đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's Business đŸ•đŸ·đŸ§€

Share this post

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-06

www.eats.business

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-06

Olivier Frey
Feb 12
Share this post

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-06

www.eats.business

Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente. 

Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont : 

  • 20 minutes, Cantine : Comment les collĂ©giens de Dordogne mettent les pieds dans les bons plats, 08/02/2023

  • Daily Beast, Is Tinned Fish the New Caviar? TikTok Seems to Think So, 03/02/2023

  • The Guardian, Liquor stores are so 2019. Welcome to the age of the non-alcoholic bottle shop, 28/01/2023

Bonne lecture et bonne semaine Ă  toutes et Ă  tous!

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :


Le Figaro, Les Français modifient la composition de leurs Caddies, mais le spectre d’une forte dĂ©consommation s’éloigne, 07/02/2023

MalgrĂ© une inflation de prĂšs de 14 % sur un an dans les grandes surfaces pour les produits alimentaires, sur le terrain “les enseignes - et dans leur sillage, leurs fournisseurs - se rendent compte que les Français sont moins enclins Ă  sacrifier leur alimentation, mĂȘme en pĂ©riode de crise”. 

Certes, les volumes en grandes surfaces ont baissé de 3,3 % en janvier 2023 selon NielsenIQ mais, comme l’explique l’article “il n’y a pas de quoi dĂ©clencher d’alerte rouge dans les usines agroalimentaires et les linĂ©aires des grandes surfaces”. En effet, comme le prĂ©cise l’article, la base de comparaison est Ă  prendre en considĂ©ration car “le dĂ©but d’annĂ©e 2022 avait Ă©tĂ© trĂšs bon grĂące à la consommation au domicile” Ă  cause des contraintes sanitaires et de la circulation active d’Omicron. De plus, Emily Mayer, directrice des Ă©tudes chez Iri, souligne que “par rapport Ă  janvier 2019, les volumes ne cĂšdent que 1,6 %” et “ils sont mĂȘme stables si on se rĂ©fĂšre à janvier 2020”.

D’ailleurs, chez certains acteurs les ventes ont mĂȘme augmentĂ© en volume. Chez Coca-Cola elles sont en progression de 6% en 2022. François Gay-Bellile, le PDG France de CCEP, l’embouteilleur de Coca-Cola pour l’Europe, prĂ©cise que “les arbitrages ont l’air de se faire jusqu’à prĂ©sent sur les sorties ou sur les produits les plus chers, mais peu sur les produits plaisir accessibles”. Chez Barilla, les ventes en volumes sont Ă©galement en hausse en janvier 2023 (de 3% pour les pĂątes et 1% pour les pains Harry’s). Ainsi, face Ă  l’inflation, Emily Mayer explique que les Français “fractionnent leurs achats, achĂštent plus en promotions, choisissent plus de marques de distributeurs ou de lĂ©gumes surgelĂ©s et de fruits transformĂ©s”.

20 minutes, Cantine : Comment les collégiens de Dordogne mettent les pieds dans les bons plats, 08/02/2023

VoilĂ  une initiative intĂ©ressante qui prouve que l’on peut travailler les repas des cantines en bio sans forcĂ©ment que le prix augmente pour les familles.

Le dĂ©partement de la Dordogne, avec l’appui du collectif « Les pieds dans le plat », composĂ© de cuisiniers et de diĂ©tĂ©ticiens, propose en effet des formations aux Ă©quipes de la restauration scolaire. Ainsi, comme l’explique l’article, “les mĂ©thodes de travail sont revues de A Ă  Z : des commandes Ă  la façon de composer les menus”. DĂ©sormais, tous les acteurs du collĂšge sont impliquĂ©s, du principal au plongeur en passant par le gestionnaire.

Au niveau des achats par exemple, il ne s’agit plus d’acheter aux grands groupes mais parfois en direct auprĂšs des agriculteurs. L’inconvĂ©nient c’est qu’il y a “moins de flexibilitĂ© qu’avec les grands groupes qui peuvent livrer tous les jours”, ce qui implique de devoir “prĂ©parer en amont les commandes, pour laisser le temps aux fermiers”. Mais grĂące Ă  la formation proposĂ©e par “Les pieds dans le plat” un cuisinier formateur au sein du collectif explique qu’avec un seul cochon entier, 600 plats et 600 entrĂ©es ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s.

Afin de maintenir une certaine variĂ©tĂ© dans les plats proposĂ©s, l’article prĂ©cise que certains produits ne sont pas locaux (poissons, oranges, etc.) mais que “leur proportion est de 20 % contre 80 % dans un collĂšge Ă  la configuration plus traditionnelle”.

Le Figaro, Wendy's, gĂ©ant du fast-food aux États-Unis, veut conquĂ©rir la France, 07/02/2023

TroisiĂšme chaĂźne de fast-food au monde avec prĂšs de 7000 restaurants dans le monde, l’amĂ©ricain Wendy’s semble vouloir s’attaquer au marchĂ© français.

Le groupe a ainsi confirmĂ© au Figaro que la France “s'inscrit bien dans la stratĂ©gie d'expansion europĂ©enne de Wendy's”. Toutefois aucune date n’a Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©e par le groupe pour l’ouverture de son premier restaurant dans l’Hexagone.

Selon le consultant Bernard Boutboul, “le marché du burger est dĂ©jĂ  saturĂ© et l'offre de Wendy's n'apporte pas vraiment de plus-value”.

D’autant plus que l’on prĂ©fĂ©rerait voir Shake Shack s’installer dans l’Hexagone plutĂŽt que Wendy’s


Le Monde, Dans l’Ohio, le combat contre le gaspillage alimentaire passe par mille gestes, de la cuisine au compostage, 06/02/2023

Un article intéressant sur la maniÚre dont une ville américaine cherche à combattre le gaspillage alimentaire.

Comme l’explique l’article, “les AmĂ©ricains cuisent de trop grosses portions, mangent trop, jettent trop, laissent pĂ©rimer leurs aliments”. RĂ©sultat : selon l’association ReFed, un quart des 230 millions de tonnes de nourriture produite aux Etats-Unis est perdu. Ainsi, ces 54 millions de tonnes de nourriture gaspillĂ©s seraient responsables de 4 % des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre du pays. De plus, ce sont les mĂ©nages qui sont les premiers responsables de ce gaspillage (39 %).

Depuis quelques annĂ©es, Swaco, qui gĂšre les dĂ©tritus du million d’habitants de l’agglomĂ©ration de Columbus, s’est donc lancé dans une campagne de sensibilisation. Chaque annĂ©e, Swaco consacre 9 millions de dollars afin d’aider Ă  changer les habitudes des habitants de Columbus. Parmi les initiatives financĂ©es : financement des initiatives les plus innovantes, envois massifs de documentation pĂ©dagogique, visites guidĂ©es de la dĂ©charge, sensibilisation des enfants dans les Ă©coles
 L’objectif affichĂ© : diviser par deux, d’ici la fin de la dĂ©cennie, les 170 000 tonnes de nourriture dĂ©versĂ©es chaque annĂ©e à la dĂ©charge.

L’équipe de Swaco a par exemple expliquĂ© aux restaurants ce qui pouvait ĂȘtre recyclĂ© parmi les produits qu’ils jetaient (Ă©pluchures de pommes de terre, Ă©cailles de crevettes, os
). Les restaurants ont Ă©galement Ă©tĂ© incitĂ©s Ă  donner les invendus Ă  une association d’aide alimentaire au lieu de les jeter. 

Parmi les choses difficiles Ă  mettre en oeuvre, comme l’explique l’article, il “n’est pas question de rĂ©duire les portions souvent astronomiques dans ce Midwest frappĂ© par l’obĂ©sitĂ©â€. De mĂȘme “il n’est pas possible non plus de recycler la nourriture laissĂ©e par les clients faute de capacité de traitement” car si “le compostage est facile sur le papier” il est par contre “trĂšs compliquĂ© Ă  rĂ©aliser dans la pratique”. 

LibĂ©ration, La choucroute, prĂȘter ferment Ă  l’Alsace, 11/02/2023

Un peu d’Alsace pour cette semaine avec un article en forme d’ode au chou Ă  choucroute. Car pour l’auteur, “l'essentiel est dans ce chou fermentĂ© qui grillote et chantonne, la garniture n'Ă©tant pour nous que des colifichets gourmands”. En effet, selon lui, “la choucroute n'a pas besoin d'ĂȘtre garnie, encore moins d'ĂȘtre royale, pour se faire dĂ©sirer”.

Comme le prĂ©cise, Pierre-Brice Lebrun, co-auteur du Petit TraitĂ© de la choucroute (le Sureau, 2022, 14,90 euros), “la choucroute est un lĂ©gume comme un autre, qui se mange cru, mi-cuit ou cuit, en salade, en tarte, en sorbet ou en omelette, qui accompagne aussi bien la viande que le poisson” .

On y a apprend Ă©galement que les premiĂšres rĂ©fĂ©rences au chou lactofermentĂ© «sĂŒrkrĂŒt» ou «chou aigre» datent du XVe siĂšcle en Alsace.

LSA, La marque d'Ă©picerie engagĂ©e Omie &Cie lĂšve 15 millions d’euros, 09/02/2023

AprĂšs une premiĂšre levĂ©e de fonds de 6 millions d'euros, Omie&Cie vient de rĂ©ussir une nouvelle levĂ©e de fonds de 15 M€.

Cette levée de fonds va permettre à la marque d'accélérer sur le sourcing de partenaires agricoles pour développer de nouvelles filiÚres alimentaires (sucre, huiles de colza et tournesol, amandes et noisettes françaises,...) et augmenter encore sa gamme de produits, qui compte actuellement 260 produits du quotidien. Ceux-ci sont directement livrés à domicile partout en France ou disponibles chez plusieurs enseignes (Décathlon, Mon-marche (Grand Frais), Pour Le Climat...).

En moins de 18 mois Omie a franchi le cap du million d'euros de CA et compte 10 000 clients "particuliers" contre 2 500 il y a un an.

TĂ©lĂ©rama, Ce que le “coquillettes gate” nous dit de l’époque, 11/02/2023

Le lancement le week-end dernier d’un restaurant Ă©phĂ©mĂšre consacrĂ© aux coquillettes a dĂ©clenchĂ© une foule de critiques. Et pour cause, un plat de coquillettes au Boursin y Ă©tait vendu prĂšs de 13€. Certes, comme le dit bien l’article, “aprĂšs le bar Ă  soupes, le bar Ă  pĂąte Ă  cookie crue ou le bar Ă  cordon-bleu, le genre de tendance bidon qu’est l’ouverture d’un bar Ă  coquillettes n’a plus de quoi surprendre”. NĂ©anmoins, cette fois-ci, toute la communication autour de ce pop up “a Ă©tĂ© uniquement pensĂ© par et pour les rĂ©seaux sociaux” car “c’est lĂ  que les restaurateurs vont dĂ©sormais chercher leur clientĂšle, friande de nouveautĂ©s et plus regardante sur la tendance que sur la qualitĂ©â€. Ainsi, ce pop-up a Ă©tĂ© vantĂ© “par quelques influenceurs prĂ©sentant Ă  leur communautĂ© ce « super bon plan » qualifiĂ© de « sacrĂ©e tuerie », avec en promo « un plat achetĂ© un plat offert sur prĂ©sentation de ce “reels” »”. En somme, pour certains restaurants/pop up on dirait qu’il vaut “mieux vaut conclure un partenariat avec des influenceurs” plutĂŽt que d’inviter la presse.

Ce n’est pas la premiĂšre fois qu’un plat de coquillettes est tarifĂ© Ă  ce prix. Mais la plupart du temps il s’agit de coquillettes servies dans un restaurant et agrĂ©mentĂ© de truffe ou de jambon truffĂ©. Or, “ce qui est tolĂ©rĂ© Ă  table au restaurant avec le service et l’imaginaire adĂ©quat ne passe plus avec des ingrĂ©dients mĂ©diocres dans une boĂźte en carton”. Ainsi, comme l’explique Anne-Claire ParĂ©, fondatrice de l’agence marketing et tendances alimentaires Bento, “le mauvais buzz a portĂ© non seulement sur le prix mais sur la qualitĂ© et le goĂ»t des produits franchement pas terribles”.

Au final, ce “Coquillettes” n’a existĂ© que cinq jours et derriĂšre ce concept il y a Clone, le nouveau nom de Not So Dark, qui se prĂ©sente dĂ©sormais comme “crĂ©ateur de marques de restauration destinĂ©es Ă  la livraison Ă  domicile”. Ou peut ĂȘtre plutĂŽt de “marques de restauration attrape-pigeons”, c’est au choix



Daily Beast, Is Tinned Fish the New Caviar? TikTok Seems to Think So, 03/02/2023

Il semblerait que les poissons en conserve soient devenus trĂšs tendances de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique. Encore une fois, cette mode est partie des rĂ©seaux sociaux, et plus prĂ©cisĂ©ment de TikTok. Le rĂ©seau est en effet rempli de hashtags tels que #seacuterieboards #tinfishdatenight et #tinfishtok.

Sur Instagram, il y a des milliers de posts mettant en scĂšne des variĂ©tĂ©s de poisson en conserve accompagnĂ©es de vin ou de caviar, ce qui prouve que ce met est dĂ©sormais tout sauf banale. D’ailleurs il n'y a pas que le saumon et le thon qui sont mis en avant. On voit Ă©galement de plus en plus de moules en conserve, de truite et mĂȘme de sardines. Selon l’auteur, le poisson en conserve serait carrĂ©ment “le nouveau caviar”.

Selon une thĂ©orie, les confinements durant la pandĂ©mie pourraient avoir contribuĂ©s Ă  la montĂ©e en puissance des conserves de poisson. Ainsi Becca Millstein, PDG et cofondatrice de Fishwife, explique que “l'idĂ©e et le lancement de Fishwife ont eu lieu au plus fort du confinement”. Elle prĂ©cise qu’il y a “trĂšs peu d'aliments de longue conservation qui sont Ă  la fois aussi faciles Ă  prĂ©parer que le poisson en boĂźte et ont un profil nutritionnel aussi riche”

Outre leur cÎté pratique, les conserves de poisson sont d'excellentes sources de protéines et sont riches en acides gras oméga-3, en calcium et en vitamine B.

The Guardian, Liquor stores are so 2019. Welcome to the age of the non-alcoholic bottle shop, 28/01/2023

Zoom sur un phĂ©nomĂšne qui prend de l’ampleur outre Atlantique : le no-low. Il existerait aujourd'hui au moins 750 diffĂ©rentes "boissons non alcoolisĂ©es pour adultes pour les occasions sociales du soir".

Los Angeles a par exemple vu fleurir rĂ©cemment les boutiques vendant des bouteilles de spiritueux/biĂšres/vins sans alcool. Cette tendance est alimentĂ©es en partie par le mouvement croissant des "sober curious". Les propriĂ©taires de ces nouveaux magasins affirment mĂȘme qu'ils ont du mal Ă  remplir leurs Ă©tagĂšres de vins et de spiritueux sans alcool, le Dry January de cette annĂ©e ne faisant qu'accĂ©lĂ©rer la demande. À premiĂšre vue, les magasins de bouteilles sans alcool ressemblent presque aux magasins de spiritueux traditionnels, avec des Ă©tagĂšres et des caisses rĂ©frigĂ©rĂ©es subdivisĂ©es en catĂ©gories de vins, de biĂšres et de diffĂ©rents types de spiritueux.

Aux Etats-Unis, le choix de boissons sans alcool se limitait auparavant Ă  une seule marque de biĂšre, O'Doul's, ou Ă  un "mocktail" Ă  base de jus de fruits. Mais dĂ©sormais la donne a changĂ© et il existe dĂ©sormais une option sans alcool pour Ă  peu prĂšs tout. La preuve avec cette analyse de Nielsen IQ qui montre que les consommateurs amĂ©ricains ont dĂ©pensĂ© prĂšs de 400 millions de dollars en boissons non alcoolisĂ©es en 2022 (+20,6%). Le succĂšs s’explique Ă©galement par le nombre d’innovations introduites sur le marchĂ©. En 2022, Nielsen IQ a recensĂ© par moins de 72 nouveaux produits non alcoolisĂ©s. De nombreux produits sans alcool sont d’ailleurs vendus Ă  un prix supĂ©rieur Ă  celui des boissons alcoolisĂ©es. D’aprĂšs Nielsen IQ, une bouteille de spiritueux sans alcool se vend en moyenne 27 dollars contre seulement 14 dollars pour la version alcoolisĂ©e. MĂȘme les cĂ©lĂ©britĂ©s lancent leurs propres boissons sans alcool, Ă  l’image de Katy Perry avec la ligne d’apĂ©ritif De Soi ou Bella Hadid avec Kin Euphorics.

La grande majorité des clients des magasins de boissons sans alcool boivent encore un peu d'alcool, selon les propriétaires des magasins. Mais ils cherchent des moyens de consommer moins, tout en conservant les rituels familiers de la culture des cocktails ou les habitudes des verres entre amis.

Comme les alcools, les boissons sans alcool sont produites selon diverses méthodes :

  • Certains produits sont des boissons alcoolisĂ©es traditionnelles, comme le whisky ou le vin, qui ont subi un processus supplĂ©mentaire pour Ă©liminer l'alcool, ce qui les rend infĂ©rieurs Ă  0,5 % d'alcool.

  • D'autres imitent le goĂ»t d'un alcool particulier, sans jamais ĂȘtre alcoolisĂ©es, comme c’est le cas pour le segment croissant des “boissons botaniques” qui s’inspirent des saveurs du gin.

  • Une troisiĂšme catĂ©gorie se concentre sur des saveurs totalement nouvelles et propose souvent des ingrĂ©dients "actifs" alternatifs comme le CBD ou les complĂ©ments alimentaires Ă  base de plantes.

Financial Times, How long would you wait for a steak?, 06/02/2023

Vous arrive-t-il de faire la queue pour dĂźner ? Si oui, pendant combien de temps ? C’est la question que s’est posĂ©e l’auteur aprĂšs ĂȘtre passĂ© plusieurs fois devant Le Relais de Venise L'EntrecĂŽte, dans le quartier Marylebone de Londres. L’adresse est rĂ©putĂ©e pour la queue interminable devant son Ă©tablissement (tout comme les Ă©tablissements L’EntrecĂŽte que l’on trouve dans l’Hexagone). Il a donc dĂ©cidĂ© de faire l’expĂ©rience lui mĂȘme afin de dĂ©couvrir pourquoi ce steakhouse parisien vaut la peine d'attendre.

Le concept de ces restaurants n'a pas changĂ© depuis l'ouverture du restaurant original Ă  Paris par le vigneron Paul Gineste de Saurs en 1959. Tout le monde est servi de la mĂȘme façon : une salade verte aux noix suivie d'une cĂŽte de bƓuf coupĂ©e en tranches avec des frites et la fameuse sauce maison.

Selon la directrice Pauline Godillot, l'une des petites-filles du fondateur qui supervise les succursales de Paris, Londres, New York et Mexico, le restaurant sert 600 à 700 clients par jour. La famille élargie exploite également des restaurants sous des noms similaires, tels que L'EntrecÎte (géré par les cousins de Pauline Godillot avec des succursales à Toulouse, Bordeaux, Nantes, Montpellier, Lyon et Barcelone) et Le Relais de l'EntrecÎte (géré par les autres cousins de Pauline Godillot avec trois établissements à Paris, un à GenÚve et un à Zurich).

Pauline Godillot attribue le succĂšs du Relais original Ă  la qualitĂ© et Ă  la cohĂ©rence. L'Ă©tablissement parisien s'approvisionne en viande auprĂšs du mĂȘme boucher familial depuis 60 ans. Ainsi, “les clients savent Ă  quoi s'attendre et combien cela va leur coĂ»ter”. Quant aux files d'attente, elle estime qu'elles ne font que s'allonger, les gens faisant la queue pour des expĂ©riences qu'ils ont dĂ©couvertes sur les mĂ©dias sociaux.

L’auteur a tout de mĂȘme fait au final une heure de queue avant de pouvoir dĂ©guster le fameux steak frites et sa sauce signature. La recette de celle-ci est d’ailleurs un secret de famille. Ainsi, l’auteur avance qu’il s’agirait d’une pĂąte qui est prĂ©parĂ©e dans un laboratoire en Provence et envoyĂ©e Ă  chaque restaurant pour ĂȘtre diluĂ©e avec "des kilos et des kilos de beurre".

Mother Jones, My Vegetarian Dilemma: Tasting Lab-Grown Meat From Live Animals, 26/01/2023

Un article intĂ©ressant sur les apprĂ©hensions d’un vĂ©gĂ©tarien Ă  manger de la viande cultivĂ©e in-vitro. Il fait suite Ă  la dĂ©gustation organisĂ©e par la startup Mission Barns, “l'une des quelques 80 startups basĂ©es dans la rĂ©gion de la baie de San Francisco” qui se sont spĂ©cialisĂ©es dans la viande in-vitro. L'objectif de Mission Barns, qui espĂšre obtenir sous peu son propre agrĂ©ment de la FDA et dispose d'une gamme de bacon, de boulettes de viande et de saucisses prĂȘts Ă  ĂȘtre distribuĂ©s, est de “sĂ©duire les gens qui aiment manger du bacon et qui aiment manger des boulettes de viande”.

L’auteur explique que l'arrivĂ©e de la viande in-vitro pose des questions philosophiques aux vĂ©gĂ©tariens. Ainsi, c’est “avec un peu d'apprĂ©hension” qu’il a tranchĂ© la boulette de (fausse) viande et l'a mangĂ©e. C'Ă©tait en effet son “premier goĂ»t de viande en 11 ans”. Il prĂ©cise que cette “expĂ©rience dĂ©concertante” a Ă©tĂ© rendue possible par le fait que le porc “n'est pas mort pour ce repas”.

Suite Ă  la dĂ©gustation il prĂ©cise que “la boulette de viande Ă©tait succulente, le bacon Ă©tait croustillant et, mĂȘme pour un vĂ©gĂ©tarien, les deux avaient la qualitĂ© indĂ©niable de la viande”.

Deux questions que le développement de la viande in-vitro posent aux végétariens :

  • si vous ne mangez pas de viande pour des raisons de bien-ĂȘtre animal ou de climat, que se passe-t-il lorsque ces questions sont retirĂ©es de l'alimentation ?

  • Dans quelle mesure le fait d'ĂȘtre vĂ©gĂ©tarien est-il liĂ© Ă  ce type de valeurs, au-delĂ  de l'acte de manger de la viande lui-mĂȘme ?

Elliot Swartz, du Good Food Institute explique que “les gens ne renoncent pas Ă  la viande parce qu'elle a mauvais goĂ»t, c'est pour d'autres motivations”. Selon lui, il y aura Ă  l’avenir “besoin d'un nouveau mot” pour dĂ©signer ceux qui consomment uniquement de la viande in-vitro, comme par exemple “cultivariens”.

Financial Times, The revenge of the incumbents, 08/02/2023

Amazon a “mis en pause” son plan initial de dĂ©veloppement dans le commerce physique qui prĂ©voyait l’ouverture de milliers de nouveaux magasins. Le groupe a d’ailleurs fermĂ© des Amazon Fresh et des Amazon Go et n'en ouvrira pas d'autres tant qu'il n'aura pas trouvĂ© un format qui “se diffĂ©rencie de maniĂšre significative et dont l'Ă©conomie nous convient” selon les dires de son CEO Andy Jassy.

Alors que pour Amazon, les ventes dans les magasins physiques ont stagnĂ© depuis que la sociĂ©tĂ© a achetĂ© la chaĂźne d'Ă©picerie Whole Foods en 2017, le problĂšme du gĂ©ant du e-commerce a Ă©tĂ© de trouver un format qui “rĂ©sonne avec les clients”. Or comme le conclut bien l’article, “les acteurs historiques du secteur en ont dĂ©jĂ  un”.

Fast Company, ‘Dinner on Mars’: How space agriculture could transform food on Earth, 08/02/2023

Pourrait-on nourrir une ville sur la planÚte Mars ? Cette question est centrale pour l'avenir de l'exploration spatiale et pourrait avoir de sérieuses répercussions sur Terre.

En effet, avec le désir croissant d'établir une présence humaine dans l'espace, il va falloir envisager la maniÚre de produire de nourriture dans l'espace. Mais les défis sont vastes et nécessitent des recherches sur la façon dont les plantes réagissent à divers changements, notamment à la gravité et aux radiations.

Les auteurs du livre “Dinner on Mars” affirment qu'un systĂšme alimentaire martien durable est possible et qu'en le construisant, nous changerons les systĂšmes alimentaires sur Terre. La base des systĂšmes alimentaires sur la planĂšte Mars serait l'eau rĂ©coltĂ©e dans le sol et les cyanobactĂ©ries, souvent appelĂ©es algues bleues.

Selon eux, les technologies de serre avancées qui créent un environnement contrÎlé adéquat permettront de produire en abondance des légumes verts à feuilles, des légumes, des fruits ainsi que certaines cultures comme les herbes, le café et le chocolat. Par contre, la consommation de céréales sera probablement plus faible sur Mars mais les légumineuses et les céréales feront toujours partie de l'alimentation martienne.

Enfin, les systĂšmes d'Ă©levage ne seront pas viables sur Mars mais selon les auteurs des protĂ©ines pourraient ĂȘtre produites en abondance grĂące aux progrĂšs rĂ©alisĂ©s par l'agriculture cellulaire et la fermentation de prĂ©cision.

Atlas Obsura, The Last Mustard Maker in Dijon, 27/01/2023

A Dijon, le statut de moutardier est un statut protégé depuis les années 1600 mais, suite à la fermeture en 2009 de l'usine Amora-Maille, Nicolas Charvy est devenu le dernier moutardier encore en activité. Il travaille chez Fallot, au sein de la boutique de la rue de la Chouette.

On y apprend que si la moutarde est depuis longtemps liée à Dijon, c'est principalement grùce à la disponibilité locale de graines de moutarde, d'abord coplanifiées avec des vignes par les Romains de l'Antiquité et qui a persisté grùce aux charbonniers du XVIIe siÚcle, qui produisaient du charbon en plein champ, fournissant un engrais naturel aux crucifÚres comme la moutarde. Mais aprÚs la Seconde Guerre mondiale, les agriculteurs se sont tournés vers la production de colza, botaniquement similaire (et subventionné), et la culture bourguignonne de la moutarde a pratiquement disparu.

C'est en grande partie grùce aux efforts du partenaire commercial de Nicolas Charvy, Marc Désarménien, l'actuel propriétaire de la moutarderie familiale Edmond Fallot, que le commerce a repris, avec environ 300 agriculteurs indépendants qui cultivent la moutarde sur 6 000 hectares de terres bourguignonnes, principalement en CÎte-d'Or.

L’article prĂ©cise Ă©galement que, curieusement, Fallot n'a jamais Ă©tĂ© une marque dijonnaise mais qu’elle a Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  Beaune par LĂ©on Bouley en 1840. L'entreprise a ensuite Ă©tĂ© rachetĂ©e par le grand-pĂšre maternel de DĂ©sarmĂ©nien, Edmond Fallot, en 1928. Aujourd'hui, dans son usine phare, l'entreprise s'appuie toujours sur des techniques Ă©prouvĂ©es de broyage sur pierre qui permettent notamment un traitement Ă  froid, une aubaine pour les graines sensibles Ă  la chaleur. En consĂ©quence, et par rapport Ă  d'autres moutardes dijonnaises locales comme la Maille ou l'Amora, la Fallot se distingue par sa texture lĂ©gĂšrement plus granuleuse et sa saveur plus puissante.


Ipsos-Fondation Nestlé France, Observatoire Alimentation & Familles, 3Ú édition, 2022

La Fondation NestlĂ© France, en partenariat avec Ipsos, prĂ©sente la troisiĂšme Ă©dition de l’Observatoire Alimentation & Familles, une Ă©tude complĂšte sur les comportements alimentaires des Français.

Post-Covid, la vie a retrouvĂ© son cours normal. A l’exception du petit-dĂ©jeuner qui connait une dĂ©saffection notable (11 % des Français dĂ©clarent ne jamais en prendre contre 7 % seulement prĂ©-Covid), le rythme des repas revient Ă  son niveau prĂ©-confinements, avec des prĂ©occupations plus fonctionnelles en semaine (des repas rapides Ă  cuisiner ou prĂ©parer) et davantage liĂ©es au plaisir et Ă  la convivialitĂ© le week-end. Dans leur grande majoritĂ©, les Français sont au rendez-vous des deux grands repas de la journĂ©e : seuls 3 % ne prennent jamais de dĂ©jeuner, et 1 % ne prend jamais de dĂźner.

AprĂšs avoir dĂ©collĂ© lors de la pĂ©riode Covid, le sujet de l’alimentation en famille passionne toujours les Français deux ans plus tard : sur les rĂ©seaux sociaux, ils en parlent deux fois plus que de la santĂ© de leurs proches et le nombre de mentions est en augmentation de 68 % depuis 2018.

Le plaisir reste en spontanĂ© le critĂšre principal associĂ© Ă  l’alimentation pour les Français. Il s’exprime par le goĂ»t et la gourmandise, mais aussi dans le fait maison ou dans les moments de convivialité : 43 % des Français Ă©voquent par exemple le fait de s’autoriser des aliments trĂšs gourmands, 40 % le fait de cuisiner ou manger des plats ou desserts faits maisons, 40 % le fait de manger ensemble.

En pratique, 38 % des Français se font plaisir sur les desserts, les apĂ©ros, le goĂ»ter, 36 % font eux-mĂȘmes des gĂąteaux ou des desserts (39 % des femmes), 34 % aiment cuisiner de nouveaux ingrĂ©dients, essayer de nouvelles recettes (un nombre qui s’élĂšve Ă  45 % chez les 18-34 ans).

Pour autant, l’importance accordĂ©e au plaisir est en baisse par rapport Ă  l’avant Covid : en 2022, le plaisir Ă©tait considĂ©rĂ© comme une prĂ©occupation majeure du repas par 50 % des Français, contre 58 % en 2019.

Les 5 principaux compromis pour gérer son budget alimentation :

  • Acheter plus en promotion – 81 %

  • Acheter moins de produits superflus – 75 %

  • Cuisiner davantage les restes – 72 %

  • Diminuer les sorties au restaurant, les fast food – 72 %

  • PrivilĂ©gier les marques de distributeurs – 68 %


C’est tout pour aujourd’hui.

Si vous apprĂ©ciez cette newsletter n’hĂ©sitez pas Ă  la partager.

Et si vous voulez vous pouvez mĂȘme me payer un cafĂ© ;-)

Offrir un café

A la semaine prochaine!

O. Frey

Share this post

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-06

www.eats.business
Comments
TopNewCommunity

No posts

Ready for more?

© 2023 Olivier Frey
Privacy ∙ Terms ∙ Collection notice
Start WritingGet the app
Substack is the home for great writing