🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2023-10
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Après la K-pop, la K-food ! Ou quand la Corée s’invite à table, 16/03/2023
Time, You Can Now Calculate Your Grocery List's Carbon Footprint, 13/03/2023
Zolima City Mag, Everything You Need To Know About Soy Sauce, Part I, 28/02/2023
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, Près de la moitié des miels importés en Europe sont « faux », alerte la Commission européenne, 23/03/2023
Dans un rapport publié cette semaine, la Commission européenne vient de révéler une fraude massive dans le miel. Ainsi, “une part importante du miel importé en Europe est suspectée d’être frauduleuse, mais ce miel n’est souvent pas détecté”.
Le constat est sans appel : sur les 320 lots de miels en provenance de pays non européenstestés par le Joint Research Centre, le laboratoire officiel de la Commission, 147 sont considérés comme frauduleux. Ces derniers seraient coupés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière.
Comme le rappelle l’article, “avec 175 000 tonnes de miel importées par an (soit environ 40 % de la consommation), le Vieux Continent est le deuxième importateur mondial de miel après les Etats-Unis”. Les “faux miels” qui ont été épinglés par l’étude proviennent majoritairement de Chine et de Turquie.
Pour les miels importés en France, sur les 21 échantillons prélevés dans le cadre de l’étude, seuls quatre étaient du vrai miel. Comme le résume Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), “nous alertons sur les miels artificiels depuis de nombreuses années. Du fait des dégradations de l’environnement, les récoltes sont de plus en plus irrégulières mais il y a toujours autant de miel sur le marché : il y a nécessairement des quantités toujours plus importantes de miels contrefaits et un défaut des contrôles”.
Le Parisien, La viande in vitro bientôt dans nos assiettes ?, 15/03/2023 + Public Sénat, Viande in vitro : un rapport du Sénat appelle à « accélérer » les recherches, 16/03/2023
Le secteur des aliments cellulaires a déjà attiré 2,5 milliards d'euros. De plus, on recense déjà 110 start-ups (dont plusieurs françaises) qui se sont lancées sur ce segment au niveau mondial. Enfin, ces dernières années, plusieurs étapes ont été franchies pour la commercialisation de ces produits en Asie et aux Etats-Unis. Dans ce contexte, le Sénat a lancé une mission d'information et d'enquête sur la viande in vitro. Le rapport n’est pas encore disponible en ligne mais ses conclusions ont été présentées il y a peu devant la commission des affaires économiques.
Selon son rapporteur Olivier Rietmann il s’agit d’un sujet controversé qui génère “des fantasmes mais aussi beaucoup plus d'articles philosophiques et politiques que scientifiques”. D’ailleurs, le rapport précise que l’on appelle à tort “viande in vitro” un produit qui devrait plutôt être qualifiée “d’aliment cellulaire”.
Olivier Rietmann précise également “ne faisons pas comme avec les OGM pour lesquels la France avait décrété un moratoire” car “cette décision nous avait mis hors course en matière de recherches”. Le rapport invite donc la France à “accélérer les recherches” pour ne pas manquer le coche et pour “maîtriser et encadrer la technologie”. Les auteurs préconisent la mise en place d’une unité mixte de recherche au sein de l’INRAE et du CNRS, consacrée aux aliments cellulaires.
Le rapport met également en avant certaines incohérences au niveau de l’Etat, avec une dichotomie entre d’un côté “un ministère de l'Agriculture hostile dès que le sujet est mis sur la table” et de l’autre “la Banque publique d'investissements (BPI France) qui consacre 5,7 millions d'euros pour financer des start-up dans le domaine”.
Enfin, le rapport préconise de renforcer le cadre législatif pour éviter certaines dérives, en inscrivant notamment dans la loi l’interdiction de toute commercialisation sur le territoire national tant que l’Union européenne n’a pas elle-même autorisé le produit concerné.
Les Échos, Clap de fin pour le Boeuf Ethique, le premier abattoir mobile de l'Hexagone, 15/03/2023
Fin février le tribunal de commerce de Dijon a prononcé la liquidation judiciaire de la société Le Boeuf Ethique. Le projet d'abattoir mobile permettant de limiter le stress du transport et de contrôler les conditions d'abattage semblait pourtant intéressant sur le papier.
La fondatrice, Emilie Jeannin, avait même réussi à lever 2 millions d'euros pour le mettre en place, s'équiper de trois camions et embaucher la dizaine de salariés nécessaires à son fonctionnement. Mais selon elle, le modèle économique de la société, qui reposait sur l'achat d'animaux vivants à l'éleveur, n’a pas résisté à l'arrêt de la restauration collective liée à la crise du covid puis à l'inflation consécutive à la guerre en Ukraine.
Elle explique ainsi que l’entreprise a “manqué de trésorerie”. En effet, si son chiffre d’affaires a dépassé le million d’euros en 13 mois, le prix du kilo de carcasse est dans le même temps passé “de 3 euros à 5,50 euros” et l’entreprise n’a pas réussi à répercuter cette augmentation ce qui lui a fait perdre “100.000 euros en six mois”.
Les Échos, Les deux pistes pour relancer la production de viande bovine française, 14/03/2023
Un sujet que nous avions déjà évoqué il y a peu de temps.
En 2022, la production de viande bovine a baissé de 4,7% à cause notamment de la décapitalisation qui est engagée depuis 2016, faute de rémunération suffisante pour les éleveurs, ainsi que d’un manque de repreneurs lors de départs à la retraite.
Dans le même temps, la consommation de viande bovine se maintient en France. Faute d’offre d’origine française, les importations ont donc augmenté de 22 % en 2022.
Les 2 solutions pour enrayer seraient de :
Limiter les exportations françaises de bovins : en 2022, 18 % de la viande produite en France a été exportée, selon l'Idele. Comme le précise l’article, “le niveau, malgré le manque de bovins, s'est maintenu, car les prix sont plus attractifs”. Historiquement, la France “exporte des veaux laitiers, mâles et femelles, vers l'Espagne et de jeunes bovins, les broutards, vers l'Italie”.
Développer encore plus les contrats tripartites avec les abattoirs et les entreprises (industriels, enseignes, chaînes de restauration) qui permettraient de proposer “une meilleure rémunération et une prise en charge d'une partie des coûts”.
Le Monde, Matières premières : « Avec l’inflation, les gens préfèrent manger des chips ou des cacahuètes plutôt que des noix de cajou », 11/03/2023
L’un des produits phare de l’apéritif, la noix de cajou, est soumise à une fluctuation importante de son prix, qui a connu une forte hausse en 2017 avant de chuter en raison de la crise liée à la pandémie de Covid-19.
Alors que la Côte d'Ivoire est aujourd'hui le premier producteur mondial de fruits de cajou, les agriculteurs qui en dépendent sont soumis aux aléas de la spéculation des marchés. Malgré une remontée des prix en 2021, les cours ont de nouveau baissé et l'Etat ivoirien a décider de fixer un prix minimum pour protéger les planteurs.
L’article souligne par ailleurs que la consommation a également stagné, voire diminué, aux Etats-Unis et en Europe, en raison notamment de l'inflation qui pousse les consommateurs à préférer des produits moins chers tels que les chips ou les cacahuètes.
Les Échos, Légumes : la modernisation des serres, un enjeu de compétitivité, 15/03/2023
En France, la culture de tomates, poivrons, aubergines, laitues sous serre occupe au total 11 555 hectares. De plus, comme l’explique l’article, “la part de celles qui sont chauffées est faible, puisqu'elle représente moins de 1 % de la surface consacrée aux cultures maraîchères”.
Problème : le parc de serres est “vieillissant” et “la moitié doit être renouvelée dans les années à venir, avec un objectif de décarbonation, grâce à l'utilisation de nouvelles sources d'énergie”. A l’heure actuelle, “seulement 10 % à 15 % du parc est décarboné” et l’objectif est “de doubler à 30 % en 2030”.
A l’heure où la production de légumes françaises est en perte de vitesse (les surfaces de tomates, petits-pois, ou choux-fleurs ont diminué de 10 % en 20 ans) et que plus de 40 % des légumes sont importés, investir dans le parc de serres devient plus que nécessaire.
Le Monde, Après la K-pop, la K-food ! Ou quand la Corée s’invite à table, 16/03/2023
Avec ses “dalgonas”, ses “kimbaps”, ses “bingsus”, ses “bibimbaps” et son “kimchi” la gastronomie coréenne déferle sur l’Hexagone.
Comme le constate l’article, les coffee shops d’inspiration coréenne se sont multipliés : le Kick Café à Paris, le Joha Café, à Lille, le Café 750, à Bordeaux, ou le Kiwa Café, à Lyon. Dans ces cafés, on peut consommer “des pâtisseries bigarrées” comme le “bungeoppang”, un gâteau en forme de poisson fourré à la pâte de haricot rouge sucré ou encore “des cakes au sésame”.
Le nombre de restaurants coréens a également explosé. Ainsi, selon la société de médias franco-coréenne Francezone, ils sont passés en l’espace de vingt ans de quarante à deux cents, rien qu’à Paris.
Cet engouement ne doit rien au hasard. L’article explique que “la K-food, l’alimentation coréenne, est l’un des ingrédients du soft power du pays”. Ainsi, la Fête de la K-food est “un festival gastronomique financé par le ministère de l’agriculture coréen”.
La K-food a également “de nombreux atouts pour s’inviter durablement dans nos assiettes”. Tout d’abord, “elle est indissociable de la culture pop coréenne, elle-même très puissante”. Ainsi, “à la suite du succès planétaire de Squid Game, la recette des dalgonas, des sucreries décorées de motifs en forme de cœur ou de parapluie qui apparaissent dans la série, est par exemple devenue virale”.
Autre atout mis en avant dans l’article : “la gastronomie coréenne s’appuie sur la fermentation, elle-même revenue en force sur les grandes tables”.
Enfin, son succès s’explique également par “son accessibilité” en termes de prix. Comme l’explique le chef wallon d’origine coréenne Sang Hoon Degeimbre, “le pays, qui a longtemps connu des niveaux de vie très bas, est resté fidèle à des “plats de pauvre” tirés du potager. L’influence bouddhiste, végétarienne, se fait toujours sentir. Et certaines spécialités de rue sont très populaires”.
Selon Sukwon Yong, chef du restaurant Perception à Paris, “il y a de grandes différences de techniques entre nos gastronomies. Les jus de viande ou de poisson n’existent pas en Corée. Mais il y a aussi des similitudes : les saveurs sont variées, on adore les condiments, et on prend notre temps”.
Challenges, Vaisselle jetable: les fast foods ne jouent pas le jeu, 15/03/2023
Depuis le 1er janvier 2023, la loi antigaspi oblige les enseignes de restauration rapide en France à bannir la vaisselle jetable de leurs menus.
Cependant, la plupart d'entre elles ne sont pas encore en règle, malgré des contrôles en cours et des rappels à l'ordre du gouvernement en février. Même le leader McDonald's continue à servir des salades dans des emballages en carton et des sauces dans des coupelles jetables. Quick n'a rien changé à ses anciens emballages, tandis que Burger King mélange les deux types de vaisselle. Brioche Dorée sert les clients dans de vraies assiettes, tandis que Paul et Subway sont souvent exemptés de la loi.
Les coûts élevés d'investissement et de salaires pour installer un poste de plonge, ainsi que le risque de vol et de casse de la vaisselle réutilisable, sont cités comme raisons pour expliquer pourquoi certaines enseignes tardent à se conformer à la loi.
Cependant, la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie rappelle que cette mesure est importante, car elle permettrait d'éviter près de 200 000 tonnes de déchets chaque année, soit l'équivalent de 20 tours Eiffel.
Libération, Interview - «Les circuits courts demandent une logistique complexe», 26/02/2023
S’ils ont une bonne image, les circuits courts ne sont pas si faciles à mettre en place pour les agriculteurs français. Le recensement agricole 2020 montre qu’ils sont 23 % à avoir adopté ce modèle de distribution (contre 21 % dans le recensement de 2010).
Les circuits courts sont confrontés à des problèmes logistiques chronophages et coûteux. Les producteurs doivent en effet gérer toutes les étapes de la chaîne d'approvisionnement, ce qui entraîne des coûts supplémentaires et peut impacter la rentabilité de leurs fermes.
De plus, comme l’explique Gwenaëlle Raton, géographe et chercheuse à l’Université Gustave-Eiffel, les circuits courts ont besoin d'une “proximité organisée” pour permettre la mise en relation entre les producteurs et les consommateurs, ainsi que de nouveaux lieux logistiques en ville pour faciliter la massification et l'utilisation des modes doux de transport. Enfin, il y a un manque d'outils et de solutions logistiques pour aider les agriculteurs à vendre leurs produits en circuits courts.
LSA, Pourquoi les fraises de France sont-elles boudées en GMS ?, 23/03/2023
L'article aborde la difficulté des producteurs français de fraises à vendre leurs produits dans les grandes surfaces en France, malgré la qualité et la saisonnalité de leurs produits.
L'AOPN Fraises de France vient d’exprimer son inquiétude dans un communiqué. En effet, bien que la saison de la Gariguette et de la Ciflorette ait commencé tôt cette année, de nombreuses enseignes ne vendent pas de fraises françaises, ou ne leur accordent qu'une place mineure sur leurs étals. Les distributeurs leur préfèrent en effet les fraises d'importation (notamment d’Espagne), qui sont moins chères (environ 1,50 € les 500 grammes contre 2,49 € la barquette de 250 grammes de fraises françaises). Dans le contexte actuel, cette différence de prix dissuade les consommateurs en difficulté économique d'acheter les fraises françaises.
Selon l’AOPN Fraises de France, les producteurs français sont confrontés à une concurrence déloyale de la part des fraises importées, qui ne sont pas soumises aux mêmes réglementations et coûts de production que les fraises françaises. L'article souligne la nécessité de promouvoir les vertus de la saisonnalité et des filières locales en matière de fruits et légumes pour aider les producteurs français à vendre leurs produits dans les GMS en France.
France TV, "C'est moins cher au supermarché" : la pause déjeuner, un plaisir qui vacille face à l'envolée des prix, 22/03/2023
Un article qui illustre une nouvelle fois l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat des consommateurs français. Cette fois-ci c’est la sacro-sainte pause déjeuner qui est chamboulée. Les prix des produits alimentaires ayant augmenté de manière significative ces derniers mois, les travailleurs qui prennent leur déjeuner à l'extérieur de chez eux se retrouvent confrontés à des choix difficiles pour leur budget.
L'article cite ainsi plusieurs exemples de consommateurs qui ont été contraints de réduire leurs dépenses en matière de pause déjeuner, en privilégiant des options moins chères, voire en renonçant complètement à manger à l'extérieur. Certains travailleurs ont également vu leurs employeurs réduire ou supprimer les avantages liés à la restauration collective, ce qui a ajouté à la pression sur leur budget.
Le Figaro, Gastronomie: les restaurants réinventent le petit déjeuner, 17/03/2023
Un article consacré à l’intérêt croissant des restaurants pour le petit-déjeuner. Ceux-ci deviennent un terrain de créativité pour les chefs, qui proposent une gamme de choix allant des classiques français aux influences étrangères.
Ainsi, les hôtels de luxe misent de plus en plus sur ce créneau. Le Four Seasons George V à Paris, propose par exemple un petit déjeuner qui a été entièrement repensé par son chefs pâtissier Michael Bartocetti et son boulanger Guillaume Cabrol. Tarifé tout de même 76 euros cette offre n’est pas à la portée de toutes les bourses et s’adresse en priorité à la clientèles d'affaires et aux « foodies ». L’hôtel explique en effet que, depuis la pandémie, les rendez-vous d'affaires auraient de plus en plus fréquemment lieu le matin.
L’article note également que les offres de petits déjeuners se diversifient et incorporent des influences étrangères, telles que les nouilles udon japonaises ou les plats vietnamiens. Il prend l’exemple de ce que propose Gramme ou encore Hollybelly à Paris.
New York Times, The Secret Behind Japan’s Delicious Strawberries: Kerosene, 18/03/2023
Voilà une belle illustration d’une aberration écologique.
Bien que les fraises japonaises soient réputées pour leur gustativité, leur coût environnemental est très important. En effet, l’article explique qu'au pays du soleil levant, la récolte de fraises atteint son apogée en plein hiver. Comme le souligne une productrice de fraise, “nous en sommes arrivés à un point où beaucoup de gens pensent qu'il est naturel d'avoir des fraises en hiver”. L'industrie japonaise de la fraise a poussé cette pratique à un tel point que la plupart des agriculteurs ont cessé de cultiver des fraises lors de la pleine saison, qui s’étale du printemps au début de l'été, car c’était beaucoup moins lucratifs pour eux. Par conséquent, “pour recréer un printemps artificiel pendant les mois d'hiver, les agriculteurs cultivent leurs délices hors saison dans d'immenses serres chauffées à l'aide de radiateurs géants qui consomment beaucoup de gaz”.
Comment expliquer cet attrait des Japonais pour les fraises en plein hiver? Selon l’article, “le marché japonais a toujours accordé une grande valeur aux produits de la première saison” aussi appelé “hatsumono”. Par conséquent, une récolte revendiquant le titre de “hatsumono” peut atteindre des prix plusieurs fois supérieurs à la normale. Les exploitations agricoles ont donc commencé à rivaliser pour commercialiser leurs fraises de plus en plus tôt dans l'année. Comme le détaille Daisuke Miyazaki, directeur général d'Ichigo Tech, une société de conseil en fraises basée à Tokyo, “le pic de la saison des fraises est passé d'avril à mars, puis à février et janvier, pour finalement arriver à Noël”.
Conséquence inévitable de cette tendance : la culture des fraises est désormais beaucoup plus énergivore. Selon des analyses, l'empreinte carbone des fraises japonaises est environ huit fois supérieure à celle du raisin et plus de dix fois supérieure à celle des mandarines.
The Guardian, ‘Global greedflation’: big firms ‘driving shopping bills to record highs’, 12/03/2023
L'analyse des 350 premières entreprises cotées à la Bourse de Londres par une équipe de chercheurs d'Unite, le plus grand syndicat du secteur privé au Royaume-Uni, montre que les marges bénéficiaires moyennes sont passées de 5,7 % au premier semestre 2019 à 10,7 % au premier semestre 2022.
L’étude montre que les grandes entreprises ont augmenté leurs profits en même temps que les prix dans le contexte de la crise du coût de la vie. Cette tendance est baptisée "greedflation". Ainsi, les supermarchés, les fabricants de produits alimentaires et les compagnies maritimes font partie des centaines de grandes entreprises qui ont augmenté leurs bénéfices et protégé les dividendes des actionnaires.
Au Royaume-Uni, Tesco, Sainsbury's et Asda ont par exemple réalisé des bénéfices cumulés de 3,2 milliards de livres en 2021, soit près du double des niveaux d'avant la pandémie. Tesco et Sainsbury, qui détiennent ensemble une part de 43 % du marché de l'alimentation, sont en passe de réaliser d'importants bénéfices cette année encore. Tesco a déclaré qu'il s'attendait à réaliser des bénéfices de l'ordre de 2,5 milliards de livres sterling au cours de cet exercice, et Sainsbury a indiqué qu'ils atteindraient presque 700 millions de livres sterling. Les multinationales de l’agroalimentaire, telles que Nestlé, ont également augmenté leurs bénéfices et leurs marges au cours des 18 derniers mois. Par ailleurs, “les quatre géants mondiaux de l'agroalimentaire qui dominent des cultures cruciales telles que les céréales - ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus - ont vu leurs bénéfices grimper de 255 %, soit un total de 10,4 milliards de dollars en 2021.
L'augmentation des marges bénéficiaires est le résultat d'une "collusion tacite" entre les grandes entreprises, qui vient s'ajouter aux prix de centaines de biens et de services déjà sous pression après la pandémie et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, selon le rapport.
Wall Street Journal, A Supermarket Megamerger Will Redefine What You Buy at the Grocery Store, 11/03/2023
En octobre dernier, Kroger, la plus grande chaîne de supermarchés aux États-Unis en termes de chiffre d'affaires a accepté de racheter son concurrent Albertsons pour environ 20 milliards de dollars.
Selon l’article, ce rachat “a marqué une étape importante dans la quête de l'invention du supermarché moderne en repensant ce que les consommateurs pouvaient acheter lorsqu'ils allaient chercher du lait et de la viande pour les repas de la semaine”. Comme l’explique Rodney McMullen, directeur général de Kroger, “avant, on gagnait de l'argent en vendant une boîte de maïs. Aujourd'hui, il faut trouver d'autres moyens de créer de la valeur pour le client”. Ce projet de fusion vise ainsi à réinventer le supermarché moderne en offrant aux clients une expérience qui combine les courses, les repas au restaurant et la livraison en ligne.
A l’heure actuelle, les régulateurs examinent l'impact possible de l'entreprise combinée sur les marchés d'épicerie dans tout le pays, ainsi que des zones spécifiques telles que la livraison en ligne, la publicité numérique et les opérations de pharmacie. Les deux entreprises emploient au total plus de 710 000 personnes et exploitent près de 5 000 magasins. Certaines personnes, dont des législateurs et des responsables syndicaux, ont exprimé leur préoccupation quant à la possibilité que l'accord entraîne des suppressions d'emplois, une concurrence étouffée et des augmentations de prix sur les aliments.
De leur côté, les 2 entreprises ont déclaré que la fusion aurait l'effet inverse, permettant à la nouvelle entreprise issue de ce rachat de baisser les prix pour les clients en élargissant leur réseau de fournisseurs et en livrant des produits frais sur les étagères plus rapidement.
Time, You Can Now Calculate Your Grocery List's Carbon Footprint, 13/03/2023
Un nouvel outil en ligne mis au point par la société suédoise CarbonCloud, spécialisée dans l'intelligence climatique, nous rapproche de la possibilité de calculer les émissions de gaz à effet de serre d'une liste de courses aussi facilement que nous le ferions pour les valeurs nutritionnelles.
Comme l’explique explique David Bryngelsson, PDG et fondateur de CarbonCloud, étant donnée la part de l’agriculture et de l’alimentation dans les émissions de CO2, les consommateurs pourraient jouer un rôle important en incitant les entreprises agroalimentaires à réduire leurs émissions en choisissant des produits à faible teneur en carbone ou à teneur nulle en carbone. Néanmoins pour ce faire il faut des données.
Ainsi, l’article prend l’exemple d’un plat thaïlandais surgelé et micro-ondable. Celui-ci peut contenir une douzaine d'ingrédients ou plus, chacun provenant d'un État américain différent, voire d'un pays, et produisant des quantités variables d'émissions. Leur quantification requiert l'expertise d'un climatologue. De plus, la comparaison d'un plat micro-ondable avec un autre nécessite un système standardisé d'évaluation de l'impact. Pour aider les consommateurs, CarbonCloud vient donc de mettre en ligne sa base de données consultable gratuitement, qui répertorie l'empreinte carbone de 10 000 produits alimentaires et boissons de marque que l'on trouve dans les rayons des épiceries américaines, de la soupe Campbell au thé Lipton, en passant par les pâtes Barilla et la viande en barquette de chez Tyson. Les consommateurs qui souhaitent plus de détails peuvent cliquer pour découvrir le pourcentage d'émissions provenant du transport, de l'emballage, de la transformation et des pratiques agricoles ou, dans certains cas, aller plus loin pour examiner l'approvisionnement et les émissions au niveau de l'ingrédient.
Mais, comme l’admet l’auteur de l’article, il lui a fallu “plus d'une heure pour passer en revue la vingtaine d'articles figurant sur la liste de courses afin de trouver les émissions les plus faibles possibles grâce à l'ensemble de données de ClimateHub”. In fine, “le processus a été à la fois frustrant - la fonction de recherche est au mieux basique - et instructif”.
Zolima City Mag, Everything You Need To Know About Soy Sauce, Part I, 28/02/2023
Un article qui explore les origines et les différentes variétés de la sauce soja. On y apprend notamment que la sauce soja est produite à partir de la fermentation de graines de soja et de blé avec de l'eau et des cultures de levures et de bactéries.
L'article précise qu’il existe des différences entre les deux principaux types de sauce soja (la foncée et la claire). Ainsi, la sauce soja foncée est plus épaisse et plus sucrée que la sauce soja claire, et est souvent utilisée pour donner une saveur plus profonde aux plats mijotés et rôtis. La sauce soja claire est plus légère et plus salée, et est souvent utilisée pour assaisonner les soupes et les plats de légumes.
L'article explore également les différentes variétés régionales de sauce soja, y compris la sauce soja japonaise, la sauce soja coréenne et la sauce soja chinoise. Chaque variété a sa propre saveur distinctive et est souvent utilisée pour des plats spécifiques.
Enfin, l'article aborde les avantages pour la santé de la sauce soja, notamment sa teneur élevée en protéines, en vitamines et en minéraux. Cependant, il souligne également que la sauce soja est souvent riche en sodium, ce qui peut être préoccupant pour les personnes qui suivent un régime pauvre en sel.
Arte, L'agriculture bio a-t-elle encore un avenir ?, 19/03/2023
Crise du pouvoir d’achat, perte de confiance dans le label... : après des années de croissance, le marché du bio européen connaît un déclin sans précédent. De plus en plus de producteurs sont contraints d’abandonner la filière, faute de débouchés. Quelles sont les raisons d’une telle désaffection ? Peut-on et doit-on compter sur l'agriculture biologique pour nourrir l'Europe ?
Pour en débattre, Nora Hamadi reçoit Gil Rivière-Wekstein, journaliste et auteur, qui enquête sur cette question depuis vingt ans et dénonce un “marketing du bio” porteur, selon lui, de fausses promesses. Face à lui, Anna Deparnay-Grunenberg, eurodéputée membre de l’Alliance 90/Les Verts, prône une meilleure répartition de l'argent public au profit de l’agriculture biologique.
France 5, Very good tripes, 21/03/2023
Amis végans passez votre chemin.
Cervelle, foie, pied, tête ou encore langue : les produits tripiers désertent les assiettes des Français. Si certains en raffolent, de plus en plus d'autres les regardent avec dégoût et leur consommation est en chute libre. A l'heure de l'aseptisation toujours plus grande de l'alimentation, leurs goûts puissants et leurs textures étonnantes bousculent. Ne seraient-ils pas plutôt de grands incompris ? Alors que le réchauffement climatique impose de réduire la consommation de viande, les abats révèlent leurs précieuses protéines, souvent assorties d'une faible teneur en graisse. En dévoilant des parties bien identifiables d'animaux dans nos assiettes, ce film questionne la part carnivore de l'alimentation humaine et interroge sur la relation homme-animal.
Disponible en replay jusqu’au 28/09/2023
FIBL, The World of Organic Agriculture Statistics and Emerging Trends 2023
L’étude statistique la plus complète qui existe sur l’agriculture bio dans le monde (plus de 300 pages tout de même).
En 2021, plus de 76,4 millions d'hectares de terres agricoles biologiques, y compris les zones en conversion, ont été enregistrés. Les régions ayant les plus grandes surfaces agricoles biologiques sont l'Océanie (36 millions d'hectares, soit près de la moitié des terres agricoles biologiques du monde ou 47 %) et l'Europe (17,8 millions d'hectares, 23 %). L'Amérique latine compte 9,9 millions d'hectares (13 %), suivie de l'Asie (6,5 millions d'hectares, 8,5 %), de l'Amérique du Nord (3,5 millions d'hectares, 4,6 %) et de l'Afrique (2,7 millions d'hectares, 3,5 %).
Les pays ayant le plus de terres agricoles biologiques sont l'Australie (35,7 millions d'hectares), l'Argentine (4,1 millions d'hectares) et la France (2,8 millions d'hectares).
En 2021, seulement 1,6 % de la surface agricole mondiale était en agriculture biologique. Les parts les plus élevées de terres agricoles biologiques, par région, se trouvent en Océanie (9,7 %) et en Europe (3,6 % ; Union européenne : 9,6 %).
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey