🌾🍇🐄 Eat's business 🍕🍷🧀 2021-27
Bonjour à toutes et à tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblé intéressants dans la semaine précédente.
Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont :
Le Monde, Une production trop importante de lait bio fragilise la filière, 11/09/2021 + Les Echos, Lait bio : le pari risqué du haut de gamme, 07/09/2021
Les Echos, Carrefour et Monoprix misent sur l'abonnement pour garder leurs clients, 10/09/2021
Financial Times, M&S reviews future of French stores amid Brexit delivery delays, 12/09/2021
NB : une petite erreur s’était glissée dans la numérotation de la newsletter de la semaine dernière, il s’agissait de la numéro 26 et non de la numéro 30.
Bonne lecture et bonne semaine à toutes et à tous!
Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :
France TV, Camembert, roquefort, beurre… Comment Lactalis brouille les étiquettes de ses produits laitiers, 09/09/2021
Cet article met en avant les subterfuges utilisés par le leader mondial des produits laitiers pour cacher l’origine du lait dans ses produits.
Exemple avec une plaquette de beurre Président "gastronomique". Ainsi, sur l'emballage, un petit drapeau bleu, blanc, rouge a été imprimé au-dessus de la mention "entreprise familiale française". Pourtant, lorsque l’on retourne la plaquette, il est mentionné "crème origine UE".
Autre exemple mentionné par Ghislain de Viron, 1er vice-président de la FNPL : "Si on prend une mozzarella Galbani, elle peut être faite avec du lait d'Europe de l'Est, puis reconditionnée en Italie avec un beau drapeau italien. Tout le monde croit que c'est un fromage italien... alors que c'est un fromage d'Europe de l'Est !"
Il faut dire que c’est un combat que mène Lactalis depuis plusieurs années contre l’étiquetage de l’origine du lait, comme nous en avions parlé ici. Et le groupe défend sa position via la voix de son directeur général de la communication du groupe qui affirme que "Notre démarche, c'est de protéger le marché des producteurs laitiers français. (…) cette réglementation avait déséquilibré le marché d'import-export du lait" aux dépens de la production française.
Le Monde, Une production trop importante de lait bio fragilise la filière, 11/09/2021 + Les Echos, Lait bio : le pari risqué du haut de gamme, 07/09/2021
La filière du lait bio est confrontée à un problème de débouché.
En effet, d’un côté le nombre d’exploitation laitière bio augmente d’année en année et la production suit évidemment le mouvement. Ainsi, la production de lait bio a augmenté de 11% au premier semestre 2021 selon Benoît Rouyer, directeur de la prospective économique du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL). D’ailleurs, comme l’explique Emmanuel Vasseneix, le PDG de LSDH, “la filière bio se construit par paliers. Avec des vagues de conversion d’agriculteurs successives. En parallèle, la consommation de produits bio progressait à un rythme de 15 % à 20 % par an”.
Or, comme le précise l’article des Echos, la consommation de produits laitiers bio est, de son côté, en baisse au premier semestre 2021 : les ventes de fromages bio sont en recul de plus de 4 % sur un an, celles des crèmes bio de 9,6 % et celles du lait bio de 8,6 %.
Résultat, il y a désormais un trop plein d’offre de lait bio par rapport à la demande. Par conséquent, afin d’écouler ce trop plein, le surplus de lait bio a été déclassé et parfois vendu comme un lait conventionnel sans OGM et a donc été payé moins cher aux producteurs. Ainsi, comme l’explique Les Echos, les deux grands acteurs du secteur ont annoncé des baisses de prix d’achat du lait bio ainsi qu’un arrêt de l’accompagnement aux conversions des exploitations au bio, attendant de voir s'il s'agit d'un problème conjoncturel ou s'il s'agit d'un phénomène structurel. Lactalis a annoncé une baisse de 5 à 6 euros par tonne de lait bio du prix payé aux producteurs et la coopérative Sodiaal un déclassement de 10 % des volumes de lait bio livrés par ses adhérents à partir d’août pour une durée d’un an, avec à la clé une baisse de 12 euros par tonne en moyenne.
L’article des Echos conclut sur une note négative, affirmant que “le haut de gamme pourrait n'être qu'un mirage, avec un prix qui séduit les producteurs mais détourne une partie des consommateurs”.
France Bleu, La mozzarella, ce nouveau fromage alsacien, 07/09/2021
Et oui vous avez bien lu, on fabrique de la (bonne) mozzarella de bufflonne en Alsace. Il faut tout d’abord préciser que l'appellation "mozzarella" n'est pas protégée, à une exception près, la "mozzarella du Bufala Campana".
Par ailleurs, j’ai souvent entendu dire qu’il valait mieux manger une mozzarella de bufflonne produite localement et achetée le jour même qu’une mozzarella importée d’Italie qui a passé plusieurs jours dans les transports et dans les rayons.
Pour ceux qui veulent la tester, elle est produite par Le Domaine des Bufflonnes.
Les Echos, Carrefour et Monoprix misent sur l'abonnement pour garder leurs clients, 10/09/2021
Alors que la grande distribution a profité à plein de la crise sanitaire, l’heure est désormais à la fidélisation des clients. Pour ce faire, de nouvelles offres commencent à voir le jour.
Ainsi, Monoprix a lancé fin août Monopflix qui, en échange du paiement d’un abonnement de 9,90 euros par mois, propose 10 % de réduction sur les courses alimentaires ou au rayon hygiène, que ce soit en magasin ou en ligne. De son côté, Carrefour teste à Rouen le service Carrefour + qui, contre un abonnement de 5,99 euros par mois (4,83 euros pour les détenteurs de la carte de fidélité Pass) offre 15 % de réduction sur les produits MDD de l'enseigne. L’article rappelle par ailleurs que Casino avait lancé une offre similaire, du nom de Casino Max, il y a environ un an, qui offre une réduction de 10 % contre un abonnement de 10 euros par mois. Comme l’explique l’article, ces initiatives “renversent l'esprit des actuels programmes de fidélité de la distribution centrés sur le cagnottage.”
Evidemment, ce que recherchent les enseignes avec ce type d’abonnement à la Amazon Prime, c’est de fidéliser la clientèle et éviter qu’elle aille faire ses courses chez les concurrents. Mais l’article note également que ces abonnements permettent “d'encaisser des revenus fixes qui sont autant de marges”.
LSA, Livraison à domicile: les ambitions de Picnic pour la France, 09/09/2021
L’entreprise néerlandaise PicNic, dont nous avions parlé il y a quelques mois, a annoncé le lancement officiel de sa solution en France le 8 septembre dernier.
PicNic a réalisé sa phase de test à Valenciennes et, grâce aux bons résultats, a décidé de continuer son aventure dans l’Hexagone. LSA précise ainsi que PicNic réalise désormais plus de 1 500 livraisons par semaine à Valenciennes et que près de 10 % des valenciennois ont effectué leurs courses en ligne avec PicNic. L’entreprise va commencer à se développer en France en ciblant d’abord le Nord, notamment la région lilloise, pour ensuite, essayer de s’étendre à de nouvelles régions en 2022 selon Michiel Muller, l'un des cofondateurs.
Le Parisien, «C’est un énorme cadeau» : comment La Pataterie s’est retrouvée star de Twitter grâce à un touriste américain, 08/09/2021
Nous vous en parlions la semaine dernière. L’américain Steve Olson est devenu en quelques jours une star sur Twitter (tout du moins en France) grâce à sa déclaration d’amour à l’enseigne La Pataterie.
Et évidemment cela a remis l’enseigne au goût du jour. Car comme le dit bien l’article, “Il faut dire qu’un community manager n’aurait pas fait mieux que Steve Olson pour mettre en valeur les assiettes de l’enseigne de restauration”. Comme l’explique le le PDG de La Pataterie, Sébastien de Laporte, “On s’est rendu compte ce matin (mercredi NDLR) que les 20-40 ans ont découvert La Pataterie hier (NDLR : mardi) avec les réseaux sociaux. Cela nous permet de cibler une nouvelle population !”. La direction a même décidé de relancer un compte Twitter pour l’enseigne (avouant qu’ils avaient perdu le mot de passe de l’ancien).
Un joli coup de pub gratuite donc. La Pataterie peut donner une carte de fidélité à vie à ce cher Steve ;-)
Le Figaro, Aux États-Unis, les raffineries de biocarburant inquiètent les marchands de donuts, 14/09/2021
C’est un combat typiquement américain : les fabricants de donuts sont en guerre contre les industriels du pétrole.
La raison ? Les groupes pétroliers comme ExxonMobil développent de plus en plus leurs offres de biocarburants. Or ces derniers sont, pour beaucoup, fabriqués à base d'huiles comestibles extraites de plantes ou de graisses animales. Evidemment ils font cela car, comme le précise l’article, il y a des incitations financières du gouvernement américain à travers le Biorefinery Assistance Program.
Conséquence de cette ruée des industriels du pétrole sur les biocarburants : l’USDA, le département américain de l'Agriculture, prévoit que le prix de l'huile de soja sera en moyenne de 65 cents la livre cette année, soit plus du double du prix d'il y a deux ans. Ce qui est évidemment une mauvaise nouvelle pour des acteurs comme Krispy Kreme ou Dunkin' Donuts.
D’aucuns argueront que les donuts ce n’est pas ce qu’il y a de plus healthy…
Les Echos, Le champagne se soumet à l'appellation «mousseux» en Russie, 11/09/2021
Ce fût l’un des feuilletons de l’été.
Et finalement business is business. Par conséquent, à l’approche des fêtes de fin d’année, la France a repris depuis hier les exportations de champagne à destination de la Russie. Et ce malgré l'obligation d'apposer une contre-étiquette « mousseux » en cyrillique sur les bouteilles.
Fortune, Can mushrooms taste like real meat? One startup says it’s possible, 22/08/2021
Focus sur Meati Foods, une nouvelle startup spécialisée dans les alternatives à la viande à base de champignons. Meati utilise le mycélium, la racine végétative d'un champignon, pour fabriquer des ersatz de boeuf ou de poulet.
Dans les faits, Meati récolte une souche de mycélium à croissance rapide . Ensuite, elle place des morceaux de champignon dans de grandes cuves métalliques, y ajoute du sucre et laisse la substance se développer pendant 18 heures selon un processus similaire au brassage de la bière. Le résultat : des morceaux faciles à mouler qui imitent la texture de la vraie viande et contiennent des protéines, du zinc, des fibres et d'autres vitamines et minéraux.
Meati emploie 40 personnes. L’entreprise a annoncé qu'elle visait à offrir un prix de vente abordable, semblable à celui des steaks hachés à base de boeuf. L'entreprise a effectué des tests de marché dans des restaurants locaux et prévoit de mettre ses produits sur le marché en 2022.
Les concurrents de Meati se nomment Atlast, qui fabrique du bacon à base de mycélium, et bien sûr les mastodontes de ce segment de niche que sont Beyond Meat et Impossible Food.
Fortune, KFC believes the future of fried chicken in America is plant-based, 10/09/2021
Quand l’une des entreprises qui consomment le plus de poulet au monde s’exprime sur l’avenir on tend l’oreille. Dans cet article, Kevin Hochman, le président de KFC aux États-Unis, s’exprime sur sa vision de l’avenir du poulet frit aux Etats-Unis. Pour lui, l’avenir est aux alternatives au poulet à base de protéines végétales. Ainsi, KFC a déjà testé un nugget à base de protéines végétales produit par Beyond Meat, mais ne l'a pas encore introduit à l'échelle nationale. Ses ambitions sont désormais plus grandes que cela, puisque la chaîne de fast-food cherche à proposer une alternative végétale à ses célèbres morceaux de poulet frit.
Néanmoins, comme il l’explique, la version végétale du poulet frit ne représentera jamais la majorité du marché du poulet frit. Par contre, elle représentera un jour un segment important de ce marché, sans toutefois remplacé l’historique version à base de poulet.
Financial Times, M&S reviews future of French stores amid Brexit delivery delays, 12/09/2021
L’article nous apprend que Marks and Spencer est en train d’examiner l'avenir de ses 20 magasins M&S Food français après que des retards aux frontières causés par les dispositions douanières post-Brexit aient affecté les livraisons de produits frais et réfrigérés fabriqués au Royaume-Uni.
Cette décision fait suite à des rapports faisant état de rayons alimentaires vides dans les magasins français après la transition du Royaume-Uni vers les accords commerciaux post-Brexit en janvier. Les aliments et les boissons qui traversent le Royaume-Uni vers l'UE sont en effet désormais soumis à des exigences administratives complexes, notamment des certificats sanitaires d'exportation certifiés par des vétérinaires pour les produits animaux et des informations sur l'origine des ingrédients des aliments combinés.
Marks and Spencer pourrait être contraint de fermer certains de ses magasins en France, qui sont exploités par les partenaires franchisés Lagardère et SFH Invest, ou alors de cesser d'y vendre des sandwiches et des aliments réfrigérés.
Grubstreet, The Saladbots Are Coming, 09/09/2021
Un article sur la chaîne fast good Sweetgreen, qui possède environ 120 établissements aux Etats-Unis.
La chaîne est souvent mis en avant pour l’efficacité redoutable de son parcours client. Vous commandez votre salade sur l’appli et ensuite il vous suffit de venir la récupérer dans l’établissement que vous avez choisi, et ce, sans même croiser un seul employé puisque votre salade vous attend dans un frigo à l’entrée de l’établissement.
Récemment, Sweetgreen a fait l’acquisition de Spyce, une startup basée à Boston, qui a commencé à faire parler d’elle il y a quelques années car elle a été lancée par des étudiants en génie mécanique du MIT. Spyce compte deux restaurants automatisés dans la région de Boston.
Comme Sweetgreen l'a récemment déclaré, "l'objectif ultime est que la technologie de Spyce alimente les restaurants Sweetgreen".
Comme la pizza, les salades font partie des plats qui sont à la fois populaires et relativement simples à automatiser. Il s'agit en fait essentiellement de mélanger dans un bol un ensemble d'ingrédients prédisposés dans des bacs. Et finalement, comme l’explique l’auteur de l’article, “qu'elle soit préparée par un robot ou par une personne que je ne vois jamais parce que j'ai commandé la salade sur mon téléphone et que je l'ai prise sur une étagère dans le magasin” ne change rien à l’expérience d’une commande chez Sweetgreen. Néanmoins, selon lui, “les implications en termes de travail sont plutôt sombres” et “une technologie qui a le potentiel de supprimer l'ensemble du personnel de cuisine d'un restaurant est une innovation moins excitante que, disons, une solution économiquement viable pour rendre l'industrie plus équitable et durable pour tous ceux qui y travaillent déjà”.
The Guardian, Netherlands proposes radical plans to cut livestock numbers by almost a third, 09/09/2021
En 2019, la plus haute juridiction administrative néerlandaise a estimé que le gouvernement enfreignait la législation européenne en ne faisant pas assez pour réduire l'excès d'azote dans les zones naturelles vulnérables. Depuis, le pays lutte contre ce qu'il appelle une "crise de l'azote". Une nouvelle loi promet que d'ici 2030, la moitié des zones naturelles protégées devront avoir des niveaux d'azote sains.
Pour y répondre, le ministère des finances et de l'agriculture a élaboré des propositions, dont l’une d’entre elles est assez radicale car elle prévoit de réduire de 30 % le nombre de têtes de bétail dans le pays. Pourquoi une telle décision ? Le bétail produit du fumier qui, mélangé à l'urine, libère de l'ammoniac, un composé azoté. Or malgré la taille du pays, les Pays-Bas possèdent l'un des plus grands élevages d'Europe, avec plus de 100 millions de bovins, de poulets et de porcs. Le pays est également le premier exportateur de viande de l'UE.
Deux scénarios proposés prévoient de forcer certains agriculteurs à vendre des droits d'émission et même leurs terres à l'État, si nécessaire.
The Guardian, 20 meat and dairy firms emit more greenhouse gas than Germany, Britain or France, 07/09/2021
D’après la dernière version du rapport Meat Atlas de la Fondation Heinrich Böll, vingt entreprises d'élevage sont responsables de plus d'émissions de gaz à effet de serre que l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France, et bénéficient en plus de cela de soutiens financiers s’élevant à plusieurs milliards de dollars. Ainsi, d’après le rapport, les émissions des 20 plus grosses entreprises laitières et de viande ont émis 932 mégatonnes de gaz à effet de serre en 2016, quand un pays comme la France en a émis 507 mégatonnes et l’Allemagne 902. Le champion des émissions de gaz à effet de serre est le leader mondial de la viande, le brésilien JBS, avec 280 métatonnes.
De plus, selon le rapport, entre 2015 et 2020, les entreprises mondiales de viande et de produits laitiers ont reçu plus de 478 milliards de $ de soutien de la part de 2 500 sociétés d'investissement, banques et fonds de pension, dont la plupart sont basés en Amérique du Nord ou en Europe. Le banque qui a le plus financé l’industrie de la viande et de l’industrie du lait sur la période 2015-2019 est la française BNP Paribas.
Le rapport complet est disponible en pdf ici.
Foodles vient tout juste d’annoncer une levée de fonds de 31 millions d’euros grâce à laquelle la startup envisage de devenir le leader européen de la restauration d’entreprise nouvelle génération. Créée en 2015, Foodles propose des cafétérias d’entreprises accessibles 24/7, gourmandes, éco-responsables et conviviales.
Des pénuries à prévoir pour les prochains sur certains produits?
Action/réaction chez Monoprix
Un accord met/café à tester
Les menus sans viande à la cantine ne font parfois pas très envie…
Basics of Bouffe | Saison #1 – La mer | Episode #13- Les huîtres | Charles Guirriec – Poiscaille.
C’est tout pour aujourd’hui.
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A la semaine prochaine!
O. Frey