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Olivier Frey
Apr 15, 2021
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Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, je vous propose cette newsletter dans laquelle vous trouverez quelques articles sur le monde de l’alimentaire qui m’ont semblĂ© intĂ©ressants dans la semaine prĂ©cĂ©dente. 

Pour ceux qui veulent la formule ristretto, les 3 articles que je vous conseille de lire en priorité cette semaine sont : 

  • Le Figaro, Au chevet des vignobles, un cauchemar de feu et de glace, 08/04/2021

  • Financial Times, Space wine: what a trip to the stars did for a case of Petrus, 07/04/2021

  • Bloomberg, Tweets, Receipts and Peloton Riders: Foodmakers Embrace Big Data, 05/04/2021

Bonne lecture et bonne semaine Ă  toutes et Ă  tous!

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont plus de temps pour la formule lungo :


Le Figaro, Au chevet des vignobles, un cauchemar de feu et de glace, 08/04/2021

Les Echos, Le gel menace la production 2021 des grands vignobles français, 09/04/2021

Marianne, Vignoble ravagé par le gel : « une marque claire et nette du changement climatique », 09/04/2021

Les Echos, Les récoltes de fruits de la vallée du RhÎne compromises par le gel historique, 09/04/2021

Une sĂ©rie d’articles consacrĂ©s Ă  l’épisode de gel de la semaine derniĂšre, qui a Ă©tĂ© reconnu comme l’un des pires que l’agriculture française ait jamais connu.

Dans le premier article, le journaliste a suivi un viticulteur bourguignon lors d’une des premiĂšres nuits de gel. MalgrĂ© toute la technologie actuellement disponible, le viticulteur prĂ©cise que le bon vieux thermomĂštre Ă  mercure reste « le seul indicateur de tempĂ©rature vraiment fiable ». Cela s’explique Ă©galement par le fait que certains domaines viticoles sont encore situĂ©s en zone blanche, donc sans couverture 3G, et que les thermomĂštres connectĂ©s sont donc inutilisables. Mais finalement ce n’est pas tant cet Ă©pisode de gel en plein mois d’avril qui est problĂ©matique que l’hiver doux qui l’a prĂ©cĂ©dĂ© et a fait pousser les bourgeons plus tĂŽt. On y a apprend Ă©galement que les gelĂ©es observĂ©es la semaine derniĂšre ne sont pas “radiatives” (ie. des gelĂ©es localisĂ©es et circonstanciĂ©es) mais “advectives” (ie. causĂ©es par l’arrivĂ©e d’importantes masses d’air froid).

Pour lutter contre le gel, les viticulteurs ont mis au point plusieurs techniques :

  • la premiĂšre, dite d’aspersion, consiste Ă  asperger de l’eau sur les vignes, qui s'entourent ainsi d'une Ă©paisse couche de gel qui va enrober les bourgeons et les garder Ă  une tempĂ©rature constante, proche de zĂ©ro.

  • la seconde consiste Ă  brĂ»ler des feux de paille, dont la fumĂ©e produit de fines particules au dessus de la vigne et repousse ainsi l’air froid.

  • la troisiĂšme consiste Ă  allumer des bombonnes de paraffine rĂ©parties tous les quelques mĂštres le long de chaque rang

  • la derniĂšre plus coĂ»teuse, consiste Ă  installer des cĂąbles chauffants le long des rangs de vigne qui empĂȘchent les plants de geler.

Le second article fait une synthĂšse des dĂ©gĂąts dans les diffĂ©rentes rĂ©gions viticoles. On apprend que cet Ă©pisode de gel aurait touchĂ© 80% du vignoble français et que le gouvernement va dĂ©clencher le plan calamitĂ© agricole. Dans la vallĂ©e du RhĂŽne, au moins 40% des vignes ont Ă©tĂ© “brĂ»lĂ©es” par le gel. Dans le Bordelais, certaines zones (Graves, Entre-deux-Mers, Blayais, Libournais) ont Ă©tĂ© plus touchĂ©es que d’autres. En Bourgogne, la totalitĂ© des 30000 hectares de vignes a Ă©tĂ© touchĂ©e mais a des degrĂ©s divers. En Languedoc, les pertes sont hĂ©tĂ©rogĂšnes et vont de 20 Ă  75% et ce sont notamment les appellations flaugergues, saint-chinian ou encore corbiĂšres qui ont Ă©tĂ© les plus touchĂ©es. En Champagne, la situation semble Ă©galement assez hĂ©tĂ©rogĂšne avec entre 20 et 70% des bourgeons qui ont Ă©tĂ© impactĂ©s par le gel. En Alsace, les vignobles ont Ă©tĂ© moins touchĂ©s car seuls les cĂ©pages prĂ©coces comme le gewurztraminer et le chardonnay sont concernĂ©s.

Le troisiĂšme article propose un entretien avec Serge Zaka, agromĂ©tĂ©orologue chez itk. Ce dernier note que lors de cet Ă©pisode de gel certaines villes ont perdu jusqu’à 35 degrĂ©s du jour au lendemain et qu’à l’échelle de la France, “un changement aussi soudain de tempĂ©rature moyenne (
) au mois d'avril, avec une telle amplitude (>10°C) est inĂ©dit depuis au moins 1947”. Selon lui c’est surtout la douceur qui a prĂ©cĂ©dĂ© cet Ă©pisode de gel qui est Ă  retenir. Ainsi, il prĂ©cise que 240 records de chaleur ont Ă©tĂ© battus en deux jours fin mars. Cette vague de chaleur a fait Ă©clore les bourgeons de maniĂšre prĂ©coce. Par consĂ©quent, si la vague de froid du mois d’avril n’est pas Ă  proprement parler exceptionnel, elle est arrivĂ©e alors que ces bourgeons Ă©taient Ă  l’air libre et ne rĂ©sistent en gĂ©nĂ©ral pas Ă  des tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă  -1°C (contre -20°C lorsqu’ils n’ont pas Ă©clos). In fine, selon lui, “une chose que l’on pourrait amĂ©liorer, c’est la prĂ©vention de ces fortes gelĂ©es qui succĂšdent Ă  la douceur” car “il y a une lacune au niveau institutionnel”.

Enfin, le quatriĂšme article s’intĂ©resse Ă  l’arboriculture, qui a Ă©galement souffert fortement de cet Ă©pisode de gel. Dans la DrĂŽme et l’ArdĂšche, la quasi-totalité des productions d'abricots, de cerises et de pĂȘches ont Ă©tĂ© gelĂ©es.

On y apprend Ă©galement que la plupart des exploitations arboricoles ne sont pas assurĂ©es contre le gel car « les Ă©pisodes de gel et de grĂȘle se multiplient et il est devenu presque impossible de trouver des compagnies d'assurances qui acceptent d'assurer les arboriculteurs ».

Enfin, au delĂ  des arboriculteurs, l’article prĂ©cise que c’est Ă©galement une myriade d'entreprises spĂ©cialistes de la distribution et de la transformation des fruits locaux qui sont fragilisĂ©es car privĂ©es de matiĂšres premiĂšres. 

Le Monde, AprĂšs une annĂ©e 2020 plutĂŽt bonne, « l’asperge reste droite dans ses bottes » en 2021, 10/04/2021

Un article sur un lĂ©gume de saison. On y apprend que malgrĂ© les craintes lors du premier confinement de mars 2020, la filiĂšre asperge française a limitĂ© la casse. La coopĂ©rative Copadax a, par exemple, vu ses volumes baisser de 5 Ă  10% mais comme les prix ont Ă©tĂ© en hausse, son chiffre d’affaire a progressĂ© de 10% par rapport Ă  2019.

Si en ce dĂ©but d’annĂ©e 2021 les restaurants sont de nouveaux fermĂ©s, les asperges landaises commencent Ă  arriver sur les Ă©tals et les prix sont en lĂ©gĂšre hausse par rapport Ă  l’an dernier.

NĂ©anmoins, le gel qui a frappĂ© le territoire français la semaine derniĂšre aura Ă©galement un impact sur les volumes d’asperges, notamment dans les Landes oĂč un producteur explique qu’il a perdu 15 Ă  20% de sa production en deux jours.

On apprend Ă©galement que l’Allemagne est le premier producteur europĂ©en d’asperges, loin devant la France et ses 20 000 tonnes par an.

Le Parisien, Panzani avalé par Lustucru ? Pourquoi le marché des pùtes est en pleine ébullition, 07/04/2021

Nous en avions parlĂ© il y a quinze jours, Lustucru souhaiterait s’offrir Panzani. L’article nous explique notamment que le marchĂ© des pĂątes a rĂ©alisĂ© une trĂšs bonne performance en 2020, avec une progression de 12,1% en valeur pour atteindre 857 millions d’euros.

Selon Le Parisien l’intĂ©rĂȘt de Lustucru pour Panzani rĂ©pond Ă  plusieurs logiques :

  • la possibilitĂ© de crĂ©er des synergies entre deux entreprises pour faire des Ă©conomies sur les achats, la logistique ou les systĂšmes d’information

  • Lustucru n’a pour le moment pas d’identitĂ© claire car il fait Ă  la fois du riz, des pĂątes, des gnocchis
 et ce rachat lui permettrait de devenir leader sur les pĂątes sĂšches

Enfin, l’article rappelle que 64% des pĂątes que nous consommons en France sont importĂ©es.

Le Figaro, William Saurin entre dans la bataille pour Panzani, 08/04/2021

Selon Le Figaro, Lustucru ne serait pas le seul acteur intĂ©ressĂ© par Panzani. Ainsi, on apprend que Cofigeo (qui possĂšde William Saurin, Garbit, Raynal et Roquelaure ou encore Zapetti) travaillerait Ă©galement sur une offre de rachat. Pour rĂ©aliser cette opĂ©ration, le groupe serait en discussion avec des partenaires au niveau de l’amont agricole afin de mettre en place une dĂ©marche filiĂšre. L’article prĂ©cise en effet que Panzani reprĂ©sente Ă  lui seul prĂšs de 60% des achats de blĂ© dur en France et que les cĂ©rĂ©aliers français verraient d’un mauvais oeil une reprise de Panzani par un fonds d’investissements ou un groupe Ă©tranger.

Le Figaro, Charles & Alice tient mordicus à son indépendance, 09/04/2021

Le groupe Charles & Alice a annoncĂ© que son prĂ©sident et actionnaire depuis 2007, Thierry Goubault, ainsi qu’une vingtaine de cadres dirigeants et CrĂ©dit mutuel Equity devraient reprendre les 50 % de capital dĂ©tenu par le fonds Equistone Partners.

Le groupe réalise 160 millions de CA et détient, selon Euromonitor, environ 6,3 % du marché des compotes en grandes surfaces, derriÚre Materne Mont-Blanc (MOM), qui pÚse 18,8 %, et Andros, qui pÚse 20%.

L’article nous apprend par ailleurs que les 50% dĂ©tenus par Equistone Partners ont aiguisĂ© l’appĂ©tit de nombreux acteurs, et notamment du groupe Lactalis.

À l’issue de l’opĂ©ration, le management dĂ©tiendra environ 40 % de l’entreprise et CrĂ©dit mutuel Equity environ 60 %. 

Le Figaro, Avril cĂšde ses Ɠufs Matines et ses activitĂ©s d’abattage de porc, 13/04/2021

Le groupe Avril, spĂ©cialiste des huiles et des protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, a dĂ©cidĂ© de se recentrer complĂštement sur ces activitĂ©s et a donc annoncĂ© vouloir se sĂ©parer de ses activitĂ©s de transformation animale. Il va donc mettre en vente sa filiĂšre oeufs, composĂ©e de la marque grand public Matines et de la marque d’ovoproduits Ovoteam, mais Ă©galement ses activitĂ©s dans le porc (Abera). Au total, le groupe va se sĂ©parer d'environ 8,5% de son chiffre d’affaires.

Si le groupe Ă©tait un acteur majeur dans l’oeuf, avec environ 2 milliards d’unitĂ©s vendues chaque annĂ©e, sa filiale ovoproduits a naturellement souffert en 2020 de la fermeture des restaurants. Sa filiale Matine a, quant Ă  elle, souffert depuis plusieurs annĂ©es de la nĂ©cessitĂ© de sortir de l’élevage en cage.

Le Figaro, Agrial mise sur les produits laitiers Ă  plus forte valeur, 12/04/2021

Le groupe coopĂ©ratif normand Agrial, qui possĂšde notamment les marques Florette, Danao, PavĂ© d’Affinois, Soignon, cidres LoĂŻc Raison ou Écusson, vient de dĂ©voiler ses rĂ©sultats pour 2020. Avec un chiffre d’affaires en lĂ©gĂšre baisse (-2%) compte tenu de son exposition Ă  la restauration hors domicile. Son EBE est par contre en hausse de 3% et son rĂ©sultat net de prĂšs de 32%.

Le groupe a annoncĂ© vouloir renforcer ses activitĂ©s dans le lait, qui pĂšsent dĂ©jĂ  prĂšs de 40% de son chiffre d’affaires. Il va notamment investir prĂšs de 100 millions d’euros en 2021 dans ses activitĂ©s laitiĂšres, dont 40 millions vont ĂȘtre consacrĂ©s Ă  la reconstruction de son usine de Luçon, qui avait Ă©tĂ© dĂ©truite par un incendie. Le groupe veut miser sur la transformation de produits laitiers Ă  forte valeur ajoutĂ©e. Il a par exemple dĂ©cidĂ© que l’usine de Luçon sera entiĂšrement dĂ©diĂ©e Ă  la fabrication de mozzarella pour les pizzas. A terme c’est plus de la moitiĂ© de la collecte annuelle de lait du groupe qui devrait ĂȘtre transformĂ©e en mozzarella.

Le groupe a Ă©galement annoncĂ© vouloir faire plusieurs acquisitions. Il vient d’ailleurs d’entrer en nĂ©gociation exclusive pour reprendre Les Salaisons du MĂąconnais.

Agra, Lidl, un distributeur qui leur veut du bien, 12/04/2021

Alors que l’on parle de plus en plus des contrats pluri-annuels entre producteurs/transformateurs/distributeurs, Agra s’est intĂ©ressĂ© au cas Lidl. L’enseigne allemande communique en effet sur le fait qu’elle soutient les agriculteurs français Ă  travers des contrats tripartites.

Agra a donc Ă©tĂ© interroger des producteurs travaillant avec l’enseigne allemande. Et ces derniers sont “ravis et ne tarissent pas d’éloges” sur Michel Biero, directeur exĂ©cutif achats et marketing de Lidl France. Selon eux, outre le prix, c’est Ă©galement l’engagement sur la durĂ©e et les volumes qui sont importants dans les contrats mis en place par Lidl. L’enseigne s’est par exemple engagĂ©e sur 2500 porcs par semaine avec le groupement des producteurs de porcs des monts de Flandre, alors que, selon un adhĂ©rent, le groupement a “dĂ©jĂ  travaillĂ© sur des contrats tripartites avec d’autres distributeurs” mais pour seulement “deux, trois cochons par semaine” et donc “juste pour se faire bonne presse”.

L’article rappelle toutefois que ces contrats tripartites ne reprĂ©sentent en fait qu’une petite part des approvisionnements de Lidl et sont restreints Ă  trois secteurs (lait, porc, boeuf) et Ă  des produits pas ou peu transformĂ©s.  

Le Monde, « Bean to bar », le phénomÚne qui fait fondre la planÚte chocolat, 05/04/2021

Dans le monde des chocolatiers une nouvelle dĂ©marche semble se dĂ©marquer. Celle-ci consiste Ă  sĂ©lectionner les fĂšves de cacao directement chez les producteurs au lieu de travailler ce que l’on appelle un chocolat de couverture. En faisant cela, les chocolatiers s’assurent de maĂźtriser l’ensemble du processus de production. Si la dĂ©marche est encore peu dĂ©veloppĂ©e dans l’Hexagone, elle a gagnĂ© en notoriĂ©tĂ© aux Etats-Unis mais Ă©galement au Canada et au Royaume-Uni.

Laurent Meudic, qui tient Ă  jour une carte sur Facebook, recense Ă  ce jour environ 80 fabricants de chocolat en “bean to bar”. ChloĂ© Doutre-Roussel, experte du chocolat, donne une dĂ©finition du “bean to bar” : “c’est connaĂźtre l’origine de la fĂšve, par qui et comment elle a Ă©tĂ© cultivĂ©e puis sĂ©chĂ©e, et ensuite, dĂ©velopper le savoir-faire pour fabriquer des chocolats trĂšs spĂ©ciaux en petite quantitĂ©, avec du sucre, sans aucun autre ajout, sauf le beurre de cacao Ă  la rigueur.”

Les Echos, Pourquoi la France risque de passer à cÎté de la viande « artificielle » ?, 08/04/2021

Une tribune en faveur de la “viande cultivĂ©e” par FrĂ©dĂ©ric Cherbonnier, professeur Ă  Sciences Po Toulouse et chercheur Ă  la Toulouse School of Economics. Ce dernier y critique l’Inrae en arguant que “ses rares publications se contentent de s'y opposer” et qu’aucune recherche fondamentale ne soit menĂ©e sur ce sujet. Il y fustige Ă©galement les pouvoirs publics qui sont “arc-boutĂ©s dans la dĂ©fense de la filiĂšre agricole traditionnelle”.

France Info, Bretagne. Lait infantile : les fabricants voient s’estomper l’eldorado chinois, 07/04/2021

Alors que la Chine était devenue le premier importateur mondial de lait infantile en 2011, en 2020, les ventes de lait infantile importé y ont, pour la premiÚre fois, reculé (de 3%). Plusieurs raisons expliquent cette baisse :

  • la pandĂ©mie de Covid-19 a ralenti les chaĂźnes logistiques et provoquĂ© des pĂ©nuries d'approvisionnement mais elle a Ă©galement entraĂźnĂ© des inquiĂ©tudes chez les consommateurs par rapport Ă  la sĂ©curitĂ© du lait en poudre importĂ©

  • la baisse de la natalitĂ© dans le pays (14,5 millions de naissances en 2019 contre 18 millions en 2016)

  • des entreprises chinoises qui ont repris des parts de marchĂ© aux Ă©trangers (13,3 % du marchĂ© pour Feihe contre 13,5 % pour NestlĂ©)

La solution pour les entreprises Ă©trangĂšres est de s’orienter vers les laits infantiles haut de gamme, dont la part de marchĂ© est passĂ©e de 22% Ă  2014 Ă  38% en 2018.


Bloomberg, Tweets, Receipts and Peloton Riders: Foodmakers Embrace Big Data, 05/04/2021

Un article intĂ©ressant sur la maniĂšre dont les grands acteurs de l’agroalimentaire se sont emparĂ©s de l’analyse de donnĂ©es.

A l’étĂ© 2019, l’équipe “social listening” de chez Kraft Heinz a captĂ© une conversation entre des ados se plaignant sur les rĂ©seaux sociaux de la taille dĂ©risoire de leurs macaronis au fromage. Seulement quelques mois plus tard, Kraft Heinz mettait sur le marchĂ© ses Big Bowl Mac & Cheese. Cet exemple illustre la maniĂšre dont les acteurs de l’agroalimentaire suivent ce qui se dit sur les rĂ©seaux sociaux et rĂ©flĂ©chissent de plus en plus Ă  la façon dont ils recueillent et utilisent ces informations pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement des produits.

Comme l’explique Taylor Smith, du Boston Consulting Group, "pour une marque alimentaire, il ne s'agit plus vraiment de savoir qui a la plus grande usine, ou qui a le plus gros budget mĂ©dia. Il s'agit de savoir quelles donnĂ©es vous avez et comment vous les utilisez". Certains ne se contentent plus de surveiller les rĂ©seaux sociaux mais vont bien au delĂ , en surveillant les abonnements Ă  Peloton, un service de streaming de fitness afin de dĂ©terminer les consommateurs les plus enclins Ă  acheter des aliments sains. D’autres, enfin, utilisent des donnĂ©es sur les recherches de recettes en ligne ou les ventes d'appareils Ă©lectromĂ©nagers.

Les acteurs agroalimentaires bĂ©nĂ©ficient Ă©galement de l’accĂ©lĂ©ration du e-commerce alimentaire suite Ă  la pandĂ©mie de Covid-19. En effet, ces entreprises ont longtemps eu du mal Ă  comprendre les tendances d'achat. Et pour cause, leurs produits Ă©taient en grande majoritĂ© vendus par l'intermĂ©diaire des supermarchĂ©s et Ă©piceries en ligne plutĂŽt que directement aux consommateurs. Ils avaient donc jusqu’à il y a peu moins d'informations sur le dĂ©tail des transactions, notamment sur les autres produits que les clients achetaient.

L'analyse de donnĂ©es s'annonce, selon l’article, comme un facteur essentiel pour dĂ©terminer quelles entreprises alimentaires pourront prospĂ©rer dans un monde post-pandĂ©mie.

Financial Times, Space wine: what a trip to the stars did for a case of Petrus, 07/04/2021

La startup française Space Cargo Unlimited (SCU) s’est fixĂ©e pour objectif de dĂ©terminer si les rĂ©ponses aux problĂšmes de l'agriculture terrestre se trouvent au-delĂ  de la Terre. L'entreprise prĂ©voit ainsi 6 expĂ©riences au cours des prochaines annĂ©es sous la banniĂšre de Mission Wise, un programme de recherche privĂ© lancĂ© par Nicolas Gaume, le co-fondateur. Pour cet essai, SCU a envoyĂ© 12 bouteilles de Petrus dans la Station spatiale internationale (ISS). C'Ă©tait la premiĂšre fois que les expĂ©riences rĂ©alisĂ©es au sein de la station spatiale impliquaient des bouteilles de vin. Entre leur dĂ©collage en novembre 2019 et leur retour en janvier 2021, les bouteilles ont passĂ© 14 mois Ă  parcourir 300 millions de kilomĂštres, en orbite autour de la Terre 16 fois par jour. Suite Ă  une premiĂšre dĂ©gustation effectuĂ©e dĂ©but mars, certaines personnes ont trouvĂ© des saveurs manifestement diffĂ©rentes dans les vins qui avaient sĂ©journĂ© dans l'espace, comme des tanins et des fruits plus doux, ainsi que des arĂŽmes plus prononcĂ©s de fleurs, de fumĂ©e et de truffe, typiques de vin de Petrus ayant vieilli quelques annĂ©es de plus.

L’an dernier, SCU avait envoyĂ© 320 sarments de vigne pour Ă©tudier l’impact de l’absence de gravitĂ© sur la vigne. MoitiĂ© Cabernet Sauvignon et moitiĂ© Merlot, les pieds sont dĂ©sormais dans la pĂ©piniĂšre de vignes Mercier en France et poussent visiblement plus vite que leurs homologues tĂ©moins. Une fois qu'ils seront bien Ă©tablis, ils seront exposĂ©s aux maladies courantes de la vigne et aux dĂ©fis climatiques tels que le manque d'eau pour voir si les conditions de l'ISS les ont rendus plus aptes Ă  faire face aux stress de retour sur Terre. Prochaine Ă©tape pour SCU : faire fermenter le moĂ»t de raisin dans l’espace.

Wired, The quest to make genuinely cheesy dairy-free cheese, 08/04/2021

Un article complet sur ces startups qui se lancent dans la fabrication de fromage sans produits laitiers.

Que ce soit les ersatz de camembert Ă  la noix de cajou, du faux stilton Ă  la noix de coco ou encore des bĂ»chettes de mozzarella Ă  base d'amidon de riz, ce secteur est en plein boom aux Etats-Unis oĂč sa croissance Ă©tait de +18% en 2019 (contre seulement 1% pour les fromages traditionnels). Par ailleurs, selon les prĂ©visions le marchĂ© mondial du fromage vĂ©gĂ©talien devrait atteindre 7 milliards de dollars d'ici 2030. Il connaĂźt un boom Ă©galement au niveau de la fabrication, celle-ci se faisant de plus en plus Ă  partir de fermentation Ă  base de plantes.

Le problĂšme Ă  rĂ©gler pour ces startups n’est tout de mĂȘme pas simple : toute personne qui en a achetĂ©, goĂ»tĂ© ou senti confirmera que ce ne sont pas des fromages. Que ce soit au niveau de la texture ou du goĂ»t, le rĂ©sultat est encore assez loin des fromages traditionnels. Comme le dit l’article, “on n'oublie pas vraiment sa premiĂšre mauvaise expĂ©rience de fromage vĂ©gĂ©talien”.

L’article raconte ensuite le parcours du co-fondateur de Perfect Day qui, suite Ă  une mauvaise expĂ©rience avec un fromage vĂ©gĂ©talien s’est intĂ©ressĂ© Ă  ce qui faisait la diffĂ©rence entre un fromage traditionnel et un fromage vĂ©gĂ©talien. Il a trouvĂ© que deux produits typiques du lait manquent Ă  ces alternatives vĂ©gĂ©tale : la casĂ©ine et les protĂ©ines de lactosĂ©rum. Ce sont les blocs molĂ©culaires qui, combinĂ©s, donnent au lait (et, en fin de compte, au fromage) sa texture unique, son goĂ»t et son crĂ©meux. La casĂ©ine en particulier est le composant coagulant qui permet au vrai fromage de s'Ă©tirer ou de fondre.

Aujourd’hui, Perfect Day a dĂ©jĂ  levĂ© 360 millions de dollars, et fait face une concurrence de plus en plus importante, avec notamment l’amĂ©ricaine New Culture, qui utilise une mĂ©thode similaire de rĂ©plication des protĂ©ines pour produire des boules de mozzarella, la singapourienne TurtleTree Labs, qui a transformĂ© des cellules de vaches, de chĂšvres et mĂȘme de chameaux en lait produit par biorĂ©acteur ou encore Impossible Foods qui, aprĂšs son succĂšs dans les substituts Ă  la viande, a annoncĂ© en octobre 2020 que des travaux Ă©taient en cours sur un prototype d'Impossible Milk.

La ruée vers ce nouvel or blanc est belle et bien en marche.

Bloomberg, Lobster’s Lab-Grown Path to Surviving Warmer Seas, 09/04/2021

AprÚs la viande cultivée voici venu le homard cultivé.

La startup Cultured Decadence prévoit de produire la premiÚre chair de homard cultivée à partir de cellules. L'entreprise, qui a un an d'existence, a pour objectif de mettre au point une version testable en vue d'un lancement grand public d'ici 12 mois. Elle vient de lever 1,6 million de dollars en pré-seed.

L’article rappelle qu’environ 80 000 tonnes de homards sont pĂȘchĂ©s chaque annĂ©e dans le monde par la pĂȘche et environ 3 000 tonnes de homards proviennent d’élevage.

Reuters, Exclusive: Impossible Foods in talks to list on the stock market - sources, 08/04/2021

Une info dénichée par Eileen Cho.

Impossible Foods Inc se prépare à une introduction en bourse qui pourrait valoriser le fabricant américain de hamburgers à base de plantes à environ 10 milliards de dollars, ce qui est nettement supérieur aux 4 milliards de dollars que valait l'entreprise lors de la derniÚre levée de fonds en 2020.

Impossible Foods étudierait la possibilité de s'introduire en bourse par le biais d'une offre publique initiale (IPO) dans les 12 prochains mois ou d'une fusion avec une Special Purpose Acquisition Company (SPAC).

Selon l’entreprise, le nombre de sites oĂč sont vendus les hamburgers Ă  base de ses produits est passĂ© de 150 Ă  plus de 20 000 au cours de l'annĂ©e Ă©coulĂ©e.


Digital Food Lab vient de sortir la quatriÚme édition de son rapport sur la FoodTech en Europe.

On y apprend notamment qu’en 2020, les startups europĂ©ennes de la FoodTech ont levĂ© 2,7 milliards d'euros, soit autant qu'en 2019.

Néanmoins, et malgré la pandémie, le montant total investi dans les startups FoodTech au niveau mondial a fortement augmenté et la part de l'écosystÚme FoodTech européen a donc baissé et ne représente plus que 12 %.

Digital Food Lab met Ă©galement en avant une troisiĂšme vague de startups FoodTech europĂ©ennes qui se caractĂ©rise par deux Ă©lĂ©ments clĂ©s : elles lĂšvent davantage de fonds Ă  un stade trĂšs prĂ©coce (avant mĂȘme d'avoir un produit) et parient sur des tendances Ă  long terme.

Vous pouvez télécharger gratuitement le rapport ici


La journaliste culinaire EstĂ©relle Payany vient de sortir un nouvel ouvrage culinaire antigaspi intitulĂ© “La cuisine des beaux restes”, qui est consacrĂ© Ă  la cuisine des restes.

Comment transformer ses restes de raclette en muffins, rĂ©aliser des pickles de peau de pastĂšque ou encore des blinis de carottes rĂąpeĂ©s? Que faire avec un reste de jaune d’Ɠuf, un fond de bouteille de vin ou du pain rassi ?

L’ouvrage propose prĂšs de 70 recettes afin de ne plus rien gaspiller et de toujours plus se rĂ©galer. Pour aller plus loin, elle a demandĂ© aux chefs et cuisiniĂšres Manon Fleury, Ten Belles, Alessandra Montagne, ChloĂ© Charles et Dame Jane une de leurs recettes anti-gaspi et quelques-unes de leurs astuces.

Vous le trouverez dans toutes les bonnes librairies.


L’étendue des dĂ©gĂąts occasionnĂ©s par le gel de la semaine derniĂšre

Twitter avatar for @SergeZaka
Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) @SergeZaka
[Mise à jour] Au fil des observations remontées, j'ai mis à jour la carte de dégùts OBSERVES. Il s'agit trÚs certainement de la catastrophe agricole due au gel la + importante depuis la révolution agricole (intensité * surface * nbr d'espÚces). >95% du pays est concerné.
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9:27 PM ∙ Apr 8, 2021
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Food Karma #1 | Alain Milliat – Fondateur de la marque de jus de fruits Alain Milliat | Retrouver le bon goĂ»t des fruits, 01/04/2021

Eat’s Business #13 | Les propositions de Serge Papin pour protĂ©ger les agriculteurs, une tablette de chocolat 100% cacao et le boom des Bag in Box et du rosĂ©, 06/04/2021

À CĂŽtĂ© D'La Plaque #21 | Pierre HermĂ© | DerriĂšre l’empire qui porte son nom, il y a un homme drĂŽle, sensible, vrai, et trĂšs heureux, 08/04/20214


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O. Frey

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