🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2022-29
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Échos, Le gouvernement encadre sévèrement les implantations de « dark stores », 06/09/2022
Dutch News, Haarlem becomes first city in the world to ban meat advertising, 05/09/2022
The Washington Post, The hype over plant-based foods overlooks a key ingredient: Plants, 02/09/2022
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Konbini, Pourquoi le prix Nobel de physique (italien) conseille de cuire les pâtes “avec le gaz éteint” ?, 06/09/2022
Voilà une astuce pour économiser du gaz qui fait débat en Italie. Et pour cause, Giorgio Parisi, qui est tout de même le prix Nobel de physique 2021, a posté sur son profil Facebook une astuce pour réduire la consommation de gaz lors de la cuisson des pâtes. Il explique ainsi que “c’est la troisième fois que j’essaie et je dois avouer que ça marche parfaitement”.
La technique en question est simple : “Après avoir porté l’eau à ébullition, ajoutez-y les pâtes et attendez deux minutes, puis vous pouvez facilement éteindre le gaz. Il suffit d’utiliser un couvercle pour recouvrir le tout et de compter environ une minute supplémentaire de cuisson”. D’après lui cela permettrait d’économiser au moins huit minutes de consommation de gaz.
Les Échos, Le gouvernement encadre sévèrement les implantations de « dark stores », 06/09/2022
Le gouvernement vient de trancher par rapport au flou juridique dont profitaient les dark stores. Ces locaux doivent désormais “être considérés comme des entrepôts” et ce “qu'ils disposent ou non d'un point de retrait des commandes pour les clients”. Comme l’affirme le ministre de la Ville et du Logement Olivier Klein, “la ville de demain, ce n'est pas la ville des rideaux baissés et des portes closes”. Plusieurs spécialistes du quick commerce s’étaient emparés de locaux à usage commercial, en mettant en avant le fait que ceux-ci étaient bien des commerces puisqu'ils disposaient de points de retrait.
C’est donc un ouf de soulagement pour de nombreux riverains qui sont gênés par le va et vient permanent des scooters et autres camions de livraisons.
La ministre chargée du Commerce Olivia Grégoire affirme ainsi “nous donnons un outil aux maires pour qu'ils puissent réguler, arbitrer”. En effet, avec cette décision, chaque plan local d'urbanisme (PLU) devra spécifier dans quels quartiers les dark stores sont les bienvenus et dans lesquels ils sont bannis.
LSA, Livraison de produits frais : La Poste rachète le spécialiste du circuit court Pourdebon.com, 06/09/2022
Encore un rachat dans le e-commerce alimentaire pour le groupe La Poste. Après le rachat de Epicery en septembre 2021, le groupe vient en effet de mettre la main sur le site spécialiste du circuit court Pourdebon.com. Il s’agit d’une marketplace qui met en contact “producteurs français de produits du terroir et de la ferme” avec des consommateurs et livre les produits à domicile à J+1, principalement avec son partenaire Chronofresh (qui appartient lui aussi à La Poste).
L’article précise que La Poste détenait déjà une participation minoritaire dans Pourdebon depuis sa création en 2016. Le groupe a racheté via sa filiale GeoPost/DPDgroup 51,11% des parts à Webedia en juillet dernier et détient désormais 100% du capital.
Pourdebon compte 16 salariés et commercialise 17 000 références de plus de 550 producteurs. Les producteurs présents sur la plateforme doivent être “des TPE et de petites PME dont le chiffre d'affaires n'excède pas les 20 millions d'euros, qui ne commercialisent pas leurs produits dans la grande distribution”. La plateforme prélève une commission de 25% sur les ventes, qui inclut le transport des produits, le suivi des commandes, le service après-vente, mais aussi la création de la boutique en ligne du fermier et les éventuels frais marketing.
LSA, Les fonds d'investissement de Carrefour et Pernod Ricard ont flashé sur la foodtech Waysia, 07/09/2022
La startup française Waysia (ex-Alorsfaim), spécialisée dans la livraison de produits alimentaires asiatiques vient de boucler une levée de fonds de 10 millions d’euros, à laquelle ont participé Dastore, le fonds d'investissement spécialisé dans la distribution lancé au mois d'avril 2022 par Carrefour et le fonds Convivialité Ventures de Pernod Ricard.
Lancée en 2018 sous le nom d'Alorsfaim, la startup était à la base spécialisée dans la livraison de repas cuisinés par des restaurants asiatiques. Elle compte aujourd'hui plus de 800 partenaires à Paris et à Lyon. Mais depuis qu’elle s'est lancée en 2020 dans la livraison de courses "ethniques" à J+1 que son chiffre d’affaires a décollé.
L’application de Waysia a été téléchargée près de 200 000 fois et la startup a réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros en 2021. Le panier moyen est de plus de 70 euros et d’après l’article “le bouche à oreille fonctionne à plein”. Waysia propose un assortiment de 2000 références (dont 600 produits frais) et elle compte l’étendre à 5000 références d’ici fin 2023. Waysia cherche à se développer à l’international, notamment en Allemagne.
Le Figaro, Moutarde, vinaigrette, sandwich... les pénuries représentent une perte de 2,7 milliards d'euros en magasin en 2022, 06/09/2022
D'après une étude réalisée par NielsenIQ, les ruptures en magasins sont encore nombreuses depuis le début du conflit en Ukraine.
Jusqu’à présent c'est la pénurie de moutarde qui a été la plus importante avec 21% de disponibilité en moins, suivie par la vinaigrette (14%), les produits pour le feu (12%), la graisse à cuisiner (11%) et les sandwichs (10%).
NielsenIQ estime par ailleurs que “depuis le début de l'année, le manque à gagner brut lié aux ruptures atteint 2,7 milliards d'euros en magasin”.
Les Échos, Comment Bee's Dream veut révolutionner la consommation de miel, 02/09/2022
Le concept de Bee’s Dream : du miel “de la ruche à la tartine”. L’entreprise a lancé Bee's Kiss, une “dosette de miel individuelle réutilisable”. Celle-ci ressemble à une alvéole et se place dans les ruches afin que les abeilles y produisent directement leur miel. Le miel est ensuite extraite par le consommateur à l’aide d’un petit pressoir spécialement adapté.
Bee’s Dream met ainsi en avant la qualité, mais surtout le fait que la traçabilité du miel est assurée car il n’y a pas eu de “manipulation extérieure” et donc “le miel sort bien d'une ruche”.
La start-up se positionne plutôt en BtoB, à savoir en tant “qu'équipementier auprès des apiculteurs” à qui elle fournit les hausses de ruche contenant les alvéoles de production de miel. Bee’s Dream vise un chiffre d'affaires de 700 000 euros en 2023 et cherche à récolter 500 000 euros en financement participatif d'ici à la fin de l'année.
L’Usine Nouvelle, Migros lance une dosette de café compostable, 06/09/2022
Voilà une innovation intéressante pour l’environnement.
Le distributeur suisse Migros a annoncé le lancement en Suisse et en France, d’un « système à capsule sans capsule ». Baptisé CoffeeB by Café royal, son objectif est de contribuer à réduire les 100 000 tonnes de déchets générés par les 63 milliards de capsules de capsules de café vendues chaque année dans le monde et ce « sans sacrifier la commodité de fonctionnement des machines à capsules ni compromettre le plaisir du café ».
CoffeeB by Café royal est une boule qui contient entre 5,5 et 5,7 g de café compressé et qui est encapsulée dans une enveloppe transparente en alginate “fabriquée à partir d’algues collectées sur la côte atlantique française”. Pour l’utiliser, une machine à café spéciale a été mise au point.
Les Échos, Teract met le pied dans la boulangerie en s'offrant le rival de Marie Blachère, 06/09/2022
Teract vient d’annoncer le rachat de la majorité du capital de la chaîne Boulangerie Louise, qui compte 30 points de vente en France et 1800 salariés, pour un chiffre d'affaires de 88 millions d'euros en 2021.
Comme l’explique Thierry Blandinières, le DG d’InVivo, “nous voulons faire de cette enseigne une référence de la boulangerie durable, c'est une pierre de plus dans notre projet”.
Suite à ce rachat, Teract souhaite déployer rapidement la marque Boulangerie Louise dans l'Hexagone ainsi qu’à l’étranger pour arriver à 300 ou 500 boulangeries artisanales dans les cinq ans.
Fast Company, Move over, coffee! Black tea helps ward off death, 01/09/2022
D’après une nouvelle étude publiée dans "Annals of Internal Medicine" la consommation de thé noir pouvait permettre de vivre plus longtemps.
Alors que de nombreuses études sur la santé aux États-Unis se sont concentrées sur le café ou le thé vert, peu d'études ont analysé les bienfaits du thé noir, le type de thé le plus consommé dans le monde.
Les chercheurs de l'American College of Physicians ont passé au crible les données d'une autre nation de buveurs de thé : le Royaume-Uni. Tirées de la Biobank du Royaume-Uni (qui conserve un échantillon d'un demi-million d'hommes et de femmes âgés de 40 à 69 ans, interrogés entre 2006 et 2010) les données ont montré que ceux qui déclaraient boire régulièrement deux tasses ou plus de thé noir par jour avaient un risque de mortalité plus faible que les autres. Plus précisément, leur risque de mourir de diverses causes (cancer, maladie cardiaque, accident vasculaire cérébral) était inférieur de 9 à 13 %.
New York Times, Of Barbecues and Men: A Summer Storm Brews Over Virility in France, 05/09/2022
Comment le #barbecuegate déclenché par Sandrine Rousseau est vu par nos amis étranger?
L’article explique en préambule que “personne ne s'attendait à ce que la France se déchaîne sur les barbecues”. Ainsi, l’auteur s’amuse de voir que “les politiciens de tout l'éventail politique - de l'extrême droite au Parti communiste - se déchaînent” et accusent Sandrine Rousseau “de contester l'attachement profond des Gaulois au bœuf marbré préparé par les incisions délicates des bouchers français” ou “de projeter la guerre des sexes sur d'agréables rassemblements estivaux et de répandre généralement la morosité”.
Si Sandrine Rousseau “n'a fourni aucune preuve concluante de la virilité qu'implique ou que symbolise le fait de chauffer du charbon de bois, d'étaler des saucisses et des morceaux de viande rouge sur une grille et de se tenir debout, torse nu, dans les volutes de fumée pour les cuire”, l’article note tout de même qu’une étude appelée INCA, menée tous les sept ans par les ministères français de l'agriculture et de la santé, indique que les hommes français mangent 59 % de viande en plus que les femmes.
Néanmoins, réduire la consommation de viande serait, selon l’article, “un ajustement difficile en France où l'attachement au "terroir" est passionné”. Il se pose la question de savoir si “le pays du steak frites, va se contenter de poivrons grillés au barbecue ?”. Il fait le constat que “le pays de la gastronomie est devenu le théâtre de débats passionnés sur le symbolisme culturel et politique de la nourriture” et que “les traditionalistes détectent des signes de "cancel culture" importée des États-Unis dans la tentative d'interdire le steak et l'agneau pour sauver la planète”.
The Washington Post, The hype over plant-based foods overlooks a key ingredient: Plants, 02/09/2022
Un article intéressant du Washington Post qui met en avant l’utilisation très marketing du terme “plant-based”. Ainsi, comme le pointe bien l’article, lorsque les anglo-saxons entendent ce termes, la plupart d’entre eux imagine probablement quelque chose qui ressemble à un burger mais qui est fabriqué à partir de protéines végétales. Par contre, il est beaucoup moins probable qu’ils pensent à une plante.
Ainsi, l'expression “plant-based” est passée dans le langage courant. Elle est utilisée pour décrire à la fois un régime alimentaire et des aliments qui proviennent principalement, voire entièrement, de plantes. L’article explique qu’une recherche sur Google Trends montre qu’il y a un point de basculement clair : en 2016, Impossible Burger et Beyond Meat ont tous deux lancé leurs alternatives de viande à base de plantes et, à la suite de leurs gros investissements en marketing, les recherches pour le terme “plant-based” ont commencé leur montée en flèche.
Si désormais le mouvement “plant-based” est entré dans les mœurs, il a laissé de côté “les véritables plantes”, à savoir les fruits et les légumes, les céréales, les herbes, les épices ou encore les huiles végétales. Comme l’explique Ujwal Arkalgud, cofondateur de MotivBase, un outil d'identification des tendances, la culture des “protéines végétales” s'est beaucoup développée autour des viandes alternatives. Dans le même temps, la culture des “aliments végétaux” est très différente, plus proche de celle des plantes. Par contre, “il n'y a pratiquement aucun discours sur la valeur réelle et l'expérience ou la joie de consommer des aliments végétaux”.
Bref, l’article défend l’idée que “en mettant l'accent sur les plantes entières, on améliorerait l'accès aux aliments nutritifs d'une manière que beaucoup de ces alternatives à la viande ne permettent tout simplement pas”.
CNBC, These Stanford engineers built a fully autonomous restaurant in San Francisco that could make your lunch cheaper, 26/08/2022
Focus sur l’entreprise Mezli, qui a ouvert un restaurant éponyme entièrement autonome à San Francisco. Alex Kolchinski, PDG et cofondateur de Mezli, affirme qu’il s'agit du “premier restaurant entièrement autonome au monde”. Le concept du restaurant repose sur un four de haute technologie combiné à des machines robotisées qui chauffent des ingrédients préparés à l’avance et les mélangent selon diverses combinaisons. Mezli propose un menu personnalisable avec plus de 60 000 variations possibles, en fonction des accompagnements, ajouts ou substitutions choisis. Mezli peut actuellement produire environ 75 repas par heure, ce qui, d’après Alex Kolchinski, est dans la norme de ce que font la plupart des grandes chaînes de restauration rapide.
L’article précise, à juste titre, que d'autres robots culinaires, et même des restaurants autonomes au concept simple (mentionnant le concept de Pazzi à Paris) existent déjà. Toutefois Alex Kolchinski cherche à se démarquer en affirmant que l'objectif de Mezli est en fait de rendre le déjeuner “moins cher, plus sain et plus pratique”. Avec les économies réalisées par le restaurant sur le coût de la main-d'œuvre et la surface du restaurant, les prix de ses menus sont abordable et commencent à 6,99 dollars pour l’option la moins un bol de carottes et de chou-fleur rôtis, accompagné de riz rouge, de houmous et d'autres garnitures végétales) et montent à 11,99 dollars pour des options plus riches en protéines avec du poulet ou de l'agneau.
Il reste toutefois encore un facteur humain chez Mezli : Eric Minnich, le chef fondateur qui a conçu le menu adaptable de Mezli dirige une équipe de cuisiniers dans une cuisine extérieure qui prépare les ingrédients qui sont livrés et chargés dans le restaurant réfrigéré de Mezli.
Dutch News, Haarlem becomes first city in the world to ban meat advertising, 05/09/2022
La ville de Haarlem, aux Pays-Bas, a décidé d’interdire toute publicité pour la viande dans les espaces publics de la ville afin “d'en décourager la consommation”. L'interdiction a été officialisée la semaine dernière et sera effective en 2024. Selon l’article cela fait de Haarlem “la première ville au monde à ajouter la viande à la liste des publicités interdites”, au même titre que les produits qui contribuent aux émissions d'azote polluant.
Selon Ziggy Klazes, le conseiller municipal de Haarlem qui a déposé la motion. “La viande est tout aussi nuisible à l'environnement” que l’avion, les voitures à essence où les combustibles fossiles.
Dans un communiqué, le secteur de la viande, qui a récemment lancé “Nederland Vleesland”, une campagne visant à promouvoir la consommation de viande comme "une question de goût" ainsi que d'avantages économiques, a évidemment déclaré qu'il n'était pas satisfait du vote de cette future interdiction et que les élus d’Haarlem vont trop loin.
Radio France, Quand l’alimentation est politique : dis-moi ce que tu manges et je te dirais pour qui tu votes ?, 05/09/2022
L'alimentation et les repas ont toujours eu une grande importance culturelle en France. Or de nouveaux enjeux associés sont apparus ces dernières années, entrainant de nouvelles fractures et une repolitisation de ce que l'on met dans nos assiettes.
avec Guénaëlle Gault (directrice générale de l’ObSoCo, l’Observatoire société et consommation) et Jean-Laurent Cassely (Journaliste chez Slate.fr).
Efood Insights, U.K. Online Grocery Shopping in 2022 and Beyond
Un rapport sur le e-commerce alimentaire au Royaume-Uni qui examine comment la pandémie a rapidement accéléré l'adoption généralisée de ce format.
Comment les Britanniques achètent-ils leurs produits alimentaires ? Quels sont les moteurs, les obstacles et les cas d'utilisation de l'épicerie en ligne ? Et à quoi cela ressemblera-t-il dans deux ans ?
Le paysage des marques dans la distribution alimentaire au Royaume-Uni va des disrupteurs comme Uber Eats ou Iceland, aux leaders de la distribution établis de longue date comme Tesco et Asda. Mais comment sont-elles reçues, et quand les clients achètent-ils chez quelles marques ?
Merci à Isabelle Senand de la FCD pour l’info.
Le marketing alimentaire va parfois trop loin
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey