đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2022-40
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
La Tribune, Cacao, café, soja, viande bovine..., les importations de produits issus de la déforestation interdites dans l'UE, 06/12/2022
Fast Company, Are you ready to pay extra for premium seating in restaurants? This app thinks so, 05/12/2022
Wall Street Journal, In Consumer-Products Marketing, Scientific Claims Sometimes Backfire, 18/11/2022
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
La Tribune, Cacao, café, soja, viande bovine..., les importations de produits issus de la déforestation interdites dans l'UE, 06/12/2022
En dĂ©but de semaine, le Parlement europĂ©en et les Ătats membres de l'UE ont trouvĂ© un accord pour lutter contre la âdĂ©forestation importĂ©eâ mais âĂ l'issue de longues tractationsâ.
Il est donc désormais interdit d'importer cacao, café, soja, huile de palme, bois, viande bovine, caoutchouc et plusieurs matiÚres associées (cuir, chocolat, ameublement, papier imprimé, charbon de bois...) lorsqu'ils contribuent à la déforestation.
Sont concernĂ©s par ces mesures les produits issus âde terres dĂ©boisĂ©es aprĂšs dĂ©cembre 2020â en tenant compte des dommages infligĂ©s non seulement aux forĂȘts primaires mais Ă l'ensemble des forĂȘts. Pour prouver quâils ne le sont pas, les entreprises importatrices devront âprouver leur traçabilitĂ© via des donnĂ©es de gĂ©olocalisation des cultures, qui pourront ĂȘtre associĂ©es Ă des photos satellitairesâ.
Il faut dire que, dâaprĂšs WWF, les importations de l'UE reprĂ©sentent 16% de la dĂ©forestation liĂ©e au commerce mondial, ce qui en fait âle deuxiĂšme plus grand importateur de matiĂšres premiĂšres liĂ©es Ă la dĂ©forestation, aprĂšs la Chine (24%)â.
Les Ăchos, Les producteurs de jambons et saucissons industriels Ă©tranglĂ©s par l'Ă©nergie chĂšre, 06/12/2022
De nombreuses PME de lâagroalimentaire vont souffrir de lâenvolĂ©e des prix de lâĂ©nergie.
Lâarticle donne lâexemple de la charcuterie Le Domaine Picard, une PME qui rĂ©alise 20 millions d'euros de chiffre d'affaires et est installĂ©e dans la Somme. Celle-ci a besoin d'Ă©lectricitĂ© pour cuire ses jambons, les stocker et rĂ©frigĂ©rer ses ateliers de fabrication. En 2023, sa facture va passer âde 170.000 Ă 920.000 eurosâ, ce qui reprĂ©sente tout simple âla totalitĂ© du rĂ©sultat de l'entrepriseâ selon StĂ©phane Nuellas, le directeur gĂ©nĂ©ral. En effet, la PME n'est pas sĂ»re de pouvoir bĂ©nĂ©ficier du nouveau dispositif mis en place par le gouvernement.
Dans la filiĂšre charcuterie, cette envolĂ©e du prix de lâĂ©nergie sâajoute Ă la hausse de nombreux autres postes (matiĂšres premiĂšres avec un prix du porc qui est 50% supĂ©rieur Ă celui de dĂ©but 2022, emballages, transports ou encore salaires). Pour une PME comme Le Domaine de Picard toutes ces charges cumulĂ©es entraĂźnent un surcoĂ»t de « 1,5 million d'euros ».
Lâarticle prĂ©cise que âles grandes entreprises pourraient ĂȘtre tentĂ©es de fermer des sites pour reporter la production sur d'autres en France dont le contrat Ă©nergĂ©tique reste stableâ. De son cĂŽtĂ©, la FĂ©dĂ©ration des entreprises de charcuterie traiteur (FICT) estime que la survie de ces entreprises est menacĂ©e car âle coĂ»t total de l'Ă©nergie devrait reprĂ©senter de 5 % jusqu'Ă 8 % du chiffre d'affaires pour les plus touchĂ©esâ. Ces difficultĂ©s pourraient se rĂ©percuter Ă lâamont agricole car â75 % du porc français est transformĂ© dans ces charcuteriesâ.
La question est Ă©galement de savoir quel niveau de hausse de prix les consommateurs vont accepter. Comme le rĂ©sume StĂ©phane Nuellas du Domaine Picard, âce qui nous inquiĂšte, c'est de voir comment les clients vont rĂ©agir Ă cette inflationâ.
Sud Ouest, Les conserves William Saurin, Garbit, Zapetti vont-elles disparaßtre des rayons�, 06/12/2022
Encore un exemple dâune entreprise agroalimentaire qui est confrontĂ©e Ă la hausse spectaculaire des coĂ»ts de lâĂ©nergie. Cette fois-ci lâentreprise a choisi une solution radicale.
En effet, CofigĂ©o, qui dĂ©tient notamment les marques William Saurin, Garbit ou Zapetti a dĂ©cidĂ© de mettre 80 % de sa production Ă l'arrĂȘt temporairement en arrĂȘtant quatre de ses huit usines en France. En cause : une facture Ă©nergĂ©tique qui est multipliĂ©e par 10, passant de 4 Ă 40 millions d'euros par an Ă partir du 1er janvier 2023. Au global, 800 de ses 1 200 salariĂ©s français se verront appliquer un accord d'activitĂ© partielle de longue durĂ©e (APLD).
LâUsine Nouvelle, Les algues de Notpla remportent le prix Earthshot, 05/12/2022
Lâentreprise Notpla, qui a Ă©tĂ© fondĂ©e en 2014 par le Français Pierre Paslier et l'Espagnol Rodrigo Garcia Gonzalez, vient de remporter le prix Earthshot, sorte de Nobel de lâenvironnement créé par le prince William. Elle concourait dans la catĂ©gorie âBuilding a waste-free worldâ (âconstruire un monde sans dĂ©chetsâ) pour ses emballages Ă base d'algue.
Lâaventure de Notpla a commencĂ© il y a dix ans, avec les bulles Ooho au sein de Skipping Rocks Lab. Ces derniĂšres sont constituĂ©es d'une membrane Ă base d'algues comestibles et biodĂ©gradables. Comme lâexplique lâarticle, un des brevets de Notpla porte sur l'encapsulation d'un liquide dans une bulle.
La revendication de Notpla (contraction de « Not plastic ») est de âfaire disparaĂźtre l'emballageâ. Lâentreprise propose dĂ©sormais des barquettes Ă base de cellulose destinĂ©es Ă la restauration, des capsules Ă la texture gĂ©latineuse pour les boissons et liquides alimentaires, voire des alcools, ainsi que des films transparents pour produits secs.
La Croix, Le Conseil dâĂtat annule le dĂ©cret interdisant les emballages plastique pour les fruits et lĂ©gumes, 09/12/2022
Le Conseil d'Ătat a annulé ce vendredi 9 dĂ©cembre le dĂ©cret d'application de la loi interdisant les emballages de plastique pour certains fruits et lĂ©gumes. Le Conseil juge en effet que ce dĂ©cret est âillĂ©galâ et demande Ă l'Ătat d'Ă©crire un nouveau texte.
Pour rappel le dĂ©cret est entrĂ© en application depuis le 1er janvier 2022 et de nombreux fruits et lĂ©gumes frais non transformĂ©s, comme les courgettes, poivrons, concombres, pommes, poires ou oranges, ne peuvent dâores et dĂ©jĂ plus ĂȘtre vendus sous emballages plastique.Â
NĂ©anmoins il comporte des exemptions pour certains produits jugĂ©s fragiles pour lequels lâinterdiction doit se faire progressivement jusqu'en 2026. Comme le prĂ©cise lâarticle, âcâest ce calendrier progressif qui a Ă©tĂ© jugĂ© illĂ©galâ.
Le Parisien, Steak hachĂ© : du prĂ© Ă lâassiette, on a dĂ©cortiquĂ© lâexplosion du prix de la viande prĂ©fĂ©rĂ©e des Français, 03/12/2022
Câest lâun des produits alimentaires les plus consommĂ©s en France avec pas moins de 2,7 milliards de piĂšces consommĂ©es par an (!). Mais câest surtout lâun des produits dont le prix a le plus augmentĂ© depuis un an (en moyenne de 19,3 % en un an, et mĂȘme de 25,8 % pour la version surgelĂ©e dâaprĂšs lâinstitut IRI). Lâarticle a donc cherchĂ© Ă dĂ©cortiquer son prix pour expliquer cette hausse.
Premier poste qui a augmentĂ© : la matiĂšre premiĂšre elle-mĂȘme. De lâabattage Ă la transformation, le boeuf reprĂ©sente environ 60 % des coĂ»ts dâun steak hachĂ©. Or le boeuf est en hausse de 14%. Cela sâexplique par une baisse de lâoffre (les Ă©leveurs ont dĂ» faire face Ă une hausse des coĂ»ts de lâalimentation et ont donc moins produit). De plus avec la sĂ©cheresse de lâĂ©tĂ© dernier, les Ă©leveurs ont Ă©tĂ© obligĂ© dâacheter du foin, dont le prix a augmentĂ©. Câest sans parler du prix des cĂ©rĂ©ales utilisĂ©es pour lâalimentation des bovins qui ont augmentĂ© Ă cause du conflit en Ukraine.
Ensuite, les bouchers font face Ă la hausse des prix de lâĂ©nergie. Entre les vitrines rĂ©frigĂ©rĂ©es, les chambres froides, les rĂŽtisseries, ils en consomment beaucoup. Certains font face Ă une hausse des coĂ»ts de lâĂ©nergie qui va de 40 % Ă 60 %.
Enfin, les abattoirs sont Ă©galement confrontĂ©s Ă la hausse du carburant et de lâĂ©lectricitĂ© et ont donc augmentĂ© leurs prix de quelques centimes par kilo.
Les Ăchos, Comment les cartes des restaurants s'adaptent Ă l'inflation, 05/12/2022
Comme beaucoup, les restaurateurs font face Ă un flot de hausses depuis dĂ©but 2022. A celle des matiĂšres premiĂšres sâajoute Ă©galement celle de lâĂ©nergie.
En conséquence, prÚs de six restaurateurs sur dix ont augmenter leurs prix cette année, selon une étude d'OpinionWay pour la fintech Lyf. Et 46 % envisagent déjà de faire payer plus cher leurs clients en 2023.
Autres solutions mises en pratique par les restaurateurs : l'adaptation des plats proposĂ©s, avec le remplacement d'ingrĂ©dients et la mise en avant de nouvelles propositions, moins coĂ»teuses à  rĂ©aliser. Ainsi, un restaurateur sur deux a dĂ©jĂ modifiĂ© sa carte, selon lâĂ©tude OpinionWay/Lyf.Â
Selon lâarticle, le choix de rĂ©duire les quantitĂ©s dans l'assiette est par contre moins usitĂ©.
LSA, Quick commerce : Getir prend le contrĂŽle de Gorillas, 09/12/2022
Le spĂ©cialiste du Q-commerce turc Getir vient de racheter son rival allemand Gorillas, qui Ă©tait Ă court de fonds. Il sâagit Ă ce jour de la plus importante acquisition sur le marchĂ© du quick commerce.
Gorillas va possĂ©der seulement 12 % des parts du nouvel ensemble alors quâil y a encore quelques mois Gorillas était considĂ©rĂ©e comme le leader du marchĂ© et Ă©tait l'entreprise la mieux financĂ©e, avec plus d'1,3 milliard de dollars levĂ©s. Mais la startup avait des pertes importantes et surtout un modĂšle Ă©conomique bancal.
Selon lâarticle, avec ces difficultĂ©s financiĂšres Gorillas ân'a pas rĂ©ussi Ă convaincre ses investisseurs qu'elle Ă©tait capable de devenir un jour rentable et donc de rĂ©injecter des fonds pour financer ses ambitionsâ.
Ce rachat valorise le nouvel ensemble Ă 10 milliards de dollars.Â
Financial Times, Why lab-grown meat may never be on the menu, 06/12/2022
La viande in-vitro va bientĂŽt fĂȘter ses 10 ans. Plusieurs Ă©tapes importantes ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© franchies : en 2020, Singapour est devenu le premier pays Ă vendre de la viande cultivĂ©e en laboratoire aux restaurants et aux acheteurs, en 2021, le secteur a attirĂ© 1,9 milliard de dollars de capital-risque et tout rĂ©cemment la Food and Drug Administration a annoncĂ© qu'elle avait menĂ© Ă bien une "consultation prĂ©alable Ă la mise sur le marchĂ©" du poulet produit en laboratoire et qu'elle n'avait soulevĂ© aucun problĂšme de sĂ©curitĂ© auprĂšs de son fabricant, Upside Foods.
Malgré cela, des questions essentielles sur la viabilité de cette technologie subsistent, notamment l'acceptation par les consommateurs, le coût et les aspects pratiques de la mise à l'échelle de la production en laboratoire. Les observateurs ne savent pas non plus dans quelle mesure les protéines non carnées, comme le tofu, sont en train de devenir une nouvelle norme alimentaire.
De plus la viande in-vitro n'est pas bon marchĂ©. Selon une analyse publiĂ©e ce mois-ci dans le Journal of Agriculture and Food Research, la production de viande de culture coĂ»terait environ 63 dollars le kilo, mĂȘme si elle Ă©tait fabriquĂ©e en plus grande quantitĂ©. Les auteurs, de cette analyse notent qu'en 2021, les prix de gros au kilo du porc et du bĆuf maigres Ă©taient respectivement infĂ©rieurs Ă 4 dollars et lĂ©gĂšrement supĂ©rieurs Ă 6 dollars. Cette industrie naissante, concluent-ils, a "un long chemin Ă parcourir avant de pouvoir fonctionner et d'obtenir un retour sur investissement acceptable".
Il ne fait aucun doute que l'avenir de l'alimentation est en train d'ĂȘtre remodelĂ© par des forces puissantes. La question de savoir quelle place cela laisse dans l'assiette du consommateur pour la viande in-vitro reste encore Ă trancher.
Fortune, New study says eating ultra-processed food might lead to cognitive decline, 06/12/2022
Selon une nouvelle Ă©tude publiĂ©e dans la revue JAMA Neurology, la consommation d'aliments ultra-transformĂ©s pour plus de 20 % de votre apport calorique peut entraĂźner un dĂ©clin cognitif, notamment en ce qui concerne la mĂ©moire et les fonctions exĂ©cutives (la partie du cerveau qui nous aide Ă planifier, Ă nous concentrer et Ă prendre des dĂ©cisions). Si lâon se base sur un apport calorique quotidien de 2 200 calories, 20 % de ces apports correspondraient Ă 440 calories. A titre de comparaison, un sachet de chips de la taille d'un encas contient environ 150 calories et une part de pizza environ 285 calories.
L'Ă©tude a suivi environ 10 000 BrĂ©siliens pendant 10 ans et considĂšre comme aliments ultra-transformĂ©s les produits âqui passent par des processus industriels importants et contiennent de grandes quantitĂ©s de graisses, de sucre, de sel, d'arĂŽmes/couleurs artificiels, de stabilisateurs et/ou de conservateursâ.
Fast Company, Are you ready to pay extra for premium seating in restaurants? This app thinks so, 05/12/2022
Envie dâune table prĂšs de la fenĂȘtre dans votre restaurant prĂ©fĂ©rĂ©? Cela pourrait bientĂŽt vous coĂ»ter plus cher.
Lâarticle explique quâOutre Atlantique le monde de la restauration commence Ă s'inspirer des pratiques du secteur aĂ©rien. Aux Etats-Unis, un nombre croissant de restaurants utilisent dĂ©sormais un service appelĂ© Tablz qui permet aux clients de visualiser une carte en 3D des restaurants et de payer un supplĂ©ment pour rĂ©server les tables les plus prisĂ©es. Les prix varient et augmentent en fonction de la demande. Une place avec vue sur la cuisine peut ĂȘtre gratuite le lundi ou le dimanche soir, mais le vendredi Ă 19 heures, elle peut vous coĂ»ter 75 dollars. L'application Tablz prend une commission de 30 %.
Le fondateur de Tablz explique que âle modĂšle financier des restaurants est cassĂ©. Vous pouvez surclasser votre chambre d'hĂŽtel, votre voiture de location, vos places Ă un match de basket, vos places dans un avion. Tous les autres secteurs ont compris comment fixer les prix grĂące aux surclassements, sauf les restaurantsâ. Un consultant spĂ©cialisĂ© dans la restauration met toutefois en garde sur le fait que âpersonne ne veut avoir la rĂ©putation des compagnies aĂ©riennesâ.
Un restaurateur ayant testĂ© Tablz affirme que âla façon dont les consommateurs rĂ©agissent Ă la surtaxe peut dĂ©pendre de l'Ăąge du client et de son emplacement. Les clients les plus jeunes ont tendance Ă ĂȘtre plus ouverts Ă l'idĂ©e de payer un supplĂ©ment pour des siĂšges haut de gammeâ.
A noter tout de mĂȘme que ce systĂšme existe dĂ©jĂ de maniĂšre dĂ©guisĂ©e dans certains restaurants parisiens, comme par exemple chez Madame Brasserie, dont le prix du menu varie selon que lâon a une vue sur Paris ou pas.
Wall Street Journal, In Consumer-Products Marketing, Scientific Claims Sometimes Backfire, 18/11/2022
Les spécialistes du marketing utilisent depuis longtemps des allégations scientifiques pour vendre des produits de consommation allant du shampoing aux systÚmes audio. Mais une nouvelle étude montre que si le produit vendu est associé à l'indulgence ou au plaisir (par exemple, un dessert sucré) les allégations scientifiques peuvent en fait se retourner contre eux.
Aviva Philipp-Muller, professeur adjoint de marketing Ă la Beedie School of Business de l'universitĂ© Simon Fraser en Colombie-Britannique explique ainsi que âlorsque l'on prĂ©sente aux consommateurs un produit vraiment indulgent, comme un biscuit aux pĂ©pites de chocolat, ils n'aiment pas vraiment que la science soit invoquĂ©e dans l'appel marketing de ce biscuitâ.
Dans lâĂ©tude, plus de 500 participants ont Ă©tĂ© informĂ©s que des chercheurs s'Ă©taient associĂ©s Ă une entreprise de pĂątisserie pour examiner l'intĂ©rĂȘt portĂ© Ă diffĂ©rents biscuits. On a prĂ©sentĂ© Ă un groupe de participants 3 choix de biscuits dĂ©crits de la maniĂšre suivante : "Option A - Un goĂ»t chocolatĂ© exquis", "Option B - Notre biscuit le plus dĂ©licieux" ou "Option C - Des morceaux de chocolat bien gras". Un deuxiĂšme groupe de participants a reçu la mĂȘme sĂ©rie de biscuits, mais avec une diffĂ©rence : Le premier biscuit Ă©tait intitulĂ© "Option A - scientifiquement conçu pour avoir un goĂ»t chocolatĂ© exquis". Les chercheurs ont constatĂ© que 30 % des participants ont choisi l'option A lorsqu'elle Ă©tait dĂ©crite comme ayant un "goĂ»t chocolatĂ© exquis". Mais lorsque l'allĂ©gation scientifique Ă©tait ajoutĂ©e Ă l'option A, elle n'Ă©tait choisie que par 21 % des participants Ă l'Ă©tude.
Une seconde Ă©tude a examinĂ© le prix que plus de 900 participants seraient prĂȘts Ă payer - sur une Ă©chelle de 0 Ă 20 dollars - pour une boĂźte de biscuits Zoza (une marque imaginaire). On leur a montrĂ© l'image d'un biscuit d'apparence savoureuse accompagnĂ©e d'un slogan. Les participants ayant vu le slogan "Nous veillons Ă ce que les biscuits Zoza soient dĂ©licieux, gourmands et gluants" se sont dits prĂȘts Ă payer, en moyenne, 9,97 $ pour une boĂźte. Les participants qui ont vu le slogan "Notre processus de dĂ©veloppement scientifique rigoureux garantit que les biscuits Zoza sont dĂ©licieux, gourmands et gluants" Ă©taient prĂȘts Ă payer seulement 9,04 $ en moyenne.
Il existe cependant des cas oĂč il est utile d'invoquer la science. C'est le cas lorsque le principal argument de vente d'un produit est l'utilitĂ© plutĂŽt que le plaisir
Fortune, Starbucks has rolled out a new tipping system and customers are freaking out, 05/12/2022
Encore un article sur cette culture du pourboire systématique qui devient de plus en plus la norme aux Etats-Unis.
La cĂ©lĂšbre chaĂźne de cafĂ©s a annoncĂ© une initiative en mai dernier pour permettre aux clients de "reconnaĂźtre leurs baristas prĂ©fĂ©rĂ©s". Elle a commencĂ© Ă la dĂ©ployer dans certains Ă©tablissements en septembre, oĂč les clients qui paient par carte de crĂ©dit peuvent donner au barista un pourboire de 1 $, 2 $ ou un pourboire personnalisĂ©.
Les rĂ©actions se multiplient par rapport Ă cette initiative. Sur Twitter, une utilisatrice a Ă©crit : âJe suis passĂ© par le Drive Through de Starbucks et j'ai pris une boisson et ils commencent maintenant Ă demander si vous voulez donner un pourboire dĂšs que vous sortez votre carte pour payer tout en vous regardant C'est tellement maladroit...... juste payer ces gens un meilleur salaireâ. Un autre a Ă©crit : âJe n'essaie vraiment pas d'ĂȘtre malpoli parce que je sais que les emplois de service Ă la clientĂšle sont un travail difficile, mais maintenant ils veulent des pourboires au drive-in de mon Starbucks lorsque vous payez avec une carte... vous ĂȘtes littĂ©ralement juste en train de me donner ma boissonâ.
Le Starbucks Workers Union (SBWU) a dĂ©clarĂ© Ă Fortune que le programme de pourboires par carte de crĂ©dit rĂ©sultait directement de leur campagne. Selon le syndicat, âle pourboire par carte de crĂ©dit a Ă©tĂ© l'une des premiĂšres demandes que les travailleurs syndiquĂ©s ont formulĂ©es Ă Buffalo, NY, l'automne dernier, lorsque nous avons lancĂ© notre campagne. Ce n'est qu'aprĂšs que nous ayons commencĂ© Ă faire pression sur Starbucks que l'entreprise a annoncĂ© son intention de mettre en place le pourboire par carte de crĂ©ditâ.
Hello Fresh & NellyRodi dévoilent les tendances food à horizon 2025
Cette enquĂȘte dĂ©montre que nous sommes entrĂ©s dans lâĂšre du paradoxe et de lâambivalence. Face Ă toutes ces crises et pertes de repĂšres, nous ne savons plus oĂč aller. Dâun cĂŽtĂ©, certains souhaitent fuir leurs contraintes quotidiennes en recherchant lâexpĂ©rience et le fun dans leur consommation. De lâautre cĂŽtĂ©, une partie de la population prend conscience des changements Ă opĂ©rer pour rendre son mode de vie plus durable, avec la nĂ©cessitĂ© de se recentrer sur lâessentiel. Enfin, il y a une attente forte et rĂ©elle de surprise et de spontanĂ©itĂ©. La sociĂ©tĂ© jongle ainsi entre cet essentialisme et ce besoin insatiable de nouveautĂ©s et dâexpĂ©rience.
LâĂ©tude prĂ©sente 4 grandes postures dâachats et de comportements
La tradition dans lâancrage : avec son cĂŽtĂ© un peu statutaire
LâĂ©motion dans la bienveillance : Ă savoir la sensibilitĂ©, lâempathie et la prise de conscience
La raison dans la rĂ©volution : avec son cĂŽtĂ© pragmatique, militant aussi, dans le cadre dâune posture Ă la fois trĂšs rĂ©flĂ©chie et raisonnĂ©e
Lâexpression dans lâaffirmation : autour de lâexpĂ©rimentation, de la transgression et de la revendication.
Câest tout pour aujourdâhui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey