🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 n°10
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente. Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Le Figaro, «Diplomatie du blé» : comment la Russie étend son influence en Méditerranée, 04/09/2020
La Russie est désormais le premier exportateur mondial de blé et représenté à elle seule un quart des exportations mondiales de blé. Le pays a décidé de miser sur cette céréale au début des années 2000 afin de renforcer sa présence sur la scène internationale.
Comme l’explique le chercheur Sébastien Abis, «Vladimir Poutine a compris que le pouvoir céréalier de la Russie pouvait créer de la richesse nationale, de l’emploi et de la devise grâce à l’export. Il a donc entrepris de modifier la logistique de ses ports de la mer noire pour pouvoir vendre plus».
Pour vendre son blé, la Russie s'est tournée vers les pays du sud de la Méditerranée. En effet, un tiers des exportations mondiales de blé sont à destination des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. La Russie est rapidement devenue un partenaire essentiel pour ces pays et va même jusqu’a investir dans certaines infrastructures portuaires et silos de stockage.
Ainsi, comme l’explique l’article, petit à petit la Russie est devenue incontournable pour des pays historiquement partenaires de la France.
Les Echos, Spécial vin : le Covid donne le tournis à la filière, 04/09/2020
Un article qui fait un état des lieux assez complet de la filière, qui a été sérieusement impacté par la crise sanitaire, à des degrés différents selon les régions et les entreprises.
Alors que la filière génère habituellement un chiffre d'affaires de 55 à 60 milliards d'euros par an et emploie directement ou indirectement 600.000 personnes, les ventes de vin ont reculé d'environ 30 % dans l'Hexagone depuis le confinement.
Dans un premier temps, ce sont les 10.000 vignerons indépendants qui ont été touchés de plein fouet car leurs principaux débouchés (cafés, hôtels, restaurants, oenotourisme, salons) se sont arrêtés d’un coup. Pour les vignerons coopérateurs, les coopératives vont devoir répercuter dans quelques mois leurs mauvaises ventes sur les revenus des adhérents.
Pendant le confinement, la fermeture des bars et des restaurants n'a pas été compensée par une hausse de la consommation à domicile. D’une part, les français ont puisé dans leurs stocks et, d’autre part, ils ont plutôt acheter des vins à moins de 5 euros plutôt que des grands crus et des vins d'appellation. Ils se sont par exemple rués sur les Bag-in-Box, qui représentent désormais plus de 45 % des volumes vendus en grande distribution.
De plus, l’export n’est pas à la fête car les vins français continuent d’être pénalisés par la taxe de 25% imposée aux Etats-Unis depuis plusieurs mois et sur le marché chinois les consommateurs privilégient les vins chiliens et australiens.
Le Télégramme, Bleu de brebis - Roquefort : le match des appellations, 04/09/2020
Depuis un an, Lactalis commercialise un Bleu de brebis et se posait depuis la question de savoir s’il pouvait y avoir un risque de confusion pour les consommateurs entre entre ce fromage et le Roquefort, traditionnel fromage AOP.
Suite à des études menées par l’Ifop, la Confédération générale de Roquefort vient de trancher en faveur de Lactalis, arguant que la « comparaison ne prête pas à confusion » et que « la coexistence est possible » entre les deux fromages.
Cette décision ne fait toutefois par l’unanimité. Pour l'eurodéputé José Bové. « Le seul argument de la Confédération, c'est de dire qu'il y a eu un sondage Ifop. Mais la confusion existe à tous les étages, puisque c'est toujours l'ovale vert de Société, ce sont tous les codes du Roquefort Société qui sont sur l'étiquette ».
20 Minutes, Narbonne : Un restaurant détient le record du plus grand plateau de fromages du monde, 08/09/2020
Le restaurant les Grands buffets, célèbre pour son immense formule à volonté vient de faire son entrée dans le livre Guinness des Records et son plateau de fromages est désormais le plus grand servi dans un restaurant dans le monde. Il a nécessité quatre années pour sa conception et compte 111 fromages. Il est disposé sur une « scène » de 30 mètres et est approvisionné quotidiennement par une équipe de quatre personnes.
Konbini, Comment la babka a conquis (et rendu folle) la capitale, 03/09/2020
Inconnue il y a encore quelques années, la babka a, depuis, inondé les étals des boulangeries parisiennes comme Mamiche ou encore MaMi.
Selon Jérémie Bankhalter (Houmous Bar, Levantine, MaMi), "C’est la brioche juive polonaise par excellence qui a été importée très tôt en Israël où tu en trouves un peu partout sous le nom babka ou ougat shmarim dans les boulangeries, mais aussi dans les supermarchés de manière industrielle".
Comme souvent, ce phénomène parisien prend racine outre-Atlantique et, plus précisément, à New-York. Comme l’explique Jérémie Bankhalter,"Il y a une explication très pragmatique en réalité. La folie babka est arrivée à New York il y a quelques années, notamment par la Breads Bakery, la boulangerie d’Uri Scheft – qui a aussi des boulangeries en Israël – qui a fait un carton. Étant donné que New York est un incubateur de tous les projets culinaires, un peu comme Londres, cela a inspiré de nombreux boulangers à travers le monde”. Autre explication : le succès de la cuisine levantine, portée par des chefs médiatiques comme Yotam Ottolenghi, qui a proposé une recette de babka dans son désormais célèbre livre de cuisine Jérusalem.
Enfin, dernière explication selon Jérémie Bankhalter : “parce que c’est trop bon”.
Bloomberg, Pret A Manger Offers Coffee Subscription to Lure Customers Back, 04/09/2020
Pret A Manger tente de faire revenir les employés qui sont en télétravail dans ses boutiques en lançant un abonnement offrant jusqu'à cinq cafés par jour pour 20 livres (26,5 $) par mois.
Le service "YourPret Barista" a été lancé ce mardi et les consommateurs bénéficient du premier mois gratuit. Il comprend tout, du café filtre au cappuccino, en passant par le thé, le chocolat chaud, les smoothies et les frappés.
New York Times, America at Hunger’s Edge, 06/09/2020
La photographe Brenda Ann Kenneally a fait un voyage de 92 jours à travers les Etats-Unis pour documenter l'insécurité alimentaire.
Elle y raconte notamment le fonctionnement des organisations caritatives en ces temps de Covid-19 et les files d'attente dans les banques alimentaires qui s'étendent jusqu'à des centaines de voitures, certaines transportant des personnes qui n'avaient jamais demandé d'aide alimentaire auparavant.
Mais l’article fait également un historique de l’aide alimentaire aux Etats-Unis, qui remonte à plusieurs décennies. L’insécurité alimentaire aux Etats-Unis reste un problème récurrent et comme le résume l’article, “l'insécurité alimentaire ne ressemble plus à une mère maigre dans une tente ou à des enfants atteints de rachitisme. Elle ressemble à un fast-food à la fin du mois lorsque le SNAP (l’aide alimentaire sous forme de bons) est épuisé, ou à des "déserts alimentaires" ruraux, où peu de banques alimentaires sont présentes. Son héritage est le diabète, l'hypertension et l'obésité.”
Eater, There Really Is No Ethical Restaurant Under Capitalism, 01/09/2020
Partant du postulat que monter un restaurant “équitable”, où tous les travailleurs seraient payés équitablement, bénéficieraient d'avantages sociaux et pourraient travailler dans un environnement anti-discriminatoire, impliquerait de complètement repenser la manière dont la plupart des restaurants américains sont gérés, l’article met en avant la pertinence du modèle coopératif appliqué aux restaurants.
Ainsi, le restaurant A Slice of New York permet aux employés de devenir copropriétaires après avoir passé au moins un an dans l'entreprise. A l'heure actuelle, environ 45 % des employés sont copropriétaires. Pour Kirk Vartan, le copropriétaire, sur le plan opérationnel, le modèle ne change pas beaucoup mais c'est la gouvernance du restaurant qui est vraiment affectée : chaque copropriétaire a une part égale de l'entreprise et un droit de vote au conseil d'administration. Ainsi, les membres ont tous un droit de regard égal sur les décisions concernant les avantages, les procédures de sécurité, les changements de menu et les questions relatives à la santé financière générale de l'entreprise. Pour Kirk Vartan, le fait que le restaurant soit une coopérative a aidé A Slice of New York à rester en activité et à assurer la sécurité de ses employés pendant la pandémie du COVID-19.
Civil Eats, Tom Philpott Predicts the End of Farming as We Know It, 27/08/2020
Civil Eats publie un entretien avec Tom Philpott, qui s’est intéressé, dans son nouveau livre Perilous Bounty, à la Central Valley et à la Corn Belt, les deux pôles autour desquels tourne l'industrie agricole américaine.
L’auteur s’intéresse notamment à l'industrie de l'amande, qu’il décrit comme un "snack alimentaire haut de gamme" qui déplace la production de fruits et légumes. Si la Californie est l’endroit idéal pour faire pousser des amandes, la hausse de la production provoque une pression importante sur la ressource en eau.
Dans son livre, il propose également de délocaliser une partie de la production de fruits et légumes du pays en dehors de la Californie.
New York Times, 7 ways the pandemic has changed the way we shop for food, 09/09/2020
Avec la crise du Covid, pour la première fois depuis une génération, les Américains ont commencé à dépenser plus d'argent au supermarché que dans les restaurants et fast-food. Comme l’a déclaré, Rodney McMullen, le PDG de Kroger, l’une des grandes enseignes de distribution aux Etats-Unis, "Les gens passent à une cuisine plus complexe, et nous ne voyons pas cela disparaître". Pour lui, comme pour d'autres professionnels du secteur, le retour à la cuisine maison, sous l'impulsion du Covid, pourrait changer à jamais les habitudes d'achat de produits alimentaires.
Parmi les 7 façons dont la pandémie a changé la manière dont les américains font leurs courses alimentaire :
1. Les déplacements au supermarché sont moins nombreux, les listes sont meilleures : la nécessité d'éviter d’être contaminé a appris aux gens à se débrouiller en faisant moins de courses et à préparer des listes de courses détaillées. Avant l'apparition du Covid, 19 % des Américains faisaient leurs courses plus de 3 fois par semaine, selon une étude de McKinsey. Ce chiffre était tombé à 10 % en juin 2020.
2. Les allées en ligne sont très fréquentées : il y a un an, 81 % des acheteurs interrogés par Gallup ont déclaré qu'ils ne s'étaient jamais tournés vers Internet pour faire leurs courses alimentaires. Avec 1,2 milliards de dollars en août 2019, les achats alimentaires en ligne représentaient alors environ 3 % du marché. En juin 2020, les ventes d’alimentaire en ligne aux États-Unis ont atteint 7,2 milliards de dollars selon Brickmeetsclick.
3. “Orange is the new snack” : en mai, les magasins ont vendu 73 % d'oranges de plus qu'au cours du même mois en 2019. Même en juillet, les ventes sont restées 52 % plus élevées que l'année précédente. Selon Joe Watson, vice-président de la Produce Marketing Association, “Les oranges ont été une surprise, mais elles sont populaires du point de vue de l'immunité. Elles durent également plus longtemps que certains autres fruits, ce qui est important lorsque les gens vont moins souvent au magasin”
4. Redessiner le magasin : les achats en temps de pandémie ont fait apparaître des allées plus larges, de nouvelles méthodes d'assainissement et des magasins moins fréquentés. Et les consommateurs veulent que ces changements perdurent. Cette période a également vu la multiplication des applications de paiement et des caisses automatiques.
5. Les choix s'amenuisent : il n'y a plus d'échantillons gratuits et moins de promotions spécialisées. Les consommateurs, soucieux d'entrer et de sortir rapidement, s'en tiennent à des articles qu'ils connaissent déjà. Les acheteurs en ligne sont moins susceptibles de faire des achats impulsifs.
6. Les surgelés ont la cote : selon l'American Frozen Food Institute, les ventes ont d'abord fait un bond de 94 % en mars par rapport à l'année précédente. Cette ruée initiale s'est atténuée, mais même en août, les ventes sont restées en hausse de près de 18 %.
7. Le "local" a gagné encore plus en attrait : il y a des listes d'attente pour les abonnements aux équivalents de nos AMAP, les restaurants en difficulté se sont transformés en épicerie temporaire, les épiciers se sont associés aux chefs pour vendre des kits de repas.
Financial Times, Celebrities compete to bottle success with premium beverages, 04/09/2020
Focus sur un phénomène récent mais qui est devenu la nouvelle poule aux oeufs d’or des acteurs d'Hollywood et des la chanson. Ces derniers se disputent désormais les chances de développer la prochaine grande marque de boisson.
Le précurseur a été le rappeur Jay-Z qui, en appelant à des "bouteilles d'or de cet As de pique" dans son titre "Show me what you got" sorti en 2006 a déclenché une ruée sur les bouteilles de champagne Armand de Brignac Brut Gold. Jay-Z a par la suite racheté la marque à son propriétaire, le groupe américain Sovereign Brands.
Sur le seul marché de la tequila haut de gamme, George Clooney, Michael Jordan, Justin Timberlake, Sean "Diddy" Combs ou encore Dwayne "The Rock" Johnson se battent pour obtenir des parts de marché. Et pour certains c’est parfois le jackpot.
En août dernier, Diageo a acheté la marque Aviation Gin, dans lequel l'acteur canadien Ryan Reynolds possède des parts, ainsi que trois autres spiritueux pour 610 millions de dollars. Il y a trois ans, le groupe a fait l’acquisition de la tequila Casamigos de M. Clooney pour 1 milliard de dollars. Si Diageo a mis une somme importante sur Casamigos, le pari s’avère gagnant car les ventes de Casamigos ont augmenté de 68 % en un an, jusqu'en juillet, selon Diageo.
Certains partenariats se sont moins bien passés. C’est le cas de celui entre Bruce Willis et Sobieski, une vodka de milieu de gamme, dont l’acteur était devenu copropriétaire en 2009 en récupérant plus de 3 % du capital de Belvédère. Mais l’entreprise croulait sous les dettes et l’acteur y a laissé quelques millions.
Modern Farmer, Why Do French and Italian Tomatoes Taste So Damn Good?, 04/09/2020
Une fois n’est pas coutume, voici quelqu’un qui trouve que le goût des tomates françaises est bon. En tout cas en comparaison avec celui des tomates qu’on trouve aux Etats-Unis…
Arte, De la farine au four, quel pain ?
Le savoir-faire des artisans boulangers face aux expérimentations de l’agro-industrie : sur le marché du pain, deux modèles se font face. Entre tradition et innovation, quel pain mangerons-nous demain ?
Un documentaire de 86 minutes à voir en replay jusqu’au 07/10/2020.
Même à l’heure de Google Trad on trouve encore des pépites sur les étiquettes de certains produits…
Quand ton boulanger reproduit à la lettre ce que tu lui dictes ;)
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine.
O. Frey