đŸđđ Eat's business on the beach đđ·đ§ n°2
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Le Monde, Lâhuile dâolive made in France fait de la rĂ©sistance, 18/07/2021
The Guardian, Revealed: the true extent of Americaâs food monopolies, and who pays the price, 14/07/2021
The Economist, As food prices soar, big agriculture is having a field day, 25/07/2021
Et comme câest lâĂ©tĂ©, si lâenvie vous en dit vous pouvez me payer une glace plutĂŽt que lâhabituel cafĂ© ;-)
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Echos, Rovagnati, le jambon italien sans nitrite qui part Ă l'assaut de l'Hexagone,
Focus sur une marque de jambon quasiment inconnue en France mais dont les ventes ont dĂ©collĂ© de prĂšs de 40% depuis le dĂ©but 2021 (mĂȘme si le montant reste assez faible pour le moment Ă 6 millions dâeuros) : Naturals du groupe italien Rovagnati.
PortĂ© par quelques chefs italiens ayant pignon sur rue Ă Paris, la marque est dĂ©jĂ rĂ©fĂ©rencĂ©e chez la plupart des grandes enseignes (Carrefour, Cora, Monoprix, IntermarchĂ©, SystĂšme U, Leclerc).Â
Comme lâexplique lâarticle, le groupe Rovagnati est encore pour le moment assez peu internationalisĂ© (25 millions dâeuros rĂ©alisĂ©s Ă lâinternational sur un CA de 300 millions dâeuros). NĂ©anmoins le groupe a de grandes ambitions Ă la fois en Europe et en AmĂ©rique du Nord.
En France, le groupe mise sur ses produits estampillĂ©s âsans nitritesâ et, comme lâexplique Alexandre Hurtaud, le directeur de Rovagnati en France, « la France est notre premier marchĂ© ». Au niveau du sourcing, les porcs utilisĂ©s ne sont pas italiens, ni mĂȘme français, mais plutĂŽt danois ou hollandais car, toujours selon Alexandre Hurtaud, âces pays ont cinq ans d'avance sur les autresâ.Â
LSA, Produits locaux alimentaires, premier Ă©tat des lieux en chiffres et en graphiques, 12/07/2021
Combien pĂšsent vraiment les produits locaux dans les ventes de la grande distribution ? Câest Ă cette question quâa tentĂ© de rĂ©pondre le panĂ©liste IRI.
Afin de quantifier le poids des produits locaux, IRI sâest basĂ© sur les entreprises qui vendent plus de 50% de leur offre dans leur rĂ©gion de production. Et si, comme lâexplique lâarticle, les produits frais traditionnels ne sont pas compris dans ce pĂ©rimĂštre, lâapproche adoptĂ©e par IRI permet quand mĂȘme de couvrir entre 70 et 80% du chiffre dâaffaires et de lâoffre de produits alimentaires.
Au final, selon Emilie Mayer, Directrice Business Insight chez IRI, ce marchĂ© pĂšse â1,8 milliard de chiffre dâaffaires, 2,2% des PGC et est en hausse de 6 %â. Comme elle le prĂ©cise, ce chiffre est Ă comparer âaux 11% que reprĂ©sentent au total lâoffre des PME en grandes et moyennes surfacesâ.
Il y a des disparitĂ©s entre les rĂ©gions. Ainsi, en Bretagne et dans le Grand-Est, les produits locaux pĂšsent respectivement 4,7 et 4,1% du chiffre dâaffaires PGC, FLS et FE de la rĂ©gion contre seulement 0,5% en Ile-de-France. MĂȘme constat au niveau des produits, oĂč les marques locales pĂšsent plus dans la crĂšmerie ou la charcuterie que dans lâĂ©picerie sucrĂ©e.
Le Monde, Lâhuile dâolive made in France fait de la rĂ©sistance, 18/07/2021
Le Monde propose un focus en plusieurs parties sur la filiĂšre huile dâolive française et quelques entreprises du secteur. On commence par le domaine Leos, qui appartient Ă Patrick Bruel. Il sâagit dâun domaine dâune quarantaine dâhectares (ce qui est beaucoup plus petit que certaines exploitations du sud de l'Espagne).
Lâarticle rappelle que c'est lâEspagne qui est le leader mondial de la production dâhuile dâolive avec environ 1,3 million de tonnes produites chaque annĂ©e. Les olives sont produites en grande partie en Andalousie, oĂč les oliveraies couvrent des dizaines de milliers d'hectares. Dâailleurs, comme le prĂ©cise JoĂ«l Gayet, le responsable du dĂ©veloppement du Domaine Leos, âla France importe aujourd'hui 96 % de son huileâ et lâhuile dâolive importĂ©e âreste globalement de qualitĂ© mĂ©diocre Ă trĂšs moyenneâ.
Par consĂ©quent, pour se dĂ©marquer des huiles dâolives espagnoles ou italiennes, les huiles dâolives françaises âne peuvent prendre leur place qu'en misant sur le haut de gammeâ. Câest donc en misant sur une bouteille qui reprend les codes du luxe et sur des variĂ©tĂ©s dâolives particuliĂšres que le Domaine Leos se dĂ©marque.
LâUsine Nouvelle, Panzani passe sous la coupe du fonds britannique CVC Partners, 26/07/2021
Câest la fin dâun feuilleton qui aura tenu en haleine les fidĂšles lecteurs de cette newsletter pendant plusieurs mois. Lustucru a perdu son pari de bĂątir un champion français des pĂątes en reprenant le leader du marchĂ© Panzani. Le groupe espagnol Ebro a finalement dĂ©cidĂ© de vendre Panzani au fonds britannique CVC Partners pour 550 millions dâeuros.
France Inter, AprÚs le confinement, les Français boivent à nouveau de moins en moins de lait, 17/07/2021
AprĂšs plusieurs annĂ©es de baisse continue la consommation de lait avait connu un rebond en 2020 (+5%) grĂące aux confinements successifs et le retour en grĂące du petit dĂ©jeuner. Mais en 2021 cette derniĂšre est repartie Ă la baisse. En effet, dâaprĂšs les chiffres du Syndicat national du lait de consommation liquide, elle a baissĂ© de 24% en avril, puis de 4% en mai. Et, comme lâexplique lâarticle, cette baisse ne concerne pas que le lait de consommation mais Ă©galement le beurre, la crĂšme fraĂźche et les yaourts.
Pour expliquer cette baisse, Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait, avance plusieurs éléments :
"Le lait est la star du petit-dĂ©jeuner et la consommation hors foyer du premier repas de la journĂ©e a redĂ©marrĂ©"Â
"Le retour des produits d'importation"Â
Le changement des habitudes alimentaires au fil du temps : comme le petit-dĂ©jeuner, le goĂ»ter n'a plus le mĂȘme succĂšs qu'avant et passe de plus en plus souvent Ă la trappe.
Par ailleurs, les industriels du lait font face Ă une autre problĂ©matique : une hausse des coĂ»ts de production. Comme lâexplique Emmanuel Vasseneix, âla reprise de lâĂ©conomie dans le monde, notamment marquĂ©e par la forte demande en Chine, entraĂźne une flambĂ©e de lâordre de 50% en un an pour les matiĂšres premiĂšres plastiques et de 20âŻ% pour le cartonâ.
LSA, Carrefour va investir dans Cajoo, spécialiste de la livraison express, 28/07/2021
Pas une semaine sans une information sur le Q-commerce. Cette fois-ci câest Carrefour qui fait la Une avec lâannonce le 28 juillet dâune prise de participation minoritaire dans la startup française Cajoo.
Selon Elodie Perthuisot, directrice exĂ©cutive e-commerce, data et transformation digitale chez Carrefour, cet investissement reprĂ©sente âune nouvelle Ă©tape dans la feuille de route digitale du Groupeâ. Comme elle le prĂ©cise, âle quick-commerce est une tendance de fond, nĂ©e pendant le confinement, et dĂ©sormais de plus en plus ancrĂ©e dans les habitudes des consommateurs, sur toutes nos gĂ©ographiesâ. Ainsi, âCarrefour sâassocie Ă cette nouvelle tendance et explore avec Cajoo toutes les pistes stratĂ©giques pour crĂ©er de la valeur sur ce nouveau segment prometteurâ.
Agro Media, Arrivée du premier ananas «Zéro Carbone» sur la plateforme de Rungis en France, 21/07/2021
Le spĂ©cialiste des fruits et lĂ©gumes frais et exotiques, Omer-Decugis & Cie, vient dâannoncer le premier ananas âZĂ©ro Carboneâ au monde. Lâananas «Terrasol» atteint en effet la neutralitĂ© carbone grĂące Ă la mesure et la compensation de lâintĂ©gralitĂ© de ses Ă©missions carbone depuis les plantations en Ăquateur jusquâĂ sa plateforme situĂ©e sur le MIN de Rungis. Selon lâarticle, la mesure de lâempreinte carbone de lâananas a Ă©tĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par lâagence environnementale Sambito, ce qui a permis de dĂ©terminer la compensation nĂ©cessaire pour atteindre la neutralitĂ© carbone.
Le Telegramme, Le bulot a-t-il sa place sur les plateaux de fruits de mer ?, 16/07/2021
VoilĂ un dĂ©bat qui change de lâhabituel pain au chocolat/chocolatine.
Comme lâexplique lâarticle, âlongtemps mĂ©prisĂ©, (le bulot) est devenu un incontournable sur les plateaux de fruits de merâ. Mais, comme lâindique Yves GuĂ©guen, patron du restaurant « Le Vivier » Ă Ploemeur, « les gens les prĂ©parent souvent mal. Surtout les trĂšs gros qui sont assez baveux et durs Ă mĂącher, ils en ont une mauvaise expĂ©rience ».
Lâarticle rappelle Ă©galement quâen Normandie, le « bulot de la baie de Granville » fait lâobjet dâune appellation protĂ©gĂ©e depuis 2019.Â
The Guardian, Revealed: the true extent of Americaâs food monopolies, and who pays the price, 14/07/2021
Un article trĂšs intĂ©ressant et trĂšs complet sur la concentration dans le secteur agroalimentaire aux Etats-Unis. Lâarticle se base sur une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par The Guardian et Food and Water Watch sur 61 produits alimentaires achetĂ©s rĂ©guliĂšrement par les AmĂ©ricains. DâaprĂšs les rĂ©sultats de lâĂ©tude, quatre entreprises ou moins contrĂŽlaient au moins 50 % du marchĂ© pour 79 % des produits alimentaires. Pour prĂšs d'un tiers des produits alimentaires, les principales entreprises contrĂŽlaient au moins 75 % des parts de marchĂ©.
Comme le pointe lâarticle, cette concentration de la transformation des produits agricoles aux mains de quelques entreprises influence fortement ce que les 2 millions d'agriculteurs amĂ©ricains cultivent et combien ils sont payĂ©s, ainsi que ce que les consommateurs mangent et le prix des produits alimentaires.
Globalement, sur chaque dollar dépensé par les Américains au supermarché seuls 15 cents vont aux agriculteurs. Le reste est consacré à la transformation et à la commercialisation des aliments.
Parmi les exemples frappants :
PepsiCo contrÎle 88 % du marché des dips, car le groupe possÚde 5 des marques les plus populaires, dont Tostitos, Lay's et Fritos.
Grupo Bimbo contrÎle 64,2% du marché des bagels et bialys
93% des sodas que boivent les Américains sont détenus par seulement 3 entreprises
73% des céréales pour petit-déjeuner consommées par les Américains sont détenues par seulement 3 entreprises
Plus étonnant, certaines entreprises françaises dominent certains segments :
Danone représente 79,5% du marché du lait de soja réfrigéré et 33% du marché des yaourts
MOM représente 71,9% du marché des gourdes laitiÚres
The Guardian, Secrets and pies: the battle to get lab-grown meat on the menu, 18/07/2021
Lâarticle nous apprend quâun des ingrĂ©dients indispensables pour fabriquer de la viande cultivĂ©e en laboratoire, les lignĂ©es cellulaires, fait lâobjet dâune bataille entre les diffĂ©rentes startups de ce secteur. Ainsi, selon lâarticle, il n'existe actuellement pas de lignĂ©es cellulaires qui soient publiquement accessibles. Ce nâest pas tant quâelles sont introuvables mais plus le fait quâelles font lâobjet de brevets et que les diffĂ©rentes entreprises gardent leurs dĂ©couvertes Ă huis clos. Et ces comportements ont pour corollaire un ralentissement de lâinnovation dans ce secteur. Ainsi, le manque de lignĂ©es cellulaires accessibles au public âconstitue un obstacle Ă l'entrĂ©e des entreprises dans ce domaine, mĂȘme si l'intĂ©rĂȘt est grandâ.
Comme lâexplique lâarticle, de nombreux obstacles technologiques, sociaux et Ă©conomiques subsistent avant que nos supermarchĂ©s ne soient remplis de diffĂ©rentes gammes de viande de culture. Pour surmonter ces obstacles, des organisations telles que le Good Food Institute (GFI) militent en faveur d'un Ă©change plus public de donnĂ©es, d'outils et d'idĂ©es. En effet, Ă l'heure actuelle, la plupart des recherches dans ce domaine sont effectuĂ©es par des entreprises privĂ©es qui semblent dĂ©sireuses de protĂ©ger leur propriĂ©tĂ© intellectuelle. Le GFI comble le manque de lignĂ©es cellulaires dans l'agriculture cellulaire en finançant la crĂ©ation de lignĂ©es qui seront librement accessibles, et en crĂ©ant un dĂ©pĂŽt pour les stocker
New York Times, Investors Bet on Foie Gras Grown From Cells in a Lab, 17/07/2021
La startup française Gourmey, spĂ©cialisĂ©e notamment dans la production de faux foie gras Ă partir de cellule souche, vient de rĂ©ussir une levĂ©e de fonds de 10 millions dâeuros. Avec cette levĂ©e lâentreprise espĂšre notamment trouver un marchĂ© aux Ătats-Unis dans un contexte de prĂ©occupations croissantes concernant la cruautĂ© envers les animaux.
Lâarticle rappelle quâen 2019, le conseil municipal de New York a adoptĂ© une loi qui interdira la vente de foie gras dans la ville Ă partir de l'annĂ©e prochaine, rejoignant ainsi la Californie. De plus, des pays comme la Grande-Bretagne, la Finlande, IsraĂ«l et la NorvĂšge ont Ă©galement interdit la production de foie gras.
Selon Nicolas Morin-Forest, cofondateur et directeur gĂ©nĂ©ral de Gourmey, la production de foie gras Ă partir de cellules cultivĂ©es est un moyen de prĂ©server une tradition culinaire française vieille de plusieurs siĂšcles. Selon lui, âil y a un marchĂ© Ă©norme pour une alternative qui va bien au-delĂ des vĂ©gĂ©taliens et des vĂ©gĂ©tariensâ. Il prĂ©cise Ă©galement que âplein de gens ne sont pas vĂ©gĂ©taliens ou vĂ©gĂ©tariens, mais ne sont toujours pas Ă l'aise de manger du foie gras Ă cause de la façon dont il est produitâ. Pour fabriquer son faux foie gras, lâentreprise utilise des cellules d'un Ćuf de canard fraĂźchement pondu qui sont placĂ©es dans un cultivateur. Elles y sont ensuite nourries de protĂ©ines, d'acides aminĂ©s et de sucre, semblables aux nutriments qu'un canard obtiendrait d'un rĂ©gime Ă base d'avoine, de maĂŻs et d'herbe. Les cellules sont ensuite rĂ©coltĂ©es et transformĂ©es en faux foie gras.
Reste un obstacle de taille : le coût. Selon Nicolas Morin-Forest, le foie gras cultivé en laboratoire par Gourmey coûte aux alentours de 1 000 ⏠le kilo.
The Counter, How palm oil became the worldâs most hated, most used fat source, 01/07/2021
Un article consacrĂ© Ă lâhistorique du dĂ©veloppement de lâhuile de palme.
Cette derniĂšre est dĂ©sormais omniprĂ©sente, que ce soit dans les aliments mais Ă©galement dans les savons, les rouges Ă lĂšvres et mĂȘme l'encre des journaux. De nos jours, lâhuile de palme est lâun des produits les plus dĂ©testĂ© au monde Ă cause notamment de son lien avec la dĂ©forestation en Asie du Sud-Est. Mais, malgrĂ© cette dĂ©testation globale, lâhuile de palme reste, avec plus de 73 millions de tonnes en 2020, plus utilisĂ©e que nâimporte quelle autre huile vĂ©gĂ©tale. Et cette situation sâexplique en partie par son prix bon marchĂ©. En effet, le palmier Ă huile africain peut par exemple produire jusqu'Ă 10 fois plus d'huile par hectare que le soja.
L'huile de palme est depuis longtemps un aliment de base dans une zone qui s'étend du Sénégal à l'Angola, le long de la cÎte occidentale de l'Afrique. Elle a fait son entrée dans l'économie mondiale dans les années 1500, à bord de navires impliqués dans la traite transatlantique des esclaves.
Vers 1900, l'huile de palme a commencĂ© Ă ĂȘtre utilisĂ©e pour teindre la margarine en jaune. Mais elle s'est avĂ©rĂ©e ĂȘtre un ingrĂ©dient principal parfait car elle restait ferme Ă tempĂ©rature ambiante et fondait dans la bouche, tout comme le beurre. Comme lâexplique lâarticle, les magnats de la margarine et du savon se sont par la suite tournĂ©s vers les colonies europĂ©ennes d'Afrique pour obtenir de plus grandes quantitĂ©s d'huile de palme. Cependant, les communautĂ©s africaines refusaient souvent de fournir des terres aux entreprises Ă©trangĂšres, car la fabrication artisanale de l'huile Ă©tait encore rentable pour elles. Ces derniers ont eu plus de succĂšs en Asie du Sud-Est, oĂč ils ont crĂ©Ă© une nouvelle industrie de plantation de palmiers Ă huile.
La consommation d'huile de palme a augmenté au fur et à mesure que les concurrents disparaissaient : d'abord l'huile de baleine dans les années 1960, puis les graisses comme le suif et le saindoux. Dans les années 1970 et 1980, les préoccupations sanitaires liées aux huiles tropicales telles que la noix de coco et le palmier ont réduit la demande en Europe et en Amérique du Nord. Mais les pays en développement se sont rués sur l'huile de palme pour la friture et la cuisson.
Enfin, dans les annĂ©es 1990, les organismes de rĂ©glementation des Ătats-Unis et de l'Union europĂ©enne ont pris des mesures pour interdire les graisses trans dans les aliments. Les fabricants se sont tournĂ©s vers l'huile de palme qui Ă©tait un substitut bon marchĂ© et efficace.
New York Times Magazine, Learning to Love G.M.O.s, 25/07/2021
Un article (trĂšs long) du New York Times Magazine sur un sujet des plus sensibles : les OGM.
Le point de dĂ©part de lâarticle est la dĂ©couverte de la chercheuse Cathie Martin, qui a passĂ© prĂšs de vingt ans Ă Ă©tudier les tomates. Cette derniĂšre a en effet crĂ©Ă© une variĂ©tĂ© de tomate de couleur violet foncĂ© et qui est exceptionnellement riche en antioxydants (elle en contient deux fois plus que les myrtilles) et a des bienfaits anticancĂ©reux. Cathie Martin a publiĂ© un article sur les bienfaits de cette variĂ©tĂ© de tomate dans la revue universitaire Nature Biotechnology en 2008.
Elle a un temps envisagĂ© de mettre cette variĂ©tĂ© de tomate en vente dans les magasins ou de la proposer en ligne sous forme de jus. Mais comme celle-ci contient une paire de gĂšnes provenant d'un muflier (et qui incite les tomates Ă produire plus d'anthocyanine) elle Ă©tait alors considĂ©rĂ©e comme un OGM. Afin dâobtenir toutes les autorisations nĂ©cessaires, Cathie Martin a mis presque six ans.
Lâarticle rappelle que, depuis leur introduction au milieu des annĂ©es 1990, les OGM sont restĂ©s trĂšs impopulaires auprĂšs des consommateurs, qui les considĂšrent comme des outils douteux aux mains des grandes entreprises agricoles et qui ont des effets potentiellement dangereux sur les consommateurs et l'environnement. A titre dâexemple, environ 94 % du soja cultivĂ© aux Ătats-Unis est gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©, de mĂȘme que plus de 90 % du maĂŻs, du colza et des betteraves Ă sucre, ce qui reprĂ©sente une superficie totale d'environ 170 millions d'acres de terres cultivĂ©es. Dans le mĂȘme temps, la rĂ©sistance aux aliments gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©s n'a fait que s'affirmer. En tĂ©moigne la croissance du marchĂ© des produits certifiĂ©s sans OGM, qui a Ă©tĂ© multipliĂ© par plus de 70 depuis 2010, passant d'environ 350 millions de dollars cette annĂ©e-lĂ Ă 26 milliards de dollars en 2018.
Mais, selon lâarticle, la tomate violette dĂ©veloppĂ©e par Cathie Martin pourrait changer la donne. Dâune part, contrairement aux cultures OGM traditionnelles comme le soja et le colza, cette tomate n'a pas Ă©tĂ© conçue pour faire du profit et serait cultivĂ©e en petits lots plutĂŽt que sur des millions dâhectares. De plus, les gĂšnes supplĂ©mentaires qu'elle contient ne servent qu'Ă stimuler la production d'anthocyanine, un nutriment que les tomates produisent dĂ©jĂ . Plus important encore, les propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires et anticancĂ©reuses du fruit, qui semblent considĂ©rables, sont des choses quâun nombre croissant de consommateurs recherchent.
Financial Times, What growing avocados in Sicily tells us about climate change and the future of food, 25/07/2021
Le changement climatique dĂ©place les frontiĂšres de la production alimentaire, les agriculteurs et les entreprises agricoles s'adaptant Ă des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es dans le monde entier. Alors que dans certaines rĂ©gions, la chaleur et la sĂ©cheresse menacent la culture de certaines plantes, suscitant des inquiĂ©tudes quant Ă la sĂ©curitĂ© alimentaire, dans d'autres, le rĂ©chauffement climatique a permis aux producteurs de cultiver de nouvelles plantes et variĂ©tĂ©s qui, au cours des dĂ©cennies prĂ©cĂ©dentes, auraient Ă©tĂ© difficiles Ă produire de maniĂšre rentable. Le Financial Times propose un exemple avec la culture de lâavocat en Sicile qui remplace petit Ă petit certains vignobles.
En effet, de nombreux agriculteurs siciliens se tournent de plus en plus vers les fruits tropicaux. Selon Francesco Viola, professeur associĂ© Ă l'universitĂ© de Cagliari, qui a menĂ© des recherches sur le climat de l'Ăźle et l'Ă©cosystĂšme mĂ©diterranĂ©en, le rĂ©chauffement climatique a entraĂźnĂ© une augmentation de 1 °C de la tempĂ©rature de l'Ăźle au cours des 30 derniĂšres annĂ©es. Comme le rĂ©sume Ettore Prandini, le prĂ©sident de Coldiretti (lâĂ©quivalent italien de la FNSEA), âles frontiĂšres des cultures en Italie sont en train de changerâ.
Comme lâexplique lâarticle, de nombreuses Ă©tudes montrent que le rĂ©chauffement des tempĂ©ratures redessine la carte viticole. Ainsi, dâaprĂšs des recherches menĂ©es par Elizabeth Wolkovich, professeur associĂ© Ă l'universitĂ© de la Colombie-Britannique, un rĂ©chauffement de 2 °C dans les prochaines annĂ©es rendrait 56 % des zones viticoles du monde impropres Ă la culture de la vigne.
The Economist, As food prices soar, big agriculture is having a field day, 25/07/2021
Un article sur quelques mastodontes du monde agricole qui restent encore assez mĂ©connus du grand public : ceux que lâon surnomme les âABCDâ. Il sâagit des quatre grands nĂ©gociants agricoles, qui se nomment ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus. Le plus jeune des quatre, ADM, a Ă©tĂ© fondĂ© en 1902. Le plus ancien, Bunge, 84 ans auparavant.Â
Depuis quelques mois les produits agricoles commencent Ă flamber, comme câest par exemple le cas pour le soja et le maĂŻs, qui sont respectivement 56 % et 68 % plus chers qu'il y a un an. Cette mauvaise nouvelle pour les consommateurs en est en revanche une bonne pour ces grandes entreprises qui s'approvisionnent, stockent et expĂ©dient les denrĂ©es alimentaires pour le compte d'acheteurs publics et de multinationales. Ces grands nĂ©gociants possĂšdent les rĂ©seaux de silos, de chemins de fer et de navires, ainsi que les donnĂ©es et les relations nĂ©cessaires pour redessiner les itinĂ©raires d'approvisionnement.
Au cours des dĂ©cennies qui ont prĂ©cĂ©dĂ© les annĂ©es 2010, les ABCD ont prospĂ©rĂ© grĂące Ă la croissance dĂ©mographique, Ă la prospĂ©ritĂ© croissante et Ă l'accĂ©lĂ©ration de la mondialisation. Puis leur activitĂ© a commencĂ© Ă flĂ©chir Ă cause dâune surabondance prolongĂ©e de rĂ©coltes, qui a maintenu les prix Ă un niveau bas et stable, rĂ©duisant ainsi leurs marges. Par ailleurs, lâarrivĂ©e des smartphones et des nouvelles technologies ont permis aux agriculteurs dâavoir accĂšs en temps rĂ©el Ă des donnĂ©es sur les conditions locales et les prix mondiaux, rĂ©duisant ainsi le pouvoir de marchĂ© des intermĂ©diaires. Les producteurs ont Ă©galement achetĂ© des capacitĂ©s de stockage pour faire face aux fluctuations des prix, ce qui a rĂ©duit les possibilitĂ©s d'arbitrage. En consĂ©quence, entre 2013 et 2016, les ventes combinĂ©es des ABCD ont dĂ©gringolĂ© de 351 milliards de $ Ă 250 milliards de $. Les revenus sont restĂ©s stables depuis. Mais lâannĂ©e derniĂšre a tout de mĂȘme Ă©tĂ© faste pour eux, avec des bĂ©nĂ©fices nets combinĂ©s qui ont doublĂ©, pour atteindre 4,5 milliards de dollars.
Une étude trÚs intéressante financée par WWF et Tesco qui reconsidÚre le gaspillage alimentaire en se focalisant sur le gaspillage à la ferme.
Ainsi, en considĂ©rant les pertes de rĂ©colte comme du gaspillage alimentaire, lâĂ©tude estime que 2,5 milliards de tonnes de nourriture sont gaspillĂ©es chaque, soit environ 40% de la production annuelle. Sur ces 2,5 milliards de tonnes, 1,2 milliard seraient perdues sur le lieu de production. Comme le prĂ©cise le rapport, ces pertes sur le lieu de production reprĂ©sentent « quatre fois plus que ce qui est nĂ©cessaire pour nourrir les 870 millions de personnes sous alimentĂ©s dans le monde ». Elles sont Ă©valuĂ©es Ă 370 millions d'euros annuels environ.Â
Parmi les solutions mises en avant dans le rapport : mettre fin Ă la dĂ©connexion grandissante entre les producteurs et les marchĂ©s, qui entraĂźne des erreurs sur les volumes produits et peut maintenir le cultivateur dans une situation de rapport de force dĂ©favorable.Â
LâĂ©tude complĂšte peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©e ici.
Les japonais poussent toujours l'esthétique plus loin que les autres
Le vin houblonné, qui connaissait?
Certain(e)s conservent des parts de gĂąteau de mariage pour les revendre aux enchĂšres 40 ans plus tardâŠ
Câest tout pour aujourdâhui.
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A dans 2 semaines! Bonnes vacances Ă ceux qui sont partis et bon courage Ă ceux qui travaillent encore.
O. Frey