🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°17
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Comme me l’a suggéré un de nos fidèles lecteurs, pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Konbini, Comment TikTok (et l'Internet) est devenu dingue des cocottes Le Creuset, 19/10/2020
New York Times, Are ‘Kidfluencers’ Making Our Kids Fat?, 26/10/2020
Financial Times, Herders tout camel milk as Africa’s new ‘superfood’, 22/10/2020
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Agromedia.fr, Sécurité alimentaire : L’industrie agroalimentaire doit-elle rassurer davantage les consommateurs Français?, 21/10/2020
Mérieux NutriSciences et bioMérieux ont dévoilé les résultats d’une enquête menée auprès de consommateurs de quatre pays (France, États-Unis, Inde et Chine) afin de mieux comprendre leurs perceptions et comportements en matière de sécurité alimentaire.
Premier constat : alors que les normes sanitaires en vigueur en France figurent parmi les plus exigeantes, les français ont nettement moins confiance dans les aliments qu’ils consomment que les chinois, les américains ou les indiens. Seulement 69% des consommateurs français affirment avoir confiance dans les aliments qu’ils consomment contre 96% pour les chinois, 90% pour les indiens et 85% pour les américains.
Ces différences s’expliquent par des niveaux d’exigence différents selon les pays. Ainsi, les Français attachent de l’importance à l’origine des produits qu’ils consomment et à leur traçabilité (72%), devant la composition du produit (60%) et la présence de labels certifiant le produit (40%). Aux États-Unis, une très faible importance est accordée aux labels (25%) et c’est avant tout la date limite de consommation qui rassure les consommateurs américains (54%).
Parmi les autres observations, la marque n’est pas forcément synonyme de sécurité alimentaire en France (seulement 12 % des Français estiment que c’est vrai). C’est plus le cas en Chine (37%), aux États-Unis (31%) et en Inde (43%).
Enfin, la présence de produits chimiques dans les aliments est, pour les Français (87%), comme pour les Américains (70%), les Chinois (90%) et les Indiens (71%), la principale cause d’inquiétude.
L’ADN, Burger vegan, crème végétale... la bataille de l'alimentation se joue sur les mots, pas dans l’assiette, 26/10/2020
Vendredi dernier, les députés européens ont rejeté un amendement visant à interdire aux fabricants de « fausse viande » l’utilisation des termes comme steak, burger, saucisse ou escalope. En revanche, ils ont accepté que les termes « yaourt », « fromage » et « crème » soient désormais réservés aux produits contenant du lait animal. Ils ont également interdit les mentions « goût fromage », « saveur crémeuse » ou « substitut de beurre ».
L’Usine Nouvelle, Le papier va-t-il remplacer le plastique dans les emballages ?, 21/10/2020
Les entreprises de l’agroalimentaire cherchent de plus en plus à se passer du plastique dans leurs emballages afin de les rendre plus écologiques et plus en phase avec les attentes des consommateurs et aussi pour répondre à l’entrée en vigueur de règlementations anti-plastique.
Comme le résume Fabrice Peltier, designer et consultant, « les entreprises ne se demandent plus ce qu’elles vont sortir comme nouveauté, mais dans quoi elles vont mettre leur produit ».
Nestlé a ainsi investi 1,8 milliard d’euros pour atteindre son objectif de 100 % de plastiques recyclables ou réutilisables d’ici à 2025. Et selon Véronique Cremades-Mathis, responsable monde de l’emballage durable du groupe, « le papier est l’une des alternatives qui offre le plus d’opportunités ».
Alors qu’il est très présent comme emballage secondaire ou pour les produits secs comme les pâtes ou le riz, le papier-carton est beaucoup plus contraignant pour la charcuterie ou la restauration rapide à cause de ses capacités absorbantes qui nécessite de le doubler de polymères et/ou d’aluminium, qui sont compliqués à recycler.
Mais des solutions papiers demeurent. Comme par exemple la cellulose, qui est en général issue de forêts écogérées et recyclée à près de 70 % en France. À Grenoble, le Centre technique du papier (CTP) a mis au point la chromatogénie, qui rend le papier hydrophobe par réaction chimique.
Enfin comme le conclut l’article, 2021 pourrait être l’année de la « paper bottle ». Plusieurs grandes entreprises de boissons (Pernod Ricard, Diageo, Coca-Cola, Carlsberg) testent ce genre de bouteille.
Konbini, Comment TikTok (et l'Internet) est devenu dingue des cocottes Le Creuset, 19/10/2020
Depuis plusieurs mois, la marque d’équipements de cuisine Le Creuset fait l’objet d’un culte sur TikTok. Découvertes grâce aux algorithmes de suggestion des réseaux sociaux, les cocottes en fonte de la marque ont séduit les jeunes adultes américains.
Sur TikTok, le hashtag #LeCreuset réunit à ce jour plus de 20 millions de vues.
Selon Konbini, c’est par l’intermédiaire d’une fonctionnalité de la plateforme que le succès de Le Creuset a démarré : la page "Pour toi". Il s’agit d’une rubrique qui compile et suggère aux utilisateurs des vidéos susceptibles de les intéresser.
Se référant à un article de Food & Wine sur ce phénomène, Konbini affirme qu’il y a plusieurs explications :
La première est liée au virage numérique entamé par Le Creuset depuis quelques années.
La seconde est plus philosophique : l’objet pourrait agir comme un marqueur identitaire, culturel et d’affirmation de soi. Si la cocotte peut être utilisée par les internautes pour cuisiner des plats, elle y est aussi parfois simplement présentée comme un objet de décoration et d’ornement.
Cet engouement pour Le Creuset pourrait aussi prendre racine dans un mouvement esthétique, né il y a quelques années, qui a pris de l’ampleur durant le confinement mondial de 2020, le "cottagecore". Il a été théorisé par Isabel Slone dans le New York Times et “joue sur le fantasme de l’évasion et d’une vie rurale, lente, apaisée, confortable et paisible dans laquelle la cocotte en fonte”.
Pour Rebecca Jennings, journaliste chez Vox, “c’est un produit, une chose que vous pouvez acheter, qui est très beau et qui vous donne l’impression qu’en possédant cette magnifique cocotte, vous bénéficieriez également, comme par magie, d’une cuisine parfaite et vous réaliseriez de somptueux rôtis au pot lors d’une soirée parfaite"
Pour se rendre compte du phénomène Le Creuset sur TikTok : https://www.tiktok.com/@ave.abe?lang=en
La Tribune, Alimentation : le modèle de C'est qui le Patron ? ! fait des émules, 26/10/2020
Retour sur le succès de C’est qui le Patron dont la première brique de lait a été lancée en octobre 2016 et qui a depuis fait son petit bout de chemin.
Quatre ans plus tard, la marque a séduit 16 millions d'acheteurs et lancé plus d'une vingtaine de produits dans les rayons, de la baguette au poulet en passant par les oeufs et les sardines.
Le modèle a également fait des émules à l’étranger. Une dizaine de formules locales ont déjà vu le jour, de l'Espagne à la Grèce, en passant par le Royaume-uni, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie, le Maroc, alors qu'une quinzaine d'autres sont en cours de construction.
En France, l’initiative C’est qui le Patron a inspiré d’autres marques, notamment dans le lait où, selon le co-fondateur Nicolas Chabanne, la marque a “décompté environ 25 démarches similaires”.
Rappelons au passage que C’est qui le Patron est organisée sous forme de coopérative. La Société des Consommateurs, qui détient la marque, est, en effet, une Société Coopérative d’Intérêt Collectif.
Le Monde, Vins : les coopératives grappillent du terrain, 26/10/2020
En France, on dénombre environ 600 caves coopératives et unions de caves, qui représentent près de 50 % de la production viticole, avec plus de 18 millions d’hectolitres, hors Charente et cognac, et 53 % des viticulteurs. Alors qu’elles ont souvent traîné une image un peu ringarde et des vins réputés de moins bonne qualité, les coopératives viticoles se sont modernisées et elles n’ont plus grand-chose à voir avec leurs ancêtres.
L’article revient notamment sur la naissance des coopératives viticoles : au début du XXe siècle, les vignerons durent s’unir pour faire face à la crise du phylloxéra qui dévasta le vignoble français, pour résister aussi aux méventes, aux conséquences de la première guerre mondiale et de l’exode rural. Il s’agissait aussi de s’organiser face au pouvoir du négoce et des grandes maisons qui faisaient la loi sur le marché du raisin.
Certaines coopératives ont depuis fait leur révolution. Comme par exemple la marque Vignerons des terres secrètes, qui est née en 2006 et chez qui un travail important a été réalisé pour améliorer l’image de la coopérative, qui souffrait de « gammes trop restreintes » ou encore d’une « image trop industrielle ». Ainsi, comme le précise Michel Barraud, le président de la cave, « de 80 % de vente en négoce [en vrac] et 20 % en bouteilles, il y a une vingtaine d’années, nous sommes passés à la proportion inverse et nous travaillons beaucoup sur les sélections parcellaires ».
Comme le précise l’article, “les caves n’hésitent plus à jouer le match sur le terrain des grandes marques et des vignerons indépendants renommés. Si les prix restent raisonnables, liés à la présence pour beaucoup d’entre elles en grande distribution, nombre d’entre elles visent le haut de gamme.”
Fast Company, This honey is real—but it wasn’t made by bees, 20/10/2020
Les fondateurs de MeliBio ont voulu s'attaquer à l'un des problèmes causés par la production de miel, à savoir l'impact des abeilles sur la biodiversité. Comme l’explique Darko Mandich, PDG de Melibio, "Il existe 20 000 autres espèces d'abeilles qui sont des espèces sauvages et indigènes. Et ces espèces sont menacées par la production actuelle de miel, qui repose entièrement sur l'apiculture commerciale".
Les abeilles indigènes sont menacées en partie parce que les abeilles se font concurrence pour leur nourriture. Plus la production de miel augmente, plus la pression s'accroît. Des centaines d'espèces d'abeilles indigènes aux États-Unis sont aujourd'hui menacées d'extinction.
Grâce à la biologie synthétique, l'entreprise peut reproduire les composés présents dans le miel, y compris des variations basées sur les fleurs que les abeilles visitent normalement, ce qui contribue à donner au produit final sa saveur. Bien que l'entreprise n'en soit qu'à ses débuts, elle a récemment créé un prototype qui "ressemble au goût, à la texture et à la viscosité du miel d'abeille".
La start-up prévoit dans un premier temps de se concentrer sur les ventes en BtoB, des entreprises alimentaires jusqu’à celles qui utilisent le miel dans le savon ou le shampoing. Son premier produit sera commercialisé l'année prochaine.
Sifted, Can vertical farming grow beyond herbs and leaves?, 20/10/2020
L'agriculture verticale dissocie entièrement les cultures de la terre. Ce procédé alternatif a suscité beaucoup d'attention et a attiré beaucoup d'argent au cours des dernières années. Le marché mondial de l'agriculture verticale devrait atteindre 12,77 milliards de dollars d'ici 2026, contre 2,23 milliards de dollars en 2018. D'importants investisseurs en capital-risque en Europe et aux États-Unis ont pris le train de l'agriculture verticale en marche.
Ainsi, la start-up allemande Infarm, qui construit et installe des systèmes agricoles verticaux pour les cultures dans les supermarchés, a levé 170 millions de dollars le mois dernier. Au début de l'année, la start-up finlandaise iFarm, qui a développé une solution SaaS pour l'agriculture verticale, a obtenu un financement de 4 millions de dollars.
Cependant, cette "révolution" de l'agriculture verticale fait face à un problème : elle n'a actuellement de sens que pour un petit nombre de cultures coûteuses (comme le basilic ou le persil) et cela ne va guère nourrir le monde.
Le discours mis en avant par les startups de ce secteur se concentre sur l’utilisation des ressources. Ainsi, d’après Guy Galonska, cofondateur d'Infarm, “par rapport à l'agriculture de plein air, notre utilisation de l'eau est de 90 à 95 % plus efficace, nous utilisons 70 à 75 % moins d'engrais et aucun pesticide, fongicide ou herbicide”. En plus de cela, l'agriculture verticale a également été reconnue comme un moyen de simplifier la chaîne d'approvisionnement alimentaire mondiale, en faisant pousser des cultures en milieu urbain et donc au plus près des consommateurs.
Mais de l’autre côté, les problèmes de coût et d'énergie pèsent également sur la rentabilité des entreprises du secteur. Mais surtout, la majorité des fermes verticales n’ont pour le moment trouvé le moyen de gagner de l'argent qu’en cultivant et en vendant des herbes comme le basilic, le persil, le romarin ou le thym. Bien qu’il soit techniquement possible de faire pousser n'importe quelle culture dans une ferme verticale, les coûts d'exploitation élevés font que beaucoup de cultures deviennent non rentables.
Pour Jamie Burrows, directeur général de Vertical Future, le facteur commun qui empêche les start-up d'optimiser leurs exploitations verticales est le manque d'accès au capital. Selon lui, “la clé de l'avenir de l'agriculture verticale viendra de l'automatisation complète, des données, des prix équitables et de l'accent mis sur les performances du projet tout au long de sa durée de vie. L'une des raisons pour lesquelles certaines exploitations verticales échouent est qu'elles n'ont pas les capitaux nécessaires pour construire une installation qui le leur permette. Elles sont invariablement contraintes de ne cultiver que des produits de niche à forte marge pour survivre”.
Fast Company, Impossible Foods is branching out from burgers. Next up: Milk, 22/10/2020
Après avoir triomphé dans les steaks à base de protéines végétales, Impossible Foods s’attaque désormais aux substituts du lait. L'entreprise affirme qu'elle dispose déjà d'un prototype d'Impossible Milk, développé dans son laboratoire de Redwood City, en Californie, qui a une texture crémeuse et peut être mélangé à des boissons chaudes sans cailler.
Alors que selon Dairy Farmers of America, les ventes de lait ont baissé de 1,1 milliard de dollars entre 2017 et 2018 (soit -7,5 %), le marché des alternatives végétales au lait continue de croître et d’attirer des fonds d'investissement.
La date de lancement de Impossible Milk n’est toutefois pas encore connue.
Financial Times, Burgundy’s vineyards feel the heat of climate change, 24/10/2020
Un reportage sur les vendanges en Bourgogne, qui ont été parmi les plus précoces jamais effectuées. Les premiers raisins y ont été cueillis le 12 août et les vendanges étaient bien avancées dès la troisième semaine du mois. Avant, elle commençait un bon mois plus tard.
Certains vignerons bourguignons n’ont même pas eu le temps de déplacer les millésimes 2019 avant l'arrivée de la nouvelle récolte.
Financial Times, Herders tout camel milk as Africa’s new ‘superfood’, 22/10/2020
L’entreprise kenyane White Gold, est l'une des rares entreprises africaines à pasteuriser et embouteiller du lait de chamelle. Ce lait possède une teneur en matière grasse à peu près équivalente à celle du lait de vache demi-écrémé et est trois fois plus riche en vitamine C. Il contient également moins de lactose, ce qui le rend plus adapté aux personnes souffrant d'intolérance.
White Gold en vend entre 10 000 et 15 000 litres par mois et proposent même des variétés aromatisées. Elle s'approvisionne en lait auprès d'une trentaine d'éleveurs associés (principalement des femmes) dans un rayon de 50 km autour de son usine de transformation de Nanyuki. Les fondateurs de White Gold tentent d'exporter leurs produits vers les États-Unis et l'Europe, mais le Kenya ne dispose toujours pas de la réglementation et des normes alimentaires appropriées. Pour l'instant, White Gold approvisionne donc un marché local en plein essor, notamment les amateurs de café "camelccino" de Nairobi, et exporte un peu vers le Rwanda, l'Ouganda et la Tanzanie.
En Afrique subsaharienne, les chamelles contribuent à environ 5 % de la production totale de lait, selon la FAO. L'un des défis de la production de masse de lait de chamelle réside dans la chaîne d'approvisionnement : la plupart des éleveurs concernés sont des nomades à la recherche de pâturages, en particulier dans le nord du Kenya, ce qui rend difficile toute planification.
Pour Jamal Warsame, fondateur White Gold, “Le lait de chamelle est si nutritif (…) qu'il deviendra le prochain super aliment du monde”.
Fortune, Brand loyalty is changing due to the pandemic, 21/10/2020
Deux études récentes, l’une par McKinsey et l’autre par Ketchum ont montré que la loyauté des consommateurs américains s’est déplacée vers certaines marques à mesure que la pandémie se poursuit.
Ainsi, en juillet, Ketchum révèlait que 45 % des acheteurs américains ont modifié leur préférence pour une marque dans le contexte des changements rapides qui se produisent dans le monde. Un mois plus tard, McKinsey chiffrait ce pourcentage à 75%.
D’après ces deux études, les consommateurs américains sont passés à des marques de distributeur, de magasins comme Target, Amazon et Aldi, pour des produits allant des serviettes en papier et des sacs poubelles aux fromages et aux vêtements.
Selon McKinsey, "Pour certains produits et marques, le COVID-19 a provoqué des ruptures dans la chaîne d'approvisionnement. Et lorsque les consommateurs ne pouvaient pas trouver leur produit préféré en magasin, ils ont changé leur comportement d'achat”. Ainsi, “de nombreux consommateurs ont essayé une autre marque ou ont fait leurs achats dans un autre magasin pendant la crise".
Le problème pour les marques délaissées pendant cette période est que beaucoup de clients pourraient ne pas revenir en arrière. Ainsi, selon McKinsey, “ces changements vont modeler les habitudes des consommateurs, même au-delà des effets de COVID-19. Aux États-Unis, plus de 60 % des consommateurs qui ont essayé un nouveau comportement prévoient de s'y tenir après la crise”. Même constat pour Ketchum, qui affirme que 62% des personnes qui ont changé leur préférence pour une marque en feront un changement permanent avant la fin de la pandémie.
New York Times, Are ‘Kidfluencers’ Making Our Kids Fat?, 26/10/2020
Cet article alerte sur un phénomène qui prend de l’ampleur : de nombreuses chaînes YouTube très populaires auprès des jeunes enfants les ciblent avec des publicités à peine voilées pour des boissons sucrées et de la malbouffe.
L’article s’appuie sur la conclusion d'une nouvelle étude publiée dans la revue Pediatrics. Les auteurs de l'étude ont, en effet, analysé plus de 400 vidéos sur YouTube mettant en scène des enfants dits "influenceurs d'enfants". Il s’agit d’enfants qui sont très suivis sur les réseaux sociaux et qui apparaissent dans des vidéos les montrant en train de passer en revue des jouets, de déballer des cadeaux et de jouer à des jeux avec enthousiasme. L'étude a révélé que les vidéos de ce genre, qui attirent des millions de jeunes adeptes et enregistrent des milliards de vues, sont inondées d'approbations et de placements de produits pour des marques comme McDonald's, Carl's Jr, Hershey's, Chuck E. Cheese et Taco Bell. Environ 90 % des aliments présentés dans les vidéos analysées étaient de la malbouffe (milk-shakes, frites, boissons gazeuses, cheeseburgers).
L’article rappelle que les jeunes enfants sont particulièrement sensibles au marketing. et que des études montrent que les enfants sont incapables de faire la distinction entre les publicités et les dessins animés avant l'âge de 8 ou 9 ans, et qu'ils sont plus susceptibles de préférer la malbouffe après avoir vu des publicités.
Dans un pays où près de 20 % des enfants âgés de 2 à 19 ans sont obèses ces vidéos posent un vrai problème de santé publique.
Parmi les plus célèbres “kidfluencers”, Ryan Kaji, 9 ans, dont la chaîne Youtube compte 27 millions d’abonnés. Selon Forbes, Ryan a gagné 26 millions de dollars en 2019. Parmi les marques dont il a été payé pour faire la promotion figurent Chuck E. Cheese, Walmart, Hasbro, Lunchables et les chaînes de restauration rapide Hardee's and Carl's Jr.
A écouter l’épisode sur Vorwerk du toujours excellent podcast Business of Bouffe.
On y découvre notamment de quelle manière l’entreprise utilise les données collectées par ses robots Thermomix.
Une petite leçon d’économie…
Quand les bouquins de cuisine simplistes vont trop loin…
Quand innocent rencontre Heinz ça donne une smoothie qui ne donne pas forcément envie…
Comment complexifier le Nutriscore…
C’est tout pour aujourd’hui.
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Et si vous voulez vous pouvez même me payer un café ;-)
A la semaine prochaine.
O. Frey