ă un nouveau propriĂ©taire.
En 2021, Boxed s'Ă©tait introduit en bourse en fusionnant avec une sociĂ©tĂ© d'acquisition spĂ©cialisĂ©e, Ă une Ă©poque oĂč la demande pour ce type d'entreprises Ă©tait en plein essor. Au cours de son dernier trimestre, les pertes nettes de Boxed ont plus que quadruplĂ© pour atteindre 26,3 millions de dollars Ă la fin du mois de septembre 2022, contre 5,9 millions de dollars au cours du mĂȘme trimestre en 2021. Les analystes du commerce de dĂ©tail ont dĂ©clarĂ© que Boxed Ă©tait sous la pression d'entreprises telles que Costco et Sam's Club, en particulier parce que l'inflation a conduit davantage d'acheteurs Ă se tourner vers les rivaux plus familiers de Boxed.
Boxed avait gagnĂ© en popularitĂ© en offrant aux consommateurs des rabais en gros similaires Ă ceux qu'ils pourraient obtenir chez Sam's Club ou Costco, mais sans avoir Ă se soucier des frais d'adhĂ©sion annuels ou de se rendre en magasin. Boxed avait un programme d'adhĂ©sion facultatif de 49 dollars oĂč les clients avaient accĂšs Ă des avantages supplĂ©mentaires. Comme le rĂ©sume Andrew Lipsman, analyste principal du commerce de dĂ©tail et du commerce Ă©lectronique chez Insider Intelligence, âla rentabilitĂ© du commerce Ă©lectronique dans le secteur de l'Ă©picerie est un dĂ©fi. Si vous essayez d'ĂȘtre similaire Ă Costco, c'est un type d'expĂ©rience d'achat qui n'a pas autant migrĂ© vers le numĂ©rique. Boxed essayait de rĂ©pondre Ă cette opportunitĂ©â. Toutefois, selon Bryan Gildenberg, consultant chez Confluence Commerce, âla croissance du commerce Ă©lectronique ayant Ă©voluĂ© au cours des deux derniĂšres annĂ©es, et les acteurs omnicanaux de la vente au dĂ©tail reprenant pied et gagnant des parts, je pense qu'une entreprise comme Boxed s'est retrouvĂ©e dans une position trĂšs difficileâ.
The Washington Post, Prebiotic sodas claim to boost your health. Experts are skeptical, 04/04/2023
Lâarticle pose dâemblĂ©e la vraie question : âles sodas peuvent-ils devenir un jour des aliments santĂ© ?â
Il s'intĂ©resse en particulier Ă lâessor des sodas prĂ©biotiques aux Etats-Unis depuis quelques annĂ©es avec des marques comme Olipop, Vina ou Poppi qui ont pour objectif de remplacer le Coca et le Pepsi. Le nombre d'entreprises sâĂ©tant lancĂ© sur ce segment a explosĂ© et les sodas prĂ©biotiques sont selon elles âbons pour la santĂ© intestinale, cĂ©rĂ©brale et immunitaireâ. Les ventes ont explosĂ© notamment grĂące Ă TikTok, oĂč les vidĂ©os sur la santĂ© intestinale sont vues des millions de fois et oĂč les influenceurs sont rĂ©guliĂšrement payĂ©s pour promouvoir les sodas prĂ©biotiques et leurs allĂ©gations de santĂ©.
Les sodas prébiotiques (à ne pas confondre avec les probiotiques) sont infusées de fibres végétales spéciales qui nourrissent les billions de micro-organismes qui vivent dans notre intestin. Ils sont généralement pauvres en sucre car ils sont édulcorés avec des substituts de sucre, et ils contiennent une variété d'autres ingrédients tels que du vinaigre de cidre de pomme, des herbes, des plantes médicinales et des minéraux. L'ingrédient clé dans la plupart des sodas prébiotiques est l'inuline, que l'on retrouve dans des aliments comme la racine de chicorée, les poireaux, l'ail, les asperges et le son de blé. L'inuline passe dans notre estomac et notre petit intestin, et est finalement fermentée dans le gros intestin par des microbes qui transforment les fibres en nouveaux composés tels que des acides gras à chaßne courte.
Cependant, les experts en nutrition restent sceptiques quant Ă l'efficacitĂ© rĂ©elle de ces sodas. A lâimage de Marion Nestle, professeur Ă©mĂ©rite de nutrition, d'Ă©tudes alimentaires et de santĂ© publique Ă l'UniversitĂ© de New York, qui a notamment dĂ©clarĂ© que ces sodas prĂ©biotiques ne feront rien de âmagiqueâ pour votre santĂ©. Elle a soulignĂ© que la preuve derriĂšre les bienfaits revendiquĂ©s par ces boissons n'est pas si forte.
En somme, si les sodas prébiotiques peuvent aider à augmenter l'apport en fibres, les experts en nutrition recommandent de consommer ces nutriments à partir d'aliments naturels riches en fibres, plutÎt que de compter sur les boissons pour améliorer notre santé intestinale.
The Washington Post, No, moderate drinking isnât good for your health, 31/03/2023
Selon une nouvelle une étude, publiée dans Jama Network Open, qui a examiné 107 études observationnelles impliquant plus de 4,8 millions de personnes, la consommation quotidienne d'une quantité modérée d'alcool ne protÚge pas contre les décÚs dus aux maladies cardiaques et ne contribue pas non plus à prolonger la durée de vie.
LâĂ©tude a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© que boire des quantitĂ©s relativement faibles d'alcool augmentait en fait le risque de dĂ©cĂšs. Câest donc la fin du fameux âFrench paradoxâ, une croyance selon laquelle la consommation quotidienne d'alcool est bonne pour la santĂ© qui remonte aux annĂ©es 1980, lorsque des chercheurs ont mis en Ă©vidence le fait que les faibles taux de maladies cardiovasculaires chez les hommes en France Ă©taient associĂ©s Ă la consommation quotidienne de vin. Dâailleurs, comme lâaffirme Tim Stockwell, professeur de psychologie Ă l'universitĂ© de Victoria, âon a souvent pensĂ© que le vin Ă©tait quelque chose de spĂ©cial, que l'alcool dans le vin avait en quelque sorte des propriĂ©tĂ©s magiques. Ce n'Ă©tait qu'un coup de publicitĂ© pour l'industrie du vin il y a trois dĂ©cenniesâ.
Par consĂ©quent, comme le rĂ©sume Robert DuPont, psychiatre et expert en toxicomanie, âcette Ă©tude met un terme Ă l'espoir de beaucoup de gens qui pensent qu'une consommation modĂ©rĂ©e d'alcool est saineâ.
L'analyse a également montré que la recherche sur les avantages de la consommation modérée d'alcool était en fait biaisée en faveur des personnes plus saines et qu'elle ne contrÎlait pas les facteurs tels que l'ùge, le sexe, le statut économique et les habitudes de vie. Boire des quantités modérées d'alcool ne protÚge pas contre la mort due aux maladies cardiovasculaires, ni ne contribue à une vie plus longue.
The Guardian, Italian academic cooks up controversy with claim carbonara is US dish, 27/03/2023
Suite Ă une interview accordĂ©e au Financial Times, Alberto Grandi, professeur d'histoire de l'alimentation Ă l'universitĂ© de Parme a fait sensation dans son pays aprĂšs avoir dĂ©clarĂ© que la recette de la carbonara Ă©tait amĂ©ricaine et que le seul endroit au monde oĂč l'on pouvait trouver du parmesan de bonne qualitĂ© Ă©tait le Wisconsin.
Il a Ă©galement affirmĂ© que le tiramisu et le panettone Ă©taient des inventions relativement rĂ©centes et que la plupart des Italiens n'avaient mĂȘme pas entendu parler de la pizza avant les annĂ©es 1950.
Evidemment cela nâa pas plus au principal syndical agricole italien Coldiretti qui a dĂ©clarĂ© que cette interview constituait "une attaque surrĂ©aliste" contre la symbolique de la cuisine italienne "prĂ©cisĂ©ment Ă l'occasion de sa candidature au patrimoine immatĂ©riel".
Pour ce qui concerne la carbonara, Alberto Grandi sâest appuyĂ© sur les recherches de Luca Cesari, historien de l'alimentation et auteur du livre A Brief History of Pasta, qui a dĂ©clarĂ© que la carbonara Ă©tait "un plat amĂ©ricain nĂ© en Italie". En effet, ce plat aurait Ă©tĂ© prĂ©parĂ© pour la premiĂšre fois par un chef italien en 1944 pour les soldats amĂ©ricains Ă Riccione, Ă partir de rations de bacon et d'Ćufs. Pour ce qui est de la pizza, Alberto Grandi explique qu'avant la Seconde Guerre mondiale, on ne la trouvait que dans certaines villes du sud de l'Italie et que le premier restaurant ne servant que de la pizza a ouvert ses portes Ă New York en 1911.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey