đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's Business đŸ•đŸ·đŸ§€

Share this post

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-03

www.eats.business

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-03

Olivier Frey
Jan 22
1
Share this post

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-03

www.eats.business

Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente. 

Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont : 

  • Le Figaro, Qu’allons-nous manger et boire en 2023?, 20/01/2023

  • Bloomberg, Five Ways Wine Will Change in 2023, 13/01/2023

  • The Guardian, Have we reached ‘peak meat’? Why one country is trying to limit its number of livestock, 16/01/2023

Bonne lecture et bonne semaine Ă  toutes et Ă  tous!

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :


Le Figaro, L’alimentation biologique peut-elle rebondir en France?, 16/01/2023

L’ñge d’or du bio semble ĂȘtre rĂ©volu. AprĂšs une baisse de la consommation de 1,34 % en 2021 selon l'Agence Bio, celle-ci s’est accĂ©lĂ©rĂ©e l'an dernier. En grande distribution, le chiffre d’affaires du bio est en baisse de 4% selon IRI, et les volumes sont en baisse de 7,5%.

La filiùre cherche donc des “pistes de rebond”.

Les causes du problÚme sont connues et ont déjà été évoquées à plusieurs reprises :

  • Ă©mergence d'autres approches ou labels eux aussi mieux-disant sur le respect de la santĂ© et de la planĂšte (local, HVE...),

  • une image Ă©cornĂ©e par des produits AB ultra-transformĂ©s, importĂ©s, ou emballĂ©s dans du plastique, un prix plus Ă©levĂ© de 20 Ă  100 % que les aliments « conventionnels » et qui “devient rĂ©dhibitoire pour les foyers les plus modestes quand l'inflation s'invite Ă  table”

  • “le dĂ©veloppement Ă  marche forcĂ©e du bio en France s'est retournĂ© contre la filiĂšre” car les conversions en France ont Ă©tĂ© massives dans certaines filiĂšres (lait, oeufs...) alors que la demande a fini par baisser.

Parmi les pistes mises en avant :

  • un soutien massif Ă  la demande 

  • rĂ©expliquer la spĂ©cificitĂ© de la certification AB : selon les acteurs “sa crĂ©dibilitĂ© passera surtout par un bio produit en France, alors que la demande de local de la part des consommateurs est trĂšs forte”

  • relancer le bio dans la restauration collective et commerciale : le hors-domicile ne pĂšse que 5 % des ventes du secteur et, alors que la loi EGalim de 2018 visait 20 % des produits bio dans les cantines en 2022, ce taux ne dĂ©passe toujours pas 6 %. Selon Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, “l'atteinte de cet objectif reprĂ©sente un potentiel de ventes additionnelles de 1,4 milliard d'euros”. MĂȘme constat dans les restaurants “qui n'affichent Ă  leur carte que 2 % de produits AB” et plutĂŽt “dans les verres (grĂące au vin) que dans les assiettes”.  

  • mieux piloter l'offre : stopper les conversions le temps que le marchĂ© se rĂ©gule.

Le Monde, Moins de produit alimentaire pour le mĂȘme prix : la « shrinkflation » en marche, 18/01/2023

Des paquets de biscuits avec moins de biscuits, des boĂźtes de chocolat moins remplies, des portions de fromage plus petites
 pour le mĂȘme prix qu’avant, voire plus cher. Est-ce la solution trouvĂ©e par les fabricants pour Ă©viter d’augmenter fortement leurs prix pour amortir la hausse de leurs coĂ»ts de production ? Sur les rĂ©seaux sociaux en tout cas les consommateurs se plaignent de plus en plus de ce phĂ©nomĂšne.

Ce phĂ©nomĂšne n’est pas nouveau et se nomme la shrinkflation (du verbe anglais shrink, qui signifie « rĂ©trĂ©cir »). Nous en avons d’ailleurs parlĂ© plusieurs fois dĂ©jĂ  dans cette newsletter.

Interpellé en septembre 2022 par l’association Foodwatch, le gouvernement a chargé la direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes (DGCCRF) de faire la lumiĂšre sur ce phĂ©nomĂšne. Cette derniĂšre a donc rĂ©alisĂ©, entre le 14 septembre et le 1er novembre 2022, 31 contrĂŽles auprĂšs d’entreprises conditionnant des produits alimentaires, pour vĂ©rifier que les quantitĂ©s indiquĂ©es Ă©taient bien respectĂ©es lors du remplissage des emballages. Ainsi, sur 5 700 rĂ©fĂ©rences diffĂ©rentes, plus de 300 magasins d’alimentation ont Ă©tĂ© visitĂ©s, de maniĂšre Ă  vĂ©rifier l’affichage du produit dans les rayons. Selon la ministre dĂ©lĂ©guĂ©e chargĂ©e des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia GrĂ©goire, les conclusions montrent « la rĂ©alité de cette pratique ». NĂ©anmoins, cette derniĂšre affirme que “ce n’est toutefois pas une pratique gĂ©nĂ©ralisĂ©e et massive visant Ă  tromper volontairement le consommateur”.

Ainsi, sept anomalies ont Ă©tĂ© relevĂ©es chez les entreprises de conditionnement de produit, qui ont donnĂ© lieu Ă  trois avertissements, trois injonctions de mise en conformitĂ© et un procĂšs-verbal. Chez les distributeurs, selon la DGCCRF “11 % des Ă©tablissements prĂ©sentaient une anomalie, portant toutefois dans chaque cas sur un nombre limité de rĂ©fĂ©rences”.

Le Parisien, Danone souhaite rĂ©duire ses Ă©missions de mĂ©thane de 30% Ă  l’horizon 2030, 17/01/2023

Danone a annoncé vouloir réduire ses émissions de 30 % à l'horizon 2030, soit l'équivalent de 1,2 million de tonnes de dioxyde de carbone d'ici à 2030. Pour y arriver, il compte d'abord sur des changements de pratiques des agriculteurs qui le fournissent en lait frais (58 000 au total à travers le monde, dont 1 600 en France).

Jeanette Coombs, directrice des affaires publiques et des questions de durabilitĂ© chez Danone a affirmĂ© Ă  cette occasion “nous travaillons dĂ©jĂ  avec les Ă©leveurs laitiers sur un programme d'incitation Ă  adopter ce qu'on appelle une agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice et le dĂ©veloppement de solutions innovantes”. Cela passera par “une meilleure gestion des troupeaux en optimisant le bien-ĂȘtre animal, en lui offrant par exemple une alimentation plus Ă©quilibrĂ©e et plus facile Ă  digĂ©rer” mais aussi par “une meilleure gestion du fumier” ou encore “des innovations imaginĂ©es par des start-up” soutenues financiĂšrement par le groupe.   

RIA, Loi Descrozaille : ce qui a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale, 19/01/2023

Alors que l’on a beaucoup parlĂ© de cette proposition de loi dans les mĂ©dias ces derniers jours, voici un article qui rĂ©sume ce qui a Ă©tĂ© concrĂštement adoptĂ©.

La proposition de loi du dĂ©putĂ© FrĂ©dĂ©ric Descrozaille « visant Ă  sĂ©curiser l’approvisionnement des Français en produits de grande consommation » avait essuyĂ© pas mal de critique de la part des industriels et des distributeurs, notamment sur son article 3 concernant les prix applicables en l’absence d’accord entre les parties Ă  l’échĂ©ance au 1 er mars de la pĂ©riode lĂ©gale des nĂ©gociations commerciales. La grande distribution a Ă©tĂ© jusqu’à faire une dĂ©claration commune le 16 janvier, dans laquelle elle mettait en avant “des risques d’inflation supplĂ©mentaire si le tarif du fournisseur Ă©tait imposĂ© Ă  l’enseigne en cas de dĂ©saccord sur le prix au 1er mars”.

Le texte a finalement Ă©tĂ© amendĂ© pour dĂ©gager les parties de toute obligation rapidement au bout d’un mois de prĂ©avis.

Le Figaro, Qu’allons-nous manger et boire en 2023?, 20/01/2023

Le Figaro a dressĂ© “une liste hĂ©tĂ©roclite de dix tendances sur lesquelles parier cette annĂ©e”. Au programme des rĂ©jouissances culinaires Ă  venir :

  • Le New York Roll : inventĂ©e par le Lafayette Grand CafĂ© & Bakery Ă  New York, il s’agit d’une viennoiserie hybride composĂ©e de pĂąte Ă  croissant circulaire garnie de crĂšme pĂątissiĂšre parfumĂ©e ou de ganache au chocolat et nappĂ©e d'un peu de crĂšme et parfois de fruits secs.

  • Le pineapple bun : non ce n’est pas un bun Ă  base d’ananas mais plutĂŽt une petite brioche, originaire de Hongkong, qui est consommĂ©e Ă  toute heure de la journĂ©e en Chine.

  • Le maritozzo : un pain au lait fourrĂ© de crĂšme fouettĂ©e originaire de Rome

  • La vanille et la cannelle : elles symbolisent un “retour vers les Ă©pices rassurantes” et la vanille reste, malgrĂ© son coĂ»t, l'un des ingrĂ©dients favoris des pĂątissiers

  • Le fromage industriel en version artisanale : il s’agit d’une “rĂ©interprĂ©tation rĂ©gressive de classiques industriels”, Ă  l’image de ce “faux Boursin” rĂ©alisĂ© Ă  partir d’un mĂ©lange de brebis et de chĂšvre frais assaisonnĂ© avec de l'ail, du poivre et des fines herbes de qualitĂ©

  • L'ananas portugais et l'avocat italien : avec le rĂ©chauffement climatique, des fruits exotiques sont dĂ©sormais cultivĂ©s en Europe, Ă  l’image de l’ananas, de la mangue, du litchi, du fruit de la passion ou de l’avocat.

  • Le vegĂ©tarien canaille : de plus en plus de chefs “s'emploient Ă  retourner cette idĂ©e reçue, en travaillant les lĂ©gumes de façon canaille et gourmande, Ă  grand renfort de sauces et de cuissons marquĂ©es (rĂŽties, braisĂ©es, fumĂ©es) afin de sĂ©duire bien au-delĂ  du public vĂ©gĂ©tarien”

  • Le potager engagé : pour les chefs, cuisiner Ă  partir de son propre potager ne suffit plus. Il faut dĂ©sormais que le potager soit “responsable, durable” et “favorise la biodiversitĂ©â€

  • La table de partage : la table d'hĂŽtes fait son grand retour.

  • Ceci n'est pas un restaurant : entre difficultĂ©s de recrutement du personnel et souhait du milieu de regagner en qualitĂ© de vie, de nouvelle forme de restauration font leur apparition, comme ce restaurant qui “n'ouvre que sur privatisation pour des petits groupes” ou cet autre qui “n'accueille le public que trois soirs par semaine”


Financial Times, How mortadella got its mojo back, 19/01/2023

Un article consacré au revival de la mortadelle.

Celle-ci est fabriquĂ©e Ă  Bologne depuis le XIVe siĂšcle. Comme le dit bien l’article, “à premiĂšre vue, elle a un aspect un peu triste, avec ses bords flasques et ses morceaux de graisse blanche” mais “dans un sandwich, cependant, c'est une charcuterie supĂ©rieure”. FabriquĂ©e Ă  partir d'Ă©paule de porc finement hachĂ©e et sĂ©chĂ©e, la bonne mortadelle est gĂ©nĂ©ralement lisse, gĂ©latineuse et avec un goĂ»t fumĂ©. La graisse lui donne une saveur plus douce, bien que l'on ajoute une saveur supplĂ©mentaire avec des pistaches ou des grains de poivre.

Autrefois plus prisĂ©e que le prosciutto elle est aujourd'hui gĂ©nĂ©ralement moins cher grĂące Ă  l’automatisation de son processus de fabrication.

L’article rappelle par ailleurs que jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 2000, la mortadelle Ă©tait illĂ©gale aux États-Unis, en rĂ©ponse aux nombreux cas de grippe porcine. Elle connaĂźt dĂ©sormais un renouveau mĂȘme dans la restauration, que ce soit Ă  Los Angeles, Londres ou encore New York.

Bloomberg, Five Ways Wine Will Change in 2023, 13/01/2023

Un article qui propose cinq prédictions sur ce qui va se passer dans le monde du vin en 2023 aux Etats-Unis :

  • La consommation consciente va se dĂ©velopper : l'un des segments de l'industrie du vin qui connaĂźt la croissance la plus rapide est la nouvelle catĂ©gorie du bien-ĂȘtre, et la "consommation responsable" en est le mantra. Les jeunes veulent boire moins et recherchent des vins biologiques "plus sains" et moins alcoolisĂ©s. Selon une rĂ©cente Ă©tude menĂ©e dans 10 pays par IWSR Drinks Market Analysis, les ventes de boissons sans alcool et Ă  faible teneur en alcool ont dĂ©passĂ© les 11 milliards de dollars en 2022, contre 8 milliards en 2018. C'est encore une niche, mais IWSR prĂ©voit que la consommation de boissons sans ou Ă  faible teneur en alcool augmentera d'un tiers d'ici 2026.

  • Les vins seront prĂ©sentĂ©s en bouteilles plates et en sachets : repenser la bouteille en verre est devenu une prioritĂ© pour les Ă©tablissements vinicoles tournĂ©s vers l'avenir et soucieux de rĂ©duire les Ă©missions de carbone. La fabrication et le transport d'une bouteille de vin reprĂ©sentent jusqu'Ă  68 % de l'empreinte carbone de l'ensemble du produit. En 2022, le ChĂąteau Galoupet de LVMH a lancĂ© le rosĂ© Nomade dans une boĂźte plate en plastique recyclĂ©, dix fois plus lĂ©gĂšre qu'une bouteille normale.

  • Nous dĂ©gusterons des vins cultivĂ©s dans l'espace : fin 2019, la sociĂ©tĂ© europĂ©enne de recherche spatiale Space Cargo Unlimited et sa mission WISE (Vitus Vinum in Spatium Experientia) ont envoyĂ© 320 boutures de vigne de merlot et de cabernet sauvignon (et des bouteilles de ChĂąteau PĂ©trus) Ă  la Station spatiale internationale pour un sĂ©jour d'un an. À leur retour sur Terre en 2021, certaines des boutures ont Ă©tĂ© plantĂ©es dans la rĂ©gion de Bordeaux. Mais quel sera le goĂ»t de ces vins ? Nous le saurons cette annĂ©e, lorsque les chercheurs rĂ©colteront la premiĂšre rĂ©colte de raisins et crĂ©eront des vins d'essai.

  • Le vin sicilien va monter en flĂšche : les nouveaux influenceurs du vin sont les personnages de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. La deuxiĂšme saison de la sĂ©rie Ă  succĂšs The White Lotus Ă©tait consacrĂ©e Ă  la Sicile, avec des dĂ©gustations dans le vignoble Sciaranuova de Planeta, sur l'Etna. L'Ăźle connaĂźt une renaissance du vin depuis une dizaine d'annĂ©es. La qualitĂ© ne cesse de s'amĂ©liorer. Les rouges et blancs uniques de l'Etna sont dĂ©jĂ  remarquĂ©s par les connaisseurs pour leur minĂ©ralitĂ© profonde et terreuse.

  • Les vins suisses vont arriver : les vins alpins ont le vent en poupe, mais les bouteilles de vin Suisse Ă©taient absentes du marchĂ© amĂ©ricain jusqu'Ă  prĂ©sent. Cette annĂ©e, vous verrez sur les Ă©tagĂšres beaucoup plus des meilleurs rouges et blancs issus des quelque 200 cĂ©pages indigĂšnes du pays, grĂące aux efforts de promotion des importateurs de boutiques et des vignerons suisses vedettes de la jeune gĂ©nĂ©ration.

The Guardian, Have we reached ‘peak meat’? Why one country is trying to limit its number of livestock, 16/01/2023

Les Pays-Bas sont les premiers Ă  ĂȘtre confrontĂ©s Ă  des questions qui, selon les scientifiques, se poseront bientĂŽt Ă  toutes les zones d'agriculture intensive : comment concilier les besoins de l'environnement avec notre mode d'exploitation et de culture ? Avons-nous atteint le "pic viande", comme le pic pĂ©trole : tellement de bĂ©tail, tellement de pollution locale, que le seul avenir durable est dans la rĂ©duction ?

En novembre, le gouvernement néerlandais a annoncé la premiÚre partie d'un plan de 24,3 milliards d'euros (26,3 milliards de dollars) visant à racheter jusqu'à 3 000 exploitations agricoles et grands pollueurs industriels à proximité de réserves naturelles protégées. La raison en est que les émissions d'ammoniac, d'oxydes d'azote et d'oxyde nitreux endommagent des zones de paysages naturels uniques connues sous le nom d'habitats Natura 2000, que le pays est tenu de protéger en vertu du droit communautaire. Selon le gouvernement, cela implique de réduire les émissions locales de composés azotés de 12 à 70 %, et notamment de réduire de 30 % les 118 millions d'animaux d'élevage que comptent les Pays-Bas d'ici à 2030, selon les projections de l'Agence néerlandaise d'évaluation environnementale.

Tous les regards sont tournĂ©s vers les Pays-Bas, selon les scientifiques qui estiment que le monde doit agir pour rĂ©duire le cheptel - plutĂŽt que de s'en remettre Ă  des mesures volontaires de rĂ©duction de la pollution ou Ă  des mesures technologiques qui peuvent ne pas avoir fait leurs preuves Ă  l'Ă©chelle. Comme l’explique Helen Harwatt, chargĂ©e de recherche principale Ă  Chatham House et chargĂ©e de la politique climatique Ă  l'UniversitĂ© de Harvard, “la principale diffĂ©rence par rapport aux mesures prĂ©cĂ©dentes est une rĂ©duction du nombre de tĂȘtes de bĂ©tail”.

Des pays comme le Danemark et les États-Unis pourraient bientĂŽt ĂȘtre confrontĂ©s Ă  des situations similaires, selon Pete Smith, professeur de sols et de changement global Ă  l'universitĂ© d'Aberdeen, en Écosse. Le Dr Matthew Hayek, professeur adjoint en Ă©tudes environnementales Ă  l'universitĂ© de New York, prĂ©conise de dĂ©cider d'un point de “pic d'Ă©levage” et de viser une rĂ©duction, plutĂŽt que de faire confiance Ă  des stratĂ©gies d'attĂ©nuation du climat telles que les complĂ©ments alimentaires Ă  base algues ou les digesteurs de fumier.

Financial Times, Is Hanwoo the next Wagyu steak?, 17/01/2023

AprÚs le succÚs du Wagyu japonais est-ce le tour du Hanwoo coréen?

Comme l’explique l’article, la viande de bƓuf est une affaire sĂ©rieuse en CorĂ©e du Sud : les bouchers locaux identifient pas moins de 120 coupes diffĂ©rentes (par opposition aux 20 ou 30 coupes occidentales). Le bƓuf Hanwoo y est considĂ©rĂ© comme la viande la plus luxueuse mais, bien que rĂ©putĂ© en CorĂ©e du Sud, il est moins connu dans le reste du monde car il est peu exportĂ©.

Les vaches Hanwoo sont relativement petites et sont présentes en Corée depuis plusieurs milliers d'années. Elles étaient à l'origine utilisées comme animaux de trait et ne sont considérées comme un mets délicat que depuis les années 1960, qui ont coïncidé avec l'affluence croissante en Corée du Sud.

Comme pour le Wagyu, le secret de la saveur du Hanwoo réside dans l'importance des marbrures ou des filaments de graisse qui sillonnent la viande. Ce résultat est obtenu grùce à un régime alimentaire riche en céréales et en maïs plutÎt qu'en herbe, auquel on ajoute des ingrédients tels que la biÚre et, dans certains cas, des aiguilles de pin fermentées. 

Time, The Scientist Leading the Push to Bring Lab-Grown Seafood to Your Plate, 12/01/2023

Un portrait de Sandhya Sriram, PDG et cofondatrice de Shiok Meats, une startup qui s’est spĂ©cialisĂ©e dans la production de “viande de crustacĂ©s cultivĂ©e en laboratoire”. Elle a lancĂ© son entreprise en 2018 en partant du constat que les Asiatiques sont des gros consommateurs de fruits de mer.

Shiok Meats a dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ© des prototypes de crevettes, de homards et de crabes cultivĂ©s Ă  un groupe de dĂ©gustateurs et prĂ©voit de demander l'autorisation de vendre ses crevettes cultivĂ©es en laboratoire d'ici avril 2023. Elle pourrait ainsi ĂȘtre la premiĂšre au monde Ă  proposer de le viande de crevettes cultivĂ©e aux consommateurs, ce qui la placerait en tĂȘte de la course Ă  la viande cultivĂ©e. Shiok Meats doit encore soumettre tous les documents nĂ©cessaires et obtenir l'autorisation rĂ©glementaire, mais la startup espĂšre voir ses produits dans les restaurants d'ici Ă  la mi-2024.

NĂ©anmoins, l’article prĂ©cise qu’il “faudra sans doute attendre un certain temps avant que le commun des mortels ne mange des crustacĂ©s cultivĂ©s” car outre l’approbation des autoritĂ©s rĂ©glementaires il faudra Ă©galement “des fonds supplĂ©mentaires et une usine plus grande”.

La popularisation de ces produits pourrait contribuer Ă  lutter contre certains des impacts environnementaux de la production de crustacĂ©s. Une Ă©tude de Nature datant de 2018 a rĂ©vĂ©lĂ© que la production de crustacĂ©s - mesurĂ©e par le poids des protĂ©ines comestibles - peut entraĂźner des Ă©missions de carbone comparables Ă  celles du bƓuf et de l'agneau. Cela s'explique en partie par la quantitĂ© de carburant utilisĂ©e dans les bateaux de pĂȘche, proportionnellement Ă  la quantitĂ© de protĂ©ines obtenues en tant que produit final. Et bien que les crevettes et les homards ne reprĂ©sentent que 6 % des fruits de mer (selon les donnĂ©es de 2011), l'Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© qu'ils reprĂ©sentaient 22 % des Ă©missions de carbone de l'industrie.

New York Times, Keep Your Politics Out of My Arugula, 19/01/2023

Une rĂ©flexion sur le cĂŽtĂ© politique que revĂȘt le choix de ne pas manger de viande. Selon l’auteur, ce choix est “de plus en plus considĂ©rĂ© non pas comme un choix individuel, mais comme une dĂ©cision politique”. L’auteur s’interroge donc. Est-ce qu'ĂȘtre vĂ©gĂ©tarien est maintenant un signe de wokisme ? Si oui, est-ce que devenir vĂ©gĂ©talien est l'Ă©quivalent gustatif de la prise de la Bastille ?

Ainsi, certains affirment que le fait de ne pas manger de viande est “profondĂ©ment intersectionnel”, que “c'est liĂ© Ă  Black Lives Matter”. D’autres, que consommer de la viande est “trop capitaliste”. Un exemple rĂ©cent : aprĂšs avoir testĂ© un hamburger sans viande sur plusieurs marchĂ©s, McDonald's a abandonnĂ© son McPlant en 2022. Selon Bon AppĂ©tit, McDonald's s'est “probablement aliĂ©nĂ© les deux extrĂ©mitĂ©s de l'Ă©ventail politique”, les vĂ©gĂ©tariens y voyant du “corportate greenwashing” et de nombreux clients de la chaĂźne de fastfood considĂ©rant la fausse viande comme “woke et dĂ©goĂ»tante”.

Selon Pew Research, “les clivages sur l'alimentation ne suivent pas les lignes de fracture politiques habituelles”. Au contraire, “elles sont liĂ©es aux prĂ©occupations et aux philosophies individuelles concernant la relation entre l'alimentation et le bien-ĂȘtre”.

NĂ©anmoins, l’auteur rappelle que “parmi la mafia vĂ©gĂ©talienne des investisseurs de la Silicon Valley dans les entreprises d’alternatives vĂ©gĂ©tales Ă  la viande”, on trouve le soutien de Trump Peter Thiel ou l'ancien vĂ©gĂ©tarien Elon Musk. Par ailleurs, John Mackey, le fondateur de Whole Foods, qui a dĂ©clarĂ© manger "100 % de vĂ©gĂ©taux", est Ă©galement un libertaire convaincu. Enfin, Hitler Ă©tait Ă©galement vĂ©gĂ©tarien.


Fondation Jean JaurĂšs, La Consommation de Produits Locaux : de l’HĂ©ritages Ă  la Richesse Productive, 20/01/2023

La pĂ©riode d’inflation actuelle peut ĂȘtre un argument de plus pour privilĂ©gier le « consommer local ». Mais quel est le potentiel de cette consommation ? Quelles Ă©volutions des organisations et des territoires induit-elle ? À partir de donnĂ©es inĂ©dites de l’institut IRI, Emily Mayer, directrice des Ă©tudes Ă  l’institut IRI, et Philippe Goetzmann, expert alimentation et distribution de l’agence conseil Philippe Goetzmann et prĂ©sident de Faire ! Mieux, rĂ©pondent Ă  ces diffĂ©rentes interrogations dans cette note.


Un Ă©tudiant qui est un fidĂšle de Eat’s Business a besoin de votre aide pour son mĂ©moire. Pour ceux qui ont 2 minutes voici une petite enquĂȘte sur votre consommation de nems.


C’est tout pour aujourd’hui.

Si vous apprĂ©ciez cette newsletter n’hĂ©sitez pas Ă  la partager.

Et si vous voulez vous pouvez mĂȘme me payer un cafĂ© ;-)

Offrir un café

A la semaine prochaine!

O. Frey

Share this post

đŸŒŸđŸ‡đŸ„ Eat's business đŸ•đŸ·đŸ§€ 2023-03

www.eats.business
Comments
TopNewCommunity

No posts

Ready for more?

© 2023 Olivier Frey
Privacy ∙ Terms ∙ Collection notice
Start WritingGet the app
Substack is the home for great writing