đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2023-10
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Le Monde, AprĂšs la K-pop, la K-food ! Ou quand la CorĂ©e sâinvite Ă Â table, 16/03/2023
Time, You Can Now Calculate Your Grocery List's Carbon Footprint, 13/03/2023
Zolima City Mag, Everything You Need To Know About Soy Sauce, Part I, 28/02/2023
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Le Monde, PrÚs de la moitié des miels importés en Europe sont « faux », alerte la Commission européenne, 23/03/2023
Dans un rapport publiĂ© cette semaine, la Commission europĂ©enne vient de rĂ©vĂ©ler une fraude massive dans le miel. Ainsi, âune part importante du miel importĂ© en Europe est suspectĂ©e dâĂȘtre frauduleuse, mais ce miel nâest souvent pas dĂ©tectĂ©â.
Le constat est sans appel : sur les 320 lots de miels en provenance de pays non européenstestés par le Joint Research Centre, le laboratoire officiel de la Commission, 147 sont considérés comme frauduleux. Ces derniers seraient coupés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucriÚre.
Comme le rappelle lâarticle, âavec 175 000 tonnes de miel importĂ©es par an (soit environ 40 % de la consommation), le Vieux Continent est le deuxiĂšme importateur mondial de miel aprĂšs les Etats-Unisâ. Les âfaux mielsâ qui ont Ă©tĂ© Ă©pinglĂ©s par lâĂ©tude proviennent majoritairement de Chine et de Turquie.
Pour les miels importĂ©s en France, sur les 21 Ă©chantillons prĂ©levĂ©s dans le cadre de lâĂ©tude, seuls quatre Ă©taient du vrai miel. Comme le rĂ©sume Henri ClĂ©ment, porte-parole de lâUnion nationale de lâapiculture française (UNAF), ânous alertons sur les miels artificiels depuis de nombreuses annĂ©es. Du fait des dĂ©gradations de lâenvironnement, les rĂ©coltes sont de plus en plus irrĂ©guliĂšres mais il y a toujours autant de miel sur le marché : il y a nĂ©cessairement des quantitĂ©s toujours plus importantes de miels contrefaits et un dĂ©faut des contrĂŽlesâ.
Le Parisien, La viande in vitro bientÎt dans nos assiettes ?, 15/03/2023 + Public Sénat, Viande in vitro : un rapport du Sénat appelle à « accélérer » les recherches, 16/03/2023
Le secteur des aliments cellulaires a dĂ©jĂ attirĂ© 2,5 milliards d'euros. De plus, on recense dĂ©jĂ 110 start-ups (dont plusieurs françaises) qui se sont lancĂ©es sur ce segment au niveau mondial. Enfin, ces derniĂšres annĂ©es, plusieurs Ă©tapes ont Ă©tĂ© franchies pour la commercialisation de ces produits en Asie et aux Etats-Unis. Dans ce contexte, le SĂ©nat a lancĂ© une mission d'information et d'enquĂȘte sur la viande in vitro. Le rapport nâest pas encore disponible en ligne mais ses conclusions ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es il y a peu devant la commission des affaires Ă©conomiques.
Selon son rapporteur Olivier Rietmann il sâagit dâun sujet controversĂ© qui gĂ©nĂšre âdes fantasmes mais aussi beaucoup plus d'articles philosophiques et politiques que scientifiquesâ. Dâailleurs, le rapport prĂ©cise que lâon appelle Ă tort âviande in vitroâ un produit qui devrait plutĂŽt ĂȘtre qualifiĂ©e âdâaliment cellulaireâ.
Olivier Rietmann prĂ©cise Ă©galement âne faisons pas comme avec les OGM pour lesquels la France avait dĂ©crĂ©tĂ© un moratoireâ car âcette dĂ©cision nous avait mis hors course en matiĂšre de recherchesâ. Le rapport invite donc la France Ă âaccĂ©lĂ©rer les recherchesâ pour ne pas manquer le coche et pour âmaĂźtriser et encadrer la technologieâ. Les auteurs prĂ©conisent la mise en place dâune unitĂ© mixte de recherche au sein de lâINRAE et du CNRS, consacrĂ©e aux aliments cellulaires.
Le rapport met Ă©galement en avant certaines incohĂ©rences au niveau de lâEtat, avec une dichotomie entre dâun cĂŽtĂ© âun ministĂšre de l'Agriculture hostile dĂšs que le sujet est mis sur la tableâ et de lâautre âla Banque publique d'investissements (BPI France) qui consacre 5,7 millions d'euros pour financer des start-up dans le domaineâ.
Enfin, le rapport prĂ©conise de renforcer le cadre lĂ©gislatif pour Ă©viter certaines dĂ©rives, en inscrivant notamment dans la loi lâinterdiction de toute commercialisation sur le territoire national tant que lâUnion europĂ©enne nâa pas elle-mĂȘme autorisĂ© le produit concernĂ©.
Les Ăchos, Clap de fin pour le Boeuf Ethique, le premier abattoir mobile de l'Hexagone, 15/03/2023
Fin février le tribunal de commerce de Dijon a prononcé la liquidation judiciaire de la société Le Boeuf Ethique. Le projet d'abattoir mobile permettant de limiter le stress du transport et de contrÎler les conditions d'abattage semblait pourtant intéressant sur le papier.
La fondatrice, Emilie Jeannin, avait mĂȘme rĂ©ussi Ă lever 2 millions d'euros pour le mettre en place, s'Ă©quiper de trois camions et embaucher la dizaine de salariĂ©s nĂ©cessaires Ă son fonctionnement. Mais selon elle, le modĂšle Ă©conomique de la sociĂ©tĂ©, qui reposait sur l'achat d'animaux vivants Ă Â l'Ă©leveur, nâa pas rĂ©sistĂ© Ă Â l'arrĂȘt de la restauration collective liĂ©e Ă la crise du covid puis Ă Â l'inflation consĂ©cutive Ă la guerre en Ukraine.
Elle explique ainsi que lâentreprise a âmanqué de trĂ©sorerieâ. En effet, si son chiffre dâaffaires a dĂ©passĂ© le million dâeuros en 13 mois, le prix du kilo de carcasse est dans le mĂȘme temps passé âde 3 euros Ă 5,50 eurosâ et lâentreprise nâa pas rĂ©ussi Ă rĂ©percuter cette augmentation ce qui lui a fait perdre â100.000 euros en six moisâ.Â
Les Ăchos, Les deux pistes pour relancer la production de viande bovine française, 14/03/2023
Un sujet que nous avions déjà évoqué il y a peu de temps.
En 2022, la production de viande bovine a baissĂ© de 4,7% Ă cause notamment de la dĂ©capitalisation qui est engagĂ©e depuis 2016, faute de rĂ©munĂ©ration suffisante pour les éleveurs, ainsi que dâun manque de repreneurs lors de dĂ©parts Ă Â la retraite.
Dans le mĂȘme temps, la consommation de viande bovine se maintient en France. Faute dâoffre dâorigine française, les importations ont donc augmenté de 22 % en 2022.Â
Les 2 solutions pour enrayer seraient de :
Limiter les exportations françaises de bovins : en 2022, 18 % de la viande produite en France a Ă©tĂ© exportĂ©e, selon l'Idele. Comme le prĂ©cise lâarticle, âle niveau, malgrĂ© le manque de bovins, s'est maintenu, car les prix sont plus attractifsâ. Historiquement, la France âexporte des veaux laitiers, mĂąles et femelles, vers l'Espagne et de jeunes bovins, les broutards, vers l'Italieâ.
DĂ©velopper encore plus les contrats tripartites avec les abattoirs et les entreprises (industriels, enseignes, chaĂźnes de restauration) qui permettraient de proposer âune meilleure rĂ©munĂ©ration et une prise en charge d'une partie des coĂ»tsâ.Â
Le Monde, MatiĂšres premiĂšres : « Avec lâinflation, les gens prĂ©fĂšrent manger des chips ou des cacahuĂštes plutĂŽt que des noix de cajou », 11/03/2023
Lâun des produits phare de lâapĂ©ritif, la noix de cajou, est soumise Ă une fluctuation importante de son prix, qui a connu une forte hausse en 2017 avant de chuter en raison de la crise liĂ©e Ă la pandĂ©mie de Covid-19.
Alors que la CÎte d'Ivoire est aujourd'hui le premier producteur mondial de fruits de cajou, les agriculteurs qui en dépendent sont soumis aux aléas de la spéculation des marchés. Malgré une remontée des prix en 2021, les cours ont de nouveau baissé et l'Etat ivoirien a décider de fixer un prix minimum pour protéger les planteurs.
Lâarticle souligne par ailleurs que la consommation a Ă©galement stagnĂ©, voire diminuĂ©, aux Etats-Unis et en Europe, en raison notamment de l'inflation qui pousse les consommateurs Ă prĂ©fĂ©rer des produits moins chers tels que les chips ou les cacahuĂštes.
Les Ăchos, LĂ©gumes : la modernisation des serres, un enjeu de compĂ©titivitĂ©, 15/03/2023
En France, la culture de tomates, poivrons, aubergines, laitues sous serre occupe au total 11 555 hectares. De plus, comme lâexplique lâarticle, âla part de celles qui sont chauffĂ©es est faible, puisqu'elle reprĂ©sente moins de 1 % de la surface consacrĂ©e aux cultures maraĂźchĂšresâ.
ProblĂšme : le parc de serres est âvieillissantâ et âla moitiĂ© doit ĂȘtre renouvelĂ©e dans les annĂ©es Ă venir, avec un objectif de dĂ©carbonation, grĂące Ă l'utilisation de nouvelles sources d'Ă©nergieâ. A lâheure actuelle, âseulement 10 % Ă 15 % du parc est dĂ©carbonĂ©â et lâobjectif est âde doubler Ă 30 % en 2030â.
A lâheure oĂč la production de lĂ©gumes françaises est en perte de vitesse (les surfaces de tomates, petits-pois, ou choux-fleurs ont diminué de 10 % en 20 ans) et que plus de 40 % des lĂ©gumes sont importĂ©s, investir dans le parc de serres devient plus que nĂ©cessaire.
Le Monde, AprĂšs la K-pop, la K-food ! Ou quand la CorĂ©e sâinvite Ă Â table, 16/03/2023
Avec ses âdalgonasâ, ses âkimbapsâ, ses âbingsusâ, ses âbibimbapsâ et son âkimchiâ la gastronomie corĂ©enne dĂ©ferle sur lâHexagone.
Comme le constate lâarticle, les coffee shops dâinspiration corĂ©enne se sont multipliĂ©s : le Kick CafĂ© Ă Paris, le Joha CafĂ©, à  Lille, le CafĂ© 750, à Bordeaux, ou le Kiwa CafĂ©, à  Lyon. Dans ces cafĂ©s, on peut consommer âdes pĂątisseries bigarrĂ©esâ comme le âbungeoppangâ, un gĂąteau en forme de poisson fourré à  la pĂąte de haricot rouge sucrĂ© ou encore âdes cakes au sĂ©sameâ.
Le nombre de restaurants corĂ©ens a également explosĂ©. Ainsi, selon la sociĂ©tĂ© de mĂ©dias franco-corĂ©enne Francezone, ils sont passĂ©s en lâespace de vingt ans de quarante à  deux cents, rien quâĂ Â Paris.
Cet engouement ne doit rien au hasard. Lâarticle explique que âla K-food, lâalimentation corĂ©enne, est lâun des ingrĂ©dients du soft power du paysâ. Ainsi, la FĂȘte de la K-food est âun festival gastronomique financĂ© par le ministĂšre de lâagriculture corĂ©enâ.
La K-food a également âde nombreux atouts pour sâinviter durablement dans nos assiettesâ. Tout dâabord, âelle est indissociable de la culture pop corĂ©enne, elle-mĂȘme trĂšs puissanteâ. Ainsi, âĂ Â la suite du succĂšs planĂ©taire de Squid Game, la recette des dalgonas, des sucreries dĂ©corĂ©es de motifs en forme de cĆur ou de parapluie qui apparaissent dans la sĂ©rie, est par exemple devenue viraleâ.
Autre atout mis en avant dans lâarticle : âla gastronomie corĂ©enne sâappuie sur la fermentation, elle-mĂȘme revenue en force sur les grandes tablesâ.Â
Enfin, son succĂšs sâexplique Ă©galement par âson accessibilitĂ©â en termes de prix. Comme lâexplique le chef wallon dâorigine corĂ©enne Sang Hoon Degeimbre, âle pays, qui a longtemps connu des niveaux de vie trĂšs bas, est restĂ© fidĂšle à  des âplats de pauvreâ tirĂ©s du potager. Lâinfluence bouddhiste, vĂ©gĂ©tarienne, se fait toujours sentir. Et certaines spĂ©cialitĂ©s de rue sont trĂšs populairesâ.
Selon Sukwon Yong, chef du restaurant Perception Ă Paris, âil y a de grandes diffĂ©rences de techniques entre nos gastronomies. Les jus de viande ou de poisson nâexistent pas en CorĂ©e. Mais il y a aussi des similitudes : les saveurs sont variĂ©es, on adore les condiments, et on prend notre tempsâ.
Challenges, Vaisselle jetable: les fast foods ne jouent pas le jeu, 15/03/2023
Depuis le 1er janvier 2023, la loi antigaspi oblige les enseignes de restauration rapide en France Ă bannir la vaisselle jetable de leurs menus.
Cependant, la plupart d'entre elles ne sont pas encore en rĂšgle, malgrĂ© des contrĂŽles en cours et des rappels Ă l'ordre du gouvernement en fĂ©vrier. MĂȘme le leader McDonald's continue Ă servir des salades dans des emballages en carton et des sauces dans des coupelles jetables. Quick n'a rien changĂ© Ă ses anciens emballages, tandis que Burger King mĂ©lange les deux types de vaisselle. Brioche DorĂ©e sert les clients dans de vraies assiettes, tandis que Paul et Subway sont souvent exemptĂ©s de la loi.
Les coûts élevés d'investissement et de salaires pour installer un poste de plonge, ainsi que le risque de vol et de casse de la vaisselle réutilisable, sont cités comme raisons pour expliquer pourquoi certaines enseignes tardent à se conformer à la loi.
Cependant, la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie rappelle que cette mesure est importante, car elle permettrait d'éviter prÚs de 200 000 tonnes de déchets chaque année, soit l'équivalent de 20 tours Eiffel.
Libération, Interview - «Les circuits courts demandent une logistique complexe», 26/02/2023
Sâils ont une bonne image, les circuits courts ne sont pas si faciles Ă mettre en place pour les agriculteurs français. Le recensement agricole 2020 montre quâils sont 23 % Ă avoir adoptĂ© ce modĂšle de distribution (contre 21 % dans le recensement de 2010).
Les circuits courts sont confrontés à des problÚmes logistiques chronophages et coûteux. Les producteurs doivent en effet gérer toutes les étapes de la chaßne d'approvisionnement, ce qui entraßne des coûts supplémentaires et peut impacter la rentabilité de leurs fermes.
De plus, comme lâexplique GwenaĂ«lle Raton, gĂ©ographe et chercheuse Ă lâUniversitĂ© Gustave-Eiffel, les circuits courts ont besoin d'une âproximitĂ© organisĂ©eâ pour permettre la mise en relation entre les producteurs et les consommateurs, ainsi que de nouveaux lieux logistiques en ville pour faciliter la massification et l'utilisation des modes doux de transport. Enfin, il y a un manque d'outils et de solutions logistiques pour aider les agriculteurs Ă vendre leurs produits en circuits courts.
LSA, Pourquoi les fraises de France sont-elles boudées en GMS ?, 23/03/2023
L'article aborde la difficulté des producteurs français de fraises à vendre leurs produits dans les grandes surfaces en France, malgré la qualité et la saisonnalité de leurs produits.
L'AOPN Fraises de France vient dâexprimer son inquiĂ©tude dans un communiquĂ©. En effet, bien que la saison de la Gariguette et de la Ciflorette ait commencĂ© tĂŽt cette annĂ©e, de nombreuses enseignes ne vendent pas de fraises françaises, ou ne leur accordent qu'une place mineure sur leurs Ă©tals. Les distributeurs leur prĂ©fĂšrent en effet les fraises d'importation (notamment dâEspagne), qui sont moins chĂšres (environ 1,50 ⏠les 500 grammes contre 2,49 ⏠la barquette de 250 grammes de fraises françaises). Dans le contexte actuel, cette diffĂ©rence de prix dissuade les consommateurs en difficultĂ© Ă©conomique d'acheter les fraises françaises.
Selon lâAOPN Fraises de France, les producteurs français sont confrontĂ©s Ă une concurrence dĂ©loyale de la part des fraises importĂ©es, qui ne sont pas soumises aux mĂȘmes rĂ©glementations et coĂ»ts de production que les fraises françaises. L'article souligne la nĂ©cessitĂ© de promouvoir les vertus de la saisonnalitĂ© et des filiĂšres locales en matiĂšre de fruits et lĂ©gumes pour aider les producteurs français Ă vendre leurs produits dans les GMS en France.
France TV, "C'est moins cher au supermarché" : la pause déjeuner, un plaisir qui vacille face à l'envolée des prix, 22/03/2023
Un article qui illustre une nouvelle fois l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat des consommateurs français. Cette fois-ci câest la sacro-sainte pause dĂ©jeuner qui est chamboulĂ©e. Les prix des produits alimentaires ayant augmentĂ© de maniĂšre significative ces derniers mois, les travailleurs qui prennent leur dĂ©jeuner Ă l'extĂ©rieur de chez eux se retrouvent confrontĂ©s Ă des choix difficiles pour leur budget.
L'article cite ainsi plusieurs exemples de consommateurs qui ont été contraints de réduire leurs dépenses en matiÚre de pause déjeuner, en privilégiant des options moins chÚres, voire en renonçant complÚtement à manger à l'extérieur. Certains travailleurs ont également vu leurs employeurs réduire ou supprimer les avantages liés à la restauration collective, ce qui a ajouté à la pression sur leur budget.
Le Figaro, Gastronomie: les restaurants réinventent le petit déjeuner, 17/03/2023
Un article consacrĂ© Ă lâintĂ©rĂȘt croissant des restaurants pour le petit-dĂ©jeuner. Ceux-ci deviennent un terrain de crĂ©ativitĂ© pour les chefs, qui proposent une gamme de choix allant des classiques français aux influences Ă©trangĂšres.
Ainsi, les hĂŽtels de luxe misent de plus en plus sur ce crĂ©neau. Le Four Seasons George V Ă Paris, propose par exemple un petit dĂ©jeuner qui a Ă©tĂ© entiĂšrement repensĂ© par son chefs pĂątissier Michael Bartocetti et son boulanger Guillaume Cabrol. TarifĂ© tout de mĂȘme 76 euros cette offre nâest pas Ă la portĂ©e de toutes les bourses et sâadresse en prioritĂ© Ă la clientĂšles d'affaires et aux « foodies ». LâhĂŽtel explique en effet que, depuis la pandĂ©mie, les rendez-vous d'affaires auraient de plus en plus frĂ©quemment lieu le matin.
Lâarticle note Ă©galement que les offres de petits dĂ©jeuners se diversifient et incorporent des influences Ă©trangĂšres, telles que les nouilles udon japonaises ou les plats vietnamiens. Il prend lâexemple de ce que propose Gramme ou encore Hollybelly Ă Paris.
New York Times, The Secret Behind Japanâs Delicious Strawberries: Kerosene, 18/03/2023
VoilĂ une belle illustration dâune aberration Ă©cologique.
Bien que les fraises japonaises soient rĂ©putĂ©es pour leur gustativitĂ©, leur coĂ»t environnemental est trĂšs important. En effet, lâarticle explique qu'au pays du soleil levant, la rĂ©colte de fraises atteint son apogĂ©e en plein hiver. Comme le souligne une productrice de fraise, ânous en sommes arrivĂ©s Ă un point oĂč beaucoup de gens pensent qu'il est naturel d'avoir des fraises en hiverâ. L'industrie japonaise de la fraise a poussĂ© cette pratique Ă un tel point que la plupart des agriculteurs ont cessĂ© de cultiver des fraises lors de la pleine saison, qui sâĂ©tale du printemps au dĂ©but de l'Ă©tĂ©, car câĂ©tait beaucoup moins lucratifs pour eux. Par consĂ©quent, âpour recrĂ©er un printemps artificiel pendant les mois d'hiver, les agriculteurs cultivent leurs dĂ©lices hors saison dans d'immenses serres chauffĂ©es Ă l'aide de radiateurs gĂ©ants qui consomment beaucoup de gazâ.
Comment expliquer cet attrait des Japonais pour les fraises en plein hiver? Selon lâarticle, âle marchĂ© japonais a toujours accordĂ© une grande valeur aux produits de la premiĂšre saisonâ aussi appelĂ© âhatsumonoâ. Par consĂ©quent, une rĂ©colte revendiquant le titre de âhatsumonoâ peut atteindre des prix plusieurs fois supĂ©rieurs Ă la normale. Les exploitations agricoles ont donc commencĂ© Ă rivaliser pour commercialiser leurs fraises de plus en plus tĂŽt dans l'annĂ©e. Comme le dĂ©taille Daisuke Miyazaki, directeur gĂ©nĂ©ral d'Ichigo Tech, une sociĂ©tĂ© de conseil en fraises basĂ©e Ă Tokyo, âle pic de la saison des fraises est passĂ© d'avril Ă mars, puis Ă fĂ©vrier et janvier, pour finalement arriver Ă NoĂ«lâ.
Conséquence inévitable de cette tendance : la culture des fraises est désormais beaucoup plus énergivore. Selon des analyses, l'empreinte carbone des fraises japonaises est environ huit fois supérieure à celle du raisin et plus de dix fois supérieure à celle des mandarines.
The Guardian, âGlobal greedflationâ: big firms âdriving shopping bills to record highsâ, 12/03/2023
L'analyse des 350 premiÚres entreprises cotées à la Bourse de Londres par une équipe de chercheurs d'Unite, le plus grand syndicat du secteur privé au Royaume-Uni, montre que les marges bénéficiaires moyennes sont passées de 5,7 % au premier semestre 2019 à 10,7 % au premier semestre 2022.
LâĂ©tude montre que les grandes entreprises ont augmentĂ© leurs profits en mĂȘme temps que les prix dans le contexte de la crise du coĂ»t de la vie. Cette tendance est baptisĂ©e "greedflation". Ainsi, les supermarchĂ©s, les fabricants de produits alimentaires et les compagnies maritimes font partie des centaines de grandes entreprises qui ont augmentĂ© leurs bĂ©nĂ©fices et protĂ©gĂ© les dividendes des actionnaires.
Au Royaume-Uni, Tesco, Sainsbury's et Asda ont par exemple rĂ©alisĂ© des bĂ©nĂ©fices cumulĂ©s de 3,2 milliards de livres en 2021, soit prĂšs du double des niveaux d'avant la pandĂ©mie. Tesco et Sainsbury, qui dĂ©tiennent ensemble une part de 43 % du marchĂ© de l'alimentation, sont en passe de rĂ©aliser d'importants bĂ©nĂ©fices cette annĂ©e encore. Tesco a dĂ©clarĂ© qu'il s'attendait Ă rĂ©aliser des bĂ©nĂ©fices de l'ordre de 2,5 milliards de livres sterling au cours de cet exercice, et Sainsbury a indiquĂ© qu'ils atteindraient presque 700 millions de livres sterling. Les multinationales de lâagroalimentaire, telles que NestlĂ©, ont Ă©galement augmentĂ© leurs bĂ©nĂ©fices et leurs marges au cours des 18 derniers mois. Par ailleurs, âles quatre gĂ©ants mondiaux de l'agroalimentaire qui dominent des cultures cruciales telles que les cĂ©rĂ©ales - ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus - ont vu leurs bĂ©nĂ©fices grimper de 255 %, soit un total de 10,4 milliards de dollars en 2021.
L'augmentation des marges bénéficiaires est le résultat d'une "collusion tacite" entre les grandes entreprises, qui vient s'ajouter aux prix de centaines de biens et de services déjà sous pression aprÚs la pandémie et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, selon le rapport.
Wall Street Journal, A Supermarket Megamerger Will Redefine What You Buy at the Grocery Store, 11/03/2023
En octobre dernier, Kroger, la plus grande chaĂźne de supermarchĂ©s aux Ătats-Unis en termes de chiffre d'affaires a acceptĂ© de racheter son concurrent Albertsons pour environ 20 milliards de dollars.
Selon lâarticle, ce rachat âa marquĂ© une Ă©tape importante dans la quĂȘte de l'invention du supermarchĂ© moderne en repensant ce que les consommateurs pouvaient acheter lorsqu'ils allaient chercher du lait et de la viande pour les repas de la semaineâ. Comme lâexplique Rodney McMullen, directeur gĂ©nĂ©ral de Kroger, âavant, on gagnait de l'argent en vendant une boĂźte de maĂŻs. Aujourd'hui, il faut trouver d'autres moyens de crĂ©er de la valeur pour le clientâ. Ce projet de fusion vise ainsi Ă rĂ©inventer le supermarchĂ© moderne en offrant aux clients une expĂ©rience qui combine les courses, les repas au restaurant et la livraison en ligne.
A lâheure actuelle, les rĂ©gulateurs examinent l'impact possible de l'entreprise combinĂ©e sur les marchĂ©s d'Ă©picerie dans tout le pays, ainsi que des zones spĂ©cifiques telles que la livraison en ligne, la publicitĂ© numĂ©rique et les opĂ©rations de pharmacie. Les deux entreprises emploient au total plus de 710 000 personnes et exploitent prĂšs de 5 000 magasins. Certaines personnes, dont des lĂ©gislateurs et des responsables syndicaux, ont exprimĂ© leur prĂ©occupation quant Ă la possibilitĂ© que l'accord entraĂźne des suppressions d'emplois, une concurrence Ă©touffĂ©e et des augmentations de prix sur les aliments.
De leur cÎté, les 2 entreprises ont déclaré que la fusion aurait l'effet inverse, permettant à la nouvelle entreprise issue de ce rachat de baisser les prix pour les clients en élargissant leur réseau de fournisseurs et en livrant des produits frais sur les étagÚres plus rapidement.
Time, You Can Now Calculate Your Grocery List's Carbon Footprint, 13/03/2023
Un nouvel outil en ligne mis au point par la société suédoise CarbonCloud, spécialisée dans l'intelligence climatique, nous rapproche de la possibilité de calculer les émissions de gaz à effet de serre d'une liste de courses aussi facilement que nous le ferions pour les valeurs nutritionnelles.
Comme lâexplique explique David Bryngelsson, PDG et fondateur de CarbonCloud, Ă©tant donnĂ©e la part de lâagriculture et de lâalimentation dans les Ă©missions de CO2, les consommateurs pourraient jouer un rĂŽle important en incitant les entreprises agroalimentaires Ă rĂ©duire leurs Ă©missions en choisissant des produits Ă faible teneur en carbone ou Ă teneur nulle en carbone. NĂ©anmoins pour ce faire il faut des donnĂ©es.
Ainsi, lâarticle prend lâexemple dâun plat thaĂŻlandais surgelĂ© et micro-ondable. Celui-ci peut contenir une douzaine d'ingrĂ©dients ou plus, chacun provenant d'un Ătat amĂ©ricain diffĂ©rent, voire d'un pays, et produisant des quantitĂ©s variables d'Ă©missions. Leur quantification requiert l'expertise d'un climatologue. De plus, la comparaison d'un plat micro-ondable avec un autre nĂ©cessite un systĂšme standardisĂ© d'Ă©valuation de l'impact. Pour aider les consommateurs, CarbonCloud vient donc de mettre en ligne sa base de donnĂ©es consultable gratuitement, qui rĂ©pertorie l'empreinte carbone de 10 000 produits alimentaires et boissons de marque que l'on trouve dans les rayons des Ă©piceries amĂ©ricaines, de la soupe Campbell au thĂ© Lipton, en passant par les pĂątes Barilla et la viande en barquette de chez Tyson. Les consommateurs qui souhaitent plus de dĂ©tails peuvent cliquer pour dĂ©couvrir le pourcentage d'Ă©missions provenant du transport, de l'emballage, de la transformation et des pratiques agricoles ou, dans certains cas, aller plus loin pour examiner l'approvisionnement et les Ă©missions au niveau de l'ingrĂ©dient.
Mais, comme lâadmet lâauteur de lâarticle, il lui a fallu âplus d'une heure pour passer en revue la vingtaine d'articles figurant sur la liste de courses afin de trouver les Ă©missions les plus faibles possibles grĂące Ă l'ensemble de donnĂ©es de ClimateHubâ. In fine, âle processus a Ă©tĂ© Ă la fois frustrant - la fonction de recherche est au mieux basique - et instructifâ.
Zolima City Mag, Everything You Need To Know About Soy Sauce, Part I, 28/02/2023
Un article qui explore les origines et les différentes variétés de la sauce soja. On y apprend notamment que la sauce soja est produite à partir de la fermentation de graines de soja et de blé avec de l'eau et des cultures de levures et de bactéries.
L'article prĂ©cise quâil existe des diffĂ©rences entre les deux principaux types de sauce soja (la foncĂ©e et la claire). Ainsi, la sauce soja foncĂ©e est plus Ă©paisse et plus sucrĂ©e que la sauce soja claire, et est souvent utilisĂ©e pour donner une saveur plus profonde aux plats mijotĂ©s et rĂŽtis. La sauce soja claire est plus lĂ©gĂšre et plus salĂ©e, et est souvent utilisĂ©e pour assaisonner les soupes et les plats de lĂ©gumes.
L'article explore également les différentes variétés régionales de sauce soja, y compris la sauce soja japonaise, la sauce soja coréenne et la sauce soja chinoise. Chaque variété a sa propre saveur distinctive et est souvent utilisée pour des plats spécifiques.
Enfin, l'article aborde les avantages pour la santĂ© de la sauce soja, notamment sa teneur Ă©levĂ©e en protĂ©ines, en vitamines et en minĂ©raux. Cependant, il souligne Ă©galement que la sauce soja est souvent riche en sodium, ce qui peut ĂȘtre prĂ©occupant pour les personnes qui suivent un rĂ©gime pauvre en sel.
Arte, L'agriculture bio a-t-elle encore un avenir ?, 19/03/2023
Crise du pouvoir dâachat, perte de confiance dans le label... : aprĂšs des annĂ©es de croissance, le marchĂ© du bio europĂ©en connaĂźt un dĂ©clin sans prĂ©cĂ©dent. De plus en plus de producteurs sont contraints dâabandonner la filiĂšre, faute de dĂ©bouchĂ©s. Quelles sont les raisons dâune telle dĂ©saffection ? Peut-on et doit-on compter sur l'agriculture biologique pour nourrir l'Europe ?
Pour en dĂ©battre, Nora Hamadi reçoit Gil RiviĂšre-Wekstein, journaliste et auteur, qui enquĂȘte sur cette question depuis vingt ans et dĂ©nonce un âmarketing du bioâ porteur, selon lui, de fausses promesses. Face Ă lui, Anna Deparnay-Grunenberg, eurodĂ©putĂ©e membre de lâAlliance 90/Les Verts, prĂŽne une meilleure rĂ©partition de l'argent public au profit de lâagriculture biologique.Â
France 5, Very good tripes, 21/03/2023
Amis végans passez votre chemin.
Cervelle, foie, pied, tĂȘte ou encore langue : les produits tripiers dĂ©sertent les assiettes des Français. Si certains en raffolent, de plus en plus d'autres les regardent avec dĂ©goĂ»t et leur consommation est en chute libre. A l'heure de l'aseptisation toujours plus grande de l'alimentation, leurs goĂ»ts puissants et leurs textures Ă©tonnantes bousculent. Ne seraient-ils pas plutĂŽt de grands incompris ? Alors que le rĂ©chauffement climatique impose de rĂ©duire la consommation de viande, les abats rĂ©vĂšlent leurs prĂ©cieuses protĂ©ines, souvent assorties d'une faible teneur en graisse. En dĂ©voilant des parties bien identifiables d'animaux dans nos assiettes, ce film questionne la part carnivore de l'alimentation humaine et interroge sur la relation homme-animal.
Disponible en replay jusquâau 28/09/2023
FIBL, The World of Organic Agriculture Statistics and Emerging Trends 2023
LâĂ©tude statistique la plus complĂšte qui existe sur lâagriculture bio dans le monde (plus de 300 pages tout de mĂȘme).
En 2021, plus de 76,4 millions d'hectares de terres agricoles biologiques, y compris les zones en conversion, ont été enregistrés. Les régions ayant les plus grandes surfaces agricoles biologiques sont l'Océanie (36 millions d'hectares, soit prÚs de la moitié des terres agricoles biologiques du monde ou 47 %) et l'Europe (17,8 millions d'hectares, 23 %). L'Amérique latine compte 9,9 millions d'hectares (13 %), suivie de l'Asie (6,5 millions d'hectares, 8,5 %), de l'Amérique du Nord (3,5 millions d'hectares, 4,6 %) et de l'Afrique (2,7 millions d'hectares, 3,5 %).
Les pays ayant le plus de terres agricoles biologiques sont l'Australie (35,7 millions d'hectares), l'Argentine (4,1 millions d'hectares) et la France (2,8 millions d'hectares).
En 2021, seulement 1,6 % de la surface agricole mondiale était en agriculture biologique. Les parts les plus élevées de terres agricoles biologiques, par région, se trouvent en Océanie (9,7 %) et en Europe (3,6 % ; Union européenne : 9,6 %).
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey