🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°23
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Les Echos, Comment les influenceurs bousculent le monde du vin, 02/12/2020
L’Est Républicain, Saucisse de Morteau : enquête sur l’inquiétude de la filière IGP, 10/12/2020
Le Soir, Nestlé investit massivement pour atteindre le zéro carbone, 03/12/2020
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Les Echos, Comment les influenceurs bousculent le monde du vin, 02/12/2020
Un chiffre : 36 % des grands acheteurs de vins ont déjà rempli leur cave en se référant aux recommandations des réseaux sociaux. Et en temps de crise sanitaire où les séance d'e-tasting sur Zoom se multiplient, le monde viticole a fait sa mue numérique.
Désormais, les châteaux et domaines viticoles s’appuient de plus en plus sur les influenceurs pour vendre leurs vins, notamment sur Instagram. Comme l’explique une grande maison de champagne, « La question de savoir si l'on peut faire sans eux ne se pose même pas : ils sont indispensables à notre recherche d'engagement de la part du consommateur ».
On y découvre notamment Margot Ducancel, créatrice du club Rouge aux lèvres (@rougeauxlevres), encore Wang Shenghan, alias Lady Penguin, qui poste sur les réseaux sociaux chinois WeChat et Sina Weibo et compte près de 1,5 million de fans ou encore Georgia Panagopoulou alias @wine.gini.
Toutefois, selon Brinda Bourhis, Fondatrice de Winevox, « l'ère Parker a laissé des traces. Les châteaux préféreront toujours être cités par des pros et des leaders d'opinion, dont l'avis influe sur les ventes. »
Le Parisien, L’appel des producteurs alsaciens : «Mangez de la choucroute !», 04/12/2020
En Alsace, la fermeture des restaurants et cantines scolaires, conjuguée à l'annulation des marchés de Noël de la région, a des conséquences importantes pour les producteurs de chou à choucroute.
Selon les estimation du Syndicat des producteurs de choux à choucroute d'Alsace, sur les 25 000 tonnes de choucroute produites chaque année, environ 5000 risquent de ne pas trouver preneurs et finir broyées.
Alors fidèles lecteurs de Eat’s Business soyez solidaires et mangez de la choucroute!
20 Minutes, Confinement: Avec les bars et restaurants fermés, les distributeurs de boissons « ont perdu plus de 90 % de leur chiffre d’affaires », 08/12/2020
Dans les Hauts de France, suite à la fermeture des bars et des restaurants, la plupart des grossistes ont perdu entre 90 et 98 % de leur chiffre d’affaires selon Laurent Pecqueur, directeur général de Sodiboissons.
Comme pour les agriculteurs, c’est toute la chaîne amont qui est impactée par cette fermeture. Surtout, comme ce secteur n’a pas été fermé administrativement, les entreprises ne sont pas éligibles à certaines aides de l’Etat autres que le chômage partiel comme l’aide du fonds de solidarité.
Enfin autre conséquence : les stocks sont plein de produits consignés qui vont bientôt atteindre leur date de péremption. Plutôt que de les jeter, les professionnels aimeraient pouvoir écouler ces stocks auprès du grand public ou en les donnant à des associations.
Siècle Digital, Étude : les applications food les plus téléchargées, 02/12/2020
L’entreprise SensorTower a sorti un rapport dévoilant les applications de la catégorie Food & Drink les plus téléchargées depuis 2017, au niveau mondial, européen, et par pays. Le rapport s’est intéressé aux applications de la catégorie Food & Drink de l’App Store et du Google Play Store, et plus spécifiquement les services de livraison de nourriture, de restauration rapide, de supermarchés, de cuisine, ou encore de grandes chaînes de restaurant.
Au 3è trimestre 2017, il y avait 79 millions de téléchargements sur Android et 126 millions sur iOS. Au 3è trimestre 2020, 227 millions de téléchargements ont été effectués sur le Google Play Store contre 200 millions sur l’App Store.
Les États-Unis et la Russie sont les pays où la croissance des téléchargements d’applications est la plus importante avec une augmentation annuelle respective de 20% et 70%. Aux États-Unis, les applis McDonald’s et Uber Eats ont généré à elles seules près de 200 millions de téléchargements en 2019, soit 13% des téléchargements annuels mondiaux dans cette catégorie.
Le Monde, La plus grande ferme verticale d’Europe inaugurée au Danemark, 08/12/2020
Nordic Harvest vient d’inaugurer la première portion de sa toute nouvelle ferme verticale, annoncée comme étant la plus grande d’Europe, à l'ouest de Copenhague.
La construction de cette ferme verticale sera finalisée d'ici l'été 2021 et elle comptera une surface totale de 7 000 m². Comme pour beaucoup de ses homologues, ce sont en majorité des salades et des herbes aromatiques qui y seront cultivées. Dans un premier temps, l'objectif est d'en produire 550 kg par jour, puis 2,7 tonnes à partir du milieu de l'année 2021, lorsque la construction de la ferme sera achevée. Elle emploiera à terme vingt salariés.
Mais comme le précise l’article, “d'autres avant lui ont tenté leur chance. Mais peu encore ont réussi à trouver un modèle économique viable sur le long terme”, à l’exception de la société taïwanaise YesHealth, qui opère deux fermes verticales à Taïwan et dans le sud de la Chine et avec qui Nordic Harvest a noué un partenariat pour la construction de cette première ferme, ainsi que trois autres, en Suède, en Norvège et en Finlande.
Pour réaliser ce projet, Nordic Harvest a annoncé avoir collecté 62 millions de couronnes (8,3 millions d'euros), auprès d'une cinquantaine d'investisseurs.
Ouest France, Covid-19. Ne pas sentir, ne pas toucher : dans le Périgord, un marché de la truffe « pas simple », 07/12/2020
Ou comment le marché le marché aux truffes de Brantôme dans le Périgord s’est adapté aux normes Covid.
La problématique pour les acheteurs : comment choisir une truffe qu’on ne peut ni sentir, ni toucher ?
L’absence des restaurateurs pèse également sur les prix. Les ventes se concluent aux alentours de 500€ le kilo contre 650 l’an dernier.
Linéaires, Cora expérimente les recettes en ligne intelligentes, 07/12/2020
Le groupe de distribution Cora va lancer son nouveau site internet début 2021. Celui-ci proposera automatiquement des recettes personnalisées aux clients, avec mise au panier des ingrédients. Derrière cette nouveauté se cache un partenariat avec Miam, une startup qui propose sa solution de suggestions intelligentes de recettes en marque blanche.
Le principe : au fur et à mesure de sa navigation sur le site, le client se voit proposer des recettes personnalisées, qui deviendront de plus en plus pertinentes au fur et à mesure que son profil sera enrichi par son historique (amateur de viande, de spécialités régionales, de plats familiaux, …)
France 3, Cuisine : les bienfaits méconnus des ris de veau sur la santé, 09/12/2020
Petit focus sur un des mes plats préférés et dont les qualités nutritionnelles restent encore trop méconnues, j’ai nommé les ris de veau.
Les ris de veau font partie de la famille des abats blancs (par opposition aux abats rouges comme le foie ou les rognons). Il s’agit de la glande située au niveau de la gorge de l’animal et celle-ci est présente chez les jeunes animaux de boucherie et disparaît à l’âge adulte
Au début du XIXe siècle, les Bretons avaient pour rite d'offrir un ris de veau aux touristes qui effectuaient un achat de viande dans leurs boucheries. A cette époque c'était un produit alimentaire très noble qui n’était servi que pour les grandes occasions.
Au niveau nutritionnel, le ris de veau n’est pas très calorique (100 à 125 calories pour 100 g). Il est également source de protéines et est bien fourni en vitamines : B3 (production d'énergie), B5 (joue un rôle dans la fabrication des hormones stéroïdiennes et des neurotransmetteurs qui permettent de véhiculer les messages nerveux), B12 (aide à lutter contre l’anémie) et C.
L’Est Républicain, Saucisse de Morteau : enquête sur l’inquiétude de la filière IGP, 10/12/2020
Alors que les ventes ont augmenté de 18 % depuis la labellisation IGP en 2010, le marché de la saucisse de Morteau IGP est en fait un marché très concentré et sur lequel on assiste en quelque sorte à une financiarisation de la saucisse.
Sur ce marché, le Groupe Arcado, pèse en effet à lui seul plus de sept saucisses sur dix et ses concurrents, la société Bazin de Breuches-lès-Luxeuil à laquelle s’ajoute une vingtaine d’artisans-bouchers se partagent le reste. Le Groupe Arcado possède notamment Clavière, Morteau Saucisse, Jean-Louis Amiotte et Aux Produits Saugets. Il appartient au fonds d’investissement privé MBO partenaires, à la filiale du groupe Crédit Agricole, Amundi Private Equity Funds ainsi qu’à Siparex et Crédit Agricole Régions investissements.
Comme l’affirme l’article, “à l’inverse de la filière comté, qui démontre depuis des années qu’elle est rémunératrice pour les producteurs et pour le territoire”, “celle de la morteau raisonne d’abord « coût matière » et « volumes ». Et non « chaîne de valeurs »”
Le Parisien, Jaap Korteweg, l’amateur de viande qui a inventé le métier de «boucher végétarien», 09/12/2020
Devenu végétarien il y a 20 ans, ce fils d’agriculteur a inventé le métier de « boucher végétarien » en 2010, lorsqu’il a ouvert une petite « boucherie végétarienne » à La Haye. L’idée était de proposer des substituts à la viande à destination des végétariens et des végans.
En 2018, son entreprise, The Vegetarian Butcher, a été rachetée par le géant de l'agroalimentaire Unilever, qui la place au cœur de sa nouvelle stratégie. Et désormais, même Burger King vend des burgers fourrés avec les substituts végétaux de la marque.
Wall Street Journal, Why Wine in Half Bottles Is Big This Holiday Season, 03/12/2020
Encore une conséquence de la crise sanitaire liée au Covid. Les gens buvant plus souvent seuls en raison des restrictions concernant les rassemblements dans les restaurants ou les bars, ou à la maison avec des amis, les demi bouteilles de vin sont plébiscitées.
Les chiffres publiés par Nielsen montrent que les ventes au détail de vin en demi-bouteilles ont augmenté de 45,5 % au Etats-Unis au cours de la période de quatre semaines se terminant le 7 novembre par rapport à la même période l'année dernière.
Par ailleurs, les demi-bouteilles offrent aux œnophiles la possibilité de goûter un vin à un prix beaucoup moins élevé (même si, souvent, les demi-bouteilles coûtent plus de la moitié du prix de la bouteille entière). Elles peuvent donner un aperçu d'un millésime, car le vin en demi-bouteille vieillit plus rapidement (la quantité d'air emprisonnée entre le bouchon et le vin est la même dans les deux formats, de sorte que le rapport entre l'air et le vin est plus élevé dans une demi-bouteille).
The Guardian, 'Stealing our culture': South Koreans upset after China claims kimchi as its own, 01/12/2020
Le débat fait rage sur les réseaux sociaux entre les chinois et les sud-coréens à propos de l’origine du kimchi, ce plat à base de chou fermenté reconnu comme un élément essentiel du régime alimentaire coréen.
Tout a commencé lorsqu’un plat fermenté chinois, le pao cai, a reçu une norme ISO et que le journal Global Times a commenté l’information en affirmant qu’il s’agit d’une "norme internationale pour l'industrie du kimchi dirigée par la Chine". La seule mention du mot kimchi a déclenché la colère des Sud-Coréens pour qui la Chine tentait de revendiquer le kimchi comme étant d’origine chinoise.
Même le ministère de l'agriculture sud-coréen s’est ému de la situation et a publié un communiqué affirmant que la norme approuvée par l'ISO "n'avait rien à voir avec le kimchi" et qu’"il est inapproprié de rapporter cette information sans différencier le kimchi du pao cai du Sichuan".
De leur côté, les internautes chinois ont déclaré qu'ils avaient tout à fait le droit de revendiquer ce plat comme étant le leur, puisqu'une grande partie du kimchi consommé en Corée du Sud provient de Chine.
The Guardian, Lab-grown chicken tastes like chicken – but the feeling when eating it is more complicated, 07/12/2020
Alors qu’un produit à base de viande in-vitro vient d’être autorisé à la commercialisation par Singapour la journaliste, qui a goûté ledit produit l’an dernier, revient sur son expérience.
Comme elle le raconte, “l'employé de Eat Just qui a préparé mon nugget de poulet était aussi enthousiaste pour parler de science et de philosophie de l'alimentation qu'il l'était pour parler de saveur et de technique de cuisson. C'était un peu comme si Bill Gates vous faisait des crêpes”. Elle rappelle d’ailleurs qu’à l'époque, ce nugget valait environ 50 dollars américains. Après en avoir pris une bouchée elle a fait la remarque "Ça a le goût du poulet !". Ce à quoi l’employé de Eat Just a rétorqué, “c'est du poulet”.
Elle explique également que si cela a bien le goût d’un nugget au poulet, la sensation en bouche est différente. Au niveau fabrication, “le nugget de poulet de Eat Just est fabriqué à partir de cellules de poulet recueillies par biopsie, cultivées dans un sérum provenant de fœtus de veaux ”.
Le Soir, Nestlé investit massivement pour atteindre le zéro carbone, 03/12/2020
Le géant de l’agroalimentaire vient d’annoncer qu’il va investir 2,95 milliards d’euros pour atteindre ses objectifs climatiques de - 50 % d’émissions en 2030 par rapport à 2018 et zéro carbone en 2050.
Mais surtout, le groupe, qui a émis 92 millions de tonnes d’équivalent-CO 2 en 2018 a détaillé sa feuille de route pour les atteindre :
d’ici 2025, les 800 sites répartis dans 187 pays utiliseront 100 % d’électricité renouvelable
plantation de 20 millions d’arbres chaque année pendant les 10 prochaines années
verdissement de la logistique, qui représente 8 % des émissions
diminution des emballages et utilisation croissante de matériaux recyclés pour le packaging, qui représente 12 % des émissions
1,11 milliard d’euros seront consacrés à l’évolution du modèle agricole de ses fournisseurs : le groupe promeut, comme d’autres multinationales agroalimentaires, l’agriculture régénératrice et, en échange de changements de pratiques chez les 500.000 agriculteurs chez qui il se fournit directement (et 4,5 millions indirectement), le groupe promet une rémunération et un volume d’achat plus élevés. Le groupe souhaite qu’en 2025, 20 % des principaux ingrédients utilisés soient « issus de l’agriculture régénératrice » et 50 % en 2030.
pour 100 % de ses principaux approvisionnements agricoles, Nestlé promet des produits « zéro déforestation » en 2022
le groupe étoffera également sa gamme de produits d’origine végétale
Quartz, The pandemic is changing the way we eat, 29/11/2020
Une info dénichée par une de nos fidèles lectrices.
Quartz a réalisé un guide (disponible pour les abonnés) sur ce que la crise sanitaire liée au Covid a changé dans notre manière de nous alimenter.
Selon Quartz, 5 idées sont à retenir :
Peu importe à quoi ressemblait votre vie avant le Covid-19, vos repas se sont adaptés : Quartz s'est penché sur les plus grands changements gastronomiques dans le monde et sur les entreprises locales et multinationales qui en subissent les conséquences. Qui en profite, qui en pâtit et, lorsque tout cela sera terminé, quels seront les changements durables ?
Nous cuisinons et commandons nos courses avec plus d'attention : les confinements un peu partout dans le monde ont obligé de nombreuses personnes à passer plus de temps dans la cuisine.
On se languit de manger à l'extérieur alors que les restaurants locaux souffrent : La pandémie et le travail à domicile ont peut-être temporairement tué le repas de bureau, mais les historiens culinaires sont convaincus qu'il reviendra, et pourraient même nous inciter à nous éloigner de nos tristes repas de bureau
Et notre relation avec l'alimentation, du régime à la sécurité alimentaire, est en train de changer : la nourriture a été une source de réconfort familière pendant la pandémie. Certaines personnes ont profité du ralentissement du rythme de vie pour manger plus sainement qu'elles ne l'auraient fait auparavant. Pour d'autres, le stress a entraîné une alimentation émotionnelle - et parfois une prise de poids.
Les changements peuvent être temporaires, mais leurs causes sous-jacentes sont permanentes : La pandémie a simplement exposé et accéléré les changements qui étaient déjà en cours dans les systèmes alimentaires mondiaux.
Le blog Stripfood a lancé une série d’une dizaine d’entretiens sur le thème “Bien manger coûte-t-il vraiment plus cher?” avec notamment la diététicienne-nutritionniste Ariane Grumbach, la blogueuse culinaire Anne Lataillade, le DG de ProtéinesXTC Xavier Terlet ou encore la Maître de Conférences Clémentine Hugol-Gential.
Ces entretiens sont à découvrir ici.
Un concours lancé par Les Camionneuses
Quelques stats sur la raclette en France
Encore une nouvelle version originale du Kit Kat trouvable, comme souvent, au Japon
Un concept musical vachement sympa à découvrir ;)
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine.
O. Frey