đŸđđ Eat's business đđ·đ§ 2022-7
Bonjour Ă toutes et Ă tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de lâalimentaire qui mâont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente.Â
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en prioritĂ© cette semaine sont :Â
Konbini, Lâabonnement au restaurant est-il le futur de la gastronomie ?, 11/02/2022
Wall Street Journal, The Next 'It' Diet? Not Trying to Lose Weight, 08/01/2022
Courier Media, Hydrate and co-create, 18/02/2022
Bonne lecture et bonne semaine Ă toutes et Ă tous!
Pour celles et ceux dâentre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
Konbini, Lâabonnement au restaurant est-il le futur de la gastronomie ?, 11/02/2022
Lâarticle propose plusieurs exemples de restaurants, que ce soient des fast food ou des restaurants plus haut de gamme ayant mis en place un systĂšme dâabonnement. Câest le cas par exemple de Shanti, un restaurant indien de Boston qui propose pour 80 dollars par mois, la livraison dâun repas gastronomique pour deux ou encore de La Collina, un restaurant italien de Washington qui a lancĂ© un "Pasta Club" avec, pour 85 dollars mensuels, deux livraisons de pĂątes avec la sauce maison de la cheffe. Plusieurs chaĂźnes se sont Ă©galement lancĂ©es comme par exemple Pret A Manger qui propose un abonnement cafĂ© pour 20 euros par mois permettant de commander jusquâĂ 5 cafĂ©s par jour.
Lâobjectif de ces initiatives : diversifier les revenus et fidĂ©liser une clientĂšle.
Evidemment, des plateformes se sont dĂ©veloppĂ©es pour accompagner les restaurants Ă lâimage de Table22, qui collabore avec Shanti et La Collina. Lâarticle mentionne Ă©galement le Summerlong Supper Club qui a lancĂ© un premier programme par abonnement dĂ©but 2021 Ă New York, avec seize restaurants partenaires. Enfin, Goldbelly lâun des pionniers des abonnements dans lâalimentaire, qui propose des abonnements allant de la glace Ă la pizza et qui compte plusieurs centaines de restaurants partenaires a levĂ© 100 millions de dollars en mai 2021.
Les Ăchos, Street-food, livraison, brasseries :Olivier Bertrand vise « tous les formats » de la restauration, 18/02/2022
Une interview intĂ©ressante dâOlivier Bertrand, le PDG du groupe Bertrand, le numĂ©ro deux de la restauration en France avec prĂšs dâun millier d'Ă©tablissements, qui vont de Burger King Ă Hippopotamus en passant par de grandes brasseries parisiennes.
A propos de la restauration rapide, il explique que câest celle qui a Ă©tĂ© âla plus rĂ©silienteâ. Dâailleurs âelle surperforme depuis la rĂ©ouverture Ă l'issue du premier confinementâ et âles niveaux sont au moins comparables Ă 2019â. A propos de la restauration traditionnelle, il affirme quâelle est âvite et bien repartie au moment de la rĂ©ouvertureâ mais quâelle a connu un creux au moment de l'instauration du passe sanitaire. De plus, il estime que âles restaurants zombies qui ont tenu avec les aides vont finir par ĂȘtre rattrapĂ©s d'ici Ă fin mars par leurs problĂšmes d'offre, d'emplacement et de loyerâ. Enfin, Ă propos des dark kitchen, il explique que câest un modĂšle intĂ©ressant mais âtrĂšs difficile Ă rentabiliserâ. Le groupe Bertrand va toutefois lancer 3 marques digitales en 2022, pour trois types d'offre (poisson, boeuf et poulet) et selon leur succĂšs, le groupe ne sâinterdit pas de âlancer, dans un second temps, une marque gĂ©nĂ©raliste de « dark kitchen »â.
A propos des problĂšmes de recrutement dans le secteur, il donne quelques pistes dâamĂ©lioration. Son groupe emploie en effet prĂšs de 350 000 personnes. Ainsi, il met en avant le fait quâil âfaut simplifier au maximum la vie des collaborateursâ. Cela passe par exemple par un fonctionnement avec des Ă©quipes du midi et du soir pour la majoritĂ© des enseignes du groupe. Il nâoublie pas non plus la problĂ©matique des pourboires : alors que les clients ont de moins en moins de monnaie sur eux, le dĂ©veloppement de la numĂ©risation des rĂšglements avec des solutions comme celle proposĂ©e par Sunday âpermet d'augmenter significativement les pourboiresâ.
Les Ăchos, Vin : le Covid a fait Ă©merger des tendances nouvelles dans la restauration, 17/02/2022
Avec le Covid, les gens consomment le vin diffĂ©remment au restaurant. Ainsi, dâaprĂšs Marie Durillon, la responsable des vins chez France Boissons, âle vin au verre reprĂ©sente 56 % des actes d'achat au restaurantâ.
Ce nâest dâailleurs pas forcĂ©ment une mauvaise nouvelle pour les restaurateurs, qui font âune marge extrĂȘmement confortableâ avec le vin au verre. Dâailleurs, un restaurateur ârembourse la bouteille qu'il a achetĂ©e avec deux verresâ. Du cĂŽtĂ© des clients, âun verre reste toujours plus accessible qu'une bouteille, notamment quand c'est un grand cruâ. Par ailleurs, boire le vin au verre âpermet de dĂ©multiplier les dĂ©couvertesâ.
Autre fait intĂ©ressant : alors quâun consommateur sur deux choisit dĂ©sormais un vin Ă©coresponsable, selon France Boissons seulement 40 % des restaurateurs indiquent Ă la carte quels sont les vins de ce type. Par ailleurs, les restaurateurs sont plus nombreux (+12 %) Ă privilĂ©gier l'approvisionnement local et sont 37 % Ă proposer « des appellations confidentielles » produites dans leur rĂ©gion.
Enfin, le parent pauvre semble ĂȘtre la digitalisation. Comme lâexplique lâarticle, â38 % (des restaurateurs) attendent de leurs fournisseurs des formations au digitalâ. Parmi les demandes des restaurateurs : âdes cartes gĂ©olocalisĂ©es sur lesquelles placer le vignoble dont ils proposent le vinâ et âpouvoir plus communiquer sur le vin via les rĂ©seaux sociaux et digitaliser les accords mets vinsâ. Mais pour cela il reste un gros obstacle : la Loi Evin.
LSA, "Il est urgent de réexpliquer les fondamentaux du bio", estime le DG de Naturalia, 19/02/2022
Une interview dâAllon Zeitoun, le directeur gĂ©nĂ©ral de Naturalia et prĂ©sident du syndicat des distributeurs spĂ©cialisĂ©s du secteur (Synadis bio). Il y fait le point sur lâessoufflement du marchĂ© du bio et dresse des pistes pour renouer avec la croissance.
Quelques chiffres sur Naturalia (filiale du groupe Casino) pour commencer : 395 Mâ⏠de CA en 2020 (+â22â% vs 2019), 257 magasins, 38 ouvertures en 2021, 1â725 collaborateurs.
Selon Allon Zeitoun, la crise du bio a dĂ©butĂ© en juin 2021 et âpersonne nâa rien vu venirâ. DâaprĂšs lui, il y a plusieurs raisons Ă cet essoufflement :
avec la crise sanitaire, les consommateurs ont rĂ©duit leur frĂ©quentation en points de vente et restreint leurs lieux dâachat. Ils viennent par consĂ©quent moins en grandes surfaces spĂ©cialisĂ©es.
les clients dits «âoccasionnelsâ» (environ la moitiĂ© des consommateurs de bio et 20 Ă 30â% du marchĂ©) achĂštent tout simplement moins de bio. Lâexplication : ils se sont tournĂ©s vers des alternatives comme le âzĂ©ro rĂ©sidu de pesticidesâ, le âHaute Valeur environnementaleâ ou encore âles offres des Ă©piceries localesâ. Ainsi, alors quâavant pour consommer âengagĂ©â il nây avait que le bio, dĂ©sormais le bio nâest quâun label parmi dâautres et âle message est brouillĂ©â.
la croissance de lâe-commerce chez les distributeurs gĂ©nĂ©ralistes, qui a gagnĂ© entre 60 et 70â% en 2021 (le bio Ă©tant surreprĂ©sentĂ© sur ce circuit).
Pour sortir de cette crise qui est pour le moment conjoncturelle, mais qui peut devenir structurelle, il faut selon lui âamĂ©liorer la performance du modĂšleâ. Il rĂ©sume le problĂšme ainsi : âun produit conventionnel gĂ©nĂšre en moyenne 1â500 euros de chiffre dâaffaires par trimestre dans un magasin alors quâune rĂ©fĂ©rence bio ne dĂ©passe pas les 750 eurosâ.
Pour redonner un second souffle au bio, il faut dâaprĂšs lui ârĂ©expliquer les bĂ©nĂ©fices du bio et son prix, augmenter la part du local dans lâassortiment, travailler le sourcing et les mises en avant en magasinâ et ârĂ©expliquer ses fondamentauxâ: sans pesticide, un impact positif sur la biodiversitĂ© et le climat, un bĂ©nĂ©fice sur la santĂ© et la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serreâ. Mais il faut tout cela en adoptant âun discours plaisir et non moralisateurâ.
RFI, L'exportation des vins et spiritueux français a explosé en 2021, mais les coûts restent élevés, 16/02/2022 + Le Monde, Les exportations de vins et spiritueux français ont battu des records en 2021, 15/02/2022
Le soleil semble au beau fixe pour le secteur des vins et spiritueux. Avec une croissance de 28% en 2021, les vins et spiritueux français pĂšsent dĂ©sormais 15,5 milliards d'euros, un record. Avec un solde des Ă©changes commerciaux Ă 14,2 milliards d'euros, les vins et spiritueux sont le deuxiĂšme secteur en termes dâexcĂ©dents commerciaux, derriĂšre le secteur aĂ©ronautique.
Cette trĂšs bonne performance sâexplique par âla suspension des taxes amĂ©ricaines, la rĂ©ouverture du marchĂ© asiatique et un regain Ă©conomique globalâ. Ainsi, aux Ătats-Unis, âla suspension des taxes a permis aux produits français de progresser de 34% en valeur sur ce marchĂ©â. Les exportations de vins et spiritueux vers les Etats-Unis reprĂ©sentent environ 4,1 milliards d'euros. NĂ©anmoins, comme le rappelle CĂ©sar Giron, prĂ©sident de la FEVS, « cette reprise remarquable ne doit pas faire oublier que si les sanctions sont suspendues, ce contentieux n'est pas rĂ©solu. Il appartient aux pouvoirs publics de rĂ©gler rapidement et dĂ©finitivement ce dossier, aprĂšs quinze ans de conflit ». A noter Ă©galement que le Brexit a finalement eu peu dâeffet car les exportations françaises vers le Royaume-Uni ont augmentĂ© de 20 % pour atteindre un niveau record de 1,6 milliard d'euros. Les exportations vers le marchĂ© chinois se portent Ă©galement trĂšs bien, avec un bond de 56 %, Ă 1,26 milliard d'euros.
Dans le dĂ©tail, les exportations de champagnes dĂ©passent les 3,5 milliards d'euros, celles de bordeaux 2,3 milliards d'euros, celles de bourgognes 1,27 milliard, les vins de la vallĂ©e du RhĂŽne 524 000 euros et ceux de Provence 313 000 euros. Dans les spiritueux, câest le cognac qui se porte particuliĂšrement bien avec des ventes Ă lâexport qui ont atteint 3,6 milliards dâeuros en 2021.
Toutefois, quelques nuages commencent Ă sâamonceler. Ainsi, selon Antoine Leccia, prĂ©sident d'Advini, âles hausses de matiĂšres premiĂšres non jamais Ă©tĂ© aussi fortesâ, que ce soit sur les bouteilles (plus de 10%) ou sur les cartons (jusqu'Ă 30%). De plus, âle coĂ»t du frĂȘt a Ă©tĂ© multipliĂ© par 5, voire 6â. Ainsi, comme lâexplique JĂ©rĂ©my Fouquet, gĂ©rant de Wine Artisans, âon payait 6 000 dollars pour envoyer un conteneur de 1 100 caisses en Californie, aujourd'hui on paie 12 000 dollars et le conteneur n'est toujours pas arrivĂ© au bout de huit semainesâ.
Les Ăchos, Pourquoi la finance s'intĂ©resse toujours plus au secteur agricole, 17/02/2022
Dans un article paru dans la derniĂšre Ă©dition du DĂ©mĂ©ter, Roberto VitĂłn de Valoral Advisors a analysĂ© lâintĂ©rĂȘt du monde financier pour lâagriculture. Comme il lâexplique, âau fil des deux derniĂšres dĂ©cennies, l'agriculture et l'alimentation sont devenues une classe d'actifs courante pour les investisseurs institutionnelsâ. Ainsi, il montre que le le nombre de fonds d'investissement - hors fonds souverains - spĂ©cialisĂ©s sur cette thĂ©matique est passĂ© de 41 en 2005 Ă 730 aujourd'hui.
Selon lui, les investisseurs sont friands de la croissance continue du secteur agricole mais également de la diversité des stratégies d'investissement que leur offre ce secteur ainsi que les liens avec le climat, la nutrition et la durabilité. Les investisseurs misaient en priorité sur les terres agricoles (33 % des encours) mais également sur la production primaire et le non coté (37 %).
Toutefois, Roberto VitĂłn rappelle qu'un investisseur institutionnel alloue moins de 2 % de ses capitaux Ă l'agriculture ou Ă l'alimentation. Il note toutefois que les start-up FoodTech attirent de plus en plus les investisseurs.Â
Par ailleurs, certains Etats utilisent les fonds souverains pour renforcer leur sĂ©curitĂ© alimentaire. Câest le cas par exemple de Singapour, via son fonds dâinvestissement Temasek, qui a allouĂ© 10 % de son portefeuille de 244 milliards de dollars au secteur, contre 4 % en 2017. Cette montĂ©e en puissance ne doit rien au hasard. Singapour ne produit en effet sur son territoire que 10 % de sa nourriture. D'ici Ă 2030, elle veut porter cette part Ă 30 % pour rĂ©duire sa dĂ©pendance vis-Ă -vis de l'extĂ©rieur.Â
ADQ, un fonds souverain d'Abu Dhabi, a de son cĂŽtĂ© pris une position dans le nĂ©gociant de produits agricoles Louis Dreyfus. La stratĂ©gie est comparable : c'est aussi une pierre posĂ©e pour garantir la sĂ©curitĂ© alimentaire Ă sa population.Â
Atlantico, Les engrais et la sĂ©curitĂ© alimentaire de lâEurope, lâautre enjeu du bras de fer entre lâUE et la Russie, 18/02/2022
Les problĂšmes entre la Russie et lâUkraine risque Ă©galement dâimpacter lâagriculture mais plutĂŽt du cĂŽtĂ© des intrants. En effet, lâarticle rappelle que, si l'Union EuropĂ©enne est pratiquement autonome pour les engrais azotĂ©s, ces derniers sont fabriquĂ©s Ă partir du gaz naturel. Or la Russie reprĂ©sente 30 % des achats de gaz de l'Europe et par consĂ©quent, environ un quart des engrais europĂ©ens dĂ©pendent de la Russie. Par contre, le groupe EuroChem, dĂ©tenu Ă 90% par un homme d'affaires russe, a rĂ©cemment annoncĂ© vouloir racheter les actifs chimiques et les engrais azotĂ©s du groupe europĂ©en Borealis. Sur un marchĂ© europĂ©en des engrais moyennement concentrĂ©, Eurochem pourrait, avec ce rachat, devenir un acteur majeur de ce marchĂ©.Â
De son cĂŽtĂ©, la Russie est dĂ©pendante de l'Europe pour les lĂ©gumes, les viandes et les vins et spiritueux.Â
New York Times, The New Secret Chicken Recipe? Animal Cells., 15/02/2022
Encore un Ă©niĂšme article sur la viande cellulaire. Mais cette fois-ci câest Ă une pleine page dans le New York Times que ce segment a eu droit. Lâauteur de lâarticle y dĂ©crit notamment une dĂ©gustation rĂ©alisĂ©e chez Upside Foods.
Ceux qui nous lisent rĂ©guliĂšrement nâapprendront rien de bien nouveau sur la viande in-vitro.
Quelques points intéressants toutefois :
Le Dr Uma Valeti, qui a aidĂ© Ă lancer Upside Foods en 2015 explique ânous sommes en train de changer le paradigme. Nous dĂ©tachons la viande de l'animalâ.
Le marchĂ© mondial de la viande in-vitro pourrait atteindre 25 milliards de dollars d'ici 2030, selon McKinsey. Cela reste tout de mĂȘme une part minuscule du marchĂ© de la viande, qui est lui estimĂ© Ă 1 400 milliards de dollars. Mais les entreprises agroalimentaires y voient un acteur clĂ© dans la catĂ©gorie en pleine expansion des alternatives Ă la viande.
Singapour est devenue la premiĂšre nation Ă accorder une autorisation rĂ©glementaire en 2020 mais les Ătats-Unis ne sont pas loin derriĂšre car le ministĂšre de l'Agriculture et la Food and Drug Administration pourraient finir de rĂ©diger des rĂšgles sur la façon de produire et de vendre de la viande in-vitro d'ici la fin de l'annĂ©e.
Parmi les enjeux clĂ©s des entreprises de ce secteur : maĂźtriseront-elles un jour la technologie et construiront-elles des usines suffisamment grandes pour produire des quantitĂ©s commercialement viables de viande Ă un prix que les consommateurs sont prĂȘts Ă payer.
La rĂ©ticence Ă l'Ă©gard de cette technologie reste Ă©galement un obstacle. Dans une enquĂȘte auprĂšs des consommateurs publiĂ©e dĂ©but janvier par l'Agence britannique des normes alimentaires, seules un tiers des personnes interrogĂ©es ont dĂ©clarĂ© qu'elles Ă©taient prĂȘtes Ă l'essayer. Selon Dasha Shor, directrice associĂ©e chez Mintel, un AmĂ©ricain sur dix seulement serait intĂ©ressĂ© par des aliments ou des boissons produits Ă partir de cellules.
Les jeunes sont plus ouverts à la viande in-vitro que leurs aßnés, ce qui explique que des entreprises comme Aleph Farms, en Israël, recrutent des membres de la génération Z comme ambassadeurs de la viande cellulaire.
Les premiers produits qui seront vendus seront probablement un mélange de protéines végétales et de viande in-vitro
Dans lâEtat de GĂ©orgie, les produits issus de la culture cellulaire doivent ĂȘtre Ă©tiquetĂ©s "cultivĂ© en laboratoire" ou "crĂ©Ă© en laboratoire"
Tech Crunch, One day soon, a robot will make you a salad, 17/02/2022
On reparle de robotisation et dâautomatisation dans la restauration avec cette fois-ci un focus sur Hyphen, une startup amĂ©ricaine qui vient de lever 24 millions de dollars.
Alors que la problĂ©matique des recrutements est prĂ©gnante dans le monde de la restauration, lâautomatisation des cuisines de restaurants et de chaĂźne de fast-food est un segment qui intĂ©resse de plus en plus.
AprĂšs les pizzas, il semblerait que les salades soient les prochains plats Ă pouvoir ĂȘtre entiĂšrement prĂ©parĂ©s par des robots.
Hyphen propose Makeline, une solution modulaire permettant d'automatiser le processus de production des bols de salade grùce à une sorte de tapis roulant qui se déroule sous le comptoir. A la différence de certains de ses concurrents, le systÚme développé par Hyphen repose sur la présence d'un humain derriÚre le comptoir, ce qui permet de garder des interactions avec les clients.
The Economist, How the sugarloaf pineapple became the champagne of Benin, 19/02/2022
Une fois nâest pas coutume, voilĂ un article qui sâintĂ©resse Ă lâananas. Mais pas nâimporte lequel : lâananas pain de sucre.
Lâarticle explique que l'ananas pain de sucre est au BĂ©nin ce que le jambon est Ă Parme. L'an dernier, il a obtenu la premiĂšre "indication gĂ©ographique" (IG) du pays.
Cette initiative du BĂ©nin est le signe d'une tendance plus large car dâautres pays africains pourrait ĂȘtre tentĂ©s de faire de mĂȘme pour certains de leurs produits phares. En effet, dâaprĂšs une Ă©tude rĂ©cente, les aliments bĂ©nĂ©ficiant dâune indication gĂ©ographique sont en moyenne vendus 43 % plus cher. Pour le vin, qui reprĂ©sente plus de 50 % des ventes de produits protĂ©gĂ©s par l'UE, ce chiffre atteint 300 %.
Le BĂ©nin espĂšre que cette IG permettra dâamĂ©liorer ses exportations d'ananas mais qu'il rendra Ă©galement plus fructueuses ses ventes de noix de cajou, de noix de karitĂ© et de beurre de karitĂ©. Des prix plus Ă©levĂ©s pourraient faire une grande diffĂ©rence dans un pays oĂč 38 % de la population travaille dans des exploitations agricoles et 45 % vit avec moins de 1,90 dollar par jour.
D'autres pays de la région espÚrent également en profiter. Le poivre Penja du Cameroun a été le premier produit africain à recevoir le label tant convoité en 2013. Les ventes de ce poivre trÚs recherché ont permis de multiplier par six les revenus des agriculteurs locaux.
Toutefois, selon Michael Blakeney, professeur à l'université d'Australie occidentale, le grand défi consistera à s'assurer que les avantages des prix supérieurs sont répercutés sur les agriculteurs et ne sont pas captés par les intermédiaires, qui disposent généralement de plus d'informations sur les marchés que les petits exploitants.
Wall Street Journal, Food Delivery Startups Look for New Ways to Sustain Growth, 14/02/2022
Selon PitchBook, les sociétés de capital-risque ont investi 18,4 milliards de dollars dans des start-ups d'épicerie en ligne en 2021, auxquels il faut ajouter plus 6,8 milliards de dollars dans des start-ups de livraison de nourriture. Ensemble, l'épicerie en ligne et les applications connexes ont donc représenté plus de la moitié des 39,3 milliards de dollars investis en 2021 dans la FoodTech.
Aujourd'hui, ces entreprises se rĂ©outillent pour maintenir leur croissance, mĂȘme si les consommateurs retournent petit Ă petit faire leurs courses en magasin. Pour certaines d'entre elles, cela signifie se lancer dans des produits plus Ă©lĂ©mentaires, comme les outils de gestion des ventes et des stocks destinĂ©s aux exploitants de magasins d'alimentation. Pour d'autres, il s'agit de proposer des offres d'avenir, comme la livraison de produits alimentaires par drone.
Ainsi, lâun des pionniers du secteur, lâamĂ©ricain Instacart, a dĂ©clarĂ© qu'il prĂ©voyait d'Ă©tendre son activitĂ© Ă©mergente de technologie d'entreprise, qui va au-delĂ des livraisons, en fournissant l'infrastructure sous-jacente et les outils logiciels pour les sites internet des Ă©piceries, les chariots intelligents, les caisses des magasins et les centres de distribution.
Courier Media, Hydrate and co-create, 18/02/2022
Alors que lâon parle Ă©normĂ©ment des NFT depuis quelques mois, leur utilitĂ© reste encore un mystĂšre pour beaucoup de monde.
NĂ©anmoins, les frĂšres Alex et Steve Michaelsen pensent que les NFT pourraient ĂȘtre utilisĂ©s pour jeter les bases de la co-crĂ©ation de marques avec les clients. Voici comment ils espĂšrent en faire un modĂšle Ă©conomique durable et non un simple projet Ă la mode.
Leur projet sâintitule Leisure Project. Il sâagit dâune marque de boissons qui a Ă©tĂ© lancĂ©e en 2020. Celle-ci contient des ingrĂ©dients qui permettent de combattre le stress, dâamĂ©liorer la concentration et dâaider le buveur Ă ĂȘtre plus productif et inspirĂ©, mĂȘme aprĂšs une sĂ©ance d'entraĂźnement sportif.
Les 2 frĂšres ont lancĂ© un serveur de discussion sur lâapplication Discord et ont commencĂ© Ă construire une communautĂ©, avec des participants qui partagent des idĂ©es d'ingrĂ©dients (devraient-ils essayer l'allulose comme Ă©dulcorant ?), discutent de formulations d'arĂŽmes (comment faire pour que la lavande n'ait pas un goĂ»t de savon ?) et partagent des recommandations sur le packaging. Les membres sont rĂ©compensĂ©s par l'accĂšs Ă des informations et des contributions supplĂ©mentaires au fur et Ă mesure de leur participation. Aujourd'hui, Leisure Project passe Ă la vitesse supĂ©rieure avec la publication d'une sĂ©rie de NFT. Dans les semaines Ă venir, Leisure Project lancera trĂšs exactement 4 567 NFT conçus par plusieurs artistes diffĂ©rents. Ils seront âmintĂ©sâ (ou frappĂ©s en français) Ă environ 0,08 ETH, soit environ 200 dollars. Les dĂ©tenteurs de NFT recevront la premiĂšre sĂ©rie de boissons avec une livraison gratuite et des prix rĂ©duits. Mais surtout, ils auront accĂšs aux tests des produits et pourront proposer de nouvelles saveurs et de nouveaux ingrĂ©dients, ce qui leur permettra de participer Ă la recherche et au dĂ©veloppement si leurs suggestions sont retenues par les dĂ©tenteurs de NFT. La vente permettra Ă©galement de financer des subventions de 10 000 dollars pour les dĂ©tenteurs de NFT afin qu'ils puissent lancer des projets crĂ©atifs, parmi d'autres avantages visant Ă crĂ©er une communautĂ© autour de la marque.
L'objectif est donc de faire du NFT quelque chose que les gens veulent acheter et conserver, plutÎt que de le revendre rapidement pour en tirer un bénéfice. Dans ce cas précis, l'avantage de la propriété est en fait l'accÚs à la construction de la marque.
Depuis le lancement de son Discord en dĂ©cembre dernier, Leisure Project a dĂ©jĂ rassemblĂ© plus de 1 100 personnes sur la plateforme et devrait expĂ©dier le premier lot de produits d'ici l'Ă©tĂ©. Un phĂ©nomĂšne intĂ©ressant est Ă noter : il y a un certain nombre de membres actifs de la communautĂ© qui sont localisĂ©s aux Philippines alors que le produit nâest pas disponible en dehors des Ătats-Unis.
Lâun des frĂšres explique âNous pensons qu'Ă l'avenir, les marques et les produits que les gens apprĂ©cient seront co-crĂ©Ă©s par la communautĂ© mĂȘme qui les consomme. Et, grĂące Ă cette co-crĂ©ation, les consommateurs devraient ĂȘtre rĂ©compensĂ©s. Il s'agit d'un changement radical dans la façon dont les marques, les entreprises et la sociĂ©tĂ© dans son ensemble ont traditionnellement fonctionnĂ©". Affaire Ă suivre donc.
Wall Street Journal, The Next 'It' Diet? Not Trying to Lose Weight, 08/01/2022
Caroline Dooner, 34 ans, ne fait plus de rĂ©gime. En 2019, elle a publiĂ© un livre, "The F*ck-It Diet", sur sa lutte contre les rĂ©gimes et l'obsession culturelle d'ĂȘtre mince.
De plus en plus de personnes comme elle, fatiguĂ©es de la pression de la balance, des restrictions sur leurs aliments prĂ©fĂ©rĂ©s et de l'obligation d'avoir une certaine apparence, se demandent si elles ne devraient tout simplement pas abandonner complĂštement les rĂ©gimes. Certaines personnes ont ainsi dĂ©couvert le mouvement anti-rĂ©gimes, qui est en plein essor et anticipe un avenir dans lequel les gens n'essaieront pas de changer leur poids. Au lieu de se fier au poids ou Ă l'indice de masse corporelle, ces diĂ©tĂ©ticiens et nutritionnistes prĂ©conisent de mettre fin aux rĂ©gimes et de mettre davantage l'accent sur des marqueurs de santĂ© tels que l'endurance, le sommeil et le bien-ĂȘtre mental. L'Ă©volution des opinions sur ce que signifie ĂȘtre en bonne santĂ©, ainsi que la recherche scientifique sur les rĂ©gimes et la santĂ©, contribuent Ă alimenter ce mouvement.
Mais selon ses partisans, ce mouvement anti-régime a beaucoup de mal à s'imposer. En effet, la communauté médicale considÚre encore trÚs majoritairement le poids comme un baromÚtre de la santé et des décennies de recherches scientifiques établissent un lien entre un poids élevé et les risques accrus de maladies cardiaques, de cancer, de diabÚte et d'autres maladies.
Pourtant, certaines recherches mettent en Ă©vidence l'inefficacitĂ© et les dangers des rĂ©gimes, et suggĂšrent une explication plus nuancĂ©e de certains problĂšmes de santĂ© associĂ©s Ă un poids Ă©levĂ©. Il a par exemple Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que les rĂ©gimes yo-yo ont des effets nĂ©fastes sur la santĂ©. Une Ă©tude portant sur les donnĂ©es de plus de 9 500 personnes souffrant de maladies cardiaques a rĂ©vĂ©lĂ© que celles qui avaient connu les plus grandes fluctuations de poids sur prĂšs de cinq ans prĂ©sentaient un risque significativement plus Ă©levĂ© de crise cardiaque, d'accident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou de dĂ©cĂšs, par rapport Ă celles dont le poids fluctuait moins. Dâautres Ă©tudes montrent que les rĂ©gimes peuvent Ă©galement prĂ©disposer les gens Ă des troubles alimentaires, en particulier les jeunes et les adolescents. Enfin, des chercheurs ont dĂ©couvert que la stigmatisation liĂ©e au poids peut elle-mĂȘme ĂȘtre Ă l'origine de certains des effets nĂ©gatifs sur la santĂ© gĂ©nĂ©ralement associĂ©s aux poids Ă©levĂ©s.
Pour les anti-rĂ©gimes, encourager les gens Ă perdre du poids, c'est les vouer Ă l'Ă©chec. En effet, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas Ă maintenir la perte de poids qu'ils subissent pendant un rĂ©gime. Dâailleurs, un examen rĂ©cent de 121 essais portant sur divers rĂ©gimes a rĂ©vĂ©lĂ© que le poids et la tension artĂ©rielle des participants s'amĂ©lioraient gĂ©nĂ©ralement aprĂšs six mois de rĂ©gime. Toutefois, au bout d'un an, la plupart des personnes avaient repris le poids perdu et les amĂ©liorations cardiovasculaires avaient pour la plupart disparu.
Les anti-régimes préconisent plutÎt l'alimentation intuitive, c'est-à -dire l'écoute des signaux innés du corps concernant la faim, la satiété et les préférences alimentaires.
Opinion Way, Les Français et la place des agriculteurs dans la société, Janvier 2022
Alors que le Salon de lâAgriculture sâouvre Ă la fin de la semaine, Opinion Way propose une Ă©tude sur la place des agriculteurs dans la sociĂ©tĂ©.
Quâen retenir?
96% des personnes interrogées estiment que le travail des agriculteurs français est indispensable à notre économie
89% pensent que la contribution des agriculteurs français à notre société est souvent sous-estimée
Etonnamment, 75% estiment savoir en quoi consiste la vie et le travail des agriculteurs français au quotidien. Toutefois, seuls 56% des 18-24 ans lâaffirment.
87% affirment avoir plus que jamais envie de soutenir les agriculteurs français
Avec la crise, ils sont 86% Ă avoir plus que jamais pris conscience de lâimportance de lâagriculture dans leur alimentation quotidienne
94% affirment que câest une nĂ©cessitĂ© dâen faire plus pour privilĂ©gier les produits issus de lâagriculture française
Apur, Drive piétons, dark kitchens, dark stores Les nouvelles formes de la distribution alimentaire à Paris, Février 2022
Une Ă©tude trĂšs complĂšte sur lâessor des drive piĂ©tons, des dark stores et des dark kitchen Ă Paris.
Traditionnellement, la distribution de produits alimentaires Ă Paris est assurĂ©e par les petits commerçants et artisans de quartiers (primeurs, boulangers, bouchers, cavistes, etc.) dâune part et dâautre part par la grande distribution au travers de diffĂ©rents formats de magasins (supĂ©rettes, supermarchĂ©s, voire hypermarchĂ©s).
Depuis 2 ans environ, de nouveaux canaux de distribution se sont dĂ©veloppĂ©s Ă Paris comme les « drive piĂ©tons » et plus rĂ©cemment encore les « dark kitchens » et « dark stores ». Pour ces deux derniers types dâĂ©tablissements, la crise sanitaire de la Covid-19 a jouĂ© le rĂŽle dâaccĂ©lĂ©rateur de leur dĂ©veloppement.
LâĂ©tude dresse le bilan de lâarrivĂ©e de ces nouveaux acteurs de la distribution alimentaire Ă Paris au dĂ©but de lâannĂ©e 2022 et en dĂ©crit les consĂ©quences sur lâespace public, la tranquillitĂ© des Parisiens et les conditions de travail des livreurs.
Quelques chiffres Ă retenir :
57 drive piétons solos et 150 drive piétons accolés à un magasin à Paris en 2022
25 dark kitchens dénombrées en janvier 2022 à Paris
plus de 80 dark stores recensés à Paris et sa proche banlieue en janvier 2022
Culs-de-poule est le premier mĂ©dia qui valorise les femmes des mĂ©tiers de bouche : les boulangĂšres, les cuisiniĂšres, les vigneronnes... Sur Instagram ou dans sa newsletter bimensuelle, l'objectif est le mĂȘme : raconter le parcours, la passion, les savoir-faire et les produits de bonnes femmes.
Culs-de-poule a dĂ©cidĂ© de lancer son propre magazine papier. Il sâagit dâun semestriel de 196 pages autour d'un mĂ©tier de bouche. Le premier numĂ©ro sera par exemple consacrĂ© aux fromagĂšres.
A cette occasion une campagne de crowdfunding a Ă©tĂ© lancĂ©e et il est possible de sâabonner dĂšs maintenant.
NâhĂ©sitez pas Ă aller participer en cliquant sur ce lien.
Et vous, ĂȘtes-vous plutĂŽt pizza romaine ou pizza napolitaine?
En parlant de pizza, ce robot est capable dâen produire 300 par heure
Faire ses courses dans un magasin Lidl tout en regardant un site archéologique du 11Ú siÚcle
En puriste de la flammekueche je dis Ă©galement non
Eatâs Business #43 | Tequila VS Vodka, le succĂšs du cafĂ© en grain et le vin en canette
Pépin déménage chez Citron Caviar
Basics of Bouffe | Saison #6 â Boulangerie | Alice Quillet â Ten Belles
Câest tout pour aujourdâhui.
Si vous apprĂ©ciez cette newsletter nâhĂ©sitez pas Ă la partager.
Et si vous voulez vous pouvez mĂȘme me payer un cafĂ© ;-)
A la semaine prochaine!
O. Frey