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Olivier Frey
Jan 15
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Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente. 

Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont : 

  • Les Échos, Alimentation : pourquoi la fermentation revient au goĂ»t du jour, 13/01/2023

  • New York Times, Noma, Rated the World’s Best Restaurant, Is Closing Its Doors, 09/01/2023

  • Bloomberg, Silicon Valley Can’t Quit Its Pizza Robot Obsession, 06/01/2023

Bonne lecture et bonne semaine Ă  toutes et Ă  tous!

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :


Le Figaro, Place du Marché (ex-Toupargel) placée en liquidation judiciaire, 1900 emplois supprimés, 13/01/2023 + Challenges, Surgelés : les raisons de l'échec cinglant des Bahadourian (Grand Frais) à redresser Toupargel, 10/01/2023

La sociĂ©tĂ© de livraison Ă  domicile de produits alimentaires Place du Marché (ex-Toupargel) a Ă©té placĂ©e cette semaine en liquidation judiciaire. Cette derniĂšre entraĂźne la suppression de 1900 emplois. L'entreprise Ă©tait en redressement judiciaire depuis octobre 2022 et aucun repreneur n’a Ă©tĂ© trouvĂ©.

Selon l’article, la situation de l’entreprise s'est dĂ©gradĂ©e trĂšs rapidement. En effet, le groupe avait demandĂ© fin octobre son placement en procĂ©dure de sauvegarde, puis avait Ă©té placé en redressement judiciaire fin novembre 2022.

L’enseigne avait Ă©tĂ© reprise en 2020 par les frĂšres Bahadourian (cofondateurs de Grand Frais) via la holding Agihold France et aprĂšs sa reprise, Toupargel a Ă©tĂ© rebaptisé Place du Marché en 2021. L’idĂ©e Ă©tait alors d'Ă©tendre son offre au-delà du surgelĂ©, vers les produits frais et l'Ă©picerie. Le but Ă©tait aussi d’accĂ©lĂ©rer les ventes en ligne, alors que l'entreprise a bĂąti son modĂšle sur les ventes par tĂ©lĂ©phone. 

Challenges explique que “l'histoire de Place du MarchĂ© avait tout pour ĂȘtre une success story” et se demande donc “comment ces deux talents ont-ils pu rater le coche?” 

Tout d’abord, d’aprĂšs Françoise Charentus, dĂ©lĂ©guĂ©e syndicale Force ouvriĂšre, les frĂšres Bahadourian “n'ont pas changĂ© beaucoup l'Ă©quipe de direction et n'ont pas daignĂ© nous rencontrer en trois ans”.

La logistique est Ă©galement pointĂ©e du doigt. Ainsi, Florence Lhermitte, dĂ©lĂ©guĂ©e syndicale CFDT, explique que “pendant la crise du Covid-19, on a eu Ă©normĂ©ment de commandes, mais nous n'avions pas la marchandise. ForcĂ©ment, les clients se sont lassĂ©s”.

Enfin, l’ADN de l'entreprise a Ă©galement jouĂ© en sa dĂ©faveur. En effet, celle-ci a misĂ© jusqu'au milieu des annĂ©es 2010 sur la vente par tĂ©lĂ©phone et “n'a pas su se renouveler en profondeur”. Ce modĂšle a Ă©tĂ© rendu obsolĂšte par Internet mais Ă©galement par “des lĂ©gislations de plus en plus strictes sur le sujet”. D’ailleurs comme le relate François Charentus, qui Ă©tait tĂ©lĂ©prospectrice dans l'entreprise “on a perdu des clients parce qu'on nous demandait de les appeler tous les dix jours”. La stratĂ©gie initiale a Ă©chouĂ© Ă©galement en partie parce que “la moyenne d'Ăąge de notre clientĂšle est assez Ă©levĂ©e, beaucoup ont plus de 70 ans et n'ont pas accĂšs ou ne savent pas se servir d'internet” selon une dĂ©lĂ©guĂ©e CGT. Le changement de nom de l’enseigne aurait Ă©galement perturbĂ© la clientĂšle.

Les Échos, AprĂšs une annĂ©e dĂ©licate, La Belle Vie vise la rentabilitĂ© en 2023, 10/01/2023

L’un des pionniers de la livraison de courses Ă  domicile semble avoir bien rĂ©sistĂ© Ă  la dĂ©ferlante d’offres promotionnelles des acteurs du quick-commerce. En effet, alors que de nombreux acteurs du quick-commerce ont mis la clĂ© sous la porte ou ont tout simplement quittĂ© l’Hexagone, La Belle Vie est toujours debout malgrĂ© un premier semestre 2022 compliquĂ©.

Comme l’explique Paul LĂȘ, le cofondateur, “on a fait face à une concurrence terrible, avec une douzaine d'acteurs qui ont levĂ© entre 40 millions et 1,3 milliard de dollars l'annĂ©e d'avant”. Pour La Belle Vie il a donc fallu “se rĂ©inventer, servir nos clients, arrĂȘter certains projets, comme le dĂ©veloppement en rĂ©gions et notre verticale quick commerce (Bam Courses)”. Il explique que la fermeture de Bam Courses est liĂ©e Ă  la dĂ©cision de la mairie de Paris de “respecter le plan local d'urbanisme (PLU)”. Suite Ă  cela, l’entreprise a fermĂ© dĂšs le lendemain ses cinq entrepĂŽts de livraison rapide et a dĂ©cidĂ© de se concentrer sur son coeur de mĂ©tier.  

La Belle Vie a rĂ©alisĂ© un chiffre d’affaires d’environ 40 millions d'euros en 2022 et a rĂ©duit ses pertes au second semestre 2022. L’entreprise vise un retour Ă  la rentabilitĂ© dĂšs cette annĂ©e.

Les Échos, Alimentation : pourquoi la fermentation revient au goĂ»t du jour, 13/01/2023

Un dossier consacrĂ© Ă  l’engouement autour de la fermentation. Ainsi, cet engouement “nous vient des Etats-Unis oĂč ce renouveau a commencĂ© il y a vingt ans chez les descendants des immigrants venus d'Europe centrale, oĂč la lacto-fermentation est trĂšs prĂ©sente”.

Il existe plusieurs types de fermentations : la lacto-fermentation, qui est utilisée pour la production de yaourts, de fromages, de pain au levain, de saucisson
 la fermentation alcoolique (vin, biÚre
) et acétique (vinaigre).

L’article prĂ©cise que plus de 5 000 produits fermentĂ©s ont Ă©tĂ© recensĂ©s de par le monde et que la technique de fermentation est prĂ©sente dans toutes les cultures.

On y apprend que malgrĂ© le fait que cette technique soit trĂšs ancienne, “pendant trĂšs longtemps, les humains n'ont pas compris ce qui se dĂ©roulait lors de ce processus. Il a fallu attendre Louis Pasteur pour dĂ©couvrir le vaste monde des micro-organismes”.

Plusieurs raisons expliquent le succĂšs de la fermentation :

  • il n'y a aucun risque d’intoxication avec des produits fermentĂ©s. Marie-Claire FrĂ©dĂ©ric, qui a publiĂ© plusieurs ouvrages sur la fermentation, explique que “on ne peut absolument pas s'empoisonner parce que si le rĂ©sultat est ratĂ©, l'odeur est tellement insoutenable que l'on n'essaye mĂȘme pas de le manger”.

  • son aspect « low tech » : il s’agit d’un moyen de conservation facile, qui n’a pas besoin d’énergie, ni de stĂ©rilisation, ni d’appertisation ou de congĂ©lation. Le chef LoĂŻc Villemin du restaurant Toya explique par exemple “cela nous permet de stocker beaucoup de lĂ©gumes sans les mettre au frigo. Nous avons significativement rĂ©duit notre superficie de stockage froid et nos factures d'Ă©nergie grĂące Ă  la fermentation”.

  • elle permet de lutter contre le gaspillage pour faire durer des stocks de vĂ©gĂ©taux qu'on n'aurait pas pu conserver autrement

  • l’effet bĂ©nĂ©fique des aliments fermentĂ©s sur la santĂ©, via l'apport de micro-organismes vivants, via l'apport de mĂ©tabolites d'intĂ©rĂȘt produits au cours de la fermentation ainsi que via la dĂ©gradation de mĂ©tabolites indĂ©sirables prĂ©sents dans certaines matiĂšres premiĂšres. Ainsi, Florence Valence-Bertel, chercheuse Ă  l'Inrae, explique que “des articles rĂ©cents ont montrĂ© de fortes corrĂ©lations entre la consommation de certains aliments fermentĂ©s et l'activitĂ© du microbiote intestinal, dont l'importance dans la santĂ© physique et mentale est de mieux en mieux dĂ©montrĂ©e”.

Les Échos, Fermeture des magasins, licenciements, nouvelle direction
 une rentrĂ©e agitĂ©e pour La Ruche qui dit Oui ! , 09/01/2023

Le pionnier français du circuit court alimentaire traverse une mauvaise passe et vient d’annoncer la fermeture de ses six boutiques en rĂ©gion parisienne, seulement 2 ans aprĂšs la premiĂšre ouverture Ă  Sceaux. Au total, une cinquantaine de salariĂ©s sont licenciĂ©s (15 sur la gestion de l'entrepĂŽt, 15 sur la prĂ©paration de commandes et le reste en boutique).

A l'Ă©poque, La Ruche Qui Dit Oui visait une dizaine d’ouverture en rĂ©gion parisienne et Ă  Milan. Comme l’explique Adrien SicSic, co-PDG de l'entreprise, “nous ne les avons pas lancĂ©s au bon moment. Le circuit court est un systĂšme en crise. Nous avons divisĂ© par deux nos volumes post-Covid pour atteindre 50 millions d'euros en 2022”.

Il semblerait que la logistique soit responsable de cette fermeture. Ainsi, Adrien SicSic affirme que “la logistique centralisĂ©e pour circuits courts est trĂšs difficilement rentable. MĂȘme en Ă©tant les plus gros en Europe, avec de gros volumes pendant le Covid, nous avons des surcoĂ»ts et fortes contraintes sur les prix”. 

La Ruche Qui Dit Oui va dĂ©sormais se recentrer sur son activitĂ© d'origine, Ă  savoir la mise en relation en ligne entre des producteurs locaux et des consommateurs. A ce jour, l’entreprise revendique 210 000 clients rĂ©guliers et 10 000 producteurs.

Les Échos, Foodtech : la pĂ©rilleuse Ă©tape de l'industrialisation des start-up, 10/01/2023

Un article sur la maniĂšre dont les startups françaises de la foodtech se donnent les moyens de changer d’échelle. AprĂšs une phase de R&D, le virage industriel est toujours un gros dĂ©fi pour ces startups.

Algama invente des ingrĂ©dients Ă  partir de microalgues qui sont utilisĂ©s par des industriels dans des mayonnaises, brioches ou encore des cookies, notamment pour remplacer les oeufs. La startup a fait l'acquisition d’une usine Ă  LiĂšge qui a Ă©tĂ© financĂ©e par une levĂ©e de fonds de 13 millions d'euros. Avec cette nouvelle usine, Algama vise une production annuelle pouvant atteindre 200.000 tonnes (Ă©quivalent oeufs). 

De son cĂŽtĂ©, Umiami, qui est spĂ©cialisĂ©e dans la “viande vĂ©gĂ©tale” et a levĂ© 26,5 millions d'euros en 2022, vient d'acheter une usine de prĂšs de 14.000 mÂČ en Alsace qui appartenait auparavant Ă  Unilever. A terme, Umiami espĂšre produire jusqu'Ă  20.000 tonnes dans cette nouvelle usine.

Chez La Vie et Nudj c’est le partenariat avec des industriels qui a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©. Nudj, produit des alternatives à la viande Ă  partir du fruit du jacquier et fait produire ses galettes par Tossolia en Provence et ses nuggets par Nutrition & SantĂ© en Espagne. Ainsi, sous-traiter permet de limiter les coĂ»ts et de se concentrer uniquement sur son savoir-faire technologique. La Vie a choisi un modĂšle hybride : la startup dispose d'un petit site industriel, oĂč elle rĂ©alise sa R&D, mais a confiĂ© le gros de sa production Ă  Sodebo en VendĂ©e.

Le Figaro, La boulangerie incarne la résistance face au commerce de masse, 08/01/2023

Le sociologue Vincent Chabault dĂ©crypte la fonction symbolique de la boulangerie alors que la flambĂ©e des coĂ»ts de l’énergie menace de plus en plus de boulangers.

Selon lui, la boulangerie est le premier commerce de proximitĂ© des Français, et, dans certains villages, elle est mĂȘme le dernier magasin encore ouvert. Il y a d’une part la proximitĂ© gĂ©ographique, avec 84 % des Français vivant Ă  moins de 2 kilomĂštres d'une boulangerie artisanale. D’autre part il y a la proximitĂ© relationnelle avec 12 millions de clients qui se rendent chaque jour dans leur boulangerie artisanale. 

Par ailleurs, la boulangerie est selon lui “une sorte de rĂ©sistance au commerce de masse”.


New York Times, Noma, Rated the World’s Best Restaurant, Is Closing Its Doors, 09/01/2023

C’est la news de la semaine dans le milieu de la haute gastronomie : le chef RenĂ© Redzepi vient en effet d’annoncer que Noma, qui a Ă©tĂ© Ă©lu Ă  plusieurs reprises meilleur restaurant du monde va fermer ses portes Ă  la fin de l'annĂ©e 2024. Comme le dit l’article, “cette dĂ©cision risque de provoquer une onde de choc dans le monde culinaire”.

D’aprĂšs Redzepi, Noma deviendra un laboratoire alimentaire Ă  plein temps, dĂ©veloppant de nouveaux plats et produits pour son site de e-commerce, Noma Projects, et les salles Ă  manger ne seront ouvertes que pour des pop-ups pĂ©riodiques. Son rĂŽle sera plus proche de celui de directeur de la crĂ©ation que de celui de chef.

L’article explique que cette dĂ©cision intervient “alors que Noma et de nombreux autres restaurants gastronomique font l'objet d'un examen minutieux quant Ă  leur traitement des travailleurs, souvent mal ou pas du tout payĂ©s”. Ainsi, “le style de cuisine raffinĂ©e que Noma a contribuĂ© Ă  crĂ©er et Ă  promouvoir dans le monde entier, (extrĂȘmement novateur, Ă  forte intensitĂ© de main-d'Ɠuvre et trĂšs coĂ»teux) pourrait connaĂźtre une crise de durabilitĂ©â€. Redzepi a notamment dĂ©clarĂ© “nous devons repenser complĂštement l'industrie. C'est tout simplement trop dur, et nous devons travailler d'une maniĂšre diffĂ©rente”.

MĂȘme son de cloche du cĂŽtĂ© du chef David Kinch, qui a fermĂ© trĂšs rĂ©cemment son restaurant Manresa, trois Ă©toiles au Michelin, Ă  Los Gatos, en Californie. Ce dernier a dĂ©clarĂ© que "les 30 derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© un Ăąge dorĂ©" mais que la haute gastronomie n'Ă©tait plus quelque chose qu'il voulait faire lui-mĂȘme ou infliger Ă  son personnel, qualifiant ce travail d'"Ă©reintant".

L’article met Ă©galement en avant le fait qu’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de travailleurs a commencĂ© Ă  s'opposer au fonctionnement interne de certains grands restaurants. Par ailleurs, des restaurants de premier plan comme Blue Hill at Stone Barns et Eleven Madison Park ont fait l'objet d'enquĂȘtes mĂ©diatiques sur les conditions de travail. Enfin, des films et des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es rĂ©cents comme "The Menu", "Boiling Point" et "The Bear" ont fait entrer dans la culture populaire “l'image d'armĂ©es de jeunes chefs harassĂ©s, maniant en silence des pincettes au service d'un chef-auteur”. Dans un essai publiĂ© en 2015, Redzepi a d’ailleurs admis avoir malmenĂ© son personnel verbalement et physiquement, et a souvent reconnu que ses efforts pour devenir un chef plus calme et plus gentil n'ont pas Ă©tĂ© pleinement couronnĂ©s de succĂšs.

Bloomberg, Silicon Valley Can’t Quit Its Pizza Robot Obsession, 06/01/2023

Un article assez intĂ©ressant sur l’obsession d’un certain nombre d’ingĂ©nieurs de la Silicon Valley pour l’automatisation de la fabrication des pizzas.

L’article suit Jaya Iyer, une ingĂ©nieure qui a notamment travaillĂ© chez Boeing et Space X. Un de ses anciens collĂšgues de Space X a fondĂ© Stellar Pizza Inc et fabrique dĂ©sormais des pizzas. Ce dernier lui a racontĂ© sa vision d'un robot sur roues capable de prĂ©parer une pizza Ă  partir de rien. Ainsi, quelqu'un conduirait le camion jusqu'Ă  une zone de bureaux, un centre commercial ou une zone rĂ©sidentielle, puis les clients commanderaient via une application et le robot ferait le reste. Il avait dĂ©jĂ  persuadĂ© des investisseurs en capital-risque d'investir des millions de dollars. Il a rĂ©uni une Ă©quipe d'une quarantaine de spĂ©cialistes des fusĂ©es et d'autres technologues pour, comme il le dit, “rĂ©soudre le problĂšme de la pizza”. Car comme le dit bien l’article, “Personne ne sait pourquoi, car la pizza ne semble pas vraiment faire partie des problĂšmes les plus urgents. Mais les ingĂ©nieurs aiment la pizza et la rĂ©solution de leurs propres problĂšmes” et “l'idĂ©e d'un robot pizzaĂŻolo a exercĂ© pendant des annĂ©es une influence quasi mythique sur une certaine catĂ©gorie de technophiles”.

En 2020, lorsque Jaya Iyer s'est rendue pour la premiĂšre fois au siĂšge de Stellar Pizza Inc. Ă  Hawthorne, en Californie, l'Ă©quipe avait dĂ©jĂ  trouvĂ© comment pĂ©trir la pĂąte, Ă©taler la sauce tomate et disperser les poivrons verts. Mais les champignons posaient Ă©normĂ©ment de problĂšme. En effet, la conception de la machine prĂ©voyait qu'ils soient prĂ©tranchĂ©s et chargĂ©s dans une goulotte. Mais les champignons, plus que les dĂ©s de mozzarella ou de pepperoni, sont charnus et humides. Une fois coupĂ©s et placĂ©s dans la machine, les morceaux s'agglutinent et s'accrochent aux parois. Jaya Iyer a tout de mĂȘme Ă©tĂ© impressionnĂ©e par les progrĂšs rĂ©alisĂ©s par Stellar sur son robot. Elle qui avait consacrĂ© toute sa carriĂšre Ă  des vaisseaux spatiaux a Ă©tĂ© sĂ©duite par la perspective de travailler sur quelque chose de plus fantaisiste et elle a rejoint l'entreprise en tant qu'ingĂ©nieur mĂ©canique chargĂ© de superviser les garnitures configurables, c'est-Ă -dire tout ce qui se trouve sur une pizza et qui n'est pas de la sauce ou du fromage.

Stellar ne prétend pas rivaliser avec la pizza napolitaine mais cherche plutÎt à concurrencer le géant Domino's Pizza. Selon son fondateur, Stellar peut surpasser Domino's en remplaçant les coûts de l'immobilier physique par des pizzérias mobiles et en employant moins de personnel.

L’article dĂ©crit en dĂ©tail plusieurs exemples d’essais erreurs rĂ©alisĂ©s par Stellar pour dĂ©velopper son robot. Comme il le rĂ©sume bien, “la course Ă  l'espace entre SpaceX de Musk et Blue Origin de Jeff Bezos a fait couler beaucoup d'encre. On n'a pas dit autant de choses sur les percĂ©es passionnantes rĂ©alisĂ©es dans le domaine Ă©mergent de la robotique de la pizza”.

Financial Times, Meet the beauty brands upcycling food waste..., 11/01/2023

Focus sur un business en mode upcycling alimentaire : la beauté.

La marque Loli ("living organic loving ingredients") est centrée sur des ingrédients de qualité alimentaire cultivés de maniÚre éthique, et rien n'est gaspillé dans le processus. L'Elixir de Prune, par exemple, utilise des noyaux de prune mis au rebut pour un sérum qui est "plus puissant pour la peau ou les cheveux que les huiles de marula et d'argan". La Brûlée aux dattes est une crÚme qui traite l'acné, le psoriasis et l'eczéma grùce à de l'huile de dattes recyclé. La marque "Farm-to-face" Farmacy réutilise des pommes, des myrtilles et des betteraves à sucre. La marque UpCircle, basée à Londres, travaille avec du marc de café récupéré dans les cafés. Parmi les acteurs les plus connus, citons également bareMinerals, dont le mascara en fibres de zeste d'orange fait l'objet d'un véritable culte, et Fresh, qui utilise des huiles de canneberge et de pépins de raisin recyclées pour son baume à lÚvres à base de sucre de betterave et de canne à sucre.

The Economist, The quest for the perfect chip, 09/01/2023

La frite est une chose simple : un morceau de pomme de terre long et étroit, frit dans l'huile.

Les frites sont l'un des aliments "bon marché et agréables" avec lesquels les personnes "sous-alimentées, harcelées, ennuyées et misérables" peuvent se consoler, écrivait George Orwell dans "La route de Wigan Pier".

Comme l’explique l’article, le chef britannique Heston Blumenthal est cĂ©lĂšbre pour ses plats dĂ©routants. Et pourtant, “son plus grand cadeau au monde est peut-ĂȘtre la frite cuite trois fois”. On apprend notamment que le chef est devenu obsĂ©dĂ© par les frites vers 1992. Selon lui, la double friture traditionnelle se termine trop souvent par des frites insuffisamment cuites ou dĂ©trempĂ©es, rĂ©sultat de la vapeur qui s'Ă©chappe du milieu et ramollit la croĂ»te. Il voulait une croĂ»te croustillante "comme du verre" avec un centre moelleux. Sa solution est donc un processus Ă©laborĂ© en plusieurs Ă©tapes comprenant l'Ă©bullition, la congĂ©lation et la friture.

Fast Company, You don’t want to know where your shrimp comes from, 12/01/2023

La crevette est le fruit de mer le plus populaire aux Etats-Unis et chaque américain en mange environ cinq livres par an.

L’article prĂ©cise toutefois que si les AmĂ©ricains (et les EuropĂ©ens) mangent autant de crevettes, c'est en grande partie parce qu'elles sont beaucoup plus abordables et accessibles qu'il y a un demi-siĂšcle et que nous devons en remercier l'aquaculture. Ainsi, environ 90 % des crevettes vendues sur le marchĂ© amĂ©ricain sont importĂ©es, principalement d'Ă©levages de crevettes en Asie du Sud-Est, oĂč l'Ă©levage commercial de crevettes a pris son essor Ă  la fin des annĂ©es 1960 et au dĂ©but des annĂ©es 1970. Ce dĂ©veloppement s’est fait au dĂ©triment de l’environnement. Ainsi, selon les Nations unies, entre 1980 et 2012, on estime qu'un cinquiĂšme des mangroves dans le monde a Ă©tĂ© dĂ©truit pour faire place Ă  des Ă©levages commerciaux de crevettes dans les zones cĂŽtiĂšres saumĂątres.

L'autre face sombre de l'Ă©levage des crevettes est son lien Ă©troit avec le travail des esclaves, en particulier celui des enfants. On a rĂ©guliĂšrement constatĂ© que l'Ă©levage, le dĂ©corticage et d'autres opĂ©rations industrielles en ThaĂŻlande et dans les environs utilisaient le travail de personnes rĂ©duites en esclavage, principalement des migrants de Birmanie et du Cambodge, pour produire des crevettes qui seront finalement vendues par les grands dĂ©taillants amĂ©ricains. De mĂȘme, les recherches confirment la persistance de l'esclavage dans l'industrie des produits de la mer au Bangladesh.

Enfin, les problĂ©matiques de bien-ĂȘtre animal semblent complĂštement oubliĂ©es dans le monde de l’élevage de crevettes. L’article mentionne par exemple la pratique de l'ablation du pĂ©doncule oculaire : les Ă©leveurs de crevettes ont en effet dĂ©couvert que l'ablation d'un ou des deux pĂ©doncules oculaires des crevettes femelles encourageait la reproduction en provoquant la maturation des ovaires, pour des raisons trĂšs probablement liĂ©es Ă  la libĂ©ration d'hormones. Dans le processus d'ablation du pĂ©doncule oculaire, qui est encore largement pratiquĂ© aujourd'hui sur les crevettes dans le commerce et la recherche, les crevettes femelles ont les yeux coupĂ©s sans anesthĂ©sie.

Food and Drug Administration 201x logo.svg

Washington Post, Opinion For the nation’s health, break up the Food and Drug Administration, 10/01/2023

Un article au vitriol contre la FDA, l’Agence fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine des produits alimentaires et mĂ©dicamenteux.

Comme l’explique l’article, “l'annĂ©e derniĂšre, la Food and Drug Administration a Ă©chouĂ© Ă  plusieurs reprises Ă  protĂ©ger les bĂ©bĂ©s du pays contre les prĂ©parations contaminĂ©es. Le fiasco du lait maternisĂ© est la derniĂšre d'une longue sĂ©rie de crises alimentaires que l'agence a mis du temps Ă  dĂ©tecter et Ă  gĂ©rer”.

L’article constate que les opĂ©rations actuelles de la FDA en matiĂšre de sĂ©curitĂ© alimentaire sont sous-financĂ©es et manquent de personnel, et il leur manque une chaĂźne de direction cohĂ©rente capable d'agir rapidement en cas de crise. Par ailleurs, l'organisation actuelle de la FDA semble complexe. Ainsi, la surveillance des aliments est rĂ©partie entre le ministĂšre de l'agriculture, qui supervise la viande, la volaille et les Ɠufs, et la FDA, qui s'occupe actuellement d'environ 80 % de l'alimentation humaine, ainsi que des aliments pour animaux.

L’article appelle donc Ă  “regrouper toute la sĂ©curitĂ© alimentaire sous un mĂȘme toit, mais le dĂ©mantĂšlement de la FDA est une premiĂšre Ă©tape”.

Time, In the Philippines, Onions Are Now More Expensive Than Meat. Here’s Why, 09/01/2023

L'oignon est un aliment de base de la cuisine locale de ce pays d'Asie du Sud-Est, souvent associĂ© Ă  l'ail dans la composition de nombreux plats. Mais lundi 9 janvier, les oignons rouges et blancs des Philippines se vendaient jusqu'Ă  600 pesos (10,88 $) le kilo, soit environ 5 $ la livre. C'est environ trois fois plus cher que le poulet et de 25 Ă  50 % plus cher que le porc ou le bƓuf. Le coĂ»t d'un kilo d'oignons est dĂ©sormais supĂ©rieur au salaire minimum pour une journĂ©e de travail aux Philippines. Cette flambĂ©e des prix de l'oignon a conduit les autoritĂ©s Ă  annoncer que le pays devrait importer environ 22 000 tonnes de ce lĂ©gume d'ici le mois de mars, afin d'augmenter l'offre nationale en baisse et d'enrayer la hausse des coĂ»ts.

Pourquoi une telle situation ? Plusieurs raisons Ă  cela : tout d’abord l'inflation mondiale - due Ă  une multitude de causes, dont la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les problĂšmes de chaĂźne d'approvisionnement et les phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes - exerce une pression sur les prix des denrĂ©es alimentaires partout dans le monde. Mais l’inflation n’explique pas tout et certains reprochent au ministĂšre de l'agriculture de ne pas avoir fait de prĂ©visions prĂ©cises en matiĂšre d'approvisionnement malgrĂ© les avertissements de l'annĂ©e derniĂšre. Les responsables de l'agriculture avaient prĂ©vu de possibles pĂ©nuries d'oignon et d'ail dĂšs le mois d'aoĂ»t, alors que la variĂ©tĂ© locale d'oignon rouge ne coĂ»tait au maximum que 140 pesos (2,54 dollars). Enfin, le ministĂšre de l'agriculture pense Ă©galement qu'un syndicat criminel a accaparĂ© les oignons et une enquĂȘte est en cours.


France Culture, Une alimentation saine et durable, une ambition réalisable ?, 10/01/2023

Et si, dans la liste des bonnes résolutions, nous mettions au programme « une alimentation saine et durable pour tous » quel que soit son budget.
Alors que la crise Ă©conomique et l’inflation ont vu de nouveaux profils de citoyens se tourner vers des aides alimentaires, comme les Ă©tudiants par exemple, force est de constater que la santĂ© alimentaire passe au dernier plan dans les prioritĂ©s.
Or, dans nos sociĂ©tĂ©s de plus en plus touchĂ©es par des maladies dites ‘environnementales’, des liens de cause Ă  effet entre santĂ© et alimentation ont Ă©tĂ© Ă©tablis par des chercheurs.
Comment Ă©viter les inĂ©galitĂ©s face Ă  ces questions vitales et assurer une sĂ©curitĂ© alimentaire pour tous ? Quelles solutions sont d’ores et dĂ©jĂ  avancĂ©es pour parvenir Ă  une alimentation saine et durable pour les humains et pour la planĂšte ? À quoi ressemblerait une dĂ©mocratie alimentaire ?


BVA-En VĂ©ritĂ©, Etude sur l’affichage environnemental pour les produits alimentaires, Janvier 2023

Afin de nourrir les dĂ©bats sur le projet d'affichage environnemental, le Collectif En VĂ©ritĂ©, qui rĂ©unit 60 marques alimentaires demandant la transparence sur les emballages, a dĂ©cidĂ© d'interroger les Français pour comprendre ce qu’ils souhaitent vraiment savoir et voir, Ă  mĂȘme le packaging, concernant la valeur environnementale de leur alimentation.

Cette Ă©tude menĂ©e avec BVA vise Ă  s’assurer que l'affichage qui sera retenu par les pouvoirs publics rĂ©pond aux attentes des Français et est un levier efficace pour encourager la transition alimentaire. En effet, si pour 86% des Français, un score environnemental est essentiel, il doit avant tout rĂ©pondre Ă  des critĂšres prĂ©cis et discriminants tels que l’utilisation de pesticides, le mode d’élevage et l’origine.


Un thread Twitter pour ceux qui veulent dĂ©couvrir la face sombre de l’industrie du thon

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Claire Nouvian @ClaireNouvian
1/Aujourd’hui, nous avons des rĂ©vĂ©lations majeures Ă  vous faire. 🚹 Pendant des mois, l’équipe scientifique de @Bloom_FR a analysĂ© des donnĂ©es qui n’avaient jamais Ă©tĂ© regardĂ©es de prĂšs, et ce qu’on a trouvĂ© nous a sidĂ©rĂ©s. Voici la face cachĂ©e de l’industrie du thon.
RT pour rendre visible ce scandale
9:33 AM ∙ Jan 11, 2023
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